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BIM & BTP / CONSTRUIRE GRÂCE À LA MAQUETTE NUMÉRIQUE – ÉDITION 2019 BTP. DIGITAL ISBN : 978 295 546 66 05 P.2
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Pourtant, mon objectif est précisément de vous faire comprendre ce qui se présente comme
la « révolution industrielle » à venir pour le secteur de la construction et vous permettre d’en
saisir toute la complexité pour l’apprivoiser et l’adopter définitivement dans vos méthodes de
travail. Et ce n’est pas une mince affaire, alors accrochez-vous, c’est parti !
Définitions
Commençons par expliquer ce vilain titre : BIM & BTP
« BTP » : non, je ne vous expliquerai pas cet acronyme ! Si vous lisez ce livre, c’est que vous
travaillez déjà, ou projetez de le faire, dans le bâtiment ou les travaux publics.
Hou là…, mais qu’est-ce que c’est que cet acronyme qui n’a pas une, mais plusieurs
définitions ? Pour résumer, BIM vient de l’américain « Building Information Modeling »,
définition native qui fait l'unanimité. Depuis, le BIM s’exporte et arrive dans les pays
francophones. Le problème est que « BIM », ça sonne bien ! Donc, on essaye de trouver une
traduction française tout en conservant cet acronyme sympathique, alors forcément
certaines des francisations évoquées dans cette définition offerte par Wikipédia semblent
tirées par les cheveux. Si bien qu’au final, à l’heure où j’écris ces lignes, personne ne
s’accorde vraiment sur un acronyme et une définition francisés. En conséquence et pour
simplifier votre travail de compréhension (et mon travail d’écriture), je parlerai uniquement
du BIM dans ce livre par le biais de cet acronyme. Ce point de détail étant précisé,
continuons la lecture de la définition de Wikipédia.
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Alors, oui le BIM est un processus et il est très important d’insister sur ce point. En tant que
processus, il associe plusieurs intervenants autour d’un projet commun, en définissant les
responsabilités, les périodes et les limites d’intervention de chacun.
Mais NON, le BIM n’est pas « un logiciel parce qu’il fonctionne en intégrant une série de
logiciels ». Un plan AutoCAD n’est pas « un logiciel » sous prétexte qu’on utilise AutoCAD
pour le produire. Ce livre n’est pas un logiciel sous prétexte que j’ai utilisé un logiciel pour le
produire et que vous en utilisez un autre pour le lire ! Corrigeons cette grossière erreur :
Une maquette numérique est, comme son nom l’indique, produite par informatique, par le
biais de logiciels de conception variés (ArchiCAD, Revit, Allplan, Tekla…). Elle est ensuite
« interprétée » par d’autres logiciels dans des buts divers : calculs, dimensionnements,
simulations, visualisation, planification, gestion de patrimoine… Le BIM n’a donc rien à voir
avec un logiciel !
Synthétisons. Pour nous mettre les idées bien au clair, voici la bonne définition du BIM.
Le BIM est une méthode de travail, un processus, utilisant une maquette numérique 3D
intelligente comme élément central des échanges entre les différents intervenants à l’acte de
construire. La maquette voit le jour entre les mains de l’architecte. Elle est ensuite rendue
accessible aux différents bureaux d’études dans le but d’être complétée voire modifiée
techniquement. A ce stade, la maquette sera le plus souvent divisée sous la forme de
plusieurs maquettes « métier » (une maquette structure, une maquette fluides…). Ces
maquettes métiers sont ensuite fusionnées dans une « master maquette » pour détecter et
résoudre les conflits éventuels (réseaux en interférence par exemple). Ce travail
d’assemblage et d’analyse des conflits se nomme la « synthèse ». Ainsi conçue, la maquette
sert à produire les plans d’exécution qui seront diffusés au chantier. Les entreprises de
construction utilisent également la maquette pour réaliser leurs métrés, planifications ou
phasages. Durant les travaux, la maquette est maintenue à jour par les concepteurs et les
constructeurs de sorte qu’à la fin du chantier, « l’avatar du bâtiment » est exactement
conforme à l'ouvrage tel qu’il a été construit.
Cette maquette, livrée au Maître d’Ouvrage avec les clés de son bien lui donne la possibilité
de gérer informatiquement son bâtiment, dans le but de réaliser des travaux ultérieurs, de
gérer son patrimoine, d’intégrer des systèmes domotiques ou de réaliser diverses
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Contexte
Le BIM trouve un écho très favorable à sa démocratisation voire à son imposition auprès de
l’opinion publique et des législateurs, car il ouvre la porte à de grandes ambitions qui
apportent, disons-le, un peu de rêve et d’espoir dans un secteur en crise et en panne
d’innovation.
Ça ne vous a probablement pas échappé : la crise est là, depuis longtemps maintenant et ce
n’est pas fini… Plusieurs économistes, pessimistes diront certains, doutent même que la
situation économique mondiale ne s’améliore significativement avant au minimum une
décennie. Alors, que fait-on ? On baisse la tête, on serre les dents et on attend de voir si
l’entreprise survivra ? Peu d’entreprises parviennent à conserver une marge positive sur leurs
chantiers, alors à défaut de savoir vendre moins cher, il reste la solution de vendre une
meilleure qualité, un meilleur savoir-faire. Et être « BIM Ready » est aujourd’hui un vrai
argument commercial qui permettra dans quelques années de surfer sur la crête d’une vague
réservée aux pionniers et qui, comme la DAO, finira par devenir un standard, jusqu'à la vague
suivante.
Soyez motivés…
Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’innover est une perte de temps. Investir
financièrement dans des formations et logiciels et s’investir personnellement pour initier le
changement de mentalités et d’habitudes de travail auprès de ses collaborateurs et
partenaires est évidemment compliqué pour un entrepreneur aujourd’hui au vu des difficultés
financières que la majorité d’entre nous subit. Et justifier de tels investissements auprès de
ses collaborateurs, alors même qu’on leur explique que le contexte ne permet pas de leur
offrir une augmentation, demande un vrai effort pédagogique.
Mais c’est en s’adaptant aux conditions nouvelles que l’on maintient une activité. Et
heureusement je ne suis pas le seul à en être convaincu.
L’opinion générale est plutôt favorable au BIM, preuve que la démarche ne peut pas être
réduite à un effet de mode, mais bien à une évolution majeure en marche. Mais y être
favorable suffira-t-il ? Parmi les personnes interrogées, combien mènent des actions
concrètes en faveur de l’implantation du BIM ?
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- Finlande : 2007,
- Danemark : 2007,
- Pays-Bas : 2012,
- Grande-Bretagne : 2016.
Et j’en passe… Tous nos gouvernements voisins passent par des dates butoirs auxquelles
ils imposent l’utilisation du BIM dans les marchés publics.
Ce n’est pas une blague. Ce livre n’est pas à prendre à la légère. Pas plus que les volontés
gouvernementales. Le BIM s’imposera à vous que vous le vouliez ou non.
Rapport Delcambre
Dans son rapport de décembre 2014, à lire ici, les échéances fixées sont ambitieuses et
témoignent de l’ampleur du travail qui reste à accomplir en peu de temps pour que le BIM
soit adopté massivement.
Le gouvernement Français a finalement reculé sur sa volonté d'imposer le BIM par la loi,
préférant soutenir les initiatives volontaires, mais au-delà des affichages politiques et de la
question de l'imposition ou non du BIM par la loi, comprenez bien que le BIM s'imposera tôt
ou tard à vos chantiers...
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Vous serez tout de même obligés d’adopter la démarche. Les maîtres d’ouvrage sont bien
au fait du BIM. Ils sont parmi les premiers à être démarchés par les promoteurs de ce
système, pour la simple raison qu’ils sont les décideurs finaux quant à l’adoption ou non du
processus. De nombreux clients, associés à leur maîtrise d’œuvre toute aussi sensibilisée au
BIM, vont réclamer l’adoption de ce processus pour leurs projets.
Alors, même si l’Etat n’impose finalement rien en la matière, ce que je pense peu probable à
terme, vos clients, eux, vont finir par vous l’imposer. Les majors du BTP ont déjà compris cet
enjeu et en font un argument commercial à part entière. Je n’invente rien, jugez vous-
même le site créé par Bouygues : bimgeneration.com
Le BIM n’est pas une histoire passée, mais une histoire future, dont l’écriture commence
tout juste. Je peux vous parler de ce qui existe déjà, mais pour le reste, il ne s’agit que
d’analyses, de spéculations, d’ambitions, parfois de rêves, dans le but d’orienter votre
réflexion et de vous montrer l’éventail du possible.
Le BIM est un sujet récent et n’est encore pas abouti sous tous les angles. Certaines
promesses ne sont pas encore tenues par les logiciels. Certains problèmes techniques ne
sont pas encore parfaitement réglés, mais tous les intervenants sont à pied d’œuvre pour
parfaire leurs solutions. En vous initiant tôt au BIM, comme vous le faites, vous allez certes
« essuyer les plâtres » pour les autres, mais vous allez également vous forger une solide
expertise en la matière et vous serez plus vite « BIM Ready » que vos concurrents. Alors, non,
ce livre n’apportera pas toutes les réponses. Vous devrez travailler en parallèle sur le BIM,
vous devrez essayer d’ouvrir une maquette, d’en extraire des informations, de la modifier.
Vous devrez vous former sur les logiciels (et vous équiper de ces mêmes logiciels). Et vous
arriverez vous-même à répondre aux questions en suspens. Je ne peux pas me former ni
m’exercer à votre place, je l’ai déjà fait pour moi et aujourd’hui je partage avec vous mes
conclusions pour vous guider au mieux dans cette démarche personnelle qu’est la migration
vers le BIM.
Comme je l’ai dit, les logiciels ne sont pas encore aboutis sous tous les angles. Certaines
possibilités ouvertes par le BIM sont par nature parfaitement réalisables, mais parfois les
logiciels offrant l’interface nécessaire pour arriver au résultat escompté n’existent pas
encore ou sont en cours de développement. Au-delà de la question technique, il faut bien être
conscient de ce que représente le BIM : une révolution majeure. Jusqu’à maintenant on
travaillait essentiellement en 2D. Un mur n’était que deux traits parallèles sur un plan avec
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Le BIM est un processus nouveau. Et c’est bien ce processus que les gouvernements
mondiaux sont en train de rendre obligatoires, pas simplement l’usage d’un modèle 3D. En
tant que processus, il redéfinit les rôles et missions de chacun d’entre nous. Il va falloir
l’accepter, c’est un fait. La loi MOP (Maîtrise d’Ouvrage Public), notre chère spécificité
franco-française, est aussi bien ancrée dans les habitudes de travail que la baguette de pain
et le béret le sont parmi les clichés sur notre pays.
Nos rôles sont clairement dissociés et définis par cette loi et nous tenons tous à ce
cloisonnement, car il permet de donner un cadre très précis à nos responsabilités et nos
missions. Mais ce cloisonnement des métiers a également ses inconvénients : la disparité
des habitudes de travail, la perte d’informations entre les intervenants, les ressaisies
nécessaires pour reconstruire les informations perdues, la perte de temps occasionnée, les
erreurs commises par ce biais et les coûts cumulés à la fin. Et sur le plan de la collaboration,
nous ne sommes pas habitués à travailler en équipe entre les intervenants. Contrairement à
des pays comme les Etats-Unis, en France un projet de construction n’est pas perçu comme
un « bien commun », ni lors de la conception ni lors de la construction.
Même les architectes et les bureaux d’étude ne savent parfois pas travailler en synergie,
alors que leur mission commune est la conception du bâtiment. Le processus BIM offre
indéniablement une réponse très efficace sur le plan du travail collaboratif.
Mais l’adoption du BIM est loin d’être gagnée d’avance, car de nombreux freins existent.
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Alors, je le dis sans équivoque : si vous êtes réfractaires au progrès ou enfermés dans des
habitudes de travail dites « éprouvées », vous pouvez arrêter la lecture à la fin de cette ligne.
Encore là ? Continuons !
J’entends souvent dire que le BIM est une mode, un « essai général » poussé par les
pouvoirs publics, eux-mêmes poussés par les éditeurs de logiciels qui leur vendent du rêve
et des promesses d’économies sur le « coût global de la construction » et qui en parallèle
vendent des licences aux utilisateurs professionnels, ceux-là même qui subissent
l’obligation qu’ils ont créée. Cela s’appelle créer un marché.
Oui, tout ceci est vrai. Oui, il est révoltant que les lobbies aient une telle capacité à nous
créer des contraintes pour augmenter leur chiffre d’affaires, mais a-t-on vraiment le choix de
ne pas suivre le mouvement ? Dans les années 2000 avec la démocratisation massive
d’Internet, de nombreuses personnes s’inquiétaient de voir la dématérialisation pointer le
bout de son nez. Nombreux sont ceux qui disaient « je n’ai pas besoin d’un ordinateur ni
d’Internet, je ne vais pas en acheter un seulement pour faire des démarches administratives
en ligne ». C’est un point de vue tout à fait justifié, mais force est de constater qu’en une
décennie ces mêmes personnes n’ont eu d’autre solution que de s’équiper… pour parfois y
prendre goût et même finir par s’inscrire sur Facebook ! Alors, oui le BIM est une mode dans
le sens où il s’agit d’une « manière passagère de se conduire, de penser, considérée comme
de bon ton dans un milieu, à un moment donné » (définition du dictionnaire Larousse), mais
c’est une mode rendue obligatoire par les pouvoirs publics… Alors, peut-être que l’uniforme
ne vous plaît pas, mais bientôt vous devrez aussi le porter.
Mon seul intérêt est de tenter d’être plus compétent que mes concurrents, de m’affirmer
comme « sachant » dans le domaine du BIM pour me forger une réputation et une expertise.
Rien n’a changé sur ce plan. Chacun d’entre nous souhaite se démarquer, c’est le jeu du
monde professionnel. Je n’ai pas d’actions chez Autodesk ou un concurrent, ni même auprès
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Le BIM n’est pas encore enseigné correctement à l'école. Les professionnels en activité
n’ont jamais été formés au BIM pour la plupart et nombre d’entre eux n’en ont même jamais
entendu parler. Pourtant, bientôt ce processus sera obligatoire. Les entrepreneurs seront en
quête de « profils BIM » et auront en face d’eux soit des personnes fraîchement diplômées
ayant une connaissance théorique, mais aucune pratique, soit des professionnels pas, peu
ou mal formés au BIM. Le panel de « vrais pros du BIM » sera très restreint. Ne dit-on pas
que ce qui est rare est cher ? Le BIM est une niche très porteuse, ne serait-il pas judicieux de
vous y insérer ?
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Le BIM ne remet pas en question cette chronologie. Ces étapes sont toutes nécessaires à la
bonne tenue d’un projet, de sa conception à sa livraison. Pour comprendre ce sur quoi le
processus BIM va intervenir, il ne faut pas se contenter de regarder la chronologie des étapes
clés du projet. Il faut plutôt analyser la manière dont collaborent les différents intervenants
du projet et comment l’information chemine physiquement et au cours du temps.
Le cloisonnement : c’est bien là toute la spécificité de certains pays dont la France. Les
rôles de chacun sont très cloisonnés, les missions sont parfaitement définies et limitées et
les interventions de chacun suivent un planning sensiblement identique d’un projet à l’autre.
Cette organisation permet de structurer le management d’un projet de construction
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Pour la construction, la conversion est identique : le BIM permet de passer d’un travail isolé,
chacun dans son bureau, à un travail collaboratif. Et les réticences sont donc du même ordre.
Partager un bien commun (maquette numérique centrale) entre les architectes, bureaux
d’études et entreprises, est vécu comme une atteinte à l’intimité du savoir-faire de chacun.
Cette position est évidemment importante à entendre, car la crainte est justifiée. Un
architecte ou un bureau d’études qui a développé sa propre bibliothèque d’objets 3D BIM ne
voudra pas la voir déversée publiquement dans la nature par le biais de la maquette qu’il
aura partagée. On se heurte ici à une notion importante : la propriété de la maquette
numérique. Est-elle la propriété du maître d’ouvrage, personne qui, au final est celle qui a
acheté la prestation de l’architecte ? Ou bien la maquette est-elle un outil de travail dont
l’architecte reste propriétaire, au même titre que le maçon reste propriétaire de son marteau,
alors même que ce marteau a contribué à la construction de l’ouvrage et a donc
indirectement été acheté par le client ? Ces questions, à l’heure où j’écris ces lignes, n’ont
trouvé aucune réponse réglementaire. Aucun décret, aucune loi ne précise ces points à ce
stade. C’est d’ailleurs ce qui inquiète et créé de la réticence, mais la situation changera
rapidement et le législateur saura donner un cadre précis au BIM. Les idées se mettent au
clair, des collèges interprofessionnels sont en charge de fournir une réponse à ces questions.
A terme la loi saura répondre à certaines inquiétudes, mais elle ne pourra toutefois pas
changer certaines mentalités. Celles-là même qui refusent - même en 2D, même sans parler
de BIM - de partager leurs données source. Un nombre encore beaucoup trop important
d’architectes voire de bureaux d’étude partagent uniquement des PDF et refusent encore de
partager leurs plans au format DWG lors de la phase de DCE (Dossier de Consultation des
Entreprises) sous prétexte que les entreprises pourront les utiliser pour vérifier plus
facilement les métrés ou la cohérence globale d’un projet en superposant des plans par
exemple. Cette mentalité est un fléau qui empoisonne le BTP et qui ne saura trouver aucune
place dans le cadre d’un processus BIM, pour lequel le partage est la clé. Changer les
habitudes et convaincre d’être prêt à partager sans filtre son travail va demander une réelle
pédagogie de la part des promoteurs du BIM. Il va falloir expliquer le processus aux
entrepreneurs, quels qu’ils soient, les rassurer sur les « risques » associés au BIM et les
convaincre que la balance avantages / risques penche du bon côté.
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Dans la démarche actuelle, l’information relative à un bâtiment est maltraitée. Elle est sans
cesse convertie de la 2D à la 3D, puis redessinée, remodelée, complétée, filtrée… Tout
commence dans la tête du client, le maître d’ouvrage. Le client sait ce qu’il veut, il est
évidemment la personne qui a les idées le plus au clair sur ses besoins. Il est le détenteur de
sa propre « image mentale 3D » du bâtiment qu’il souhaite faire construire.
Le client passe le plus souvent par l’intermédiaire d’un maître d’œuvre, à qui il doit expliquer
notamment les besoins fonctionnels de son bâtiment (capacité d’accueil, nombre de pièces,
fonctions, circulations, flux publics…) pour qu’il établisse un programme. Le client doit alors
communiquer une « maquette fonctionnelle mentale » de son bâtiment au maître d’œuvre,
sous forme de mots, pour que ce dernier établisse le « programme architectural ». Un
architecte travaille ensuite sur le sujet. L’architecte doit être capable de reconstruire le
modèle 3D que son client a au préalable convertie sous forme de mots. L’architecte doit
alors interpréter ces mots, pour lui-même se construire sa propre image mentale en 3D, dont
la conformité avec les attentes du client dépend intégralement de la qualité de cette double
conversion « modèle 3D – mots / mots – modèles 3D ».
Une fois que l’architecte a bien en tête son image mentale 3D, il la dessinera en passant par
les stades successifs d’esquisse et d’avant-projet jusqu’à l’établissement d’un dossier de
demande de permis de construire (PC), à fournir en plans 2D, ainsi que d’un dossier de
consultation des entreprises (DCE) généralement en 2D également.
A ce stade, tout le travail en 3 dimensions que l’architecte a réalisé perd toute sa valeur
intrinsèque. Il est réduit à ne vivre que sous la forme d’une série de plans 2D auprès des
entreprises. Tous les intervenants devront alors se construire à nouveau leur propre « image
mentale 3D » du bâtiment sur la base d’une analyse simultanée de tous les plans
d’étages/coupes/façades 2D.
Lors de l’exécution, certaines entreprises auront alors besoin de travailler en 3D pour leurs
propres besoins de préfabrication d’éléments de construction. Elles modéliseront alors leur
propre maquette, généralement sans aucune communication avec les autres entreprises qui
raisonnent aussi en 3D.
Puis, lorsque les travaux sont terminés, chaque entreprise doit fournir au client les Dossiers
d’Ouvrages Exécutés (DOE) permettant d’avoir tous les plans les plus à jour du bâtiment, en
2D, dans le but d’être archivés et de faciliter des travaux ultérieurs sur l’ouvrage.
A la fin du processus, le bâtiment a subi une multitude de conversions 2D/3D pour passer
du stade de l’idée au stade de la propriété du client.
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Au-delà des inconvénients directs que l’on vient d’évoquer et qui ont déjà fait beaucoup de
dégâts à tous les étages, une autre conséquence indirecte est moins présente à l’esprit des
entreprises, mais bien ancrée dans la tête des maîtres d’ouvrage : le bâtiment est un secteur
approximatif.
