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CENTRE AFRICAIN POUR LES APPLICATIONS DE MÉTÉOROLOGIE AU

DÉVELOPPEMENT (ACMAD)

Contrat No 01/10/ACMAD/ViGIRisC
FINANCEMENT : FONDS FRANÇAIS POUR L’ENVIRONNEMENT
MONDIAL
(Convention n°CZZ 1397.01H de l’Agence Française de
Développement)

ETUDE DES BESOINS EN MATIÈRE DE


SYSTÈMES D’ALERTE ET DE PRODUITS DE
VIGILANCE FACE AUX RISQUES
CLIMATIQUES EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE

Rapport d’étude final

LOT 4
Région de l’Afrique de l’Ouest (11 pays): Bénin, Burkina
Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Niger
(CEA/BSR-AO), Nigeria (siège CEDEAO), Sénégal, Sierra
Léone

Janvier 2012
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

ETUDE DES BESOINS EN MATIÈRE DE SYSTÈMES D’ALERTE ET DE


PRODUITS DE VIGILANCE FACE AUX RISQUES CLIMATIQUES EN
AFRIQUE SUB-SAHARIENNE

Lot 4 Afrique de l’Ouest

RAPPORT FINAL

TABLE DES MATIERES

Liste des abréviations

1. INTRODUCTION ........................................................................................................... 10
1.1 CONTEXTE ET OBJET DE L'ÉVALUATION ....................................................................... 10
1.1.1 Contexte ................................................................................................................... 10
1.1.2 Le projet ViGIRisC .................................................................................................. 17
1.1.3 Objectifs de l'évaluation .......................................................................................... 17
1.1.4 Méthodologie adoptée ............................................................................................. 17
1.2 CONTEXTE RÉGIONAL DE L’AFRIQUE DE L'OUEST ........................................................ 18
1.2.1 Profils des pays ........................................................................................................ 18
1.2.2 Contexte régional .................................................................................................... 22
1.3 DÉROULEMENT DE L'ÉTUDE ......................................................................................... 27
2. DIAGNOSTIQUE DE LA SITUATION EXISTANTE EN MATIÈRE DE
SYSTÈMES D’ALERTE ET DE PRODUITS DE VIGILANCE ............................... 28
2.1 INTRODUCTION ............................................................................................................ 28
2.2 TYPOLOGIE DES SECTEURS ET ACTIVITÉS EXPOSÉES AUX RISQUES CLIMATIQUES ......... 28
2.3 VISITES DES PAYS DE LA RÉGION .................................................................................. 33
2.4 INSTITUTIONS RÉGIONALES .......................................................................................... 64
2.5 TYPOLOGIE DES ACTEURS ET LEUR PERCEPTION DU RISQUE CLIMATIQUE..................... 67
2.6 LES SYSTÈMES D’ALERTE PRÉCOCE / VIGILANCE DANS LES PAYS VISITES ET LEUR
ÉVALUATION .......................................................................................................................... 69

3. ANALYSE DES BESOINS EN MATIÈRE DE SYSTÈMES D’ALERTE ET DE


PRODUITS DE VIGILANCE ........................................................................................ 77
3.1 INTRODUCTION ............................................................................................................ 77
3.2 BESOINS ....................................................................................................................... 77
3.3 SYNTHÈSE COMPARATIVE ............................................................................................ 80
4. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .............................................................. 81
4.1 RAPPEL DES OBJECTIFS DE VIGIRISC ET DU CONTEXTE DE SA MISE EN ŒUVRE ........... 81
4.2 SYNTHÈSE DES BESOINS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST .................................................... 83
4.3 BESOIN ET OPPORTUNITÉS D’UNE APPROCHE RÉGIONALE EN AFRIQUE DE L’OUEST..... 84
4.4 LA RÉPONSE DE VIGIRISC AUX BESOINS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST .......................... 85
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

ANNEXES ............................................................................................................................... 88
ANNEXE 1: TERMES DE REFERENCE ...................................................................................... 88
ANNEXE 2 : RAPPORT SANTE ................................................................................................. 93
ANNEXE 3: QUESTIONNAIRE UTILISE ................................................................................... 109
ANNEXE 4 : LISTE DES PERSONNES CONTACTÉES ............................................................... 137
ANNEXE 5 : SOURCES DOCUMENTAIRES ............................................................................... 161

Liste des tableaux

Tableau 1 : Catastrophes en Afrique de l’Ouest entre 1979 et 2008 (UNISDR, 2011) ........... 21
Tableau 2 : Mortalité attribuée aux épidémies ......................................................................... 25
Tableau 3: Food Balance Sheet (2009/2010) by Type of commodity and
Indicator……………………………… 41
Tableau 4 : Données enregistrées par NEMA sur les catastrophes au Nigéria ........................ 59
Tableau 5 : Modèles existants et utiles au SAP/SV ................................................................. 62
Tableau 6 : SAP existants en sécurité alimentaire ................................................................... 62

Liste des figures

Figure 1 : Catastrophes naturelles et populations affectées en Afrique ................................... 23


Figure 2 : Sécurité alimentaire et zones à risque d’inondation en Afrique de l’Ouest ............ 23
Figure 3 : La ceinture de la méningite en Afrique ................................................................... 25
Figure 5 : Inondations en Afrique de l’Ouest 1999-2010 ........................................................ 31
Figure 6 : Personnes affectées par les inondations en Afrique de l’Ouest ............................... 31
Figure 7 : Diffusion des bulletins agrométéorologiques au Bénin ........................................... 34
Figure 8 : Carte des risques du Burkina
Faso……………………………………………………………… ………31
Figure 9 : Carte de classification intégrée de la sécurité alimentaire de Côte d’Ivoire ............ 39
Figure 10 : Organigramme Direction Nationale de la Météorologie du Mali .......................... 45
Figure 11 : Carte de vulnérabilité à l’insécurité alimentaire au Niger ..................................... 47
Figure 12: Zonage du Nord-Nigéria sur les conditions de ve socio-
économiques………………………………… 50
Figure 13 : Carte de suivi des catastrophes au Nigéria ............................................................ 52
Figure 14 : SAP du Sénégal ..................................................................................................... 54
Figure 15 : Cartographie des conditions de vie en Sierra
Leone…………………………………………………… 57

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Liste des abréviations

ABN Autorité du Bassin du Niger


ACCA Adaptation au Changement Climatique en Afrique
ACMAD Centre Africain pour les Applications de Météorologie au Développement
ACPC African Climate Policy Centre
AGRHYMET Centre Régional du CILSS pour l’Agriculture, l’Hydrographie et la
Météorologie
AMESD Surveillance de l’Environnement en Afrique pour un Développement
Durable
AMMA Analyse Multidisciplinaire de la Mousson Africaine
AMN Agence météorologique du Nigéria (NIMET)
ANAMS Agence nationale de la météorologie du Sénégal
ASECNA Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique
AUC African Union Commission
BAD Banque Africaine de Développement
BAF Bureau Administratif et Financier
BAWAAN Programme de modification artificielle du temps (Pluies provoquées)
CAH Cadre d'Action de Hyogo
CAPC Centre Africain chargé des Politiques Climatiques
CCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
CCPA Comités Communaux de Pré-alerte et d’Adaptation aux changements
climatiques
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CER Commissions Economiques Régionales
CERESCOR Centre de Recherche Scientifique de Conakry Rogbanè
CERMES Centre de Recherche Médicale et Sanitaire
CNEDD Conseil national de l’Environnement pour un Développement Durable
CNI Communication Nationale Initiale
CNPA Comité National de Pré-alerte et d’interprétation Agro-météorologique
CNPC Comité national pour la Protection Civile
CNULD Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la Désertification
CONACILSS Comité National du CILSSS
CONASUR Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation
COP17 17è Conférence des Parties (UNFCCC)
CoPs Conférences des Parties (UNFCCC)
CORAF Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement
agricoles
CORDEX Expérience régionale coordonnée de réduction d’échelle des prévisions
climatologiques au niveau régional
CPC Calendrier Prévisionnel de crise alimentaire
CPT Climate Predictability Tool
CRO Centre de Recherche Océanologique

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CUA Commission de l'Union africaine


DE Division Exploitation
DG Direction Générale
DGPC Direction Générale de la Protection Civile
DMN Direction de la Météorologie Nationale
DPC Direction de la Protection Civile
DRD Division Recherche et Développement
DRR Disaster Risk Reduction
DEA Division Etudes et Assistance
DSSA Direction des Services de la Sécurité Alimentaire
DTD Division Traitements des Données
EPA Agence de protection de l'Environnement
FEWS Système d’alerte précoce sur les inondations
FICR Fédération Internationale de la Croix Rouge
FSCD Fonds Spécial ClimDev
GFDRR Global Facility for Disaster Reduction and Recovery
GIEC Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat
GIRE Gestion Intégrée des Ressources en Eau
GMET Agence Météorologique du Ghana
GTP Groupe de Travail Pluridisciplinaire
GTPA Groupe de Travail Pluridisciplinaire Agriculture
HCR Haut Commissariat aux Réfugiés
HIS Système d'Information Hydrologique
ICPAC IGAD Climate Prediction and Applications Centre
ICRISAT International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics
IGAD Intergovernmental Authority on Development
INMG Institut National de Météorologie et de Géophysique
INSAH Institut du Sahel
IPC Cadre Intégré de Classification des phases de la Sécurité Alimentaire
IPCC Intergovernemental Panel on Climate Change
IRD Institut de Recherche pour le Développement
IRI International Research Institute for Climate and Society
MEHU Ministère de l’Environnement Habitat et Urbanisme (Bénin)
MERIT Meningitis Environmental Risk Information Technologies
MSG Meteosat de Seconde Génération
NADMO Agence Ghanéenne de Gestion des Catastrophes
NAPA National Action Plan for Adaptation
NDRR Natural Disaster Risk Reduction
NEMA Agence Nationale de Gestion des catastrophes
NIHSA Agence des Services Hydrologiques du Nigéria
NIMET Nigerian Meteorological Agency
OCHA Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
ODIN Oceanographic Data Information –Africa
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OMM Organisation Météorologique Mondiale


ORSEC Organisation de la Réponse de Sécurité Civile
PAM Programme Alimentaire Mondial
PANA Programmes d’Action National aux fins de l’Adaptation
PMA Pays les Moins Avancés
PN Plateformes Nationales
PRESAO Prévisions saisonnières en Afrique de l'Ouest
PST Prévision synoptique du temps
RANET Radio and Internet for the Communication of Hydro-Meteorological and
Climate Related Information
RESIMAO Réseau des Systèmes d'Information des Marchés en Afrique de l'Ouest
RRC Réduction des Risques de Catastrophes
RSI Règlement Sanitaire International
SAP/CC Système d’Alerte Précoce Changement Climatique
SE/CNSA Secrétariat Exécutif du Conseil National pour la Sécurité Alimentaire
SGBD Système de Gestion de base de données
SIG Systèmes d’Information Géographique
SIMR Surveillance Intégrée de la Maladie et de la Riposte
SIPC Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes
SISA Système d’information pour la Sécurité Alimentaire
SMHN Services météorologiques et hydrologiques nationaux
SNIS Système National d’Information Sanitaire
SODEXAM Société d'Exploitation et de Développement Aéroportuaire, Aéronautique et
Météorologique
SPIAM Système de préalerte et d’information agrométéorologique
SREX Rapport spécial sur la gestion des risques de catastrophes et de phénomènes
extrêmes
SRID Direction de l'information et de la Recherche Statistique (Ghana)
UA Union Africaine
UCCD Unité changement climatique et désertification
UNCCD Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification
UNECA Commission Economique pour l'Afrique
UNFCCC Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
UN-INRA United Nations - Institute for Natural Resources in Africa
UNISDR United Nations International Strategy for Disaster Reduction
USTA US Trade and Development Agency
WACDEP Water, Climate and Development Programme
WRC Water Resources Commission

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Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

RESUME

Cadre de l’étude

Cette consultation intervient à la veille de la 17è Conférence des Parties à la Convention


Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP17) prévue fin Novembre à
Durban (Afrique du Sud). La position africaine a été réaffirmée par l’Assemblée de l’Union
Africaine réunie à Malabo (Guinée Equatoriale) le 30 Juin 2011. Les dirigeants africains y
sont invités à prendre des engagements forts pour la réduction des risques de catastrophes et
l'adaptation au changement climatique.

Le 4è Rapport d’évaluation du GIEC (2007) a souligné que l’Afrique subsaharienne souffrira


des impacts actuels et futurs du changement climatique en cours. Le GIEC a récemment
approuvé à Kampala (Ouganda, 16 Novembre 2011) un Rapport spécial sur la gestion des
risques de catastrophes et de phénomènes extrêmes (SREX). Depuis 2010, l’Organisation
Météorologique Mondiale a mis en œuvre un nouveau Cadre mondial pour les services
climatologiques destiné à favoriser l’usage des informations climatologiques au profit des
décideurs et des populations afin de se préparer au changement climatique. De même, la
nécessité de réduire l’échelle des prévisions météorologiques à un niveau local a amené
l’OMM à mettre en œuvre le programme CORDEX (Expérience coordonnée de réduction
d’échelle des prévisions météorologiques au niveau régional). Enfin, la situation alimentaire
de l’Afrique a amené l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO) a élaborer un nouveau Cadre Stratégique (2010-2019) visant à réduire leur
vulnérabilité afin de garantir leur sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Dans le cadre de la réduction des risques de catastrophes, la Stratégie Internationale de


Prévention des Catastrophes (SIPC) assure la coordination des efforts internationaux ainsi
que l’élaboration régulière des rapports sur l'avancement de la mise en œuvre du Cadre
d'action de Hyogo (CAH). La SIPC plaide pour une synergie entre la réduction des risques de
catastrophes et le changement climatique. Elle soutient ces efforts au plus haut niveau par le
développement de politiques spécifiques au niveau international sur les liens entre la
réduction des risques de catastrophes et les stratégies de réponse au changement climatique,
l’orientation des actions nationales et régionales afin d'intégrer les politiques et pratiques, et le
renforcement des capacités pour soutenir l'intégration de la prévention des catastrophes au
changement climatique par tous les acteurs.

En Janvier 2011, l’Union Africaine (UA) a publié un programme d’action étendu et une
déclaration ministérielle, qui fournit un cadre référentiel pour l’évaluation des besoins de
ViGIRisC (AUC, 2011).

Objectifs et démarche de l’étude

La consultation vient en appui à la mise en œuvre d’un Système d’Alerte Précoce pour la
Gestion des Risques et la Vigilance Climatique en Afrique (ViGIRisC). L'objectif général du
projet est l'adaptation des pays africains à l'augmentation de la variabilité
climatique. L'objectif spécifique est le renforcement de la capacité des pays africains pour
prévenir les risques et les impacts socio-économiques liés à la variabilité du climat.
L'évaluation a été effectuée en visitant les SMHN et des partenaires sélectionnés au sein des
pays, incluant les organisations et institutions régionales existantes. Les onze pays visités
dans le cadre de ce rapport sont : Niger, Nigéria, Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée,
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Burkina-Faso, Mali, Sénégal, Cap-Vert, Sierra-Léone. Le principe retenu a été de démarrer la


visite par le Service Météorologique, avant de rencontrer le « premier cercle » des partenaires
impliqués dans la chaîne d’alerte précoce et de vigilance. Les visites ont été conduites entre le
4 septembre et le 10 octobre 2011 sur la base d’un questionnaire élaboré par l’équipe de
consultants et approuvé lors de la réunion de démarrage début septembre à l’ACMAD à
Niamey.

Principaux constats

Dans un contexte de changement climatique, les notions d’alerte, de vigilance et de risques


climatiques doivent être analysés en termes de vulnérabilité et d’adaptation. Des systèmes
d’alerte précoce (SAP) sont en effet mis en œuvre dans la plupart des pays de la région avec
des niveaux de performance très variables. La perception du risque climatique varie selon la
nature des acteurs. Les services météorologiques nationaux et les structures techniques
spécialisées possèdent en général des compétences scientifiques et techniques qui leur
permettent d’assurer la gestion de systèmes d’observation, de prévision et d’analyse des
données. D’autres acteurs sont concernés par la problématique mais la coordination doit être
renforcée à travers des approches plurisectorielles. Le projet ViGIRisC gagnerait à permettre
de passer de la situation de gestion de crises à une réelle gestion des risques. En général,
les systèmes d’alerte sont en effet principalement orientés pour répondre à des situations
d’urgence, où la crise semble dominer la gestion des risques en amont.

Les pays de la région recommandent régulièrement la nécessité de maintenir et de développer


leurs systèmes d’observation météorologique et climatique. Les pays ne possèdent pas les
mêmes niveaux de maîtrise scientifique et technologique dans le domaine météorologique et
climatique, ce qui permet de préconiser des transferts entre les pays de la région. C’est tout le
sens d’une approche climatique communautaire qui doit être sous-tendue par un
renforcement de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Il existe une très faible
capacité de mise en réseau des compétences dans le domaine du climat et de ses applications,
et il est nécessaire de capitaliser les résultats acquis à travers des initiatives, telles que le
programme Analyse Multidisciplinaire de la Mousson Africaine (AMMA). Les services
météorologiques nationaux considèrent que les réseaux d'observations demeurent insuffisants.

Les impacts sont ressentis avec le plus de sévérité au niveau local, ce qui laisse prévoir un
rôle accru des pouvoirs locaux. Les solutions durables doivent nécessairement s’assurer
d’un réel degré d’acceptabilité sociale auquel les ONG peuvent utilement et largement
participer. En général, les pays de la région ne sont pas encore parvenus à intégrer de façon
tangible la problématique des changements climatiques dans les processus de développement.
La question a souvent été vécue à travers des négociations internationales complexes confiées
en général au département de l'environnement. Souvent, les gouvernements ont agi sous la
pression des crises climatiques.

Etat des besoins

La consultation fait apparaître des besoins techniques et scientifiques : renforcement des


réseaux d’observations et des capacités de modélisation, mise en œuvre de Systèmes
d’Information Géographiques, faciliter l’accès aux produits des centres climatiques de
référence, renforcer la formation. Au niveau régional, il est nécessaire de renforcer
l’intégration par la modélisation climatique régionale, la constitution de bases de données
régionales de référence, l’identification de mécanismes de collaboration scientifique au sein
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

de la sous-région, la mise en œuvre de stratégies ciblées par sous-région homogène (zones


côtières, sahel, pays insulaire).

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

En termes d’organisation, il est préconisé de désigner un Point Focal ViGIRisC dans chaque
pays, de ré-analyser le processus PRESAO et notamment la valeur ajoutée des produits
délivrés pour les pays / secteurs, d’inventorier et synthétiser toutes les initiatives et projets
dans le domaine du climat et de ses applications en Afrique de l’Ouest, en particulier ceux en
lien avec les systèmes d’alerte précoce, d’encourager les publications scientifiques sur le
changement climatique en Afrique de l’Ouest.

Dans le domaine des risques climatiques, la similarité entre les pays de la région milite en
faveur de solutions régionales qui permettent une économie d’échelle, un meilleur partage
d’expériences et la promotion d’une intégration économique et sociale à l’échelle sous-
régionale. Cette stratégie permet aussi de rendre plus clair le rôle des institutions sous-
régionales et continentales africaines.

Au plan scientifique, toutes les stratégies dans le domaine de l’adaptation exigent un effort
particulier en modélisation du climat à une échelle suffisamment fine pour être intégrée
concrètement dans les processus de décision et d’action. Une telle approche exige la
définition d’un véritable programme scientifique régional, la mobilisation des scientifiques
de la région autour de cette problématique et la constitution d’une masse critique, le recours à
une collaboration avec des institutions d’excellence hors de la sous-région, la constitution
d’une structure de recherche régionale et la mutualisation des moyens. In fine, il sera
nécessaire de définir des mécanismes adéquats d’échange et de partage des résultats. Le projet
ViGIRisC peut contribuer à une telle initiative.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

1. INTRODUCTION

1.1 CONTEXTE ET OBJET DE L'EVALUATION

1.1.1 Contexte

La présente étude se déroule dans le contexte général d'un environnement multisectoriel et


multi-acteurs d’organisations nationales, régionales et internationales en charge de la gestion
des risques climatiques.

Le cadre du projet ViGIRisC est fourni par la CCNUCC, GIEC, CAH, la SIPC et NAPA à
leurs différents niveaux, les programmes et projets des partenaires et bailleurs de fonds
(France, BAD, CEA, FICR) ainsi que ceux des organisations responsables de la mise en
œuvre, telles que l'OMM, l'ACMAD, les SMHN, les points focaux et des partenaires chargés
de la Réduction des Risques des Catastrophes Naturelles (NDRR). Il s'agit, entre autres,
d’intégrer cette initiative dans le travail initié par l'OMM et la SIPC dans le cadre de la
réduction des risques climatiques, impliquant les Services météorologiques et hydrologiques
nationaux (SMHN) et à travers eux les décideurs et autres acteurs communautaires, et
d'associer enfin les commissions économiques régionales (CER), avec l'aide de l'ACPC, en
tant que partenaires principaux de ce projet.

