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I.1. Introduction
L'amélioration de certaines propriétés des matériaux cimentaires nécessite l'ajout de poudres
minérales appelées « les additions minérales ». Dans le domaine du génie civil, le terme
« Addition » désigne, à partir des années 1990, une catégorie de produits minéraux utilisés dans
la confection des bétons et des mortiers. Ce chapitre a pour objectif de présenter les additions
minérales et ses différents types ainsi que leur composition chimique, minéralogique, finesse et
répartition granulométrique.
Ce chapitre fait le point de connaissance sur les actions des additions minérales dans les
matériaux ainsi leurs effet sur l'ouvrabilité et les propriétés du béton durci aussi l'utilisation de
ces additions dans l'Algérie et leurs principaux atouts.
I.2. Définition
Une addition minérale est définie par la norme européenne EN 206-1 comme étant un matériau
minéral finement divisé utilisé dans le béton afin d'améliorer certaines propriétés ou pour lui
conférer des propriétés particulières [1].
Les additions minérales sont des poudres utilisées dans le ciment ou directement dans le béton
en substitution partielle du ciment ou en complément, afin d'améliorer certaines propriétés du
béton ou pour lui conférer des propriétés particulières, Elles sont aussi employées pour des
raisons économiques, comme les cendres volantes qui sont des résidus de la combustion du
charbon pulvérisé dans les centrales thermiques [2].
I.3. Différents types d'additions minérales
La norme distingue NF EN 206 deux types d’additions :
Additions de type I : quasiment inertes
Additions de type II : à caractère pouzzolanique ou hydraulique latent.
Les additions de type I correspondent à des fillers conformes à la norme relative aux granulats
(NF EN 12620) et les pigments de coloration des bétons conformes à la norme NF EN 12878.
Ainsi que :
Les additions calcaires conformes à la norme NF P 18-508.
Les additions siliceuses conformes à la norme NF P 18-509.
Les additions de type II regroupent :
Les cendres volantes de centrale thermique conformes à la norme NF EN 450-1.
Les laitiers vitrifiés moulus de haut fourneau conformes à la norme NF EN 15671-1.
Les fumées de silice conforme à la norme NF EN 13263-1.
procédés principaux sont utilisés : par voie sèche et par voie humide. Le premier consiste
successivement en un concassage/broyage, suivi d’un criblage, pour finalement terminer par
un dépoussiérage. Les fillers produits par voie humide sont issus du sciage ou polissage des
roches ornementales ou de la phase de lavage dans le cas de la production de granulats [7].
L'utilisation des fillers calcaires est généralement favorable à l'amélioration de la maniabilité
d'un mortier ou d'un béton .Il est alors possible de réduire la quantité d’eau du mélange
entraînant en répercussion une hausse de la résistance : c'est l'effet filler. Le besoin en eau
dépend de la finesse et de la morphologie des additifs introduits et peut varier de 1 à 4 [8].
AL₂ O₃ 0,80
Fe₂ O₃ 0,63
CaO 51,45
MgO 1,30
SO₃ 0,16
K₂O 0,11
Na₂O 0,001
P.F 42,50
Figure I.2 : Courbe des passants cumulés des fillers calcaires [10]
I.3.2. Cendres volante
I.3.2.1. Généralité
La première recherche publiée dans la perspective d’ajouter des cendres de charbon pulvérisé
au ciment en tant que pouzzolane remonte à 1914 avec l’article «An investigation of the
pozzolanic nature in Coal Ash». L’appellation de cendre volante apparaît quant à elle en 1937
dans l’article de R. E. Davis, R. W. Carlson, J. W. Kelly, H. E. Davis : «Properties of cements and
concrete containing fly ash». C'est alors Aux USA, que se développe la recherche sur la qualité
des cendres volantes sur leur utilisation dans les bétons de masse, notamment dans les grands
barrages comme celui de Hungry Horse Dam figure I-3, dont la construction démarre en 1948.
En 1949, l’ASTM fait paraître dans la Publication Technique n° 99 le recensement de l’état de la
pratique dans ce domaine avec l’article de H. S. Meissner « Pozzolans used in Mass Concretes ».
La première norme ASTM sur les cendres volantes parait en 1954 : « Tentative specification for
fly ash for use as an admixture in Portland cement concrete ». En 1964, la norme NF P 15-302
consacre l’existence de ciments aux cendres [15].
