Vous êtes sur la page 1sur 25

Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Les pieds sur Terre.


I
S e r i o n s - n o u s s a n s c e M o n d e q u i n e c e s s e d‘ e x i s t e r ?

Les pieds sur Terre ! 1

1 Les pieds sur Terre ?


Titres
I Serions-nous sans ce Monde qui ne cesse d’exister ?
II Serions-nous sans obligation ?
III Serais-je sans rimes ni raison ?
IV Serais-je sans ma mère ?
V Serais-je sans les autres ?
Index. Glossaire. Annexes.

Un astérisque * renvoie à l’Index, deux au Glossaire, trois à la Bibliographie, quatre aux Annexes
Une boussole pour le temps présent.
1 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Serions-nous sans ce Monde qui ne cesse d‘exister ?

Sommaire.

Premier chapitre.
PMA pour tous ?

Annoncer la couleur.
1 Procréation médicalement assistée pour toutes ? A quoi avons-nous à faire ?
2 Décréter agit-il sur la nature ?
Tout puissant ?
( Sauvons notre planète de nous-même ! )
3 Qu’est l’homme ?
Un animal, qui parle et doit l’assumer.
Dans quel monde chacun se croit-il ?
Entre Ciel et Terre.
Entre corps et Langue.
4 De quoi vivons nous, tous ?
D’un Monde qui ne cesse d’exister à son origine et à son inconsistance.
Pas sans : le un, la symétrie ; le trou, l’équilibre ; la Limite ; la Langue ; une visée ; la Rencontre.
Pas sans la troisième dimension.
5 Nous avons pris l’habitude.
6 Que faire ?
Parions !
Sans condition ?
Dessin de Xavier GORCE : à quoi bon le Monde ?

Deuxième chapitre.
Assujetti ! Vous avez-dit, assujetti ?

Faire foi ?
Il aura fallu.
Pour pouvoir dire « comment commencer ? » Il aura d’abord fallu une cause : Le Monde
Corps constitué.
Fiction ( à accréditer. )
( Corps à ) Eprouvé. ( Paroles ) A prouver.
Pas l’un sans l’autre !
Le Monde va de soi. L’homme va de l’autre !
Toute puissance ?
L’autre ?
A soumettre ou à éliminer ?
Naturellement !
Le trou !
Ne roulerions-nous pas à tombeau ouvert ?
Troisième chapitre.
Errare humanum est persevere diabolicum.

L’enjeu ? La Limite !
Possible sur fond d’impossible.
A condition de la Création,
La Providence !
Mais, qu’en faire ?
Continuerons-nous à nous voiler la face ?
Covid-19, un franchissement ! Une simple négligence ? De quelques-uns ?
Les scrupules de quelques-uns !
La règle du jeu.
Un équivalent psychotique.
Pourquoi ne participerions-nous pas à la Limite, qui constitue le trou ?
Consentirons-nous à cet acte de foi : user de raison, fraternellement ?
Post scriptum.

Une boussole pour le temps présent.


2 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Serions-nous sans ce Monde qui ne cesse d‘exister ?

Premier chapitre.
P M A pour tous ?

Annoncer la couleur.

`
La P M A pour toutes, 2 loi dite de bioéthique : a été adoptée le 15 octobre 2019 par l’Assemblée nationale
française ! Le 4 février 2020, elle l’a été par le Sénat. !
L’ouverture de l’Assistance Médicale à la Procréation, à toutes les femmes 3 avait été proposée en 2017 par le
Comité Consultatif, National d’Ethique * et admise « avec avis restrictif », du fait de : la privation de père 4, par
l’Académie de médecine. Il semble difficile de ne pas voir que l’enchaînement qui a permis ce vote de la procréa-
tion médicalement assistée pour toutes, est un révélateur de ce qui trame actuellement, la société. Sans qu’aucune aca-
démie, pas même celle de médecine, n’y voit vraiment à redire, l’opinion public, un ministre de la santé, le Comité
consultatif national d’éthique, ont tous cru bon de pouvoir décréter la Nature * : désuète !

1
Procréation médicalement assistée pour toutes ! A quoi avons-nous à faire ?

Si Dieu * est mort, comme nous croyons devoir nous le répéter depuis deux siècles, si la Nature, * à présent,
est : du passée, nous nous précipitons dans une ère post-spinozienne.
Sur quoi voulons-nous faire main basse ? L’homme * ? Un Monde * sans Dieu * ni Nature * ? N’est-ce pas
alors, un véritable saut dans le vide 5 ?
Avant de nous jeter dans la gueule du Diable, tachons à comprendre ce à quoi nous avons à faire, avec quel
conséquent et quelles conséquences ? Ce vote ouvre-t-il à la seule assistance médicale pour toutes 6, ou, par
simple extension 7 : à la procréation médicalement assistée pour tous, par exemple ?

2 La loi dite : « P M A pour toutes », adoptée le 15 octobre 2019, énonce «  l’ Assistance Médicale à la Procréation est destinée à
répondre à un projet parental. Tout couple formé d’un homme * et d’une femme *, ou de deux femmes ou toute femme non mariée, ont
accès à l’A M P ». A M P * : assistance médicale à la procréation. P M A * : procréation médicalement assistée.

3 Le C C N E ( Comité consultatif national d’éthique ) s’était prononcé en juin 2017 sur le fait que la technique de la fécondation de
l’ AMP, n’étant pas dommageable pour la femme, elle ne peut donc leur être interdite. Emission Répliques France culture 26 10 2019.

4Privé de dessert ! Ne s’agit-il pas ?


1° de la dénégation de la reproduction sexuée normale au sein du Monde depuis quelques milliards d’années ?
2° du déni de la parole, ce qui fait l’homme et ce dont le père est porteur ( du fait de ne pas être la mère qui porte le corps ) ?
3° de rendre impossible d’engendrer comme hommes, en assumant la venue de l’enfant à deux : père et mère ?

5 Un équivalent du syndrome de COTARD * : chute, vide, sans fin ? En l’occurrence il s’agirait de s’affranchir de toute Limite ! Impossi-
ble. La Limite est constitutive du Monde. Nous allons en parler. Nous visons donc à nous écraser contre la Limite.

6 Ce vote détourne la proposition initiale : l’A M P *, assistance médicale à la procréation, proposée à des femmes en difficulté « nor-
male ». Ce vote fait à présent, obligation au médecin de s’exécuter. L’assistance devient P M A * : Procréation, à la « demande » de
l’usager *

7 Extension de la logique de l’illusion ** par excellence, celle qui nous poursuivons depuis la nuit des temps : un jour nous nous af-
franchirons de toute condition. Impossible **, bien sûr ! Mais à présent, « la technique pouvant tout », comme cette PMA, la porte est
ouverte à la possibilité d’imposer au Monde nos conditions **
Une boussole pour le temps présent.
3 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Nous engager à comprendre ce à quoi nous avons à faire, requiert de repartir de très loin
A présent où le droit : droit créance * certes, voudrait primer sur le fait, sur quoi compter ? Le fait 8, bien
sûr ! Puisque, pour parler de droit, encore faut-il parler 9 : un fait avant le droit ! Comptons sur les faits ** !
Premier faits. Pour en arriver à ce vote, il aura fallu que nombre d’entre nous y soient pour quelque chose, en
pensée, en parole, par action et par omission.
Deuxième fait. Situons le début de l’histoire **, au début de l’Univers *, au début de on existence telle que
nous pouvons l’estimer. Cette référence-là peut nous sortir de nos habitudes de nous prendre comme : La réfé-
rence. Pour l’enfant le Monde débute avec : lui. Avant ? Rien ! Après lui : le déluge ou presque ! Cosmologie, phy-
sique, biologie, physiologie, langage, histoire : ces approches de ce qui constitue le Réel, * le Monde, me sont de-
venus des appuis suffisants pour aborder le Monde et y situer notre vie.
Troisième fait. D’une part, l’immense durée de l’existence * du Monde, le long déroulement de l’histoire
des hommes, mon histoire brève, mais riche de la fréquentation intime de plusieurs centaines de nos contem-
porains, de leur histoire, du fait de mon exercice de psychothérapeute durant quarante ans, amène à quatre ques-
tions entre lesquelles tout homme apparaît, quelque peu écartelé :
- dans quel Monde se croit-il ?
- qu’est-ce qui fait foi * ?
- dans quel Monde vit-il ?
- à quelle Limite a-t-il à faire ?
D’autre part, si nous ne refusons pas notre expérience millénaire, nous pouvons partir de ce qui suit. Le
Monde existe ! Il est nécessairement notre cause. Le langage rend possible d’en tenter, laborieusement, une
découverte, vraisemblable **. Ce langage nous permet tout autant, de nous voiler la face **.

Alors, chacun peut, avec son expérience de la vie et sa boussole 10, tâcher à élucider ce fait-ci : comment
nous en sommes arrivés à ce vote de la PMA pour toutes et que pourraient en être les suites ? Ensemble, nous ne
chercherons rien de nouveau sous le soleil, mais seulement interroger suffisamment rigoureusement les faits aux-
quels nous participons, volontairement ou non. Immanquablement des réponses pourront apparaître. Souvent
latentes, les réponses restent insues, du seul fait de notre immense passion pour l’ignorance de ce que nous fai-
sons 11 nous-mêmes ; si souvent acharnés à nous voiler la face !

8 Il y a fait avant tout langage, n’en déplaise à LACAN ! Le Monde : avant tout.

9 A quoi reconnait-on un homme ? Il vit, non sans parler. Mais si parler est indispensable, sa portée est irrémédiablement limitée à des
fictions **, qui est au mieux, tout ce que nous pouvons élaborer. Nous allons en prendre la mesure, au cours des pages qui viennent..

10 La boussole dont chacun dispose. Le Réel en promeut le mouvement. Raisonner, non sans la grammaire *, en est l’aiguille, dans le
champs des possibles que permet l’histoire de chacun. Le Nord géographique, et l’histoire du Monde et des hommes, en permet son
inscription langagière à l’échelle de la Terre et des peuples, dans ce Monde dont le motif est d’échapper * ; nous allons en parler.

11 Souvent aussi, nous ne voulons les voir que comme des «  lapalissades » **
Une boussole pour le temps présent.
4 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

2
Décréter agit-il sur la nature ?

L’actuelle surgissement de la Peste 12, sous forme de cette pandémie du Covid-19 13 et les dérèglements clima-
tiques, ne sont-il pas notre dernière chance d’éviter l’extinction * prématurée de l’espèce humaine et dont nous
sommes la cause immédiate ? Ne sont-ils pas, si je ne m’abuse, l’occasion d’éviter notre suicide, en somme ?

Avec la PMA pour toutes, nous voudrions décréter la Nature hors jeu. Or constat récent, Peste et Climat, ne
sont pas hors jeu ! Au contraire, ils nous ramènent à la réalité, nous obligeant à agir, vite et bien !
Ce virus est un fait de nature ! Les dérèglements climatiques, de dimension planétaire, sont faits de nature 14.
Leurs causes ne sont pas fait de nature. Nous ne pouvons plus l’ignorer 15 ! Notre imprudence a permis le fran-
chissement de la barrière d’espèce **. Nos émissions de dioxyde de carbone abusifs ont enclenché les déséqui-
libres énergétiques 16 de la Planète et perturber le climat.
Face à a peste, il nous faut nous imposer à nous-mêmes des barrières sanitaires. Face à la détérioration clima-
tique, il nous faut nous imposer de réduire nos émissions de ce dioxyde de carbone qui en deux siècle et demi
seulement, ont aboutit au déséquilibre énergétique * de la Planète en tant que système en équilibre entre l’énergie
qu‘il reçoit du soleil et l’énergie qui peut se dissiper dans l’atmosphère. Ce déséquilibre prend à présent, la forme
du réchauffement de la serre qu’est la planète, ce qui cause le déséquilibre du climat. Si, non sans l’apport énergé-
tique * du soleil, le dioxyde de carbone provenant du magma via les éruptions volcaniques, peut être à l’origine
de la vie sur Terre et ce depuis trois à cinq milliards d’années, depuis deux cent cinquante ans, notre excès
d’émissions de ce même gaz, devient un poison violant : orientant le Monde vers l’autre extrémité de la vie, son
extinction.
Extinction, dans une ou deux décennies peut-être 17 ! « La faute à qui ? » La nôtre ! Nous sommes cause du
surplus d’émissions de ce dioxyde, déréglant les équilibres 18 naturels. Le déséquilibre énergétique * globale de la
Planète, déstabilisant notamment les températures et leurs écarts, donc le climat, déréglant ainsi les grands bras-
sages, marins et aériens. Le déséquilibre énergétique dérègle ainsi la biocénose ** : conditions fondamentales
des interactions physiques et physiologiques vitales, entre animaux, végétaux et leurs milieux. Ainsi sont rompu
les équilibres et les cycles ! Alors : direction de l’impossibilité de toute vie sur Terre !