Cette consultation intervient à la veille de la 17è Conférence des Parties à la Convention


Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC) tenue fin novembre
2011 à Durban (Afrique du Sud). La majorité des pays africains ont ratifié très tôt cette
convention et participent de plus en plus activement aux négociations sur le climat. Depuis
quelques années, une position africaine se cristallise ainsi autour des enjeux majeurs de la
négociation globale, notamment les questions de vulnérabilité et d’adaptation aux impacts du
changement climatique sur le développement économique et social du continent. Cette
position a été réaffirmée par l’Assemblée de l’Union Africaine réunie à Malabo (Guinée) le
30 Juin 2011. L’Assemblée a souligné que la nécessité d'aborder la question des catastrophes
et le changement climatique continue d’être à l'avant des différentes plates-formes de mise en
œuvre de la Stratégie élargie pour la réduction des risques de catastrophes en Afrique. Les
dirigeants africains y sont invités à prendre des engagements forts pour la réduction des
risques de catastrophes et l'adaptation au changement climatique.

Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC/IPCC)

Le 4e Rapport d’évaluation du GIEC (2007) a conclu que le réchauffement de la majorité du


territoire africain s’élevait à 0,7 °C au cours du XXè siècle. Ce réchauffement se poursuivra et
les événements extrêmes seront plus fréquents et plus importants. Le rapport a souligné que
l’Afrique subsaharienne souffrira le plus, non seulement aux plans de la réduction de sa
productivité agricole et de l’augmentation de son insécurité hydrique, mais aussi de son
exposition accrue aux inondations côtières, aux événements climatiques extrêmes et à la
multiplication des risques pour la santé humaine. D’autres facteurs non climatiques aggravent
la situation en Afrique. On peut citer la pauvreté, la faim, la forte prévalence des maladies, les
conflits chroniques, les faibles niveaux de développement et la capacité adaptative limitée.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Un développement capable de résister aux changements climatiques entraîne des coûts bien
supérieurs aux coûts habituels et exige que l’évaluation et la réduction des risques liés au
climat figurent dans les programmes de développement national.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Le GIEC a entamé l’élaboration du 5e Rapport d’évaluation attendu pour 2014. Le 4e Rapport


(2007) avait souligné la faible participation des scientifiques africains et le nombre limité
d’études pour ce continent. Le 5e Rapport devra constituer une opportunité pour pallier ces
faiblesses.

Par ailleurs, le GIEC vient d’approuver à Kampala (Ouganda, 16 Novembre 2011) le Résumé
à l'intention des décideurs du Rapport spécial sur la gestion des risques de catastrophes et de
phénomènes extrêmes pour les besoins de l'adaptation au changement climatique (SREX). Le
rapport spécial constitue une contribution historique à la compréhension de la réduction des
risques de catastrophes. Pour la première fois, un rapport du GIEC intègre la gestion des
risques de catastrophes avec la science du climat, les impacts climatiques et l'adaptation au
changement climatique. Il s’agit d’une avancée majeure dans l’analyse de la relation entre les
effets des catastrophes et la vulnérabilité socio-économique. Le renforcement de la résilience
des pays en développement, notamment l’Afrique, est la seule parade à l'intensification des
catastrophes telles que la sécheresse, inondations, canicules et incendies de forêt, qui ont des
impacts sur des régions à faibles émissions de carbone avec une responsabilité historique
limitée dans le changement climatique en cours. Par ailleurs les pays et les communautés les
plus vulnérables ont le moins de capacités d’adaptation au changement climatique et aux
phénomènes extrêmes qu’il induit. A ce titre, le Rapport spécial du GIEC insiste pour que la
réduction des risques liés au changement climatique soit au cœur du développement durable
au cours de ce siècle.

OMM

Depuis 2010, l’Organisation Météorologique Mondiale a engagé une action spécifique pour la
mise en place d’un nouveau Cadre mondial pour les services climatologiques destiné à
favoriser la mise à disposition et l’usage des informations climatologiques au profit des
décideurs et des populations afin de se préparer au changement climatique. Le Congrès de
l'Organisation météorologique mondiale (OMM), réuni du 16 mai au 3 juin 2011, a décidé
que le Cadre mondial ferait partie des cinq grandes priorités de l'OMM pour les quatre
prochaines années. Le Congrès a noté que les services climatologiques revêtent une
importance capitale pour gérer les risques climatiques. À l'heure actuelle, de nombreux pays
en développement, notamment en Afrique, ont un accès limité à l'information climatologique.
Le Cadre mondial est conçu pour promouvoir et les aider à tirer profit des systèmes
d'observation du climat, de la recherche sur le climat et des systèmes de gestion de
l'information climatologique qui peuvent en découler pour la gestion des risques climatiques,
la gestion de l'eau, l'agriculture ou la santé.

La nécessité de réduire l’échelle des prévisions météorologiques à un niveau local a amené


l’OMM à mettre en œuvre le programme CORDEX (Expérience coordonnée de réduction
d’échelle des prévisions météorologiques au niveau régional). Cette initiative offre une
perspective pour permettre aux décideurs et aux communautés de disposer d’informations
pertinentes pour les besoins de l’adaptation. Ce travail constitue un support de grande qualité
pour le prochain rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC), dont la publication est prévue en 2014. Compte tenu de sa
grande vulnérabilité et de la faiblesse des études climatiques sur ce continent, l’Afrique
constituera une priorité de CORDEX pour les deux prochaines années. Les équipes africaines
de modélisation engagées dans CORDEX s’appuieront sur une variété de modèles climatiques
régionaux couplés à des modèles globaux de référence. Il est prévu une participation active de
scientifiques de plusieurs pays dont le Bénin, le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya,
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

le Malawi, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Swaziland, l’Ouganda, la


Zambie et le Zimbabwe.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Stratégie de la FAO pour la Gestion des risques de catastrophe en Afrique de l’Ouest et


au Sahel (2011 -2013).
La situation alimentaire de l’Afrique est affectée de façon croissante par les impacts négatifs
du changement climatique. En réponse à ces crises, l’Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture (FAO) a élaboré un nouveau Cadre Stratégique (2010-2019) qui
est à la base de la Stratégie de la FAO de gestion des risques de catastrophe en Afrique de
l’Ouest et au Sahel (2011-2013). Cette stratégie sous-régionale sera mise en œuvre en
collaboration avec les parties prenantes telles que les institutions régionales et sous-
régionales, les gouvernements concernés, les agences des Nations Unies et les organisations
non gouvernementales. Cette stratégie vise à renforcer la résilience des pays et à réduire leur
vulnérabilité aux différentes crises afin de garantir leur sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Cette stratégie sous-régionale couvre les pays suivants: Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte
d’Ivoire, Ghana, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria,
Sénégal, la Sierra Leone, le Tchad, le Togo.

SIPC/UNISDR
La SIPC assure la coordination des efforts internationaux dans la Réduction des Risques de
Catastrophes (RRC), en assure le contrôle, la surveillance, ainsi que l’élaboration régulière
des rapports sur l'avancement de la mise en œuvre du Cadre d'action de Hyogo (CAH). La
SIPC organise une plate-forme biennale mondiale sur la réduction des risques avec les
dirigeants et les décideurs pour faire avancer les politiques de réduction des risques et soutenir
la création de centres régionaux, plates-formes nationales et thématiques.

Le Cadre d'action de Hyogo (CAH) est le document d'orientation pour le renforcement de la


coopération internationale afin que la réduction des risques de catastrophes puisse être utilisée
comme fondement pour les programmes nationaux et internationaux de développement.

La participation nationale est le principal ingrédient pour la coopération régionale et


internationale et elle est essentielle pour mettre en œuvre des politiques de réduction des
risques et des mesures à l'échelle locale. Les Plateformes Nationales (PN) s'appuient sur les
systèmes existants et pertinents pour la réduction des risques de catastrophe et incluent des
représentants de tous les acteurs impliqués, tels que les gouvernements, les organisations
internationales, les ONG, les institutions universitaires, le secteur privé et les médias.

Les plates-formes nationales (PN) représentent un changement d'orientation qui permet de


passer de la réponse d'urgence à la réduction des risques. Les PN coordonnent la mise en
œuvre du Cadre d'action de Hyogo (CAH) et servent de mécanisme de coordination pour
intégrer la réduction des risques de catastrophe dans les politiques de développement, la
planification et les programmes. Un modèle unique pour les plates-formes nationales n'est ni
possible ni souhaitable, car la réduction des risques de catastrophes est un processus à long
terme spécifique à un pays. Les principes généraux sur la façon de former, exécuter et
maintenir des plateformes nationales sont décrites dans le document « Lignes directrices pour
les plates-formes nationales SIPC pour la prévention des risques de catastrophes », mais il
revient aux plates-formes nationales de décider le mode d’organisation et d’action,
conformément aux besoins locaux.

L’UNISDR plaide pour une synergie entre la réduction des risques de catastrophes et le
changement climatique. La SIPC soutient ces efforts au plus haut niveau par le
développement de politiques spécifiques au niveau international sur les liens entre la
réduction des risques de catastrophes et les stratégies de réponse au changement climatique,
14
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

l’orientation des actions nationales et régionales afin d'intégrer les politiques et pratiques, et le
renforcement des capacités pour soutenir l'intégration de la prévention des catastrophes liées
au changement climatique par tous les acteurs.
Le Groupe de Travail sur les Changements Climatiques et la Réduction des Risques de
Catastrophes a été créé en 2004. Soutenu par la SIPC, ce Groupe de travail a été créé pour
partager des informations entre communautés chargées de la réduction des risques de
catastrophes et celles des changements climatiques.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l'Organisation


météorologique mondiale (OMM), avec le soutien de la SIPC, ont développé les termes de
référence et la première réunion du groupe s'est tenue le 06 Octobre 2004. Durant la première
plateforme mondiale pour la réduction des risques des catastrophes, tenue en Juin 2007, le
Groupe de travail a identifié trois domaines prioritaires: la collecte et le partage de bonnes
pratiques pour la réduction des risques climatiques, fournir des orientations aux processus de
la CCNUCC sur le régime post-2012 sur les changements climatiques, et développer des
méthodes pour réduire l'empreinte carbone des activités de réduction des risques. Co-présidé
par le PNUD et l'OMM, le groupe de travail a développé les produits suivants: Changement
climatique et risques de catastrophes, Recommandations SIPC pour l'action immédiate et
l'après-Kyoto de réduction des risques, Outils et Méthodes pour l'adaptation au changement
climatique dans de meilleures conditions: un regard sur les changements climatiques et
concepts clés de réduction des risques.

En 2011, UNISDR a produit un premier inventaire pour la région africaine. Le résultat est
considéré comme une tentative timide pour faire le point, parce que peu est connu en termes
de bonnes pratiques (UNISDR, 2011). Il y a aussi les rapports d’avancement nationaux de la
mise en œuvre du CAH.

Union Africaine

Dès janvier 2007, à la huitième Session ordinaire de l’Union Africaine, les Chefs d’Etats ont
prié la Commission de l’Union Africaine de travailler avec la CEA et la BAD pour
développer et mettre en œuvre un plan de grande envergure sur les changements climatiques
et le développement en Afrique. Le Programme ClimDev-Africa a résulté de cette requête.
Par ailleurs, en avril 2008, lors de la première réunion des Ministres africains en charge des
Finances et de la Planification, organisée par la CEA et l’UA, la Conférence a approuvé la
création du Centre Africain chargé des Politiques Climatiques (CAPC), dont l’objectif est de
fournir des orientations aux pays membres sur les changements climatiques.

En Janvier 2011, l’UA a publié un programme d’action étendu et une déclaration


ministérielle, qui fournit une bonne référence pour l’évaluation des besoins de ViGIRisC
(AUC, 2011). Environ deux catastrophes d’ampleur significative sont enregistrées chaque
semaine en Afrique depuis 2000. Les épidémies, les aléas climatiques et hydrologiques,
notamment la sécheresse et les inondations dominent le profil des catastrophes de
l'Afrique. Le changement climatique augmente les risques et exacerbe la vulnérabilité existant
sur le continent en augmentant la probabilité de la fréquence et la gravité des événements
météorologiques extrêmes.

Le programme élargi de mise en œuvre de la Stratégie régionale africaine est l'aboutissement


de vastes efforts d’une collaboration entre la Commission de l'Union africaine, la SIPC, la
Banque mondiale et la Banque africaine de développement, qui a débuté avec le
15
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

développement de la stratégie de l'Afrique. La prise en charge de la révision de l'élaboration


du programme a également été assurée par des agences de Nations Unies, l'Organisation
météorologique mondiale (OMM), des organisations internationales non-gouvernementales et
des bailleurs de fonds.

La Déclaration d'avril 2010 souligne la nécessité pour les États membres de promouvoir la
création de partenariats avec des institutions qui s'occupent de la réduction des risques de
catastrophes, tels que les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN), la
santé et les établissements du secteur financier, des universités, des centres spécialisés, des
institutions scientifiques, des ONG et organisations de la société civile.

Dans le cadre de la gestion des connaissances et du renforcement des capacités, la


Commission de l'UA et la BAD conduiront le processus de développement des compétences
requises pour la mise en œuvre de la stratégie régionale et l'adoption de lignes directrices pour
intégrer la réduction des risques de catastrophe en Afrique, en coopération avec les Centres
régionaux, les gouvernements nationaux et la société civile, avec le soutien de la SIPC
Afrique.

Le Programme élargi vise à améliorer l'identification et l'évaluation des risques de


catastrophes, le renforcement des capacités et des ressources de base pour améliorer les
systèmes d'alerte précoce. Parmi les institutions impliquées, ACMAD, AGRHYMET, SADC-
DMC (SCC), IGAD- ICPAC et RCMRD ont été spécifiquement mentionnés. Les
composantes du programme prioritaire incluent l'analyse de vulnérabilité, de surveillance et
d'alerte précoce. Les résultats attendus sont des systèmes d’alerte précoce conviviaux centrés
sur les personnes.

En 2011, la SIPC a produit un premier inventaire pour l'Afrique. Le résultat est considéré
comme une tentative destinée à faire le point, car on en sait peu en termes de bonnes pratiques
(SIPC, 2011). Il ya aussi les rapports nationaux sur la mise en œuvre du CAH. La visite des
pays dans le cadre de la présente étude, les questionnaires et les entretiens sur le terrain ont
été confrontés aux conclusions de ces documents.

CAPC

Le Centre Africain des Politiques Climatiques (CAPC) est un centre de la Commission


économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA), axé sur la demande et réunissant les
communautés politiques, de la pratique et de recherche pour lutter contre le changement
climatique et le développement en Afrique. Le CAPC est une partie intégrante du Programme
ClimDev-Afrique, qui est une initiative conjointe de la Commission de l'Union africaine
(CUA), la Commission Economique pour l'Afrique (UNECA) et la Banque africaine de
développement (BAD). ClimDev-Afrique a été mandaté lors de réunions régionales des chefs
d'Etat et de gouvernement, ainsi que par les ministres africains des finances, les ministres de
la Planification et des ministres de l'Environnement. Le CAPC assure le secrétariat de
ClimDev-Afrique et possède ses propres activités programmatiques servant d'intrants au
programme ClimDev Afrique. D'autres parties du programme ClimDev-Afrique comprennent
le Fonds Spécial ClimDev (FSCD) mis en place par la BAD, et l’Unité changement
climatique et désertification (UCCD) mise en place par la CUA.
Les responsables de ClimDev-Afrique agissent en conformité avec les principes généraux de
coopération entre les trois agences, et veillent à permettre le bon fonctionnement du
programme, mais ne sont pas impliqués dans les processus opérationnels.
16
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

L'objectif du CAPC est de devenir un pôle de connaissances crédible, de contribuer


efficacement à la réduction de la pauvreté grâce à une adaptation et atténuation réussie des
impacts du changement climatique en Afrique, et à l'amélioration de la capacité des pays
africains à participer efficacement aux négociations multilatérales sur le changement
climatique.

Les trois principaux domaines de travail du CAPC sont: (i) production, partage et réseautage
de connaissances; (ii) renforcement du plaidoyer et élaboration de consensus, et (iii) Services
consultatifs et coopération technique.

Les services consultatifs et de coopération technique sont destinés à recueillir le soutien de la


Commission de l'Union, ré-évaluer les besoins et systèmes d'informations hydrologiques et
météorologiques, renforcer les systèmes nationaux de surveillance, rapport et vérification
(MRV), et soutenir en tant que programme de bourses son programme de travail dans le
domaine de l'adaptation climatique et la gestion des risques, de la connexion entre climat et
développement, ainsi que d’un futur faible en carbone pour l'Afrique.

1.1.2 Le projet ViGIRisC

Le projet ViGIRisC vient en appui à la mise en œuvre d’un Système d’Alerte Précoce pour la
Gestion des Risques et la Vigilance Climatique en Afrique. Il bénéficie du financement de
plusieurs bailleurs de fonds de France (FFEM, MAEE), d’Afrique (Banque Africaine de
Développement, BAD) ainsi que d’organisations internationales (CEA). Le Centre Africain
des Applications Météorologiques pour le Développement (ACMAD) a été chargé de mettre
en œuvre le projet.

L'objectif général du projet est l'adaptation des pays africains à l'augmentation de la variabilité
climatique. L'objectif spécifique est le renforcement de la capacité des pays africains pour
prévenir les risques et les impacts socio-économiques liés à la variabilité du climat, par le
biais de produits et services adaptés aux différents secteurs, à savoir la sécurité alimentaire,
les ressources en eau, la santé, les systèmes côtiers et marins ainsi que les phénomènes
extrêmes.

Le projet est structuré en trois composantes: 1) le développement et la mise en place de


produits et services d'alerte précoce, 2) le développement d’un réseau d'information et de
communication, 3) la coordination et la gestion du projet.

1.1.3 Objectifs de l'évaluation

Le premier résultat attendu de l’étude, correspondant à la composante 1 du projet, est


l'identification des produits et des services pilotes sur la base (i) d'une évaluation des besoins
des utilisateurs escomptés et des acteurs et décideurs de la communauté du développement, de
(ii) la disponibilité des données et (iii) des bonnes pratiques. Cette évaluation des besoins
dans 11 pays de l’Afrique de l’Ouest (Niger, Nigéria, Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée,
Burkina-Faso, Mali, Sénégal, Cap-Vert, Sierra-Léone), fait l’objet du présent contrat et
rapport.

1.1.4 Méthodologie adoptée

17
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

L'évaluation a été effectuée en visitant les SMHN et des partenaires sélectionnés au sein des
pays, incluant les organisations et institutions régionales existantes.
Le principe retenu a été de démarrer la visite par le Service Météorologique, avant de
rencontrer le « premier cercle » des partenaires suggéré par celui-ci au sein de chaque pays.
Au besoin, d’autres institutions ont été visitées.

Les visites ont été conduites sur la base d’un questionnaire élaboré par l’équipe de consultants
et approuvé lors de la réunion de démarrage début septembre à Niamey.

1.2 CONTEXTE REGIONAL DE L’AFRIQUE DE L'OUEST

1.2.1 Profils des pays

Les données économiques sont extraites du document « Perspectives économiques de


l’Afrique 2011, OCDE, 2011». Les informations figurent dans le tableau statistique
disponible sur le site http://www.africaneconomicoutlook.org/en/data-statistics/

Les informations relatives aux catastrophes proviennent du document “Inventory of national


Coordination Mechanisms, Legal Frameworks and National Plans for Disaster Risk
Reduction in Africa”, UNISDR-Africa, 2011

Bénin
Le Bénin possède une population de 9, 212 millions, une superficie de 115.000 km² et un PIB
per capita: $ 1502.
Au cours des trente dernières années, les principales catastrophes ont été les épidémies (19),
les inondations (12) et les sécheresses (1).
Un décret de 1995 a mis en place le Comité national pour la Protection Civile (CNPC) basé
au sein du Ministère de l’Intérieur et incluant tous les ministères concernés par la gestion des
catastrophes, et logé dans le ministère de l'Intérieur. Il est responsable de la prévention des
catastrophes, la planification d'urgence, évaluation des besoins des populations sinistrées, et la
coordination des opérations de secours.

Burkina Faso
Ce pays sahélien possède une population de 16.287 millions, une superficie de 274.000 km² et
un PIB per capita de $1289.
De 1979 à 2008, le pays a connu les catastrophes majeures suivantes : épidémies (18),
inondations (8), sécheresses (6), infestation d'insectes (3).
Le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) a été mis en
place par décret présidentiel en 2004. Il agit en tant que plate-forme nationale sur la gestion
des catastrophes. Le CONASUR est décentralisé dans 13 régions, 45 provinces et 302
départements. Ses missions sont: i) fournir un cadre national pour la gestion des catastrophes
ii) mise en œuvre du plan d'urgence multi-risques au niveau national iv) coordonner
l'information sur les catastrophes naturelles et humaines v) coordonner la mobilisation des
ressources vi) approuver les rapports d'évaluation.
Le gouvernement a élaboré un Plan d'urgence national multi-risques en 2008 avec l'aide de
l'UNICEF, le PNUD et OCHA. Les activités comprennent le renforcement des capacités des
communautés et des acteurs et la mise en place d'un système d'alerte précoce incorporant
d’autres systèmes de surveillance (Croix-Rouge, CEDEAO, FEWS NET, Santé,
météorologie, élevage...). Le Burkina Faso est un pays prioritaire pour le Dispositif mondial
pour la réduction des risques de catastrophe de la Banque mondiale et dont le projet intégré
18
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

de gestion des risques météorologiques vise à établir un indice national des pluies pour
permettre l'assurance des risques de sécheresse au Burkina Faso.