Les constituants principaux étant la silice et l'alumine, la masse volumique moyenne est poche
de 2.6 g/cmᶾ. La surface spécifique varie entre 2000 à 4000 cm²/g et la densité des cendres
volantes sèches en vrac varie de 550 à 900 Kg/mᶾ après tassement [20].
Tableau I.4 : Composition typique des différentes cendres volantes normalisées [61]
Principaux éléments Gamme pour les CVF Gamme pour les CVC
SiO₂ 38 à 65 33 à 61
AL₂O₃ 11 à 33 8 à 26
Fe₂O₃ 3 à31 4 à 10
SiO₂ +AL₂O₃ + Fe₂O₃ > 70 < 70
CaO 0.6 à 13.3 14 à 37 ( > 10)
SO₃ 0à4 0.5 à 7.3
MgO 0à5 1à7
forme de la fonte et un liquide essentiellement chargé d’oxydes. Ce résidu est appelé laitier de
haut fourneau [27].
énergie interne plus élevée qu’à l’état cristallin, ce qui le rend plus réactif chimiquement. Lors
de son hydratation, le laitier évoluera sous une forme cristalline stable pouvant être mise à
profit pour les formulations de ciments ou de bétons [29].
Figure I.8 : Laitier de haut fourneau cristallisé Figure I.9: Laitier de haut fourneau vitrifié
Répartition granulométrique
La granulométrie du laitier cristallisé brut est de l'ordre de 0/300 mm lors de son extraction des
fosses, après fragmentation par arrosage a l'issue du concassage-criblage, les granulats
présentent un très bon coefficient de forme, essentiellement cubique, les éléments plats ou
longs étant généralement en quantité inférieur à 2 % [32]. Le laitier de haut fourneau vitrifié
(granulé ou bouleté) est quant à lui obtenu par un arrosage sous haute pression du laitier en
fusion (trempe). Il se présente sous forme de sable jaune ou beige (granulométrie 0/8 mm) [27].
La fumée de silice est obtenue pendant la production du silicium et des alliages de ferrosilicium.
Ces produits sont fabriqués dans un four à arc, en réduisant le quartz par un apport
approprié de carbone, à une température d'environ 2000 °C [ 35]. Les particules de fumée de
silice ont un diamètre moyen inférieur à 0.10 µm soit 100 fois plus petit que les particules du
ciment portland [36].
Minéraux présents %
Quartz SiO₂ 42
Calcite CaCo₃ -
Dolomite CaMg (Co₃)₂ 01
Albite NaAISi₃O₈ 27
Feldspaths (K₂O₆SiO₂AL₂O₃) 25
Illite 2K₂O AL₂O₃ 24SiO₂ 2H₂O 04
Minéraux ferrugineux+ autres 01
Total 100
Le béton contenant de l'argile cuite comporte une résistance au feu beaucoup plus élevée que
celle du béton à base de gravier naturel [58].
I.3.5.2.5.Utilisation des bétons des déchets de brique
Les débris de briques, surtout, ceux qu’on trouve en quantités énormes dans les tas de
décombres de nos villes, ainsi que les incuits et surcuits de briqueterie, peuvent être concassés
pour produire des granulats d’un béton léger :
De structure pour semelles de fondation, pour parois de caves et éléments de construction en
béton armé d’un poids spécifique de 1600 à 2100 kg/m 3 , d’une résistance à l’écrasement de
50 à 320 kg/cm2 , présentant une élasticité remarquable à la pression et à la flexion composée,
de faible coefficients de retrait et des indices de conductibilité et de dilatation relativement
bas.
Isolant poreux pour les parois, les parpaings et les carrelages, avec des poids spécifiques de
1000 à 1600 kg/m3, une résistance à l’écrasement de 20 à 50 kg/cm 2, une résistance à la
traction de 5 à 10 kg/cm2, des coefficients de retrait de 0,20 à 0,30 mm/m (sans durcissement
à la vapeur) et une faible conductibilité de la chaleur (Z environ 0,25 kcal/m°C pour 1050
kg/ m3).
Mono granulométrique du groupe granulométrique 1/3 mm, avec lequel on peut produire
des bétons poreux de débris de briques présentant une isolation thermique particulièrement
poussée [59].