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Alors, maintenant que cette caricature est dressée, qu’en fait-on ? On en rigole 5 minutes
puis on la cache dans un coin pour continuer de la même façon qu’avant, en acceptant la
situation comme un état de fait ? On se vexe, on la déchire et on l’oublie ? Ou bien on en
rigole 5 minutes, mais ensuite on l’analyse et on en tire de conclusions/décisions pour
s’améliorer ? Personnellement je suis adepte de la troisième solution.
Oui, le retard est fréquent dans le bâtiment. Oui, la conception et le dessin des plans
prennent trop de temps. Oui, beaucoup d’entrepreneurs du BTP sont adeptes des
approximations à outrance et renvoient une image peu crédible. Et enfin oui, le client a
effectivement le dernier mot et sait qu’il est en position de force, surtout dans le contexte
actuel, pour s’asseoir sur l’avis du professionnel qu’il juge peu crédible. Tout ceci est vrai.
Mais j’ai une bonne nouvelle : le BIM est la potion magique qui redonnera un élan
phénoménal au secteur de la construction, qui provoquera la joie incommensurable de tous
les clients et amènera les entrepreneurs à être couverts d’or !
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Le BIM n’est évidemment pas une solution miracle, mais en analysant bien ses possibilités,
vous verrez que ce processus permet de tordre le cou aux clichés associés à la construction :
1. Le BIM permet de réduire les temps de conception,
2. Il apporte plus de précision et réduit donc les approximations,
3. Il améliore le suivi de la construction ,
4. Il revoit une image beaucoup plus « pro » et donc plus crédible, mettant l’entrepreneur
dans une position plus respectable.
Raisonnons un instant comme un maître d’ouvrage, pour qui une seule notion est vraiment
importante : le coût global. Quand vous achetez une maison, vous achetez le bâtit, il s’agit
d’une dépense instantanée, mais après cela, vous devrez payer le chauffage, l’entretien, les
consommations électriques… Le BIM, lorsqu’il sera utilisé à tous les niveaux et pleinement
exploité pourra générer des économies non négligeables sur le coût global : la conception
améliorée associée aux simulations énergétiques et d’ensoleillement à un stade très précoce
permet d’optimiser la performance d’un bâtiment et de réduire les consommations.
L’utilisation d’un avatar 3D du bâtiment dans le cadre d’une installation domotique par
exemple permet entre autres de mieux réguler les systèmes de ventilation, de chauffage ou
d’éclairage.
En France, un « livre blanc » daté d’avril 2014 rédigé par la Caisse des Dépôts et
Consignations, organisme chargé de veiller aux dépenses publiques évoque des gisements
d’économie éloquents : jusqu’à 20 % d’économies sur les coûts de construction à qualité et
performance équivalentes et jusqu’à 7 % des budgets travaux d’entretien et de maintenance
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Vous connaissez probablement des logiciels qui permettent de dessiner très rapidement en
3D. Il sont généralement parfait pour illustrer ce que n’est PAS le BIM : les objets dessinés ne
sont que des volumes, sans aucune forme d’intelligence. Une maquette 3D ne peut rentrer
dans le cadre d’un processus BIM qu’à la condition d’être porteuse d’une base de données
associée à chaque objet.
J’attire donc votre attention sur ce détail de langage important, mais qui provoque de
nombreuses erreurs et incompréhensions au sujet du BIM : « BIM » et « maquette
numérique » ne sont pas des synonymes. La maquette numérique, à la condition qu’elle soit
« sémantisée », c’est-à-dire porteuse d’intelligence, est un outil au service du processus BIM.
Un autre point à bien comprendre tient à la nature même de ce qui compose cette maquette
numérique. Sur un plan DWG (AutoCAD) classique, la représentation du bâtiment est obtenue
grâce à des formes géométriques (traits, polygones, courbes, points, textes). Même si
certaines aides au dessin (accrochage aux extrémités des segments, contraintes
dimensionnelles entre formes géométriques) peuvent être assimilées à une forme
d’intelligence, celles-ci ne suffisent pas à conférer à ces dessins vectoriels les
caractéristiques suffisantes pour être qualifiées de maquette BIM.
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Alors, que la majorité des chantiers sont actuellement réalisés au « Niveau 0 », certains le
sont au « Niveau 1 », mais cela ne concerne jamais tous les intervenants du projet et l’emploi
de la 3D ne relève actuellement que de l’« anecdote ponctuelle ».
C’est donc à cette étape du livre qu’il faut commencer à solliciter votre imagination. Les
échéances annoncées à court terme visant à rendre obligatoire l’emploi du BIM pour les
marchés publics, aussi stressantes soient-elles, ne correspondent en réalité qu’au passage
du « Niveau 1 » vers le « Niveau 2 », mais bien que ce changement de niveau engendre des
investissements importants, il ne constitue pas en soi une révolution. La question est : que
va-t-on faire du BIM ? Comment va-t-on adapter nos métiers et nos missions pour s’intégrer
dans un processus collaboratif ? Ce sont les réponses à ces questions et les décisions
collectives qui seront prises qui vont provoquer une vraie révolution. Une fois que les mœurs
seront habituées à « entendre BIM », puis à « essayer BIM » et enfin à « penser BIM », nous
entrerons dans l’ère du « vrai BIM » : le « Niveau 3 ». Et les logiciels, et les machines, et les
professionnels seront suffisamment mûrs pour tirer pleinement profit du BIM. Des
dimensions seront progressivement ajoutées, le coût, l’impact écologique, l’obsolescence,
les consommations, les flux… Et l’étendue des simulations possibles deviendra alors
quasiment infinie.
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Une des premières remarques que l’on se fait lorsqu’on entend parler de BIM est : « mais ça
va demander un travail énorme de dessiner autant dans le détail ! ». Oui, c’est vrai, pour
arriver à une maquette parfaitement aboutie, il faudra passer énormément de temps à la
modéliser, mais actuellement, est-ce qu’un architecte dessine des plans de qualité EXE
(Exécution) dès la phase d’esquisse ? Non. Comme je l’ai dit précédemment, le BIM ne remet
pas en cause l’existence des phases de maturation d’un ouvrage, vue en début de chapitre.
Aussi, au même titre que les plans 2D devenaient de plus en plus fournis et précis au cours
des différentes étapes de la conception, la maquette va également suivre une évolution en
« plusieurs passes » venant nourrir la maquette. Une échelle permettant de qualifier le niveau
de précision d’une maquette est donc en cours de définition. Le système américain LOD,
comme « Level Of Details » ou « Niveaux de détails » en français, sert d’exemple pour la
plupart des pays adoptant le BIM et même si certains en changent légèrement l’appellation,
la définition des différents niveaux reste sensiblement identique.
Les niveaux LOD vont de 100 à 400, par pas de 100 voire 50 pour les puristes, même si je ne
suis pas convaincu que le pas de 50 si toujours facile à qualifier. Voici des illustrations
schématiques de ces niveaux de détails, appliqués à une embase d’un poteau métallique.
LOD100 : l’ouvrage n’est qu’un volume sommaire. Ce niveau est comparable à l’esquisse. Il
permet déjà de réaliser des simulations d’encombrement et d’aménagement des locaux.
LOD300 : le poteau est clairement identifié, il possède des dimensions précises et est
associé à un modèle précis de profilés métalliques existants dans le commerce.
LOD350 : les détails d’assemblage sont à l’étude, ils permettent déjà de consulter des
entreprises et l’établissement de devis, mais se sont pas assez aboutis pour être utilisés en
exécution.
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Et un dernier niveau non représenté sur cet ouvrage est le LOD500, qui correspond à la
maquette numérique DOE (Dossier des Ouvrages Exécutés), livrée au client et qui lui sert de
base pour l’exploitation de son bâtiment en tant qu’« avatar réaliste ».
Appliqués à un mobilier, ces niveaux de détails trouvent une définition assez semblable.
Et appliqués à une ville entière (voir le chapitre sur la maquette numérique urbaine), les
niveaux trouvent une définition quelque peu différente, mais dont la substance reste
sensiblement identique.
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LOD1 et LOD2 : la zone est agrémentée de volumes sommaires représentant les bâtiments
existants et les éventuels projets de constructions. Il s’agit visuellement d’un niveau de détail
comparable à celui que vous voyez dans Google Earth, dans certaines zones où un relevé
photogrammétrique a été réalisé (la photogrammétrie est une technique qui consiste à
reconstruire en 3D une scène en utilisant la parallaxe obtenue entre des images acquises
selon des points de vue différents de cette scène). Ce niveau de détail permet de réaliser des
études techniques poussées (ensoleillement, effets de site liés au vent, flux de véhicules,
études acoustiques…).
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LOD4 : l’intérieur du bâtiment est également modélisé. Il s’agit ici d’un assemblage à
l’échelle urbaine de plusieurs maquettes de bâtiments. A terme, ce sera donc un agglomérat
des « maquettes BIM DOE » des ouvrages construits sur la commune en mode BIM combiné
un relevé des existants dont la construction est trop ancienne pour qu’un BIM DOE n’ait été
fourni par l’entreprise en charge des travaux.
L’adoption du BIM en tant que processus complet ne pourra pas se faire d’un claquement
de doigt. Il implique non seulement un passage des outils 2D à des outils 3D, mais également
un changement profond des mentalités et des méthodes de travail. On anticipe que ce
passage se fera en 3 niveaux successifs et chaque professionnel de la construction passera
par ces trois niveaux, à une vitesse plus ou moins rapide.
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Le niveau 3 n’est encore pas pleinement opérationnel dans le BTP, mais il l’est parfaitement
dans l’aéronautique par exemple. Ici la maquette est centralisée sur un serveur commun.
Chaque intervenant travaille directement sur la maquette centrale et non sur sa propre
maquette. La collaboration est permanente, la progression globale de la conception est
instantanée et un BIM Manager se charge d’effectuer la synthèse en temps réel des conflits.
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Le BIM est donc à la fois poussé par l'évolution des technologies numériques et freiné par
les limites de celles-ci !
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Puisque nous sommes actuellement en train de passer du Niveau 1 au Niveau 2, nous nous
apprêtons à travailler durant quelques années avec plusieurs « maquettes métier » qu’il va
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Lors de la conception, le BIM est un formidable outil au service des architectes pour
modéliser aisément des formes complexes et réaliser des simulations précoces pour
accroître l’efficacité de leur bâtiment sur tous les plans et au service des bureaux d’études
pour améliorer la précision de leurs maquettes et le travail de synthèse qui gravite autour.
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Lors de la construction, le BIM permet aux entreprises en charge des travaux de réaliser
leurs devis, études de faisabilité, planifications 4D et d’organiser les moyens de production
avec une plus grande efficacité.
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Grâce à la réalité augmentée, un agent d’entretien peut pointer son smartphone en direction
d’un réseau pour connaître précisément ce qui y transite. Le maître d’ouvrage peut en outre
diffuser sa maquette aux entreprises qu’il souhaite consulter en vue d’une modification du
bâtiment.
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Maintenant, tout n’est pas rose, je vous rassure. Malgré mon enthousiasme je reste avant
tout un grand pragmatique, très terre-à-terre et je ne crois que ce que je vois. Pour garder la
tête froide, faisons la balance avantages/inconvénients. Les avantages, nous les avons déjà
vus :
Minimisation des ressaisies et gains financiers associés,
Réduction du coût global d'un bâtiment grâce à une meilleure conception,
Efficacité améliorée lors de la conception et la synthèse,
Erreurs minimisées lors de la conception, la synthèse et la construction,
Simulations aisées lors de la conception et de la maintenance,
Construction facilitée lors de la réalisation,
Travail collaboratif permettant d’améliorer le dialogue entre intervenants et de
décloisonner les métiers.
Maintenant, parlons des inconvénients. Ou plutôt, je vais parler de freins, car l’adoption du
BIM se fera quoi qu’il arrive, mais cela va poser de nombreux problèmes qui vont jalonner
toutes les étapes de la démocratisation du processus à grande échelle. Je classe ces freins
en 2 catégories. Premièrement : les conséquences liées à l’adoption du BIM et les craintes ou
réticences qu’elles occasionnent. Et secondement : les difficultés d’implémentation du
système qui risquent de mettre à mal la crédibilité du processus et son adoption.
Une des premières réactions épidermiques qu’ont les gens lorsqu’on parle de BIM est de
chercher leur place dans le processus. Chacun veut comprendre quel sera son rôle, comment
vont évoluer ses missions. Tout le monde se sent déjà débordé par son travail et c’est
souvent vrai, ce qui fait que lorsqu’on évoque une évolution des missions, tout le monde
interprète cela comme étant un ajout de travail. Cette réaction est on ne peut plus normale.
C’est bien ainsi que vont systématiquement les choses en entreprise : on « charge la mule »
au maximum pour voir si elle continue de marcher, avant de se poser la question « d’acheter
éventuellement une seconde mule ». Vous avez donc raison de vous inquiéter : votre patron
cherchera à vous faire absorber le BIM avant de se demander s’il recrutera ou non.
Maintenant, demandez-vous si votre métier va vraiment évoluer à cause du passage au BIM.
En quoi concrètement vos fonctions seront modifiées ? Qu’est-ce que ces changements
impliquent comme conséquences ? Posez sur une feuille la liste des réponses à ces
questions et regardez à tête froide : honnêtement, il n’y a rien d’inhumain dans ces
changements à venir. Oui, votre métier va évoluer, plus ou moins en fonction du poste que
vous occupez, mais dites-vous bien que c’est tout un secteur qui est concerné. Regardez,
vous êtes là-dedans :
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Avez-vous déjà remarqué que la Première Classe est systématiquement au plus proche de
la locomotive ?
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Oui le BIM coûte cher. Très cher. Il faut de nouveaux logiciels, vendus une petite fortune à
eux seuls, mais il faut aussi un ordinateur suffisamment puissant pour les faire fonctionner
et surtout un salarié formé à cette tâche, et qu’il va peut-être même falloir recruter pour
l’occasion si vous ne disposez pas en interne d’une ressource adéquate.
Durant les prochaines années, les compétences vont devenir très disparates en matière de
BIM entre les différentes sociétés. Les majors, fidèles à ce qu’on attend d’eux, vont continuer
à être les leaders en matière de BIM. Ils seront les premiers à en faire réellement usage et à
s’en servir comme argument commercial pour attester d’un savoir-faire que les autres n’ont
pas. Cet argument fera mouche, d’autant plus qu’il sera renforcé par une réglementation qui
tendra à imposer le BIM de partout et que les clients seront de plus en plus sensibles à ces
thématiques. Au-delà du fait que cette stratégie de développement permettra aux grands
groupes de se démarquer, elle leur permettra de gagner en compétences.
De l’autre côté se trouveront les entreprises de taille modeste, qui n’ont ni les ressources
suffisantes, ni le budget, ni la philosophie des grands groupes, et qui tenteront de prendre le
train en marche, mais qui, même avec toute la bonne volonté du monde, n’y arriveront pas
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Cela veut dire que seulement 6 % des entreprises ont une masse salariale supérieure ou
égale à 10 salariés. Or, ce sont sur ces entreprises que les espoirs d’adoption du BIM
reposent le plus.
Dès lors, comment « forcer » le passage au BIM alors que l’écrasante majorité des
entreprises n’a a priori pas la masse salariale suffisante pour posséder des compétences
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Les promoteurs du BIM devront communiquer, mettre en avant les réussites, mais sans
occulter les échecs pour garder une crédibilité et montrer que le BIM sait rester pragmatique.
Malgré les efforts que chacun va fournir, la période à venir va être extrêmement complexe.
Les compétences en maquette numérique seront très variables d’une entreprise à l’autre,
avec au milieu de nouveaux métiers qui ne sont encore pas réellement bien définis et dont la
teneur dépendra pour beaucoup de l’interprétation que chaque chef d’entreprise aura sur ce
qu’est le BIM. Ni les fonctions, ni les missions de chacun seront claires, ni même les attentes
des clients et les demandes des maîtrises d’œuvre. La « boule à neige du BTP » va être
secouée avec vigueur, offrant un spectacle à la fois enthousiasmant et perturbant, mais il va
falloir quelques années pour que chaque grain trouve sa place et forme à nouveau un socle
solide et stable.
Les logiciels ne sont encore pas tous aboutis. Le format d’échange IFC, garant
indispensable de l’interopérabilité et d’un « open BIM » capable de sortir des circuits fermés
des éditeurs de logiciels comme Autodesk, n’est encore pas suffisamment mature pour être
parfaitement fiable. La coexistence de plusieurs logiciels concurrents sur le marché est
bénéfique, car aucun monopole n’est recommandable, mais elle sème le doute lorsqu’il faut
passer à l’investissement. Quel logiciel choisir ? Quel est le bon cheval sur lequel miser ? La
situation actuelle où le format DWG, créé par Autodesk, est devenu un standard aussi banal
lors d’échanges de fichiers de DAO que le PDF pour le partage de documents imprimables
est certes malsaine car elle est basée sur un quasi-monopole d’AutoCAD, mais elle a le
mérite de simplifier les échanges entre logiciels. Aujourd’hui, aucun développeur de logiciels
de DAO n’oserait ne pas être compatible avec le format DWG ! Ce serait une erreur fatale.
Face à ces questions en suspens, les leaders, moteurs en matière d’adoption du BIM vont
faire des choix qui parfois seront mauvais. Ils auront investi en temps, en argent et en
moyens humains pour faire ces mauvais choix et il faudra parfois recommencer. Être
pionnier du BIM donne certes des compétences très valorisantes, mais il est également bien
plus compliqué de tracer le chemin que de le suivre.
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Comme vous, qui êtes en train de vous auto-former sur le BIM, d’autres ont également la
même démarche volontaire de perfectionnement et de quête de compétences nouvelles.
Alors, montez une armée et répandez le savoir du BIM sur Terre !
Plus sérieusement, l’écart de compétences entre les professionnels « BIM READY» et les
autres va se traduire par une nécessaire transmission de connaissances des premiers vers
les seconds. Et si cela pourra être frustrant pour ceux qui ont fait de gros efforts et ont
investi pour se former de devoir former gracieusement les autres, ce sera malheureusement
nécessaire pour pouvoir collaborer. Lorsqu’un major de la construction « 100 % BIM READY »
va sous-traiter une partie de son marché à une petite entreprise locale « 100 % NOT BIM
READY » et demander à son sous-traitant d’être lui aussi capable de lire une maquette
numérique pour obtenir les informations dont il a besoin sur le chantier, voire même de
modifier la maquette pour réaliser les DOE (Dossiers d’Ouvrages Exécutés)… Il va
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Jusqu’au Niveau 2 de développement le BIM ne pose pas trop de questions sur ces points-
là, mais lorsqu’on en sera au Niveau 3 et qu’un maître d’ouvrage en possession de la
maquette de son bâtiment va l’utiliser en missionnant un autre architecte que l’architecte
initial pour des travaux d’extension, à qui revient la responsabilité d’une erreur de
conception ? Cet usage est-il conforme à la destination initiale de la maquette ? D’ailleurs, la
finalité de cette maquette a-t-elle seulement été précisée lors de la conception initiale ?
Devait-elle servir uniquement à la construction ou également à la maintenance ?
Jack, architecte, a été parmi les premiers à passer de la planche à dessin aux logiciels de
DAO 2D puis à ArchiCAD, logiciel de DAO 3D il y a plus de 15 ans. Il s’est formé, il a recruté
des collaborateurs qu’il a également formés. Il a ensuite dédié certains collaborateurs
pendant un temps donné à la création d’une bibliothèque d’objets 3D automatisés dans le
but de dessiner ensuite plus vite et mieux. Jack a toujours veillé à anticiper les affaires
futures, il a toujours été prêt à « perdre du temps aujourd’hui pour en gagner demain ». Il sait
que ses concurrents ne font pas tous de tels efforts, mais il reste convaincu qu’il a raison de
les faire et que c’est grâce à cela qu’il arrive à se démarquer.
Bravo Jack. Au fait, enchanté, je m’appelle La Loi. Alors, maintenant écoute-moi bien Jack.
Moi, la Loi, je te dis que tout ce travail que tu as fait depuis toutes ces années et bien… tu vas
le partager, car oui, bientôt j’imposerai (peut-être) que tu partages ta maquette à tout le
monde lorsque tu travailleras pour mon cousin l’Etat. Que tous les objets 3D que tu as mis
tant de temps à concevoir et que ton savoir-faire se retrouve dans la nature, dans les mains
de plusieurs entreprises et à terme dans celles de tes concurrents, et bien, à vrai dire, je m’en
fiche.
Vous ne connaissez pas Jack ? Moi non plus, mais je sais qu’il existe et honnêtement je n’ai
qu’une envie, c’est de prendre sa défense et dire STOP au BIM. Un peu de respect pour le
travail fourni, mince !