Cap Vert
Le Cap Vert possède une population de 0.513 millions, une superficie de 4.030 km² et un PIB
per capita de $4188.
De 1979 à 2008, le pays a connu les catastrophes majeures suivantes: sécheresses (4),
infestation par les insectes (2), cyclones tropicaux (2), épidémies (1), éruption volcanique (1).
La loi de 1999 sur la protection civile a mis en place le Service National de Protection Civile
(SNPC). Plusieurs institutions collaborent dans le cadre de la gestion des catastrophes : forces
armées, police, autorités aéroportuaires et maritimes, pompiers, services médicaux d'urgence
et la Croix-Rouge, ainsi que certains ministères sectoriels tels que le Ministère de
l'Agriculture, alimentation et environnement. Toutefois, le dispositif souffre d’un manque de
structure de coordination opérationnelle et de ressources financières. Un cadre législatif
complet sur la RRC est dans le programme du gouvernement 2006-2011, et devrait être
approuvé par l'Assemblée nationale en 2010. Le projet définit la protection civile non
seulement comme une responsabilité du gouvernement central, mais aussi des autorités
locales. La Plate-forme nationale pour la RRC a été établie en Novembre 2007 avec le soutien
de la SIPC. Elle est basée au sein de la protection civile.

Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire possède une population de 21.571 millions, une superficie de 322.460 km²
et un PIB per capita de $ 1699.
De 1979 à 2008, les catastrophes majeures ont été les sècheresses (1), les épidémies (1), les
maladies infectieuses bactériennes et virales (12), les inondations (4).
Selon le rapport du Cadre d’Action de Hyogo (CAH 2009), la Côte d'Ivoire a préparé un
décret sur la création et l'organisation d'une plate-forme nationale dont le point focal est le
Directeur Général de l'Environnement. D’autres institutions nationales sont actives dans le
domaine des risques: Office National de la Protection Civile, Institut National de l'Hygiène
Publique, le Centre National de Défense et de Lutte contre les Feux de Brousse, le Centre
Ivoirien Antipollution, l'Agence Nationale de l'Environnement, l'Agence Nationale pour le
Développement Rural. La politique de décentralisation officielle est conçue pour encourager
la participation communautaire à travers la décentralisation des ressources et l'autorité au
niveau local.

Ghana
Le Ghana possède une population de 24.333 millions, une superficie de 1.284.000 km² et un
PIB per capita de $ 1526.
De 1979 à 2008 les catastrophes majeures sont les sècheresses (1), les épidémies (1), les
maladies infectieuses bactériennes (12), les inondations (9), les feux de brousse (1).
L’institution en charge de la gestion des Catastrophes (NADMO) a été mise en place par la loi
de 1996. Elle est située au sein du ministère de l'Intérieur et est responsable des missions
suivantes : coordination des activités des divers organismes dans la gestion des catastrophes,
réhabilitation, mobilisation sociale, vigilance et gestion des catastrophes. Le NADMO est
appuyé par des comités consultatifs techniques nationaux et comprend 10 comités régionaux
de gestion des catastrophes et 140 comités de district. La Plate-forme nationale sur la
Réduction des Risques de Catastrophes a été lancée en 2006 avec le soutien de la SIPC.

Guinée Conakry

19
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

La Guinée possède une population de 10,324 millions, une superficie de 245.860 km² et un
PIB per capita de $ 1131.
De 1979 à 2008, les principales catastrophes ont été: inondations (6), séismes (1), sécheresses
(2) épidémies (12), tempêtes (2), feux de brousse (1).
Le cadre institutionnel de la Guinée Conakry sur la gestion des catastrophes remonte à la
création en 1990 du Comité National Guinéen pour la Décennie de la Prévention des
Catastrophes Naturelles. Depuis, il a développé un arsenal juridique comprenant la loi de
1996 sur la gestion des catastrophes naturelles et artificielles, le décret de 1997 sur la création
et le fonctionnement du Comité national de gestion des Catastrophes, la création en 1997 du
Groupe Opérationnel sur la gestion des catastrophes. La Plate-forme nationale a été établie
(Ministère de l'Environnement et Ministère des Finances) mais n’est pas encore
opérationnelle en raison du manque de ressources financières.

Mali
Le Mali possède une population de 13,323 millions, une superficie de 1.240.190 km² et un
PIB per capita de $ 1144.
Au cours des trente dernières années les catastrophes majeures sont les maladies infectieuses
bactériennes (12), les inondations (15), les sècheresses (5) et les infestations par les insectes
(5).
Il n'existe actuellement aucun cadre juridique global pour la Réduction des Risques de
Catastrophes (RCC). Cependant, la loi de 2002 sur l'eau comprend des dispositions pour la
prévention des inondations, et selon le GFDRR (Global Facility For Disaster Reduction and
Recovery), un projet de loi a été préparé pour établir une Commission nationale permanente
pour la prévention des catastrophes, d'intervention et de secours. Attachée au Ministère de la
Sécurité Intérieure et de la Protection civile et présidée par le ministre, la Commission sera
chargée de l'élaboration du plan national de prévention et de mise en œuvre de la RRC. La
structure existante de coordination pour la prévention des catastrophes et la gestion de la
Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) a été créée en 1998. Rattachée au
Ministère de la Sécurité Intérieure et Protection Civile, la mission première de la DGPC est de
développer et mettre en œuvre la Politique Nationale de Protection Civile. Une plate-forme
nationale et les plates-formes régionales pour la prévention et la gestion des catastrophes au
Mali ont été développées depuis 2005.

Niger
Pays sahélien, le Niger possède une population de 15,891 millions où la population urbaine
constitue 16,46 %. Sa superficie est de .,267.000 km² et son PIB per capita est de $ 691
(2010).
Les catastrophes majeures sont les sècheresses (6), les épidémies (1), les maladies infectieuses
bactériennes (24), les inondations (11), les infestations par les insectes (4) et les tempêtes (1)
(période 1979-2008)).
Le Système d'Alerte Précoce (SAP) a été créé par décret en 1989 par le Cabinet du Premier
ministre. En 2002, il est devenu le Comité National de Prévention et de Gestion des Crises
Alimentaires (Comité national pour la prévention des crises alimentaires et de gestion), qui
supervise deux organismes spécialisés: la Cellule de coordination du Système d'Alerte
Précoce et la Cellule Crises Alimentaires. La Plate-forme nationale de Réduction des Risques
a été élaborée en 2006 avec l'aide de la SIPC. Elle est intégrée à l'unité des systèmes d'alerte
précoce (Premier Ministre). Le Système d’Alerte Précoce Changement Climatique SAP/CC a
délégué certaines de ses activités au Groupe de Travail Inter-Disciplinaire.

20
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Nigeria
La population du Nigéria est de 158,259 millions dont près de la moitié en milieu urbain. La
superficie globale est de 923.700 km² et le PIB per capita est de $ 2427.
Les catastrophes majeures au cours de la période 1979-2008 sont les inondations (32), les
maladies infectieuses bactériennes (20), les épidémies (14), les glissements de terrain (3), les
vagues de chaleur (2), les tempêtes (2),les sècheresses (1) et les infestations par les insectes
(1).
Fondée sur une approche de gestion des catastrophes, l'Agence Nationale de Gestion des
Urgences (NEMA) a été créée en 1999. La NEMA a le pouvoir de mobiliser et de coordonner
les mesures prises par divers organismes comme la Protection Civile, la police, le Corps de
défense civile, la Commission fédérale pour la sécurité routière, le Ministère fédéral de la
Santé et la Croix-Rouge. Il a aussi un bureau dans chacune des six zones géopolitiques du
pays. La plate-forme nationale pour la réduction des risques de catastrophes a été inaugurée
en octobre 2005 avec le soutien du PNUD, ONU-HABITAT et du HCR. Elle est ancrée au
sein de la NEMA avec quatre priorités: i) mettre en œuvre la stratégie régionale africaine de
DDR ; ii) accroître la sensibilisation à l'importance de la RRC ; iii) augmenter en cas de
catastrophe les informations à la presse nigériane et le public ; iv) mobiliser les ressources et
renforcer les capacités sur la résilience communautaire.
Sénégal
Le Sénégal possède une population de 12,861 millions, une superficie de 196.720 km² et un
PIB per capita de $ 1711.
Au cours de la période 1979-2008, les catastrophes majeures sont les inondations (12), les
maladies infectieuses bactériennes et virales (9), les infestations par les insectes (5), les
tempêtes (3), les sècheresses (3) et les épidémies (1), ).
La Direction de la Protection Civile (Ministère de l'Intérieur) est l’organe chargé de
Réduction des Risques de Catastrophes. Il y a aussi des structures de risques spécifiques tels
que la Cellule Nationale de Prévention et de Lutte Inondations. Un système d'alerte précoce
est en cours. Le Plan national de Prévention des Catastrophes a été présenté en septembre
2011. La Plate-forme nationale pour la RRC a été établie en Juin 2005 avec l'aide de la SIPC.
Elle est basée à la Protection Civile (Ministère de l'Intérieur).

Sierra Léone
Ce pays possède une population de 5,836 millions, une superficie de 71.740 km² et un PIB per
capita de $ 879.
De 1979 à 2008, les catastrophes majeures sont les épidémies et maladies infectieuses
bactériennes ou virales (14), les inondations (4) et les tempêtes (2).
En 2002, la sécurité nationale a mandaté le Bureau de la Sécurité Nationale comme point de
coordination pour la gestion des catastrophes nationales, à la fois naturelles et artificielles. Un
département gestion des catastrophes nationales a été établi par la suite au sein du Bureau de
la sécurité nationale. Ce département, soutenu par la Croix-Rouge, a développé des comités
de gestion des catastrophes dans chacun des 12 districts du pays. Un cadre de Réduction des
Risques de Catastrophes a été préparé, avec le Plan de gestion des catastrophes et le Projet de
politique nationale de gestion des catastrophes élaboré en collaboration avec les ministères,
les ONG internationales, les agences onusiennes et les organisations communautaires.

Tableau 1 : Catastrophes en Afrique de l’Ouest entre 1979 et 2008

21
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Glissements
Sécheresses

Inondations

Epidémies

Tempêtes

de terrain
Cyclone

Volcans
Insectes

brousse

Séisme

Total
Feux
Bénin 01 12 19 32
Burkina 06 11 18 03 38
Faso
Cap Vert 04 01 02 02 01 10
Côte 01 04 12 17
d’Ivoire
Ghana 01 09 13 01 24
Guinée 02 06 12 01 01 01 23
Conakry
Mali 05 15 12 05 37
Niger 06 11 25 04 01 47
Nigéria 01 32 34 02 02 03 74
Sénégal 03 12 09 05 03 32
Sierra 04 14 02 20
Léone
Total 30 116 169 21 9 2 1 3 1 1 354
Source : UNISDR, 2011

1.2.2 Contexte régional

L’Afrique de l’Ouest comprend les pays du Sahel (Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Guinée
Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) et les pays du Golfe de Guinée (Bénin,
Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Libéria, Nigeria, Sierra Leone et Togo). On identifie plusieurs
zones éco-géographiques incluant la zone désertique saharienne (moins de 150 mm de pluie
par an), la zone sahélienne aride (150-400 mm de pluie par an), la zone soudano-sahélienne
semi-aride (400-600 mm de pluie par an), la zone soudanienne sub-humide (600-900 mm de
pluie par an) et la zone soudano-guinéenne et guinéenne humide (900 mm à plus de 1500 mm
par an). Le fort contraste climatique est compensé par le réseau hydrographique dont les
principaux cours d'eau régionaux (Niger, Sénégal, Gambie, réseau du lac Tchad) prennent
naissance en régions soudano-guinéennes humides avant de traverser les zones sahéliennes
sèches.

Au cours des quatre dernières décennies, l'Afrique subsaharienne a connu plus d'un millier de
catastrophes avec une prédominance d’événements hydrométéorologiques extrêmes qui vont
certainement augmenter en raison du changement climatique. Cette situation met en danger
les pays d’une région très vulnérable et possédant de faibles capacités d’adaptation. Des états
insulaires comme le Cap Vert ou les pays enclavés du sahel sont particulièrement exposés aux
impacts des catastrophes d’origine climatique. En général, l'économie est basée sur une
agriculture pluviale très sensible à la variabilité du climat. Par ailleurs, une partie substantielle
de l'économie de l'Afrique de l’Ouest se trouve en région côtière menacée par des
phénomènes de dégradation du littoral. De plus, les zones urbaines densément peuplées
constituent un facteur aggravant de risque face aux catastrophes. Les catastrophes en Afrique
22
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

sub-saharienne sont principalement hydro-météorologiques et climatologiques. Il s’agit


essentiellement de sécheresses, cyclones et tempêtes, inondations, glissements de terrain,
vagues de chaleur, et feux de brousse (figure 1). Les impacts sur les humains sont causés par
ordre d’importance par les sécheresses, les inondations et les tempêtes. La sécheresse et les
inondations ensemble sont responsables pour 80 pour cent des pertes de vie et de 70 pour cent
des pertes économiques liées aux catastrophes naturelles en Afrique sub-Afrique
subsaharienne (Union africaine, 2008).

Figure 1 : Catastrophes naturelles et populations affectées en Afrique

Source : EMDAT-2010

Au niveau de l’Afrique de l’Ouest, il existe un ensemble d’institutions impliquées dans la


problématique des risques climatiques. Les institutions politiques ont pour mandat de définir
des stratégies sous-régionales (CILSS, UEMOA, Agences de bassins). Il existe des
institutions scientifiques qui relèvent parfois de ces institutions politiques (AGRHYMET) ou
qui sont rattachées à des structures universitaires ou de recherche. Le dispositif inclut
également des institutions internationales (ICRISAT, IRI) et des ONGs internationales
(WWF, UICN, Wetlands International, ENDA-TM). Par contre, la société civile est peu
organisée à l’échelon sous-régional, malgré des tentatives récentes de mise en réseau de
certaines ONG.

Figure 2 : Sécurité alimentaire et zones à risque d’inondation en Afrique de l’Ouest

23
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Source : OCHA, Novembre 2010

24
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Santé
Les données sur les catastrophes survenues au cours des trente dernières années montrent que
même si les inondations et la sècheresse sont les évènements qui ont affecté le plus de
personnes, les épidémies ont par contre entrainé le plus de décès (tableau 2).

Tableau 2 : Mortalité attribuée aux épidémies

Pays Pourcentage des décès liés


aux catastrophes attribués
aux épidémies (1980 -2010)
Afrique de l’Ouest
Benin 88,2
Burkina Faso 99,2
Cap Vert 87,8
Côte d’Ivoire 88,3
Ghana 65,8
Guinée 76
Mali 97,5
Niger 98,5
Nigéria 95
Sénégal 83,3
Sierra Leone 82,5
Source : http://www.preventionweb.net/english/countries/africa/

Par ailleurs, dans la quasi-totalité de ces pays le paludisme est la première cause de mortalité
chez les enfants de moins cinq ans1.

Le rôle des facteurs climatiques dans la survenue ou l’accentuation d’éruptions épidémiques


est relaté dans de nombreux pays visités. Quelques exemples sont fournis ci-dessous.
- L’ensemble des pays concernés par cette étude se trouvent dans la ceinture méningitique qui
s’étend du Sénégal et de la Gambie à l’ouest à l’Ethiopie à l’est, et dont la population à risque
est estimée à 430 millions de personnes (Fig 3)

Figure 3 : La ceinture de la méningite en Afrique

1
OMS Afrique: http://www.afro.who.int/fr/pays.html
25
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Source : Lutte contre les épidémies de méningite à méningocoque. Guide Pratique OMS, 2è
édition, WHO/EMC/BAC/98.3, Genève, OMS, 1998

Les 41 526 cas enregistrés en 2006, les 45 997 cas enregistrés en 2007, et les 78 890 cas
enregistrés durant le premier semestre de 2009 font craindre qu’une nouvelle vague
épidémique ait pris naissance en Afrique sub-saharienne.

La compilation régulière de données de surveillance de la maladie par l’équipe d'appui inter-


pays pour l'Afrique de l'Ouest (IST/AO) à Ouagadougoupermet de comparer les dates de
survenue et l'amplitude des épidémies africaines au cours des dernières années. Moins de cas
ont été recensés en 2010 qu’en 2009, mais il y a eu davantage de décès parmi les patients
(13% en 2010 contre 8% en 2009)2.

Rôle du climat dans l’épidémiologie de cette maladie : pendant la saison sèche, entre
décembre et juin, les vents chargés de poussières, les nuits froides et les infections des voies
respiratoires supérieures se conjuguent pour endommager la muqueuse rhinopharyngienne,
augmentant ainsi le risque de méningococcie chez les populations vivant dans cet espace
(figure 4).

Figure 4 : Cas de méningite enregistrés dans la ceinture africaine en 2009-2011

2
Bulletins de surveillance de l'OMS (http://www.meningvax.org/fr/epidemics-africa.php)
26
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Source: Bulletin de surveillance de l’OMS

La stratégie encouragée pat l’OMS pour faire face à cette maladie s’articule autour de deux
axes: la préparation aux épidémies et la riposte aux épidémies. La préparation se concentre sur
la surveillance.

Le Burkina Faso, le Nigéria, le Ghana et la Côte d’Ivoire sont parmi les pays de la sous-
région les plus concernés par des épidémies de méningite.

Au Nigéria : la brume de poussière associée à l’harmattan affecte la plupart des localités du


pays durant la saison sèche (novembre – février) ; cependant le Nord du Pays fait face à cette
intempérie pendant les mois de mars et avril. Le vent est un facteur climatique qui contribue à
la diffusion de ce phénomène. La conséquence sanitaire inclut des irritations bronchiques ; les
asthmatiques souffrent de crises plus fréquentes du fait de l’inhalation de grandes quantités de
particules fines de poussière3. En 2008 la chaleur excessive qui a caractérisé les deux mois de
chaleur au début de l’année a favorisé une éruption de maladies associées à la chaleur comme
la méningite dans le Nord du pays, entraînant la mort de centaines de personnes 4. En 2009
l’incidence de méningite cérébro-spinale entre février et avril est rapportée dans 3 Etats ; le
choléra dans 4 Etats pendant la période des inondations5.

1.3 DEROULEMENT DE L'ETUDE

La mission a été précédée de plusieurs contacts entre les membres de l’équipe de consultants
en août en vue d’affiner les objectifs de l’étude et d’harmoniser les méthodes de travail. Les
missions dans les pays ont été organisées autour du premier cercle de partenaires des services
météorologiques. Ce premier cercle de partenaires a été identifié par les services
météorologiques en relation avec les questions relatives aux changements climatiques, à la
gestion des différentes conventions internationales sur le climat. Dans chaque pays les
rencontres ont été réalisées en présence d'un représentant de la Météorologie nationale et de la
structure à rencontrer. Les entretiens ont été faits sur la base du questionnaire établi et sous
3 NIMET, 2008. Nigeria Climate Review Bulletin 2007. Pp 16-17
4 NIMET, 2009. Nigeria Climate Review Bulletin 2008. Pp 12-13
5 NIMET, 2010. Nigeria Climate Review Bulletin 2009. Pp 22-23

27
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

forme d'échanges entre les représentants des structures rencontrées et la mission. En plus des
échanges avec les structures concernées, la mission s'est aussi intéressée à toute la
documentation existante et accessible, de même qu’aux données pouvant étayer les
informations orales.

2. DIAGNOSTIQUE DE LA SITUATION EXISTANTE EN MATIERE DE


SYSTEMES D’ALERTE ET DE PRODUITS DE VIGILANCE

2.1 INTRODUCTION

Dans un contexte de changement climatique, les notions d’alerte, de vigilance et de risques


climatiques doivent être analysées en termes de vulnérabilité et d’adaptation. L’Afrique de
l’ouest souffre de façon récurrente de situations alimentaires dramatiques qui ont motivé de
nombreuses initiatives nationales, régionales et internationales, dans le but de répondre de
façon rapide et adaptée à ces crises. Des systèmes d’alerte précoce (SAP) sont mis en œuvre
dans la plupart des pays avec des niveaux de performance très variables.

2.2 TYPOLOGIE DES SECTEURS ET ACTIVITES EXPOSEES AUX RISQUES CLIMATIQUES

Malgré de grandes similitudes, les secteurs et activités exposés aux risques climatiques en
Afrique de l’ouest doivent être analysés dans le contexte spécifique de chaque pays. Une
synthèse fait apparaître des priorités communes aux pays (ou à des ensembles sous-régionaux)
voire des thématiques sous-régionales.