Damé (béton non armé) nécessaire aux fondations massives, fondations de murs et
soubassements ainsi que lors de la fabrication du béton de remplissage [53].
I.3.5.3. Déchets de verre
Le verre est un des plus anciens matériaux connus par l’homme. Dans le temps préhistorique
déjà on utilisait les obsidiennes pour la confection des couteaux, pointes de flèches…etc. Ce
verre naturel provenant en Europe principalement des iles grecques des mélos et de théra. Le
plus ancien objet daté de verre produit par l’homme a été découverts en Égypte, ils remontent à
environ 300 ans avant J.C, mais vraisemblablement la matière d’obtenir le verre a été découverte
auparavant en Mésopotamie environ 4500 avant J.C [62].
Aujourd'hui, le verre est fabriqué industriellement dans des usines verrières. L’automatisation
de la fabrication des verres creux et l’avènement de l’obtention de verres plats par flottage
(procédé Float) favorisent l’accroissement considérable des quantités de productions permettant
ainsi aux verres d’occuper une place indispensable dans l’économie moderne (bâtiment,
transport, éclairage, industrie chimique, etc.). Le verre apporte également des solutions
originales aux nouvelles technologies (laser, téléphonie sur fibres optiques, conversion
d’énergie) [63].
Le problème environnemental que posent les déchets non biodégradables tels que les bouteilles
non réutilisables (verre) devient une préoccupation majeure au regard des quantités énormes
produites dans les grandes villes. L’une des rares voies de recyclage de ces déchets est de les
stocker dans les procédés de construction (béton). Ainsi, le verre est un matériau riche en silice
et en sodium [54]. L’utilisation de la poudre de verre dans un système cimentaires, est un
moyen de valorisation des verres en décharge. C'est un technique récente et les quelques
résultats des travaux antérieurs effectués sur le verre, utilisé en poudre comme substitut partiel
du ciment [64].
avant d'être broyé pour former du calcin. Celui-ci peut alors être introduit avec les matières
premières afin de former le lit de fusion. Il est broyé très finement [66].
est une utilisation courante de la poudre de verre de silice qui démontre sa capacité à résister à
une chaleur élevée et à conserver sa stabilité [67].
L'analyse chimique d’un ciment Portland est présentée dans le Tableau I-14
Tableau I.14 : Analyse chimique du ciment Portland [80]
Elément SiO₂ AL₂O₃ CaO Fe₂O₃ MgO SO₃ K₂O Na₂O
% 19-25 2-9 62-67 1-5 0-3 1-3 0.6 0.2
L’analyse minéralogique du ciment portland est présentée dans le Tableau I-15 :
Tableau I.15 : Analyse minéralogique du ciment portland [80]
Phase minérale C₃S βC₂S C₃A C₄AF
% 50-70 15-30 5-15 5-15
trouve les pouzzolanes naturelles, les cendres volantes, la fumée de silice et le métakaolin qui
réagissent avec la portlandite (CH) pour former des C-S-H. Pour les ajouts aux propriétés
hydrauliques, on y trouve principalement les laitiers de haut fourneau qui ont besoin de chaux
pour activer leur réaction d'hydratation pour former des C-S-H secondaires [86]. L'hydratation
du ciment en présence des additions minérales sont résumés ci-dessous.
I.5.3.1. Hydratation du ciment en présence de la fumée de silice
La fumée de silice réagit avec la portlandite libérée lors de la réaction du C₃S et du C₂S avec
de l'eau (réaction pouzzolaniques) (figure I-30) pour former le C-S-H. Dès qu'il ya suffisamment
de ciment hydraté pour saturer la solution interstitielle en portlandite, Le C-S-H se forme sur la
surface des grains de la fumée de silice [87]. De plus, les très fines particules de la FS constituent
des sites de nucléation pour la germination des produits de CH, ce qui peut accélérer la réaction
d’hydratation. D’ailleurs, la chaleur dégagée en présence d’un faible pourcentage en FS est plus
importante que celle dégagée par le ciment portland [86].