Tout puissant ?

Le
12 décembre 2015, en séance plénière de clôture de la Cop 21, son président a fermement formulé ceci 19 :
Ensemble, citoyens du monde, nous allons œuvrer pour sauver notre planète, de nous-même !

12 Peste qui en soi, n’est pas nouvelle. La peste noire Cours au Collège de France en 2020 et 2021 de Patrick BOUCHERON

13 SARS-CoV-2 * dit : Covid-19

14Bien avant les récentes connaissances sur le Monde, que nous allons aborder, Lucrèce au premier siècle de notre ère dan : De natu-
ra rerum ** remarque que la Natura naturans : se déterminant elle-même, nous détermine, nous les hommes. Natura naturans qu’à la
suite d’ARISTOTE *, puis d’AVERROES, reprend SPINOZA * 1670 ans après : Natura sive Deus, la Nature si ce n’est Dieu.

15Rapports du GIEC * Et voir les films : Une planète parfaite. puissante et fragile… de Nick SHOOLINGIN-JORDAN : Du soleil au
volcan ; Une aventure ; L’emprunte des hommes ; Du ciel aux océans ; etc. Une Terre, la nôtre … Et voir autour de l’OSUG de Greno-
ble, l’établissement progressif d’une mémoire d’indicateurs climatiques à partir de carottages et études des glaces profondes.

16 La Planète comme système en équilibre énergétique ( ses déséquilibres pouvant se dissiper, comme à présent, en énergie joule * ),

17 Le danger est là, à partir de 2030. Voir titre V.

18 Ci-après : De quoi vivons-nous tous ?

19Together, citizen of the World, we will work to save our planet from ourselves ! a dit Laurent FABIUS, le président. Propos cité dans
un film de la B B C a perfect planet : Une planète parfaite. L’emprunte des hommes, à H 00 44 : 02
Une boussole pour le temps présent.
5 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Sauvons notre planète de nous-même : déjà un grand pas dans la bonne direction ! Mais deux acceptions.
Ou, le Monde est à l’homme ou l’homme est au Monde. Si le Monde est à l’homme : là, notre toute puissance 20
est maître du jeu. Soyons plus gentils, sauvegardons notre monde de nos méfaits passés, concoctons-lui un
meilleur futur. Si l’homme est au Monde : fait partie du Monde, toutes nos actions ne peuvent que passer par la
Limite et autres conditions du Monde. Et c’est une autre paire de manches ! Voilà l’enjeu !

Depuis vraisemblablement 100 000 générations au moins, les hommes ont vécu au diapason de la croissance
! Pour ces prédateurs qui se sont avérés immensément voraces en toutes circonstances, malgré le langage, la rai-
son doit donc de toutes urgence, les conduire à la décroissance, pour ralentir et arrêter la course à l’abîme.
Tournons donc le dos à nombre d’habitudes, mauvaises au vu des conséquences devenues évidentes. Pour ces
prédateur vorace, un décret changera-t-il l’économie psychique qui leur a été apprise depuis des générations et
des générations ?
Le seul moyen suffisamment puissant, face à cet immense défi, est-il de décréter ? mais d’agir ensemble de
façon très, très convaincue. Les pieds sur Terre est une proposition à tout homme pour cheminer pas à pas et se
convaincre qu’il peut sauver la planète de quelques-unes de ses propres habitudes néfastes 21, à condition d’y tra-
vailler sans réserve. Il s’agit d’une proposition pour exercer une vraie démocratie : non pas directe, mais active,
accompagnée d’institutions quotidiennement plus efficaces du fait de l’intime conviction et de l’action de chacun,
en direction de la décroissance de son propre impact sur Terre, là où il est, là où il en est.

Ma fréquentation de l’homme au Monde, * m’ont convaincu de l’importance pour chacun, de ce qui suit.
Comprendre.
Notre main nous permet de prendre et le langage, de prendre en main, de comprendre : de faire Un. Ce mou-
vement du prédateur est en harmonie avec le mouvement général du Monde : consister pour tendre vers le un :
exister. Mais pour autant, le Tout * n’existe pas, même sous forme d’une toute puissance. Toute puissance, à
jamais rêvée 22 ! Le Monde, lui-même, est limité. Prétendre arriver à la toute puissance, cause l’actuelle course à
l’abîme de l’humanité. Certes, la cause première est le fonctionnement, ce qui fait exister le Monde. Mais notre
acharnement à viser la tout puissance, en est la cause seconde. Et cette visée nous amène à la confrontation sys-
tématique, au lieu de la pratique du bord 23, à la discussion au lieu de la dispute, convaincante et constructive.
Tâchons fermement à déployer la sagesse dont nous pouvons être capables !
Admettre.
Serions sans un autre, et qui par définition nous échappe ? Cet autre qui fait notre drame, mais aussi le
Monde et son fonctionnement, ce qui situe les autres, pour quoi pas en fraternité, comme il est inscrit au frontis-
pice de notre république ? Habituellement si peu en usage et pourtant indispensable pour vivre la démocratie.
Du fait du Covid-19, nous venons d’en expérimenter une certaine efficacité : ensemble, prenons soin les uns des autres !
Admettre est indispensable, ce qui permet d’exercer le plus librement possible, le plus savamment possible,
ses choix : accepter ou non, accueillir ou non, puis conférer une suite. La pelote basque procure de belles occa-
sions d’exercer en gestes, la décision : admettre, choisir, renvoyer.
Transmettre.

20 Là, notre toute puissance ** est maître du jeu. Mais cette Toute puissance relève de l’illusion** dont nous avons déjà parlée, qui nous
fait croire qu’un jour, nous nous affranchirons de toute condition. Cet impossible** est l’héritages des tous premiers temps de notre en-
fance, quand notre mère veillait à ce que nous ne manquions de rien ! Nous en reparlerons, bien sûr.

21 Voir ci-après : Nos habitudes.

22 Le fait d’être tenté par la toute puissance, même à bas bruit, n’est pas bonne conseillère, nous le savons. La toute puissance des
autres nous fascine, mais nous paralysie comme proie. Quant-à la nôtre, il s’agit de la rémanence de l’infantile, rêvée, mais inefficace
face au Réel. Mais, à y regarder d’un peu près, elle motive, à bas bruit, tous les êtres humains, sans exception. Nous allons y revenir
dans la suite. Être adulte passe par le fait d’admettre de renoncer à ce rêve, qui sachons-le, reste actif dans l’inconscient de chacun

23Plutôt que l’explosion, usons de l’écoulement de l’air sur la voile ou la pale. Plutôt que le coup de poing ou la discussion-percussion,
usons de la dispute ( disputatio * ). Plutôt que ralentir la neuro-transmission, usons de la parole auprès de la psychose.
Une boussole pour le temps présent.
6 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Entre génération, sont à transmettre, des recettes lentement muries, équilibrés, réussies, d’usage du Monde. Il
s’agissait de faire que Icare, admette d’écouter 24 DEDALE * son père. Mais, comme tout jeune, béotien tout feu
tout flamme, il a cru que l’abord du Monde ** lui était : immédiat, vrai et à son initiative. 25 Dédale l’expérimenté
savait que la passion de chacun passe avant tout ! Par exemple : raison d’être du labyrinthe *. Il sait aussi que
chacun passe par des conditions * que de nos jours nous nommons : la physique dont la chute des corps, la bio-
physiologie, le langage. Il sait aussi qu’au mieux, la vraisemblance 26du Monde nous est accessible. Donc,
convaincre quelqu’un reste incertain, ce dont est souvent entaché le rôle de tout parent.

3
Qu’est l’homme ?

Quelques legs récents.


Nous ne pouvons pas aborder le Monde, la Nature, nous-même * sans le langage, par exemple aux titres de :
la physique, la biologie, la physiologie, la vie, les hommes ; voire l’histoire et les religions. Ainsi PASTEUR a-t-il
pu se convaincre du fait que rien n’est sans cause ** et en a tenté en 1880, une monstration sensible à chacun, à
l’échelle microscopique. L’histoire nous enseigne qu’il n’était pas sans prédécesseurs à se situer hors des mytholo-
gies religieuses et à se fonder sur la rigueur des observations et la consistance des raisonnements. Depuis les ba-
byloniens et les grecs, COPERNIC, puis DESCARTES, NEWTON et SPINOZA et plus récemment, LA-
MARK et DARWIN *, n’ont pas fait autrement.
Le corps de tout homme **, Réel 27 dû au Monde **, ne se manifeste pas sans la Langue **, a constaté
FREUD, * qui en 1900, en a conçu le langage comme un incessant accompagnement intime du corps de tout
homme. Il a également observé sur le vif, que corps et Langue ne se confondaient jamais 28. La Langue passe par
l’homme sans l’affecter : physiquement, physiologiquement, émotionnellement. En bref : il est impossible que
parler agisse directement 29 sur le corps*. Ce dispositif fait l’homme. Ce fonctionnement bien que : réel, à
l’œuvre et su, n’apparaît admis que de façon ambigüe, souvent dénié et même nié.
Ce Réel qui n’est pas sans sa part physique, ni biologique et ni sans le langage, ne peut être sans la Limite **
constitutive du Monde. La limite 30 séparant et conjoignant à la fois, les uns avec les autres, tous les consti-
tuants du Monde. Elle sépare et conjoint donc, le corps biologique et la Langue comme corps. Sans Limite, aucun
des ensembles et sous-ensembles, immensément petits et grands, qui constituent le Monde, ne peut exister et
effectuer * son fonctionnement propre. Ainsi en est-il du corps de l’homme, d’une part et du corps de la lan-
gage, d’autre part !
FREUD, après ses premiers constats, a passé sa vie à observer sur le vif, cliniquement, comment le fait que
l’homme parle, trame sa vie consciente et inconsciente. FREUD a ainsi peu à peu, inventé une théorie pour ex-
pliquer comment les comportements, voire la santé de tout homme, peuvent pour une bonne part, être organisés

24 Pour quitter la Crête, l’ingénieux DEDALE * propose à on files, Icare, des ailes sûres, à condition : de ne pas toiser le soleil …

25 Wysiwyg * acronyme d’une convention rendant possible les échanges sur Internet « What you see is what you get »

26 A laquelle nous a introduit PLATON avec sa Caverne.

27 Le Monde, implique le mot : Réel : R. Parler implique la Langue : L

28 La Limite ** disjoint et conjoint à la fois, selon la topologie du fors intérieur **, à l’œuvre, au sein même de la symétrie **.

29 Parler ** n’agit directement : ni sur le Réel, ni sur le corps propre, ni sur les autres

30 Corps animal et Langue ne se confondent jamais *. Cette configuration dynamique *, fait l’homme.
Une boussole pour le temps présent.
7 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

langagièrement. De son premier à son dernier souffle, parler est la condition de la capacité de chacun, à penser :
la condition du cogito * cartésien. Mais ce cogito a comme conditions : le souffle 31, la vie, le Monde.
Bref, tout corps d’homme est, non sans le Langage, en partage entre tous les hommes. Le langage * manifeste
donc la Limite de tout homme face au Monde et aux autres, puisque nous pouvons faire l’hypothèse que parler
vient du fait qu’il est impossible à chacun d’agir directement sur le Réel du Monde et sur les autres. Agir indirec-
tement, chacun ne le peut qu’au moyen de sa main ; mais bien au delà de la main, l’homme le peut au moyen du
langage et des outils et autres moyens, que le langage lui permet d’imaginer, fabriquer et déployer.
Parler * manifeste donc l’homme au Monde *, ce que FREUD nomme le Roc de la Castration 32 : la Limite de
tout homme, alors face au Monde et aux autres, et à la part de Réel de son propres corps, qui lui échappe. L’ad-
mettre fonde la possibilité d’admettre un autre, donc de s’adapter, mieux que l’animal. Mais l’assumer fonde la
possibilité de rencontre réellement l’autre **, donc de se reproduire, non sans la sexualité humaine : la relation
sexuelle * qui n’est pas un rapport * à l’autre, pour la seule reproduction, mais une relation langagière complexe,
avec l’autre, ce qui aussi, fait l’homme. L’homme au Monde parle face à la Nature et aux autres. Il n’est pas un ani-
mal qui simplement parle, mais doit l’assumer * : être présent dans l’écart 33 entre corps et langue. Et de ce fait,
il est admis que chacun se présente aux autres, comme une personne 34 : masqué *.
De DEMOCRITE 35 et son atome il y a 2500 ans, à BOHR * et son atome il y a un peu plus de 100 ans, en
passant par NEWTON 36, aucun savant n’a eu d’autre champs d’observations, ni d’autres appuis que la nature.
Elle ne parle pas. Mais nous, parlons ! Se fondant sur le Monde où ils vivaient et tel qu’il leur apparaissait, à l’œil
nu ou à travers leurs lunettes, microscopes optiques, puis électroniques et autres appareils conceptuels, chacun,
de DEMOCRITE à DARWIN, en passant par NEWTON, s’est mis à décrire * le Monde, à raisonner et à ten-
ter de comprendre la nature, et à tenter aussi, de dire ce qu’il faisait ainsi, dans le Monde.

