Vous êtes sur la page 1sur 25

II.

L’analyse de la sensibilité

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


Introduction

• L’analyse de la sensibilité ou l’analyse postoptimale permet de déterminer la sensibilité du PL par rapport


aux données.
• Dans ce chapitre, nous allons voir comment va varier la valeur optimale de l’objectif d’un programme
linéaire lorsque l’on modifie certains coefficients du problème (coefficients objectif ou du membre de
droite). C’est l’objet de ce que l’on appelle l’analyse postoptimale.

• Pour voir l’effet de tels changements de données, une solution naïve consiste a` appliquer le Simplexe au
nouveau problème ` et bien sur on peut en déduire ´ l’effet sur l’objectif.
• Mais nous allons voir dans ce chapitre que, si la base optimale ne change pas, on peut prédire ´ sans aucun
nouveau calcul l’effet de variation des données ´ sur la fonction objectif en exploitant simplement le tableau
Simplexe optimal du problème ` original

➔Nous allons d’abord envisager le cas de la variation des coefficients de la fonction objectif.
➔Nous verrons ensuite, le cas de la variation des coefficients du membre de droite des contraintes.

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


Analyse de la sensibilité: la variation des coefficients objectifs

La question qui se pose ici est la suivante : « Si on augmente le prix de vente unitaire ou si l’on
diminue le coût unitaire de production, quel est l’impact sur la valeur de l’objectif ? »

On peut prédire cette variation de l’objectif pour autant que la solution optimale ne change pas. En effet, pour
de faibles variations de coefficients objectif, la solution optimale ne change pas. Seul le profit optimal change.

➔ On cherche à déterminer un intervalle dont lequel peu varier le coefficient (Ci) d’une variable de
décision sans que la solution optimale change

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


Analyse de la sensibilité: la variation des coefficients objectifs Cj

Une fonderie traite deux type de produits, des tuyauteries et des gueuses. Nous arrivons en pleine planifications des
opérations de la semaine prochaine. Les commandes enregistrées jusqu’à présent sont de 34 tonnes de tuyauterie ( tuyaux
et accessoires) , 14 tonnes de gueuses.
La Main-d’œuvre disponible est de 200 heures dans l’atelier d’ébarbage et 60 heures dans l’atelier de peinture. Il faut
compter 10 heures la tonne pour l’ébarbage de tuyauterie et 5 heurs la tonne pour celui de gueuses.
A l’atelier de peinture, on requiert 2 H la tonne pour la tuyauterie et 3 heures la tonne pour les gueuses. Une tonne de
tuyauterie est vendue à 1000$ et une tonne de gueuses à 1200$

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


Analyse de la sensibilité: la variation des coefficients objectifs Cj

Coefficient 1000 1200 0 0 0 0 Bi


dans Z
Coef. Z Var de x1 x2 e1 e2 e3 e4
base
0 e4 0 0 0,10 -0,5 0 1 4
1000 X1 1 0 0,15 -0,25 0 0 15
0 e3 0 0 -0,15 0,25 1 0 19
1200 x2 0 1 -0,10 0,5 0 0 10
Zj 1000 1200 30 350 0 0 27000
Ci-Zj 0 0 -30 -350 0 0

D’après le tableau optimale, la solution optimale est ( x1=15,x2=10) , la valeur de Z est de 27000

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


Analyse de la sensibilité: la variation des coefficients objectifs Cj
• On cherche à étudier les variation du coefficient C1 relatif au profit de la vente de x1➔ C1’=C1+∆
• La fonction objectif Z’ du modèle (P’) devient sous la forme: z’= (1000+ ∆) x1+1200x2
Coefficient 1000 1200 0 0 0 0 Bi
dans Z
Coef. Z Var de base x1 x2 e1 e2 e3 e4

0 e4 0 0 0,10 -0,5 0 1 4
1000 X1 1 0 0,15 -0,25 0 0 15
0 e3 0 0 -0,15 0,25 1 0 19
1200 x2 0 1 -0,10 0,5 0 0 10
Zj 1000 1200 30 350 0 0 27000
Ci-Zj 0 0 -30 -350 0 0