Figure I.31 : Taux de chaleur d'hydratation par gramme de ciment /Fumée de silice [26]
Li et al. [88], le système binaire de fumées ciment-silice peut raccourcir la période de dormante,
augmenter le taux exothermique pendant la période d'accélération, diminuer le deuxième pic
d'évolution de la chaleur d'hydratation et réduire le taux d'hydratation pendant la période de
décélération. De plus, cela devient clair avec l'augmentation de la quantité de fumée de silice,
par rapport au processus d'évolution de la chaleur d'hydratation du ciment pur (figure I-32).
Au début de l'hydratation la fumée de silice a été hydrolysée et a formé SiO ⁻ chargé
négativement, qui se combinerait avec Ca2+ et ion alcalin pour former des hydrates de silicate de
calcium (C–S–H). De plus, en tant que charge active, la fumée de silice apporte une densité de
nucléation accrue qui raccourcirait la durée de sa période d'induction. Pendant le période
d'accélération, la fumée de silice dans les matériaux cimentaires peut favoriser l'hydratation du
ciment, mais dans âge plus avancé (période de décélération pendant laquelle le processus de
réaction d'hydratation est principalement dû à la diffusion), l'hydratation est retardée et la
diffusibilité des ions est affaiblie du fait de la présence d'une couche de produits d'hydratation
plus épaisse située à la surface du ciment non hydraté. Cela a conduit à une réduction du taux
d'hydratation et de la chaleur. Cependant, au cours de l'âge d’hydratations ultérieures, la
chaleur d'hydratation et sa vitesse diminuaient remarquablement lorsque la fraction volumique
de fumée de silice dépassait 10%, entraînant de mauvaises propriétés mécaniques et une faible
compacité du béton [88].
Figure I.32 : Chaleur et flux de chaleur du système cimentaire composite (ciment /fuméé de silice) [88]
La fumée de silice diminue la taille des pores capillaires sans nécessairement diminuer la
porosité totale. La pâte de ciment devient plus dense et moins perméable. Tout cela cause une
augmentation de l'autodessiccation de la pâte de ciment et une évolution plus lente de la
résistance en compression [87].
I.5.3.2. L'hydratation en présence de filler calcaire
Les fillers calcaires ne réagissent pas ou peu chimiquement avec les composants du ciment ou
l'eau de gâchage. Quand ils sont ajoutés aux matériaux cimentaires, ils constituent un lieu de
nucléation et de germination pour les hydrates de ciment [10]. Un site de nucléation n’est autre
qu’un espace répondant à toutes les conditions de saturation en ions pour obtenir une
précipitation d’hydrates favorisant ainsi leurs croissances [89].
Certaines études ont montré que les fillers ne sont pas complètement inertes et que les fines
particules peuvent réagir avec le C₃A pour former du carboaluminate de calcium [85].
I.5.3.3. L'hydratation en présence de cendre volante
Les cendres volantes accélèrent l'hydratation du ciment Portland. Les ions Ca⁺² sont adsorbés
par la pouzzolane contenue dans les cendres. Cette adsorption cause un déséquilibre dans la
solution interstitielle et une dissolution plus rapide des ions Ca +2 provenant du C3S. Donc, il se
produit une précipitation plus rapide de C-S-H [87].
Les réactions pouzzolaniques des CV sont lentes. Pour des pâtes de ciment qui contiennent 40%
de CV, 30% de ces cendres sont hydratés après 3 mois et pour 60% de CV, 20% sont hydratés
après cette même durée [86].
Lors de l’hydratation du ciment en présence d’additions minérales de type pouzzolane, une
grande quantité d’ions calcium et hydroxyde est consommée. La teneur en portlandite pour ce
type de liant est plus petite comparée à celle d’un CEM I. A contrario, la quantité de C-S-H est
généralement plus grande pour les ciments avec additions minérales [90].
Les cendres volantes retardent la prise du béton à cause de la libération des ions SO 42- présents à
la surface des grains de cendres volantes. Elles diminuent la résistance en compression du
béton, surtout au jeune âge [87].
I.5.3.4. L'hydratation en présence de laitier de haut fourneau
La cinétique d’hydratation du ciment est influencée par la présence du laitier de haut fourneau.