Pour nous, au cours des deux derniers siècles, la représentation du Monde et celle du fonctionnement de tout
homme, dont l’abord traditionnel n’est pas sans le langage, sont devenus largement accessibles 37. L’enseigne-
ment et les recherches qui ne cessent d’être publiées. Les connaissances de la physique, de la biologie et de l’Evo-
lution 38 *, nous permettent de mettre en relation et en perspective, le fonctionnement du Monde et de l’homme
au Monde.
A présent, y a-t-il d’autres repères véritables du fonctionnement humain, que somato-psychiques*, appuyés
depuis 1900, sur ce qu’a pu avancer FREUD. Y a-t-il de nos jours une autre aide véritable auprès de nos contem-

31 DECARTES en 1635, n’a-t-il , comme on le dit : supposé le problème résolu et … ainsi, omis l’importance de l’existence première du
Monde : qui ne cesse d’échapper et détermine en fait, le : « je suis » ? Le Monde va de soi, l’homme va du Monde. L’existence pre-
mière du Monde qui échappe, fait que nous sommes : animal, qui fait ensuite, et ensuite seulement, que nous parlions, que nous pen-
sions …

32 L’homme au Monde, lié au roc de la Castration * souligne FREUD. Homme limité, puisque face à tout ce qu’il n’est pas : l’autre ; qui
lui échappe. ( Le Monde, le voisin, condition de toute reproduction sexuée et de toute sexualité, LACAN en a fait la sexuation * )

33 Cet écart * entre corps, pulsion et langue, raison ( R ! L * ) est le lieu où chacun a, à assumer * cette division subjective **.

34 Personne* : portant culotte et masque de la division subjective de chacun.

35 La Nature * DEMOCRITE et son atome il y a 2500 ans, NEWTON et sa pomme il y a 332 ans, DARWIN et son Evolution il y a 150
ans, EINSTEIN * et sa relativité, BOHR * et son atome il y a un peu plus de 100 ans, n’ont pas eu d’autre appui ni champs d’observa-
tion.

36 NEWTON avec sa Philosophiae naturalis principa mathématica Londres 5 juillet 1686 , en pleine période européenne du rational-
isme avec DECARTES, LEIBNITZ, SPINOZA ; à la suite de COPERNIC et GALLILEE ; avant PASTEUR et EINSTEIN.

37 L’accès grand public en France est aisé à de très nombreux sujets et a très bon niveau. Collège de France ; Palais découverte Les
accès à des niveaux supérieurs et plus spécalisés, ne manquent pas non plus. 

Ainsi, les connaissances les plus actuelles de la physique et l’abord actualisé de la biologie * non sans l’épi-génétique, l’apport des
neuro-sciences. et l’abord auquel nous invitent l’Evolution * et la primatologie *, nous permettent de mettre en perspective le fonction-
nement du Monde et de l’homme dans le Monde.

38 L’Evolution des espèces, théorisée par DARWIN * et par LAMARK * d’autre part, sont associées à présent comme lamarcko-dar-
winienne. L’important est qu’il s’agit de l’histoire complexe de la vie, qui a conduit, entre autres, à l’apparition de l’homme.
Une boussole pour le temps présent.
8 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

porains, que celle qui est éclairée par cette psychanalyse que certains tâchent à garder vivante. N’est-ce pas ce
qu’on confirmé et soutenu, nombres de praticiens depuis plus d’un siècle, notamment en psychiatrie * ?
C’est donc, d’un tissage du corps avec la Langue, qu’ont très naturellement parlé, quelques praticiens 39 au
cours d’un récent travail auprès de l’Académie de médecine. En dépit des C I M * et autres D S M *, il n’y a de
repères cliniques qu’à partir de la constitution somatique et du fonctionnement langagier, de tout homme 40 . La
pratique de la psychanalyse * fondée sur les apports toujours vivants, de FREUD, no us met en appui sur la
structure psychique *, nous positionnant ainsi face * Monde ** . Il n’y a donc de diagnostic, qu’à partir des re-
pères dûs à cette double appartenance : un corps animal, qui n’est pas sans parler 41 ; obligeant chacun, un par
un, à l’assumer 42.
La parole n’est pas ce qu’un corps peut engendrer. Chacun l’a apprise du fait de la Langue 43 qu’il rencontre *
et apprend de ses parents, aux premiers temps de sa vie. Puis elle l’accompagne au plus intime * de sa personne
sans jamais se confondre avec le corps, dans ses intentions et ses actions, jusqu’à son dernier souffle.

Qu’est l’homme, en sommes ? De nos jours, cet animal parle ; comme la Terre est ronde. Mais la Terre
tourne sur elle-même : c’est ce qu’elle sait faire **. Elle n’est pas sur le mode réflexif et pronominal, comme
l’homme, qui lui, sait qu’il parle : langagièrement face, à la Nature, aux autres et à la part de lui-même qui lui
échappe. Et cet animal ne peut s’ignorer prédateur, qui parle et doit donc comme homme au Monde *, se présenter
comme une personne et être présent 44 : assumer vraiment l’écart entre pulsions 45 du corps et raison, morale,
langagières.
Dans quel Monde chacun se croit-il ?

Un Monde qui tourne rond ? Peut-être pas plus de nos jour, que ne le veut le fait d’avoir à se conformer plu-
tôt au bon vouloir de chacun, qu’à ce que nous ont appris nos aînés * et l’observation !
L’histoire, interprétation certes, permet de se rendre compte que depuis la nuit des temps, les hommes
tâchent à entretenir un peu de distance avec la rigueur du Monde, parfois, avec ce qui leur semble brutalité, * sans
cœur ! Les hommes ont toujours, si possible, tâché à se faciliter la vie ! Mais chemin faisant, 46 il apparait clai-
rement aussi, qu’il tentent souvent, de se libérer * de la condition humaine * : ils ne l’ont pas décidé * ! Cer-
tains pensent même pouvoir 47 s’affranchir * du déterminisme et de la contingence 48 dûs au Monde.

Créatures du Monde, nombres d’entre nous se veulent : créateurs ** !

39Au cours d’échanges savants et cliniques, largement assis sur la psychiatrie, appuyée sur la psychanalyse, Mesdames Marie GIAC-
ARDY Anny COHEN LETESSIER et Messieurs Bernard GOLSE, Jean François ALLILAIRE, Isi BELLAIRE et Xavier EMMANUELLI,
ont traité de : la question du sujet dans la relation médecin-malade. Fin 2019 et début 2020.

40 En dehors de la stricte psychanalyse c’est ainsi que se situent par exemple Henry EY et Charles BRISSET dans leur grand classique
: Manuel de psychiatrie *

41 En bref, issue d’une pratique de la psychiatrie * et de la pédopsychiatrie, * dont la théorie et la clinique est éclairée par une réflexion
psychanalytique entretenue vivante et opérante par nombre de praticiens, ( Géométrie * ; Symétrie * ; R ! L * )

42 Animal pas sans la Langue. Pas l’un sans l’autre ** ; pas sans l’au delà du un, à assumer * Voir Division subjective. **

43 Voir ( V ) Serais-je sans les autres. Lettre à l’académie française.

44 Ad sum. Dans l’évangile selon Saint Jean : Ecce omo, de Ponce PILATE a, vraisemblablement, ce sens-là . Voir : Homme ** ;
écart * ; ci-devant **

45 Voir Pulsion ** et Pulsion et destin des pulsions de FREUD

46 Voir : ( V ) Serais-je sans les autres ? Il s’avère que depuis longtemps … *

47 Déterminés par Réel, assujettis à la Langue ( R ! L ) comme tout le monde, les trans-humanistes * eux, se croit hors condition
humaine

48 Le déterminisme concerne chacun, un par un. Mais dû au seul Réel et pas à nous, beaucoup ne l’admettent pas !
Une boussole pour le temps présent.
9 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

La P M A pour toutes en est un exemple récent. Nous croyons pouvoir contourner les limites, bien réelles en
l’occurrence : celles du corps, de la reproduction sexuées. La vie éternelle * nous hantent depuis toujours. Le plus
quotidiennement qui soit, nous oublions tout simplement l’existence de toute condition * !
Notre histoire ne raconte que ça : la force, la puissance, nous séduisent jusqu’à nous faire perdre la tête. Outre
la force d’animaux, nombre d’entre nous ont mis nombre d’autres à leur service. Nous usons des forces que nous
procurent les courants d’air et d’eau, et plus récemment des énergies fossiles et de l’énergie colossale de la nature
physique, que nous tentons de dompter. Au long de l’histoire, nombreux sont ceux qui, séduits jusqu’à la fascina-
tion par la puissance se sont jetés dans des bras des conquérants, des tout-puissants 49. ALEXANDRE le
grand, CESAR. Et d’autres bras « hors castration », récemment incarnés par NIETZCHE, LENINE, HITLER
MAO ZEDONG. « Hors castration », se manifeste parfois en un instant, au hasard, quelqu’un qui, happe et dé-
truisant malheureusement, quelques-uns d’entre nous. Andréas LUBIZ, exemple 50 récent, persuadé de sa toute
puissance, avait annoncé d’ailleurs, comme beaucoup, qu’il allait : faire quelque chose qui allait changer le système !
La Condition humaine * n’a pas bonne presse ! Rendez-vous compte : « elle s’oppose à ma liberté ! » * Pre-
nant leur rêves pour la réalité, nombre d’entre nous tentent de les imposer. Cette liberté chérie 51nous fait
souvent tourner la tête ! Beaucoup d’entre nous restent bouche bée devant un BACON, MUNCH et autre
GIACOMETTI. Tous peintres et sculpteurs, remarquons-le, choisis comme représentatifs de la fin du
XX°siècle, pour l’inauguration de l’espace louis VUITTON *, en 2014 !
Leur structure psychique * : la psychose *, permet à chacun de s’inventer 52 son Monde ? Les rendraient-ils
enviables *, puisqu’apparemment, affranchis de la Condition humaine : libres * comme l’air ?

Entre Ciel et Terre.

Chaque homme il est vrai, se présente comme un paradoxe 53: ambulant les pieds dans la glaise et la tête dans les
étoiles. FREUD, encore lui, nous a proposé de comprendre quelque chose des rêves : de nos rêves. Inconscients :
hors censure, ce sont des vœux 54 de toute-puissance 55, suite directe de la prime enfance 56.
En passant au conscient, ces vœux, à condition de les pondérer, peuvent nous amener à nous dépasser.
Usant de notre raison et de labeur, pour réaliser nos désirs, pour inventer et fabriquer des réalisations majeures
comme la vaccination *, des chefs-d’œuvre comme Notre Dame *. Mais n’omettons pas que les rêves eux-mêmes
ne sont que des vœux, durant le sommeil : hors censure *, hors réalité, hors Réel.
Rêves, ils peuvent nous mener hors Limite : au pire. Pour l’heure, ils nous mènent collectivement à l’anomie
et à cet incessant : j’ai bien l’droit. Droit sans devoir, se cantonnant à l’infantile. J’ai bien l’droit : « droit créance * »
sur les autres et sur le Monde permettant à nombre d’entre nous à présent, d’épuiser sans vergogne, les autres et
le Monde. J’ai bien l’droit mène aussi à la revendication égalitaire, qui à bas bruit, ravage le lien social en préve-
nant ce qui fait homme : l’initiative 57 * et le fait de viser et tenter : mieux.

49 Nombre de « dictateurs » paraissent ainsi: James Warren Jones, Guyana en 1978 ; Idi AMIN DADA, Ouganda ; Néron, Rome en 64.

50 Accident du vol Germanwings 9525 survenu le 24 mars 2015. Andreas Lubitz, le co-pilote enfermé dans la cabine de pilotage, a
précipité « volontairement », un Airbus A320, avec tous les passagers, contre les montagnes, à Prads-Haute-Bléone, près du pic des
trois évêchés. dans les préalpes de Digne en France.

51 Liberté ** qui se veut inconditionnelle ! Protestations subjectives millénaires. Revendication vengeresse ! A l’adresse de qui ? *

52 Le délire * : « libre », y étant à l’œuvre.

53Pour quoi un des premiers acquis de l’homme est-il de se mettre sur pieds ** sinon poussé à une obligation d’équilibre entre ba et
haut ? Voir Symétrie **

54 Wunsch Voir Die Traumdeutung FREUD 1899

55 Toute puissance ** : la pire de nos illusions !

56 ( IV ) Serais-je sans ma mère ? Premier chapitre : Je veux Maman !

57Initiative * : relative ! Initiative relative au Monde, puisque c’est le Monde qui nous détermine, nous le savons ; mais initiative indis-
pensable, pour nous repérer et nous conduire et agir.
Une boussole pour le temps présent.
10 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Entre corps et Langue.