Mais à mieux y regarder, on se perd ici dans une réaction purement épidermique qui,
consciemment ou non est le résultat d’une peur de la nouveauté assorti d’un goût de la
routine et d’une légère réfractivité envers le progrès. Hou là… je ne vais pas me faire des amis
parmi les architectes.
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Oui l’IFC va permettre de couvrir les architectes face à ce risque de partage non désiré de
leur bibliothèque, mais malgré tout, certains architectes affirment qu’une maquette transmet
des choses plus subtiles, un savoir-faire, une expertise, un regard architectural, une façon de
travailler… Honnêtement, je ne comprends pas cet argument, car tous ces aspects sont
véhiculés de la même façon qu’on soit en DWG, en PDF, en papier ou en IFC. Il s’agit du
contenu du projet architectural et quel que soit le contenant, il sera toujours véhiculé.
Face à cette nécessaire évolution des pratiques, la loi va devoir trancher et imposer. Et si les
entreprises ne sont pas prêtes ? Les décideurs publics vont-ils exclure toutes les offres
d’entreprises sous prétexte qu’elles ne se sont pas BIM READY, pour au final ne conserver
que les offres des majors, bien plus chères ? Cela n’est-il pas contre-productif lorsqu’on
rappelle que l’objectif initial du BIM et de réduire le coût global d’un bâtiment ?
La loi pourra tenter d’imposer, mais sans une pédagogie et une adresse suffisantes
capables de créer une émulation et de susciter une envie de se former au BIM, les
professionnels ne seront pas prêts et aucune interdiction ne pourra être efficace.
Si une part trop importante de maîtres d’ouvrage n’est pas convaincue des atouts du BIM,
ils constitueront un panel de client suffisant pour que les entreprises enclines à se jeter dans
le BIM continuent à avoir du travail et repoussent ainsi leur évolution vers le BIM. La
pédagogie doit aussi avoir lieu auprès des maîtres d’ouvrage.
Lorsque tout le monde se réveillera au sujet du BIM et que tout le monde cherchera à
recruter des collaborateurs formés aux logiciels de maquette, le stock de professionnels
compétents sera très vite épuisé. D’autant plus qu’il n’existe que très peu d’écoles où le BIM
fait partie intégrante du programme d’enseignement. A défaut de pouvoir recruter, l’adoption
du BIM sera nécessairement repoussée.
Le mauvais management
En entreprise, l’absorption du BIM peut parfois être mal menée et ainsi conduire à son
échec. C’est notamment le cas lorsque le changement est mal accueilli par une direction
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L’interopérabilité. Ce vilain mot est récurrent dans le champ lexical du BIM et à juste titre. Il
désigne la capacité des logiciels, parfois concurrents, à échanger des maquettes entre eux
sans perte d’informations. Le format IFC (Industry Foundation Classes) normé ISO
16739:2013, a pour fonction d’assurer l’interopérabilité de la maquette numérique. Mais l’IFC
peut-il s’imposer ? Est-ce que sous prétexte qu’il est désormais une norme, cela suffira à
garantir que tous les échanges se feront au travers de ce format ?
L’opinion générale porte évidemment à cœur d’avoir un format OpenSource, gratuit et libre
de droits. La fondation BuildingSMART est la porte-parole de l’OpenBIM et promeut l’emploi
des IFC auprès des pouvoirs publics en argumentant l’idée qu’il n’est pas sain de faire
reposer les espoirs du BIM sur des solutions logicielles « privées » dans des formats de
fichiers dits « propriétaires » (format RVT par exemple pour le logiciel Revit). Il y a donc
toutes les chances pour que la réglementation française stipule précisément que la norme
IFC sera celle à employer pour les échanges de maquette dans un processus BIM, comme
c’est déjà le cas dans tous les autres pays ayant rendu le BIM obligatoire.
La situation est très ambiguë entre les éditeurs de logiciels de maquette et la norme IFC.
D’un côté, aucun éditeur de logiciel ne pourra prétendre s’imposer comme « le meilleur
logiciel de BIM » s’il n’est pas compatible avec la norme IFC. L’éditeur est alors contraint de
gérer ce format, mais nous sommes dans un contexte où l’IFC n’est pas encore parfaitement
bien géré. Les logiciels de maquette (ArchiCAD, Revit…) prétendent tous être capables
d’importer et d’exporter de l’IFC sans perte, mais dans la pratique on se rend compte que
l’interopérabilité n’est pas encore au point. Concrètement, une maquette modélisée dans
ArchiCAD, exportée en IFC puis importée dans Revit a toutes les chances (à l’heure où j’écris
les lignes) de présenter des incohérences, notamment en ce qui concerne le maintien des
« attaches » entre les objets (par exemple, un mur initialement attaché à un toit et qui donc
s’arrête sous celui-ci, risque de perdre la liaison de se prolonger au-delà du toit en le
« traversant »).
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Avant toute chose, insistons que le fait que les IFC sont nécessaires. Même si ce format ne
parvenait pas à s’imposer comme « format de conception » – ce qui semble très probable – il
sera nécessaire de posséder a minima un « format d’archivage » qui soit libre et gratuit. Qui
garantit que dans 20 ans les logiciels employés pour modéliser votre maquette seront encore
présents sur le marché ? L’archivage sous la forme d’un format propriétaire est très risqué et
doit absolument être évité ou tout du moins couplé au stockage dans un format ouvert : l’IFC.
L’IFC par sa gratuité permet également aux « petits logiciels » satellites, de simulation
thermique ou d’ombrage par exemple, d’avoir un format d’entrée commun et indépendant du
logiciel ayant servi à bâtir la maquette. Il offre donc la possibilité aux logiciels « métier » de
se détacher complètement des mailles d’un éditeur géant dont l’exploitation du format de
fichier n’est ni gratuite ni libre.
Mais les IFC n’évoluent pas aussi vite que l’intérêt grandissant du public pour le BIM. Trop
de faiblesses sont encore non résolues : la perte de liaison entre certains objets, la perte du
caractère « paramétrique » de certains objets (la « surcouche d’intelligence » évoquée
précédemment), la perte de l’affectation de certains matériaux. 90 % des investissements
logiciels vont se faire dans les 5 prochaines années et la décision de retenir tel ou tel logiciel
tiendra évidemment compte de la possibilité de travailler en collaboration avec les autres
entreprises sans perte d’informations. Ce qui revient en l’état actuel des choses à
s’affranchir de l’IFC et donc à s’orienter vers le logiciel le plus en vogue sur le marché pour
maximiser ses chances de trouver des partenaires équipés du même logiciel. Nous assistons
en ce moment à un monopole en auto-construction qui conduira très probablement à ce
qu’un logiciel (Revit ? on en reparlera plus loin dans l’ouvrage) s’impose comme une « norme
officieuse ». Même les logiciels satellites qui exploitent la maquette numérique pour réaliser
diverses simulations ont désormais tendance à shunter l’IFC en communiquant directement
avec le logiciel de maquette sous la forme de « plugins », de petits programmes additionnels
qui se greffent au logiciel de maquette numérique.
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A ce stade de l’ouvrage, vous devez probablement penser que le BIM est un « joyeux
foutoir » et qu’il n'est pas envisageable de l’imposer alors qu’il reste énormément de
questions et de doutes à tous les niveaux. C’est vrai, il faut vraiment s’accrocher pour
essayer de bien comprendre la situation et de prendre les bonnes décisions. Les échéances
fixées en termes d’adoption généralisée du BIM sont très (trop ?) ambitieuses.
Une maquette BIM TCE (Tous Corps d’Etat), pour un bâtiment basique d’environ 5 000m² de
dalle, pèse informatiquement entre 50 et 300 Mo. Si cette taille de fichier ne pose aucun
problème en matière de stockage sur le disque dur d’un PC, elle se heurte à une réalité
technique actuelle plus contraignante : le partage. Envoyer par mail un tel fichier sera le plus
souvent impossible, on pourra alors le stocker sur une plate-forme d’échange (Dropbox,
Google Drive…) ou sur un serveur FTP pour l’envoyer à des destinataires externes, mais on
reste alors clairement dans un BIM de Niveau 2, c’est-à-dire collaboratif, mais avec plusieurs
maquettes isolées sans évolution en temps réel d’une maquette commune et centrale
(Niveau 3). La collaboration pose également problème au sein d’une même entreprise entre
plusieurs collaborateurs. Pour travailler simultanément sur la même maquette au travers
d’un découpage en « sous-projets », cela impose de posséder un « serveur commun » dans
l’entreprise, suffisamment puissant pour supporter des flux de données aussi conséquents.
Techniquement, les infrastructures réseau actuelles aussi modernes soient-elles sont
clairement insuffisantes pour que le passage à un BIM de Niveau 3 ne soit envisageable
avant quelques années.
Au-delà des réseaux, le poste de travail (PC ou Mac) doit lui-même être très performant
pour pouvoir fonctionner correctement et de manière parfaitement fluide lors du travail en
3D. Nombreuses sont les entreprises qui ne pourront pas envisager de moderniser et
rehausser le niveau de performance de leur parc informatique actuel dans des délais courts.
Les freins sont donc encore nombreux et bien réels et tant que chacun n’aura pas trouvé
une vraie réponse et de vraies solutions, l’adoption massive du BIM sera retardée.
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Bon, si vous me lisez encore c’est que les freins évoqués précédemment n’ont pas suffi à
vous rebuter (ou alors si, mais vous continuez à me lire par politesse sans vraiment croire ce
que je vous dis !). Maintenant que vous commencez à avoir une vision globale assez large
sur ce que promet le BIM, il est temps pour moi de tordre le cou à certaines idées erronées
véhiculées par des personnes pas assez informées en la matière et qui, si vous faites l’effort
de vous documenter, sont peut-être arrivées jusqu’à vos oreilles.
Le BIM est un processus, une façon de travailler en collaboration autour d’un projet de
construction. On parle à tort de « logiciels de BIM », ce qui ne veut rien dire. On devrait parler
de « logiciels de dessin de maquette numérique compatibles avec un processus BIM » ou de
« logiciels capables d’interpréter une maquette numérique » dans le cas de logiciels satellites
servant à réaliser des simulations. Cette erreur provoque de grosses incompréhensions
lorsque l’on commence à peine à se documenter sur le BIM.
Pour bien faire comprendre cela à mes élèves, j’utilise une formule caricaturale :
En toute logique, une pizza sans pâte aura toutes les chances d’être ratée ! La pâte est le
« socle commun » de votre pizza, celui qui permet à tous les ingrédients isolés de se
rencontrer et, sous l’effet de la cuisson, de se regrouper pour au final créer un plat
parfaitement lié.
La maquette numérique est le socle commun d’un processus BIM. Elle est le point nodal
d’une collaboration centralisée sur elle. Il peut y avoir une maquette numérique sans
processus BIM, il s’agit alors d’une pâte à pizza cuite sans ingrédients dessus, mais il ne
peut pas y avoir de processus BIM (pizza complète) sans maquette numérique (la pâte
seule).
Ne nous voilons pas la face : le BTP n’est pas le secteur le plus moderne qui existe. Aucune
vraie révolution industrielle n’a encore eu lieu et pourtant un bon gros dépoussiérage
permettrait de ré-enclencher la machine.
Jeremy Rifkin, économiste américain, auteur d’un essai prospectif sur la « troisième
révolution » dont nous vivons en ce moment les prémisses, anticipe que le bâtiment
connaîtra, lui aussi, une révolution majeure articulée notamment autour de la thématique du
« bâtiment durable ».
Sans boire ses paroles comme des prophéties, aujourd’hui tous les indicateurs semblent
montrer que la voie ouverte au BIM est idéale :
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Et les solutions BIM savent répondre, en partie tout du moins, à ces enjeux. La question
n’est donc plus aujourd’hui se savoir si le BIM s’imposera, mais quand il le fera.
Le concept de la maquette numérique existe depuis 1997, créé à l’époque par Nemetschek,
éditeur du logiciel Allplan et portant à l’époque le nom de O.P.E.N. (Object-oriented Product
Model Engineering Network). 20 ans après, on pourrait s’attendre à ce que l’utilisation de la
maquette soit plus répandue. Il aura, en fait, fallu attendre une décennie pour que dans les
années 2007 certaines agences gouvernementales, notamment aux Etats-Unis, imaginent
d’autres possibilités liées à cette maquette. De là commença la gestation du BIM en tant que
processus, pour finalement s’étendre aux autres pays modernisés moins d’une décennie plus
tard, fort d’expériences sur des chantiers ayant permis de renforcer l’idée que ce processus
est viable et sait se montrer opérationnel.
Mais malgré ces années de gestation, le BIM est encore tout jeune. Il a appris à marcher,
mais il va maintenant devoir apprendre à monter une pente bien plus raide en s’attaquant à
des pays comme la France où les métiers du bâtiment sont très cloisonnés et n’ont pas
appris à travailler en mode collaboratif, contrairement aux pays leaders en matière de BIM où
la notion de « cellule projet » trouve tout son sens.
Le BIM n’est pas une solution miracle contre les mauvais professionnels
Les erreurs de conception telles qu’on les connaît seront toujours présentes. Ne vous
inquiétez pas, vous n’aurez pas fini de vous arracher les cheveux en pestant sur ce « #* !
$! qui n’est pas capable de concevoir correctement son projet ! ». L’avantage avec la
maquette est que vous pourrez plus facilement vous rendre compte de certaines
incohérences. Etant donné que tout est dessiné en 3D dans un modèle unique et que, depuis
ce modèle 3D, sont générées les vues 2D (plans d’étages, coupes, façades), le risque
d’incohérence 2D/3D est absent (sauf à modifier manuellement le résultat 2D obtenu). Il y
aura donc moins de chances de vous trouver en présence de la fameuse et courante erreur
du « plan de niveau qui compte 5 fenêtres alors qu’il y en a 6 sur la façade ». La maquette
permet de sortir d’un système illogique où 1 bâtiment = X plans. Sauf que…
Les logiciels de dessin d’architecture en objets 3D existent depuis longtemps (années 90).
Et vous avez déjà travaillé sans même le savoir sur des projets conçus en 3D. Et pour autant,
sur ces mêmes projets, vous avez eu à faire avec de « sacrés incompétents qui vous ont
pondu de belles casseroles ». La maquette n’a donc rien changé et n’a pas apporté en
précision, mais est-elle pour autant responsable de ces erreurs ?
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Ingrédients et matériel
1 architecte
1 bureau d’études structure
1 bureau d’études fluides
de la sauce-constructeur
1 flacon de BIM Manager Glue©
1 saladier de synthèse
Mettez un architecte dans un bol. Laissez-le mariner plusieurs jours pour obtenir une
maquette numérique. Egouttez la maquette, vérifiez son aspect puis conservez là au frais.
Déposez un bureau d’études structure et un bureau d’études fluides dans deux bols
séparés. Dans chacun des bols, déposez une cuillère de « maquette architecte » et mélangez
légèrement. Laissez mariner plusieurs jours sans trop éloigner les bols pour favoriser le
mariage des saveurs.
Dans un saladier de synthèse, versez le contenu des deux bols précédents puis mélangez
doucement. Eliminez les premiers grumeaux d’interférences. Dès que le mélange est
homogène, ajoutez la maquette architecte et mélangez à nouveau. Eliminez à nouveau les
grumeaux d’interférences, puis placez au four.
Dressez votre pièce montée en prenant soin de lier les tranches entre elles grâce à
quelques gouttes de BIM Manager Glue©.
Servez sans tarder, accompagné d’un verre de champagne et dégustez ! Bon appétit !
Inutile de le redire, le BIM se construit d’abord lui-même avant de vraiment vous aider à
construire. Son chantier est bientôt livré, il reste quelques touches de peinture à reprendre,
mais rien ne vous empêche de commencer à apporter vos cartons voire même à emménager
dans une partie de la maison !
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Plusieurs grands projets ont été menés à bien en exploitant le BIM. Rarement sans
encombre, comme n’importe quel chantier, mais le BIM a su démontrer que ses aspects
positifs sont réels.
Sans un vrai effort de chacun d’entre nous pour se former, investir et rester en veille, le BIM
n’avancera pas. Tous les métiers du BTP sont concernés, à plus ou moins grande échelle. Et
pour tracter autant de wagons il va falloir un maximum de locomotives.
Le BIM place la maquette numérique, existant depuis plusieurs décennies, sous le feu des
projecteurs. Cette mise en lumière d’une technologie pointue va la démocratiser, contribuer à
son développement et la rendre beaucoup plus sexy pour qu’elle soit considérée comme un
marché porteur. La domotique par exemple va connaître un essor phénoménal grâce à cette
visibilité de la maquette numérique appliquée au BTP qui va attirer le regard de sociétés
technologiques.
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Source : Le Monde
Quel joli tableau… Le soleil bille, les oiseaux chantent… et le BTP meurt doucement, mais
sûrement. Honnêtement, si on ne fonde pas nos espoirs sur le BIM, sur quoi d’autres allons-
nous les fonder ? Le lancement de grands projets publics ? Avec quel argent ? Une explosion
du nombre de mises en chantier de logements ? Fondée sur quelle clientèle ?
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Profil
De par la teneur de ses missions, on se rend compte que le BIM Manager doit être un bon
technicien ayant une bonne maîtrise des interfaces entre les différents corps d’état. Il doit
également avoir quelques années d’expérience en suivi de chantier afin de pouvoir envisager
et proposer des solutions crédibles et réalisables aux BIM Coordinateurs. De formation
ingénieur ou technicien supérieur, il aura également été formé sur les logiciels de
modélisation de maquette numérique dont il maîtrise les bases et comprend le
fonctionnement. Il devra également largement se documenter sur les logiciels satellites qui
gravitent autour de la maquette numérique afin de connaître les possibilités offertes par
chacun d’eux et leurs spécificités de communication avec la maquette pour adapter la charte
de dessin de celle-ci.
Avenir du métier
La fonction de BIM Manager va être essentielle tant que nous en serons au Niveau 2 du BIM
(plusieurs maquettes isolées échangées sans synchronisation en temps réel). En tant que
manager, le but est d’assurer un rôle de pivot entre les différents acteurs. Dès que nous
passerons au BIM de Niveau 3 (maquette centrale et synchronisation en temps réel), les
responsabilités du BIM Manager évolueront quelque peu. Puisque les BIM Modeleurs seront
capables d’avoir en temps réel la vision du travail de leurs homologues distants, les risques
d’incohérence et de conflits entre maquettes seront moindres. Le volet « synthèse » de la
fonction de BIM Manager s’en trouvera donc allégé, sans pour autant que le volet « chef
d’orchestre » ne s’en trouve affecté.
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Profil
Le BIM Coordinateur doit savoir manager une équipe de BIM Modeleurs. Il doit avant tout
être un bon technicien et être capable de décider efficacement lorsque des choix techniques
devront être faits pour modéliser la maquette. Bon communicant avec un sens commercial
naturel, il saura maintenir intègre l’image de l’entreprise aux yeux du BIM Manager.
De formation ingénieur ou technicien supérieur, il aura également été formé sur les logiciels
de modélisation de maquette numérique dont il fait usage régulièrement dans le cadre de ses
fonctions. Il est capable de modifier une maquette et d’en contrôler tous les détails.
Avenir du métier
Le BIM Coordinateur est un maillon essentiel dès lors que la structure d’une entreprise et la
taille du dossier traité nécessite l’intervention simultanée de plusieurs BIM Modeleurs sur la
même maquette. Dans les petites structures, ce maillon n’existera pas et les responsabilités
seront reportées sur le BIM Modeleur, dont la qualification mériterait alors de passer au
stade de BIM Coordinateur.
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Le BIM Modeleur est la personne qui dessine en 3D l’ouvrage. Il applique les règles établies
par le BIM Manager et travaille sous la supervision de son supérieur hiérarchique, le BIM
Coordinateur. Le BIM Modeleur travaille soit pour un bureau d’études techniques (structure,
fluides…) soit pour un cabinet d’architecture. Il peut également travailler aux côtés des
industriels souhaitant transcrire leurs catalogues en objets BIM paramétriques (comme ceux
disponibles sur des banques comme Polantis ou BIMobject).
Profil
Très débrouillard et à l’aise avec l’informatique et les logiciels de modélisation 3D, le BIM
Modeleur est expert en la matière et sait travailler très efficacement sur ces derniers.
Avenir du métier
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Les profils se dessinent peu à peu. On prend progressivement la pleine mesure de ce qu’est
le BIM et de ce qu’il va provoquer comme changements à tous les étages d’une entreprise.
La question que vont maintenant se poser les chefs d’entreprises et managers est : faut-il
recruter de nouveaux collaborateurs ou former une partie de l’effectif pour faire évoluer leurs
missions ? Alors, nouveaux métiers ou nouvelles missions ? Dans le contexte économique
actuel, avec un nombre croissant de suppressions de postes, il paraît peu probable que les
entreprises décident massivement de renforcer leurs effectifs. D’autant que le BIM génère
encore beaucoup de doutes et de questions.