Agriculture, élevage et pêche


Ce secteur présente une grande importance sur le plan économique et social du fait qu’il
représente le tiers du PIB régional et emploie les deux tiers de la population active (IUCN,
2004). Le secteur affronte déjà des problèmes cruciaux liés à la faible fertilité des sols, aux
maladies culturales ou au manque de ressources financières et technologiques. Les impacts
climatiques aggravent ces contraintes et induisent des situations d’insécurité alimentaire. Les
changements climatiques risquent de provoquer une diminution de la zone agricole en Afrique
de l’ouest, ainsi qu’une réduction de la saison des semis. Les marges du Sahara seront
particulièrement affectées. A l’horizon 2100, on peut estimer des pertes agricoles de l’ordre
de 2-4% du PIB (Boko et al. 2007). Par ailleurs, l’élévation du niveau de la mer peut entrainer
une perte de terres arables le long des côtes ouest africaines.

Le secteur de la sécurité alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'Ouest couvre plusieurs
activités (productions cultivées, élevage, pêche, foresterie, etc..) exposées directement ou
indirectement aux risques climatiques. Le secteur primaire représente pour l'ensemble des
régions de l'Afrique de l'Ouest 29% du PIB. L'insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne
concerne environ 223.6 millions d'habitants entre 2006 et 2008.

L'intensité de la pénurie alimentaire est supérieure ou égale à 200 kca/personne/jour au


Burkina Faso, au Mali et au Niger. Elle est beaucoup plus accentuée en Sierra Leone à cause
de sa vulnérabilité liée aux guerres. Le caractère vulnérable de l'agriculture aux risques
climatiques dans ces régions est lié en grande partie à la fragilité des écosystèmes et à la
dégradation des sols. D'autres facteurs s'adjoignent à ces caractéristiques pour l'aggravation de
la vulnérabilité à savoir la pression démographique, la pauvreté et la faiblesse des structures
agricoles. Les conséquences sur l'agriculture résultent essentiellement des diminutions des
28
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

productions végétales et animales pour ce qui est de l'agriculture, et de la réduction des


disponibilités de la pêche et des produits forestiers. Il faut noter l'apparition de nouveaux
risques sur l'agriculture notamment la recrudescence de nouvelles maladies et de nouveaux
nuisibles liés à la variabilité climatique. Les statistiques des dix dernières années sur les pays
visités ne font cependant pas cas d'épidémies phytosanitaires comme les invasions
acridiennes. Sur le plan agricole, l'impact de retard de démarrage des pluies et la fréquence
élevée des séquences sèches a des conséquences sur le rendement final. De manière générale,
la distribution spatio-temporelle de la pluviosité rend aléatoire les planifications actuelles des
agriculteurs.

Le secteur de l’élevage contribue jusqu’à 10 à 15% du PIB au Burkina Faso, au Mali, au


Niger, au Sénégal et au Tchad (CEDEAO-CSAO/OCDE. 2008). Il sera affecté sévèrement
par le changement climatique du fait de répercussions sur la santé animale et sur la
disponibilité du fourrage. De profondes mutations peuvent conduire à des migrations et à
l’intensification des conflits entre éleveurs et agriculteurs. L'élevage est sujet à l'impact du
climat sur les ressources fourragères qui entraîne des conséquences sur les ressources
naturelles disponibles en termes de dégradation et une baisse de disponibilité des productions
laitières et de viande.

Au niveau de la pêche, les risques climatiques ont de fortes incidences sur les autres
ressources en eau et sur le niveau des océans. Les ressources halieutiques subissent une
diminution dans certains cas et les fréquents évènements peuvent diminuer le rythme des
pêches. Les communautés de pêcheurs sont menacées dans leur survie à cause des tempêtes
de mer mais aussi des modifications de la biodiversité.

D'autres effets de la variabilité climatique sur la sécurité alimentaire sont essentiellement les
sécheresses et les inondations qui peuvent se produire au-delà des zones traditionnellement
vulnérables et s’étendre à la partie nord de certains pays côtiers. Au cours de ces dix dernières
années, parmi les 5 pays visités, le Niger est le seul pays ayant connu des sécheresses qui ont
affecté en 2005, 3 millions de personnes et en 2009, environ 8 millions de personnes. Ces
deux sécheresses n'ont pas entraîné de mortalité dans ce pays. Cependant, elles affectent
considérablement les moyens de subsistance.

Foresterie et agroforesterie
Les systèmes forestiers et l’agroforesterie constituent une importante ressource en Afrique de
l’Ouest. Ce secteur est déjà affecté par des problèmes de déforestation et de sur-exploitation,
et les changements climatiques aggravent ces problèmes et termes de productivité et
régénération des arbres. De même, en zones côtières, la disparition des mangroves augmente
l’effet des tempêtes et accélère la dégradation du milieu côtier. Le palmier à huile et les
cocoteraies sont déjà affectés par ces impacts au Bénin ou en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, il
faut noter que le secteur de la foresterie constitue une opportunité importante dans le cadre du
marché de carbone prévu par le Protocole de Kyoto.

Biodiversité et écosystèmes
Le 4è Rapport du GIEC (2007) avait insisté sur la menace qui pèse sur les écosystèmes et la
biodiversité de l’Afrique. Ceci est illustré par le déplacement vers le sud des zones
écologiques sahéliennes, soudanaises et guinéennes, ce qui a provoqué une perte en prairie et
en acacia, la perte de la flore/faune, ainsi que le déplacement des dunes de sable dans le Sahel.
L’Afrique de l’Ouest possède une richesse remarquable en biodiversité mais celle-ci est mise
en danger du fait des changements climatiques qui exacerbent d’autres causes de dégradation
29
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

d’origine humaine (surexploitation, gestion inappropriée, et guerres,). Déjà menacée par la


déforestation, l’Afrique de l’Ouest risque de perdre des ressources terrestres et marines
vitales.

Ressources en eau
Les ressources en eau sont directement menacées par les changements climatiques et cela se
traduira par une augmentation des risques de sécheresses et d’inondations. Le cycle
hydrologique régional sera affecté en termes de modifications du débit des eaux de
ruissellement et des changements dans les niveaux des nappes phréatiques. Le régime des
principaux fleuves a considérablement baissé depuis les années 1970, date du signal du
changement climatique. Le débit du fleuve Niger a baissé de près de 30% entre 1971 et 1989 ;
ceux des fleuves Sénégal et Gambie ont chuté de près d’environ 60% (IUCN. 2004).

Les contraintes climatiques aggravent des tensions liées à une demande croissante en eau en
Afrique de l’Ouest. En dépit des incertitudes qui pèsent sur les projections climatiques
futures dans la région, il faut craindre que les modifications du régime pluviométrique mettent
la région devant de véritables situations de pénurie d’eau.

Les différents facteurs qui agissent sur les ressources en eaux dans les régions étudiées sont
les précipitations et leur impact sur l'évaporation, l'humidité des sols, le régime hydrologique
et la qualité de l'eau. A part les sécheresses les conséquences les plus répertoriées de la
variabilité climatique sur les ressources en eau sont les inondations. EM-DAT (base de
données internationales sur les catastrophes) distingue trois types d'inondation:
- Les inondations brutales appelées « crue éclair » liées à de fortes pluies qui peuvent
causer des dommages importants dans les zones de pente. Dans les zones plates, ces
inondations en l'absence d'infiltration causent des dégâts aux zones agricoles.
- Les inondations lentes suite à des périodes longues de pluies
- Les inondations marines liées elles aussi à des phénomènes exceptionnels

Les conséquences de ces inondations touchent l'ensemble des secteurs et engendrent des
dégâts considérables. En Afrique de l'Ouest comme dans le reste du monde, les inondations
ressortent comme le phénomène le plus important parmi les catastrophes. De 1990 à 2007, les
inondations représentent à elles seules 34% des types de catastrophes naturelles dans le
monde et 770 000 personnes ont été touchées en 2009 (OCHA, 2009). En Afrique de l'Ouest,
tous les pays sont concernés par les inondations, avec plus de 2 000 000 personnes affectées
au cours des 10 dernières années au Nigéria. Sur les 5 pays, seuls la Sierra Leone et la Guinée
sont peu affectés avec un nombre de personnes inférieur à 10.000 (Figure 4). Les tendances
depuis 1999 sont exponentielles et apparaissent aussi sévères à cause de la vulnérabilité de ces
régions (figure 3).

30
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Figure 5 : Inondations en Afrique de l’Ouest 1999-2010

Source : EM-DAT, 2011 www.em-dat.net, the OFDA/CRED International Disaster Database,


.

Les temps de retour des inondations varient d'une zone à l'autre. En Guinée par exemple, de
1996 à 2011, sur les 10 évènements enregistrés, les temps de retour varient de 1 à 30 ans selon
les zones. Les régions les plus vulnérables sont celles des grands fleuves comme le Niger
(Annexe Tableau Guinée).

Figure 6 : Personnes affectées par les inondations en Afrique de l’Ouest

31
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Source : EM-DAT, 2011

La recrudescence des maladies comme le choléra et le paludisme après les inondations est
observée dans toutes les régions affectées. Ces inondations entraînent aussi dans les régions
agricoles des pertes de production.

Les inondations provoquent la destruction des infrastructures socio-économiques, des


cultures, des pertes en vies humaines, de biens, des pertes animales et végétales, la
prolifération des maladies hydriques, la destruction des cultures de bas-fonds et de plaines et
l'inaccessibilité des zones. Dans certaines zones, elles entravent l'exploitation minière à ciel
ouvert.

Surcotes et ondes de tempête


Les surcotes sont des élévations parfois considérables du niveau de la mer qui sont liés
essentiellement à des facteurs météorologiques. En Afrique, l'élévation du niveau des mers
affecte les basses terres et pourraient entraîner des pertes économiques de5 à 10% du PIB. La
conjugaison de l’élévation du niveau de la mer et de la pression humaine augmente les risques
de dégradation irréversible des zones côtières. L’Afrique de l’Ouest connait déjà des
problèmes sévères induits par les inondations, les crues et les ondes de tempêtes. De même,
on note une détérioration accrue d’écosystèmes majeurs tels que les mangroves ou les récifs
de corail. Ces problèmes entrainent des phénomènes d’érosion des zones côtières, d’intrusion
des eaux salées et de destruction des zones vitales. L'intrusion saline des terres est une des
conséquences les plus connues avec des pertes de terres allant de 4.6% à 20.7% sur les côtes.
Cette situation est préoccupante du fait que 40% de la population ouest africaine vit dans des
villes côtières. Entre Lagos et Dakar, 9 villes comptent plus d’un million d’habitants. D’ici
2020, une zone côtière de 500 km entre Accra et le Delta du Niger deviendra une mégalopole
urbaine continue de plus de 50 millions d’habitants (Hewawasam, 2002). Parmi les pays
sensibles, le Nigéria apparait très vulnérable à cause de la démographie. En effet, plusieurs
zones du Nigéria seraient très sensibles à une élévation du niveau de la mer. IPCC estime à
10 millions la population qui serait touchée par une élévation de 2 mètres du niveau de la mer.
Les régions de Lagos et les villages environnants sont les plus concernés. Près de 90% des
industries au Sénégal sont situées à l’intérieur de la zone côtière de Dakar. L’urbanisation des
villes côtières ouest africaines s’accompagne généralement d’une concentration croissante de
populations pauvres dans des zones de plus en plus vulnérables aux risques climatiques et à
leurs impacts. Dans plusieurs pays du Golfe de Guinée (Ghana, Bénin, Togo, Sierra Leone et
Nigeria), l’essentiel du dispositif économique se situe en zone côtière. De même, des activités
de type agricole ou la pêche seront affectées par les impacts climatiques futurs (Boko et al.,
2007).

Energie
L’accès à l’énergie constitue une condition cruciale pour le développement de la région. La
principale source d’énergie en Afrique de l’Ouest est le bois de chauffe. Dans les pays de
l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA), il représentait 78% de la
consommation totale en 1997 (ENDA, 2003). Les impacts du changement climatique sur les
systèmes forestiers auront des répercussions sur l’approvisionnement en bois de chauffe des
populations dont les besoins ne cessent d’augmenter. En retour, les activités humaines auront
des effets de plus en plus dévastateurs sur les milieux naturels et les ressources végétales. Un
véritable cercle vicieux risque de s’amplifier et de mettre en danger les politiques de
développement économique et social des pays de la région.

32
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Les autres formes de production d’énergie sont également affectées par le changement
climatique. Ainsi le potentiel de production hydroélectrique est directement lié à la baisse de
la pluviométrie. Les sècheresses récurrentes modifient les régimes de ruissellement et
amplifient des phénomènes d’érosion, ce qui peut réduire la capacité des réservoirs et
barrages. Dans d’autres cas, l’élévation du niveau de la mer peut affecter des installations de
production énergétique en région côtière (Nigeria First National Communication. 2003). Cette
situation globale de sensibilité du secteur de l’énergie en Afrique de l’Ouest appelle une
réflexion sur les opportunités de production d’énergie renouvelable (Centre Régional pour les
Energies Renouvelables, Cap Vert).

Santé humaine
Les changements climatiques induiront des impacts en termes de propagation des maladies
vectorielles, d’insécurité alimentaire ou de maladies à transmission hydrique. On connaît déjà
l’effet dévastateur de maladies telles que le paludisme, la trypanosomiase ou l’onchocercose
en Afrique de l’Ouest. Ces maladies seront aggravées tant par les futures conditions
climatiques moyennes (température, pluviométrie, hydrométrie, etc..) que par l’occurrence
accrue de phénomènes extrêmes tels que les sécheresses ou les inondations. Ces effets
s’ajouteront à des facteurs non climatiques et exigent une approche multirisque pour réduire
la vulnérabilité des populations.

2.3 VISITES DES PAYS DE LA REGION

Bénin

La Direction de la Météorologie Nationale du Bénin (DMN) est de création récente (2005). La


partie opérationnelle est toujours assurée par l’ASECNA. La DMN traverse actuellement une
phase d’organisation interne de façon à lui permettre de jouer pleinement son rôle. Le système
national d’observation du climat dans le pays est vétuste et ne renferme qu’une centaine de
stations d’observations dominées par des postes pluviométriques et une trentaine de stations
hydrométriques notamment dans le Sud-Est et le Nord-Est du Bénin, et un système de
réception d’images satellitaires MSG (Meteosat Seconde Génération).

En matière de prévention des risques climatiques, le Bénin ne dispose d’aucun mécanisme


particulier.

Les principaux risques climatiques identifiés sur le territoire de la République du Bénin sont
la sécheresse, les inondations, l’avancée de la mer et l’érosion côtière. Leurs impacts sont très
importants et se caractérisent par une dégradation des ressources naturelles, le déplacement
des populations, les perturbations des activités économiques surtout agricoles et des coûts
économiques et sociaux de plus en plus lourds alors que l’agriculture constitue l’activité
principale de 70% de la population active et contribue pour 36% du PIB et 88% des recettes
d’exportation, et à hauteur de 15% aux recettes de l’Etat.

Le début de la saison pluvieuse est souvent marqué par des pluies violentes qui favorisent les
inondations et l’érosion des sols. Les études de vulnérabilité prévoient des réductions des
précipitations de l’ordre de 20 à 30% (CNI/MEHU, 2001) entrainant un déficit de 40-60% de
la disponibilité des ressources en eau. La vulnérabilité climatique du Bénin s’exprime
essentiellement dans le secteur agricole. La forte variabilité interannuelle des rendements . .et
les pertes de récoltes en raison des phénomènes extrêmes exigent des actions fortes dans le
domaine des systèmes d’alerte précoce. A ce titre, le Bénin envisage la mise en place d’un
33
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Système de Préalerte et d’Information Agrométéorologique (SPIAM). Ce système est


composé d’un Comité National de Pré-alerte et d’interprétation Agro-météorologique
(CNPA) au niveau national et de Comités Communaux de Pré-alerte et d’Adaptation aux
changements climatiques (CCPA) au niveau local. Le CNPA élabore un bulletin bimensuel
du début à la fin de la saison agricole. Ce bulletin s’appuie sur les informations du réseau
météorologique de l’ACMAD ainsi que sur les données phénologiques de terrain. La
diffusion est faite à travers les radios locales, le service local de vulgarisation et les
producteurs pilotes (fig.7).

Figure 7 : Système de diffusion des bulletins agrométéorologiques au Bénin

Burkina Faso

Le système de gestion des catastrophes du Burkina Faso est organisé autour du Conseil
national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR) qui joue le rôle de récepteur
d'un ensemble de produits issus des systèmes d'information sectoriels. Les systèmes
d'information sectoriels qui disposent d'une bonne capacité de collecte et de diffusion de
l'information sont ceux de l'agriculture, de la santé, de l'environnement, des services
météorologiques et hydrologiques. La structure centrale du CONASUR ne dispose pas de
système d'alerte et de base de données. Cette faiblesse dans le dispositif est en voie de
correction par les multiples projets qui verront le jour dès 2012 à travers différents appuis

34
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

dans le domaine des changements climatiques. Les partenaires potentiels de ces projets sont
la Banque Mondiale et le PNUD.

La Direction de la Météorologie
A l’instar des autres structures météorologiques de l’Afrique de l’Ouest, la Direction de la
Météorologie a en charge les questions liées à la veille météorologique, et la contribution à la
prévention et à la gestion des catastrophes naturelles. Elle y participe activement et est
impliquée dans toutes les initiatives de production d’information et d’analyse de l’information
météorologique au service du développement. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du
Comité National Statistique pour le partage d’une partie de son information. Elle émet
également des avis, conseils, prévisions et alertes sur les phénomènes météorologiques.
Les projets en cours (cf. CONASUR et Banque Mondiale) ou en préparation sont ceux en lien
avec le renforcement des capacités du CONASUR et les SAP des pays membres de la
CEDEAO.

Les productions et les publications régulières au niveau de la direction de la météorologie du


Burkina Faso sont:
- Le bulletin décadaire agrométéorologique,
- Le bulletin mensuel sur le climat,
- Le bulletin de prévision saisonnière.

De nombreuses initiatives ont été prises par cette structure suite aux inondations de 2009 en
termes d’analyse de l’information et de caractérisation de l’environnement. Une carte des
risques d’inondation a été réalisée (cf. Figure 8) et diffusée à tous les partenaires. Les alertes
météorologiques sur les inondations par SMS ont été testées et sont très appréciées par les
usagers.

Figure 8 : Carte des risques du Burkina Faso

35
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

La Direction Générale des Ressources en Eau (D.G.R.E)


Elle est chargée de la mise en œuvre de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau du Burkina
Faso (GIRE), de l’alimentation de la population en eau et de la gestion des eaux agricoles.
Elle comprend plusieurs Directions dont la Direction des Études et de l’Information sur l’Eau
(DEIE) chargée du suivi des réseaux et de la planification. Les paramètres suivis sur
l’ensemble des stations du réseau national sont les hauteurs d’eau et les débits. La base de
données de la DGRE contient des informations qui couvrent la période de 1952 à nos jours
avec en moyenne une centaine de stations. Une base de données sur les ressources en eau est
en cours de construction et comprendra aussi les ouvrages, les retenues et les barrages (BD-
SNIEau). L’accès aux données est réglementé par un arrêté ministériel.

Les systèmes d’alerte précoce existants sur les ressources en eau sont :
- Hydroniger (qui rencontre actuellement un problème dans la transmission des
données)
- Le système de contrôle des crues sur le Sourou
- Les systèmes de suivi des crues sur le barrage de Dorou et de la Nakambé.

Un système d’annonce des crues basé sur IMMARSAT (International maritime satellite
organization) est toujours fonctionnel. Plusieurs initiatives sont en cours dans le cadre du
Millennium Challenge (MCC) et de l'Autorité du Bassin du Niger (ABN) pour améliorer le
système de transmission des données en temps réel qui est jusque-là défaillant.

Les modèles utilisés par la DGRE sont Hydrom, HYDROMET (estimations des débits),
CEQUEAU, MIKEBASIN (Gestion des réservoirs) et GEOFSM (Modèle AGRHYMET)

36
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR)


Le CONASUR est une structure interministérielle qui a pour mission de mettre en œuvre le
plan national de secours d’urgence et de gérer les différentes calamités naturelles. Créé depuis
1993, il regroupe plusieurs départements ministériels (15), des ONG et la Croix Rouge.

Son rôle est centré sur la gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso. Les principales
missions qui lui sont assignées sont :
 élaborer et mettre en œuvre le Plan national d'organisation et de coordination des
secours d'urgence et de réhabilitation (PNOCSUR) en cas de catastrophe;
 assurer la coordination, le suivi et l'élaboration des programmes d'atténuation des
effets des catastrophes sur le territoire national;
 assurer la formation du personnel administratif provincial dans le domaine de la
prévention et la gestion des catastrophes;
 éduquer et sensibiliser le public sur la prévention et la gestion des catastrophes
naturelles.