Tout d’abord, la substitution du ciment par les additions minérales entraîne forcément une
diminution de la teneur en ciment du mélange, ce qui peut provoquer une diminution des
caractéristiques mécaniques du mélange si l'effet des pouzzolanes n'est pas assez
compensatoire. Le PH du mélange de la solution interstitielle diminue également lors de cette
substitution. De plus, le laitier de haut fourneau agit également comme un accélérateur
d'hydratation du ciment (en favorisant le nucléation des hydrates sur les fines particules. Cela
s'observe par une diminution de la période dormante) [10]. Enfin, l'utilisation du laitier de haut
fourneau permet de diminuer significativement la chaleur dégagée surtout pour des dosages
supérieurs à 50 %, ce qui est très avantageux pour les bétons de masse et le bétonnage à temps
chaud [86].
En présence du laitier la pate de ciment est plus dense. II y a aussi une diminution du pic de
température. Le laitier retarde le temps de prise du béton et augmente sa résistance en
compression à partir de 28 jours [87].
I.6. Effets des adjuvants minéraux sur l'ouvrabilité du béton frais
I.6.1. Effet de filler calcaire
La rhéologie des pâtes, des mortiers et des bétons dépend de la qualité du filler et de sa finesse.
Si le filler est finement broyé, il y aura une réduction de la quantité d’eau pour une maniabilité
fixe, surtout pour des rapports E/C < 0,40. Il est important de signaler que la présence de fines
d’argile dans le filler peut augmenter la demande en eau [21].
L’ouvrabilité du béton augmente avec la finesse du filler calcaire jusqu’à 500 m 2/kg. Au-delà de
cette limite, il peut y avoir des problèmes de maniabilité [91].
La maniabilité des ciments et des mortiers contenant des fines calcaires est affectée d’une
manière très sensible, elle passe de 55% pour le béton de contrôle (0% d’ajout calcaire) à 45 %
pour une teneur de 10%, et atteint 36% pour 20% de fines [92].
Figure I.33 : Variation de la maniabilité en fonction du pourcentage des fines calcaires [92]
I.6.2. Effet de la fumée de silice
Les bétons formulés avec la fumée de silice ont une rhéologie différente des bétons courants. Ils
sont thixotropes et ont donc un comportement visqueux et compact au repos et deviennent
fluides dès qu’on leur applique une pression. Cette particularité offre en particulier les
avantages suivants [93] :
Moins de ségrégation (nids de cailloux et ressuage) ;
Transfert par pompage sous pression possible sur de grandes distances ;
Projection sur des parois sans perte de produit dans le cas de béton.
La figure I-34 présente que l’ouvrabilité d’un béton augmente avec le pourcentage de fumée de
silice pour un rapport eau/liant constant.
Figure I.34 : Variation de l’ouvrabilité d’un béton en fonction du pourcentage de fumée de silice pour
différents rapports eau/liant [94]
I.6.3. Effet de laitier de haut fourneau
Plusieurs recherches confirment que la consistance et l’ouvrabilité des bétons et des mortiers au
laitier sont plus grandes que celles des mortiers et des bétons ordinaires. Cette amélioration est
due d’une part, à l’augmentation de la viscosité de la pâte des ciments au laitier en fonction de
l’accroissement du pourcentage de substitution en laitier, et d’autre part à la surface
caractéristique des particules du laitier. Ces particules sont en fait denses, lisses et n’absorbent
pas beaucoup d’eau dans la phase initiale d’hydratation [92].
Tableau I.16 : Effet de l’incorporation du laitier broyé d’El-Hadjar sur la maniabilité du béton [ 92]
Boubekeur et al. [95], ont montré que la résistance à la compression est similaires à celle du
mortier contrôle de 15.96 % pour une substitution de 10 % de calcaire à 2 jours, ensuite elle
diminue de 37 % pour une substitution de 20 % de calcaire. A l’âge de 28 jours, la résistance à la
compression diminue de 11 % et de 20% avec l’augmentation du pourcentage du calcaire de
10% à 20% respectivement.
Figure I.35 : Évolution de la résistance à la compression en fonction de l’âge des mortiers contenant le
calcaire [95]
Amouri [21], à montré que la résistance mécanique des mortiers de fillers calcaires, qu’à 7 et 14
jours est légèrement supérieures au mortier témoin mais cet avantage n'est pas durable car
pour les échéances supérieures, les mortiers contenant l’addition calcaire présente les mêmes
résistances pour un taux de substitution donné, la figure I-36 montre que le mortier à base de
20% de l’addition a développé les plus faibles résistances par rapport à 10%.