Tout corps d’homme, bien portant ou malade, est doublement contraint Contrainte par le corps, à la glaise :
au Réel du corps. Assujetti au phonèmes et au fonctionnement grammaticale de la Langue **, sur laquelle se
construit le langage. Le langage étant, outre vie animale, la conditions qui permet de percevoir * langagièrement,
le Monde et ce qui s’y passe ; c’est-t-à dire de le percevoir comme homme. Raisonner et même d’avoir la tête dans
les étoiles : de rêver, ne se peut qu’en passant par le langage. Ainsi va la vie d’homme au Monde : entre renvois du
corps au langage et du langage au corps 58 : division subjective **, faille à assumer. Faille ouvrant au possible **,
donc à l’initiative et la responsabilité ** des paroles et des actes de chacun. Ouverture à la rencontre **, à l’inven-
tion, parfois jusqu’à l’écartèlement.

Premier temps d’éducation * : entre corps et langue.


Une récente et brève rencontre avec Bernard GOLSE puis Xavier EMMANUELLI 59, fut un plaisir et l’occa-
sion de se rappeler que la néoténie * ménage, aux premiers temps de la vie de chacun, une durée propice à l’ap-
prentissage de la vie : moments * indispensables pour le mettre au Monde.
D’une part, ces moments d’apprentissage, ne se peuvent sans le concours soutenu de sa mère, de ses parents, *
ou un tiers, équivalent 60 : quelqu’un d’autre que soi-même. L’éducation : ces interactions 61 entre l’enfant en de-
venir et ses parents, construisent peu à peu l’accès à la Langue, au corps propre et au Monde.
D’autre part, la néoténie est moment d’assujettissement * à un autre, * un tiers, ce qui conduit à l’apprentissage
d’une Langue, première, dite « maternelle ».
Une remarque. Parfois se produisent des troubles du développement : où l’insuffisance de la structuration
langagière du corps et l’insuffisances d’apprentissage de la Langue se combinent. Ces T E D *, sont un très
grand handicap dès l’entrée dans la vie. Plus rarement, il arrive qu’un enfant ne soit pas du tout pris par le fonc-
tionnement langagier. Ces enfants resteront totalement, hors langage : autisme * vrai.
Autre remarque. Les épigénéticiens * découvrent à présent et semblent un peu plus avertis du fait qu’il n’y a
pas d’homme sans le langage ; ce qui améliore l’adaptabilité de tout l’organisme, déjà à l’œuvre du fait de la bio-
logie-même.
Le corps comme Un.
J’ai pu constater à travers ma pratique, comment la néoténie est le temps de la structuration langagière du
corps, l’engageant à sa présence au Monde. * Ce moment-là vaut double : le corps comme un *, le corps
comme : mien. Ce moment-là est indispensable puisque, sans corps comme un, rien ne va dans la vie de chacun.
D’abord, le corps ne peut être un, que détaché d’un autre, celui de sa mère, et face au premier autre apparent 62,
apparent : sa mère. Mère qui n’est pas toute puissante : non castrée, puisqu’elle n’est pas sans un autre : le père.
Seconde remarques concernant la place et le rôle de la mère. Ensuite, mes repères cliniques et ceux de collègues
tournés vers la pédopsychiatrie, m’ont permis de reconnaître tout l’apport de FREUD concernant le narcissisme *
ce que met en place, d’abord la mère. Le corps de chacun ne devient un, que du fait de l’investissement maternel,
qui met en place un narcissisme suffisant, indispensable à chacun. La mère traitant le corps de son enfant comme :
un, et comme : autre que le sien, maternel. Et ce n’est pas une histoire sans parole, bien au contraire : la mère

58 Division subjective ** Face à face, langagier : fictif, entre Réel et Langue, mais indispensable dynamique radicale, * due au faille,
lieu du sacré ** chez tout homme. Réductible à cette formule-ci : ( R ! L ) ** mais ouvrant au possible, conditionnel, bien sûr.
Heureusement, de cette division subjective, * CERVANTES, avec Don QUIJOTE ***, non sans son Sancho PENZA, nous en a proposé
une plaisante et grinçante, allégorie ! ( Voir aussi, entre autres, Cyrano de Bergerac etc. )

59 En octobre 2019. Bernard GOLSE, pédo-psychiatre connu puis Xavier EMMANUELLI fondateur du SAMU social

60 Sous tous les cieux, même dans les situations où ils apparaissent quasiment à l’abandon de la part des adultes, ce moment existe
pour tous les enfants du Monde et peut exister du fait de la bande, comme l’a si bien raconté Xavier EMMANUELLI.

61 Du fait de l’activité langagière de ce moment-là, le cerveau continue à se construire, ajouta Jean François ALLILAIRE

62 … sans ma Mère ? Voir le Premier chapitre : Je veux Maman !


Une boussole pour le temps présent.
11 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

constitue ce corps comme un, à travers ses manipulations, ses paroles, ses soigneuses sollicitations physiques et
aimantes. Le résultat est le corps du névrosé * ordinaire, celui que chacun de nous va investir : faire sien, du fait
que sa mère l’a investi.
Pour qu’il y ait fonctionnement normal de chacun, pour qu’il y ait : division subjective, il est indispensable que
cette structuration du corps aboutisse au un. Comme un, il peut se situer face à la Langue comme : un ( un
corps collectif avons-nous vu ). Sans un tel investissement, réussi, le corps peut rester « morcelé » par la Langue,
ce qui est bien repérable dans certains cas de psychose. A l’opposé, il peut parfois rester sans fin * et ne faire
que chuter sans fin, comme dans le COTARD **. En dehors même de ces notations en psychiatrie, le morcelle-
ment * est parfois bien visible ou audible. Souvent dans les arts, bien des productions le montrent. Celles de cer-
tains peintres et sculpteurs pris dans la psychose, comme ceux que j’ai mentionnés précédemment.
Résumons.
C’est entre soma-germen * et psyché * 63, entre corps * et Langue, mis au Monde par des parents,
que se poursuit cette fin-ci : la vie, en bonne santé et donc, que se pratique la médecine !
Bernard GOLSE a donc, aussi, fait état du « contrat social », bien difficile à exercer : médecine et société. Par
exemple, établir un diagnostic vrai et le soutenir : soutenir ce Réel de la castration de tout homme dès l’enfance,
malgré les déplaisirs et les tempêtes. Certains cas concernant des T E D * violemment refusés ou reprochés par
de nombreux parents contemporains, nous ont paru exemplaires, pour montrer la difficulté de la tâche ! ( Le fait
que les T E D * constituent un « spectre », m’a paru un mot évocateur dans le contexte actuel… ! ). En outre, il a
été question du devoir * des parents et des soignants de favoriser l’initiative. ** Ainsi, chaque enfant, dès l’âge
le plus tendre, participera à sa mise au Monde et apprendra à s’engager dans la vie adulte . Il s’agit Tout autant, de
maintenir l’initiative, chez les personnes âgées et les personnes à l’abandon, afin qu’ils continuent à être : des
hommes !

4
De quoi vivons-nous, tous ?

Pour l’heure, la Terre, encore ronde, tournant sur elle-même, au sein d’une nébuleuse spirale, de tourbillons
ordonnés jusqu’aux aux vortex 64. Faisant partie du Monde, de cette énergie ** qui ne cesse de se réaliser *, de
s’effectuant selon ses propres règles, pour exister 65 ; non sans poursuivre le Un **.
Pas sans le Un, ni la symétrie **.
Le Monde, est un fait : ce qui donne corps à une colossale quantité d’énergie, 66 en la faisant consister *
conformément à ses lois 67 propres. Sous forme du Réel ** à l’œuvre, ces lois règlent des structures, dyna-
miques orientées, * chacune, vers sa propre effectuation. Depuis l’origine, cette énergie : le Monde, autonome
donc, ne cesse de consister, non sans la capacité de s’adapter aux novations qui peuvent y advenir. Puisque, sur
cette lancée, il poursuit * tout autant , l’intégrité de sa cohérence, comme de celle de toute unité, de tout corps : la
consistance * du Un.

63C’est entre soma-germen Réel et psyché porté la langue, mis en place par ses parents, mettant au monde cette structure : ( R  L)
qui fait que chacun enfant peut commencer à vivre

64 Vortex : tourbillons orientés. Jusqu’à faire corps ?

65 Poursuite ** du Un. ** Motif de la consistance ** du Monde, c’est-à-dire de son existence et de son inertie *
La consistance peut, à la Limite, se réduire à l’existence d’un Un. Un, qui peut être par exemple un champs, réduit à sa circulation, à
un fil.
Un : le fil qui sert au « tissage » R x L qu’est notre vie Voir II R ! L ◊ i notre trilogie à l’œuvre * Voir confection d’une Tapisserie.*
Remarque. La réponse des hommes à : qu’est ce un * ? est loin d’être univoque,

66 Energie et sa quantité que l’on peut désigner par le : E de la proposition d’EINSTEIN : E = m C 2

67 Que de notre place d’homme nous ne pouvons que nommer : Lois * R ! L ◊ i


Une boussole pour le temps présent.
12 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Cette consistance du Monde, son existence, donc, * est impossible sans que chaque unité * qui le constitue,
soit active : ne s’effectue elle-même. 68 Immense ou tout petit, chaque ensemble et sous-ensembles, physiques,
biologiques, langagiers, s’effectue nécessairement. Cette constitution en unités actives, la symétrie les renvoient
les unes aux autres, pour de proche en proche, constituer d’autres unités actives,* à chaque échelle indispensable
à l’effectuation du Monde. Donc, toute unité, toute vie, n’existe qu’à cette condition absolue : il est impossible
d’exister sans un autre 69. En fait, au centre * de ce Monde constitué de corps constitués ** par et à la poursuite
du Un, œuvre la symétrie **. La symétrie est ce Réel : lieu et occasion de la transmission 70 en chaîne. La symé-
trie situe à chaque instant, l’énergie du Monde. Et la Limite ** qui y participe, distribue cette énergie de part et
d’autre d’elle-même. La Limite y faisant sans cesse, qu’une quantité d’énergie, limitée : nécessaire et suffisante, se
disjoigne d’une autre, à laquelle elle se conjoint, aussi. La symétrie règle donc et oriente *, toute effectuation de
et entre, chaque unité, actives, constituant le Monde. Ces disjonctions et conjonctions d’unités 71, œuvrent depuis
les échelles des structures les plus élémentaires : les particules élémentaires * par exemple, jusqu’aux plus grandes :
nécessaires à l’effectuation de tout corps. La symétrie situe ** donc la motion structurante orientée * pour une suite,
à toutes les échelles de tout corps, élémentaires, intermédiaires, jusqu’au plus grand, ainsi promu * : Le Monde.
Serions-nous, sans cet autre ** qui ne cesse d’exister ?
S’effectuant à des niveaux d’immensité d’énergie, de complexité, de vitesse, de pression, incommensurables
avec la vie et l’homme, c’est ce Monde, tellement autre que nous et que ce que nous connaissons, ce Réel, qui, du
fait de l’écart introduit par la symétrie, a pu constituer protection et ressources 72 indispensables au fait que
puisse émerger autre chose que le seul Monde physique. Ce Réel a fait que puisse advenir la Terre et les autres
constituants indispensable au fait que puisse y naitre la vie 73, où la pulsion physique devient pulsion animale 74,
qu’elle puisse se transmettre, notamment par la reproduction sexuée * et en rendre possible une suite. Ce Réel a
rendu possible : l’Evolution, les animaux, leur environnement, les hominines * avec qui s’est inventée 75 la
Langue. *
Ce Monde, autonome, poursuivant le un, est pour nous, cet autre * sans lequel nous n’existerions pas et ne
serions pas déterminés *. Il est notre condition 76 : cause lointaine et cause locale et instantanée, non sans ses
Lois. Il est notre providence : lieu, ressources, corps, vie, mort, Langue et modes d’effectuation. Il est de toute
beauté, admirable * en dépit de sa colossale rudesse !

68 Pensant améliorer le propos de NEWTON, Einstein l’a formulé ainsi pour chaque lieu et temps, physique, du Monde.

Pas l’un sans l’autre ** : pas sans l’au delà ** du un, à assumer * L’homme ne vit pas sans division subjective *, ni comme le
69

Monde, sans poursuivre le Un.

70La Symétrie ** : lieu de la Limite **, active. Elle y fait que se disjoignent et se conjoignent, l’un de l’autre, les deux côtés : les deux
participants à la Limite. Elle y laisse ainsi se manifester une Faille, un trou. **
La symétrie * n’œuvre pas sans le quanta d énergie * permettant une relation orienté vers l’autre unité concernée par une même fin. La
Limite y règle le moment * et l’équivalence** d’énergie entre unités constituantes, conjointes-disjointes ; elle n’y règle pas leur égalité ou
non.

