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BTP010

ISAE-CNAM
TECHNOLOGIE DE CHANTIER
BTP010
ISAE‐CNAM 

Table des matières


Chapitre I : Généralités sur les Fondations ...............................................................................................  
1- Introduction et définitions ............................................................................................................  
2- Différents types de fondations ......................................................................................................  

Chapitre II : Techniques d’excavation ......................................................................................................  


1- Fouilles ouvertes :.........................................................................................................................  
2- Fouilles blindées : .........................................................................................................................  
a- Blindage en palplanches : ...............................................................................................  
b- Soutènement par pieux : .................................................................................................  
c- Soutènement par Ancrage, Clouage, Gunitage : .............................................................  
d- Soutènement par parois moulées : ..................................................................................  
e- Parois préfabriquées :......................................................................................................  
f- Paroi berlinoise : .............................................................................................................  
g- Paroi parisienne : ............................................................................................................  
h- Soutènement par terre armée .........................................................................................

Chapitre III: Techniques d’excavation en terrain aquifère :


  1‐  Assèchement du terrain: 

a- Epuisement : ..................................................................................................................  
b- Captage : .........................................................................................................................  
c- Rabattement de l’eau : ....................................................................................................  
2- Améliorations des sols
a- Techniques d’injection :.................................................................................................
b-  Tassement préalable du sol : ..........................................................................................  
c- Consolidation par compactage dynamique : ...................................................................  
d- Vibro-compactage et colonnes ballastées : .....................................................................  
e- Drainage :........................................................................................................................  

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Chapitre I Généralités sur les Fondations
1- Introduction et définitions

On appelle fondation la partie d’un ouvrage qui reçoit les charges et les surcharges
apportées par la structure, et qui les transmet au sol sur lequel elle repose. La fondation est en
contact direct avec le sol.
Lorsqu’on veut fonder un ouvrage on possède en général deux possibilités :
a- Une fondation superficielle.
b- Une fondation profonde.
Cela dépend de la nature, des caractéristiques mécaniques et des propriétés du sol.

1- Différents types de fondations :

- Les fondations superficielles


Lorsque le terrain superficiel a des caractéristiques suffisantes, on peut établir la fondation
directement sur le sol. Pour cela, en général, on excave, on atteint le niveau du terrain sur
lequel on veut établir la fondation. Dans ce cas, le sol de fondation est directement
accessible.
- Les fondations profondes :

Lorsque le terrain superficiel n’a pas des caractéristiques suffisantes pour pouvoir
supporter les charges qui lui sont transmises, on essaye d’atteindre le bon sol
indirectement par l’intermédiaire de fondations appelées fondations profondes. Ce type
de fondation transmet les charges apportées par l’ouvrage directement au bon sol. Dans
ce cas, le sol de fondation n’est pas accessible directement et donc on ne peut pas le
voir.

2- Etude de la fondation :
 

L’étude de la fondation comporte les deux aspects complémentaires suivants :


a- L’analyse des contraintes au contact entre la fondation et le sol c.à.d. la détermination de
la force portante de la fondation. Ceci revient à vérifier que les charges appliquées à la
fondation, multipliées par un certain coefficient de sécurité (1.5 à 4.0), ne provoquent pas
la rupture d’ensemble du terrain.
b- L’analyse des déplacements du sol c.à.d. l’estimation de la déformabilité de la fondation
qui doit demeurer compatible avec la rigidité de la structure.
Ces deux aspects ne sont d’ailleurs pas indépendants. En effet,
dans le calcul d’une structure, on doit tenir compte de la déformabilité
des appuis, que ceux-ci soient solidaires mécaniquement à la structure
et participent à sa flexion (comme dans le cas d’un portique), soient
indépendants (comme dans le cas de poutre continue), leurs
déformations n’intervenant alors que dans la répartition des efforts
appliqués à l’ouvrage. Très souvent, on s’intéresse au déplacement

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vertical de la fondation, c.à.d. son tassement. La rotation et le déplacement horizontal
interviennent aussi dans la déformabilité des appuis et par conséquent la détermination des
efforts qui lui sont transmis. L’effet des tassements est surtout prépondérant dans les
structures hyperstatiques très rigides sensibles aux dénivellations relatives des appuis.
Dans certains cas d’ailleurs, le dimensionnement d’une fondation peut être conditionné
par sa déformabilité et non par sa portance. Il est donc nécessaire de s’intéresser au problème
de tassement différentiel.

3- Notion de charge admissible et de charge limite :


 

Considérons une fondation superficielle enterrée dans un sol plus ou moins homogène. On
applique à cette fondation une charge Q que l’on fait croître progressivement. Sous l’effet de
cette charge, la fondation tasse.
Au début, les tassements sont presque proportionnels à la charge, mais à partir d’une certaine
valeur QF, la courbe de tassement s’incurve rapidement. On aura ainsi des enfoncements
importants pour une faible variation de charge. La valeur limite de charge est appelée charge
limite QL.

Qa : charge admissible Qa =

QL : charge limite ou charge de rupture.


QF : charge de fluage.
F : coefficient de sécurité (1.5 à 4.0).

Si on trace sur un diagramme en abscisse les charges et en ordonnées les tassements, on


obtient une courbe similaire à celle dessinée. Au début, elle est linéaire jusqu’à une certaine
valeur QF qui correspond en fait à la valeur à partir de laquelle les tassements vont commencer
à augmenter rapidement. Dans la pratique, on prend un coefficient de sécurité F que l’on va
appliquer à la charge limite QL pour obtenir la charge admissible Qa = .

4- Critères de tassements et de déformabilité :


 

On définit la valeur du tassement admissible pour la structure supportée par la fondation,


et on vérifie que la charge appliquée au sol ne provoque pas un tassement supérieur au
tassement admissible, c.à.d. qu’il n’entraine pas à la structure des déformations nuisibles.
De ce point de vue, il y a donc une corrélation entre le sol et l’ouvrage. Par exemple, un sol
pourra supporter un ouvrage qui soit peu sensible au tassement différentiel alors que ce même

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sol peut ne pas être valable pour un ouvrage de même charge mais constitué par une autre
structure.

5- Précautions à prendre lors de l’étude d’une fondation :


 

Lors de l’étude d’une fondation, on doit tenir compte des données relatives à l’ouvrage et
celles relatives au terrain.
a- En ce qui concerne les données relatives à l’ouvrage : Son type permettra de
déterminer les tassements admissibles pour éviter sa fissuration ou sa destruction. Ce type
devra être adapté au tassement admissible. Il faut également apprécier les charges et les
surcharges qui sont apportées ainsi que le mode de répartition et de transmission de ces
charges au sol.
b- En ce qui concerne les données relatives au terrain : Il faudra apprécier sa nature et
ses caractéristiques et cela à partir de sondages de reconnaissance. Ces sondages doivent
être réalisés sur une profondeur suffisante sous la fondation afin d’identifier les couches de
sols existantes, et de reconnaître la transmission des efforts à travers ces différentes
couches.

Il faut aussi apprécier les propriétés de résistance et la capacité portante du sol, qui seront
déterminées à partir des essais mécaniques in-situ ou au laboratoire et aussi à partir des
formules de mécanique des sols. De ce point de vue, on aura des sols qui varient depuis les
terrains à faible capacité portante σn = 0.5 kg/cm2 (argile, remblais) jusqu’aux contraintes qui
pourrons dépasser σn = 10 kg/cm2 (sol incompressible très résistant : sols rocheux et calcaire
très dur), en passant par les sols moyennement compressibles avec une contrainte σn variant
entre 2 et 4 kg/cm2 tel que certaines marnes ou bien des roches tendres. Il faut aussi apprécier
les efforts de poussée ou de butée s’ils existent, car, en plus des charges verticales, ils exercent
des forces horizontales.

Il faut aussi contrôler la présence éventuelle d’eau qui aura un triple effet :
- Elle exerce un effort de poussée horizontal
- Elle exerce un effort de sous pression verticale (Poussée d’Archimède)
- Elle cause un problème d’étanchéité.

Dans le cas de présence d’eau, il faut éviter les problèmes d’affouillement1 surtout lorsque
la fondation est établie sur du sable fin : l’eau risque d’entraîner le terrain sous la fondation.
(Disparition du sol sous la fondation)
Pour les fondations sous l’eau, il faut leur assurer une protection et la contrôler
régulièrement.