Figure I.36 : Variation de la résistance à la compression en fonction de l’âge Pour les deux taux de
substitution de filler calcaire [21]
La présence du filler calcaire augmente le retrait durant les 24 premières heures. Le retrait
augmente aussi avec la finesse du filler, sauf dans le cas d’une granulométrie optimisée. Pour
une période supérieure à 24 heures, il n’y pas de différence pour le retrait par séchage [91].
Les auteurs prétendent que l’addition de filler calcaire ne change pas le taux de carbonatation
dans le béton. Au contraire, certains trouvent que pour des résistances mécaniques
équivalentes, la profondeur de carbonatation augmente avec l’ajout du filler calcaire [96].
I.7.2. Effet de la fumée de silice
Ben messaoud et al. [97], ont étudié l'influence de la fumée de silice sur les résistances à la
compression de béton à haute performance. Ils rapportent qu’il y a un gain spectaculaire en
résistances des bétons incorporant la fumée de silice par rapport au béton témoin, de résistance
caractéristique à 28 jours (supérieure à 80 MPa). Cette cinétique de montée en résistance traduit
directement le double rôle de la fumée de silice (figure I-37 et figure I-38).
bétons aux laitiers sur la résistance aux sulfates à des taux de remplacement élevés, grâce à la
réduction de la perméabilité [75].
Les réactions alcalis-silice décroissent avec l'augmentation de la teneur en laitier due à la
fixation par ce dernier des ions sodium .quant à la résistance aux cycles de gel-dégel, presque
tous les auteurs sont d'accord que les bétons avec et sans laitier se comportent de la même façon
[21]. Une addition de 20 % ou plus de laitier provoque une augmentation du retrait par séchage
du béton [91].
I.7.4. Effet de cendre volante
Balakrishnan et al. [100], au jeune âge, la résistance à la compression du mortier diminue avec
l'augmentation de la quantité de cendres volantes. La diminution de la résistance à 1 jour des
mélanges de mortier est proportionnelle à la teneur en cendres volantes, où la résistance du
mortier avec 10, 20, 30, 40 et 50 % de cendres volantes était inférieure de 0,4, 1,2, 1,8, 2,4 et 2,8
MPa respectivement. Comme cela dans les matériaux en béton, ce comportement a changé avec
le temps de durcissement. À l'âge de 7 jours, par exemple, on constate que le mortier de
maçonnerie contenant 10 % de cendres volantes a acquis presque la même résistance à la
compression par rapport au mortier ordinaire. À 28 jours de cure, cependant, le mortier
contenant 10, 20, 30 et 40 % de cendres volantes dépassait la résistance à la compression du
mortier ordinaire (11,2 MPa) ayant respectivement 12,0, 13,4, 13,2 et 12,2 MPa. À l'âge de 90
jours, le mélange de mortier contenant 50 % de cendres volantes a atteint 16,2 MPa tandis que le
mortier ordinaire n'a gagné que 13,0 MPa. Cela indique que le développement de la résistance à
la compression du mortier avec des cendres volantes nécessite un temps de durcissement plus
long par rapport au mortier ordinaire sans aucune cendre.
Figure I.40 : Développement de la résistance des cubes de mortier contenant diverses quantités de cendres
volantes [100]
La résistance au gel est légèrement diminuée dans le cas d’une addition de cendres volantes.
Cette diminution est assez limitée pour 20% de cendre et en opérant à ouvrabilité égale. La
cendre volante absorbe une partie de l’agent entraîneurs d’air lors de l’addition de ce dernier au
béton, c’est pourquoi les ciments aux cendres nécessitent une quantité d’adjuvant un peu plus
élevée pour obtenir la même teneur en air. Certains chercheurs ont étudié la résistance au gel
(ASTM C 666-A) de béton composés de 40 à 60% de cendre volante de classe F. Tous les bétons
ont présenté des facteurs de durabilité supérieurs à 87% après 300 cycles de gel-dégel. Ils
concluent que les bétons avec cendres volantes procurent de bonnes résistances au gel même
pour des taux de remplacement élevées [21]
L’utilisation des cendres volantes a donc aussi été observée sous l’aspect d’une diminution de la
perméabilité dans les bétons de cendres volantes, avec pour conséquence avantageuse une
augmentation de leur durabilité. En effet, il est généralement observé que moins un béton est
perméable, plus il est résistant aux solutions agressives et aux eaux pures [16].