D’autre part, les écoles ne sont encore pas assez sensibilisées au BIM et à ce jour, il n’existe
qu’une seule formation diplômante dédiée au BIM en France (Master BIM de l’ENPC).
Créer de nouveaux cursus dédiés au BIM demande du temps : il faut définir un programme,
le faire valider par l’Education Nationale pour valider le niveau du Diplôme, recruter les
formateurs et enseignants suffisamment compétents et leur donner le temps de créer leurs
supports de cours. Nul doute qu’en ce moment même de nombreuses écoles ont lancé ce
processus, mais pour le moment il faut encore attendre.
Enfin, à défaut de pouvoir chercher des profils sur les bancs de l’école, il resterait la
possibilité aux entreprises de recruter des professionnels du BIM déjà en exercice. Il y en a,
mais le panel est encore très restreint. Peu d’entreprises ont des salariés formés à la
modélisation de maquette numérique. Il existe un panel assez important du côté des
architectes, parmi leurs dessinateurs, mais ont-ils la connaissance technique suffisante ?
Probablement pas pour toutes les fonctions, notamment si on cherche à recruter un BIM
Manager ou un BIM Modeleur en bureau d’études technique.
Une dernière solution est encore à envisager, notamment pour les petites structures qui
n’ont ni la volonté ni la capacité d’augmenter leurs effectifs ou de faire ingérer de nouvelles
missions aussi lourdes à leur masse salariale réduite. Il s’agit de l’achat de prestations BIM
auprès de « bureaux d’études et de modélisation BIM ».
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De même pour les entreprises de bâtiment, lorsqu’un ouvrage sera mis en projet, une
maquette sera fournie aux entreprises consultées. Certaines (les majors) exploiteront la
maquette pour leurs chiffrages et pour faire valoir commercialement un savoir-faire
technologique valorisant, mais la plupart des PME (Petites et Moyennes Entreprises)
n’utiliseront pas le BIM et feront une offre de prix traditionnelle sur la base d’une étude des
plans 2D seuls.
Sauf que, les maîtres d’œuvre, très sensibilisés au BIM, vont intégrer dans les pièces écrites
du marché l’obligation pour l’entreprise retenue de « fournir une maquette BIM DOE au
format IFC en fin de chantier ». Cette petite ligne, pourtant très engageante, passera parfois
inaperçue aux yeux d’un entrepreneur non sensibilisé à la problématique du BIM. Pourtant,
une fois le marché signé, il n’aura d’autre choix que de respecter ses engagements et devra
alors trouver une solution en urgence pour modéliser ses DOE. Les options possibles sont
alors :
1. Recruter un nouveau collaborateur, éventuellement en CCD ou Intérim pour minimiser
l’engagement,
2. Trouver un stagiaire capable de faire le job,
3. S’asseoir sur cette obligation en espérant que le maître d’œuvre n’y soit pas trop
attaché et oublie de lui réclamer ses DOE BIM à la fin du chantier,
4. Missionner un « prestataire BIM » en achetant une prestation de modélisation de DOE
au format IFC.
La solution n°1 est viable, mais peu réaliste. Une embauche est toujours une étape
effrayante pour un entrepreneur. L’Intérim rend ce passage à l’acte plus simple, mais la
difficulté sera alors de trouver un profil disponible. Je le rappelle, nous sommes partis pour
quelques années pendant lesquelles la demande de collaborateurs « BIM READY » sera bien
supérieure au nombre de profils disponibles et une vraie carence de profils est à prévoir,
rendant donc les chances de trouver un « profil BIM qui traîne » en intérim très faible. Quand
bien même un profil est trouvé, qu’advient-il si le collaborateur embauché n’est pas aussi
performant qu’il le prétend et met trop de temps à modéliser ? Faut-il alors prolonger sa
mission ad vitam æternam jusqu’à ce qu’on obtienne enfin le résultat escompté ? Et
comment vérifier la qualité du travail fourni lorsqu’on n’est pas soit même capable d’en
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La solution n°2 est également viable, mais présente exactement les mêmes inconvénients
que le n°1, avec la difficulté en plus de trouver un stagiaire dont la période de stage tombe au
bon moment et qui de plus soit formé dans une école où des modules de formation à la
modélisation de maquette 3D sont existants.
La solution n°3 est risquée, mais sera très répandue les premières années. D’une part parce
que tous les maîtres d’œuvre ne sont pas sensibilisés au BIM et que même si une législation
les pousse à terme à exiger du BIM, ils ne seront pas nécessairement aptes à maîtriser le
sujet et donc à insister pour obtenir les éléments. D’autre part par ce qu’exiger du BIM au
petit artisan local ne va pas être une mince affaire et que certains maîtres d’œuvre prendront
pour eux l’intégration des DOE de ces artisans, en demandant par exemple à titre gracieux au
BIM Modeleur de l’architecte de mettre au propre dans la maquette un bout de DOE gribouillé
sur un coin de nappe par l’artisan. Le tout sera de voir si ce service voudra bien être rendu à
titre gracieux, ou s’il faudrait alors se tourner vers un prestataire pour pallier la défaillance de
l’artisan, quitte à retenir une partie des 5 % de retenue de garantie sur le marché de l’artisan,
ce qui nous amène à la solution n°4.
Le recours n°4 devient donc très facilement le seul qui soit viable. L’achat d’une prestation
BIM garantit en outre un prix forfaitaire au client, quel que soit le nombre d’heures réellement
passées sur la maquette par le BIM Modeleur prestataire. Il est également un gage de
simplicité pour l’entrepreneur qui n’a alors qu’à fournir les informations 2D agrémentées d’un
petit coup de fil ou d’une réunion pour bien expliquer les choses à son prestataire et basta.
La place laissée aux « prestataires BIM » est donc belle et nul doute que le marché va
bientôt être exploité.
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Royaume-Uni
2016 Obligation d’utiliser le « BIM Niveau 2 » (voir chapitre sur les 3 niveaux du BIM) pour
les bâtiments publics. En Angleterre, les bâtiments publics représentent près de 30 %
du marché de la construction. Le “BIM niveau 2” permet pour le moment de faire des
économies sur les dépenses faites sur la conception des projets et surtout pour éviter
des défauts d’exécution sur le chantier. Ces objectifs seront atteints par l’utilisation
des fichiers d’échanges des données COBie UK 2012 (COBie est une base de données,
sorte de feuille Excel géante, qui contient les informations sémantiques, donc non-
graphiques, de la maquette numérique. Le format COBie est loin de faire l’unanimité.)
Pays-Bas
Norvège
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Danemark
Finlande
Espagne
Etats-Unis
2006 Le GSA décrète que les bâtiments construits par le PBS doivent désormais utiliser le
BIM lors de la conception. A titre d’information, le GSA possède en 2006 un
patrimoine de 32 000 000 m² d’espaces tertiaire dans 1 500 bâtiments.
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Singapour
2010 Les neuf agences régulatrices ont accepté des modèles BIM 3D soumis en “e-
soumission”. La BCA implante le “BIM Roadmap” avec comme objectif d’assurer
qu’au moins 80 % de leur industrie du bâtiment utilise des méthodes BIM d’ici 2015
(sur les marchés publics comme sur les privés). Cette initiative s’inscrit dans la
volonté du gouvernement d’augmenter par 25 % le taux de productivité de son
industrie du bâtiment d’ici 10 ans.
Hong Kong
Corée du Sud
Ça y est ? Vous avez vraiment conscience que le BIM n’est pas juste « un délire de
bureaucrates qui croient faire du bâtiment avec un clavier et une souris » ? Quand je vous
disais que le BIM connaissait une adoption massive dans le monde, je ne vous mentais pas.
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La législation
A l’heure où j’écris ces lignes, aucune loi n’impose l’utilisation du BIM, ni en marché public
ni en marché privé. Seul indicateur, la déclaration de Cécile Duflot, ministre française de
l'Egalité des territoires et du Logement à une interview menée par Le Moniteur publiée le
18/03/2014 :
« Nous allons progressivement rendre obligatoire la maquette numérique dans les marchés
publics d’Etat en 2017. Et je suis sûre que les collectivités suivront très rapidement ».
En clair : rien de concret pour l’instant. Faut-il s’en réjouir ? Oui, car cela va vous laisser un
peu plus de temps pour nous préparer au BIM, mais évidemment que non quand on voit
l’avance qu’ont sur nous les autres pays du monde.
Seul indicateur positif, la communication autour du BIM semble efficace et même si les
autorités publiques sont à la traîne, les professionnels du BTP, futurs utilisateurs du BIM,
ainsi que les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre semblent montrer un intérêt grandissant
pour la technologie et prennent les devants en évoluant par eux-mêmes vers ce processus
avant même que la législation ne leur impose de le faire. Ceci témoigne que l’argument de
l’efficacité apportée par le BIM et son intérêt comme « argument commercial valorisant »
sont bien accueillis par les entrepreneurs.
Utilisons les statistiques de Google pour nous rendre compte de ce que recherchent les
gens actuellement. Analysons l’évolution du nombre de recherches pour les mots-clés
« Building Information Modeling » en bleu et « BIM » en rouge depuis 10 ans.
De 2006 à 2007, le sujet a intéressé un cercle restreint de personnes qui suivaient alors les
premières initiatives des gouvernements étrangers en la matière. De 2007 à 2010, l’intérêt
croît en même temps que les initiatives mondiales, preuve que certains d’entre nous ont les
yeux rivés vers l’extérieur, pour ensuite stagner jusqu’à début 2015, qui marque clairement
l’année de la prise de conscience massive des Français sur ce qu’est le BIM avec un pic
absolu lors de la publication de l’interview de la ministre Cécile Duflot.
Que veulent dire ces recherches massives ? S’agit-il d’une simple curiosité face à un effet
de mode ou bien témoignent-elles d’un vrai engouement ? Notons déjà que la hausse du
nombre de recherches a commencé 6 mois avant l’annonce gouvernementale, ce qui indique
que l’intérêt pour le BIM n’est pas intégralement lié à un sentiment d’obligation, mais bien à
une démarche personnelle de quête d’informations. Pour aller plus loin dans l’analyse, Le
Moniteur nous aide à répondre à cette question au travers d’un sondage aux résultats sans
équivoque.
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En résumé, les esprits sont assez mûrs pour qu’une grande réforme du BIM puisse être
lancée en France !
Les entreprises sont prêtes pour le BIM. Elles semblent l’accueillir comme un nouveau
marché et comptent bien en tirer profit. La question se pose en revanche pour les
collectivités. Certaines sont encore très éloignées du sujet et doivent être mieux
sensibilisées. C’est le rôle des pouvoirs publics. La réussite du développement du BIM
passera par la capacité de tous à se mobiliser, y compris les décideurs publics.
Pour que l’Etat réussisse son projet de « Transition Numérique » appliquée au bâtiment, il va
devoir faire former ses troupes au BIM. Les maîtres d’ouvrage publics et leurs maîtrises
d’œuvres doivent être à même d’incarner des interlocuteurs BIM de qualité face à des
professionnels formés et compétents en la matière.
Un peu de prospective pour finir. Après un pic de recherches atteint en mars 2015, la courbe
est retombée à environ 80 % du maximum et suit désormais une croissance en pente douce.
Les choses s’accéléreront dans les années à venir, où la communication gouvernementale
connaîtra un nouveau rebond lors d’une mise en avant d’un nouveau rapport en faveur du
BIM, le tout couplé à une médiatisation de plus en plus efficace du BIM et des possibilités
technologiques ouvertes (en faisant essentiellement la promotion de choses possibles à un
BIM de Niveau 3, c’est-à-dire un peu enjolivée par rapport à la réalité actuelle).
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Certains points ont toutefois été approchés de manière succincte pour vous y familiariser
doucement. Maintenant que la première couche est sèche, passons la seconde couche en
nous attardant sur une question simple en apparence, mais qui va devoir faire l’objet de 3
sections pour y répondre précisément :
Nous allons donc aborder cette question en décomposant les métiers du bâtiment en 3
familles et en apportant des idées et aiguillages sur ce que le BIM présente comme intérêts.
BIM et Conception
Il s’agit de l’ensemble des métiers dont l’essentiel de l’intervention se trouve en amont du
démarrage du chantier et se prolongent durant les travaux en déclinant en intensité. Cette
famille correspond donc aux phases esquisse, avant-projet, projet, permis de construire,
dossier de consultation, (et parfois EXE).
De manière non exhaustive sont donc essentiellement concernés les professionnels des
catégories suivantes :
Maîtrises d’ouvrage,
Architectes et collaborateurs,
Bureaux d’études techniques,
Maîtrises d’œuvre, OPC,
Contractants généraux,
Entreprises générales de bâtiment proposant des offres de conception-construction,
Cellules projet, cellules de synthèse,
Et toutes les personnes habituellement en lien avec l’un des professionnels cités.
BIM et Construction
Il s’agit de l’ensemble des métiers dont l’essentiel de l’intervention débute lors de la
réception d’un dossier de consultation, jusqu’à la livraison du chantier. Cette famille
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De manière non exhaustive sont donc essentiellement concernés les professionnels des
catégories suivantes :
Maîtrises d’ouvrage,
Maîtrises d’œuvre,
OPC,
Entreprises de bâtiment, leur encadrement de chantier et leurs services supports
o Conduite de travaux
o Chefs de chantier
o Services méthodes
o Études de prix
o QSE (Qualité Sécurité Environnement)
o SAV (Services Après-Vente)
BIM et Exploitation
Il s’agit de l’ensemble des métiers dont l’essentiel de l’intervention débute lors de la
livraison du chantier. Cette famille correspond donc aux métiers dont l’intervention est liée à
l’entretien et la maintenance du bâti existant.
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Le BIM est un processus qui place la maquette numérique au centre des échanges et
transforme ainsi les échanges linéaires croisés en échanges radiaux.
Le déploiement du BIM suivra 3 Niveaux (voir le chapitre sur les 3 étapes de déploiement du
BIM). Dans les années à venir, le BIM consistera à travailler isolément sur plusieurs
« maquettes métier » partagées sans synchronisation en temps réel entre les différents
concepteurs, le tout étant regroupé dans une maquette « master » gérée par le BIM Manager
qui en assure la synthèse et la qualité globale afin de pouvoir desservir l’ensemble des
intervenants de l’opération de construction et livrer au final une maquette « DOE » au client
qui lui sert alors d’avatar réaliste de l’ouvrage terminé.
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La première chose que tout concepteur doit bien intégrer est qu’au fond, ce qu’on lui
demande est de concevoir correctement un bâtiment, en respectant les règles de l’art (DTU),
le projet architectural, les desideratas du client, les normes en vigueur, le budget tout en
veillant à ce que la « chose conçue » soit parfaitement réalisable sur le chantier (regard
technique), le tout en respectant les délais accordés pour la phase de conception et en
travaillant conjointement avec les autres concepteurs en vue d’assurer une conception
globale cohérente et sans conflits entre ouvrages… Autant dire que le travail de base du
concepteur est déjà bien assez compliqué et nécessite quelques années d’expérience avant
de pouvoir prétendre avoir une réelle expertise en la matière.
Alors, le BIM doit-il être perçu comme une mission supplémentaire venant s’ajouter à la
liste déjà bien longue des responsabilités ? Je ne pense pas qu’il faille le prendre ainsi. Oui le
BIM deviendra obligatoire sur certaines opérations. Oui cela va devoir demander au
concepteur de modifier ses habitudes de travail.
Mais il ne s’agit que d’un changement d’outil, pas d’un changement de mission. Les
responsabilités resteront les mêmes et le fond du sujet restera bien évidemment La
Conception et non la Manière de concevoir.
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Il s’agit donc de ne pas tomber dans le piège qui consiste à voir la maquette numérique
comme une finalité en soi incitant à concentrer toute son attention sur celle-ci au détriment
de la qualité de « la chose conçue » et de sa constructibilité. La maquette numérique, pour le
concepteur, est avant tout un formidable outil d’aide au dessin grâce à des fonctions de
modélisation poussées permettant de reproduire des réflexes beaucoup plus naturels et
proches de la construction que les outils généraliste de DAO (Dessin Assisté par Ordinateur).
Prenez une boite de Lego et ouvrez là. Vous trouverez une grande plaque fine, qu’on pourra
qualifier de dalle. Vous trouverez des briques pour faire les murs, des poteaux et parfois
d’autres objets comme un escalier. Regardez la photo du modèle à construire et suivez étape
par étape la construction. Facile non ? Et bien dessiner avec un logiciel de maquette BIM l’est
tout autant.
Par analogie, voici quelques-uns des outils disponibles dans Autodesk Revit (je parlerai
essentiellement de ce logiciel, voir pourquoi au paragraphe dédié plus loin dans l’ouvrage).
La seule différence entre un Lego et un « objet BIM » est que le Lego possède des
caractéristiques figées (dimensions, couleurs…) alors que l’objet BIM est personnalisable.
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Quand la machine s’adapte à l’homme et non l’inverse, là est le progrès. Les logiciels de
maquette, que ce soit Revit, ArchiCAD, Allplan, Tekla… offrent tous des fonctions de dessin
similaire et d’une déconcertante facilité d’utilisation lorsqu’on les manipule pour la première
fois.
Mais l’intérêt d’utiliser la maquette ne se limite pas au dessin orienté objet, il réside
également dans tout ce qui différencie une « maquette inerte » d’une « maquette
intelligente », c’est-à-dire tout ce qui permet de passer de simples volumes 3D (DAO 3D) au
BIM. Il s’agit de détails non visuels.
Les sous-projets
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Une notion à nouveau très réaliste est la notion de « Niveau ». Un ouvrage est
nécessairement attribué à un niveau, dont il sera dépendant et auquel il sera affecté dans la
quantification des ouvrages. Voici une vue latérale d’un bâtiment, c’est à dire une façade.
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L’exemple du mur nous montre qu’un objet peut être « attaché » à des niveaux au travers de
contraintes, mais c’est également le cas entre les objets eux-mêmes.
Ainsi il est possible d’attacher des objets entre eux pour les contraindre à rester joints. Ici le
mur a été attaché au toit afin de toujours être projeté jusqu’à le rencontrer, quelle qu’en soit
la forme.
Lorsqu’on sait que ces liens existent entre tous ouvrages de la maquette BIM, on se rend
compte qu’elle est, au-delà du visible, constituée de tout un « tissu de liens » masqués,
squelette de l’intelligence de la maquette et socle d’une extrême puissance en matière de
facilité de conception.
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Dans une maquette numérique BIM tout est un objet. Un mur, un toit, un poteau, un terrain,
un arbre, une chaise… Même le vide est un objet (une réservation dans un mur est un objet
ayant ses propres caractéristiques, il est quantifiable et est attaché au mur dans lequel il
créé un vide).
La création de pièces est extrêmement simple car grâce à l’intelligence intrinsèque des
objets BIM, la détection de ce qui délimite une pièce (un mur, une porte, un escalier…) est
automatique.
Au-delà de la facilité d’emploi, l’objet pièce est essentiel pour ouvrir des possibilités
d’exploitation avancées de la maquette. Car dès lors que des pièces ont été placées, tous les
objets seront « nomenclaturables », c’est-à-dire quantifiables dans le but de réaliser des
métrés, en les localisant précisément dans le projet. Il sera alors très facile par exemple
d’obtenir la liste des surfaces des pièces, le nombre et le type des portes dans chaque pièce,
la surface totale de cloisons dans chaque pièce, la surface de revêtement de sol…
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Cet exemple basique de nomenclature de portes, nous voyons qu’il est possible d’extraire
de nombreuses informations sans effort (cette nomenclature est préexistante lorsqu’on
utilise un « gabarit architectural » Revit). En ajoutant des colonnes et des formules, un peu
comme dans Excel, on peut très bien imaginer dégager une multitude d’autres informations
dérivées (exemple : la longueur totale de pièces de bois pour réaliser les bâtis de portes,
sous-détaillée par étage et nom de la pièce).
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Les logiciels de maquette numérique sont des logiciels de bâtiment. Ils sont purement
inexploitables pour les autres industries. Oubliez AutoCAD et son côté « généraliste » qui,
certes, apporte de la souplesse et vous permet de tout dessiner tout, mais au final surtout
n’importe quoi. Le logiciel de maquette a été créé spécifiquement pour vous, professionnel
du BTP et les outils mis à disposition sont reproduisent donc la réalité des règles de
conception.
Pour l’illustrer, demandons au logiciel de générer une coupe sur la façade de notre
bâtiment.
Notre mur de façade est « multi-composant ». Il est composé d’un isolant, d’une
maçonnerie porteuse et d’un revêtement de finition.
Le voile est bien arrêté sous la dalle, qui prend donc appui
dessus, puis le voile supérieur est posé sur la dalle. L’isolant
extérieur file quant à lui sans interruption au niveau de la
dalle. Regardez également de détail au niveau de la fenêtre.