                                                            
1
Excavation, ravinement provoqué par l'action des eaux de pluie ou le courant d'une rivière dans un terrain
meuble.

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Chapitre I Généralités sur les Fondations
2- Différents Types de
Fondations
 

1- Types de fondations superficielles :


 

a- Semelles isolées :
Ces semelles transmettent au sol les charges concentrées de
piliers, de colonnes ou de poteaux. La forme en plans est carrée ou
rectangulaire.
Elles peuvent être homothétiques au poteau : , ou bien à débords constants : A = a +
2d et B = b + 2d.
L’épaisseur est généralement constante ; les faces supérieures des
fondations de grande dimension sont inclinées, pour économiser du
béton ; cette inclinaison est limitée par la consistance du béton frais
pour éviter des contre-coffrage ; pente maximum de 20%.
La face plane au pied de la colonne permet de poser correctement
le coffrage. La remontée de 5cm, coulée avec la semelle, guide le
gabarit du futur pilier ; le coffrage peut être fixé plus aisément et les
aciers en attente sont situés à l’intérieur du béton de la colonne.
Dans le cas de piliers dédoublés pour raison de joint de dilatation, la semelle sera commune
aux deux piliers.
Dans les semelles isolées, les efforts de traction sont orientés dans les deux directions
impliquant la pose de deux nappes d’armatures superposées, chaque nappe jouant
alternativement le rôle d’armature principale dans une direction et d’armature de répartition
dans l’autre. Le poids de l’armature peut être estimé entre 50 et 120
kg/m3 de béton.
Très souvent, les semelles isolées sont reliées entre elles par de
poutres horizontales armées, appelées longrines. Elles assurent à la
fois un entretoisement 2 et évitent le déversement des semelles
surtout pour les semelles excentrées.

b- Semelles filantes/continues :
C’est le type de fondation le plus fréquent ; la semelle reprend
les charges transmises par les murs porteurs continus (Parois, mur de façade, mur refend, etc.).
La semelle a une largeur B, on convient de considérer une semelle filante comme semelle
isolée dont 10.
L’épaisseur est généralement constante ; les faces supérieures des fondations de grande
dimension sont inclinées, pour économiser du béton ; cette inclinaison est limitée par la
consistance du béton frais pour éviter des contre-coffrage ; pente maximum de 20%

                                                            
2
 Raidissement d'une structure par des éléments perpendiculaires qui maintiennent l'écartement, et qui
contribuent à la rigidité de l'ensemble.

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La semelle filante doit avoir une rigidité suffisante et doit être bien armée pour pouvoir
supporter les efforts auxquels elle est soumise. La semelle travaille transversalement come une
semelle isolée et longitudinalement comme une poutre continue.
Dans les terrains en pente, les semelles sont construites en gradins pour limiter les
terrassements et les volumes de béton.
Comme pour les semelles isolées, la semelle doit être unique lorsqu’elle supporte deux
porteurs dédoublés au niveau du joint de dilatation, évitant ainsi des tassements verticaux
différentiels et des sollicitations flexionnelles des murs ou des piliers. Cette mesure ne concerne
pas les joints de tassements.
La semelle filante est utilisée, si les semelles isolées ont des dimensions telles qu’elles se
touchent presque dans une direction.

c- Le radier :
Un radier c’est une semelle couvrant la totalité de la surface
de fondation de la structure.
Le radier est utilisé dans les cas suivants :
- La contrainte admissible du sol est faible et les charges de l’ouvrage sont importantes,
il en résulte des semelles très larges telles qu’elles se touchent presque dans toutes les
directions. (Les semelles couvrent plus que la moitié de la surface de fondation. ∑Sisolée
= )
- L’ouvrage est du type spécial (Silos, réservoir, tour, etc.)
- La présence d’une nappe phréatique. (Problème d’étanchéité)

L’épaisseur du radier est généralement constante sauf dans des cas spéciaux. (Radier
champignon)
Des analyses comparatives de constructions fondées sur semelles ou sur radiers ont démontré
que le choix du radier n’élimine pas les différences de tassement mais il les améliore.
 
2- Types de fondations profondes :
 
Les fondations sont généralement construites à faible profondeur, au voisinage des
éléments porteurs, enterrés ou non, de l’ouvrage (Fondations superficielles). C’est la solution
la plus simple et la plus économique.
Si le sol situé directement sous le dernier niveau utile excavé, sur lequel on va établir les
fondations, est médiocre et n’a pas une résistance suffisante pour garantir la stabilité de
l’ouvrage, c.à.d. que sa contrainte admissible est inférieure aux contraintes crées par les charges
à transmettre au sol qui, en plus, peuvent provoquer des tassements importants qui peuvent être
nuisibles selon la nature de l’ouvrage, il est donc nécessaire d’adopter des fondations spéciales
dites fondations profondes.
Les fondations profondes consistent à chercher le bon sol à une certaine profondeur pour
lui transmettre les charges de l’ouvrage. Le bon sol est un terrain résistant ayant une capacité
portante assez grande pour pouvoir supporter les charges de cet ouvrage.
La solution la plus simple consiste à fonder l’ouvrage, par l’intermédiaire d’éléments
porteurs, sur une assise profonde résistante. En plus de la résistance du terrain d’assise,
intervient aussi le frottement des terrains latéraux sur la partie enterrée de la fondation.
Parmi les fondations profondes on distingue principalement les fondations ponctuelles
(Puits et Pieux), les fondations linéaires (Enceintes), les fondations par caissons et les procédés
par havage.

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Remarque :
Un sol n’est jamais bon ou mauvais dans l’absolu. Il faut considérer le sol et l’ouvrage qu’il va
supporter. Par exemple, si on construit une petite maison légère, on peut avoir recours à des
fondations superficielles. Sur le même sol, mais pour un ouvrage plus important, peut-être on
aurait besoin de fondations profondes.
a- Les fondations profondes ponctuelles :
- Les puits :
Ce mode de fondations consiste à remplir de béton une fouille creusée manuellement ou à
l’aide de petites machines. Les puits sont avantageux pour les profondeurs de 6 à 8 mètres
par rapport au fond de fouille de terrassement en pleine masse ou par rapport au terrain
naturel. Ils peuvent être rectangulaire ou circulaire.
- Les pieux :
Les pieux sont des éléments prismatiques ou cylindriques de longueur
importante que l’on enfonce dans un terrain de faible capacité portante.
On distingue deux types de pieux :
 Les pieux battus : Ce sont des éléments généralement en béton
préfabriqué, ils peuvent être métalliques ou en bois. Ils sont mis en place
par battage sans procéder à une excavation ou à un forage préalable du
sol.
 b-2- Les pieux moulés ou forés : Lorsque les charges devant être
transmises par les pieux augmentent, il faut augmenter la section des
pieux. Il très difficile d’utiliser des éléments préfabriqués. On a alors
recours à la réalisation en place d’un forage jusqu’à la profondeur
voulue. Ensuite, on vient remplir le forage en béton armé on non armé.
Micropieux (L=8 à 20m - =15 à 30cm)
Pieux (L=10 à 40+m - =50 à 150cm)

b- Les fondations profondes linéaires :


Ce type peut remplir plusieurs fonctions :
- Contenir les poussées latérales des terres ceinturant l’excavation et des constructions
mitoyennes ;
- Contenir ou éliminer l’eau baignant les terres à excaver ;
- Assurer la stabilité et l’étanchéité du fond de fouille.
Ces différentes opérations sont réalisées, soit en phase provisoire d’excavation (pieux
séparés, etc.), soit en phase définitive d’exploitation (pieux jointifs, paroi moulée, etc.).

   

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Chapitre II Techniques d’excavation
1-Fouilles ouvertes
 
 

La méthode est très simple, elle est utilisée lorsque la nature du terrain et la disposition de
la fouille le permet et lorsque la profondeur est limitée. Le principe c’est d’aller chercher le sol
de fondation en fouille ouverte en terrassant avec le matériel de terrassement et d’excavation
habituel.
Si le talus que l’on veut réaliser fait avec l’horizontale un angle inférieur ou égale à l’angle
de talus naturel, aucune précaution particulière ne doit être prise.
Si au contraire l’angle est supérieur à l’angle de talus naturel, il faut prendre des précautions
pour éviter le risque d’éboulement.
En l’absence des données de caractéristiques du sol lors de l’excavation des fouilles, le
rapport admis forfaitairement entre la base et la hauteur est de 3 sur 2 respectivement.

Dans le fond de la fouille, on prévoit autour des fondations une risberme3 pour la circulation
des ouvriers et aussi des rigoles4 périphériques destinés à recevoir les eaux extérieures, à les
collecter et à les conduire vers de petits puits. Ensuite, elles seront évacuées généralement par
pompage.

E’= E + 2x
x = H/tg
En général, λ = 1 à 1.2.

Ce procédé nécessite, au niveau du terrain naturel, une surface d’emprise E’ beaucoup plus
grande que la surface d’emprise de fondation E.
L’angle d’inclinaison du talus est fonction de la nature du sol. Dans le cas d’un terrain rocheux,
il peut se rapprocher de la verticale.
Ce procédé de fouille ouverte reste en général relativement économique pour des profondeurs
de fouille limitées.

                                                            
3
Plate-forme de protection contre les affouillements, placée à la base d’un mur.
4
 Fouille en tranchée permettant de réaliser des semelles filantes ou d’évacuer des eaux de ruissellement.
Syn. Cunette, caniveau.