71 Plus qu’une simple alternance , il semble que se double mouvement relève en fait du cycle *. Mouvement manifeste de la « vie »
d’une unité. Cycle, où la « chute » ne relève pas de l’entropie à proprement parler.
Cycle, ce qui fera que dans le Monde se manifestent outre les parcours linéaire, des circulations circulaires et des courbures appar-
entes comme celle du jet d’eau : jaillissement, jusqu’à une sommité, puis retombée, ressemblant à celle celle due à la gravité.

72 Non sans les points d’appui majeurs suivants :


- la quantité d’énergie ; la Limite ; la symétrie ; la gravité ; la direction ; la lumière ;
- les possibles dynamiques : porteuse-ondulation ( = notre appréhension : quantique * ) ;
- l’hydrogène, l’oxygène ; l’azote ; le carbone le phosphore ; l’eau

73 Deuxième moment zéro ** ( moment plutôt qu’instant ). Advenu huit et dix milliards d’années, environ, après le début ; estimons-nous

74 FREUD Pulsion et destin des pulsions 1915

75A partir du Réel existant ( R ) : de sons, pas à pas, de la vision vision, portés par un corps animal, a pu être inventée la Langue : ( L )
Probablement du fait d’un des avatars du trou : ! écart-conjonction ) la Langue peut advenir face au Réel : R ! L .

76Notre condition ** : L’un * pas sans l’autre * ; ce qui n’est donc, pas sans la Limite ** entre l’un et l’autre. Limite incessante,
nécessaire, ne l’oublions pas ! Notre condition est donc, une rencontre, ** à assumer. Voir II R ! L ◊ i, notre trilogie à l’œuvre *
Une boussole pour le temps présent.
13 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Serions-nous, sans le trou et l’équilibre 77 ?


Nullement tout puissant, le Monde n’est pas sans condition, au contraire ! Au vu de sa consistance, structu-
rée en unités actives, enchaînées,* nous pouvons inférer qu‘il est impossible que le Monde existe, sauf à échap-
per à ce qui lui est autre, à ce qu’il n’est pas : son origine et son inconsistance : son inexistence. Il a donc eu à
se disjoindre 78 une fois pour toute, de son origine, 79 puis, sous peine d’inexistence, il a sans cesse, à se disjoindre
de son incohérence. Et c’est la motion structurante complexe : la symétrie, nous l’avons vu, qui réellement le
fait exister. Cette existence relève donc, de l’équilibre ** dynamique incessant 80. Et la symétrie est le motif * du
Monde. La Limite y faisant que se disjoigne un des côtes de la Limite, de l’autre côté, laissant, entre les deux cô-
tés, consister une faille 81. Faille nécessairement localisée, donc calibrée, une liberté conditionnelle : un degré de
liberté ** qui ouvre au possible ** 82.
Trou entretenu, entre chacune des milliards de milliards de milliards, d’unités actives qui constituent le
Monde. Ce trou * permet l’échappement * calibré, d’énergie et de lois, qui nécessairement, permet et produit
toute suite.
C’est donc le trou : clef de voûte ** de l’Univers, qui lui permet son existence complexe, n’existant qu’en
équilibre ** incessant, tout en poursuivant le un. C’est cette structuration dynamique complexe qui fait que la
vie ne peut qu’être la même depuis le début et tout autant le trou qui rend possible à chaque fois, en chaque en-
droit 83, le renouveau ; par exemple : l’arrivée d’une nouvelle saison et la naissance de chacun de nous.
Pas sans la Limite !
Le Monde est donc bien impossible, sans la Limite : disjonctive et sans le un : conjonctif. La disjonction met
en jeu deux dimensions, actives qui promeuvent deux directions. La conjonction met en jeux la logique du un ** et
promotion du un. Ainsi, l’intégrité de chaque unité active, constituant le Monde, en rend possible, une autre.
Toutes les effectuations : particules, champs, courbures, cellules, corps, des plus élémentaires, aux plus immenses
arrangements et équilibres *, sont des expressions de cet échappement, qui n’étant pas sans Limite, n’est alors
pas une explosion.
N’existant que d’échapper à son origine et son incohérence, jusqu’à quand, jusqu’où en sera-t-il ainsi pour le
Monde ? Vues de notre place : trois ébauche de réponse. La première : un seul cycle. Une apparition et une lente
désagrégation et disparition. Après un temps de latence, une énergie devient cohérente et s’organise progressi-
vement et se contraint, mais sans échapper à l’explosion qui accélère l’entropie * terminale. Deuxième
possibilité : une cyclicité. La poursuite du Un constitue un cycle entre : deux trous noirs. D’un premier, surgit une
énergie, du fait d’être devenue possiblement cohérente, organisable. Ce Big Bang se déploie et rejoint par frac-

77 Trou ** : ce qui rend possible le degré de liberté **. Trou qui sans bord, n’existe pas. L’ entourage ce qui permet l’autre donc un pos-
sible l’équilibre **

78 Quitter ** , une fois pour toute, ce qu’il n’est pas : son origine * et ensuite, échapper à son inexistence, est la condition d’effectuation
du Monde, donc, de toute unité, active : disjointe-conjointe de sa « voisine ». Voir Tout commence à deux . Ce qui vaut depuis les par-
ticules élémentaires ,* vaut pour tout homme. Ce qui a été repris du décalogue ** sous la forme : Tu quitteras ton père et ta mère.*

79 Instant Zéro, * comme le nomme Etienne KLEIN. Big bang, de la Création : une fois pour toutes. Situable à quelques treize milliards
d’années d’ici, selon nos estimations. Pensons au Zéro : 0 des indiens, avec une possible suite ; encore : recyclage : … ?

80 Sinon, pourquoi un homme est-il debout ? Pourquoi un des premiers acquis de l’homme serait-il de se mettre sur pieds ** ?

81 Faille, donc bornée, un degré de liberté, cerné : Le Trou.** Sans cesse à l’œuvre, il est vraiment la Clef de voûte de l’Univers ( Ce
trou : nœud d’un Venturi ), ouvrant à l’échappement calibré : ouvre au possible ; permettant l’éventualité d’autre chose que ce qui
précède. Trou ** : rupture, pas une explosion. (( Disjonction- conjonction : depuis les particules élémentaires, aux trous noirs en passant
par le trou au centre des galaxie. Première inspiration *. H aspiré ; soulagement / dictature de … premier écart. kern ** ( kehrn ), cairn;
croix * ( Hieron ) lieu du sacré : de l’énigme ; phallus : saisie de l’érection … ))

82Possible ** Ainsi a pu advenir la vie, après la seule physique, puis la langue : le langagier à partir du son au rythme du pas. Le lan-
gagier permettant, la danse et la musique, l’imagination, etc. la mathématisation aussi. Remarque. L’invention, l’art, n’est pas sans le
calibrage, ce Trou qui l’a rendu possible. ce qui se remarque dans le fait que normalement, ces construction ne sont pas sans : cadre ;
Théatre, salles se concert, Opéra à l’italienne ; Musée etc. Le contraire attire l’attention et comme la montré l’Espace Louis VUITON à
son inauguration en 2014 ( peut-être sans le savoir ) parle de notre période actuelle : plus à la dérive que jamais. )

83 … que la vie soit « quantique ». C’est-à-dire : du même au pareil.


Une boussole pour le temps présent.
14 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

tion, des trous noirs : orifices d’une disparition ; d’une incohérence incohérence ? Par fraction, jusqu’à la
totalité ? Puis au bout d’une période de latence, retour à un ou des débuts. Troisième possibilité : une énigme
admise. Vu de notre place, à un début que nous disons « instantané », peut symétriquement « répondre », une fin,
aussi instantanée 84. Vraisemblablement, y a-t-il d’autres scénarios. La fin semble donc, encore en suspend.

Pas sans la Langue.


Revenons à présent, à ce corps physique qui consiste à toutes les échelles nécessaires. Tout animal prédateur
qui parle, consiste à l’échelle humaine, à prendre part au Monde, 85 en son lieu et en son temps, à tout instant, du
fait que d’abord la symétrie, le divise et le promeut en mille lieux de son corps et de sa vie. Mais, aussi à sa place,
d’animal parlant 86 , qu’en fait chacun, comment contribue-t-il au Monde ? Pour en arriver là, il aura fallu inven-
ter la Langue 87.
Langue que voici.
La symétrie est le lieu et aussi l’occasion, de la division. Le degré de liberté * dû à la Limite y rend possible :
autre chose que ce qui précède 88. Donc, outre Réel, la Limite rend possible 89 : la Langue. Et cette Langue n’est
pas sans lois qui l’organisent. Ce sont bien sûr, les lois essentielles du Réel. Consistance sonore rigoureusement
organisée par ces loi adaptées à cette consistance : la grammaire. Elle traverse tout homme : entendue, pronon-
cée, reconnue, du fait d’avoir été apprise de ses parents. Elle permet à chacun, au delà de sa main, de tâcher à se
saisir de ce qui se passe. Elle permet à tout homme de vivre face au Réel : à ce qui radicalement, échappe, le
Monde, les autres, la part de soi qui échappe ; nous l’avons dit.
Le Monde n’est donc pas sans la Langue, venue du Réel, donc inventée et transmise d’entrée de jeu par ses pa-
rents à chacun et entretenue par l’usage de tous. Tout homme s’y emploie ** du fait de l’employer. Mais l’histoire
permet de savoir que nous avons mis ce langage à notre main, pour le meilleur et pour le pire. Prédateurs, vo-
races, nous avons toujours voulu nous attribuer 90 le Monde. Parallèlement à notre exploration physique, nous
usons du langage afin d’explorer et découvrir ce que vraisemblablement, peut être le Monde. Mais tout autant,
nous le savons, il nous permet de nous figurer un Monde à notre convenance, donc de nous voiler la face.

84 Dans la proposition d’EINSTEIN, E devient : pur vitesse ou pure masse : figée ( : ? )

85Einstein l’a formulé pour l’effectuation physique du Monde entier, en chacun de ses lieux et temps. Donc, à l’échelle humaine, il en est
ainsi, non sans chacun de nous.

86 Parlêtre ** dit LACAN.

87 Troisième moment zero ** : invention de la Langue. Les suites pouvant en être : bonnes ou mauvaises.
Cette émergence du corps de l’homme : animal qui n’est pas parler, semble de nos jours, à situer entre 3 et 5 millions d’années. Peut-
être depuis 700 000 ou 400 000 ans, cette configuration a permis aux hominines, d’élaborer bien des civilisations humaines qui ont
laissé des restes matériellement accessibles. Ces vestiges, nous permettent d’essayer de reconstituer des représentations du Monde et
de ce qu’ils y faisaient. Reconstitutions non sans biais important dûs à nos « mentalités » actuelles, bien différentes.

88 possible pure répétition ou succession.

89 La langue ** n’est aucunement un prolongement du seul Réel. L’étude ( approfondie ) de son apprentissage ( mère-enfant ) renseigne
sur la logique de préhension qui la fonde, celle de la saisie manuelle, guidée par l’intention, non sans la pince ( pince d’Adam ) due à
l’opposition pouce-main etc ( C.f. LEROI GOURHAN )
L’arrivée de la Langue est liée à la disjonction, entre l’absolu et la relativité. Au début est l’absolu ( Deus sive Natura: Le Monde. ) La
symétrie permet une relativité : un successeur. La rencontre d’un hominine avec un son signifiant pour lui et son organisation grammati-
cale permettra de donner au Réel des suites langagières : signifiantes, métonymiques. Ainsi viendra la relativité de la saisie par la
fiction que rend possible de la Langue.
D’où la question de la fiabilité de la Langue ; préoccupation majeure de NEWTON. D’où la prudence du maintient de l’écart entre la
Langue et l’objet, et le point de vue, de la part de grands noms, par exemple : GALILEE, SPINOZA, NEWTON, ARENDT, EINSTEIN
( Dieu ne joue pas aux dés )… Index ( VI )

Repère de FREUD que nous retrouvons bien au quotidien : en premier vient l’attribution ** ( attribution de la proie : l’objet a de LA-
90

CAN ) indispensable à la survie et indispensable prétexte à poursuivre la vie, )