En tant que structure nationale de secours d'urgence, il fait partie du dispositif de pilotage de
la politique céréalière du Burkina Faso. Son organisation interne est particulièrement
décentralisée et est présente à tous les échelons administratifs:
 les Comités provinciaux de secours d'urgence et de réhabilitation (COPROSUR) au
niveau des provinces;
 les Comités départementaux de secours d'urgence et de réhabilitation (CODESUR) au
niveau des départements;
 les Comité municipaux de secours d'urgence et de réhabilitation (COMUSUR) au
niveau des communes;
 les Comités villageois de secours d'urgence et de réhabilitation (COVISUR) au niveau
des villages.

Les procédures d’intervention du CONASUR sont valables pour la plupart des catastrophes.
Des particularités existent cependant pour la partie sécurité alimentaire gérée par le
PNOCSUR (Plan National d'Organisation et de Coordination des Secours d'Urgence et de
Réhabilitation). L’ensemble des interventions se font sur la base de constats et de rapports
d’évaluation émanant des responsables de zones.

En dépit de cette structuration complexe, le CONASUR ne dispose pas de système


d’information et d’outils de planification basés sur des informations de type quantitatif. La
structure est surtout orientée vers la gestion des catastrophes avec des limites dans la
transformation de l’information en décision. Elle ne dispose pas encore d’une unité d’analyse.
Des projets de la Banque Mondiale sont en cours de préparation pour la mise en place d'une
entité au sein du CONASUR à même de gérer un système d'information.

Le Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable (CONEDD)


Le CONEDD est une structure du Ministère de l’environnement en charge de la gestion des
différentes conventions des Nations Unies sur les changements climatiques. Il travaille avec
des commissions consultatives. Une des commissions spécialisées a pour thème les risques
naturels, technologiques et modes de consommation. Cette commission est chargée de faire
l’état des lieux sur les différents types de risques et des propositions pour les minimiser. Elle a
aussi pour mandat de suivre et d’évaluer le degré d’application des mesures d’atténuation.
37
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Parmi les grands axes de travail de cette entité, le renforcement des capacités des décideurs et
des populations en matière de changement climatique figure en premier plan. Dans le cadre du
Plan national d’adaptation au changement climatique (PANA), cette structure bénéficiera
d’un projet du PNUD qui couvrira 3 zones. Il s’agit des régions de la Boucle du Mouhoun, du
Sahel, des Cascades et du Centre Nord. Le projet travaillera essentiellement sur l’information,
la sensibilisation des populations rurales et la promotion de meilleures pratiques agricoles par
le biais de référentiels techniques.

L’un des objectifs à terme est de mettre en place un PANA programmatique par région,
renouvelable annuellement. Le CONEDD s’appuie sur plusieurs centrales d’information dont
l’une est basée à la division du Développement des compétences de l'information et du suivi
de l'environnement (ex PNGIM) et l’autre à la Direction des statistiques et du suivi
écologique qui a en charge le système de l’UN-SPIDER (United Nations Platform for Space-
based Information for Disaster Management and Emergency Response).

Cette division a été créée sur les bases du Programme National de Gestion de l’Information
sur le Milieu (PNGIM) qui avait été mis en place depuis 1993. Elle joue un rôle de producteur
d’information et coordonne plusieurs structures en charge de l’information spatiale. Dans le
cadre des conventions, elle a en charge la production de l’état de l’environnement dont les
différents chapitres sont alimentés par les autres structures. Elle gère aussi le Réseau
d’information et de documentation environnemental (RIDEB) qui a en charge la diffusion des
données. Le RIDEB évoluera vers un observatoire avec une plus grande capacité d’analyse et
d’interprétation des situations environnementales.

Dans le cadre de l’appui d’AMESD (African Monitoring of the Environment for Sustainable
Development) dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, la structure a reçu une station de
réception des images satellitaires. Cette station permet de recevoir plusieurs indicateurs qui
pourront être utilisés dans le suivi environnemental. Dans ce cadre, la division participe aux
efforts de validation des produits. Plusieurs bases de données ont été élaborées pendant la
période du PNGIM sur le territoire en partenariat avec les autres structures, en particulier
l’Institut Géographique du Burkina Faso (IGB).

Ces données spatiales sont à prendre en compte dans les études de risque environnemental au
Burkina Faso :
 Base Nationale de Données Topographiques (BNDT) à référence spatiale à l’échelle
de 1/1.000.000. Cette base comprend 8 couches d’information dont les localités de
1960, les limites administratives, les voies de communication, l’hydrographie linéaire,
l’hydrographie de surface, les courbes de niveau (40 m) et les aires protégées.
 Base Nationale de Données Topographiques (BNDT) à référence spatiale à l’échelle
de 1/200.000
 La BDOT de 2002 mise à jour actuellement par la division
 Base de Données des Localités du Burkina (BDLB)
 Base de données géormorphologique (au 1/200.000) en cours.

Plusieurs bases référentielles sur les forêts et les points d’eau existent. L’ensemble de ces
données sont disponibles et accessibles sur la base d'une convention écrite entre l'usager et
l’IGB.

38
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

La modernisation des systèmes de collecte est en cours par l’IGB à travers la mise en place de
nouvelles stations GPS à Ouagadougou, Fada N’Gourma, Diapaga, Dori, Ouahigouya,
Dedougou, Gaoua, et Managa en complément de l'existant (cf Station GPS du projet AMMA).
.

La division information du CONEED participe à plusieurs projets dans le cadre du PANA


dont celui de la cartographie des sites de suivi dans les provinces du Namentenga, Mouhoun
et Oudalan et le Programme Africain d’Adaptation aux Changements Climatiques. Ce dernier
programme vient de doter la division d’un serveur de données environnementales.

Les productions existantes sont le Bulletin de veille environnemental (végétation, plans d’eau,
feux) et un Bulletin trimestriel (notre environnement).

En dépit des activités multiples, la division fait face à de nombreuses difficultés liées au
manque de personnel et à l’absence de moyens pour assurer la durabilité d’un tel système. Ces
besoins prioritaires restent le renforcement en personnel, en moyens de travail et en
renforcement de capacités. L’absence de modèles prédictifs amène à réduire les analyses à
une situation de diagnostic et d’état de l’environnement.

Institut National de l’Environnement et de la Recherche Agricole


L’INERA est présent dans plusieurs initiatives sur le changement climatique au niveau
national et régional. Son activité principale reste l’appui par la mise en place d’essais et la
contribution aux analyses de scénarios climatiques. Malgré cette participation, l’INERA reste
très peu impliqué techniquement dans les initiatives existantes sur le changement climatique
et ne bénéficie pas suffisamment des projets existants en termes de participation scientifique.
Il pourrait apporter un appui conséquent au renforcement des capacités à travers sa cellule
SIG et télédétection. Une recapitalisation des recherches réalisées au Burkina Faso sur le
climat, les changements climatiques et les mécanismes d’adaptation semble être la priorité.
Au niveauiveau de la recherche agricole et environnementale, la la mise en place d’un
référentiel technique pour l’ensemble des intervenants afin d’éviter les duplications dans les
initiatives à venir est souhaitée.

Direction Générale de la Promotion de L’Economie Rurale (DGPER)


Elle assure le suivi régulier des indicateurs de la situation alimentaire, la réalisation des études
et enquêtes nécessaires à la définition des stratégies et programmes de lutte contre l’insécurité
alimentaire, la collecte, l'exploitation et la diffusion de l'information sur l’évolution de la
situation alimentaire, la coordination des secours d’urgence et la mobilisation de l’aide
alimentaire. L’ensemble du système d’information sur la sécurité alimentaire est géré par cette
direction à travers un Conseil National de Sécurité Alimentaire. Un Document de stratégie
alimentaire et un cadre de coopération des orientations en matière de sécurité alimentaire
balise les activités en matière de système d’information sur la sécurité alimentaire.
La structure dispose d’un plan d’action du Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire
(SISA) qui comporte 4 instruments dont deux ont en charge l’analyse conjoncturelle (CAP) et
l’analyse structurelle (CAS). La partie alerte précoce (CAP) a en charge essentiellement les
prévisions des campagnes agricoles sur la base de modèles initialement développés sur le
pronostic et le diagnostic. Elle utilise d’autres outils développés par les systèmes d’alerte
précoce régionaux (AGRHYMET essentiellement). Ses activités au niveau provincial sont
soutenues par des dispositifs sectoriels et locaux.

39
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Contrairement aux autres pays ayant des similitudes en termes de niveau insécurité
alimentaire en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso ne dispose pas de SAP proprement dit.
Une cellule d’analyse structurelle s’occupe de l’analyse et de la formulation de propositions
en matière de sécurité alimentaire sur la base d’études thématiques et de prévisions basées sur
les modèles d’analyse de la vulnérabilité structurelle. La cellule d’analyse fournit plusieurs
informations aux décideurs qui vont des études d'impact sur les ménages à des propositions
d’orientation stratégique.

Les différentes productions de la DGPER en matière de sécurité alimentaire sont des bulletins
décadaires, mensuels, trimestriels et des dépêches (agri-alerte). L'une des grandes opérations
annuelles est l’enquête permanente d’évaluation des récoltes qui bénéficie de l'appui du
gouvernement. Pour l'analyse de la vulnérabilité, plusieurs profils ont été réalisés dans le pays
comme le cadre harmonisé et le profil des moyens d'existence du FEWS-NET (Cartes FEWS-
NET). Des problèmes de transfert de ces méthodologies d'analyse existent. Les priorités de la
DGPER sont surtout le renforcement des capacités car les moyens en personnel restent
aujourd’hui limités à 5 cadres permanents et 3 cadres techniciens, le reste du personnel étant
des contractuels.

Le Dispositif de la Sécurité et de la Protection Civile


La structure des sapeurs-pompiers a une longue expérience de partenariat avec les services en
charge de la météorologie dans le cadre de sa mission régalienne en matière de prévention des
catastrophes et des sinistres. Pour les interventions sur les catastrophes, la référence reste le
plan ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) dont le dispositif est activé en
cas de besoin. Ce plan permet de renseigner les décideurs sur la survenue d’une catastrophe et
son évolution. Dans ce dispositif, les indicateurs utilisés portent sur le nombre d’appels
téléphoniques et l’évaluation de la vulnérabilité sur la base d’un système codifié. Des
principes existent pour assurer la collaboration et le partenariat avec les autres instances
publiques ou privées en cas de catastrophes.

Le système fait face actuellement à une défaillance des moyens de communication et de


télécommunications dont la modernisation constitue les axes d'un futur projet en préparation.
Face aux nouveaux moyens d’information, notamment l’utilisation de l’information spatiale,
plusieurs cadres des services de protection civile ont été formés à l’utilisation du SIG. Un
système d’information est en cours de montage et comprend des informations détaillées sur le
réseau routier et les structures sanitaires.

Une collaboration est en cours avec Météo-France pour améliorer le plan actuel au niveau de
la pré-alerte, et la communication entre services météorologiques et pompiers. Les différentes
crises ont aussi permis d’approfondir la réflexion sur le retour d'expérience en termes de
déplacement des populations en crise, des décisions de déplacements, et d’améliorer la
sensibilisation des décideurs. Par ailleurs, sur les inondations, un système d’alerte a été mis en
place sur la base des indicateurs de pression atmosphérique, de l’humidité du sol, du
remplissage des bassins et du niveau d’avancée des récoltes. La construction de cartes de
vulnérabilité est en cours. Plusieurs programmes de formation des sapeurs-pompiers intègrent
actuellement la question des changements climatiques. L’intervention technique des structures
comme ACMAD et les services météorologiques apportera un plus dans ce cursus.

La Direction de la Lutte contre les Maladies

40
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Cette direction du Ministère de la Santé qui dépend de la Direction Générale de la protection


sanitaire est un partenaire privilégié des services météorologiques. Sa mission principale est le
suivi des maladies à potentiel épidémique. Elle travaille étroitement avec la Direction de
l’information et des statistiques sanitaires qui couvre l’ensemble des 13 régions, les 63
districts sanitaires et les 130 centres à la base.

La direction dispose d’une base de données consistante sur les maladies comme la méningite,
le paludisme et l'onchocercose. Elle participe à l’élaboration des statistiques annuelles. Elle
est aussi familière à l’utilisation des techniques de cartographie SIG avec Earth Mapper et fait
partie du réseau climat santé de l'ACMAD.

Conclusion sur le Burkina Faso

Le Burkina Faso dispose de plusieurs systèmes d’information sur le climat, les ressources en
eau, l’agriculture et la santé très développés et performants. Ces systèmes d'information
permettent de mettre en place un système d’alerte précoce sur les catastrophes liés au climat.
Plusieurs initiatives sont en cours et vont permettre au CONASUR de bénéficier au mieux des
produits de cette chaîne d’information. En effet, la structure centrale chargée de la gestion des
catastrophes reste la moins performante en termes de dispositifs d’information et d’analyse.
Un diagnostic en profondeur de cette structure reste nécessaire pour lui permettre de valoriser
les informations provenant des structures techniques ou de structures comme l’ACMAD. A
l’exception du SAP agricole, où l’utilisation des systèmes d’information entraîne une plus-
value dans l’exploitation des informations, le dispositif d’information sur l’environnement
semble peu connu et peu utilisé dans le système actuel de gestion des catastrophes. Une plus
grande organisation de l’information existante et le ciblage des thèmes qui pourront l’intégrer
sera à même de mieux orienter les propositions visant au renforcement de capacités.

Plusieurs thématiques peuvent faire l’objet de projets pilotes à savoir la sécurité alimentaire,
les inondations et les maladies climato-sensibles comme la méningite pour la mise en place
d’un SAP/V.

Cap Vert

Institut National de Météorologie et de Géophysique (INMG)


Les activités météorologiques sont menées au sein de l’Institut National de Météorologie et
Géophysique fondé en 2000. Le réseau d’observation comprend 8 stations synoptiques, 17
stations agro-météorologiques et 290 postes pluviométriques répartis sur l’ensemble des neuf
îles habitées. L’INMG finalise actuellement une opération de géo-référencement de
l’ensemble du réseau d’observation à l’aide du système GPS pour leur intégration dans un
Système d’Informations Géographiques (SIG).

Le Bulletin agrométéorologique décadaire comporte les informations agrométéorologiques


associées au déroulement de la campagne agricole pluviale. Il fait la description générale de
l’influence des paramètres météorologiques et climatiques sur le développement des cultures
voire de la production. Ce bulletin constitue une partie intégrante du Bulletin de Suivi de la
Campagne Agricole «Azágua» élaboré et produit par le Groupe de Travail Pluridisciplinaire
(GTP).

Le Système d’information pour la Sécurité Alimentaire (SISA)

41
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

La Direction des Services de la Sécurité Alimentaire (DSSA) assure le secrétariat permanent


du Conseil National de Sécurité Alimentaire qui est l’institution responsable de la gestion du
SISA. Sa mission est de doter le pays d’un dispositif de suivi de la vulnérabilité et de
l’insécurité alimentaire. Le cadre de référence de l’analyse a été établi sur la base de l’enquête
de suivi de la vulnérabilité alimentaire des ménages (ISVAF, 2005). La DSSA a développé
une base cartographique avec les limites administratives du territoire jusqu’au niveau des
zones. La stratégie actuelle repose sur la décentralisation du système à travers la mise en place
d’un réseau de sécurité alimentaire.

Le Système d’Alerte Précoce


Le Groupe de Travail Pluridisciplinaire (GTP) est responsable du suivi de la campagne
agricole et de la définition des zones à risque. Depuis 2005, les activités de la campagne
agricole pluviale intègrent également le suivi de l’agriculture irriguée. Toutefois, en raison de
restrictions budgétaires, le Groupe de Travail Pluridisciplinaire Agriculture (GTPA) ne peut
assurer qu’un seul passage dans les îles.

Côte d’Ivoire

Direction de la Météorologie Nationale (DMN) / Sodexam


Cette Direction exerce les attributions de la Société d'Exploitation et de Développement
Aéroportuaire, Aéronautique et Météorologique (SODEXAM) en matière de météorologie.
La DMN mène et coordonne les activités d’observations, d’études et de prévisions en
météorologie générale et dans les secteurs spécialisés de la météorologie. La DMN compte
trois Départements: le Département de la Météorologie Générale et des Transports, le
Département de la Climatologie et de l’Agrométéorologie et le Département des Etudes, du
Développement et de l’Environnement. La Côte d’Ivoire ne possède que 14 stations
synoptiques qui ne sont pas toujours opérationnelles simultanément.

La situation de crise politique a engendré de graves perturbations de fonctionnement des


stations météorologiques et hydrologiques. La DMN élabore plusieurs produits d’accès
payant.

La Côte d’Ivoire dispose de programmes relatifs aux aléas naturels, particulièrement axés sur
les épidémies et les feux de brousse. Toutefois il n’existe pas de système d’alerte précoce. De
fait, la DMN est chargée institutionnellement de l’alerte précoce mais cette structure souffre
de problèmes d’équipements. Les risques identifiés en Côte d’ivoire sont les inondations, les
éboulements de terrain, les feux de brousse et l’érosion côtière. Il n’existe pas d’évaluation
multi-risques intégrant la vulnérabilité des populations. Le pays souffre d’un manque d’un
système national d’informations environnementales et de l’absence d’une synergie entre les
différentes institutions. Un texte législatif est en en cours d’adoption dans ce domaine.

Groupe Sectoriel de Sécurité Alimentaire et Nutrition


Depuis l’éclatement de la crise en 2002, l’évaluation et le suivi de la sécurité alimentaire et de
la nutrition sont assurés par le Groupe Sectoriel Sécurité Alimentaire et Nutrition dont les
missions doivent permettre une coordination des opérations, l’identification des besoins des
populations, ainsi que l’élaboration des outils d’évaluation et de suivi de la situation de la
sécurité alimentaire et de la nutrition du pays. La situation actuelle de post-crise doit
permettre de capitaliser et de pérenniser ces acquis.
Secteur des Ressources en Eau

42
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Le secteur est en pleine restructuration institutionnelle depuis deux années. Il est nécessaire de
souligner une rupture dans la chaîne d’observation hydrologique (situation de crise interne).
De nombreux équipements ne sont plus en état de fonctionnement, et il n’est pas encore
possible de déployer les équipements nouvellement acquis. Le lien avec la météorologie
nationale est relativement faible, bien que la valeur ajoutée de l’observation météorologique
est bien assimilée. La banque de données hydrologiques nécessite une opération urgente de
sauvegarde et de réhabilitation. La sensibilité à la problématique du changement climatique
est visible, mais les capacités d’action dans ce domaine sont très limitées. Le manque d’une
vision stratégique est évident.

Secteur de l’agriculture
La Direction des Statistiques et de l’Information travaille sur un projet de mise en œuvre d’un
SAP pérennisé. Les liens opérationnels avec la météorologie nationale sont clairement établis,
de même qu’avec le CILSS dans le cadre de l’extension de son champ d’action aux pays
côtiers. La Sous-Direction des Cultures Vivrières et de la Sécurité Alimentaire collabore
étroitement avec le CILSS/AGHRYMET et travaille sur un projet de décret pour un système
national d’information sur le sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire. De même, un réseau
national sur la sécurité alimentaire est en cours de constitution à la demande du CILSS.

Le Centre de Recherche Océanologique (CRO)


Cette structure scientifique possède une grande sensibilité à la question des impacts du
changement climatique en Côte d’Ivoire. Parmi ses priorités scientifiques, on peut noter
l’étude du trait de côte, les marées de tempêtes et l’exploitation durable de ressources
marines. Cependant, aucun dispositif de mesure in situ ne permet d’approfondir les travaux de
recherche. Les responsables du CRO ont conscience de la nécessité d’une approche « sous-
régionale » des pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest.

Mise en œuvre de la politique d’intégration de la CEDEAO en Côte d’Ivoire


Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’intégration régionale, la CEDEAO a
requis du CILSS d’étendre son expertise aux pays de la CEDEAO non membres du CILSS. A
travers son « Programme Régional d’Appui Sécurité Alimentaire-Lutte contre la
Désertification et Développement » le CILSS a animé en juillet 2009 à Grand Bassam un
atelier national de formation pour la définition et la mise en place d’un Système d’Alerte
Précoce sur la sécurité alimentaire et la nutrition en Côte d’Ivoire. Depuis, les activités
menées en Côte d’Ivoire intègrent la mise en place d’outils essentiels de suivi, la participation
au Programme AMESD, ainsi que le Cadre Intégré de Classification des phases de la
Sécurité Alimentaire (IPC) dont l’objectif est d’analyser, de classer et de cartographier la
situation alimentaire et nutritionnelle selon un protocole international.

43
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Figure 9 : Carte de classification intégrée de la sécurité alimentaire de Côte d’Ivoire

Ghana

L'Agence Météorologique du Ghana (GMET)


L'Agence Météorologique du Ghana a été créée à la suite du Département de Météorologie en
2004 avec les missions et attributions en accord avec les règles et normes de l'OMM et les
autres conventions sur le changement climatique et l'aviation civile.

L'agence joue un rôle de gestion et de fourniture des données climatiques recueillies dans ses
différentes stations. Au total, GMET dispose de 22 stations synoptiques, 100 stations
climatiques et agrométérologiques et 1500 stations pluviométriques. Ces stations sont
généralement obsolètes et sont parfois vandalisées. L'agence dispose de 5 stations
automatiques dont un à l'aéroport et un au sein de l'agence. Une station PUMA existe et est
installée à l'Aéroport.