Tout est parfaitement réaliste et suit la logique constructive
traditionnelle issue des « règles de l’art ».
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nomenclatures.
Voyons le résultat sur la coupe. L’isolant est bien passé à l’intérieur. La dalle a été agrandie
vers l’extérieur pour continuer de prendre appui sur toute l’épaisseur de la couche porteuse
du mur. L’isolant s’interrompt lorsqu’il rencontre la dalle, alors que le revêtement extérieur
file sur toute la longueur. Le détail de la fenêtre est également parfaitement réaliste.
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Pour faciliter le tracé, les « familles » présentes dans le projet peuvent être rendues
« paramétriques ». Comme le nom l’indique, cela signifie qu’on peut leur attribuer des
paramètres qui vont affecter leur comportement ou leur géométrie dans le dessin. Pour
illustrer cela, plaçons une porte à deux vantaux, ayant pour caractéristique paramétrique de
pouvoir s’ouvrir ou se fermer.
Ce caractère paramétrique peut être créé sur n’importe quelle famille et ne se limite pas une
modification angulaire. Aussi, certaines familles pourront avoir des comportements
beaucoup plus complexes, comme par exemple une cloison vitrée qui en fonction de la
longueur comprendra un nombre variable de profilés métalliques, répartis à un espacement
régulier, le tout s’adaptant automatiquement à la longueur de la cloison dessinée par
l’utilisateur.
Les limites des objets paramétriques sont encore loin d’être atteintes et l’intérêt est que les
fournisseurs de matériaux eux-mêmes vont créer des objets paramétriques pour leurs
catalogues, ce qui facilitera encore un peu plus le travail du BIM Modeleur.
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Rappelez-vous que le BIM est un jeu de Lego. La différence est que les briques peuvent être
produites par différents fournisseurs, parfois sur le même marché et donc concurrents.
Nous avons vu que les familles, si elles sont bien conçues, facilitent grandement la tâche du
concepteur. Il sera donc tenté d’utiliser les familles les mieux conçues. Or, le concepteur est
également préconisateur : tout ce qu’il aura décidé de dessiner dans sa maquette constituera
la teneur des marchés des entreprises en charges des travaux de construction.
Ceci signifie que par son simple choix d’une famille plutôt qu’une autre, le concepteur exige
que l’équipement mis en place sur le chantier réponde aux mêmes caractéristiques
techniques que celui qu’il a choisi de placer dans la maquette, ce qui plus ou moins
indirectement limite grandement le constructeur dans ses choix de fournisseurs, voire même
le plus souvent le limite à un seul, qui s’avérera naturellement être celui ayant conçu la
famille employée par le concepteur.
Si vous m’avez suivi, vous aurez compris l’ampleur de l’enjeu pour les fournisseurs de
matériaux et équipements de construction. En convertissant leur catalogue en objets BIM et
en les rendant accessibles aux architectes au travers de banques d’objets disponibles
gratuitement sur Internet (BIMobject, Polantis…) ils leurs permettent de dessiner beaucoup
plus efficacement et donc de les orienter vers leurs produits, c’est-à-dire d’être présent dans
un maximum de Dossiers de Consultations des Entreprises et in fine, à vendre leurs produits
aux chantiers.
Cette démarche commerciale semble bien plus efficace que d’apporter pour les fêtes de fin
d’année à l’architecte un « joli mug tatoué de son logo » non ? Cet aspect du BIM constitue à
lui-seul une des raisons majeures qui conduiront à la réussite du processus et surtout à un
déploiement massif et rapide. Les banques d’objets grossissent à vue d’œil et une vraie
guerre va se créer entre les fournisseurs pour produire les objets les plus intelligents
possibles, au grand bénéfice du concepteur, qui sera lui-même de plus en plus convaincu de
l’utilité du BIM.
Faisons un tour sur ces fameuses banques d’objets BIM pour voir à quoi cela ressemble.
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Mais les familles ne se limitent pas qu’au mobilier ou aux menuiseries, elles concernent
également des préconisations n’ayant aucune qualité « esthétique », mais purement
technique, comme par exemple des produits pour le revêtement d’étanchéité d’une toiture-
terrasse.
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Autant mettre les choses au clair tout de suite : je n’ai aucun lien avec l’un ou l’autre des
logiciels dont je vais parler. Je suis un simple utilisateur du BIM face à un marché
concurrentiel en évolution et face à des communications commerciales plus ou moins
efficaces qui orientent bien malgré nous les choix vers l’éditeur de logiciel qui aura su se
montrer le plus convaincant. Dans le contexte actuel il existe de grosses disparités en
matière de médiatisation de ces logiciels, qui tendent à pousser le regard vers les principaux
en occultant les autres. Malgré cela je vais tenter d’offrir un regard le plus neutre possible
sur les différents logiciels pour vous les présenter.
A l’heure où j’écris ces lignes, le marché se trouve en présente de trois rivaux de taille :
ArchiCAD, Allplan et Revit.
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Tarif indicatif 5 990 € HT (Version 22). ARCHICAD 23 sera disponible en juin 2019.
Formats d’export DWG / DXF / DWF /3DS/ DGN/ IFC / SKP / PDF / KMZ / 3DM /
JPG / PNG / DAE / OBJ / STL / FACT / VRML / U3D / ATL / FBX
Plugins Oui
Captures d’écran
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Formats d’export .DXF / .DWG / .PDF / .DGN / .PLT / .C4D / .SKP / .3DS / .WRL / .IFC
Travail Oui
collaboratif
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Editeur Autodesk
Revit Architecture : 6 250 € HT
Tarif indicatif Revit Structure : 6 250 € HT
Revit MEP : 6 250 € HT
Formats d’export .DWG / .DXF / .DGN / .ACIS / .DWF / .ADSK / .NWC / .FBX / .GBXML
/ .IFC
Travail Oui, en local ou au travers d’un BIM serveur pour le travail distant
collaboratif
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Parmi les trois logiciels présentés, leaders actuels du marché, il n’existe pas de meilleur
logiciel qu’un autre. En tout cas il est impossible de le dire de manière aussi binaire.
Tous proposent des fonctions de dessin comparables et aussi évoluées, des solutions de
travail collaboratif et des prix d’un ordre de grandeur similaire.
Alors, comment choisir ? Car je sais bien que vous attendez de moi que je vous oriente vers
l’un ou l’autre des logiciels ! Voici une démarche en 10 étapes pour faire le bon choix :
1. Parlez-en aux entreprises avec qui vous collaborez fréquemment pour leur demander
leur avis,
2. Parlez-en à vos concurrents (oui oui !). Ils sont dans la même galère que vous et vous
pouvez espérer avoir un dialogue cordial et constructif sur le sujet,
3. Demandez une démonstration du logiciel,
4. Regardez des vidéos YouTube pour voir le logiciel en action « réelle » et pas enjolivée
lors de la démonstration du revendeur,
5. Voyez quels sont les offres de formation proposées sur le logiciel, comparez leur
teneur et leur tarif,
6. Voyez s’il existe une offre d’assistance à l’installation et au déploiement des licences,
7. Consultez un informaticien pour vérifier la compatibilité de vos équipements
informatiques,
8. Demandez à pouvoir tester le logiciel durant une période limitée sans engagement,
9. Tenez compte de l’avis des collaborateurs qui utiliseront le logiciel,
10. Tenez compte de la tendance du marché à l’égard du logiciel.
La dixième étape est à mon sens la plus importante, je vais donc la détailler.
Soyez bien conscient d’une chose : le bâtiment est un travail d’équipe. La communication
inter-entreprises et les échanges de plans sont absolument nécessaires à la bonne
réalisation du projet. Cet aspect sera exacerbé par l’arrivée du BIM Niveau 2 et 3 et les
échanges se feront à terme en temps réel. La capacité qu’ont les logiciels à communiquer
entre eux est donc un point crucial qui ne doit pas être négligé. C’est la raison pour laquelle le
format IFC a été imaginé et constitue désormais la norme mondiale pour les échanges de
maquettes numériques.
Sauf qu’aujourd’hui l’IFC n’est ni suffisamment mature ni suffisamment bien géré par les
divers éditeurs de logiciels. Il n’est donc pas raisonnable en l’état actuel de faire reposer sa
capacité d’échanger avec les autres acteurs d’un projet sur la seule base de l’IFC. Ce qui
signifie donc qu’il est préférable de travailler avec le même format natif que les autres
entreprises, c’est-à-dire avec le même logiciel que les autres.
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Le BIM nécessite des investissements lourds. Personne ne souhaite investir à perte dans un
logiciel qui ne s’imposera pas comme le leader du marché. Car outre le logiciel il faut
regarder tout ce qui gravite autour : les banques d’objets paramétriques, les plugins et les
logiciels tiers compatibles. Tous ces outils professionnels nécessaires pour réaliser des
simulations, chiffrages ou encore des planifications permettent à de nombreuses entreprises
de créer leur valeur ajoutée, mais ces outils nécessitent eux aussi des investissements pour
les développer. Et les développeurs ne vont pas s’attarder sur les logiciels de maquette dans
l’ombre : ils ne rendront pas leurs outils compatibles avec ceux-ci.
Avant 2010, Apple (iOS) a été pionnier dans le marché des smartphones avec les célèbres
iPhone. La marque à la pomme a créé un nouveau segment porteur : les « applis », dans
lequel elle a prospéré. Les développeurs de ces applications ont alors conçu leurs applis
quasi-exclusivement sur cet environnement, ou tout du moins en commençant
systématiquement par celui-ci avant de développer éventuellement pour les autres plates-
formes
C’est en 2010 que les choses changent quand Google (Android) prend la tête du marché des
smartphones en suivant qui plus est une grimpée vertigineuse. Les développeurs ont alors
massivement décidé de développer en premier lieu pour Android, puis pour iOS dans un
second temps, laissant carrément tomber dans la plupart des cas les autres plates-formes
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Pour en revenir à nos moutons (c’est le cas de le dire) : oui nous suivons tous le même
mouvement, car c’est aussi dans notre intérêt. Maintenant demandons à Google (encore
lui…) de nous donner les tendances de recherche pour les 3 mots-clés qui nous intéressent :
« ArchiCAD », « Allplan » et « Revit ».
Je pense que votre analyse de ces courbes sera suffisante à vous faire comprendre la
tendance qui se dessine sans que je ne la commente…
Mon rôle n’est pas de promouvoir un logiciel. En revanche, il est de vous aider à faire les
bons choix et à ce titre ce chapitre vous aura donné toutes les clés en ma possession pour
vous informer du contexte actuel où vous devez faire des choix stratégiques
d’investissements pour plusieurs années.
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Le format IFC (Industry Foundation Classes) est un format de fichier orienté objet destiné à
assurer l’interopérabilité entre les différents logiciels de maquette numérique. Il s’agit d’un
format libre et gratuit qui se veut être le garant d’un « OpenBIM ».
Origines
L’IAI (International Alliance for Interoperability), est à l’origine du format IFC. L’organisme a
depuis été renommé sous l’appellation buildingSMART et associe des entreprises du secteur
de la construction et des éditeurs de logiciels. Cette organisation est divisée en entités
nationales. En France Mediaconstruct en est le représentant.
Evolution
Ceci signifie que son utilisation est désormais mondialement reconnue comme « le
standard à retenir » pour le partage des données dans le secteur de la construction et de la
gestion des installations.
Fiabilité
Cette normalisation ISO donne une visibilité et une importance considérable au format, ce
qui lui permet de s’ancrer profondément dans les habitudes du secteur de la construction à
l’échelle mondiale. Ainsi, les éditeurs de logiciels jouent globalement tous le jeu de l’IFC en
permettant l’import IFC dans leurs logiciels, mais également l’export vers ce format de
projets bâtis dans leurs logiciels. Ces deux corollaires sont le gage du fonctionnement des
IFC et donc de leur utilisation.
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La faute ne provient toutefois pas intégralement du format IFC, mais également des
éditeurs de logiciels qui tardent souvent à gérer les dernières versions du format IFC (Revit
gère l’IFC4 depuis 2015 seulement et grâce à un plugin additionnel qui n’est donc pas
présent de base dans le logiciel).
Ces raisons cumulées font qu’en l’état actuel des choses le format IFC n’arrive pas à être
perçu comme un format d’échange utilisable pour un travail collaboratif, mais plutôt comme
un format d’archivage.
Fidèle à sa qualité de format ouvert, un fichier IFC est écrit dans un langage non crypté,
permettant d’être interprété par n’importe quel logiciel en s’affranchissant des limites
imposées par les éditeurs de logiciels et leurs formats propriétaires, cryptés et dont
l’utilisation est soumise à l’utilisation de licences logicielles payantes.
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Chaque élément constituant une maquette numérique trouve sa définition au sein du format
IFC et les règles syntaxiques à respecter pour que l’interprétation de la maquette soit
possible.
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Sans vouloir donc faire de vous des développeurs informatiques il sera toutefois nécessaire
que vous maîtrisiez les bases de ce format afin d’en comprendre le fonctionnement, ce que
nous allons maintenant développer. Ouvrons donc notre IFC dans un éditeur de texte.
Bloc « Header »
La toute première ligne du fichier désigne la norme utilisée pour l’écriture, qui sera donc la
même à utiliser pour l’interprétation du fichier. Cette information peut sembler anodine pour
des fichiers écrits puis lus en IFC dans une période de temps courte, mais elle deviendra
essentielle dans le cadre d’une maquette numérique DOE exploitée dans 20 ans lors de
l’extension d’un bâtiment par exemple.
ISO-10303-21;
Le bloc Header contient les informations générales sur le fichier et le programme ayant
servi à sa génération. Il débute par la balise HEADER et se termine par la balise ENDSEC.
HEADER;
/
****************************************************************************************
**
* STEP Physical File produced by: The EXPRESS Data Manager Version 5.02.0100.07 : 28 Aug
2013
* Module: EDMstepFileFactory/EDMstandAlone
* Creation date: Sun Jul 19 14:49:07 2015
* Host: MBTP
* Database: C:\Users\METHODESBTP\AppData\Local\Temp\{294964F8-
57B3-4318-8174-F7689B3849BA}\ifc
* Database version: 5507
* Database creation date: Sun Jul 19 14:46:29 2015
* Schema: IFC2X3
* Model: DataRepository.ifc
* Model creation date: Sun Jul 19 14:46:30 2015
* Header model: DataRepository.ifc_HeaderModel
* Header model creation date: Sun Jul 19 14:46:30 2015
* EDMuser: mbtp-user
* EDMgroup: mbtp-group
* License ID and type: 5605 : Permanent license. Expiry date:
* EDMstepFileFactory options: 020000
****************************************************************************************
**/
FILE_DESCRIPTION(('ViewDefinition [CoordinationView_V2.0]'),'2;1');
FILE_NAME('Project Number','2015-07-19T14:49:07',(''),(''),'The EXPRESS Data Manager
Version 5.02.0100.07 : 28 Aug 2013','20140606_1530(x64) - Exporter 15.4.0.0 - Interface
alternative d''export 15.4.0.0','');
FILE_SCHEMA(('IFC2X3'));
ENDSEC;
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Le bloc suivant contient quant à la lui l’essence même de la maquette : le modèle 3D dans
toute sa complexité, c’est-à-dire les objets, leur géométrie, leurs caractéristiques techniques,
leur positionnement dans la structure du bâtiment, les relations entre les objets. Il débute par
la balise DATA et se termine par la balise ENDSEC.
#434221= IFCWALL('2UMN_OQKrAshZl3dHPuYYp',#41,'Mur de base:Parapet Wall:168323',$,'Mur
de base:Parapet Wall:167485',#284133,#434219,'168323');
#434224= IFCPROPERTYSET('2UMN_OQKrAshZl1ObPuYYp',#41,'Pset_WallCommon',$,
(#129459,#129460,#129461,#283991));
#434226= IFCRELDEFINESBYPROPERTIES('22do7dlh16KPvfwsc30TaL',#41,$,$,(#434221),#434224);
#434230= IFCCARTESIANPOINT((7244.50107237486,-12190.3615692476,0.));
#434232= IFCAXIS2PLACEMENT3D(#434230,#19,#15);
#434233= IFCLOCALPLACEMENT(#136,#434232);
#434234= IFCCARTESIANPOINT((31953.2007751463,0.));
#434236= IFCPOLYLINE((#9,#434234));
#434238= IFCSHAPEREPRESENTATION(#95,'Axis','Curve2D',(#434236));
#434246= IFCCARTESIANPOINT((6.35000000000289,-151.350000000002,654.532961930897));
Chaque ligne commence par un numéro sous la forme « #xxxxx ». Il s’agit de l’identifiant
unique de l’objet concerné, permettant à la fois de rechercher l’élément dans la maquette,
mais aussi de créer des « renvois » vers d’autres objets. Ces renvois permettent entre autres
de lier les objets entre eux.
#521723= IFCWALL('2UMN_OQKrAshZl3dHPuYiw',#41,'Mur de base:Parapet Wall:168458',$,'Mur
de base:Parapet Wall:167485',#434233,#521721,'168458');
Ici, le mur (classe IFCWALL) dont le numéro est #521723 renvoie vers les objets de numéros
#41, #434233 et #521721, qui représentent respectivement l’unité de dessin, les
coordonnées du point de placement de l’objet (classe IFCLOCALPLACEMENT) et sa
composition (classe IFCPRODUCTDEFINITIONSHAPE). Attardons nous sur ce dernier renvoi.
Le mur renvoie à la définition #521721.
#521721= IFCPRODUCTDEFINITIONSHAPE($,$,(#434238,#521719));
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Il s’agit du numéro de l’objet dans le fichier IFC. Ce sont ces numéros qui permettent les
renvois entre objets et donc leur liaison.
IFCWALL(
On désigne le type d’objet (mur, dalle, poteau…) suivant la liste disponible dans la norme IFC
elle-même et selon la version de la norme désignée en tête du fichier.
‘2UMN_OQKrAshZl3dHPuYiw’
Il s’agit de la définition du type d’objet, celle-là même qui a été choisie par le BIM Modeleur.
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Le format IFC permet de décomposer un projet suivant quatre éléments : le site, le bâtiment,
l’étage et la pièce. Ainsi, le schéma de base est donc le suivant :
1. Des objets (murs etc.) sont définis et liés entre eux
2. Ces objets servent de délimitation aux objets « pièces »
3. Ces pièces sont associées à un objet « étage » et à un objet « bâtiment »
4. Les objets bâtiment sont associés à un objet « site »
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Le travail du concepteur, qu’il soit architecte ou bureau d’études technique, est de trouver
les solutions les plus pertinentes pour que le bâtiment conçu soit le plus fonctionnel et
efficace possible à tous les niveaux. A ce titre, la maquette numérique ouvre des possibilités
infinies dont je vais exposer les principales.
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Ces programmes liés à la maquette, soit en temps réel (plugin) soit en export (logiciel tiers
exploitant l’IFC), permettent de vérifier en parallèle de la conception si les critères du
programme architectural sont respectés dans le modèle 3D, permettant ainsi une validation
précoce et donc d’éviter les non-conformités au programme et les modifications fastidieuses
qui en découlent à un stade avancé de la conception d’un bâtiment.
Dimensionnement structurel
Ces logiciels de simulation ne sont pas nouveaux, mais en revanche, le fait de pouvoir
importer une maquette 3D et l’exploiter directement permet d’éviter au bureau d’études de
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Détections de clashs
Cette opération dite de « détection de clashs » est d’une formidable aide pour les cellules de
synthèses adossées aux concepteurs et à la maîtrise d’œuvre et permet de gagner en
précision et en fiabilité sur les documents d’exécution, réduisant ainsi les risques d’erreurs
de conception et donc les potentielles répercussions financières engendrées par des travaux
correctifs dont le coût serait imputé à la charge du concepteur.
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La précision de calcul des logiciels actuels exploitant le BIM constitue en soi une avancée
majeure, mais elle sera d’autant plus impressionnante après plusieurs années d’utilisation
du processus. Les maquettes DOE BIM seront de plus en plus répandues, si bien qu’un
concepteur de bâtiment pourra intégrer les maquettes 3D des avoisinants dans ses calculs
et ainsi obtenir un niveau de précision encore plus élevé. Cette idée rejoint le concept de
maquette numérique urbaine traité plus loin dans le livre.
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Réalité augmentée
Tekla et d’autres entreprises ont d’ores et déjà développé des solutions logicielles capables
de proposer ce mode d’immersion. Le principe est le suivant : l’utilisateur navigue réellement
dans le bâtiment ou sur le site de construction. Il pointe alors un appareil doté d’un écran et
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Acquisition de l’existant
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Mais pourquoi les outils de MNB ne sont-ils pas capables de travailler à une échelle plus
grande, celle d’une « maquette numérique urbaine » (MNU) ? Doit-on en conclure que les
travaux publics n’ont pas d’intérêt à exploiter la maquette numérique ? Que la technologie
n’est pas encore assez avancée ? Que les professionnels eux-mêmes ne sont pas
demandeurs ?