Une boussole pour le temps présent.
15 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Langue : vivante !
Consistant d’un tissage incessant entre Réel et langage 91, entretenu à l’échelle humaine, un par un, par tout
homme qui vit, non sans structure, ni parole, et entretenue à l’échelle de la Planète, entre tous les hommes qui
parlent. Le Réel promouvant 92 nos gestes et nos comportements, promeut ce tissage chez chacun et entre tous 93.
Langue qui ne se peut qu’en passant par chacun, comme ses parents et appris d’eux, qui dit sans cesse ce qui se
passe, mot à mot, regroupés en unités sonores successives : en phrases, avec visées. Ces phrases sont nécessaire-
ment organisées par une grammaire **, non sans objet **, non sans but 94. Et celà s’avère universelle. Nous le
constatons : cette structuration en mots et grammaire, en phrases non sans but, est à l’œuvre, en partage, entre
tous le hommes de la planète ; sinon les langues seraient intraduisibles *. Tout homme enchaîne donc ces
phrases, formant récits brefs ou longs : entendus, dits, reconnus, par tous, du fait de passer nécessairement par
chacun, depuis leur apprentissage auprès de ses parents. Cet apprentissage, à l’identique chez tous les humains de
la planète, est fondamentalement promu par le Monde, poursuivant le un, sous forme d’une Langue : un corps
langagier, circulant chez chacun et entre tous. Ce corps en usage dès la plus tendre enfance, circule, rigoureuse-
ment disjoint du corps animal. FREUD nous l’a appris et nous, thérapeutes le constatons clairement. Cette
Langue, vivante, nous fait vivre de façon affectée et nous rend possible le fait de nous employer * à habiter le
Monde. La Langue nous mettant en une situation de tiers*, fictive : face à ce qui n’est pas soi-même. Face à face,
donc fictif **, mais plus inventifs qu’une simple situation animale. Ce tissage se poursuivant normalement, par
un tressage 95, nécessairement adressé ** aussi à un autre * que soi ; ce qui nous oblige à l’assumer.
Pas sans l’apprendre.
Chacun apprend la Langue et sa grammaire d’abord, au fur et à mesure du quotidien dès les premiers temps,
non sans ses parents, en ces moments de la néotenie que nous avons précédemment, évoqués. Constituée des mêmes
logiques élémentaires que les lois du Monde, la grammaire : les règles langagières, sont aussi constituées à la
mesure de l’homme ** et aux mesures du corps 96 en vie. Elles empruntent à nos positions, orientations *, visées
* ( haut, bas ; droite, gauche … ). Elles tiennent à nos mensurations et à nos gestes. L’aune bien sûr, la main et
le pouce, le pieds, le pas. Elles tiennent aux mouvements, ceux des membres et aux déroulements : pas à pas.
Elles empruntent, en somme, à tout homme en train de vivre. Formulées par ses parents au fur et à mesure du
déroulement quotidien, il s’agit au fond, de se rendre compte de ses mouvements et de son vécu : des faits et
gestes de ses parents et de soi-même. Elles reprennent au fond, les lois auxquelles, autant que faire se peut, tout
enfant a, à s’adapter 97 : sa respiration et ses repas ; sa main et son pas ; ses éprouvés et sentiments.
Ni sans visée.
Notre première visée, nous le savons, est : l’attribution 98. La prise en main du prédateur est poursuite et ap-
préhension de l’objet. Prise en main, possiblement religieuse *, puisque notre main, comprend pour saisir **, lo-
geant l’objet en l’empan : entre le pouce, le creux de la mains et l’auriculaire. La préhension ** met en jeu la

91Un tissage * une relation systématique : faisant structure R ! L , entre la consistance du Réel du Monde et la consistance de la
langue avec grammaire ( un défilé signifiant* de sons articulés par tout homme, vivant. )

92 Promotion : proposition du Monde, poursuivant le un, régit par ses lois, réglant notamment, le rapports entre unités. ( Note 61 )

93( Voir note 61 ) C’est un fait : Tout homme, sur toute la planète parle. La structure de toute langue ** est au fond la même, est un fait
constatable. Tout homme est à même de comprendre toute autre langue, adaptée : traduite en sa langue. Toutes les langues ont la
m^me structure de fond. Il s’agit d’un fait et non d’une « mondialisation », due à nous.

94Langage sert chez chacun, dans l’intention première, de saisir ( faire un : comprendre pour saisir ) : de s’attribuer * ce qui se passe.
Et pour poursuivre l’objet ( : a, la proie ) prétexte à poursuivre le un de la vie. )

95Un tressage. Voir ( III ) R ! L ◊ i * notre trilogie à l’œuvre. Tressage : une relation ( au lieu d’un rapport du fait d’un tissage strict. ).
Relation qui nous permet d’élaborer des idées * ( i ) et de le mettre en œuvre.

96 Autant Gauche-droite, haut-bas, horizontal-verticale ; que lourd, abstrait … la mesure, les unités …la computatio …la formulation …

97 ( IV ) Serais-je sans ma mère ?

98 Voir Attribution ** ( ad ) : poursuivre-appréhender. Gestes. Saisir : préhension ( prendre le sein, sa respiration etc. ). Piquer. Séparer
: couper. Visées Marche-arrêt. ( Vort ad ; Da ab ) ** Comprendre-relier ( cum ); Poursuivre. ( ab ) absence. Existence ** ( ex ) éloign-
er, rejeter ). Conserver ;( pro ) Projeter. ( pre ) Prévoir
Une boussole pour le temps présent.
16 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

structure ternaire. Ce qui en grammaire se dit : Sujet, verbe, complément. Un exemple ? Je veux Maman, dit l’en-
fant, cité au titre de : Serais-je, sans ma mère ?
L’universalité du fond langagier de tous les humains, tient vraisemblablement aux deux faits suivants. Son ac-
quisition auprès de ses parents et relève en premier ressort, d’une appréhension par le prédateur, bien avant tout
apprentissage raisonné. Deuxièmement, sa construction se fait, à l’aune de la main et des ressentis, à la mesure du
corps en vie, des mouvements, demandes et déplacements de tout enfant, venant au Monde.
Que la Langue décrive aussi, la marche du Monde n’est qu’une extension de son domaine initial. Car d’abord,
elle relate nos visées et nos pratiques, à commencer par l’attribution ( poursuivre le un ; l’appréhension : pré-
hension pour soi : prendre le sein, sa respiration, comprendre ) Nous motivent, en tout cela : l’initiative : marche-
arrêt, voir ; ainsi que le fait de séparer * : couper ; prévoir.

En somme, de quoi vit tout homme ?


Tout homme est un homme au Monde *, à condition d’y prendre sa part, de coopérer 99, non sans user du degré
de liberté 100 que le Monde entretient sans cesse en son centre. Chacun fait partie du Monde et du fait de la
Langue qui passe par nous, nous vivons 101, possiblement 102, conformément à cette formule : R ! L ◊ i, notre
trilogie à l’œuvre 103.
Le déploiement du Réel comme nous venons de le voir, œuvre depuis treize milliards d’années. Il détermine
toute existence de la vie animale, dont la nôtre, depuis quatre milliards d’années. Découlant de ces mêmes faits,
dès le tout début de la vie des hommes, depuis moins de deux millions d’années, certains sons et séries de sons,
mots et phrases, deviennent pour tout homme, métonymie : c’est-à-dire signifiant *, puisqu’ils renvoient à ce qui
n’est plus, ou pas encore, là. L’existence de la Langue : ces mots, liés en phrases par des raisons 104, émis et soute-
nus d’abord par ses parents, assujettissent ** chacun, au fait de renvoyer nécessairement, à l’absence *. Ces
signifiants, assujettissements, renvois, sont appris et sus, du fait de leur usage par chacun et au sein d’une com-
munauté de proches. Appris et en commun, le langage peut se déployer en employant ainsi, chacun et tout autant
chacun et tous, peuvent l’employer.
Tout homme vit en tissant Réel et Langue. Deux consistances * qui hors symétrie locale, demeurent incom-
mensurables. Chacun tisse sa structure psychique **, R ! L 105 : une, la symétrie locale faisant ainsi consister tout
homme comme un 106,  face au Monde, bien qu’intimement divisé * ; jusqu’à l’écartèlement 107. Chacun existe entre
l’absolu * de déterminations réelles et la relativité * de fictions langagières. Chacun existant aussi, face à l’exté-

99Coopérer : Us *, fructus * et non : abusus * prendre « sa » part au Monde : take the money and run ! comme le font les braconniers.
Ce que souvent, nous sommes !

100 Non sans le trou : la disjonction : le degré de liberté **et la symétrie, entre deux unités, deux consistances *.

101Notre condition est une rencontre **, langagière. Or, à notre place, pas de Langue sans le Réel, Donc rencontre à assumer Voir
R L i, notre trilogie à l’œuvre *. III Sans rime ni raison ? Sinon c’est la psychose, voir Peut-on dire : il est devenu fou ?

102 Pas dans la psychose Voir III Serions-nous sans rimes ni raison ? Chapitre : Peut-on dire, il est devenu fou ?

103Voir III Serions-nous sans rimes ni raison ? Chapitre : R ! L ◊ i. notre trilogie à l’œuvre* Au centre : le Trou. Sous forme :
conjonction ( et ). Langue pas sans ( ! ) le Réel R. Seconde forme : ◊ disjonction ( ou ) : ouvrant sur autre chose : la troisième
dimension *

104 Raisons système de connecteurs logiques * traduisant la logique des Lois du Monde, base de la grammaire **.

105La Langue face au Réel : L ! R ou R ! L * : la structure psychique *. Pas l’un sans l’autre. Elle supporte la symétrie entre
Langue et Réel et nous fait un, individu* : divisé subjectivement. Voir III sans rime ni raison ?

106 Comme nous l’avons vu : du fait de sa mère, au moment de la néoténie.

107Division, qui avant les supplices de l’écartèlement et de la crucifixion, renvoie au croisement, au symbole de la croix au signe de
croix qui renvoi à la passion du Christ : victime ** . Divisisé : répétition visible d’un second trait, métonymie de la présence d’un
homme ) ( Voir Muse du Hieron ** ) et renvoie au minimum à l’existence et la fragilité de tous les kerns, le long de tous les sentiers du
Monde.
Une boussole pour le temps présent.
17 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

rieur : le Monde, les autres et la part de lui-même qui lui échappe 108 . De cette existence, de cet écart dû au degré
de liberté 109, chacun est seul à en vivre et de son propre cru. Donc à assumer, en fait.
Tout homme est admis socialement, comme une personne 110 : ce qui se voit, s’entend. Mais la personne
masque la division : le lieu de l’économie psychique *, ce qu’il lui en coûte et ce dont il profite.

La Rencontre.
Comme le Monde, tout homme consiste de la Rencontre 111. Rencontres à la complexité et aux innombrables
échelles innombrables, nécessaires à la consistance **, au Réel du Monde. Rencontres calibrées localement à des
échelles et par des visées qui à tout jamais, nous dépassent, mais poursuivent la cohérence de tous, le un : ce Réel
que le Monde assure. A nous d’assumer les rencontrer à notre échelle humaine.
Tout homme est consistance double : Réel, Langue. Un corps, variante femelle non sans variante mâle. La
Langue, collective, permettant toutes fictions. Chacun est donc Un : un corps soutenu par une structure psy-
chique et divisé réellement entre Réel : absolu, comme nous le savons et le Langage : relatif. Chacun en est divisé
subjectivement, par exemple entre sa part féminine qui ne se peut sans sa part masculine, et réciproquement. Si-
non, il y aurait deux Monde. Tout homme en devient donc ambivalent. Chaque un est un individu : divisé sub-
jectivement, par exemple entre ses vœux et ce qui est réellement possible.
Tout homme ne va pas sans obligations. D’abord, celle de se conduire face au Réel et aux autres et à ce qui
lui échappe de lui-même. Subvenir à ses besoins, sans s’en débarrasser sur les autres et en en assumant les peines
et la grandeur.

Pas sans la troisième dimension *.


A partir de notre structure et de nos rencontres nous imaginons une troisième dimension 112 : nos inventons et
réalisations si fragiles. Si le Réel déploie le Monde en trois directions, la troisième dimension tient à nous, à nos re-
présentations * des choses. Le tissage de : R ! L permet de tresser : R ! L ◊ i. Cette trilogie à l’œuvre formule
notre capacité à imaginer 113 le Monde et la vie. Certes, à partir de la Langue, de nos fictions, non sans en appui
sur le Réel existant, que nous trouvons, que nous inventons, nous nous figurons et nous réalisons des aménage-
ments, face au Monde existant. Nous y avons ainsi, cultivé des ressources vivrières, fabriqué des habitations et
des institutions. Nous y admettons des moments de fête et de plaisir, nous y célébrons des événements qui nous
dépassent en dimension et en temps. Mais nous y avons souvent, semé la guerre et la terreur. Et si nous avons
parfois, inventé des occasions de croire. nous y avons produit plus fréquemment des occasions de désespérer.
Reste que nous avons à y assumer, en tous cas, ces inventions et catastrophes, en homme au Monde : à même de
s’obliger et de s’interdire.

108 L’inconscient freudien, ne l’oublions pas.

109 Représenté par la dépendance ( et ) Carré : ! entre R et L de la structure : R ! L ; et aussi par l’éventualité ( ou ) Losange : ◊ de :
◊ i éventualité de l’existence d’une idée ( et ou, d’une autre ).

Personne : persona, le masque du théâtre depuis les Etrusques.


110

Une personne : le masque du fait qu’il est individu et que également, tout lui échappe.

111 Rencontre ** : interaction, symétrie etc, dont nous faisons si souvent, affront, confrontation : polémique, par prétention.