La remontée des données s'effectue avec des retards de plus d'un mois. Elle s'effectue par
téléphone pour les stations synoptiques. Les données des autres stations arrivent avec des
retards considérables. Cette faiblesse de la remontée est citée comme la cause principale de
l'absence de publications des services météorologiques ghanéens. Les seules publications
44
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

restées à l'état numérique (cf. annexe) et citées par les partenaires sont celles relatives aux
prévisions saisonnières.

L'agence envisage l'acquisition de stations automatiques pour améliorer la collecte des


données. Elle a ainsi reçu depuis 2009 l'appui de l'USTA (US Trade and Development
Agency) pour améliorer ses infrastructures. D'autres nouveaux équipements sont prévus
depuis février 2010 notamment l'installation d'un radar de surveillance climatologique
(Equipement Finlandais) sur le budget de US$2.500.000 alloué par l'Etat.

GMET ne dispose pas d'applications ou de modèles à l'exception du CPT qui a été utilisé lors
des ateliers de prévision saisonnière.

Les formations reçues ces deux dernières années portent sur la gestion des données et les
systèmes d'information géographique.

GMET fait partie de l'initiative CCAR-Africa financé par l'Agence de Coopération


Internationale Japonaise qui est un projet de recherche sur l'adaptation et la résilience au
changement climatique. Ce projet initié depuis 2009 couvrira la période 2011-2016 et
comprend 3 thèmes qui sont :
 La prévision et l'évaluation de l'impact des changements climatiques sur les
agroécosystèmes, conduit par l'université de Tokyo et l'Université du Ghana
 L'évaluation des risques liés aux extrêmes climatiques et le développement de
ressources adaptées, par l'université de Kyoto et GMET
 Renforcement des capacités de développement de programmes de la société civile et
des professionnels, par l'Université des Nations Unies et l'Université pour les Etudes
en Développement.

Un des grands objectifs de ce projet est de construire un "modèle ghanéen" de résilience au


changement climatique qui pourra être discuté à l'échelle internationale.

Les données météorologiques du GMET sont libres d'accès (dixit). Pour améliorer la
communication avec l'extérieur, une page web est prévue à la fin du mois d'octobre 2011.

La Direction de l'Information et de la Recherche Statistique (–SRID)


Le SRID est une direction du Ministère de l'Alimentation et de l'Agriculture en charge
essentiellement des enquêtes statistiques agricoles et de l'élevage pour l'établissement de la
production agro-pastorale et de la situation alimentaire. Elle a aussi en charge le suivi des
marchés agricoles. Dans le cadre de AMESD et de l'extension des activités du CILSS-
AGRHYMET en Afrique de l'Ouest, le SRID anime actuellement un groupe de travail
pluridisciplinaire chargé de la mise en place d'un système d'alerte précoce au Ghana. Il
collabore étroitement à cet effet avec GMET et le NADMO.
Le système statistique en place est très riche en publication récente et maintient une base de
données sur l'agriculture ghanéenne. La dernière publication est le rapport 2009 qui fait la
synthèse des productions et de l'utilisation des intrants sur les 5 à 7 dernières années
(http://mofa.gov.gh/site/wp-content/uploads/2011/04/mofa_facts_and_figures.pdf).

Le suivi de la sécurité alimentaire au Ghana montre qu'en dépit d'un bilan alimentaire toujours
positif (cf. tableau) la partie nord est la seule concernée. En dépit des sécheresses très rares,
les dégâts sur les récoltes qui occasionnent des risques d'insécurité alimentaire sont surtout
45
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

liés aux inondations comme ce fut le cas en septembre et octobre 2010 (ReliefWeb).
L'intervention du Programme Alimentaire Mondial (PAM) dans ce pays est surtout liée à
l'appui à la nutrition de la mère et de l'enfant et à l'éducation, avec une acquisition des vivres
sur le marché local qui permet d'améliorer les conditions des producteurs.

Tableau 3: Food Balance Sheet (2009/2010) by Type of commodity and Indicator

Availabl
e Total
Domesti
Estimate
Gross c Total Total Total Per Net
d Net
Biolog Producti Imports Exports Supply Capita Defic
Consum
ical on of of of Consum it/
Crop ptiob of
Produc Availabl Commo Commo Commd ption (kg Surpl
Commo
tion e for dities dities ities / us
dities
(MT) Human (MT) (MT) (MT) Annum) (MT)
(MT)
Consum
ption
(MT)
16200 116785 1157
Maize 00 1134000 34000 150 0 43.8 1052100 50
Rice 39100
(Paddy) 0 340200 .. .. .. .. .. ..
Rice
(Milled 23400 1138
) 0 204000 384000 140 587860 24 576480 0
24600 1932
Millet 0 214000 3300 5 217295 1 24020 75

Sorghu 35100 2933


m 0 305400 .. 50 305350 0.5 12010 40
1770
Wheat .. .. 330000 .. 330000 13 312300 0

Cassav 12231 856208 4889


a 000 8561700 387 .. 7 152.9 3673000 087
57780 460875 6027
Yam 00 4622400 .. 13642 8 41.9 1006000 58

Plantai 35630 302851 9915


n 00 3028558 .. 43 5 84.8 2037000 15

Cocoya 15040 142880 4680


m 00 1428800 .. .. 0 40 960800 00

Ground 48500 1484


nuts 0 436500 10 62 436448 12 288000 48
20500 5762
Cowpe 0 174250 3380 10 177620 5 120000 0
46
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Soyabe 11300 4824


an 0 96050 198 .. 96248 2 48000 8
Source : Ghana CountryStat

Le système statistique et de suivi alimentaire, malgré ses récentes productions comporte


plusieurs lacunes liées à l'absence d'enquête agricole nationale depuis 1984. En effet,
l’absence de base de sondage accentue les imprécisions du système des statistiques agricoles
(IFDC, 2011).

Le SRID est aussi responsable du système Countrystat (http://www.countrystat.org/gha) de la


FAO qui permet de disposer des statistiques de l'agriculture jusqu'au niveau sub-national. Il
gère aussi le système de réseaux régionaux de marché et de commerce agricole de l'Afrique
de l'Ouest (Section du Ghana – MISTOWA).

L'Université des Nations-Unies – INRA Ghana


L'UN-INRA est un partenaire de la météorologie nationale du Ghana dans la mise en œuvre
du projet CCAR. Elle fait partie d'un réseau de 14 institutions de recherche des Nations Unies.
Sa mission porte essentiellement sur le renforcement des capacités des universités et centre de
recherches africains dans le domaine de la sécurité alimentaire et des ressources naturelles
pour un développement durable. Dans sa démarche, elle tente d'établir un lien entre la
recherche et la politique à partir des unités de recherche créées à travers l'Afrique. Grâce à son
laboratoire SIG bien équipé, l'UN-INRA reçoit des chercheurs et des étudiants en stage de
courte durée. Les thèmes développés couvrent aussi les changements climatiques, les
systèmes d'alerte précoce. Grâce à sa banque de données spatiale, l'UN-INRA peut être un
partenaire de premier choix dans la mise en place d'un SAP.

L'Agence de Protection de l'Environnement (EPA)


L'EPA, mise en place en 1994, joue un rôle consultatif auprès du Ministre de l'Environnement
pour la gestion de l'environnement. Elle pilote la mise en œuvre des communications
nationales sur les changements climatiques. La Seconde Communication du Ghana est en
cours de finalisation. Une des tâches importantes confiées à l'EPA est la collecte, l'analyse et
la diffusion de l'information sur l'environnement. Cette tâche est réalisée à travers la
maintenance et la gestion d'une base de données issues des différents partenaires dans le pays.
L'EPA a bénéficié de plusieurs bases de données sur le Ghana, ce qui lui permet de produire
de l'information spatialisée pour les différentes études environnementales à l'image du réseau
d'information environnemental.

Elle assure aussi la formation en environnement à travers des offres multi-profils et dispose
d'un centre à cet effet. Les thèmes abordés portent sur la gestion stratégique, l'évaluation de
l'environnement.

Sur le plan des systèmes d'alerte précoce, l'EPA a bénéficié dans le cadre du Programme
Africain d'Adaptation aux Changements Climatiques, d'un financement japonais de 2.7
millions de dollars. Ce programme s'est déroulé durant la période 2009-2011 avec un volet
alerte précoce important inclus dans le résultat 3 du projet. Le système créé a été conçu pour
la détection des risques, l'aide à l'interprétation et la publication de l'information aux usagers
et utilisateurs finaux. Une des composantes prises en compte dans ce système en plus des
47
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

thèmes classiques que sont la sécheresse, la santé et la sécurité alimentaire a été les feux de
brousses

Plusieurs autres projets d'adaptation terminés ou en cours ont eu à conduire des actions dans
le domaine des systèmes d'alerte précoce et de vigilance (Programme NCCSAP (the
Netherlands Climate Change Studies Assistance Programme, programme UNDP/GEF /
Impact of Climate Change on Agricultural Production, programme CIDA /Climate Change
Impact on Food Security–Farming and Cropping System ).

L'EPA n'a pas les moyens de mener la collecte de données dans tous les domaines liés à
l'environnement mais s'appuie sur les autres organismes. La base de données mise en place
comprend plusieurs informations sur le climat, les données environnementales et les
catastrophes. De même le programme AKOBEN permet de disposer de données importantes
sur le secteur minier et autres industries manufacturières et de classer les différentes
compagnies selon leur impact sur l'environnement.

L'ensemble de ces informations disponibles à EPA permettent la mise à jour et la création de


nouveau scénarii, les évaluations d'impact et l'établissement de cartes (Stock de carbone,
scénario climatique).

Grâce à ces projets, l'EPA dispose d'infrastructures pour le système d'information


environnemental et de capacités humaines grâce à ces relations étroites avec les universités de
Logon et de Kumasi dans le domaine de la géographie et du climat.

Les risques prioritaires identifiés par l'EPA sont les inondations et les surcotes de mer.

L'Agence Ghanéenne de Gestion des Catastrophes (NADMO)


NADMO a en charge l'amélioration de la capacité de la société ghanéenne dans la
prévention et la gestion des catastrophes, et dans l'adaptation aux changements climatiques.
Elle assure un rôle de coordination des institutions nationales et internationales dans cette
gestion. L'ensemble des missions et actions de cette structure sont régis par un Plan de
gestion des catastrophes. Le plan est revu tous les 5 ans et un plan d'action annuel est
produit chaque année. La structure s'appuie sur des structures déconcentrées, les
communautés et des bénévoles (DVSs6) qui sont formés régulièrement pour des réponses
rapides. Les structures déconcentrées existent à tous les niveaux national, districts et zonal.

Les Organisations Intergouvernementales (OIG) partenaires de l'agence sont le PNUD,


l'UNISDR, OCHA, WFP et l'UNHCR.

Le NADMO, en dépit de ses actions multiples maintient une base de données sur ses
interventions. Cette base de données est encore à l'état primaire et demande à être consolidée
(Nketia, 2011). Cette absence de base de données est confirmée par le rapport d'avancement
2009-2011 du Comité national de suivi des catastrophes (NADMO, 2011). En revanche, des
actions sont en cours dans la cartographie des risques, l'évaluation de la vulnérabilité et des
risques. Les cartes disponibles existent dans le domaine agroclimatique ou
hydrométéorologique, les feux de brousse, les maladies phytosanitaires, la géologie. Au sein
de cette agence, aucun système d'alerte précoce réel n'existe dans le vrai sens du terme à cause
de l'absence d'intégration de l'ensemble de ces éléments.

6 Disaster Volunteer Groups


48
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Les relations avec les systèmes existants dans les autres institutions, à l'exemple des services
météorologiques se font à travers les échanges d'informations des publications mais ne sont
pas systématiques. Ces mêmes échanges existent entre le système national, les structures
sous-régionales et les pays voisins. Les exemples les plus cités sont les échanges
d'information sur le barrage de Bagré avec le Burkina Faso, les échanges avec les systèmes
d'information zoo-sanitaires et sanitaires avec les pays des voisins.

Le système de communication utilisé par le NADMO est très divers et comprend les
brochures sur l'ensemble des catastrophes répertoriées (feux de brousse, H1N1, le système de
téléphonie mobile, les journaux télévisés et la presse locale. Une page WEB avec des numéros
verts est accessible.

La Commission Ghanéenne des Ressources en Eau (WRC)


Elle a en charge la réglementation et la gestion des ressources en eau (créée en 1996). Cette
gestion se fait à travers un processus intégrée, la GIRE qui permet la planification des
ressources en eau et la gestion des bassins fluviaux.

C'est une structure qui fournit de l'information à travers son système de gestion de base de
données des ressources en eau et son système de suivi évaluation. Ces informations couvrent
l'ensemble des eaux de surface et des eaux souterraines.

Un projet d'Alerte Précoce est en vue à la WRC dans le cadre d'un projet de la Banque
Mondiale sous forme de projet de pilote. D'une durée d'un an, ce projet pilote concerne les
bassins de la Volta Blanche. Une extension est prévue sur les autres Voltas avec une plus
grande implication de l'Autorité des Bassins de la Volta dans le cadre du Programme Eau,
Climat et Développement (WACDEP).

Les actions dédiées au changement climatique sont intégrées dans la démarche GIRE avec un
volet éducation très important dans les trois régions du Nord. Ce volet est surtout orienté vers
la sensibilisation des communautés locales sur la gestion de l'eau (conservation de l'eau et
stratégie d'irrigation et l'impact sur les inondations.

Les aspects de santé au Ghana


Les maladies les plus importantes sont la malaria et le choléra. Ce dernier est endémique ces
dernières années. Les trois districts les plus critiques sont Kata, Ibongo et Apama district.

Guinée

Les structures partenaires de la Direction de la Météorologie Nationale (DMN) de la Guinée


rencontrées sont les suivantes:
 La Direction des Ressources en Eau (DRE)
 La Direction Nationale de l'Hydraulique (DNH)
 Le Centre de Recherche Scientifique de Conakry Rogbanè (CERESCOR)
 La Direction Générale de la Protection Civile (DGPC)
 Le Ministère de l'Environnement
 Le Centre National des Services Halieutiques (CNSH)
 La Direction de la Santé Publique (DSP).

49
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Les structures en charge des données hydro-climatiques, la DMN et l'Hydraulique disposent


de banques de données à même de satisfaire la demande des systèmes d'alerte précoce. Le
réseau des services météorologiques reste cependant vétuste et ne pourra pas assurer en l'état
les besoins en informations des autres partenaires. De même, de sérieux problèmes
apparaissent au niveau de la gestion de la centrale des données car les systèmes installés par le
CILSS-AGRHYMET ne sont pas encore fonctionnels (CLIDATA). L'ancien système de
gestion CLICOM est celui utilisé actuellement. De même, les difficultés de communication en
voie de résolution avec les systèmes mobiles et le déficit en moyens humains constituent des
limites préalables à lever. La Direction Nationale de l'Hydraulique gère aussi une base de
données avec une série temporelle qui démarre de 1930 à nos jours. Les systèmes de gestion
utilisés sont ceux de l'IRD (Hydrass et Hydromet). et sont fonctionnels.

Dans ces deux structures, seule la DNH utilise des modèles débit-pluie provenant du
CEMAGREF (GR4J, GR1A). La DMN ne dispose pas de modèles. Les deux structures ont
reçu CPT de l'ACMAD

Le CERESCOR est un centre de recherche sur l'océanographie qui dirige plusieurs


programmes de recherche sur les zones littorales. A ce titre, il gère une banque de données sur
l’océanographie de la région guinéenne et de l'atlantique tropical. Un des projets en cours est
la conception d'un annuaire de marée. Il assure également le point focal de projet ODINAfrica
(Oceanographic Data Information -Africa).

Plusieurs systèmes d'information sont en construction sur les données environnementales et


peuvent être utiles dans la mise en place de projets pilotes. Au niveau du Ministère de
l'Environnement, en plus des bases de données nationales sur les indicateurs de caractérisation
de l'environnement, une étude sur la cartographie des risques environnementaux sur la santé
liés à l'assainissement a été réalisée avec la production d'un CD.

Sur le plan de la santé humaine, le système de surveillance des maladies épidémiologiques


s'occupe essentiellement de la fièvre jaune, du choléra, de la méningite, des maladies
diarrhéiques et du paludisme. Des études visant à l'identification des zones à risques sont en
cours avec l'Université de Besançon

Le dispositif de protection civile en Guinée est en pleine restructuration tant sur la définition
du plan de contingence que de sa mise en œuvre. La Nouvelle Direction Générale mise en
place en 2004 définit actuellement un cadre institutionnel d'intervention. Dans cette réflexion
en cours, un observatoire national du risque avec des instances préfectorales est en cours de
définition.

Mali

Service Météorologique
Au lendemain de l’indépendance, la Météorologie constituait une Division de l’Aviation
Civile confiée à l’ASECNA en 1965. Le service météorologique sera rattaché au Ministère
des Transports en 1968. Cette situation a continué jusqu’en 1979 où, en raison de l’évolution
et de la diversification de l’assistance météorologique, une Direction Nationale de la
Météorologie a été créée par Ordonnance N°78-68/CMLN du 28 Juin 1979, mais en pratique,
le lien opérationnel avec l’ASECNA continue d’exister. Le réseau météorologique du Mali
comprend 20 stations principales (Synoptiques), 50 stations secondaires (climatologiques et
agrométéorologiques) et 200 postes pluviométriques. Le réseau collecte les variables
50
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

classiques (précipitations, températures, vent, pression atmosphérique, humidité, évaporation,


rayonnement). Le traitement des données se fait grâce aux systèmes CLICOM, CLIMBASE
ou CLIDATA.

Figure 10 : Organigramme Direction Nationale de la Météorologie du Mali

MINISTERE DE L’EQUIPEMENT
ET DES TRANSPORTS

DIRECTEUR
REPRESENTATION
ASECNA
DIRECTEUR ADJOINT

RECHERCHE ET CLIMATOLOGIE AGRO OBSERVATION ET EXPLOITATION


DEVELLOPEMENT METEOROLOGIE MOYENS TECH DE LA METEO

PREVISION ET COLLECTE ET ASSISTANCE CENTRE


ENVIRONNEMENT GESTION DES OPPERATIONNELLE OBSERVATION METEO
DONNEES PRINCIPAL

COMMUNICATION APPLICATIONS EXPERIMENTATIONS INSTALLATION GESTION


ET FORMATION AGRO TECHNIQUE ET DU
METOROLOGIQUES MAINTENANCE RESEAU

Le SAP est l’organe chargé de la sécurité alimentaire depuis 1986. Il relève du Commissariat
à la Sécurité Alimentaire et travaille étroitement avec la DMN dans le cadre du GTP. Le
Groupe de Travail Pluridisciplinaire Agriculture (GTPA) dispose d’un réseau de collecte de
données qui lui permet d’élaborer à la fin de chaque décade (mai à octobre) un bulletin
d’information agro- hydro-météorologique. Par ailleurs, le GTPA assure la production des
documents suivants :
 bulletins agrométéorologiques mensuels ;
 rapports mensuels des conditions climatiques pour le groupe de suivi de la «sécurité
alimentaire» ;
 rapports de groupe dont un de synthèse de la visite de terrain ;
 communications verbales pour le Conseil des Ministres ;
 rapport de fin de campagne agricole.

La composante nationale AGRHYMET du Mali est coordonnée par la Direction Nationale de


la Météorologie et présidée par la Direction de l’Agriculture. Elle dispose d'un système
opérationnel d’alerte précoce. Le GTPA est chargé de la mise en œuvre du SAP dans le cadre
de la sécurité alimentaire, de prévision des récoltes et des pâturages.
51
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

L’équipe PANA est actuellement impliquée dans le Projet « Améliorer la capacité


d’adaptation et la résilience face aux changements climatiques dans le secteur agricole du
Mali » qui inclut explicitement parmi ses objectifs « le renforcement des capacités de
prévention et de gestion des impacts des changements climatiques sur la sécurité
alimentaire ».

Niger

La Direction de la Météorologie Nationale (DMN)


Créée en 1961, la Direction de la Météorologie Nationale est rattachée au Ministère des
Transports. Elle remplit les missions de coordination et d'harmonisation de la politique
nationale en matière de Météorologie, d'observation et de prévision, d’assistance aux usagers,
ainsi que la participation aux programmes régionaux et internationaux. Elle assure la tutelle
du Service Météorologique de la Représentation de l'ASECNA au Niger. Elle est chargée
explicitement de contribuer à la sécurité alimentaire ; à la gestion des ressources naturelles
et de l'environnement. Le réseau est constitué de 15 Stations Synoptiques, 3 Stations Agro
météorologiques, 45 Stations Climatologiques et 650 postes pluviométriques. La
Météorologie nationale élabore et diffuse les produits suivants :
 bulletin météorologique quotidien
 bulletin météorologique télévisé (saison de pluie)
 prévision saisonnière de pluie(en début de saison agricole)
 bulletin agro-hydro-météorologique décadaire pour le suivi de la campagne agricole
 bulletin Spécial Décideurs (deux fois pendant la campagne agricole)
 annuaire climatologique.