Coefficient 1000+∆ 1200 0 0 0 0 Bi


dans Z
Coef. Z Var de base x1 x2 e1 e2 e3 e4
0 e4 0 0 0,10 -0,5 0 1 4
1000+∆ X1 1 0 0,15 -0,25 0 0 15
0 e3 0 0 -0,15 0,25 1 0 19
1200 x2 0 1 -0,10 0,5 0 0 10
Zj’ 1000+∆ 1200 30+0,15∆ 350-0,25∆ 0 0 27000+
15∆
Ci-Zj’ 0 0 -30-0,15 ∆ - 0 0
350+0,25∆
Analyse de la sensibilité: la variation des coefficients objectifs Cj
Coefficient 1000+∆ 1200 0 0 0 0 Bi
dans Z
Coef. Z Var de base x1 x2 e1 e2 e3 e4
0 e4 0 0 0,10 -0,5 0 1 4
1000+∆ X1 1 0 0,15 -0,25 0 0 15
0 e3 0 0 -0,15 0,25 1 0 19
1200 x2 0 1 -0,10 0,5 0 0 10
Zj’ 1000+∆ 1200 30+0,15∆ 350-0,25∆ 0 0 27000+
15∆
Ci-Zj’ 0 0 -30-0,15 ∆ - 0 0
350+0,25∆

La solution de base associée au tableau précédent est optimale pour z’ si et seulement si, sur la dernière ligne, les coefficients ci-
Zj des variables hors base sont tous ≤, c’est-à-dire :
si et seulement si −30 − 0, 15∆ ≤ 0 et −350 + 0, 25∆ ≤ 0
si et seulement si ∆ ≥ −30/ 0,15 et ∆ ≤ 350/ 0,25
si et seulement −200 ≤ ∆ ≤ 1400
si et seulement si 800 ≤ 1000 + ∆ ≤ 2400 ➔ l’intervalle de variation est donc [ 800; 2400]
Interprétation: La solution optimale ( 15, 10 ) reste optimale pourvu que le coefficient de x1 soit compris en 800
et 2400
La valeur de Z change, Z appartient au nouveau intervalle [ 24000; 48000 ]
Analyse de la sensibilité: la variation des coefficients objectifs Cj

De la même manière on peut chercher à étudier les variation du coefficient C2 relatif au profit de la vente de x2➔
C2’=C2+∆
La fonction objectif Z’ du modèle (P’) devient sous la forme: z’= 1000 x1+ (1200+∆ )x2
Coefficient 1000 1200+∆ 0 0 0 0 Bi
dans Z
Coef. Z Var de base x1 x2 e1 e2 e3 e4
0 e4 0 0 0,10 -0,5 0 1 4
1000 X1 1 0 0,15 -0,25 0 0 15
0 e3 0 0 -0,15 0,25 1 0 19
1200+∆ x2 0 1 -0,10 0,5 0 0 10
Zj 1000 1200+∆ 30-0,10∆ 350+ 0 0 27000+
0, 5∆ 10∆
Ci-Zj 0 0 - -350- 0 0
30+0,10∆ 0,5∆

La solution de base associée au tableau précédent est optimale pour z’ si et seulement si, sur la dernière ligne, les ci-ZJdes
variables hors base sont tous ≤, c’est-à-dire :
si et seulement si −30 + 0, 10∆ ≤ 0 et −350 - 0, 5∆ ≤ 0
si et seulement si ∆ ≥ 30/ 0,10 et ∆ ≤ -350/ 0,5
si et seulement −700 ≤ ∆ ≤ 300
si et seulement si 500 ≤ 1200 + ∆ ≤ 1500 ➔ l’intervalle de variation est donc [ 500; 1500]
Interprétation: La solution optimale ( 15, 10 ) reste optimale pourvu que le coefficient de x2 soit compris en
500 et 1500
La valeur de Z change, Z appartient au nouveau intervalle [ 20000; 30000 ]
Analyse de la sensibilité: la variation par rapport au second membre Bi

• La question qui se pose est ici la suivante : “Si on augmente ou on diminue la capacité disponible
d’une ressource, quel est l’impact sur la valeur optimale de la fonction objectif ?”

