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Analyse de Robinson Crusoé de Daniel Defoe

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 #Analyse — Daniel Defoe - Robinson Crusoé
Daniel Defoe (1660 – 1731) publie son roman Robinson Crusoé en 1719,

considéré comme le premier roman anglais dans lequel on relève toute une

thématique.Dans l’histoire de Robinson Crusoé, il montre un héros qui n’est pas

un surhomme. Il est un précurseur en exprimant l’idée que la bonté n’est ni dans

l’inné ni dans l’acquis mais est une affaire de personne. Il expose enfin sa

notion presbytérienne du christianisme qui considère que l’homme doit tout à

Dieu. Voici donc une analyse de Robinson Crusoé.

Etude de Robinson Crusoé : un héros humain


Ce qui est nouveau dans Robinson Crusoé c’est que son personnage principal
n’est pas le héros classique qui combat les méchants et gagne toujours. C’est un
être humain qui a des sentiments contraires : il peut être téméraire, mais parfois
il a peur. C’est un homme comme les autres qui découvre jour après jour le
naturel que la société nous fait perdre de vue.
Il retrouve patiemment les gestes qui permettent de construire une pirogue, une

maison ou de fabriquer de la poterie. Il retrouve petit à petit les techniques de

production des produits alimentaires et de l’extraction des métaux. Il est

l’«homme naturel» qui se suffit à lui-même, vertu que prône Jean-Jacques

Rousseau dans son « Émile ou De l’éducation ». Il a été donné en modèle à

plusieurs générations de jeunes garçons poussés à acquérir leur autonomie.

Mais c’est aussi un homme intégré dans la société de son temps, qui pense à

accumuler un or qui lui est inutile sur son ile. Il reconstitue une hiérarchie et

dresse Vendredi en bon serviteur.


Il parvient même à faire fortune de retour à la civilisation après 28 ans
d’absence. C’est aussi un homme discipliné et pragmatique qui ne montre pas
d’affection bien qu’il soit généreux (peut-être par devoir). Il narre froidement
les évènements en ethnologue, en technicien et ne s’étend pas sur l’analyse des
relations. Il n’y a que Vendredi qu’il semble aimer spontanément et plus que sa
propre famille.
Loin d’être une erreur de Daniel Defoe, l’ambivalence du personnage est un

moyen de le rendre plus humain. Il nous montre que tout individu peut être

admirable et sectaire à la fois.

Il n’y a pas de gentil sauvage et de méchant


civilisé
Dans le roman de Daniel Defoe, Robinson Crusoé rencontre notamment deux

protagonistes : Vendredi et le capitaine portugais.

Vendredi est historiquement le premier personnage important noir dans la

littérature européenne. Dans ce roman, il sert à symboliser la différence sociale

et l’injustice coloniale. Il ne fait nul doute que, venant de lui, le récit serait tout

à fait différent. Il sert donc à souligner tout ce dont Robinson est incapable.

Vendredi manifeste facilement, en effet, toute l’émotion spontanée que Crusoé

refoule.

Et le roman permet de constater ce que perd Crusoé pour avoir été incapable de

le comprendre. En somme, il lui apporte une morale dogmatique et des

convenances sociales alors que Vendredi lui offre sa spontanéité.

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