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Chapitre II Techniques d’excavation
2 -Fouilles blindées
 

Lorsque la profondeur de fouille augmente, et dans le cas de fouille ouverte, E’ sera très
grande et donc les volumes de terrassement seront grands et cela coûtera cher.
On peut aussi se trouver dans le cas où on ne dispose pas au sol de E’. Ou, dans le cas où un
ou plusieurs côtés du terrain sont bordés par des bâtiments ou des routes.
Dans tous ces cas, pour arriver au niveau de fondation, il faut disposer d’une fouille verticale.
Il faut donc assurer le soutènement de cette fouille, c.à.d. le blindage. On a alors recours à la
blindée.
Le fond de la fouille sera traité comme celui d’une fouille ouverte, c.à.d. avec rigole et
risberme.

La structure du blindage varie avec l’importance et la profondeur de la fouille.


On trouve dans ce qui suit les différents types de blindage.

a- Blindage en palplanches :
Les palplanches sont des éléments
verticaux jointifs, battus dans le sol, afin de
créer un écran plus ou moins étanche, à
l’abri duquel il est possible d’entreprendre
les travaux de terrassement. Les palplanches
empêchent l’éboulement, limitent la
décompression des terres et permettent le
travail en des sites aquatiques.
Les palplanches sont avantageusement
utilisées en tant que protection de fouilles
lors d’excavations effectuées sous le niveau
de la nappe phréatique, lors de construction
dans l’eau.
Par contre, pour les fouilles de grandes
profondeurs, les rideaux de palplanches deviennent très couteux ; de grosses pierres peuvent
faire dévier le profilé ou même l’empêcher d’être enfoncé à la profondeur voulue.
Les palplanches sont battues dans le sol à l’aide de sonnettes, moutons et casques de
battage. En raison du bruit provoqué par la sonnette5 et à cause des tremblements, on doit
souvent renoncer à utiliser des palplanches dans les zones urbaines.
                                                            
5
 Engin de battage de pieux ou de palplanches fonctionnant par percussion (chute répétée d'un mouton sur le
casque de battage). 

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Les rideaux de palplanches peuvent être exécutés en bois, en béton et en métal.

Palplanches en bois :

Pour les fouilles dont la profondeur et les dimensions sont limitées, on utilise le blindage
en bois. Ces blindages sont constitués par des planches en bois vertical juxtaposées ou
espacées, formant ainsi un rideau continue ou non, en général solidarisé par des planches de
bois horizontales, transversales. Le tout est maintenu en place par des butons6. Les butons vont
avoir un espacement « e » qui diminue quand la profondeur augmente.

Les butons sont des étais horizontaux. Ces butons peuvent être eux-mêmes constitués en
bois, ou en métalliques (des tubes ou des profilés en H renforcés) ou en treillis.
Au fur et à mesure de la construction, les butons sont remplacés par d’autres butons. Ces
butons prennent appuis sur la partie déjà construite.
Quand les butons sont tubulaires en acier, ils peuvent comporter un système de vérin
permettant leur allongement.

Lorsque les dimensions de la fouille augmentent, on peut avoir recours à des étais inclinés
à la place des butons.

Système ancien de rideau de


palplanches en bois.
Longueur de 7 à 10m, largeur de
20à 35cm, épaisseur de 10 à
20cm.
1.Sabot en tôle protégeant le bois
et facilitant l’enfoncement.
2.Casque de battage.
3.Mardier de guidage.
4.Pieu.
5.Premiere palplanche battue.

                                                            
6
Les butons sont des étais horizontaux. Ces butons peuvent être eux-mêmes constitués en bois, ou en métalliques
(des tubes ou des profilés en H renforcés) ou en treillis.
Quand les butons sont en bois, ils sont constitués par des troncs d’arbre sans branches.

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Palplanches en béton armé :

Les palplanches en béton armé constituent généralement des éléments de fondations ; de ce


fait, les palplanches ne sont pas retirées.

Palplanches en béton armé.


Longueur de 15 à 20m, largeur de 10
à 25cm, épaisseur de 10 à 25cm.
1.Tuyau vertical éventuel conduisant
de l’eau vers la pointe ; ce moyen
permet un enfoncement plus aisé des
palplanches dans les sols tendres.

Palplanches en métal :

Lorsque les dimensions et la profondeur de la fouille augmentent, on ne peut plus utiliser


un blindage en bois dont les dimensions sont limitées. On peut alors avoir recours aux
palplanches métalliques.
Elles sont des pièces métalliques minces et longues. On les enfonce dans le sol
généralement par battage de façon à constituer un rideau continu destiné à retenir les terres,
même dans les milieux aquifères. Les
palplanches doivent être maintenues de
façon à résister aux poussées latérales. Pour
cela on peut utiliser des butons, des étais
inclinés ou des tirant d’ancrage qui
maintiennent latéralement les palplanches.
Les palplanches métalliques se trouvent en
plusieurs formes dépendant des fabricants.

On distingue deux familles de palplanches :

i- Les palplanches à module :


On distingue plusieurs types de palplanches à module :
Palplanche en Z type Belval.
Palplanche en S Types Terres rouges.
Palplanche en S Types Rombas.
Palplanche en U Types Larssen.
Etc…
Coupe horizontale de Palplanches en U
La longueur peut atteindre 27m
5mm ≤ t ≤ 25mm
80mm ≤ h ≤ 450mm
360mm ≤ b ≤ 500mm

Les palplanches s’emboitent les unes dans les autres pour former un rideau continu. Elles
peuvent aussi être assemblées de façon à constituer des caissons ou bien des formes variables.

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Les palplanches sont mises en place par battage ; et dons cette mise en place va s’accompagner
de bruit, de chocs et de beaucoup de vibrations. Ainsi, elles s’accommodent mal dans un
environnement urbain.

b- Soutènement par pieux :


On peut également, assurer le soutènement d’une fouille à travers des pieux plus ou moins
rapprochés, qui seront fichés (encastrés) dans le sol, et qui seront retenus à l’aide de butons ou
des tirants d’ancrage. (Cette méthode est très utilisée actuellement au Liban).

En général ce sont des pieux de diamètre de 40 à 80 cm. L’espacement entre-axes des pieux
varie de 2 à 4 m ; Il dépend de la nature du sol et des efforts de poussée prises en compte. Dans
le cas des micropieux (diamètre de 15 à 30cm), l’espacement peut être réduit à la dimension
du pieu. Les pieux sont solidarisés entre eux par une lierne7 horizontale de raidissement qui
distribue les efforts horizontaux de poussée. Cette poutre servira également de support contre
les forces de poinçonnement dues aux tirants.

c- Soutènement par Ancrage, Clouage, Gunitage :


Lorsque la nature du terrain le permet, un principe de soutènement consiste à renforcer le
sol en y introduisant des clous ou des tirant d’ancrage. En général, ces clous/tirants vont
constituer un maillage.
Ils peuvent être associés à la mise en place d’un béton projeté (Gunitage) sur un grillage
d’armatures, en général fixées aux clous et destinées à retenir le parement de la fouille. La
longueur des clous peut atteindre plusieurs mètres. L’inclinaison des clous/tirants par rapport
à l’horizontal varie selon la nature du sol (15° à 30°).

Il existe des logiciels spécialisés de calcul d’un tel parement pour vérifier la stabilité
générale du talus ainsi renforcé avec les coefficients de sécurité recommandés par les normes.

c.1- Tirants d’ancrage :

Définition : Le tirant d’ancrage est un dispositif tendu, ancré à une extrémité dans
le terrain, l’autre extrémité étant fixée à l’ouvrage dont on veut assurer la stabilité. Il
peut être constitue par des barres en acier ordinaire ou à haute limite élastique, ou par
des câbles toronnes en acier.
Les tirants d’ancrage sont utilisés depuis longtemps dans le domaine des travaux
publics, particulièrement pour assurer la stabilité de murs de quai en palplanches ou les
calottes de galeries souterraines. Depuis les années soixante, les tirants assurent
l’ancrage des parois moulées, des berlinoises, des pieux de soutènement ou lors de
consolidation de talus.

Typologie : On peut distinguer les tirants provisoires, qui n’ont qu’un rôle
temporaire et deviennent inutiles au-delà d’un certain degré d’avancement des travaux,
des tirants définitifs, qui continueront à assurer leur rôle pendant toute la durée de vie
de l’ouvrage auquel ils sont incorporés. Ce ne sont pas les procèdes d’exécution qui
distinguent ces deux catégories mais les précautions prises pour une plus grande
durabilité, surtout au niveau de la corrosion.

                                                            
7
 Poutre métallique ou en béton armé, placée horizontalement qui permet de raidir le système de soutènement. 

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Les tirants d’essai, subissant des épreuves, permettent de réunir les données
nécessaires au choix et au dimensionnement de l’ancrage définitif. Les tirants de
contrôle permettent des observations de longue durée.
L’accrochage est réalisé par expansion du dispositif de fixation par des boulons à
expansion ou par scellement au moyen d’un liant. Les tirants par adhérence totale sont
scellés dans le sol sur toute la longueur du tirant : ce mode ne convient pas qu’aux
tirants passifs8.