112 Ce que LACAN a qualifié : Imaginaire.

113 De Notre trilogie à l’œuvre R ! L ◊ i , tout homme a, à assumer ce qu’il en invente : la troisième dimension ** : i . Même si nous
n’en pouvons faire que des fictions, elles nous sont indispensable pour nous tenir face au Monde, aux autres et à soi-même. Sinon c’est
la psychose, voir Peut-on dire : il est devenu fou ?
Une boussole pour le temps présent.
18 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

5
Nous avons pris l’habitude.

La Rencontre. Oui, mais plus que fréquemment : polémique ! Notre histoire le montre. La discussion, la per-
cussion, la guerre, prime au lieu de la dispute, civile. Autre habitude : nos erreurs d’échelle, qui se comprennent.
Certes, penser est difficile. Mais que poursuivons-nous, à si peu nous attacher à la cohérence de la raison ?
Quand même ! Que peut être la présence de chacun, de quelques dizaines d’années, même enrichie de quelques
milliers d’années d’histoire, à l’échelle d’un Monde devenu prodigieux et poursuivant son existence depuis un peu
plus d’une dizaine de milliards d’années ?
Nous prenons la parole ! A notre seule initiative ? Répondre : oui, sans hésiter, se fonde sur l’impression, qui
amène certains à croire que nous pourrions être à l’origine de tout, ou quasiment. Ne faisons-nous pas mine de
croire que l’histoire commence avec nous ? Et, ce que nous ne pouvons encore faire, nos connaissances et nos
machines, nous permettront de le faire ou le feront pour nous ? Certes, en symétrie d’un Monde qui ne cesse
d’échapper, notre propension, réelle, est de nous échapper. Mais nous y allons aussi, de notre cru. Nous oublions
sans cesse, que le Monde est un fait, qui nous précède et qui sous forme du Réel à l’œuvre, règle tout ce qui se
passe conformément à ses propres Lois. En nous décrétant 114 autonome, libres comme l’air, nous prenons le
parti de nous leurrer ! Nous nous rêvons, la nuit, le jour : affranchis de la Condition humaine. Avertis par
FREUD 115, nous pouvons constate que c’est le fond de chacun de nos rêves nocturnes. Nous rêvons tous d’être
tout puissant : suite directe de notre prime enfance 116, quand ce que nous ne pouvions faire, notre mère le faisait
pour nous. Ainsi, nous rendait-elle : « tout puissant ». Mais ensuite, cet toute-puissance rêvée, s’affranchissant
des limites, trament bel et bien de jour, nos perceptions et nos vœux. Si nous ne devenons pas adulte : nous af-
franchissant de cette illusion 117, nous courrons droit à la catastrophe !
Le Monde est bien la providence, mais pas une bonne mère !

Mais, nous entendons tout régler !


Face au Monde et aux autres, nous ne cessons d’instaurer règles et repères. Nous le représentons. Nous
nommons choses et lieux évènements, nous le décrivons pas à pas et scandons ce qui s’y passe, du geste et du
pieds et de nos parcours. Nous décomptons, mesurons ce que nous constatons. Et de façon plus complexe et
plus élaborée, nous le représentons aussi de mille façons : récits, poésie, musique, théâtre. Nous y édictons des
Lois auxquelles nous pensons devoir nous conformer, mais auxquelles nous savons qu’il nous est, au fond, pos-
sible de déroger. Ce qui n’est pas le cas du Réel.
Certes, liées aux dynamiques, aux configurations et aux dimensions, qu’à taille humaine, nous y percevons,
nous en avons inventé notre nécessaire de géométrie : fondement118 de nos savoir-faire et de ce que nous avons

114 Nous décrétant autonome. le Siècle des lumières a fait mine d’y croire, visant à supprimer Dieu.

115 Die traumdeutung. Freud; Vienne 1900 ***

116 Prime enfance V Je veux Maman !

117L’attribution sans borne du prédateur. ( Jugement d’attribution avant le jugement d’existence. Névrose infantile avant névrose adulte.
Selon FREUD )

118Les Grecs l’ont fait valoir : « nul n’entre ici, s’il n’est géomètre * ». Le théatre *: l’unité d’action, d’Aristote, puis de temps et de lieu, en
est un avatar. Les poètes, Orphée * en tête et les mythes qu’il inspira, ainsi que la statuaire, participent de cette culture exemplaire, dont
nous sommes les héritiers.
Une boussole pour le temps présent.
19 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

nommé l’epistémé, la science 119. Outre croisement de la rencontre 120, marque de l’humain, nous en avons inven-
té l’unité, le comput, la trajectoire et la triangulation, et autres systèmes d’orientation : plan et cycle à deux direc-
tions, sphère à trois directions. Ainsi avons-nous pu arpenter la Terre et avons tenté de la rendre possiblement
hospitalière, à partir du moment où, outre nécessité, en fait, après nos guerres si fréquentes, nous avons admis
pour nos nécessaires communautés, une éthique *, une esthétique * et des échanges culturels et marchands.
Quand au mieux, visant des relations pondérées, voire paisibles et poétiques, entre tout homme, le Monde et
les autres, nous avons tenté de régler notre extrême voracité de prédateurs selon des modes que nous savons
communes à nombre de grandes civilisations dont l’histoire nous a été accessible. Relèves de ce fond commun :
des bornes majeures 121, des obligations, ainsi que des formes et des organisations, satisfaisantes pour tous : reli-
gions, droits, danses et musique, cités, régimes politiques
Quelques questions insistent : Qu’est-ce qui fait foi ? En quoi avoir foi ? Qu’est-ce qui fait : Res publica ?
En dette ? Vraiment ?
En usant et en récoltant normalement 122 ce qui y pousse : le fruit, et avec ce que nous y cultivons, la Terre
nous a procuré de quoi assurer : nourriture, gîte et couvert. Mais nous ne nous en satisfaisons plus ! Pourquoi ?
N’oublions pas deux raisons dont il est malheureusement, peu question : la jalousie et la surpopulation.
Tout enfant en naissant, est l’objet unique des soins et de l’attention de sa mère, convenant aux besoins et aux
requêtes de l’enfant 123. Un frère, une sœur, le père 124 déjà, se profile à l’horizon. Ils aurons ce que l’enfant n’aura
pas : tous le soins, toute l’attention et la toute puissance imputée à la mère par l’enfant. Voilà la jalousie de tout
homme au Monde ; sans exception. Et elle est à l’œuvre aussi longtemps que l’autre * n’est pas accepté : tant que
l’enfant n’a pas admis d’être : adulte. Cette jalousie ravage ce qui devraient être des relations adultes normales
avec les autres, le Monde et soi-même. Cette anomalie qui de nos jours insiste et est en surnombre, perturbe le
fonctionnement social normale. La providence l’avait l’avait supporté, jusqu’à présent. Et reconnaissant de ce que
nous prodiguaient nos parents et le Monde, nous admettions d’être : en dette. L’arrivée de la société de
consommation et de droit créance, ont banni toute dette. Le brusque accroissement de population depuis un siècle
et nos technologies issues de la révolution industrielle, ont rompu les digues. Nous épuisons les ressources, ainsi
que les équilibres fondamentaux de la Planète 125. Nous l’avons déjà évoqué au titre de : Décréter agit-il sur la
nature ? Nous y reviendrons au titre de : Serions-nous sans les autres ?
Depuis bien longtemps, nous sommes coutumiers de l’abus, du : méfait en tout genre.
Méfaits brutaux depuis des lustres, : guerres ; exterminations ; asservissements ; escroquerie ; braconnage …
Forfaits par transgressions de la Limite. Depuis deux siècles surtout, la révolution industrielle nous a mené
quelques confins de la Terre et du Monde 126 : fission nucléaire, vitesse de libération de la Terre, moyens de

119 Qu’en Grèce on nomme ἐπιστήμη ; épistêmê ; mais qui n’est pas son premier lieu, connu

120Rencontre ** Pas L’un sans l’autre ** Au musée du Hieron, à Paray le Monial, la figuration de la rencontre : croisement, pas l’un
sans l’autre, la croix ** ( verticale ou celle de Saint André ) est remarquablement mise ne valeur. Croisement ** qui dénote la présence
de l’homme. Par exemple : verticale de la chute des corps, horizontal du désir de l’arrêter. Tous les Kerns du Monde, les temples, églis-
es, mosquées, synagogues etc manifestent la même chose et ne sont pas signe d’une autre religion que celle de l’animal ( Réel ), qui
parle ( use d’un Langage ) permettant des liens, au moins fictifs, d’organisations, différentes de celles dues au Réel

1211- Les bornes. Outre récits des origines, il existe des cadres généraux, comme : l’arbre du bien et du mal * par exemple
2- Chemin faisant. Les obligations et limites comme le décalogue et autres vademecum, d’obligations et d’interdits.
3- Fins. Fin sanctionnant nos vies, comme l’Apocalypse * ou fin qui engloutit, comme le Déluge.

122 Us , Fructus : usage normal d’un bien, selon la pondération qu’énonce le droit de propriété. L’Absusus est un usage anormal : en
disposer

123 IV sans ma mère ? Je veux Maman ( Premier Chapitre )

124 Laïos lui-même, père d’Œdipe.

125 V Serais-je sans les autres ? Premier chapitre.

126Energies fossiles * Vitesse de libération * de la Terre vers des ailleurs inhospitaliers. Fission nucléaire. Population surnuméraire.
Barrières d’espèces*. Mathématisation outrancière de la Langue, Informatisation du langage et prothèses des gestes et des comporte-
ments.
Une boussole pour le temps présent.
20 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

contraception, P M A pour tous. Confins, souvent limites constitutives du Monde, que nous rencontrons au titres
de ce que nous nommons : physique, cosmologie, biologie, éthique et esthétique de notre monde 127 ? A respec-
ter strictement 128 sous peine de fin du monde 129 pour nous. Par exemple, la P M A pour toutes supprime la stérili-
té et la reproduction sexuée normales, un des fondements de la biologie et de la civilisation.
Déjà, la transgression actuelle de certaines limites, de températures par exemple, perturbe les équilibres des
fondements du fonctionnement de la Planète.
Dégradation de l’homme. La pulsion 130 fait courir tout homme sans cesse après sa proie 131 pour s‘en repaître
132. Seule la capacité métaphorique, l’abstraction langagière, permet à tout homme de transformer la saisie im-

médiate de la proie, en démarche à plus long terme, possiblement guidée par le désir *. Démarche alors possi-
blement constructive. Elle passe nous le savons par l’éducation, l’apprentissage, l’assemblage, la fabrication : en
quête d’un but, non immédiat, vraiment satisfaisant. L’instillation par la société de consommation en vogue de-
puis un demi siècle, de la possibilité de s’attribuer, immédiatement, un objet comblant, fait prévaloir le plaisir d’or-
gane ; dont le prototype comme dans l’enfance, est un plaisir oral. Cette société ravale ainsi chacun au rang de
glouton 133. Organisée par une occidentalisation planétaire, la société de consommation a commencé à détruire
l’homme partout sur Terre. De plus en plus, chacun abandonne le fait d’assumer 134 son humanité : son ambiva-
lence 135, sa division. Cet abandon de l’humanité s’est manifesté par exemple, par ce décret insensé : abandonner
sa qualité de femme ou d’homme au profit de la langue. Certains qui en entraine d’autres en boule de neige,
veulent être décrété : dits, femme ou homme ou ni l’un ni l’autre et non l’assumer. Défilant même dans la rue
en hurlant pour exiger des autres qu’ils se plient à cette extravagance, sans l’ombre d’une critique.

Pas besoin d’être grand clerc pour résumer ce qui nous arrive : Descente en enfance ! **
Pourquoi l’habitude de nous tromper, sinon pour rester en enfance, toute puissante, où la jalousie fait que
chacun en veut encore plus ! Du fait de nos inventions, procédés et autres machines, puissants jusqu’à la vio-
lence extrême, tout homme en vient à se penser en droit d’épuiser la planète et d’exiger des autres, qu’ils le satis-
fassent ; garanti par cette méprise radicale que sont les Droits de l’homme **. J’ai bien l’droit d’avoir ce que je n’ai
pas.
Prêts pour le forfait illimité 136 ?

127 La révolution industrielle * n’a, bien sûr, pas changé la condition humaine **. Son usage, oui.

128Ces abus ne rendent-ils pas évident ce que nous avons évoqué en première page : peu importe le Monde, il doit nous permettre ce
que bon nous chante. La P M A pour tous, par exemple.

129 Fins. Soit fin sanctionnant nos vies, par exemple le jugement dernier * aidé par l’ange psychopompe, fin qu’annonce l’Apocalypse *,
fin dont on peut encore faire et dire quelque chose. Sinon fin engloutissante : le Déluge, dont notre intuition nous dit depuis bien
longtemps, qui’l il pourrait s’agir d’une submersion * totale, dont personne ne pourra parler. Cette limite s’impose absolument à nous
tous et nous fait disparaitre. C’est fin du monde *, le nôtre, mais pas la fin du Monde.