Le Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD)


Le CNEDD est un organe de coordination efficace des politiques publiques et du dialogue
national dans ce domaine. La Météorologie Nationale joue un rôle actif au sein de cette
instance. En particulier, dans le cadre de la composante nationale du programme africain
d’adaptation, une étude sur l’évaluation des risques liés au changement climatique sur la santé
au Niger a été menée par le CNEDD.

Une Unité Changement et Variabilité Climatique est opérationnelle au sein du CNEDD. Cet
organe envisage, au titre de ses objectifs à moyen terme, d’intégrer la question des
changements climatiques dans les programmes majeurs du Niger (Développement rural,
Santé, Transport, Energie). Par ailleurs, des actions de sensibilisation des membres du
gouvernement ou des parlementaires sont en cours. Enfin, le CNEDD encourage la formation
de haut niveau dans le domaine des changements climatiques par l’octroi de bourses
d’étudiants.
Selon les résultats préliminaires de l’enquête conjointe sur la vulnérabilité des ménages à
l’insécurité alimentaire au Niger (Décembre 2011), on peut noter que 34.9% des ménages
(5.458.871 personnes) sont dans une situation d’insécurité alimentaire dont 8.5% sont en
insécurité alimentaire « sévère ». Elles ne disposent, dans leur majorité ni de stock
alimentaire, ni de bétail et se trouvent dans une logique de survie. Le rapport note que 26,4%
sont en insécurité alimentaire « modérée » et 23,1% sont classés « à risque » c’est-à-dire en
sécurité alimentaire fragile susceptibles de basculer avant les prochaines récoltes.

Figure 11 : Carte de vulnérabilité à l’insécurité alimentaire au Niger


52
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Source SAP-Niger, octobre 2011

Nigeria

L'Agence Météorologique Nationale du Nigéria (NIMET)


Elle assure les services classiques liés à la collecte, la gestion, l'analyse, la publication et la
fourniture de l'information météorologique et climatologique brute et élaborée sur le temps et
le climat dans l'ensemble des domaines terrestres, marins et aériens du Nigéria. Depuis 2003,
cette structure est érigée en Agence autonome. La structure est organisée autour de trois
directions techniques impliquées techniquement dans les missions de suivi et d'alerte
précoce: la direction des applications météorologiques, la direction de la prévision du temps et
la direction de la recherche et des formations. L'agence reste très active dans la production
d'information illustrée à travers plusieurs types de bulletins distribuées aux partenaires et
disponibles sur sa page web :
 un bulletin décadaire agrométéorologique : ce bulletin fait le point de la pluviosité de
la décade, la comparaison avec les données normales, le nombre de jours de pluie,
l'humidité du sol, les tendances de la température maximale et des informations
agrométéorologiques et d'alerte pour la campagne agricole. La cible de ce bulletin
comprend entre autres partenaires les agriculteurs.
 un bulletin bimensuel qui fait la synthèse des bulletins décadaires.
 un bulletin mensuel de suivi de la sécheresse et des inondations: ce bulletin utilise
plusieurs indicateurs tels que l'indice standardisé de précipitations calculé
mensuellement. Pour le suivi des aquifères, la somme sur 6 mois de cet indice est
calculé. Les écoulements fluviaux et le suivi du remplissage des lacs sont effectués
avec cet indice cumulé sur 12 mois.
 un bimensuel sur le suivi météorologique marin permet de fournir de l'information sur
les zones côtières, en particulier sur la position du front de discontinuité intertropicale,
les flux éoliens, les températures, les températures à la surface de la mer, les pressions
atmosphériques sur les zones côtières et les précipitations. Des prévisions sont faites
sur deux mois.
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

 une revue annuelle sur le climat nigérian: cette revue annuelle aborde une comparaison
du climat avec la normale (1971-2000). Les paramètres utilisés actuellement sont les
températures, les pluies, les évènements extrêmes climatiques comme les inondations,
les sécheresses, les poussières et les vagues de chaleur.
 un bulletin de prévision saisonnière et ses implications socio-économiques qui se
basent essentiellement sur les analyses de téléconnection entre El niño et les systèmes
pluviogènes.

La NIMET collabore avec l'ensemble des institutions nigérianes dans la fourniture des
données selon les besoins. Les informations demandées par les autres institutions sont
fonction de la nature de la demande et des besoins liés essentiellement à des projets. Ces
fonctions sont assurées correctement et sont reconnues par les partenaires principaux de
l'AMN.

Plusieurs projets sont exécutés par la NIMET et couvrent les différents aspects ayant trait au
renforcement des capacités des services météorologiques. Toutefois l'Etat nigérian assure le
maximum des appuis à cette structure. Les actions de coopération et les projets existants,
comme METAGRI, sont ceux en lien avec le programme espagnol de renforcement des
services météorologiques et qui résultent de la mise en œuvre du Plan de Banjul 2010.

Les modèles utilisés par NIMET sont ceux utilisés essentiellement pour la prévision du temps
et l'agrométéorologie. Parmi les réseaux existants, celui du suivi de la sécurité alimentaire
semble le plus actif.

Le Programme National de Sécurité Alimentaire (NPFS)


Le Programme National de Sécurité Alimentaire a pour objectif la réduction de la pauvreté
par l'amélioration de la sécurité alimentaire à l'échelle nationale et au niveau des ménages. Il
intervient au niveau des états et des gouvernements locaux sur les questions d'alimentation et
de nutrition. Ce programme a été construit sur les anciens programmes de sécurité alimentaire
conduits entre 2002 et 2006. Ses activités ont réellement démarré en 2007 et 2008. Il
coordonne également les actions des différents partenaires et des différents départements
ministériels dans le domaine agricole. Sa philosophie est la multiplication à grande échelle
des activités mises en œuvre localement pour atteindre toute la population cible. Il intervient
directement au niveau des zones rurales et des exploitations agricoles en tant que services
conseils au niveau de l'utilisation des intrants, la gestion de l'exploitation et des récoltes. Le
programme comprend 4 composantes à savoir :
 L'amélioration de la productivité agricole
 Le développement communautaire
 Le suivi évaluation
 L'appui à la gestion

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Plusieurs thématiques sont couvertes à travers les composantes du projet à savoir la gestion et
le contrôle de l'irrigation, la gestion de la fertilité des sols, l'agroforesterie, l'intensification
agricole à travers l'utilisation de semences améliorées, l'élevage et la santé animale,
l'aquaculture et la pêche artisanale, la recherche agricole, la nutrition et la santé, la
transformation des produits agricoles, les infrastructures rurales, le développement des
groupements d'agriculteurs, le crédit agricole, l'accès aux marchés, les activités génératrices
de revenus, le développement de l'agro-business.

Ce programme couvre les 36 Etats et comprend 327 sites (communautés), 3 sites par district
sénatorial. Le public couvert est de 70 000 exploitations sur l'ensemble des sites avec une
moyenne de 7.5 personnes par ménage. Sur l'ensemble des autres activités, 785 000
exploitations sont concernées soit 6 millions de ruraux. Chaque thématique peut couvrir des
exploitations agricoles, des ménages mais aussi des structures sociales comme les écoles et les
communautés. Ce programme n'intègre pas réellement les aspects climatiques mais reste
intéressé par les informations relatives au début de la saison agricole et à la durée de la
saison.. Les récentes relations avec NIMET ont porté sur les prévisions saisonnières qui sont
traduites en conseils en direction des exploitations agricoles Il prévoit en 2012 d’investir dans
la sensibilisation sur le changement climatique et l'environnement. En effet, l'importance du
réseau utilisé par ce programme est un facteur qui incite NIMET à intervenir en partenariat
avec ces structures dans les questions relatives aux systèmes d'alerte et de vigilance en
relation avec l'agriculture ou les autres domaines intéressant la sécurité alimentaire et le bien-
être des populations.

Dans leurs actions en direction des populations, la radio rurale constitue le moyen le plus
adéquat pour faire passer les messages.

Plusieurs partenaires interviennent dans le programme dont les plus importants sont la FAO,
l'IFDC, la BAD, le gouvernement chinois, la BADEA, la Banque Islamique de
Développement

En termes de système d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire, le programme national n'en
dispose pas mais se prépare à mettre en place un projet pilote pour le suivi et l'identification
des fermes vulnérables. Le dernier bilan alimentaire fait état d'une disponibilité annuelle de
150.1 kg/capita/an pour les céréales (sans la bière). Les disponibilités caloriques sont de
l'ordre de 2741 kcal/capita/jour avec un apport en produits animaux de l'ordre de 3.2%.
Les publications de la NPFS se résument à deux types de magazine d'information générale
sur la sécurité alimentaire et l'agriculture de manière générale au Nigéria, "Nigeria
Agriculture Digest" et "Food security magazine".

Le FEWS USAID a établi une cartographie des zones de subsistance du Nigéria pour
l’identification des variables pertinentes à suivre dans les systèmes d’alerte de sécurité
alimentaire. Les 44 zones homogènes retenues correspondent à des entités géographiques
ayant les mêmes conditions biophysiques et socio-économiques qui influent sur la production
et l’accessibilité des marchés. Ces zones peuvent servir de base à toute cartographie de la
vulnérabilité ou à un système d’alerte précoce sur la sécurité alimentaire. (cf. Figure 12).

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Figure 12: zonage du Nord – Nigeria sur les conditions de vie socio-économiques

Source : FEWSNET

L'Agence des Services Hydrologiques du Nigéria (NIHSA)


La NIHSA est issue de la transformation du Département Hydrologique et Hydrogéologique
du Ministère des Ressources en Eau en 2007. Elle couvre les 8 zones hydrologiques du
Nigéria avec pour mandat la fourniture de l'information sur l'état et les tendances des
ressources en eau, son emplacement dans le temps et l'espace, l'étendue, la fiabilité, la qualité
et les possibilités d'utilisation et de contrôle. Cette mission confère à la NIHSA son rôle
premier de fournisseur d'information sur la ressource. Les départements techniques au nombre
de 4 sont l'hydrogéologie, l'hydro géophysique, l'hydrologie opérationnelle et le département
géo informatique en charge de la gestion des données. Le dispositif de suivi comprend 163
stations hydrologiques dans les 8 zones hydrologiques. L'exploitation de ces stations n'est pas
jusque-là optimale. Les données collectées par l'agence sont celles classiques qui portent sur
la qualité des eaux, le niveau des eaux, les caractéristiques géophysiques et la composition
isotopique des eaux de surface et des eaux de pluies. La NIHSA a plusieurs projets
d'inventaire et de cartographie des bassins et des points d'eau dont les plus intéressants pour
cette étude sont :

 l'invasion des terres par les mers : les régions vulnérables identifiées pour cette étude
comprennent les 9 états côtiers Lagos, Ogun, Ondo, Edo, Delta, Bayelsa, Rivers,
Akwa-Ibom and Cross River States. Des études ont été déjà conduites et ont permis de
montrer la vulnérabilité des zones importantes comme Lagos et ses environs.
 la poursuite de la cartographie hydrologique du Nigéria au 1:250 000 dans le cadre de
la mise en place du système d'information hydrologique (HIS) du réseau
HYDRONET.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

 le programme UNESCO-IHP/OHP de l'OMM qui a permis l'établissement d'une carte


hydrographique du haut Niger.
 les différents appuis de l'Autorité du Bassin du Niger (ABN) pour les mesures
télémétriques dans les 18 plateformes basées au Nigéria, et du programme AMESD de
l'UE/UA.

Sur l'utilisation des modèles au niveau des services hydrologiques, seuls les modèles CPT
sont utilisés dans la prévision saisonnière avec l'appui de l'ACMAD. La NIHSA participe aux
sessions organisées par l'ACMAD dans le cadre des prévisions saisonnières. Elle ne dispose
pas de système d'alerte précoce, pourtant prévu dans son plan d'action.

Les publications existantes sont Hydroviews qui est une revue d'information scientifique et
HydroNews qui est une revue d'information générale sur le secteur.

Selon la NIHSA, les catastrophes existantes au Nigéria sont par ordre d'importance:
 Les sécheresses
 La malaria
 Les inondations
 Les surcotes de mer
 Les ressources en eau

Le Système d’Alerte Précoce sur les Inondations (FEWS)


Le FEWS est basé au sein du Ministère Fédéral de l'Environnement et est né sous l'initiative
du gouvernement nigérian et du PNUD. Le FEWS est un système automatisé d'alerte précoce
basé sur internet avec pour objectif de réduire les effets destructeurs des inondations. La mise
en place de ce système a nécessité une étude détaillée des différents bassins existants qui a
donné lieu à un atlas, le Flood Risk and Vulnerability Studies and Mapping in Nigeria
(Fullplan Associates). En plus de la cartographie, l'atlas reprend les documents relatifs à la
recherche sur les inondations et l'inventaire des inondations. Le financement du PNUD a
permis de créer deux projets pilotes à l'échelle communautaire, un au Nord du pays et l'autre
au Sud. Les sites de surveillance disposent de stations climatologiques automatiques, de
stations de réception de données météosat, de senseurs pour le niveau de l'eau et d’un modèle
d'alerte sur les inondations reliés à un système WEB national.

Les alertes sont définies suivant un seuil et sont diffusées par téléphone à travers les 6 zones
et les 2 bureaux de l'Agence Nationale de Gestion des Catastrophes du Nigeria (NEMA). Au
cours de la mission, des alertes par SMS ont été effectués. Le courrier électronique, le
téléphone et la télévision sont utilisés pour ces alertes. La prochaine action prévue par la
direction en charge de ce système est la réplication des systèmes dans d'autres sites.
L'ensemble de ces actions se base sur le Plan d'Action National, le Document d'orientation et
de contrôle et les Guides techniques pour la lutte contre l'érosion et les inondations.

Le Bureau Epidémiologique du Ministère de la Santé


En matière d’alerte précoce dans le domaine de la santé ce département applique la Stratégie
de Surveillance Intégrée de la Maladie et de la Riposte (SIMR/IDSR), opérationnalisée à
travers un Comité Technique National pour la Surveillance Intégrée de la Maladie et de la
Riposte. Dans ce système 40 maladies sont prises en compte actuellement. Il est cependant
plus basé sur l’épidémiologie que sur le climat, mais dans la prochaine planification pour

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

définir une politique et un guide opérationnel les aspects relatifs au climat pourraient être pris
en compte.

L'Agence Nationale de Gestion des catastrophes (NEMA)


La NEMA, créée en 1999 est structurée en 6 zones et 2 bureaux et intervient dans la gestion
de toutes les catastrophes au Nigeria. Elle intervient dans toute la chaîne de gestion et
entretient une collaboration étroite avec les structures de gestion de l'information comme la
NIMET ou la Nigeria Environment Agency (NEA). Les actions opérationnelles de la NEMA
sont basées sur un Plan national de gestion des catastrophes et le Plan national de recherche
et d'évacuation. Dans le dispositif d'intervention, la NEMA a entrepris beaucoup d'efforts
pour la gestion communautaire des catastrophes. Les activités récentes ont ciblé les
journalistes pour le renforcement de leur dispositif de communication. Le Nigéria de par la
solidité de sa structure fait partie du groupe consultatif sur la GFDRR et pourra partager ses
expériences avec des pays tiers.

La NEMA dispose d'une des plus grandes bases de données SIG sur les catastrophes au
Nigéria. Elle est très active sur le net et entretient un système de surveillance cartographique à
travers le WEB et sur Google (Exemple et lien : http://gis.nema.gov.ng/) qui permet de
rapporter les catastrophes, de disposer d'une cartographie thématique et de télécharger les
données y afférences par groupe de catastrophes, Région ou Etat et par année (Figure13).

Figure 8: Carte de suivi des catastrophes au Nigéria

58
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Tableau 4 : Données enregistrées par NEMA sur les catastrophes au Nigéria

Disaster Disaster Date of No of Persons No of


State LGA
Group Type Occurrence Affected Lives lost
Kwara Oke-ero Climatological Rainstorm 2008-03-25 167 6
Kwara Irepodun Climatological Rainstorm 2008-04-20 84 6
Kwara Baruteen Climatological Rainstorm 2008-04-20 349 6
Kwara Isin Climatological Rainstorm 2008-04-20 166 6
Kwara Edu Climatological Rainstorm 2008-04-20 29 6
Kwara Offa Climatological Rainstorm 2008-04-20 176 6
Kwara Pategi Climatological Flood 2008-09-06 320 5
Ilorin
Kwara Climatological Flood 2008-09-06 68 5
West
Ilorin
Kwara Climatological Flood 2008-09-06 227 5
South
Kwara Ilirin East Climatological Flood 2008-09-06 35 5
Kwara Moro Climatological Flood 2008-09-06 204 5

Synthèse sur la situation du Nigéria


Le dispositif d'information sur les risques et catastrophes liés au climat existe et reste
performant au regard des nombreuses publications dans les différents secteurs tant
analogiques qu'à travers internet. Les technologies utilisées dans les différents secteurs
comme le SIG et les systèmes de gestion de bases de données sont d'un très bon niveau. Les
développements entrepris par la NEMA pour un accès au WEB tant dans la collecte et la
diffusion de l'information sur les catastrophes sont en ligne avec les systèmes existants de par
le monde pour autant que le système informatique soit performant.

L'existence de modèles prédictifs dans les services météorologiques et le système d'alerte


précoce sur les inondations font du Nigéria, un pays leader en matière de système d'alerte
dans la sous-région. Les secteurs prioritaires définis portent essentiellement sur l'inondation
et les maladies climato-sensibles liées à leur impact sur la population. Des efforts sont à faire
notamment dans l'utilisation des prévisions climatologiques et des informations
météorologiques dans les autres secteurs.
A l'exception du système sur les inondations dont les modèles sont conçus pour intégrer des
données du climat à partir des stations automatiques, les informations météorologiques ou
celles dérivées comme les prévisions climatiques sont utilisées à titre d'illustration dans les
autres systèmes pour mieux expliquer les catastrophes existantes. Des efforts sont à
entreprendre à ce niveau et l'agence dispose d'un département.

Sénégal

Le Sénégal est affecté par les phénomènes d’inondation, d’érosion côtière, d’avancée de la
mer, de forte houle, et de sècheresse. Les zones touchées sont principalement les régions
côtières, le bassin arachidier, et la zone sylvo-pastorale.

59
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

L’Agence Nationale de la Météorologie du Sénégal (ANAMS).


Cette institution regroupe les missions essentielles d’observation, de prévision, de traitement
des données et d’assistance en météorologie. L’activité est menée au sein de 5 divisions : la
Division Exploitation (DE), la Division Etudes et Assistance (DSA), la Division Recherche et
Développement (DRD), la Division Traitements des Données (DTD) et le Bureau
Administratif et Financier (BAF). Plusieurs projets de développement sont en cours au sein de
l’ANAMS: Programme de modification artificielle du temps (Pluies provoquées -
BAWAAN), Projet d'interconnexion des DMN du Sénégal et du Maroc pour l'acquisition de
produits météorologiques, Projet RANET. D’autres projets sont à l’étude (projets d'assistance
de la météorologie à la pêche et à l’agriculture, projet de modernisation des stations
météorologiques). Le Réseau National d’Observations se compose de 11 stations synoptiques,
13 stations agrométéorologiques/climatologiques, 300 postes pluviométriques et 2 Stations
Automatiques couplées à une Plate-forme de Collecte de Données de Météosat. Par ailleurs le
service dispose des systèmes MSG, SADIS 2G, MESSIR-COM , CLICOM. L’ANAMS
dispose également d’une station AMESD.

Figure 9 : SAP du Sénégal

Système d’alerte précoce


Le Sénégal dispose d’un SAP fonctionnel situé au sein du Secrétariat Exécutif du Conseil
National pour la Sécurité Alimentaire (SE/CNSA). Le SAP œuvre dans le cadre d’un large
partenariat national et participe aux initiatives majeures régionales (FAO, PAM, USAID,
UNICEF, ACDI, CILSS). Le SAP élabore et diffuse un bulletin axé sur quatre types
d’analyse: de la situation agro-météorologique, pastorale et zoo-sanitaire, de la sécurité
alimentaire et sanitaire / nutritionnelle.

