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Dix points-clés pour réussir votre CV (lefigaro.

fr) 18/09/2009

Ce sésame pour décrocher un entretien doit être irréprochable. Titre, compétences, loisirs,
photo, code couleurs : nous répondons à toutes vos questions.

1. Un CV doit comporter un titre

Exact. Comme le relate Eric Hauptmann, directeur du cabinet Solution RH, «Monster concentre
deux ou trois millions de candidatures». Autant dire que le temps passé pour examiner chaque
candidature est des plus succincts. Au premier coup d'œil, l'employeur doit être convaincu que votre
CV répond aux exigences du poste. Son attention se portera donc sur le titre, premier condensé de
votre profil. «Il vaut mieux choisir un titre précis et percutant, par exemple ‘commercial haute
technologie' plutôt que ‘commercial' qui est trop vague», soutient Sylvie Chauvin, directrice des
ressources humaines chez Adenclassifieds, regroupant cadremploi.fr, cadresonline.com et
keljob.com (1). Dans la même optique, votre CV doit comporter des mots-clés qui seront repérés
par des logiciels de tri. Ainsi pour le marketing ou la communication sur internet, doivent figurer les
termes «webmastering», «référencement», «liens sponsorisés», «e-marketing».

2. Un CV ne doit pas dépasser une page

Pas toujours. C'est une idée reçue qui ne constitue en rien une obligation. Certes, un jeune diplômé
devra s'y contraindre. «Mais au-delà de cinq ans d'expérience, il est possible de passer son CV sur
deux pages. Et pour un senior, ça ne me choque pas de voir un CV en trois pages», indique
Dominique Galet, directeur du cabinet de recrutement Michael Page. Attention cependant à garder
un esprit de synthèse.

3. Un CV doit être exhaustif

Faux. En aucun cas un CV doit être bavard, relatant une à une toutes les expériences de la
personne. «L'idée n'est pas de tout dire mais d'en dire suffisamment pour décrocher un entretien»,
résume Eric Hauptmann, auteur de l'ouvrage «Le guide du candidat recruté». Chaque personne doit
piocher dans son histoire des expériences ayant un lien avec le poste recherché. «Il faut presque
faire un CV par annonce», résume Eric Hauptmann. Les autres expériences (stages, jobs d'été) sont
à proscrire, sauf si la personne est un jeune diplômé. Quel est par exemple l'intérêt pour le CV n°5
de consacrer deux lignes à une vieille expérience d'assistante d'agence longue de deux mois alors
que la candidate prétend à un poste de marketing ? Pour les mêmes raisons, il n'est pas utile pour
une personne hautement diplômée de préciser qu'elle est titulaire du bac ou du brevet des collèges.

4. Il faut marquer ses points forts par des couleurs

Avec modération. La couleur peut être un moyen habile de souligner un point positif, par exemple
des résultats financiers. Gare cependant à ne pas alourdir la lecture d'un document dont la structure
doit rester simple. Le mieux est ici ennemi du bien. Selon Dominique Galet, il ne faut mettre en
gras que les têtes de chapitre. «Quant à la couleur, elle est souvent inutile puisque beaucoup
d'entreprises impriment les CV en noir et blanc».

5. Les fautes de frappe, c'est rédhibitoire

Evidemment. Selon une étude de «La Tribune», 84% des cadres affirment qu'il suffit d'une ou deux
fautes sur un CV pour retoquer un candidat. Certains employeurs ne s'en cachent pas : à la première
«coquille», ils expédient le CV à la corbeille. Impitoyable mais vrai. «Avec les correcteurs
d'orthographe, c'est un signe de désinvolture, de jemenfoustime», réagit Dominique Galet. «Cela me
dérange aussi, mais je serais plus tolérante envers un informaticien, spécialiste du langage Java, qu'à
l'égard d'un candidat appelé à rédiger beaucoup», nuance cependant Sylvie Chauvin.
6. Il est préférable de mettre sa photo

Pas forcément. Sauf à prétendre à un poste d'hôtesse ou de mannequin, ce n'est pas du tout
indispensable. «Selon notre charte, nous les supprimons systématiquement de toutes les
candidatures que nous recevons», affirme même Dominique Galet.

7. Un CV comporte toujours ses loisirs

Pas nécessairement. La même logique que pour les autres rubriques s'applique: chaque ligne doit
contenir une information, un condensé de savoir-faire ou de personnalité utile au recruteur.
Affirmer, comme le CV n°2, que l'on aime la lecture, le théâtre et la musique ne permet pas à la
personne d'émerger du lot. Avoir été responsable d'un journal au lycée, former de jeunes
footballeurs amateurs ou pratiquer la gymnastique suédoise comme le CV n°6 est plus singulier. Si
vous allez souvent au cinéma, précisez vos réalisateurs préférés, si vous aimez voyager, spécifiez
vos destinations favorites. Ne prétendez pas être mordu de théâtre si vous n'y allez qu'une fois tous
les cinq ans : vous risqueriez d'être interrogé sur le sujet lors de l'entretien. Enfin, si vos loisirs ne
semblent pas apporter une plus-value à votre candidature, retirez cette rubrique : la place gagnée
permettra de développer vos expériences.

8. Il est bon de donner des informations sur l'entreprise

Indispensable. Pour chaque expérience, il est bon de donner des renseignements sur la société dans
laquelle elle a été exercée. A la lecture du CV n°2, on connaît le chiffre d'affaires de la société, son
résultat net, son nombre de sites. Le candidat aurait pu spécifier le nombre d'employés. «Cela
permet d'éclairer le recruteur sur la compétence du candidat», explique Eric Hauptmann.

9. Il faut penser à décliner ses qualités

Maladroit. Claironner comme le CV n°3, que l'on allie «détermination et diplomatie» n'est pas du
meilleur effet. D'abord parce que ces appréciations n'engagent que vous ; ensuite parce que ces
qualificatifs trouvent plus leur place dans la lettre de motivation ou au cours de l'entretien. Comme
l'affirme Sylvie Chauvin, mieux vaut s'appuyer sur des indicateurs de performance, des faits, des
réalisations, réputés plus objectifs, pour parvenir au même résultat. Une hausse de chiffre d'affaires
(comme le CV n°1), l'entrée de références prestigieuses dans son portefeuille clients ou une
élévation de la fréquentation d'un site Internet vaudront toutes les autocongratulations du monde.

10. Organiser un CV selon ses compétences, c'est mieux

Ce n'est plus vrai. Très en vogue ces dernières années, le CV par compétences tendait à supplanter
le traditionnel CV chronologique. Inspiré de méthodes anglo-saxonnes, il s'organise selon les
savoir-faire acquis par le candidat plutôt que par dates. Aujourd'hui ce modèle est cependant passé
de mode. Il ne dit pas où ces savoir-faire ont été développés et pendant combien de temps. «Je
préfère que ces compétences soient intégrées à chaque expérience plutôt que résumées à part»,
confie Eric Hauptmann. Le CV par compétences peut toutefois s'avérer utile pour masquer un gros
trou dans un cursus professionnel, des changements trop fréquents d'employeurs ou, à l'inverse, une
longue présence chez un employeur unique. Il peut aussi être habile d'y avoir recours pour répondre
à une annonce ne correspondant pas vraiment à son profil, en proposant un transfert de
compétences.

Fabien Fournier

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