Sow [16], a montré que les cendres volantes ont une légère tendance à détériorer la résistance à
la carbonatation face à la pouzzolane naturelle. Cependant, cette tendance n’est pas observable
à 15 % de remplacement. De plus, les imbrûlés ne semblent pas avoir d’effet sur la
carbonatation. Cependant, à ce taux d’incorporation, il est difficile de garantir cette observation
Figure I.41 : Profondeur de carbonatation après 3 mois de cure suivis d’une immersion dans une
atmosphère à 4% de CO2 durant 14, 28, 56 et 90 jours [16]
I.8. Les atouts des additions minérales
Malhotra et al. [101], les avantages tirés de l'utilisation des ajouts minéraux dans les industries
du ciment et du béton peuvent être divisés en trois catégories : avantages fonctionnels ou
d'ingénierie, avantages économiques et avantages écologiques.
I.8.1. Les avantages fonctionnels
Tout d'abord, L'incorporation de particules finement divisées dans un mélange de béton tend à
améliorer l’ouvrabilité et à réduire les besoins en eau à une consistance donnée (sauf pour les
matériaux à très grande surface, comme la fumée de silice). Deuxièmement, en général, il ya une
amélioration de la résistance ultime, de l'imperméabilité et de la durabilité aux attaques
chimiques. Troisièmement, une résistance améliorée à la fissuration thermique est obtenue en
raison de la plus faible chaleur d'hydratation des ciments mélangés et de la capacité de
déformation en traction accrue du béton contenant des ajouts minéraux [101].
chantier de construction. Les études montrent que le transport (par camion et chemin de fer)
d’une tonne d’ajouts cimentaires sur une distance de 1000 Km libère environ 0,022 tonne de
CO2. Il convient donc de considérer tous les paramètres avant d’établir les avantages
écologiques des ajouts cimentaires sur le ciment [74].
I.9. Utilisation des additions minérales en Algérie
Bien que l’emploi des additions minérales se soit généralisé dans le monde, il reste très limité en
Algérie. L’emploi de ces matériaux n’est pas encore répandu dans le domaine du génie civil
malgré la disponibilité en grande quantité de ces ajouts tels que le laitier granulé, le calcaire ou
la pouzzolane naturelle et leurs coûts relativement réduit par rapport au ciment. En effet, de
nombreuses études ont été réalisées, traitant de l’influence des additions minérales sur
plusieurs aspects des bétons. Actuellement, l’emploi des additions se limite seulement au
secteur de l’industrie cimentaire pour la production du ciment composé .Le tableau I-17 résume
l’utilisation des différentes additions dans les cimenteries algériennes [73].
Tableau I.17 : Utilisations des additions minérales dans les cimenteries algériennes [73]
Cimenterie Ajouts utilisés
Ain Touta (Batna)
Ain EL Kebira (Sétif)
Pouzzolane
Hamma Bouziane
(Constantine)
Hadjar Soud (Skikda)
Laitier granulé
Tebessa
Meftah (Alger) Tuf /Calcaire
Raïs Hamidou (Alger)
Calcaire/Tuf
Sour EL Ghozlane (Bouira)
Chlef Calcaire
M'sila Laitier granulé pouzzolane
Beni Saf (Aïn Témouchent)
Zahana (Oran) pouzzolane
Saida
I.10. Conclusion
Dans cette recherche bibliographique. Notre objectif était de définir les additions minérales ainsi
que leurs types. Cette étude nous a permis de connaître la composition chimique,
minéralogique, finesse et répartition granulométrique des différents types d’addition minérales.
D’après notre revue de littérature, l'action des additions minérales peut être distinguée suivant
deux effets principaux : un effet physique et un effet chimique.
Cette synthèse bibliographie a montré que ces additions minérales ont un effet sur l’hydratation
du ciment Portland et sur l’ouvrabilité du béton frais ainsi que sur ses propriétés à l’état durci.
Nous montrons dans cette recherche les principaux atouts de ces additions et leurs utilisations
dans l’Algérie.