Tirant d’ancrage

A. Zone ancrée.
B. Zone d’ancrage.

1. Longueur du tirant.
2. Longueur libre effective.
3. Longueur libre théorique.
4. Tête du tirant avec plaque
d’appui.
5. Ouvrage à ancrer
6. Armature.
7. Remplissage intérieur.
8. Gaine éventuelle.
9. Remplissage extérieur.
10. Trou de forage.
11. Corps d’ancrage.
12. Longueur de scellement
13. Fond de l’ancrage.

Eléments des tirants : Un ancrage comprend trois parties principales :


- La tête du tirant, soit le dispositif d’appui du tirant sur l’ouvrage ancre ;
- L’armature qui est l’élément qui transmet l’effort de traction de la tête au corps
d’ancrage.
- Le corps d’ancrage qui est l’élément du tirant qui transmet au sol l’effort de
traction exerce par l’armature.

Le corps d’ancrage, dénommé aussi bulbe, est réalisé par injection sous pression
d’un coulis9 à base de ciment.
Après la mise en tension de l’ancrage, le tirant est généralement protégé sur la
longueur libre par le remplissage d’une matière anticorrosive solide, appelée : coulis de
gaine.

Mise en œuvre : L’exécution d’un ancrage comprend les opérations suivantes :


- Exécution du forage.
- Injection de la zone de scellement.
- Mise en tension avec contrôle.
- Injection éventuelle de la longueur libre.

                                                            
8
 Tirant passif : Tirant qui n’a pas de partie libre et qui n’est mis en tension que lorsqu’il est sollicité.
9
 Mortier de ciment ou plâtre liquide dont la composition varie selon les utilisations : remplissage de joints,
injection dans le sol, dans une gaine de précontrainte, etc. 

BTP010‐Technologie de Chantier    13 
 
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Pour les grands chantiers, on utilise généralement des machines à haut rendement,
montées sur chenilles qui exigent de grandes plateformes de travail. Pour les chantiers
de moindre importance, ou l’espace de travail est restreint, on utilise une foreuse à
rotation plus légère et moins encombrante.
La bonne tenue de l’ancrage est déterminée par la qualité de l’injection. Le
durcissement dure habituellement 10 jours mais peut être ramené à 2 ou 3 jours, en
utilisant des adjuvants ou du coulis a base de ciment à haute résistance initiale.
 

c.2- Clouage, Gunitage :


Définition : Lors de terrassement de faible hauteur (3 à 4m) dans des terrains
meubles, on peut consolider la paroi verticale dégagée par clouage gunitage. Le clouage
est la mise en place des tirants de modeste longueur, appelés clous, par forage et
injection. Le gunitage est un revêtement au mortier de ciment applique
pneumatiquement.

Mise en œuvre : L’exécution comprend les opérations


suivantes :
a. Excavation de la première tranche sur une faible
hauteur de façon à avoir un sol stable à court terme. Si le
terrain n’est pas assez stable, il faut accepter des talus
ayant une pente de 1/10 à 1/14. 
b. Pose de l’armature et projection de béton, l’épaisseur
varie selon les charges. 
c. Forage et mise en place des clous, le dimensionnement
varie selon les charges et la nature du blindage (permanent
ou temporaire). Les clous sont loges dans un forage, puis
injectes. 
d. Une fois le voile projeté et l’injection ont fait prise, on
procède à l’excavation des tranches suivantes. 
 

d- Soutènement par parois moulées :


Définition : On peut assurer le blindage d’une fouille en réalisant dans le sol des parois
épaisses dite Parois moulées.

Ces parois vont constituer une boîte à l’intérieur de laquelle on peut exécuter le projet. Dans
certain cas, elles peuvent aussi considérer comme partie de la structure de l’ouvrage. Elles
auront ainsi en plus une fonction de portance. En cas de présence d’eau, elles peuvent assurer
l’étanchéité de la fouille.

Le principe c’est de réaliser dans le sol suivant un tracé rectiligne ou courbe un écran de
soutènement d’épaisseur constante constitué par une tranchée remplie de béton ou d’un autre
matériau cela avant même de procéder à l’excavation de la fouille ; la stabilité de la tranchée
BTP010‐Technologie de Chantier    14 
 
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est assurée provisoirement par l’introduction de boue thixotropique10; cette boue d’une densité
de 1.1 à 1.2, appelée bentonite 11 , est constituée d’argile très fine dispersée dans l’eau,
présentant la particularité d’être pseudo-liquide sous forme de gel au repos et liquide lorsqu’elle
est en mouvement.

La boue équilibre les poussées latérales du terrain, sans risque d’éboulement des parois, en
vertu de deux phénomènes :la pression hydrostatique et la formation, sur les parois du forage,
d’un Cake (Colmatage 12 des particules du sol et son étanchement relatif) provoqué par
l’absorption par le terrain de l’eau libre de la boue. Ce procédé est apparu dans les années 1950
en Italie ; il résulte de l’adaptation et de l’évolution des rideaux de pieux fores à la boue. Les
premières réalisations ont consisté à construire des rideaux ou des écrans d’étanchéité dans le
sol. Par la suite, le procédé s’est développé, surtout en site urbain, avec la construction
d’immeubles ayant plusieurs niveaux de sous-sol.

La paroi moulée permet de contenir l’éboulement et la décompression des terres, tout en


assumant un rôle statique pour des ouvrages porteurs ou de soutènement ; dans ce cas, le
matériau de remplissage est du béton ; c’est l’utilisation la plus fréquente dans les bâtiments.
Elle permet aussi d’arrêter la circulation de l’eau par la réalisation d’un écran étanche ; dans ce
cas, le remplissage est effectué avec des matériaux imperméables tels que bitume ou béton
plastiques.

Avantages et inconvénients : La réalisation de la paroi moulée a plusieurs avantages et


inconvénients :
Avantages :
- Une mise en œuvre à partir de la surface du sol.
- Pas de terrassements préalables
- Pas d’étaiements.
- Peu de bruit, pas de trépidations13. Intéressante à utiliser dans des environnements
urbains.
- La paroi moulée peut atteindre une très grande profondeur, une vingtaine de
mètres, on peut parfois réaliser des parois de 100 m de profondeur.
- Elle est très rigide et n’entraine pas de déformations dans le sol ; ceci est
quelquefois capital lors de fouilles à proximité des bâtiments existants.
- Les conditions de sécurité sont meilleures qu’avec les systèmes d’étaiement
classiques, car les risques dus à la décompression du terrain sont faibles.
- La paroi moulée résiste simultanément à la poussée des terres ainsi qu’a la poussée
de l’eau ; un important système d’évacuation des eaux par rabattement n’est, en
général, pas nécessaire.
- La paroi peut facilement être intégrée dans la construction définitive.

La paroi moulée peut donc assurer 3 fonctions importantes :


- Le soutènement.
- La portance.
- L’étanchéité.

                                                            
10
 Qualifie un matériau visqueux, un gel, une boue, qui est rigide au repos et devient liquide après agitation. 
11
 Argile très fine utilisée en émulsion pour ses propriétés thixotropiques. (Boue de forage). 
12
 Remplissage des vides d'un matériau, d'un produit poreux | Obturation de petites ouvertures, d'une fuite, etc. 
13
 Vive agitation | Tremblement continu. 

BTP010‐Technologie de Chantier    15 
 
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Inconvénients :
- Ne convient pas en site aquatique ; le système exige les reconnaissances
approfondies d’éventuels obstacles ou de canalisations.
- Son épaisseur (de 50 à 150 cm) diminue la surface disponible des sous-sols.
- La réalisation par étapes n’assure pas une parfaite étanchéité et ses faces ne sont
pas soignées, étant donné que ce sont les parois de la tranchée qui assurent le rôle
de coffrage.
- La solution est relativement coûteuse.

1. Pompe à boue.
2. Niveau supérieur de
la boue.
3. Panneau bétonné.
4. Pompe pour évacuer
la boue.
5. Tube de bétonnage.

a) Excavation b) Pose des armatures c) Bétonnage.

Méthode d’exécution : En général, on découpe la paroi en un certain nombre de panneaux


élémentaires, juxtaposés. On exécute les panneaux de façon alternée : d’abord les panneaux
impairs, ensuite les panneaux pairs, ou vice-versa. L’avancement des différents panneaux n’est
forcément pas le même.

Avant de commencer l’opération et pour assurer une bonne verticalité de la machine de


perforation et de la paroi moulée, on exécute, de part et d’autre du panneau élémentaire sur une
hauteur de 1 à 1.5m, deux petits murs servant de murettes guide.