Déterminer un intervalle de réalisabilité pour lequel, la solution optimale reste stable pour une
variation bi( second membre)

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


Analyse de la sensibilité: la variation par rapport au second membreBi

• (ébarbage)
• (peinture)

• (Demande de tuyauterie)

• (Demande de gueuse )

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


Analyse de la sensibilité: la variation par rapport au second membre Bi
• On souhaite étudier les variations de l’atelier d’ébarbage. Le nombre d’heures disponibles dans l’atelier
d’ébarbage peut s’écrire de la forme suivante 200+ ∆. Donc b1’=b1+ ∆

-Dans le tableau optimale, la colonne correspondante à la variable d’écart de la contrainte i (bi)nous


donne les coefficients de ∆ de la colonne bi’

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


Analyse de la sensibilité: la variation par rapport au second membreBi

Donc b1’=b1+ ∆
La solution de base associée au tableau précédent sera En résumé : la solution de base associée au tableau précédent
optimale pourvu qu’elle soit admissible. Et elle sera est admissible (et optimale) pourvu que −40 ≤ ∆ ≤ 100.
admissible pourvu que chacune des 4 variables de base L’intervalle de réalisabilité est de [ 160; 300]
soit non négatives, c’est-à-dire:
e4 = 4 + 0, 10∆ ≥ 0 c’est-à-dire ∆ ≥ −40
x1 = 15 + 0, 15∆ ≥ 0 c’est-à-dire ∆ ≥ −100
e3 = 19 − 0, 15∆ ≥ 0 c’est-à-dire ∆ ≤ 126, 67
x2 = 10 − 0, 1∆ ≥ 0 c’est-à-dire ∆ ≤ 100 -Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE
L’analyse postoptimale

• L’analyse postoptimale s’intéresse à l’impact sur la solution optimale des modifications


apportées à la valeur d’un seul bi ou d’un seul cj . Convenons d’une notation pour les
modifications envisagées :
• Écrire c’j = cj + ∆
• Ecrire b’i = bi + ∆

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


L’analyse postoptimale

• Expo fabrique, quatre produit, dénotés P1, P2, P 3, P4 et les met sur le marché dans la région ou son
usine est installée. La fabrication de ces produits requiert Les 3 ateliers de base. Le tableau ci-dessous
présente les marges de profit unitaire, la durée ( en heures) du traitement dans les ateliers d’une unité
de chaque produit, ainsi que le nombre d’heures disponibles le mois prochain

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


L’analyse postoptimale

Expo a élaboré, pour planifier la production du


mois prochain , le modèle linéaire suivant

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


L’analyse postoptimale

Variables de base Variables hors bases


Variables originales X1=120; X2=30 X3=X4=0
Variables d’écart ou e1=50, e3=60; e6=100; e2=e5=0
d’éxcédent e7=50
-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE
La variation du Cj d’une variable originale hors base
• Considérons le cas de la variables X 3 dont le Cj= 6. La solution optimale recommande de ne produire
aucune unité de P3. Diverses raisons expliquent habituellement ce type de recommandation:

➔ -P3 est trop gourmand en temps de traitement dans les ateliers


➔ le Profit P 3 est trop faible
• Un gestionnaire curieux cherchera les raisons exactes de cette recommandation.

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


La variation du Cj d’une variable originale hors base
• Considérons le cas de la variable x3 dont le c3 = 6. Donc C’3=6+ ∆
La modification apportée à c3 affecte une seule
autre entrée du tableau, le coût marginal ci − zj
de la variable x3, qui devient −24 + ∆.

Pour que ce tableau soit optimal, il faudra que :


−24 + ∆ ≤ 0, c’est-à-dire ∆ ≤ 24.