Ces questions ne trouveront une réponse qu’à l’issue de ce chapitre dédié à la MNU.
Le marché
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Avec un marché moins attrayant pour les développeurs et une visibilité moins importante, la
place laissée à l’innovation est plus restreinte et les méthodes de travail évoluent plus
lentement. Même les pouvoirs publics parlent moins des travaux publics que du bâtiment. Le
Plan de Transition Numérique du Bâtiment et la communication qui lui est associée, à voir
sur batiment-numerique.fr, se concentre essentiellement sur le bâtiment.
Pourtant, sur bien des points les travaux d’infrastructure ont des profits à tirer de
l’utilisation d’une maquette numérique :
La modélisation avec les quantitatifs mis à jour en temps réel est d’autant plus
bénéfique que les quantités sont importantes, ce qui est le cas pour des projets
autoroutiers par exemple,
Les parties-prenantes dans les décisions sont beaucoup plus nombreuses. Un
modèle ludique et interactif permet d’éliminer une grande partie des
incompréhensions, mauvaises interprétations et craintes exagérées pouvant polluer
les débats et rendre plus complexe l’obtention d’un consensus,
Les simulations d’impact (environnemental, acoustique…) sont essentielles pour des
ouvrages de grande ampleur et l’utilisation du BIM les facilite grandement.
Mais alors pourquoi ne parle-t-on pas autant de la révolution numérique dans les TP que
dans le bâtiment ? Plusieurs hypothèses
peuvent être soulevées :
1. Les TP n’ont pas d’intérêt à opter
pour la maquette numérique
urbaine (MNU),
2. La révolution numérique a déjà eu
lieu dans les TP,
3. Les limites technologiques
actuelles ne permettent pas de
traiter des projets de grande
envergure,
Sur ces trois hypothèses, seule la première peut clairement être réfutée et je vais m’y atteler
plus loin. Quant aux deux dernières, elles trouvent une part de vérité dans les processus
actuels.
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Les travaux publics sont sur certains points bien plus en avance que le bâtiment en matière
de modélisation numérique. Prenons l’exemple des terrassements.
Conception
Les logiciels de terrassement et VRD (Mensura et Covadis par exemple) travaillent d’ors et
déjà en 3 dimensions :
1. Un modèle numérique de terrain est
établi sous la forme d’un maillage en
trois dimensions, obtenu race à une
interprétation automatisée du plan
topographique établi par le géomètre,
2. Le projet est matérialisé sous forme de
plates-formes ou de projets linéaires
positionnées précisément en 3
dimensions XYZ,
3. Les projections de talus en délai ou
remblais et les cubatures associées
sont automatiquement calculées par le
logiciel, allant même jusqu’à
l’établissement du devis.
Ces méthodes de travail sont employées depuis de nombreuses années. Pas un projet
routier ou autoroutier, pas un projet de barrage ou de dérivation de cours d’eau, pas un projet
de terrassement d’ampleur significative n’a vu le jour au cours de la dernière décennie sans
que l’usage des logiciels de terrassements et VRD n’ait été fait.
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Exploitation et maintenance
On ne peut bien sûr pas qualifier ce système de maquette BIM, nous en sommes encore très
loin : le niveau de précision est ridiculement faible et les possibilités d’exploitation de cette
base de données sont très restreintes, mais l’initiative va dans le bon sens : centraliser les
données techniques d’un ou plusieurs ouvrages dans une base de données commune pour la
rendre accessible aux concepteurs. Il faudra encore plusieurs années avant qu’un vrai
modèle numérique BIM soit disponible localement à l’échelle d’une commune et
probablement plusieurs décennies pour un modèle à l’échelle départementale ou régionale.
Le BIM sera probablement moins perçu comme une révolution dans les travaux publics que
dans le bâtiment. L’usage de la 3D « intelligente » est déjà bien ancré dans les habitudes de
travail et tous les échelons de la production sont sensibilisés à ces usages et aux
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Une Maquette Numérique de Bâtiment (MNB) et une Maquette Numérique Urbaine (MNU)
sont communes sous plusieurs aspects :
1. Il s’agit d’un avatar : un modèle virtuel très fidèle à la réalité,
2. Le modèle 3D est associé à une base de données techniques et/ou sémantiques,
3. Le couple modèle 3D/base de données permet une exploitation opérationnelle :
dégagement de quantités, utilisation dans le cadre de simulations diverses
4. La maquette numérique est utilisable dans le cadre d’un processus BIM plaçant le
modèle au centre des échanges et dont l’évolution tend vers la mise en commun d’un
modèle unique partagé entre tous les intervenants.
Utilité de la MNU
Les atouts d’une maquette numérique urbaine sont sensiblement les mêmes que ceux
d’une MNB, mais trouvent un écho différent en se reflétant sur les enjeux qui ne sont pas les
mêmes, compte tenu du fait qu’il s’agit d’ouvrage publics et donc potentiellement d’un bien
commun à de nombreux citoyens. La MNU se montre particulièrement intéressant pour les
points suivants :
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Ces simulations apportent des réponses essentielles dans l’étude des risques majeurs pour
les populations dont la prévention est de la responsabilité des collectivités territoriales.
Exploitation
Une MNU, au même titre qu’une MNB, permet au gestionnaire de mieux maîtriser la gestion
technique de son matériel et de ses ouvrages. Dans le cadre d’une maquette urbaine, les
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Une maquette 3D complétée par une dimension temporelle (4D) permet à une collectivité
territoriale de retracer l’historique des ouvrages présents en son sein. La notion de vétusté
dévient alors bien plus facile à appréhender. Associée à une dimension financière (5D), elle
permet de programmer les travaux d’entretien en tenant compte à la fois de la vétusté, mais
aussi du budget de la collectivité. D’autres dimensions peuvent également être ajoutées pour
faire des projections anticipées : la livraison programmée dans plusieurs années d’une zone
d’activité ou de logements, l’évolution prévue du nombre d’usagers… Ces dimensions
ajustables permettent de réaliser des simulations anticipées pour mieux appréhender le
futur, mais elle offre également la possibilité de garder une trace précise de chaque ouvrage,
matériel ou réseau. Cet archivage, ou « capitalisation », est le véritable point faible des DOE
(Dossiers d’Ouvrages Exécutés). Actuelle chaque entreprise donne isolément un recollement
de réseaux tels qu’ils ont été réalisés lors des travaux, sans comparaison avec les
recollements des autres ouvrages présents sur le site. Les collectivités n’ont pas forcément
les moyens de vérifier la cohérence d’ensemble des DOE, si bien qu’à la fin lorsque des
travaux débutent personne ne juge fiables les plans qui lui sont remis en retour d’une
procédure de DICT (Déclaration d’Intention de Commencement de Travaux). La maquette
numérique urbaine permet de centraliser les DOE dans un modèle 3D, de vérifier leur
cohérence en analysant les clashs et ainsi de diffuser des informations plus fiables et
précises.
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Les niveaux de détail LOD existant dans la maquette numérique de bâtiment trouvent
également une définition pour la MNU.
Ces niveaux de détails allant de LOD0 à LOD4 sont détaillés dans la section n°2 « Découvrir
le BIM » de cet ouvrage.
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A ce stade la question qui se pose alors est de savoir où se situe la frontière entre MNU et
MNB.
Notamment en raison des limites logicielles, il est évident que la maquette numérique
urbaine est adaptée aux projets à l’échelle nationale, régionale ou départementale. La
maquette numérique de bâtiment est quant à elle bien entendue associées aux objets
(composants) d’un bâtiment et de l’ouvrage lui-même. Un ensemble de 2 à 3 bâtiments sera
également associé à une MNB, mais qu’en est-il d’une zone d’activité de 10 bâtiments avec
des infrastructures de VRD communes, d’une zone commerciale composée de 20
bâtiments de parkings et de giratoires, d’un quartier ? Pour ces tailles intermédiaires le plus
simple et de faire cohabiter les deux types de maquette en fonction de l’usage que l’on
souhaite en faire.
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Au final, il semble donc que la vraie question à se poser n’est pas « quelle est la taille de
projet qui sépare MNU et MNB », mais plutôt « quels sont les usages qui seront faits de cette
maquette » ?
Conception et synthèse de bâtiment, gestion de chantier = MNB
Simulations à grande échelle = MNU
Le standard CityGML
D’une part il existe le monde SIG (Système d’Information Géographique) qui se définit
comme « un système d’information qui intègre, stocke, analyse et affiche l’information
géographique dont les applications sont des outils qui permettent aux utilisateurs de créer
des requêtes interactives, d’analyser l’information spatiale, de modifier et d’éditer des
données au travers de cartes et d’y répondre cartographiquement ». D’autre part il existe le
monde de la gestion technique du patrimoine notamment associé au BIM.
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Je parlerai ici de villes Françaises uniquement afin de vous montrer qu’il existe proche de
chez vous des initiatives portées pour démocratiser la modélisation 3D à l’échelle urbaine et
ses usages. Les modèles sont parfois même rendus accessibles publiquement en ligne.
Le service « Villes en 3D » de Pages Jaunes (à voir ici) donne accès à une liste de villes
accessibles en 3 dimensions.
Ici, l’exemple de la ville de Paris. La première image illustre une vue à un niveau de zoom
plutôt large. Les modèles 3D sont chargés dans un rayon restreint et les bâtiments trop
éloignés de la caméra ne sont pas mis en mémoire afin de conserver une fluidité d’utilisation.
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Les volumes sont obtenus automatiquement par photogrammétrie dans le cas de Google,
alors qu’ils ont été modélisés par des projeteurs dans le cas du service « Villes en 3D ». Ces
images illustrent la différence entre une maquette de LOD2 et une maquette de LOD1 voire
1,5.
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Photogrammétrie
Scanner 3D
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Pour continuer avec l’exemple de la ville de Cannes et de son Modèle Numérique Urbain,
voyons maintenant un exemple très concret d’exploitation de la MNU dans le cadre d’un
projet neuf.
L’utilisation a été faite dans le cadre d’un projet d’aménagement d’une ZAC (« Cannes
Maria »). Il a été proposé d’immerger l’utilisateur dans une réalité augmentée en
téléchargeant une application pour smartphone et tablettes permettant de visualiser le projet
terminé en se promenant sur le site avant même le début des travaux.
Le contexte ainsi créé est extrêmement favorable à l’utilisation d’un processus BIM
généralisé à tous les intervenants de la construction et constitue de ce fait une initiative tout
à fait salutaire.
Logiciels de MNU
Pour vous permettre toutefois de trouver les logiciels adéquats faisons un tour d’horizon
des solutions existantes autour de la conception d’infrastructure.
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Logiciel autonome. Fonctions similaire à Covadis, avec gestion des couches géologiques.
Collaboration
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Si les concepteurs sont sensibilisés aux pratiques 3D depuis plusieurs décennies, ceci est
nettement moins vrai dans le monde de la construction où la force des « habitudes
éprouvées à ne surtout pas changer » anime une grande part du personnel d’encadrement de
chantier. Aussi lorsque le sujet de la maquette numérique est abordé, les réactions sont
spontanées et épidermiques :
C’est inutile, les plans 2D vont très bien !
On ne sait déjà par travailler avec une précision au centimètre, alors en 3D…
Je ne sais pas utiliser un ordi ! Je ne suis pas prêt d’y toucher à ta maquette !
Et comment je kutche sur la maquette ?
Et pour les indices de plans comment ça marche ?
On n’a pas Internet sur le chantier comment je fais pour accéder à la maquette ?
Ça va occuper une personne à temps plein cette maquette et on ne peut pas se
permettre d’embaucher, alors on fait comment ?
Encore une pseudo-idée de génie pour nous faire acheter des logiciels hors de prix !
Attends… c’est pas encore au point ton truc là… le BIM. Laissons les concurrents
essuyer les plâtres à notre place et on s’y mettra quand ce sera bien au point !
Lorsque vous serez vous aussi convaincu que le BIM est l’avenir de la construction (ce qui
j’espère sera le cas à la fin de cet ouvrage) faites l’essai : allez voir un chef de chantier et
parlez-lui du BIM et essayez de le convaincre tout autant que vous l’êtes ! Vous prendrez
pleinement la mesure de la distance qui sépare le monde des travaux du monde
technologique.
Alors, comment s‘assurer que le BIM trouvera un écho favorable dans le monde de la
construction ? Comment éviter les réactions de rejet qui risquent de provoquer l’échec de
tout un processus ? Un des leviers pour y arriver et de rassurer. Car derrière la technologie il
y aura toujours des humains. Bien que l’Homme doive parfois s’habituer à une machine, c’est
avant tout à la machine de s’adapter à l’Homme. Les professionnels de la construction dont
le métier est déjà éprouvant sur tous les plans ont besoin d’entendre que le BIM ne leur
ajoutera pas une contrainte supplémentaire, mais au contraire apportera plus de simplicité et
de confort dans leur quotidien.
Imposer le BIM sera nécessaire in fine pour embarquer les plus réticents lorsque le train de
BIM sera lancé à vive allure, mais contraindre provoque frustration et rancœur, alors que
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Éloge de l’innovation
J’attire votre attention sur le fait qu’à ce stade certains usages présentés par la suite ne
sont encore pas opérationnels. Parfois il manque peu de chose, parfois nous en sommes
encore très loin. Les technologies employées sont toutes prêtes, mais les logiciels
permettant de les exploiter sont parfois encore en développement. Ce chapitre se veut donc
quelque peu « visionnaire ». Alors, à vous de ne pas interpréter cela comme de folles idées,
mais plutôt comme des concepts potentiellement applicables à votre activité.
Aussi, à partir de ce point et jusqu’à la fin du livre, pour tirer un vrai bénéfice de ces
enseignements il va falloir mettre vos méninges en ébullition et enclencher le levier de votre
imagination !
Acceptez l’idée que le BTP est en train de poser le pied sur un continent nouveau. Analysez
les solutions proposées et comprenez les bien. Ensuite, triturez-les, détournez-les, tordez-
leur le cou ! Combinez-les, mélangez-les entre elles pour en dégager de nouveaux usages !
Maltraitez-les pour vous les approprier en les façonnant à l’image de vos besoins, ceux de
votre métier.
Pour vous permettre tout de même de bien percevoir la frontière entre la réalité et la fiction,
je préciserai pour chaque usage proposé les références de solutions matérielles et logicielles
décrites. J’évaluerai également leur niveau de réalisme sur la base de l’échelle ci-dessous.
Cette évaluation est également très sensible à la date à laquelle vous lirez ces lignes. Aussi,
ce qui semblait plus proche de la fiction que de la réalité à la date d’écriture de ce livre est
peut-être devenu pleinement opérationnel aujourd’hui. Et je vous le souhaite, car cela signifie
que vous allez pouvoir en bénéficier !
Ce petit conditionnement était nécessaire pour vous aider à combattre la basse tendance
humaine à regarder la nouveauté avec méfiance et crainte. Maintenant que vous êtes dans
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Qualité de réalisation
On nomme « cellule de synthèse » le regroupement de techniciens en charge de valider la
cohérence technique globale d’un projet de construction. Cette cellule travaille de pair avec
la maîtrise d’œuvre et assure la coordination des échanges entre les différents concepteurs
d’un bâtiment : bureau d’études structure, bureau d’études fluides etc. Nous avons vu les
avantages que le BIM apporte aux concepteurs eux-mêmes dans la première partie du livre.
L’emploi de la maquette numérique permettant de détecter et résoudre les problèmes de
conception (détection de clashs). Cette amélioration de la conception apporte déjà un gain
de qualité finale à l’ouvrage.
Mais le BIM peut également se décliner en usages de chantier permettant eux aussi
d’améliorer la qualité de construction.
L’erreur est humaine. Un chef d’équipe ou un chef de chantier pourra oublier une
réservation dans un mur ou une armature dans une longrine. Le problème n’est pas tant le
fait de se tromper que le coût qui en découle si l’ouvrage doit être démoli et reconstruit.
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Le cas peut être inverse : une erreur est commise par le concepteur et le chantier s’en
aperçoit avant ou lors de la réalisation (exemple : un ferraillage impossible à mettre en place
à un croisement de poutres). Le concepteur a alors la responsabilité de revoir rapidement sa
copie et de donner des consignes au responsable de chantier.
BIM & BTP / CONSTRUIRE GRÂCE À LA MAQUETTE NUMÉRIQUE – ÉDITION 2019 BTP. DIGITAL ISBN : 978 295 546 66 05 P.130
Armé de son stylet, le responsable de chantier entoure la zone problématique, inscrit ses
annotation et envoie le tout par mail au concepteur avec en pièce jointe la photo de l’ouvrage
réel. Cet usage est d’ores et déjà possible et les matériels et logiciels sont disponibles dans
le commerce.
Exigences Une tablette équipée de :
matérielles Caméra arrière,
Connexion Internet,
Capteurs d’inclinaison et d’orientation,
Fournisseurs :
Tous les fabricants de tablettes et
smartphone actuels,
Exigences Le logiciel doit être capable de :
logicielles Se géopositionner,
Accéder à la maquette,
Prendre une photo,
Permettre d’annoter la maquette
numérique,
Envoyer un email,
Synchroniser les annotations vers la
maquette centrale hébergée sur le
serveur,
Solutions logicielles actuelles :
TEKLA BIMsight,
TEKLA Field3D,
Exigences La maquette doit être hébergée sur un serveur
BIM et accessible via une connexion internet.
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Le calepinage de l’étaiement provisoire servant à couler une dalle béton armé pourra être
réalisé de la même manière que le calepinage de la structure porteuse du plaquiste, mais en
ajoutant une dimension temporelle, il devient possible de gérer l’évolution du calepinage
dans le temps. C’est par exemple le cas des étais de séchage, dont le nombre et la position
dépend du taux de séchage du béton, c’est-à-dire de l’ancienneté du coulage.
BIM & BTP / CONSTRUIRE GRÂCE À LA MAQUETTE NUMÉRIQUE – ÉDITION 2019 BTP. DIGITAL ISBN : 978 295 546 66 05 P.133
Par calcul automatisé, il devient donc possible de déterminer si une dalle est capable de
reprendre à elle-seule les charges de chantier qui lui sont transmises ou si des étais de
séchage sont encore nécessaires. Cette information permet ainsi une meilleure gestion de
l’intervention des corps d’état secondaires (exemple : le chapiste qui ne pourra pas intervenir
tant qu’il y a des étais), la planification 4D permettant même d’anticiper ces dates de retrait
des étais bien en amont pour avoir le temps de prévenir les entreprises concernées.
Exigences Un ordinateur
matérielles
Exigences Un logiciel de planification 4D exploitant la
logicielles maquette numérique soit par export IFC soit par
communication directe avec le logiciel de
maquette, capable de pointer l’avancement de la
maquette.
Exigences Réaliser son suivi de chantier sur une
BIM maquette numérique de chantier.
Pour le chantier, des calepinages d’exécution ont été établis en affectant un code couleur
pour chaque valeur de décalage d’une brique par rapport à l’axe du mur. Ces plans ont
également été générés automatiquement grâce à un programme informatique
communiquant avec la maquette (exemple : Dynamo pour Revit). L’encadrement de chantier
avait alors toutes les clés pour respecter la volonté architecturale initiale sans risque de
mauvaise interprétation ou d’erreur d’implantation.
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Le carreleur a dans son marché la réalisation d’une villa en carrelage grands carreaux et
d’apparence très moderne et coûteuse Le client souhaite une pose oblique (45°). Le
calepinage étant complexe au vu de la forme particulière des murs, le carreleur pourra utiliser
son logiciel métier exploitant les IFC ou une solution de programmation intégrée à un logiciel
de maquette pour calepiner ses carreaux.
Le logiciel est ainsi capable non seulement de décompter le nombre exact de carreaux à
commander, mais aussi d’anticiper les découpes et la réutilisation des chutes pour
minimiser les pertes et optimiser le débit de carreaux. Bien que le marché soit signé à un prix
forfaitaire, le carreleur a tout intérêt à éviter les pertes et à ramener à son fournisseur le
maximum de cartons non ouverts pour se les faire rembourser. L’utilisation du BIM permet
alors directement de réduire les coûts de construction sur chantier et donc d’augmenter sa
marge.
Exigences Un ordinateur
matérielles
Exigences Un logiciel de maquette numérique + un plugin
logicielles /ou un logiciel métier permettant l’optimisation
du calepinage et le réemploi des chutes.
Le logiciel doit être capable de dégager les
quantités pour établir le métré.
Exigences Que la maquette soit mise à jour avant
BIM l’intervention du carreleur pour tenir compte des
éventuels décalages d’implantation des murs.