130 FREUD : Pulsion et destin des pulsions

131 LACAN a tenu a nommer cette proie : objet petit a. Dans une formule de dépendance : $ ◊ a qu’il a nommée : logique du fantasme.

132 Jouissance du corps : jouissance d’organe.

133 Ce qui n’est pas tout à fait nouveau c.f. La nuit des rois. ( ? )

134Le Ché voi * que chacun peut supposer au Monde, du fait du regard de ma mère, passant à l’exigence du regard de mon père
tourné vers un futur, dans cette situation où j’assume, devient alors : en quoi y suis-je, comme sujet *: Che me voi ? ( responsabilité)

135 Comme tout animal tout homme n’est sans sa part mâle et sa part femelle. Donc aucun homme sans part femme et part homme.

136 En deux siècle, nous mettons en déroute 120 ou 130 millions de siècles d’équilibres du Monde !
Nous prenons un degré de liberté pour la liberté ! Voir V Serais-je sans les autres ? Premier chapitre : une décennie pour changer ).
Nous dépassons les bornes ! Alors prêts à tout forfaits illimités !
Voir ci-dessus : Décréter agit-il sur la nature ? L’Anthropocène * voilà l’aveu, ( l’avœu ? ) ! Anthropocène * ; Valerie CHANSIGAUD
Encyclopédia uniersalis.
Une boussole pour le temps présent.
21 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

6
Que faire ?

Que faire dans ce Monde dont le motif est d’échapper depuis treize milliards d’années, qui a fait advenir la
Terre, la vie, le corps animal, la Langue et qui fait naître chacun de nous, à un moment, en un lieu ? Admettre
qu’il existe, sinon nous ne serions pas là, à nous poser la question et accepter ce qui est, dont la castration, ce fait
que, le mien, le tien, le sien, le notre, le vôtre : le leurre !

Parions !

L’existence du Réel à l’œuvre : le Monde, fait foi. La création et la Limite relèvent du seul Réel.
L’inertie du Monde, la poursuite du déploiement de son offre et la part langagière, constituent nos ressources,
certaines ! Elles suffisent à poursuivre l’objet qui comble le manque animal, le besoin, voire les forfaits que nous
venons d’évoquer. Mais seule la foi 137 : qui engage chacun, sans certitude, permet de dépasser ces exigences bru-
tales et poursuivre ce qui est propre à l’homme : notre désir **, un par un. Admettre que tout cela, dont la Li-
mite, nous échappe, et accepter de se donner la peine d’y assumer sa participation, font du Réel et de sa part lan-
gagière, une splendide providence **.
Du fait du Monde, nous pouvons par symétrie, rêver de nous affranchir ? Heureusement, avec la langage,
nous pouvons choisir de nous arrêter aux portes de la création et du franchissement de la Limite, sous peine de
nous y écraser ; ce à quoi nous condamnent nombre des forfaits que nous venons d’évoquer.
Bien difficile pour chacun, d’abandonner sa petite ou grande foi en sa propre démiurgie, rémanence mater-
nelle ! Mais le fait que nous ne soyons pas pour tout dans ce qui arrive, ne fait pas que chacun n’y soit pour rien.
Au contraire ! Non pas à sa seule initiative, mais, homme au Monde, chacun à, à assumer la rencontre avec
l’autre**, ce qui échappe : le Monde, l’inconscient et les autres. Le croisement, la croix, avons-nous vus, est la
reconnaissance de la condition de la reproduction, du renouvellement, de la surprise. La rencontre est la condi-
tion de l’existence *, de la vie et l’occasion d’une possible relation d’échange élaborée avec l’autre. Assumons-en
le mouvement, les logiques et les constructions qui se manifestent sous milles formes. A nous de les rendre heu-
reuses
Etre assujetti * est la condition du jeu langagier, en écart avec le Réel, ce qui rend possible le bon usage de
notre promotion par le Monde. Sans certitude, mais possiblement prometteur ! Nous manifestons cette promo-
tion, outre vie courante, sous forme de rimes et de raisons * : en jouant de la musique, en dansant et en représen-
tant le Monde et la vie. Récits et Opéras, explications et mathématisations, en sont des manifestations. Chacun à
tout instant et tout homme dans son rôle de parents et de soignant, a, à assumer le fait d’être dépassé, condition
d’un futur : de la promesse, de la surprise. Car, outre l’adaptation à l’environnement, que permet le Réel ? La
biologie à l’œuvre : la vie et aussi, pour l’homme cet autre atout : la Langue. A investir ! La puissance d’un lan-
gage vigoureux et rigoureux, à valeur possiblement métaphorique **, permet adaptabilité et élaborations de
toutes sortes, qui dépassent largement la vie de chacun, jusqu’à une sorte d’immortalité comme l’a souligné RI-
CHELIEU.

137Qu’on en commun par exemple, Boudhisme et monothéisme juif ? Il existe, d’abord, quelque chose qui dépasse l’homme. Ce qu’a
souligné SPINOZA. Natura sive Deus ;: c’est la nature si ce n’est Dieu ! Les chrétiens ne savent pas ça, puisque le fait de ne pas y
croire en Dieu, l’anihile. Là est la fiblesse radicale de la théorisation lacanienne.
Une boussole pour le temps présent.
22 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Pour tout homme : soi et tout autant comme parent et soignant, il importe de parier 138 sur la suite. Et parier
sur chaque enfant, pour son avenir. La condition indispensable, est d’apprendre à admettre et faire face à la vie :
de se retrousser les manches. Avant FREUD, c’est un pari de même essence, exemple parmi d’autres, qui a per-
mis en 1793 à Philippe PINEL, de soutenir le mouvement de libération des aliénés, de leur chaines physiques. Un
pari de les libérer d’une certaine forme d’obscurantisme qui les entouraient et souvent, les entourent encore.
Ce qui au fond est encore et toujours vrai pour chacun de nous. C’est un tel pari, qu’avec d’autres, j’ai tenté de
relever durant quarante ans, modestement y compris auprès des personnes prises dans la psychoses. Constatons
que les avancées de FREUD, insistant sur le rôle du langage et la responsabilité de chacun 139, rencontrent en-
core de nos jours, bien des réticences, voire des refus. Très dommageables pour tous.
Pour l’heure, voici trois « vignettes » cliniques, dans le droit fil de ce que nous avons abordé, à l’occasion de la
néoténie. Il donnent un aperçu sur le vif, de ce que le pari sur la puissance du langage qui habite et qu’habite cha-
cun, permet d’envisager, à condition de jouer le jeu : admettre la castration, comme le fait l’un, assumer * ce qu’il
avance en parlant, comme le fait un autre et comme le troisième, ne pas se voiler la face !
« Dure ! », est la réponse, rassurante et charmante, de cette toute toute jeune fille à qui Bernard GOLSE avait
posé la question : « comment va la vie ? ». Sa réponse admet bel et bien la castration !
A cette occasion, j’ajoute volontiers un exemple significatif de la dynamique langagière, complexe, à l’œuvre
dès l’enfance. Adressant à Lucien, quatre ans, un : non ! à propos d’une modeste bêtise à laquelle il allait se livrer
dans son cabinet, ma femme ajoute à ce : non ! : tous les désirs ne sont pas bons ! Réponse immédiate : Julien, se
bouche les oreilles des deux mains : alors ça ! J’veux pas entendre ça ! Aveu qui nous a fait bien rire !
Je pense aussi à ce jeune : Marin, que j’ai reçu et dont la diplopie a disparue après trois entretiens. Miraculeu-
sement », au dire de son entourage. Vrais
emblablement avait-il admis de regarder le Monde en face !

Sans condition ?

Serions-nous, sans ce Monde qui ne cesse d’exister à ce qu’il n’est pas ? Ce Monde, présence de trois miracles
** : sa création, la naissance de la vie, l’invention de la Langue ! Autonome, Il est cet autre nécessaire, qui, en
symétrie, confère à tout homme une solide hétéronomie. Chacun, divisé entre un corps animal et la Langue en
écart avec le Réel, mais dont la grammaire est fondée sur les mêmes logiques que la Réel. Entre les deux : un de-
gré de liberté. Ainsi, le Monde offre-t-il à tout homme, là où il est, là où il en est, la possibilité de vivre décem-
ment.

A chacun de l’assumer ! Il s’agit de quitter son enfance et être pour quelque chose dans ce qui lui arrive et
arrive à la Planète. Il s’agit d’accepter ce qui est, se retrousser les manches pour participe à l’effort, et tout au-
tant renoncer à l’illusion de la toute puissance, à la Liberté ! Un degré de liberté n’est pas la liberté : cette illu-
sion, à terme mortifère ! Nous le constatons à présent.
Et sans garantie de succès ! Puisque face aux dérèglements que nous avons déclenchés et dont à présent nous
connaissons les causes, il s’agit de laisser la nature retrouver ses équilibres ! Relevant, non de nous, mais du
seul Réel, c’est la condition pour y vivre. Or au vu de nos forfaits, l’inconnue de l’acceptabilité d’une quel-
conque condition, par un nombre suffisant d’entre nous, pèse lourd. Cet l’effort et ce renoncement concernant
un par un, tous le hommes de la Planète !

138 Un pari, non pécuniaire, bien sûr, mais ouverture à la vie ! Voir IV sans ma mère ? Chapitre 1 Je veux maman ! ce qui Fait foi *
Mais alors en outre un Acte de foi * en ce qui échappe vraiment, à présent comme au futur, après avoir vraiment quitter l’origine.
Cette origine, qui demeure énigmatique pour tout homme, prend pour certain, le nom de Dieu. Pensons au pari de PASCAL *. ( Voir
L’enjeu ? la Limite ! ) Acte qui seul permet de dépasser la maîtrise, cette illusion, que notre relative compréhension et saisie du
présent, poussent à accréditer.

139 Le Ché voi * que chacun peut supposer au Monde, à sa providence, du fait du regard initial de sa mère, passant ensuite à l’exi-
gence du regard de son père, tournée vers un futur où je dois l’assume, devient alors : en quoi y suis-je, comme personne : Che me
voi ?
Une boussole pour le temps présent.
23 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

Il s’agit de tâcher à réhabiliter l’éthique *, bien mal en point ! Certes, rien de nouveau sous le soleil !

Mais l’intolérance est à son comble : l’autre n’a plus droit de cité ! Or, il s’agit que chacun accepte la Limite et
son au delà, ce qui paraît lui échapper : l’altérité, les autres et la part de soi-même qui échappe, mais d’abord cet
autre * le Monde, consistant * conformément à seules et propres lois.
Et nous le savons bien. Lorsque l’échappement n’est pas admis, c’est la pulsion de la capture immédiate qui
échappe et nous condamne à la laisser brutalement à prendre le dessus. Ce qui nous entraine aux méfaits qui
s’exercent contre le Monde et les autres. Outre asservissement, guerres, vol, élimination 140, un autre exemple
notoire : les méfaits à la part femelle de l’humanité, à la maternité ** qui nous dépasse. Ce qui depuis toujours, a
nuit et continue à nuire, à notre « moitié » femme
Il s’agit aussi, de faire que la parole * retrouve son crédit 141, comme au temps de NEWTON par exemple.
Il s’agit, troisièmement, de faire que le privé et le publique, existent 142, l’un par rapport à l’autre, soutenus
par chacun.
Il s’agit aussi de faire que nos instruments si élaborés de nos jours, visent à n’être, humainement, que des or-
thèses * et non des prothèses * de ce qui illusoirement apparait comme nos insuffisances : ce qui le plus souvent,
relève simplement de nos vraies limites de la castration.

Pourquoi ne s’agirait-il pas d’habiliter la tolérance, ce qui a présidé à la néoténie et à nos premières années ?
L’amour, la douce capture d’une mère, la pratique du bord, de la caresse. Puis le pari : la foi en l’avenir !

140 Méfaits que nous ne connaissons que trop. Au choix :


Asservir : de la perversion ordinaire au goulag, en passant par l’esclavage !
Ecraser : de la vénalité, l’injure, la torture et au viol, en passant par la guerre et nos exactions !
Voler : du braconnage à l’escroquerie et au rapt !
Eliminer : de la rééducation aux génocides, en passant par les exécutions et les gaz !

141 Parole ! * : Parole d’homme * : accrédité * par une personne et adressée *

142 Res publica * Et c.f. Emission Répliques du 5 septembre 2020 * La vie la mort à la lumière du coronavirus
Une boussole pour le temps présent.
24 sur 25 .
Pierre GORGES Les pieds sur Terre ? Paris le 18 décembre 2021 .

( Journal Le Monde, environ 11 octobre 2020 ? )

Une boussole pour le temps présent.


25 sur 25 .

Vous aimerez peut-être aussi