Les différentes phases d’exécution d’un panneau élémentaire sont les suivantes :

a) Excavation :
1. On procède à l’excavation de la tranchée à l’aide d’une perforatrice animée d’un
mouvement de rotation et entrainée horizontalement d’un mouvement de translation
de manière à parcourir dans le sens longitudinal toute la tranchée. La tranchée peut
avoir une longueur de 2 à 10 m et une épaisseur de 50 à 150 cm.
2. La perforation se poursuit généralement par le remplissage de la tranchée par un
fluide de forage. Ce fluide compense la poussée du terrain et constitue une boue qui
va maintenir les parois verticales en s’opposant à leur convergence. En circulant
dans le forage, la boue permet, en outre, de remonter les sédiments qu'elle maintient
en suspension.
3. Au fur et à mesure que ces déblais sont mis en suspension avec l’avancement de la
perforation, ils vont être évacué par aspiration dans un tube relié à une pompe.

b) Pose des armatures :


4. Lorsque l’excavation est terminée, on procède à la mise en place des armatures en
présence de la boue de forage. Les armatures sont généralement mises en place sous
forme de cage d’armatures. (Maillage, grillage, ev et eh ≥ 15 cm, enrobage ≥ 5 cm).

BTP010‐Technologie de Chantier    16 
 
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La vitesse d’exécution est un facteur de stabilité de la tranchée. Le bétonnage doit
être continu et sans vibrations. (On risque de le mélanger avec la boue et les déblais)

c) Bétonnage :
5. On procède ensuite au bétonnage par l’intermédiaire d’un tube plongeur, appelé
Tube de bétonnage14 (Diamètre 25 à 40cm), que l’on introduit jusqu’au fond du
forage. Pour assurer une continuité du bétonnage, ce tube va être retiré au fur et à
mesure jusqu’à la fin de l’opération. Le béton est introduit jusqu’au fond est plus
lourd que la boue, donc il va la remplacer. Cette boue commence à remonter au fur
et à mesure que le béton remplisse le forage. Cette boue va être évacué à l‘aide d’un
tube muni d’une pompe et elle va être réutilisée après recyclage.

Joint entre panneaux : Pour assurer la jonction entre deux panneaux élémentaires adjacents,
on prévoit des joints de différents types :

- Le tube joint : L'invention est relative à un procédé de réalisation d'un joint d'extrémité
de panneau de paroi moulée dans le sol, dans lequel on creuse une tranchée (1), on
dispose un coffrage (2a) à son
extrémité, on bétonne la tranchée,
et on extrait le coffrage.
Préalablement au bétonnage de la
tranchée, on revêt la face du
coffrage côté béton d'un matériau
mince (9a) susceptible d'être
abandonné dans la tranchée, et on
extrait le coffrage sensiblement verticalement.

- Le water-stop.

Procédé CWS : joint entre un panneau primaire et panneau secondaire, pouvant être équipé d’une
lame water-stop.

Terrassement de la fouille : Après l’exécution de tous les panneaux, on procède au


terrassement de la fouille à l’intérieur du volume ainsi formé.
En excavant, la paroi sera soumise aux poussées latérales des terres et des ouvrages
existants. Il faut alors prévoir des butons ou des tirants ancrages, de façon à ne pas déranger
l’excavation ni la construction de l’ouvrage, pour retenir la paroi moulée.
Une fois le terrassement est terminé, on procède à l’exécution de l’ouvrage, on enlève les
butons et on détend les tirants au fur et à mesure de l’exécution des dalles qui vont reprendre
les efforts horizontaux.

Dans certains cas, la paroi moulée peut faire partie de la structure définitive de l’ouvrage
et assurer donc une fonction de portance. C’est surtout utilisé pour l’exécution de parkings
souterrains.
Les phases de travail suivant la méthode de taupe sont les suivantes :
1. Forage de la paroi.
                                                            
14
 Si L>5m, il convient de prévoir 2 tubes plongeurs. 

BTP010‐Technologie de Chantier    17 
 
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2. Exécution de la paroi.
3. Excavation ou terrassement jusqu’au niveau du premier sous-sol.
4. Exécution de la dalle du premier sous-sol.
5. Terrassement du volume sous la dalle. (La dalle travaille comme appui).
6. Exécution de la dalle inférieure.
7. On recommence le cycle en descendant pour arriver au niveau de fondations.

e- Parois préfabriquées :
La paroi moulée classique présente l’inconvénient d’une épaisseur assez importante et d’un
parement nécessitant généralement une reprise pour corriger son aspect ou pour le redresser.
La paroi préfabriquée a permis d’améliorer ce type d’ouvrage par un meilleur contrôle de la
qualité du béton mis en place et une plus grande précision d’ensemble.
La mise en œuvre est conduite avec les même outillages que pour la paroi moulée. Les
éléments préfabriqués sont descendus dans la saignée15 ; un dispositif de sustentation16, prenant
appui sur la pré-saignée 17 , maintient les éléments en place jusqu’à ce que le mélange,
remplissant l’espace compris entre les éléments et les parois saignée, ait fait prise. La pré-
saignée doit être réalisée avec beaucoup de soin ; de sa qualité dépend la précision de la mise
en place des éléments préfabriqués. Le mélange remplissant l’espace élément-saignée scelle
les éléments au terrain et transmet les efforts de ce dernier au soutènement. Il est liquide au
départ et se rigidifie ensuite pour atteindre finalement des résistances au moins égales à celles
du terrain. Le mélange est à base de ciment spécial et de bentonite.
On a deux types de parois préfabriquées :
- Paroi préfabriquée d’épaisseur constante. Panneaux identiques s’embottant les dans les
autres par rainures et languettes.
- Paroi préfabriquée comportant des profilés renforces (Poutres en T) et des éléments
intermédiaires (Dalles). Les profilés sont butés en pieds par les terres et retenus en tête
par des tirants ; les dalles transmettent aux poutres les poussées des terres.
La succession des phases est la suivante :
Forage du panneau.
Mise en place du fluide de forage.
Prélèvement des déblais en présence de la boue de forage.
Introduction du panneau préfabriqué après finissage de l’excavation.
Récupération de la boue de forage (on la recycle aussi).

1. Pré-saignée.
2. Coulis.
3. Niveau du sol.
4. Panneau.
5. Fond de fouille.

                                                            
15
 Entaille profonde et de faible largeur faite à l'aide d'un outil tranchant.
16
 Action de maintenir en équilibre (en particulier dans l'eau).
17
 Tranchée préalable à la réalisation d'une paroi moulée et destinée à guider la benne. 

BTP010‐Technologie de Chantier    18 
 
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1. Pré-saignée.
2. Coulis.
3. Niveau du sol.
4. Poutre.
5. Dalle.
6. Fond de fouille.

f- Paroi berlinoise :
On peut réaliser le soutènement d’une fouille en exécutant une paroi dite berlinoise.
La méthode dénommée berlinoise car elle a été largement employée à Berlin, consiste à
introduire préalablement des profilés métalliques ou des pieux dans le sol. Puis, au fur et à
mesure de l’avancement du terrassement, ces éléments verticaux sont reliés par des éléments
horizontaux repris en sous-œuvre. Si nécessaire, des tirants d’ancrage ou des étais sont
successivement mis en place de haut en bas de la paroi.
Les plaques peuvent être de simples planches de bois ou de métal ou encore des dalles
minces en béton. Souvent, on adapte le blindage à la qualité du terrain rencontré lors du
terrassement ; quelquefois, le blindage est inutile, seuls les profilés assurent la sécurité. Si la
profondeur à atteindre dépasse quelques mètres, il est nécessaire d’assurer la stabilité
d’ensemble du rideau par des tirants d’ancrage.
La paroi berlinoise ne peut être réalisée que si les venus d’eau sont faibles et lorsque le sol
ne s’éboule pas trop facilement entre les éléments verticaux. Si la fouille est située dans la
nappe phréatique, il faut procéder tout d’abord à son rabattement.

1. Forage.
2. Mise en place et réglage du profilé.
3. Scellement du profilé.
4. Terrassement sur un niveau ; blindage entre
profilés.
5. Mise en place des tirants.

BTP010‐Technologie de Chantier    19 
 
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6. Poursuite du terrassement.

BTP010‐Technologie de Chantier    20 
 
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g- Paroi parisienne :
Les conditions d’emploi sont les mêmes que celles de la paroi berlinoise. Le système
consiste à substituer aux profilés métalliques des éléments de béton armé de façon à obtenir,
avec une technologie appropriée, un soutènement définitif, incorporable à la structure, et
éventuellement porteur.
Des poteaux préfabriqués en béton armé avec des armatures en attente sont logés18 dans le
forage circulaire ; après terrassement de la zone à excaver, des armatures sont disposées entre
les poteaux, et le bétonnage s’effectue par tranches horizontales successives. L’ensemble est
stabilisé par des tirants d’ancrage quelquefois provisoires.

1. Forage, mise en place des poteaux en béton armé.


2. Terrassement, déploiement19 des armatures.
3. Mise en place des armatures et des coffrages.
4. Bétonnage.
5. Mise en place de tirants et poursuite des travaux.