BIM & BTP / CONSTRUIRE GRÂCE À LA MAQUETTE NUMÉRIQUE – ÉDITION 2019 BTP. DIGITAL ISBN : 978 295 546 66 05 P.136
Un exemple très concret : l’entreprise de maçonnerie souhaite étudier une variante utilisant
des prémurs (murs pré-coffrés à remplir de béton) en lieu et place des voiles béton armé
coulés en place. Elle va donc pour cela réaliser un comparatif mur banché / prémur et va
pouvoir ainsi comparer le coût de revient d’un mètre carré de mur. Très bien, sauf qu’en
passant en prémurs la quantité de béton coulée sur le chantier est amoindrie (il faut déduire
le volume de béton correspondant aux lames des prémurs, fabriquées en usine). Il faut donc
tenir compte de cette baisse de quantité qui signifie un amortissement moins bon de la
centrale à béton et donc un prix de revient d’un mètre cube de béton plus élevé.
BIM & BTP / CONSTRUIRE GRÂCE À LA MAQUETTE NUMÉRIQUE – ÉDITION 2019 BTP. DIGITAL ISBN : 978 295 546 66 05 P.137
Quel que soit le moyen employé, il est possible d’affecter des prix aux objets de la maquette
numérique. Des logiciels utilisant les IFC permettent de le réaliser directement (exemple :
Attic+ WinQUANT Q4).
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La décomposition « site / zone / bâtiment / étage / pièce / ouvrage » du format IFC permet
de croiser les quantités dans l’ordre de décomposition souhaité (« bâtiment puis étage » ou
« étage puis bâtiment » par exemple). L’établissement des devis se trouve alors :
Plus facilement modifiable : les prix sont associés au GUID de chaque objet BIM de la
maquette. Si l’objet est modifié (un mur réduit ou agrandi) et qu’une nouvelle version de la
maquette est diffusée, le GUID de l’objet est conservé et le logiciel de métré/étude de prix
met automatiquement à jour les quantités en conservant la typologie associée à l’objet.
Si le logiciel permet également l’export IFC, les prix peuvent être renvoyés dans la maquette
centrale et ainsi rendus accessibles à d’autres intervenants. Si cet usage n’est évidemment
pas compatible à une diffusion en externe pour des raisons de confidentialité, il s’avère
particulièrement utile dans le cas d’échanges internes à une entreprise. Cela permet par
exemple aux services d’étude de prix et de méthodes d’échanger leurs variables :
Cet usage illustre pleinement les avantages du « travail radial » centré autour d’une
maquette commune : l’essence même du processus BIM.
Exigences Un ordinateur.
matérielles
Exigences Un logiciel de maquette numérique,
logicielles Un logiciel de métré compatible IFC en import
(export).
Exigences Définir des paramètres communs entre les
BIM usagers et compatibles avec les logiciels
utilisés.
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par le menuisier qui utilisera pour ces des fonctions intégrées à son logiciel de maquette.
Chaque porte est ainsi parfaitement identifiée et il est possible à l’entrepreneur d’établir ses
nomenclatures : nombre de portes de type X par bâtiment / étage avec la position exacte
(pièce d’entrée, pièce de sortie). Utilisée conjointement avec le planning de ses travaux, le
responsable de chantier peut passer les commandes ou lancer la fabrication dans le bon
ordre et au bon moment. Cette utilisation exploite une notion importante en BIM : tout ce qui
est dessiné est quantifiable et localisable.
Exigences Un ordinateur.
matérielles
Exigences Un logiciel de maquette numérique,
logicielles
Exigences Dessiner des objets pièces, affecter les bonnes
BIM familles aux portes.
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La robotique et les engins de travaux publics ont bien des choses en commun et ces deux
secteurs industriels collaborent déjà entre eux pour converger vers des produits utiles à eux
deux. La catastrophe de Fukushima a rappelé à tout le monde l’importance d’avoir des
robots d’intervention capable de faire du terrassement et d’entrer au sein de bâtiments en
milieu radio-contaminé à la place de l’homme. La
convergence entre la robotique et les engins de
chantier se traduit par de notables gains en sécurité
pour les opérateurs. On assiste ainsi à la naissance
d’engins téléopérés pour des opérations délicates en
milieu hostile. D’autre part les systèmes
d’exploitation en temps réel, qui permettent aux
robots d’intervention de réagir en moins de 100 ms,
se transfèrent vers les engins de chantier. A l’avenir
les machines pourraient également caractériser en
continu les sols : nature du matériau, évaluation de
son module, de son état hydrique, estimation de la
densité atteinte après compactage… Le tout situé
dans une « maquette numérique de VRD » permettant
de comparer ces valeurs à celles indiquées dans le
rapport de sol. Les incohérences permettront ainsi
d’être mieux décelées et si nécessaire les alertes
seront lancées pour que le dimensionnement de
l’infrastructure à construire soit révisé.
Mais la robotique couplée au BIM peut aller bien plus loin. A terme les conducteurs d’engins
seront substitués par des « superviseurs d’engins » autopilotés Comment ?
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Un charpentier doit réaliser une charpente sur un bâtiment. L’architecte a modélisé une
charpente dont la forme n’est pas réaliste et mérite d’être optimisée. Le charpentier peut
alors utiliser la maquette numérique pour modifier les objets « charpente » puis transmettre
sa « maquette numérique de charpente » à l’architecte en tant que proposition de variante
technique. La maquette numérique permet ainsi de faire remonter l’expertise de terrain vers
le concepteur, favorisant de fait la qualité de la conception ainsi que les échanges entre
intervenants.
Une fois ce modèle validé (ou rejeté) le charpentier peut utiliser la géométrie
tridimensionnelle des objets charpente pour lancer le processus de préfabrication de ses
éléments dans sa machine à bois à commande numérique.
Cet usage est d’ores et déjà parfaitement opérationnel et employé dans un grand nombre de
menuiseries. La généralisation du BIM permettra de faciliter le travail du menuisier qui n’aura
alors plus à modéliser lui-même un objet 3D que l’architecte n’a pas modélisé dans le cas de
plans « classiques » en 2 dimensions.
Exigences Une machine à bois à commande numérique
matérielles (exemple : MORETENS CNC 8000)
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Le travail manuel ne sera jamais substituable par une machine pour certains travaux.
Néanmoins la machine permet d’assister l’opérateur pour réduire la pénibilité au travail et
améliorer l’efficacité. C’est ainsi que les premiers exosquelettes dédiés au BTP apparaissent
sur les chantiers.
Le geste reste 100 % manuel, mais est accompagné par la machine pour diminuer l’intensité
de l’effort, exactement comme le fait la direction assistée de votre véhicule lorsque vous
tournez le volant, mais jusque-là il n’y a aucun rapport avec la maquette numérique.
Il existe d’une part les outils d’aide à l’implantation (voir plus loin dans le livre) et d’autre
part les exosquelettes. En couplant les deux technologies, il devient imaginable d’équiper un
ouvrier d’un exosquelette intelligent, l’assistant à la fois dans la réalisation de son
mouvement, mais aussi dans l’implantation de l’ouvrage. Un maçon posera ses parpaings au
bon endroit, un menuisier sa fenêtre à la bonne hauteur.
Exigences Un exosquelette (exemple : RB3D)
matérielles
Exigences Un système de commande capable de situer la
logicielles main de l’opérateur dans l’espace pour guider
l’implantation
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Mais comment une livraison 100 % automatisée est-elle possible ? L’appareil embarque une
maquette numérique urbaine, réplique fidèle
de la zone desservie. Les coordonnées du
point de livraison sont transmises à la
machine, qui n’a alors plus qu’à voler jusqu’à
sa destination et y déposer son colis.
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Planification
Planification 4D
Cet usage porte à lui seul une grande part de l’intérêt que les entreprises de construction
portent au BIM. Par sa nature il offre à la fois une forte valorisation commerciale des offres
remises à un client, mais aussi une nette amélioration de la précision de planification des
travaux, notamment en ce qui concerne l’interface entre les différents corps d’état.
Vous
voilà
bien avancé non ? Continuons la lecture de l’article Wikipédia avec une définition physique
d’Einstein concernant la relativité : « La quatrième dimension représente le temps qui fait
partie du référentiel espace-temps ». Voilà qui est déjà beaucoup plus approchant de ce que
désigne le terme de planification 4D. Il s’agit donc de détenir un modèle 3D (maquette
numérique) et de lui ajouter une dimension supplémentaire : le temps. Derrière ce terme qui
revêt une image de « science-fiction » se cache donc bien une réponse essentielle à
management de chantier.
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Ce type de document ne peut donc pas être visualisé sous la forme d’un document papier
unique, mais devra être visionné soit sous forme de vidéo, sous forme d’un carnet imprimé
en définissant la séquence de « phases clé » du projet, sois visualisable sur ordinateur à
l’aide d’un logiciel superposant modèle 3D et diagramme de Gantt, tel qu’Autodesk
Navisworks ou « ceapoint desite MD ».
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Actuellement les logiciels de planification 4D ne sont pas directement intégrés aux logiciels
de modélisation de maquette numérique tels que Revit. La communication se fait sous la
forme d’import de la maquette dans le logiciel tiers dédié à la planification, soit en passant
par le format IFC, soit par compatibilité directe des logiciels entre eux autour d’un autre
format.
Le logiciel de planification récupère donc une maquette numérique, dont chaque objet est
identifié grâce à son identifiant global et unique GUID. La planification, c’est-à-dire
l’affectation de dates de réalisation à chaque objet, peut se faire soit manuellement en créant
de A à Z le diagramme de Gantt dans le logiciel de planning 4D, soit en important un planning
réalisé dans un logiciel tiers tel que Microsoft Project.
Dès lors que chaque objet a été affecté à une tâche du planning il devient possible de faire
glisser le « curseur d’avancement » le long de l’échelle de temps et de voir la maquette 3D
évoluer, avec la possibilité de modifier l’apparence des ouvrages : par exemple, colorier en
vert les ouvrages en cours de construction, en rouge ceux démolis, en gris ceux déjà
construits…
Intérêt commercial
L’impact visuel d’un tel document est très fort. Un client a besoin d’être rassuré sur la
faculté d’une entreprise de mener à bien le chantier dans le délai imparti. Joindre un tel
document à une offre de prix, annexé à son mémoire technique, permet de valoriser
considérablement la crédibilité de celle-ci et de démontrer l’intérêt porté par l’entreprise pour
le projet.
Intérêt technique
Même si une planification 4D ne permettra jamais de se prémunir des aléas de chantier, elle
offre la possibilité à la maîtrise d’œuvre et à l’entreprise de dialoguer plus efficacement sur
le pilotage de chantier et de mieux appréhender les éventuelles zones de conflit entre les
différents corps d’état intervenant sur le bâtiment.
Ces informations sont capitales aux conducteurs de travaux et chefs de chantier de chaque
entreprise pour communiquer entre eux. Elles permettent également de gérer directement les
commandes de matériaux et matériel en bonnes quantités et aux bonnes dates.
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Planification 5D et plus
Sur le même principe que la planification 4D, il est possible d’ajouter encore d’autres
dimensions à la maquette numérique au-delà de la quatrième dimension. Celles-ci peuvent
être de toute nature (consommation d’énergie, bilan carbone, coût de production, coût
d’entretien, nombre de visiteurs…). On parle alors de planification 5D : le modèle 3D + le
temps (4D) + autre chose.
Mais laissons ces débats sémantiques de côté pour nous concentrer sur l’essentiel : les
intérêts d’une planification multidimensionnelle, illustrés par ces quelques exemples
d’utilisation :
Le conducteur de travaux peut utiliser son « planning 4D de chantier » pour établir ses
situations de travaux et demander le paiement au client,
Le directeur de l’entreprise de construction peut consolider les plannings 4D de tous
ses chantiers, voyant ainsi l’évolution des ressources nécessaires à chacun, lui
permettant ainsi de gérer les mouvements de personnel d’un chantier à l’autre,
Le directeur peut également anticiper l’évolution de sa trésorerie en se basant
plusieurs semaines avant sur les situations de travaux à venir de toutes ses
opérations, information capitale au comptable,
Le client peut comparer visuellement l’avancement du chantier tel qu’il a été prévu
dans le planning initial et l’avancement réel sur le terrain,
Le maître d’œuvre et l’OPC (Ordonnancement, Pilotage et Coordination du chantier)
peuvent se bâtir un « planning 4D global de chantier » issue de la consolidation de
plusieurs « plannings 4D de chantier » isolés, provenant d’entreprises distinctes dans
le cadre d’un marché décomposé en plusieurs lots et non attribué à une « entreprise
générale ».
Exigences Un ordinateur
matérielles
Exigences Un logiciel de création de maquette numérique,
logicielles Un logiciel de planification 4D (ceapoint,
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L’utilisation d’une « maquette numérique urbaine » dans laquelle est renseignée la position
de chaque réseau est un préalable indispensable à cet usage.
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Selon le niveau de précision des recollements de réseau, qui dépend directement du sérieux
que l’entreprise les ayant réalisés a mis à la réalisation de ses DOE (Dossiers d’Ouvrages
Exécutés), la position sera plus ou moins fiable. Il sera alors souvent nécessaire d’ajouter
une propriété « précision » (sous la forme d’un pourcentage estimé) aux ouvrages modélisés
dans la maquette numérique urbaine.
L’emploi du BIM et de sa maquette ne résout ici en rien la vraie problématique qui gangrène
les travaux publics : la fiabilité des DOE et la traçabilité globale des ouvrages réalisés en
infrastructure. Sur ce terrain, des initiatives sont mises en place par le gouvernement (site
internet « Construire Sans Détruire ») pour améliorer la fiabilité de ces recollements.
Toutefois, l’emploi d’une maquette permet d’éviter avec une grande efficacité les fautes
d’inattention d’un conducteur d’engin. Nous nous situons ici dans le cas où la position des
réseaux indiquée sur les plans de recollement était précise et correspondait bien à la réalité,
mais où le conducteur d’engin a mal estimé sa position et a heurté un réseau. La maquette
se situe donc comme une « aide à la conduite d’engin », semblable à un radar de recul en
automobile.
Rappelons que les accidents provoqués par des engins de terrassement, comme
l’électrisation en cas de contact avec un réseau électrique souterrain, sont responsables de
plus de 84 000 journées d’arrêt de travail et d’une douzaine de décès par an en France
(source : Evarisk).
Exigences Un engin équipé d’un ordinateur de bord
matérielles capable d’interpréter la maquette numérique
urbaine et de s’y situer.
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Ainsi, il devient possible de simuler différentes options pour l’ordre de fermeture des voies.
La « maquette numérique de chantier » permet à nouveau de réaliser des simulations
poussées, caractéristique majeure du BIM.
Exigences Un ordinateur
matérielles
Exigences Un logiciel de création de maquette numérique
logicielles urbaine,
Un logiciel de simulation de trafic (exemple :
PTV Vissim)
Exigences Avoir réalisé une maquette numérique de
BIM chantier décomposable par phase de travaux
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Chaque ouvrier devient dès lors localisable en plan grâce à ses coordonnées GPS et
localisable par bâtiment et par étage grâce aux puces RFID et ce à chaque instant de la
journée. Or en matière de suivi de chantier, un ouvrier correspond à des heures de main
d’œuvre. La combinaison de l’historique de toutes les positions de chacun des ouvriers
permet donc d’aboutir à un géopositionnement de la main d’œuvre utilisée.
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Avec le suivi de localisation de chaque ouvrier, les usages suivants deviennent possibles :
Contrôle d’accès à l’entrée du site grâce à la puce RFID (sécurité demandée en site
sensible),
Suivi des entrées/sorties de chaque ouvrier du chantier (pointage des heures
mensuelles pour l’établissement de la fiche de paye),
Cumul d’heures de main d’œuvre associées à coordonnées XYZ du chantier,
Appliqué au matériel
Le même usage appliqué au matériel permet une gestion toute aussi intéressante. Chaque
matériel équipé d’une puce RFID est détecté à son arrivée sur le chantier ainsi qu’à son
départ, ce qui permet l’établissement de factures fiables et précises en cas de location.
Sur une grue, équiper le crochet d’une borne de détection RFID permet de détecter le
matériel que l’on accroche, ce qui donne une information sur le type d’équipe qui a demandé
le levage (équipe de voiles, équipe de dalle…). Le suivi des « heures de grue » croisé avec
cette détection automatique de la typologie des charges permet d’établir des « temps
unitaires de levage », base essentielle à l’établissement d’une saturation de grue.
La puce RFID de l’ouvrier ayant appelé la grue peut même servir à le localiser sur le
chantier. Son boîtier, en communication avec l’ordinateur de bord de la grue, indique la
position de l’ouvrier au grutier qui oriente alors la flèche dans sa direction.
En équipant les ouvriers non seulement de puces RFID, mais aussi de capteurs RFID, il
devient alors possible d’associer chaque ouvrier à un matériel précis à chaque instant de la
journée. A nouveau cette information fiabilise l’information sur la nature de la tâche qui est
réalisée par l’ouvrier dans le but de fiabiliser les ratios.
Science-fiction ? Non. Disneyland utilise déjà les puces RFID dans ses MagicBands.
Ainsi, derrière des fonctions pratiques pour le visiteur (accès privilégiés, achat sur le parc,
réservation d’hôtel…) se cachent des fonctions tout aussi intéressantes pour le parc. Ainsi
par exemple une famille peut aller au restaurant, payer son addition avec son bracelet et être
débitée à la fin du séjour, mais aussi avoir la surprise qu’un gâteau d’anniversaire soit offert
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Scandaleux ? Génial ? Chacun aura son avis sur le sujet. Le fait est que le croisement de
données entre la position d’un individu et ses activités (Big Data) a un très bel avenir devant
lui et il n’y a aucune raison pour que le BTP ne s’y mette pas aussi.
Exigences Plusieurs détecteurs RFID,
matérielles Des boîtiers GPS / RFID pour chaque ouvrier,
Un ordinateur,
Prenons l’exemple d’un plaquiste. Il a réalisé le planning 4D de son opération, dont il se sert
ensuite pour pointer l’avancement réel de ses travaux. Il passe des commandes de plaques
de plâtre. A tout instant le plaquiste peut cumuler ses factures de plaques de plâtre et vérifier
la surface de plaques commandée pour le chantier. En comparant cette surface commandée
et la surface théoriquement consommée à ce stade d’avancement dans son modèle 4D, le
plaquiste est capable de voir l’écart entre la surface théorique et la surface réelle, c’est-à-
dire les pertes. Cette information lui est essentielle pour voir si ses ouvriers ne sont pas
responsables de trop de pertes et si besoin pour les sensibiliser à ce sujet.
La maquette numérique permet ainsi de suivre les matériaux utilisés, mais elle peut aussi
aider à commander ces matériaux.
Réalité augmentée
La communication des éditeurs de solutions matérielles et
logicielles autour du BIM a souvent pour fonction de « créer du
rêve » auprès des usagers. Ce levier marketing est très efficace
auprès du jeune public, c’est-à-dire les nouveaux venus dans la
profession, mais cette technique de communication a tendance à
laisser de côté les professionnels en fin de carrière et moins à
l’aise avec les nouvelles technologies, qui seront pour leur part
plus sensibles à des applications plus « terre à terre », mais
toutes aussi nécessaires (voir le chapitre sur l’implantation par
exemple).
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La superposition par réalité augmentée peut être également obtenue par reconnaissance
d’une image clé et plaquage d’un modèle 3D par-dessus.
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Une part importante du travail des services méthodes des entreprises de construction
consiste à établir les modes opératoires. Ces documents, traditionnellement imprimés et
annexés au PPSPS (Plan Particulier de Sécurité et de Protection de la Santé), servent à
présenter aux ouvriers les procédures de réalisation des ouvrages à réaliser sur le chantier.
Le but étant de communiquer sur les risques inhérents à la tâche et sur les mesures
préventives à respecter pour éviter les accidents.
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Réalité simulée
Moins impressionnante que la réalité augmentée, la « réalité simulée » trouve des
applications tout aussi nécessaires. Voyons tout d’abord comment définir cette pratique. La
réalité simulée est plus proche de ce que nous connaissons déjà : une perspective d’un
bâtiment, la vue 3D de l’intérieur d’un logement… Ceci est de la réalité simulée : une
représentation a priori d’un ouvrage futur ou distant, sans superposition avec la réalité
perçue. Plus concrètement, Google Earth est un logiciel de réalité simulée. Appliquée au
domaine de la construction, la réalité simulée autour d’une « maquette numérique de
chantier » permet par exemple de simuler la vue d’un grutier lors de l’établissement d’un plan
d’installation de chantier, paramètre important pour valider la position des matériels de
chantier tels qu’une centrale à béton.
Exigences Un ordinateur
matérielles
Exigences Un logiciel de modélisation 3D
logicielles
Exigences Aucune
BIM
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Ceci signifie que n’importe quel professionnel peut récupérer la maquette numérique du
projet, filtrer les ouvrages qui ne lui incombent pas, désigner les points d’implantation qui
intéressent et les envoyer dans son matériel d’implantation.