Le profit unitaire c3 de P3 est présentement


trop faible : il faudrait l’augmenter d’au moins
24 dollars. Puisque C’3=C3+ ∆ alors l’intervalle
de variation est de ]- ∞ ;30]

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


La variation du Cj d’une variable originale de base

• Considérons le Cj de x1 qui est égale à 10 dans le modèle d’origine. La présence de X1 dans la base
optimale montre que le profit associé à la vente d’une unité de P1 est suffisamment élevé pour en
assurer une production de 120 unités

• Mais si on modifiait C1 arriverait-t-il un moment ou il ne serait plus rentable de fabriquer des


unité de P1 ?

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


La variation du Cj d’une variable originale de base

Considérons le cj de x1 qui est égal à 10. Donc C’1=C1+ ∆

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


La variation du Cj d’une variable originale de base

En conclusion, une modification du ci d’une En résumé, tous les ci − zj sont non positifs pourvu
variable de base peut entraîner la modification que ∆ ≥ −4, 67 pourvu que c’ j = cj + ∆ ≥ 10 − 4, 67
des zj et des cj − zj associés aux variables hors = 5, 33
base.
L’intervalle de variation de c1 est donc [5, 33; +∞[, si
le profit initial associé à la vente d’une unité de P1
Pour que tableau précédent soit optimal, il chute de plus de 4,67 dollars, aucune unité de P1
faut que tous les coefficients Ci-Zj associés excédentaire aux unités obligatoires ne sera fabriquée
aux variables hors base soient non positifs.
−24 − 3∆ ≤ 0 c’est-à-dire ∆ ≥ −8
−7 − 1, 5∆ ≤ 0 c’est-à-dire ∆ ≥ −4,67
−5 − 0, 5∆ ≤ 0 c’est-à-dire ∆ ≥ −10
−14 − 2∆ ≤ 0 c’est-à-dire ∆ ≥ −7

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


La variation d’un coefficient bi

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


La variation d’un coefficient bi: Contrainte de signe <= et variable ei hors base

• La variable d’écart e2 associée à la contrainte (2) est hors base dans le tableau optimal. Analysons
l’impact qu’a, sur la solution optimale, le remplacement de b2 par b’2 = b2 + ∆.

e1 = 50 − 0, 5∆
x1 = 120 + 0, 5∆
e3 = 60 − ∆
e4 = 90 + ∆
x2 = 30
e6 = 100 + 0, 5∆
e7 = 50 − 0, 5∆

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


La variation d’un coefficient bi: Contrainte de signe <= et variable ei hors base

e1 = 50 − 0, 5∆>=0 ➔∆ ≤ 100
x1 = 120 + 0, 5∆>=0 ➔∆ ≥ −240
➔∆ ≤ 60
e3 = 60 − ∆ >=0
➔∆ ≥ −90
e4 = 90 + ∆ >=0 ➔x2 = 30 aucune restriction
x2 = 30
e6 = 100 + 0, 5∆ >=0 ➔∆ ≥ −200
e7 = 50 − 0, 5∆ >=0 ➔∆ ≤ 100

On tire des inéquations que ∆ doit appartenir à [-90 ; 60] pour que les valeurs des variables de base données par
les équations restent non négatives. L’intervalle de réalisabilité est donc [ 270;420]

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE


La variation d’un coefficient bi: Contrainte de signe ≥ et variable ei hors base

• Pour analyser l’impact d’une modification de ∆ au membre droit bi d’une contrainte de signe ≥, on
serait porté à remplacer bi par bi’ = bi + ∆. On ferait face alors à une petite difficulté. La colonne de
∆ contient les mêmes valeurs que la colonne ei , mais les signes des deux colonnes sont inversés.
• Il suffit de remarquer que la relation entre ∆ et ei sera préservée d’une itération à l’autre et que, dans
le tableau final, les colonnes ∆ et ei contiendront les mêmes valeurs, mais les signes en seront
inversés... Il existe une autre approche, que nous préférerons. Supposons que l’on veuille donner une
nouvelle valeur à bi . On écrira bi ‘ = bi − ∆

-Recherche Opérationnelle- Cr M.OUDMANE

Vous aimerez peut-être aussi