                                                            
18
 Placées.
19
 Etendre, développer. 

BTP010‐Technologie de Chantier    21 
 
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h- Soutènement par terre armée :
Les structures en terre armée associent un remblai granulaire sélectionné et contrôlé, des
armatures résistantes en acier ou synthétiques et un système de parement modulaire
généralement constitué de panneaux en béton préfabriqué, de treillis soudés ou de panneaux en
acier semi-elliptiques. Cette combinaison idéale crée une structure de soutènement gravitaire
durable.
Cette technique est adaptable aux murs de soutènement de toute hauteur. Elle est
également capable de supporter d’importantes charges de poids propre et de service, imposées
par les structures associées, véhicules ou autres équipements.
Les avantages :
- Force, flexibilité et résilience
- Longévité prévisible et rentabilité
- Adaptabilité à un large éventail d’environnements
- Adaptabilité aux exigences esthétiques
La simplicité et la rapidité du montage des ouvrages en terre armée résultent, en particulier,
de la suppression de tout échafaudage et de lourd matériel de chantier. Chaque panneau
s’imbrique automatiquement dans le créneau constitué par les éléments déjà en place.
Il est possible de séquencer un chantier Terre Armée en trois étapes principales :

1- Montage du parement : Une fois la première rangée de panneaux mise en place sur une
semelle de réglage en béton lissé et bien nivelée pour garantir un positionnement initial
correct, les rangées de panneaux supérieures sont montées au fur et à mesure de
l’avancement du remblai. Leur verticalité est assurée par des cales20 provisoires et des serre-
joints.
2- Mise en place des armatures : Les couches d’armatures sont espacées de 70 à 80 cm, ce qui
correspond généralement à deux fois l’épaisseur des couches de remblai. Elles sont mises
en place sur la couche de remblai compacté et sont reliées aux panneaux de parement par
boulonnage dans le cas d’armatures en acier ou sont enfilées dans des gaines scellées dans
le parement dans le cas d’armatures synthétiques.
3- Remblayage et compactage : Le remblai est placé en couches de 30 à 40 cm d’épaisseur et
compacté avec l’équipement adéquat. Il faut éviter le passage direct des engins sur les
armatures et empêcher les engins lourds de circuler à moins de 1,50 m des panneaux pour
ne pas nuire à leur verticalité.
                                                            
20
 Elément fin ou chanfreiné utilisé pour bloquer une pièce quelconque ou régler sa position.

BTP010‐Technologie de Chantier    22 
 
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Les Parements : La fonction
principale des parements en terre
armée est d’assurer la stabilité locale et la
protection contre l’érosion du remblai
renforcé. Ils constituent également la
partie visible des ouvrages.
L’aspect des panneaux en béton
préfabriqué peut être amélioré en utilisant
des revêtements de coffrage
architecturaux standard ou personnalisés.
D’autres caractéristiques esthétiques
peuvent être obtenues par des traitements
spécifiques du béton, tels que la
coloration ou des granulats apparents.

On distingue deux types de panneaux :


- Les panneaux en béton préfabriqué standards : Ils sont disponibles dans un large
éventail de formes (forme carrée, rectangulaire, cruciforme, en T) et de dimensions à même
de répondre aux exigences techniques et architecturales des projets.
- Les parements métalliques : Légers et polyvalents, ces parements peuvent être utilisés
pour un grand nombre d'applications permanentes ou provisoires.

Les Armatures : Depuis l’invention de la technique terre armée au début des années 60,
plusieurs options d’armatures ont été développées en étroite collaboration avec des laboratoires
de recherche et des universités dans le monde entier pour offrir aux clients des solutions plus
sûres, plus durables, plus respectueuses de l’environnement et pour apporter la réponse
adéquate permettant une adaptation aux caractéristiques de chaque projet.
Grâce à la large gamme d’armatures linéaires en métal ou synthétiques existantes dans le
marché, on peut donc personnaliser le projet de chaque client en visant une efficacité maximale
au plan de la résistance, de l’environnement et des coûts.

On distingue deux grandes familles d’armatures :


- Les armatures métalliques haute
adhérence : Elles constituent la solution
idéale pour des charges statiques et
dynamiques élevées et le seul choix
raisonnable pour les ouvrages sensibles,
tels que les murs de très grande hauteur,
les culées de pont, l’exploitation
minière21 lourde, etc.
- Les armatures synthétiques : Elles
constituent une solution efficace lorsque
les caractéristiques chimiques du remblai
sélectionné ou les conditions
environnementales ne sont pas adaptées à
l’utilisation d’acier galvanisé.

                                                            
21
 Relatif aux mines (Cavité creusée dans le sol pour extraire le minerai ou le charbon).

BTP010‐Technologie de Chantier    23 
 
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Chapitre III Techniques d’excavation en terrain aquifère.
1 –Assèchement du terrain

1- Introduction

L’eau, issue de la pluie, de circulations superficielles ou profondes, occupe les vides entre
les parties solides constituant le terrain ; elle y circule sous l’effet de la gravite ou peut s’y
accumuler. Le repérage de l’eau joue un rôle définitif dans l’étude d’un terrain destiné à la
construction. L’eau peut modifier considérablement les propriétés mécaniques des sols, y créer
une pression interstitielle ou une pression de courant et, par-là, modifier la stabilité de l’assise
de l’ouvrage.

La porosité et la perméabilité sont parmi les caractéristiques d’un terrain :


- La porosité est le pourcentage du volume des vides sur le volume total du terrain. Cette
notion est essentielle mais suffisante ; il faut aussi connaitre la forme et la répartition,
l’intercommunication des vides.
- La perméabilité est la plus ou moins grande capacité d’un terrain à laisser circuler l’eau
qu’il contient. La perméabilité, à la différence de la porosité, est une propriété
dynamique ; elle est définie par la valeur du coefficient U exprimé en m/sec, ou cm/sec.

2- Les nappes

Par le phénomène de la pesanteur, une partie de l’eau de pluie s’infiltre dans le sol, soit
directement, soit après circulation à la surface. Selon la perméabilité du terrain, elle descend
verticalement et est interrompue par la rencontre d’un terrain de faible perméabilité par rapport
à celle de ceux qui le précèdent. Sous les terrains perméables, cette formation imperméable
représente en quelque sorte le fond d’un récipient. L’eau s’y accumule en saturant l’ensemble
des vides des terrains sus-jacents, plus perméables. Ainsi se constitue une nappe aquifère,
souvent appelée nappe phréatique. Lorsque le récipient est plein, il déborde vers l’extérieur
sous forme de source ou en direction d’autres terrains perméables.
On appelle surface, ou toit d’une nappe, son niveau supérieur. On appelle habituellement
surface piézométrique d’une nappe la surface, réelle ou fictive, sur laquelle la pression des
particules liquides est égale à la pression atmosphérique. Dans une nappe libre, la surface
piézométrique est confondue avec le toit de la nappe.
La nappe phréatique n’est séparée de la surface du sol par aucune couche étanche. Son nom
provient du mot grec signifiant puits, parce qu’autrefois ceux-ci n’étaient réalisés que dans
cette nappe. La surface de l’eau dans un puits correspond à celle de la surface libre de la nappe.
La nappe captive se trouve comprise entre deux couches étanches. Quand on creuse un
puits, l’eau n’apparait que lorsqu’on crève la couche étanche supérieur. Il s’établit alors un
niveau, situe en dessous de la surface du sol.
La nappe artésienne est une nappe captive mais dont la position de la surface piézométrique
se situe au-dessus du sol. Si la couche étanche supérieure est percée, l’eau jaillit22. Pour qu’une
telle nappe puisse exister, il faut que le poids de la couche étanche, et des terres la surmontant
éventuellement, soit suffisant pour équilibrer la pression hydrostatique de la nappe. Ce sont
                                                            
22
 Sortir, s'élancer avec impétuosité (avec un mouvement puissant, violent, rapide), sous forme de jet. 

BTP010‐Technologie de Chantier    24 
 
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donc en général des nappes profondes, alimentées au loin, quelquefois à plusieurs dizaines ou
centaines de kilomètres.
L’eau incluse dans le terrain est soumise au champ gravitaire ; de ce fait toute différence
de niveau, naturelle ou provoquée, entre des points de la nappe engendre un débit. Le débit
d’un puits est calculé en fonction de la perméabilité horizontale, de la hauteur de la nappe, de
son niveau statique, du niveau rabattu, du nombre et de la disposition des captages, enfin du
rayon d’action de pompage.