Le matériel utilisé ici est par exemple le Trimble RPT 600 ou équivalent. Il s’agit d’un
pointeur laser capable de se localiser dans l’espace et de montrer à l’utilisateur où il doit
implanter ses ouvrages. Cette assistance à l’implantation permet par exemple au plaquiste
de savoir où commence sa cloison, où se situe le cadre de la porte, au plombier de savoir où
placer ses tuyaux…
La procédure est d’utilisation est assez simple moyennant une petite formation de la part
du fournisseur de matériel. Dans les grandes lignes, voici comment procéder :
1. La maquette est ouverte dans un logiciel de maquette numérique,
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Préfabrication et impression 3D
L’usage du BIM et de sa maquette numérique 3D assiste les échanges d’informations
géométriques entre les intervenants. Un conducteur de travaux souhaitant faire préfabriquer
un ouvrage en béton de géométrie très particulière devait jusqu’à maintenant dresser un plan
d’exécution recensant toutes les côtes nécessaires au préfabricant.
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Dès lors, l’imprimante 3D devient colossale et s’apparente plus à un pont roulant qu’à une
imprimante, mais en soi le procédé reste identique : le matériau et mis en place
automatiquement par l’imprimante à son emplacement définitif, le tout directement grâce à
la maquette numérique 3D du bâtiment.
Exigences Un ordinateur,
matérielles Une imprimante 3D béton format extrême,
Exigences Un logiciel de maquette numérique,
logicielles Un logiciel d’impression 3D
Exigences La maquette doit être modélisée d’une manière
BIM interprétable par l’imprimante 3D
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La gestion et l'entretien d'un bâtiment représentent 90 % des frais totaux pendant son cycle
de vie. Les gestionnaires immobiliers et les « Facility Managers » montrent un intérêt
croissant à utiliser le BIM. La maquette numérique sert ainsi d’outil de gestion et
d’exploitation à part entière. La mise à disposition de données pertinentes dans un référentiel
spatial permet d’améliorer la communication entre les différents intervenants de faire des
économies à la fois de temps, d’argent et d’efforts liés à leur analyse.
Mais l’intérêt économique n’est pourtant pas le seul pour l’utilisateur final, qui peut
également profiter d’applications lui offrant une assistance dans la gestion de son bâtiment.
Détaillons-les une à une.
A la fin d’un chantier, toute entreprise ayant contribué aux travaux doit remettre au maître
d’ouvrage ses DOE : Dossiers des Ouvrages Exécutés. Ce dossier doit regrouper l’intégralité
des informations sur le bâtiment et ses équipements dont le maître d’ouvrage aura besoin
pour gérer, entretenir, rénover, modifier ou démolir son ouvrage. Ces documents sont donc
essentiellement :
Les plans d’exécution dans leur dernier indice, mis à jour en fonction des éventuelles
modifications apportées sur le terrain,
Les fiches techniques des matériaux et équipements mis en place dans le bâtiment,
leurs plans de montage et de raccordement,
Les modes d’emploi de ces mêmes équipements et les consignes relatives à leur
maintenance : fréquence des entretiens, nature des contrôles périodiques, échéances
des changements de pièces.
Ces documents constituent donc une base de connaissance servant à assurer la pérennité
d’un bâtiment tout en facilitant son exploitation.
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Dans cette période de transition vers le BIM, les bâtiments livrés et en service ayant fait
l’objet d’une modélisation sous forme de maquette numérique sont extrêmement peu
nombreux.
Cette absence de DOE BIM signifie-t-elle que l’emploi d’une maquette numérique et
l’adoption d’un processus BIM seront impossibles pour les éventuels travaux d’extension,
restructuration ou réhabilitation de l’ouvrage ? Les maîtres d’ouvrage ayant tout intérêt à
opter pour l’emploi d’une maquette numérique, quelles solutions leur sont proposées dans le
cadre de bâtiments vieux de 50 ans, 100 ans, 200 ans ? La maquette ne peut-elle être bâtie
qu’avant la construction initiale d’un bâtiment ? La livraison de l’ouvrage sonne t-elle la fin
de toute possibilité d’exploitation d’une maquette numérique par le maître d’ouvrage ?
Construire sans le BIM reste possible. Pour cela un maître d’ouvrage doit tout de même être
conscient des limites actuelles dans lesquelles un projet sans maquette va l’enfermer. Cela
relève d’un choix individuel réfléchi selon les éléments d’informations en sa possession et de
ses attentes et besoins en termes d’exploitation. Tout le monde n’a pas besoin d’une
maquette numérique pour l’exploitation d’un ouvrage, mais quiconque construira sans
maquette numérique à l’avenir devra être conscient qu’il ne pourra pas bénéficier des
avantages offerts par celle-ci, à moins de modéliser à posteriori le bâtiment en 3D sur la
base des Dossiers d’Ouvrages Exécutés fournis en 2 dimensions combinés éventuellement à
des méthodes de relevé de l’existant. Cette démarche onéreuse n’aura donc pas de sens si
elle est réalisée à court terme après la livraison d’un bâtiment bâti sans maquette.
Si l’emploi d’une maquette numérique a tendance à augmenter les dépenses initiales de par
les coûts de modélisation elle a également l’intérêt de réduire les dépenses à long terme. Si
en théorie la rentabilité d’un investissement BIM peut tout à fait se quantifier dans le but de
retenir la bonne stratégie, dans la pratique les calculs nécessitent de compiler des détails
infinis entremêlés d’aléas et de fluctuations diverses. Si connaître le montant d’achat d’une
maquette numérique pour réaliser les travaux est simple, comment estimer les économies
que cette dernière permettra d’atteindre en matière de consommation énergétique ou de
coûts de travaux ultérieurs quand ces éléments dépendent de l’évolution à long terme des
tarifs des matières premières, de l’énergie, du contexte économique, de la taxation ?
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Dans le cas d’un bâtiment dépourvu de maquette numérique DOE, mais pour lequel le
maître d’ouvrage souhaite tout de même exploiter une maquette pour l’assister dans la
gestion technique de son bien, il sera nécessaire de modéliser en 3 dimensions depuis
l’existant. Quelle technique employer ?
Ces deux techniques ne permettent pas encore de dessiner directement une maquette. A ce
stade une ressaisie manuelle ou semi-automatique est nécessaire : pour modéliser le mur, il
faudra importer ce nuage de points dans le logiciel de maquette et tracer le mur en utilisant
la position des points relevés pour « s’accrocher ». Des matériels capables de modéliser
directement sont toutefois lancés en ce moment même sur le marché, mais à ce stade de
développement il reste préférable de garder la main sur cette modélisation.
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Certaines limites sont toutefois très bloquantes et font qu’une maquette obtenue par relevé
ne pourra jamais rivaliser avec une « vraie » maquette numérique ayant servi de la
conception à la construction jusqu’aux DOE. C’est notamment le cas de tous les ouvrages
invisibles : canalisations, réseaux, drains, gaines de ventilation…
Si certains de ces ouvrages pourraient être rendus temporairement visibles (retrait d’un
faux-plafond pour que le scanner 3D puisse relever le plénum par exemple) certains ne
seront jamais relevables précisément et leur présence dans la maquette sera au mieux
approximative et partielle – une maquette numérique n’est pas juste une modélisation en 3D,
elle contient également des informations sémantiques sur la typologie des matériaux et
équipements qu’il faudra également obtenir pour compléter le relevé du scat 3D – et au pire
inexistante.
Le monde de la gestion technique d’un ouvrage est méconnu de la plupart des acteurs de la
construction. Cette activité nommée « Facility Management » se définit comme une
prestation externalisée au service d’un maître d’ouvrage regroupement des services tels
que :
Maintenance technique,
Service aux occupants,
Travaux associés à l’ouvrage,
Performance énergétique,
Reporting et gestion des demandes,
Aménagement et décoration d’espaces.
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Tout comme pour les usages présentés pour la construction, je parlerai ici le plus
concrètement possible de situations réelles en citant le plus souvent des activités et métiers
ciblés afin de faciliter le travail d’imagination. Je vous invite toutefois à conserver une grande
ouverture d’esprit et à ne pas hésiter à vous poser les questions suivantes :
En quoi cet usage ressemble-t-il à une de mes activités ?
La combinaison de cet usage avec un autre ne pourrait-elle pas répondre à un de mes
besoins ?
Le BIM et la maquette numérique ne sont que des outils, pas une fin en soi. Achèteriez-vous
une scie circulaire pour le plaisir d’en posséder une ou par ce que cet outil pourrait vous
aider à obtenir le résultat attendu dans votre bricolage ? Il en va de même avec le BIM : vous
seul êtes capable de définir vos besoins et de trouver comment utiliser les outils permettant
d’y parvenir. Ce « catalogue d’exemples » nourrira votre inspiration.
J’évaluerai leur niveau de réalisme actuel de chaque usage selon l’échelle déjà employée
dans le chapitre sur la construction.
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Un maître d’ouvrage est propriétaire de plusieurs petits immeubles de bureaux qu’il loue à
des entreprises. Il perçoit mensuellement un loyer payé par les entreprises occupant les
locaux, annexé d’une provision pour les charges d’entretien et de maintenance des
équipements communs :
Nettoyage des halls et circulations communes,
Entretien des ascenseurs,
Nettoyage des parkings,
Entretien des climatiseurs, chauffages, installations électriques, ventilation…
Le maître d’ouvrage n’a pas investi dans tous ses bâtiments en une seule fois. Il a bâti son
patrimoine au fil des années. Il a jusque-là organisé les entretiens de manière ponctuelle
grâce à des prestataires différents pour chacun des bâtiments, mais aujourd’hui, dans un but
de rationalisation de ses dépenses, le maître d’ouvrage souhaite désigner un prestataire
unique pour le nettoyage de ses bâtiments et pour l’ensemble des prestations d’entretien. En
signant un marché englobant l’ensemble des surfaces, le maître d’ouvrage sait qu’il sera en
meilleure position pour négocier les tarifs : un gros contrat est toujours plus attractif et la
tarification devient naturellement dégressive.
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Obtenir ces quantités peut très bien se faire sans maquette numérique : un télémètre, une
calculette, un papier et un stylo… et au moins deux jours consacrés à ces relevés.
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Un chef d’entreprise du secteur industriel a fait construire son nouveau bâtiment à l’aide
d’une maquette numérique dans le cadre d’un processus BIM. Chaque intervenant de la
construction avait pour obligation contractuelle de remettre une maquette numérique DOE à
la fin des travaux, ce qui a été fait. Ce chef d’entreprise est donc en possession d’un avatar
réaliste de son ouvrage depuis qu’il en détient les clés.
Sans maquette, la seule planification de cette maintenance, sans même parler des travaux,
est une tâche extrêmement fastidieuse, mais avec une maquette numérique, ce chef
d’entreprise a pu modéliser et sémantiser chacun de ses équipements dans la maquette
numérique.
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Dès lors l’exploitation du BIM dans le cadre d’une maintenance permet de gérer
efficacement les cycles d’entretien :
Planification des dates d’intervention de chaque prestataire,
Anticipation des périodes de neutralisation des machines et adaptation de la
production,
Estimation anticipée des coûts périodiques,
Alertes automatisées avant chaque entretien planifié, voire contact automatisé du
prestataire sous contrat de maintenance en cas d’entretien prévu ou de panne
détectée,
Le BIM et sa maquette numérique sont donc des outils formidables d’aide à la gestion
technique de bâtiment au service des maîtres d’ouvrage.
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Selon le type de bâtiment à construire, la sécurité doit parfois faire partie intégrante du
processus de conception dès les phases les plus précoces (conception d’un centre
pénitencier, d’un entrepôt de produits sensibles, d’un établissement bancaire, d’une boutique
de luxe…).
La maquette apporte des solutions d’une valeur inestimable dans ce cadre, que nous
pouvons décomposer temporellement :
1. Aide à la conception de système de sécurité en phase de projet,
2. Aide au maintien de la sécurité dans l’ouvrage fini et en service.
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Appliquée au domaine de la sécurité, cette capacité permet de choisir les positions les plus
appropriées pour chacun des systèmes de surveillance : caméras, détecteurs de mouvement,
microphones, lasers…
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Une fois que le bâtiment est livré et en service, la problématique de sécurité devient toute
autre : ici il n’est plus question de
concevoir des méthodes de
surveillance et d’alerte, mais bien de
veiller à ce que leur utilisation soit
efficace et conforme aux espoirs
fondés sur les systèmes et la
configuration retenue lors de la
conception, en gardant bien en tête
que toute défaillance humaine ou
matérielle du système pourra avoir
des conséquences gravissimes pour
la sécurité des usagers de l’ouvrage.
La défaillance humaine est quant à elle bien plus compliquer à résoudre : comment se
prémunir d’une baisse d’attention d’un vigile ? Comment s’assurer qu’une activité suspecte
sera bien détectée humainement dans une multitude d’écrans de surveillance ?
Ainsi les chances de remarquer l’individu venu plusieurs fois de poster fixement dans un
bâtiment et regarder autour de lui, puis revenu finalement plusieurs jours après, habillé
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La problématique des attentats faisant désormais de plus en plus partie de notre quotidien,
il ne fait aucun doute que cet usage trouvera des applications rapides et concrètes,
notamment pour une surveillance à grande échelle en lien avec une maquette numérique
urbaine.
Exigences Un ordinateur
matérielles
Exigences Un logiciel capable de détecter les
logicielles mouvements, la position dans une maquette, de
reconnaître son visage et de conserver
l’historique des détections.
Exigences Une maquette numérique correspondant à la
BIM zone de surveillance souhaitée.
La salle est pluridisciplinaire, elle permet d’accueillir des types d’événements très variés
grâce notamment à la possibilité qu’ont les fauteuils d’être déplacés librement. Une question
se pose toutefois : comment s’assurer que tous les usagers auront une bonne visibilité ?
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Si ce type d’usage reste impressionnant, il n’est pas sans poser de questions éthiques :
Qui analyse et stocke ces données ?
Quels usages en sont faits ?
Comment accéder à ces données ?
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Cet usage peut très largement être envisagé pour tout autre type de personnalisation de
services. Plantons un décor encore fictif à l’heure où j’écris ces lignes, mais pour combien de
temps ?
Le centre commercial peut exploiter le service de Big Data de Google pour acheter les
données personnelles associées à chaque smartphone détecté lorsque celui-ci pénètre dans
le centre. Lorsque l’usager approche d’un point de vente proche de ses centres d’intérêts,
une alerte est émise sur son téléphone. Les usages marketings sont alors immenses :
Envoi d’une réduction pour l’anniversaire,
Notification de type : « votre cousin a acheté ce produit hier, faites comme lui ! »,
Paiement avec le smartphone, qui en retour envoie à Google l’information sur l’achat,
permettant d’affiner un peu plus la connaissance de l’usager et d’entretenir le cycle.
Si cet usage semble peu en lien avec la maquette numérique, ne vous y méprenez-pas : le
positionnement dans un avatar virtuel d’un espace nécessite forcément l’utilisation d’un
modèle 3D sémantisé, c’est-à-dire une maquette BIM.
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Gestion de patrimoine
La notion de gestion de patrimoine regroupe les problématiques auxquelles sont confrontés
les maîtres d’ouvrage au travers de leur activité d’exploitant et de « fournisseur de service
mobilier » à des usagers, qu’ils soient locataires ou (co)propriétaires. Il s’agit donc par
exemple des préoccupations d’une société immobilière ayant un parc de plusieurs bâtiments
de bureaux mis en location à des entreprises, ou encore d’un bailleur social disposant d’un
parc de logements en location (cet exemple n’est pas choisi au hasard, l’OPAC se met
justement au BIM.)
Les besoins liés à ces activités sont très divers, mais pour bon nombre d’entre eux,
l’utilisation d’une maquette numérique sémantisée ouvre la voie d’une gestion assistée.
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Un bailleur est avant tout une société qui au même titre que toutes les autres doit
rationaliser ses dépenses, ce qui passe par une nécessaire vigilance sur des points comme :
Ne pas engager des travaux sur des parties d’ouvrages récemment rénovées,
Etablir des quantitatifs fiables et précis sur les travaux à engager,
Prioriser les interventions sur les ouvrages et équipements les plus anciens,
Anticiper les dépenses à court terme pour vérifier leur adéquation avec le budget
disponible,
Être capable d’avoir une vision à moyen et long terme de l’état de santé actuel et à
venir des bâtiments,
Une maquette numérique, en tant qu’avatar d’un ouvrage, permet d’avoir un modèle
informatique réaliste et actuel de l’ensemble du parc immobilier et chacun des ouvrages et
équipements qui le composent. L’informatisation de l’analyse de ces données permet de
dépasser les limites du cerveau humain conduisant inévitablement à une approximation de
certains résultats. Le bailleur peut alors lancer des séquences d’analyse et obtenir des
informations de gestion telles que connaître l’ancienneté de chaque fenêtre de chaque
logement de chaque bâtiment, sa durée de vie estimée et par conséquent la date de
remplacement conseillée et l’échéancier financier qui en découle. Appliquées à toute la
diversité des ouvrages et équipements composant un immeuble, ces analyses compilées
offrent une vision claire précise et fiable au gestionnaire.
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Cette analyse sous forme d’opérations booléennes (dont le résultat est binaire : Oui ou Non)
constitue l’essence même de tout programme informatique et à ce titre l’ordinateur reste
donc l’outil le plus performant pour effectuer ce travail.
Détenir une maquette numérique dont chaque objet est sémantisé et contient les
informations exploitées ici (date de construction, typologie d’un logement, chemin d’accès,
pente, présence d’un ascenseur…) est un donc préalable indispensable pour automatiser ces
analyses et ainsi réduire le temps de travail associé, les risques d’erreur et donc les coûts.
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On aborde une thématique qui trouvera des applications de plus en plus présentes dans
notre quotidien : la domotique. Commençons par une définition :
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Dans le domaine de la domotique et du confort d’utilisation d’un ouvrage amélioré par une
intelligence artificielle, les 2 limites sont l’imagination et les données sémantiques dont
dispose le système pour prendre des décisions. Plus un algorithme aura des variables à
tester, plus précise sera la décision finale.
Exigences Un système domotique intégré
matérielles
Exigences Un moteur d’analyse capable d’exploiter les
logicielles données sémantiques d’une maquette
numérique de bâtiment et leurs caractéristiques
dimensionnelles
Exigences Une maquette numérique sémantisée du
BIM bâtiment et de chaque pièce le composant et
dont les informations entrent en adéquation
avec l’usage projeté.
Justifier les dépenses, prioriser certains axes de développement, veiller à ne pas dépasser
un budget est le lot quotidien des élus locaux qui ont la lourde charge de devoir rendre des
comptes sur l’utilisation faite de l’argent public ponctionné aux citoyens au travers de leur
imposition.
La maquette numérique urbaine permet déjà de mieux communiquer avec les populations
sur les projets à venir, mais en tant qu’outil d’aide à la gestion patrimoniale, elle permet
également une meilleure analyse des coûts de fonctionnement dans le but de réduire leur
montant.
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Mais pourquoi a-t-on autant de mal à accepter cet état de fait ? Nous qui nous étions bien
tranquilles dans des cases bien rangées et des processus établis depuis tant d’années,
pourquoi venir maintenant nous parler et nous imposer le BIM aussi rapidement ? Quelle
mouche a donc piqué les gouvernements qui décident de rendre obligatoire l’emploi du BIM ?
Il y a seulement quelques années, mois, voire semaines pour certains d’entre nous, nous ne
connaissions même pas cette notion et voilà que maintenant tout s’accélère ! Si bien que
nous avons chacun l’impression d’avoir raté un épisode : avons-nous vécu dans une grotte
pendant toutes ces années où le BIM a commencé à faire parler de lui ? A priori non. A l’ère
du numérique, de l’instantané, de la connexion permanente et ininterrompue, nos vies suivent
une allure folle et effrénée. Et force est de constater que les évolutions technologiques aussi.
Même dans un secteur ancestral tel que la construction.
Tous les métiers évoluent au cours des siècles. Certaines pratiques s’adaptent, d’autres
disparaissent et des fonctions nouvelles sont créées au gré des évolutions techniques et
technologiques. Faut-il regretter le passé ? Craindre l’avenir ? Faut-il foncer tête baissée
quitte à prendre des risques ? Ces questions ne trouveront de réponse que dans nos
consciences individuelles, éveillées (ou non) par notre curiosité et notre capacité à accueillir
le changement.
Personne ne pourra vous forcer à croire en le BIM, mais une chose est certaine :
Que vous décidiez ou non d’accepter le BIM relève d’un choix personnel, mais soyez
conscient que le décor va changer autour de vous.
Vous n’avez pas fini d’entendre parler du BIM, vous n’en êtes même qu’au tout début
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