3- Assèchement du terrain :
 

Lorsqu’on se trouve dans un terrain aquifère, ou bien en présence d’une nappe d’eau, il
vaut mieux travailler à sec. Dans ce but, on procède au préalable à l’élimination de l’eau.
On procède à l’assèchement du terrain par l’une des méthodes suivantes :
 

a- Epuisement23 :
L’épuisement est la plus simple et la plus ancienne des techniques destinées à éliminer l’eau
dans les terrains. La technique naturelle consiste à capter les arrivées d’eau là où elles se
produisent, à les collecter jusqu'à un puisard, puis à les pomper par des pompes électriques et
à les évacuer dans un exutoire24. En général, ce sont des pompes électriques à gros débits, qui
travaillent sous de grandes hauteurs manométriques, munis d’un automatisme qui leur donne
l’ordre de mise en marche à l’instant même où le niveau d’eau dépasse une certaine limite.
Une alimentation de secours est nécessaire pour éviter l’arrêt de pompage en cas de panne
électrique.
La collecte est réalisée par des tranchées ou des conduites25. Le fond de la tranchée doit
avoir une certaine pente (de 0.1 à 1%) en direction du puisard26 ; une pente trop forte peut
entrainer une érosion de la tranchée ; il faut alors disposer une protection au moyen d’une
feuille plastique. Lorsque les pentes sont trop fortes, on utilise des conduits27 à montage rapide.
Les collectes aboutissent à un ou plusieurs puisards habituellement sur-creusés, par rapport au
collecteur, à une profondeur de 0.5 à 1m.

b- Captage28 :
Le captage consiste en l’extraction de l’eau, et uniquement de l’eau, contenue dans les
terrains perméables. Le problème principal est la filtration, consistant à retenir une fraction
déterminée des éléments solides du terrain. Le filtre nécessaire doit avoir la meilleure
perméabilité possible, tout en étant très fin avec le risque de colmatage29. Habituellement, entre
le filtre et l’appareillage d’extraction de l’eau, une crépine est interposée ; c’est une pièce
mécanique destinée à assurer le soutènement du filtre, tout en se laissant traverser par le fluide
à extraire.

                                                            
23
 Assèchement d'une fouille. 
24
 Orifice de sortie, d'évacuation.
25
 Canalisation, tuyau utilisé pour la circulation d'un fluide (en particulier eau, gaz). 
26
 Puits rempli de cailloux et de graviers, ayant une fonction de drainage ou de rejet d'eau dans le sol. 
27
 Tube utilisé pour la circulation d'un fluide (en particulier la vapeur, les fumées).
28
 Dispositif de recueillement des eaux d'une source ou de prélèvement dans un cours d'eau. 
29
 Remplissage des vides d'un matériau ou d'un produit poreux. | Obturation de petites ouvertures, d'une fuite. 

BTP010‐Technologie de Chantier    25 
 
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Lorsque le captage est installé, il reste à assurer la stabilisation de l’ensemble. Ensuite, au
moyen d’une pompe placée a la profondeur convenable, on démarre le pompage à un débit
limité jusqu'à ce que l’eau coule claire ; après être parvenu au débit maximal du captage, on
arrête la pompe, on laisse remonter le niveau partiellement, puit on redémarre directement au
débit maximal que l’on maintient jusqu'à ce que l’eau coule à nouveau claire.

c- Rabattement de l’eau :
 

Le rabattement consiste à abaisser la pression des nappes d’eau environnant un terrain


détermine, de façon à s’affranchir de la présence de l’eau. Le rabattement est obtenu par la
mise en place d’un nombre assez important d’organes de captages, disposés autour du volume
à rabattre, et dans lesquels est disposé un pompage, en général permanent.
Lorsque le fond de fouille est au-dessous du niveau de la nappe, le rabattement permet
d’exécuter les travaux d’excavation et de fondation dans un sol sec. La méthode de rabattement
convient dans les sols graveleux et sablonneux et également dans les sols fluents30 avec danger
d’affouillement, pour autant que la perméabilité du sol ne soit pas trop grande et suffisamment
bien repartie.

Le rabattement est exécuté par des entreprises spécialisées. En fonction des travaux à
réaliser et compte tenu des résultats des reconnaissances, on choisira une technique appropriée
selon le niveau de la nappe, la perméabilité verticale, la profondeur des fouilles, la durée des
travaux, les constructions environnantes.

On distingue principalement deux sortes de rabattements :


- Le rabattement par gravitée (puits filtrant, puits sous vide) où la pompe est
située au fond du puits.
- Le procédé par vide d’air (puits ponctuel par pointes filtrantes ou wellpoint)
où l’eau est évacuée par succion a l’aide d’une pompe, située sur la conduite
d’aspiration et qui fait le tour de la fouille à laquelle est rattaché un grand
nombre de puits ponctuels.

Avant d’exécuter la fouille, on procède à un abaissement du niveau de la nappe jusqu’à un


niveau adéquat en dessous du niveau de fondation. Cela permettra alors de faire l’excavation
et d’exécuter l’ouvrage à sec.

Le principe de rabattement de la nappe est le suivant :


- On réalise un forage dans le sol, dans lequel on introduit une pompe. Le
forage est réalisé dans le sol suffisamment perméable jusqu’au niveau du sol
imperméable se trouvant à une profondeur raisonnable.
- On met la pompe en marche, alors les niveaux piézométriques dépriment
suivant une courbe. Le niveau piézométrique minimal atteint est au droit du
forage.

                                                            
30
 Sol changeant, sol mouvant. 

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Dans le cas de sol fin, on peut remplacer les forages que l’on appelle souvent des puits
filtrants, soit par des forages de diamètre plus petit, soit par des tubes perforés en partie
inférieure ; le pompage s’effectue à travers les trous périphériques ; ce système s’appelle
pointes filtrantes.

L’expérience montre qu’il ne faut pas avoir une vitesse d’écoulement très grande, cela pour
éviter l’entraînement des particules fines avec l’eau.

Apres l’exécution de l’ouvrage, on peut arrêter le pompage et le niveau de la nappe retrouve


son niveau original. Pour cela, dans le calcul de l’ouvrage, il faut tenir compte de la présence
d’eau en termes de :
- Poussée latérale de l’eau.
- Poussée d’Archimède exercée par l’eau sur l’ouvrage.
- Etanchéité de l’ouvrage.

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Rabattement par pointe filtrante (Wellpoint)

1. Vanne de réglage.
2. Conduite d’aspiration.
3. Tuyau de remontée de l’eau.
4. Niveau naturel de la nappe phréatique.
5. Filtre de sable.
6. Limon.
7. Argile.
8. Gravier et sable.
9. Tourbe.
10. Niveau rabattu de la nappe phréatique.
11. Filtre wellpoint.
12. Tamis filtrant.
13. Pointe d’injection.

Rabattement par puits filtrant

1. Interrupteur électrique avec contrôleur du


niveau d’eau.
2. Vanne.
3. Evacuation.
4. Tuyau de refoulement.
5. Tuyau filtrant.
6. Filtre de gravier grossier.
7. Filtre de gravier fin.
8. Niveau naturel de la nappe phréatique.
9. Niveau rabattu de la nappe phréatique.
10. Niveau d’eau minimal dans le puits.
11. Pompe de fond.
12. Moteur électrique.
13. Réservoir a boue.

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Chapitre III Techniques d’excavation en terrain aquifère.
2 – Améliorations des sols
 

Les techniques actuelles d’amélioration des sols sont largement utilisées pour la gestion et
la valorisation du patrimoine foncier 31 . Certains terrains, dont la valeur intrinsèque est
principalement représentée par leur emplacement, peuvent gagner une valeur ajoutée
importante grâce à l’amélioration de la capacité d’accueillir des constructions.
Certaines méthodes d’amélioration des sols sont très anciennes, comme le battage de pieux
de bois dans des sols de faible portance, d’autres sont plus récentes, comme l’injection, le
pilonnage ou la congélation.
 

1- Techniques d’injection :
 

Les techniques d’injection de sols consistent à remplir les vides d’un terrain avec un coulis
de caractéristiques rhéologiques 32 adaptées, à base de ciment, afin d’en améliorer
principalement les caractéristiques mécaniques et la cohésion, et d’en diminuer la perméabilité.
Donc l’injection peut avoir 3 fonctions :
- Etanchéité.
- Consolidation et d’amélioration de la force portante d’un sol.
- Remplissage et de comblement des rides et des cavités existantes.
-
Le principe est de réaliser un forage dans le sol et d’y introduire un produit d’injection sous
une certaine pression. La pression d’injection doit être supérieure à la pression interstitielle de
l’eau dans le sol, de telle sorte que le coulis d’injection chasse l’eau des vides et la remplace ;
tout en assurant les caractéristiques voulues.

La perméabilité du terrain est un facteur important qui affecte la technique d’injection. Elle
intervient sur plusieurs facteurs :
- La pression d’injection.
- La distance entre les forages.
- La nature du coulis utilisé.

Injection gravitaire : Ce type d’injection est adapté aux terrains présentant des cavités
naturelles ou anthropiques33.
Les forages sont réalisés « à trou ouvert » suivant un maillage préétabli, conformément aux
normes de la profession, et sont descendus au-delà de la zone la plus profonde de rencontre des
cavités. Le forage étant équipé ou non en tube d’injection, le remplissage du trou est effectué
soit par gravité, à pression atmosphérique, soit à faible pression, après branchement en tête de
forage ou de cavité.
Les coulis injectés sont constitués de bentonite, de ciment et d’eau, auxquels sont
généralement ajoutés des charges (sablon, cendres, etc.), pour former des mortiers servant au
colmatage.

                                                            
31
 Relatif à un fonds de terre, à sa propriété et à son exploitation. 
32
 Rhéologie : science ayant pour objet l'étude des lois de comportement des matériaux liant les contraintes et les
déformations à un instant donné.
33
 Dont la formation résulte essentiellement de l'intervention de l'homme. 

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Le remplissage proprement dit est généralement complété par une injection de clavage34 à
l’aide d’un coulis bentonite-ciment.

Injection à trou ouvert sous pression, en remontant : Méthode,


rapide, efficace et évite le ré-forage.
Cette technique n’est utilisée qu’en cas d’injection de couches
rocheuses (rocheux fissuré, une marne cohérente, etc.), et est à
proscrire35 en terrains meubles.
Le forage du trou est effectué sur toute sa hauteur, il reste stable
pendant un certain temps. Un obturateur 36 simple est ensuite
descendu en tête de la tranche inférieure à traiter (préalablement
déterminée), l’injection est réalisée, puis l’obturateur est remonté en
tête de la tranche immédiatement supérieure. L'injection du coulis se
poursuit ainsi par passes successives en remontant. Le coulis est
injecté à une pression pouvant varier de 5 à 20 bars.

Injection à trou ouvert sous pression, en descendant : Cette


méthode est la plus sûre et s’applique dans tous les cas de figure,
mais elle présente l’inconvénient d’être relativement lente en
exécution.
Lorsque le terrain ne possède pas de cohésion suffisante et le
forage n'est pas stable sur toute la hauteur (terrains meubles ou
roches décomprimées), on procède à l’injection en descendant.
Le forage est réalisé sur une hauteur prédéterminée, on branche
un obturateur simple en tête et on injecte la passe à une pression
variant de 5 à 20 bars.
Après durcissement du coulis, on fait de nouveau un forage à
travers la zone préalablement injectée, puis à travers une nouvelle
tranche de terrain vierge et on branche l’obturateur simple, soit en
tête de forage, soit en tête de la seconde tranche, et on injecte.

On continue ainsi jusqu’à la profondeur déterminée pour le forage.

                                                            
34
 Assemblage forcé. 
35
 Interdire. 
36
 Dispositif pneumatique destiné à boucher un tube ou un forage pour isoler une zone d'intervention. 

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Forage équipé et injection sous pression à
l'obturateur double : Tube à machette, Ce dispositif
permet de réaliser des injections sélectives.
Le forage est réalisé sur toute la hauteur de
traitement, puis rempli d’un coulis spécial dit coulis de
gaine dans lequel on plonge un tube à manchettes
(clapets en caoutchouc espacés régulièrement, en
général de 33 cm).
Après prise du coulis de gaine, on vient injecter le
terrain en plaçant un obturateur double à l’intérieur du
tube et en le positionnant successivement au droit de
chaque manchette, l’ordre d’injection des manchettes
pouvant être quelconque.
Le coulis est injecté avec une pression pouvant
varier de 5 à 20 bars au droit de chaque manchette et
pénètre dans le terrain par claquage37 du coulis de gaine.
Lors de la mise en pression, les membranes en caoutchouc éclatent permettant ainsi
d’injecter le niveau correspondant. Comme la différence de pression est la plus grande dans les
zones les plus perméables, les membranes correspondantes éclatent premièrement pour injecter
les zones les plus perméables.
Après chaque injection, le clapet concerné se referme, empêchant ainsi le coulis de refluer
à l’intérieur.

Selon les objectifs à atteindre, les méthodes d'injection, les maillages de forage, la
perméabilité des terrains, plusieurs types de matériaux sont utilisés :
 Mortiers liquides : à base de ciment, de matériaux inertes (sablon, cendres, etc.)
et d'eau, généralement utilisés pour les remplissages gravitaires.
 Coulis instables : mélanges de ciment et d'eau, généralement utilisés pour
l'injection des fissures de roches, d'ouvrages en béton ou en maçonnerie.
 Coulis stables : mélanges de ciment, d'argile traitée (type bentonite) et d'eau,
généralement utilisés dans les sols granulaires ou les fissures larges.
 Produits chimiques : gels à base de silicate de soude, de résines, etc.
 Coulis a haute pénétrabilité : destinés à l'injection des matériaux finement
poreux ou finement fissurés.

                                                            
 Phénomène affectant les sols meubles soumis à une injection (boue, coulis, eau) : à partir d'une certaine
37

pression d'injection, une rupture se produit et se propage dans le sol selon une surface sensiblement plane
correspondant à la direction de moindre résistance. 

BTP010‐Technologie de Chantier    32 
 
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2- Tassement préalable du sol :

Dans le cas de terrain compressible, le sol subit des déformations qui peuvent être
importantes en recevant les charges de l’ouvrage. Le problème qui se pose est donc un
problème de tassement qui peut être gênant du point de vue architectural. On essaye alors de
provoquer le maximum de tassement avant la construction de l’ouvrage, et pour cela on trouve
2 méthodes :
a- On dépose au terrain un remblai dont le poids Q est presque égal au poids de l’ouvrage
à construire. Sous l’effet de Q, le sol tasse. On peut calculer le temps au bout duquel
90% du tassement prévisible sera atteint. Au bout de ce temps on enlève le remblai, et
on dispose notre ouvrage. L’ouvrage, ayant le même poids que le remblai, crée un
tassement résiduel inférieur au tassement admissible de l’ouvrage.
b- Quand on veut baisser le niveau du terrain, on dépose des remblais ou des massifs
d’enrochement sur le terrain compressible de poids P largement supérieur au poids Q
de l’ouvrage à construire. Sous l’effet de P, le terrain tasse. Lorsqu’on vient construire
l’ouvrage sur le massif, il représentera une faible surcharge et donc provoquera un petit
tassement additionnel inférieur au tassement admissible.

3- Consolidation par compactage dynamique :

Ce procédé consiste à compacter les terrains compressibles sur une grande profondeur par
pilonnage38 intensif, c.à.d. on laisse tomber une masse lourde en chute libre sur le sol. Cette
masse lors de sa chute transmet au sol une énergie potentielle qui dépasse quelques dizaines de
tonne/mètre et qui peut atteindre une à deux centaines de tonnes/mètre. Le poids de la masse
varie de 500kg à 10 tonnes et la hauteur de chute varie de 50cm à une dizaine de mètres. Ce
battage intensif améliore les sols de façon plus ou moins homogène. Cela réduit les tassements
sous l’ouvrage. Cette technique est utilisée dans les terrains constitués par des décharges39 et
dans les terrains médiocres. Par exemple cette technique a été utilisée au Liban au port de
Beyrouth et à Dbayé Water Front city. Cette solution est également intéressante lorsqu’il s’agit
de construire des ouvrages de poids moyen sur ce genre de terrain, par exemple lorsqu’on
construit des bâtiments industriels ou des locaux d’activités.

                                                            
38
Compactage d'un matériau obtenu par la chute d'une masse sur une hauteur donnée.
39
C’est un lieu dans lequel on regroupe traditionnellement les déchets et ordures ménagères.
Syn. site d'enfouissement.

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4- Vibro-compactage et colonnes ballastées :

Le principe c’est d’introduire dans le sol une grosse aiguille vibrante dont le diamètre varie
de 20cm à 40cm. Les vibrations de l’aiguille provoquent une consolidation du sol en
profondeur. Après sa remonté, l’aiguille vibrante laisse un trou dans le sol. Ce trou sera rempli
de matériaux graveleux et d’agrégats. Ces agrégats seront compactés et constitueront des
colonnes formant des poteaux en granulats compactes. Ces colonnes pourront supporter des
plateformes (des dalles). L’espacement et le maillage de ces colonnes dépendent de la charge
totale à transmettre.

Vibro-Compactage

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Colonnes ballastées

5- Drainage :

Dans un sol : 𝜎 𝜎 𝑢 avec 𝜎 = contrainte effective, u= pression interstitielle de l’eau.


Pour favoriser le tassement d’un sol compressible aquifère, on peut faciliter le départ de l’eau
interstitielle de ce sol et donc prévoir un drainage. Pour cela, on aménage des drains verticaux
qui arrivent jusqu’à une couche profonde du sol. En cette couche, la présence de l’eau n’aura
plus tellement d’influence sur l’ouvrage. Ces drains verticaux peuvent atteindre une
profondeur de 30m à 40m.
On peut aussi prévoir des drains horizontaux ou légèrement inclinés qui permettent la
circulation de l’eau.

Remarque :
On peut accélérer le tassement en combinant une utilisation de drain avec la mise en place
d’une surcharge qui facilitera l’évacuation de l’eau.

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