60
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

L’ANAMS participe activement au SAP à travers un ensemble de paquets technologiques


allant de l’observation et de la surveillance du climat à la prévision du temps. A ce titre, les
principaux outils d’alerte précoce développés ou coordonnés par l’ANAMS sont :
 Le Groupe de Travail Pluridisciplinaire (GTP) : son activité a été réduite en 2010. Une
réflexion est en cours pour son reformatage (projet SAP/INTAC)
 Le bilan hydrique prévisionnel pour le mil (DHC4) est un outil de diagnostic hydrique
des cultures qui permet de simuler l’alimentation en eau des cultures et d’établir une
prévision de rendement du mil, un mois avant la fin de la saison des pluies
 La Prévision saisonnière du temps: c’est une prévision à long terme pour les trois mois
les plus pluvieux du Sénégal (juillet, août, septembre)
 La Prévision synoptique du temps courte échéance (PST) : la PST est élaborée à partir
de sortie de modèles reçues des Centres Mondiaux de Prévisions (Centre Européen de
Prévision, de Météo-France etc...) et du Modèle ETA développé récemment à
l’ANAMS. La PST est fournie jusqu’à plus de 72 Heures d’échéance avec une bonne
résolution, deux fois par jour (00H et 12H UMT) ;
 Le Calendrier Prévisionnel de Crise alimentaire (CPC) : outil méthodologique intégrant
la prévision saisonnière, la dynamique d’installation de l’hivernage et les prévisions
statistiques de longueur de saison pour identifier rapidement les zones à risque pour la
sécurité alimentaire et alerter les décideurs ;
 L’analyse de la longueur de la saison culturale en fonction de la date de début de pluies

De plus, il existe au niveau de l’OMVS un système d’alerte précoce et de communication en


cas de rupture de barrage (Manantali et Diama) et d’inondation exceptionnelle.

Nouveau SAP-INTAC
Mis en place depuis 1984, le GTP est aujourd’hui une structure organisée avec la participation
de la quasi-totalité des services nationaux ayant des activités dans le domaine du suivi de la
campagne agricole. Les missions conjointes CILSS-FAO organisées chaque année à cette fin
s’appuient sur le GTP et ses différentes analyses pour établir leurs conclusions. Cependant,
certains partenaires ont cessé de participer aux activités du GTP du fait de leur faible apport
au bulletin décadaire. Cette situation nécessite une réflexion sur un nouveau GTP, capable de
capitaliser l’expérience acquise et de reformater une structure plus restreinte autour des
partenaires les plus actifs. Le Bulletin Agrométéorologique Décadaire doit être amélioré et
rendu plus cohérent. Pour sa mise en œuvre, le nouveau GTP exprime des besoins en
formation dans les domaines des Systèmes d’Information Géographique (SIG) et de Système
de Gestion de base de données (SGBD).

Conseil National de la Sécurité Alimentaire (CNSA)


La rencontre avec le Secrétaire Exécutif adjoint a permis de replacer le concept précoce dans
le contexte plus large d’une action concertée entre des acteurs nationaux, avec l’appui de
partenaires régionaux et internationaux. Le rôle de l’ANAMS est clairement identifié, de
même que l’apport de l’ACMAD. Toutefois, il semble utile d’engager une réflexion sur le
rôle des produits actuellement élaborés par l’ACMAD en matière de prévision saisonnière.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Tableau 5 : Modèles existants et utiles au SAP/SV

Origine Système Opéra


Nom modèle objet du modèle Année
(Institution) d'exploitation t.
DHC4 Modéle AGRHYMET DOS Oui
DHC_CP agrométéorogique
Modéle AGRHYMET Windows 98 et Oui
agrométéorogique supérieur
Cropwat Gestion des irrigations FAO 2006 Windows Oui
CEP, Météo
CEP, Toulouse, AMESD, MSG,
France NCEP, Sortie de model, NWP Oui
NCEP; Maroc internet
marocmétéo
Modéle dynamique Oui
DSAT Windows
agrométéorologique
Simulation du Bilan Oui
SARRAH Windows
Hydrique
Suivi de la champagne Oui
Agromet Shell et Simulation des Windows
rendements

Direction de la Protection Civile (DPC)


Dans le cadre du programme de Prévention et de Gestion des catastrophes naturelles, la (DPC
a mis en place un Système d’alerte précoce (SAP). La présentation du Programme National
de Gestion des Catastrophes a été faite par le DPC le 27 septembre 2011. Une approche
« multi-risques » semble être une voie privilégiée pour le futur. De même, un centre
opérationnel interministériel de gestion des risques sera installé dans le futur.

La Sierra Leone

Les structures rencontrées sont:


 Direction de la météorologie Nationale
 L'office national de la sécurité
 Département maritime
 Le Département de l'Agriculture
 Le Département de l'Environnement
 Le Département des Ressources en Eau
 Le Bureau du changement climatique
 Le Ministère de la Santé

Les principales catastrophes relevées en Sierra Leone par les différentes structures sont les
inondations, les excès d'eau, les tempêtes de pluies et l'érosion liée à la mer. Les dernières
inondations ont touché essentiellement les îles Ioba, Mateiti et Shabro; Tombo, Mankéa et
Rockell. D'autres catastrophes comme les grands vents sont signalés notamment dans les
régions de Mombolo.

Le premier fournisseur d'information sur le climat reste handicapé par de sérieux problèmes
tant au niveau du personnel que des équipements à cause des guerres civiles 1991-2002. Les
informations sur le climat sont quasi-inexistantes en dépit des efforts entrepris pour y pallier à
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

travers la formation de 34 jeunes météorologistes. En revanche des efforts sont réalisés au


niveau de la préparation de la 2ème Communication Nationale pour la consolidation des séries
temporelles climatologiques et les indicateurs utilisés.

Les systèmes d'alerte précoce existants sont ceux en relation avec la sécurité alimentaire avec
le FEWS-USAID qui effectue un suivi agroclimatique de la saison et de vulnérabilité des
populations. Le programme CILSS-AGRHYMET a aussi approché le ministère de
l'agriculture pour la mise en place d'un GTP. D'importants moyens matériels ont été déployés
par le programme AMESD pour la mise à disposition des données environnementales. Pour
les statistiques agricoles qui peuvent permettre d'évaluer la vulnérabilité des populations, un
TCP est en cours de signature avec la FAO pour l'appui au système d'alerte précoce qui sera
créé. Le programme PAM intervient aussi dans l'identification des ménages vulnérables en
Sierra Leone. Depuis 2007, une cartographie de la vulnérabilité a été effectuée pour servir de
base aux analyses de sécurité alimentaire (Figure 15). Les différentes investigations menées
sur les cinq dernières années font état d'une malnutrition liée surtout à l'accès aux vivres et
non à des phénomènes climatiques.

Figure 15: Cartographie des conditions de Vie en Sierra Leone

Source : FEWSNET

Le suivi des risques et catastrophes est assuré par l'Office National de la Sécurité qui gère une
base de données et prévoit la mise en place prochaine de son site WEB. Cette structure ne
dispose pas encore de système d'alerte précoce mais reste avancée dans la cartographie des
risques et les cartes de vulnérabilité. Les moyens de communication utilisés dans les
catastrophes sont la télévision, la radio publique et privée et la téléphonie mobile. Le pays
dispose de 4 fournisseurs de téléphonie mobile (Airtel, Comium, Africell, SierraTel).
Plusieurs projets d'utilisation de la téléphonie mobile avec les SMS dans le cadre des
informations sur les catastrophes sanitaires sont en cours (“We Pikin Network”).
63
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Parmi les catastrophes évoquées, la pêche maritime est un des secteurs les plus touchés par les
tempêtes en mer. Les systèmes d'alerte précoce existants sur ces catastrophes sont peu
proactifs et se basent essentiellement sur les informations fournies par la météorologie
nationale. Des actions sont en cours notamment à travers le renforcement de capacités du
personnel sur la cartographie des risques (coopération avec l'Inde). Le Département maritime
dispose des données historiques sur les accidents en mer qui seront utilisées pour cette
cartographie. En termes de communication, le département utilise essentiellement la radio, les
GSM et les radios VHF.

Les modèles utilisés en Sierra Leone l'ont été essentiellement dans la préparation des
communications sur le changement climatiques. DSSAT et IMPACT ont été utilisés pour
étudier les tendances évolutives de rendements et l'effet sur les politiques agricoles.

Les risques liés aux maladies humaines sont essentiellement en lien avec le paludisme, la
schistosomiase (très négligée), les filarioses lymphatiques, la fièvre hémorragique et la fièvre
jaune. Ces deux dernières maladies font l'objet de fréquentes alertes de l'OMS pour ce pays.
Le département de la santé dispose d'un système d'alerte précoce pour le suivi des maladies
avec l’outil comme le DHIS 2 composé d'un outil de reporting Web et de cartographies (BIRT
reporting et Mapfish). Ces outils sont utilisés par plusieurs pays, par exemple en Gambie et au
Botswana).

2.4 INSTITUTIONS REGIONALES

Les principales institutions politiques et économiques de la région sont la CEDEAO,


l'UEMOA, la CEA, le Club du Sahel, et les agences transfrontalières des bassins fluviaux et
des lacs. Jusqu'à tout récemment, en général, l'adaptation au changement climatique n'était pas
une priorité pour ces organisations. Toutefois, avec l'importance croissante et la
reconnaissance du changement climatique, toutes ces organisations sont en train de prendre
des mesures pour intégrer le changement climatique dans leurs programmes.

Suite à la Conférence Internationale sur la Réduction de la Vulnérabilité au Changement


Climatique des Systèmes Naturel, Economique et Social en Afrique de l’Ouest qui s'est tenue
au Burkina Faso en janvier 2007, ces organisations ont accordé une attention accrue à la
question de l'adaptation au changement climatique au niveau régional. Par exemple, le
changement climatique et la nécessité d'adaptation sont explicitement mis en évidence dans
les documents relatifs aux politiques environnementales de la CEDEAO et de l'UEMOA
approuvés 2008. En plus, dans le cadre du processus parallèle, mais connexe concernant
l'adaptation aux changements climatiques, l'UEMOA a mis en place un cadre législatif pour le
programme régional sur la biosécurité et un programme régional pour aborder la question de
l’érosion côtière dans la zone UEMOA7. De même, la CEDEAO a élaboré une politique en
faveur de la réduction des risques de catastrophes naturelles8.

7Dans le cadre de la mise en œuvre de ces initiatives, l’UEMOA a décidé de garantir le financement du programme régional sur la biosécurité par
le biais de la Banque Mondiale et a approuvé une contribution de 2,7 milliards de FCFA. 96 milliards de FCFA ont été mis de côté pour le
programme régional de traitement de l’érosion côtière.
8 La politique met l’accent sur la réduction des risques de catastrophe naturelle à travers des interventions liées au développement tout en

cherchant à gérer les risques de catastrophe naturelle comme un défi au développement. Les recommandations portent sur les actions en matière
de développement durable visant à renforcer la capacité sous-régionale de gestion de risques de catastrophes naturelles. La politique traite des
questions des catastrophes naturelles provoquées par des phénomènes naturels qui peuvent être exacerbés par des conflits.
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

La création du CILSS en 1973 peut être considérée comme une étape décisive dans le cadre
des efforts régionaux pour trouver une solution à la variabilité climatique et à la sécheresse
chronique dans les pays sahéliens9. Le CILSS a pour mandat de promouvoir la recherche en
matière de la sécurité alimentaire et de la désertification. Il dispose de trois programmes
régionaux dans les domaines suivants : la sécurité alimentaire, la lutte contre la désertification
et le développement des populations, l’accès au marché et la gestion des ressources
hydrauliques.

En 2006, la CEDEAO a demandé au CILSS d’apporter son appui à toutes les questions
environnementales y compris celles relatives à la vulnérabilité au changement climatique dans
tous les pays membres de la CEDEAO. Ainsi, sa couverture géographique s’étend des pays du
Sahel à toute l’Afrique Occidentale et son champ d’application technique cherche à relever les
défis associés au contrôle de la sécheresse tout en incluant la réduction de la vulnérabilité des
populations de l’Afrique de l’Ouest aux changements climatiques.

Le CILSS dispose de deux institutions spécialisées qui jouent un rôle important dans la région
dans le cadre du changement climatique:
 Le Centre Régional du CILSS pour l’Agriculture, l’Hydrographie et la Météorologie
(AGRHYMET), basé à Niamey, qui a pour mandat de recueillir, traiter et disséminer
les informations relatives à la sécurité alimentaire, à la gestion des ressources
naturelles et au contrôle de l’eau et de la désertification dans le Sahel. AGRHYMET a
aussi élaboré des outils afin d’appuyer des décisions relatives au développement des
populations, au renforcement des capacités techniques grâce à la formation et au
transfert des outils, des méthodes et des connaissances dans le domaine de la
climatologie, de l’agro-météorologie, de l’hydrographie, de la protection de la
couverture végétale et de la télédétection ;
 L'Institut du Sahel (INSAH), basé à Bamako, qui a pour mandat de promouvoir et de
faciliter les échanges entre les systèmes nationaux impliqués dans la recherche (c'est-
à-dire l'agriculture et la population/le développement) afin de soutenir une coopération
dynamique et de proposer des actions pour soutenir une agriculture productive et une
meilleure gestion des ressources naturelles.

Une autre institution clé est le Centre Africain des Applications de la Météorologie au
Développement (ACMAD). Ce centre est directement impliqué dans les interventions
régionales aux aléas climatiques. Il a pour objectif la production des informations pour la
mise en œuvre des politiques visant à réduire la vulnérabilité et l’amélioration de l'adaptation
à la variabilité et au changement climatique. Depuis 1992, ACMAD élabore et diffuse des
produits météorologiques et climatiques à plusieurs échelles. Il travaille notamment dans le
domaine de la prévision saisonnière et développe dans le contexte de l’Afrique de l’Ouest le
Programme PRESAO (prévisions saisonnières en Afrique de l'Ouest). Il participe également
au développement de certains systèmes d'alerte rapide à l’instar de la lutte antiacridienne.

Malgré tous ces efforts mentionnés plus haut, la sous-région reste extrêmement vulnérable
aux effets néfastes du changement climatique, comme l’illustre la récente crise alimentaire et
énergétique dans la région, et par les pertes de maisons, de bovins, de petits ruminants, la
dégradation de la couverture forestière, des terres fertiles et des zones côtières. Les efforts
déployés au niveau local restent très limités en nombre et en portée, mal financés et n’ont

9 Les neuf pays membres originaires du CILSS étaient le Burkina Faso, le Cap Vert, le Tchad, La Gambie, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie,
le Niger et le Sénégal.
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

pour la plupart aucune relation avec l'évolution mondiale. Les efforts déployés au niveau
national restent limités par le manque de financement adéquat, et se réduisent principalement
à la planification et à la mise au point des stratégies. Les efforts déployés au niveau régional
sont également limités par le financement inadéquat, mais aussi par l'absence d'une approche
stratégique et de la focalisation, et par la duplication des efforts.

Néanmoins, les sections ci-dessus ont montré que plusieurs éléments sont déjà en place en
Afrique de l'Ouest afin de lutter contre les effets néfastes du changement climatique. En
particulier les cadres mis en place pour appliquer l’UNCCD, et les connaissances et les
capacités résultantes, fournissent une bonne base pour une plus grande adaptation au
changement climatique à l’avenir particulièrement dans les secteurs de l'agriculture et de la
production alimentaire.

L’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)


L'UEMOA qui regroupe 8 pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,
Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) intervient dans les questions de sécurité
alimentaire au niveau de la production et des marchés. Les programmes liés aux risques
climatiques et aux impacts des sécheresses ont débuté en 2011 au Burkina Faso et au Niger.

La commission de l’UEMOA participe aux dynamiques agricoles régionales et collabore avec


le CILSS qui a en charge la question de la sécurité alimentaire. Depuis 3 ans, l'UEMOA
supporte le système du CILSS dans son extension aux pays de la zone côtière. Cet appui
concernera l’amélioration des systèmes statistiques agricoles. Sur la question des politiques
agricoles et leur instrument de pilotage, l'UEMOA s’intéresse aux systèmes d’information sur
les risques agricoles. La commission a demandé à être informé avant les crises pour mieux
informer le conseil des ministres.

L'UEMOA dispose de son propre système d'information, le Système d'Information Agricole


Régionale (SIAR). Pour la mise en place de ce système d’information, la Commission de
l’UEMOA a réalisé en 2007, avec l’appui de la FAO, une étude de faisabilité pour un
prototype du SIAR basé sur la technologie « CountrySTAT » développée par la FAO. Le
projet pilote (Projet GTFS/INT/928/ITA) a été exécuté dans 2 pays (Togo et Mali) et sera
étendu à terme à l’ensemble des États membres. Dans ce cadre, l’étude de faisabilité a été
validée lors d’un atelier organisé en juillet 2008 à Dakar. La technologie CountrySTAT est en
train d’être généralisée dans l’ensemble des États membres, avec l’appui du projet
GCP/GLO/208/BMG, financé par la Fondation Bill et Melinda Gates, qui soutient la mise en
œuvre de CountrySTAT dans 17 pays africains, dont cinq pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina
Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal), et le renforcement du module régional (UemoaSTAT).
Afin de couvrir l’ensemble des états de l’Union, la Commission de l’UEMOA a pris en
charge sur le budget 2009 le financement des trois États non couverts par ce projet (Guinée
Bissau, Niger et Togo).

Les différentes composantes du SIAR sont: la partie sécurité alimentaire (Countrysat), les
négociations, et les marchés opérationnels. Une quatrième partie est le système de pilotage
des filières. Cinq filières ont été définies à savoir le maïs, le riz, le coton, le bétail et la viande,
l'aviculture et les œufs.

Banque Mondiale
Dans le cadre du GFDDR (Global Facility For Disaster Reduction and Recovery), un nouveau
projet est en cours de préparation sur la gestion des risques et des catastrophes et l’adaptation
66
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

aux changements climatiques au Burkina Faso. Ce projet national d’un montant de 5,04
millions de dollars est en cours de montage. Le projet comprend 3 composantes:
 le renforcement du fonctionnement du CONASUR, l’amélioration de ses rapports avec
les autres structures;
 la mise en place d’un système d’alerte précoce fonctionnel
 le renforcement des capacités de riposte des structures du CONASUR

Les différents axes du projet comportent plusieurs actions couvrant différents aspects du
Cadre d’Action de Hyogo. Un autre projet est en cours d’écriture sur les investissements
forestiers et la séquestration du carbone.

2.5 TYPOLOGIE DES ACTEURS ET LEUR PERCEPTION DU RISQUE CLIMATIQUE

Il est essentiel de noter que la question du changement climatique est prise en charge au sein
de communautés d’acteurs différenciées. La première famille regroupe le service
météorologique national et les structures techniques spécialisées relevant de ministères clés
tels que l’agriculture ou les ressources en eau. En général, ces acteurs possèdent des
compétences scientifiques et techniques qui leur permettent d’assurer la gestion de systèmes
d’observation, de prévision et d’analyse des données. Ils sont responsables de la partie
technique liée à la variabilité du climat et ses applications sectorielles. La seconde famille
concerne les acteurs qui prennent en charge les questions de négociations internationales dans
le cadre de la Convention. Souvent logée au Ministère de l’Environnement, ils intègrent le
Ministère des Affaires Etrangères et d’autres secteurs sensibles. Ils ne possèdent pas
nécessairement de compétences scientifiques poussées sur les questions du climat, mais ils
sont activement impliqués dans l’élaboration des stratégies nationales (PANA,
Communications Nationales..). Enfin, il y a une troisième famille d’acteurs constituée par la
communauté scientifique, les ONG et les médias. On peut souligner que ces familles
d’acteurs n’ont pas toujours trouvé le cadre d’une coordination efficace de leurs efforts en
raison de leurs différences structurelles et de leurs agendas différents.

Ces différences posent un réel problème dans la conception et la mise en œuvre d’un système
d’alerte précoce pour la gestion des risques climatiques. Il existe d’abord des problèmes dans
la compréhension même des concepts. Plusieurs institutions visitées perçoivent un système
d’alerte précoce comme un instrument d’intervention face à une crise d’ordre météorologique
ou climatique. Cette vision de l’urgence réduit un SAP à un ensemble de moyens
d’intervention à déployer en cas de crise. D’autres acteurs, notamment les institutions
scientifiques et techniques, et au premier plan les services météorologiques, ont une
compréhension plus large d’un SAP. Ils intègrent plus facilement la nécessité de disposer de
systèmes d’observation suffisamment denses pour permettre une évaluation en amont des
risques probables.

Il est essentiel de comprendre un SAP dans le contexte plus large d’une chaîne complète qui
doit permettre de mesurer les signaux faibles appelant des mesures de vigilance avant de se
transformer en alerte dans le cas d’occurrence de crises. Enfin, un tel système doit avoir la
capacité d’analyser la situation post-crise. Cette compréhension est particulièrement
importante pour justifier le développement de systèmes d’observation (météorologique et non
météorologique), qui doivent acquérir la capacité de travailler dans la durée, de façon
intersectorielle et pluridisciplinaire. Le renforcement des réseaux doit devenir une requête
globale au sein d’un pays et pas seulement une demande du service météorologique lui-même.
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Le projet ViGIRisC gagnerait à mettre en évidence ce principe à travers des projets pilotes ou
l’analyse de success stories.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

2.6 LES SYSTEMES D’ALERTE PRECOCE / VIGILANCE DANS LES PAYS VISITES ET LEUR
EVALUATION

En général, les systèmes d’alerte (ou de vigilance) mis en œuvre à l’échelle nationale sont
principalement orientés vers des besoins de sécurité alimentaire. Dans la pratique, ils sont
conçus pour répondre à des situations d’urgence, où la crise semble dominer la prévention et
gestion des risques en amont. En d’autres termes, les systèmes existants ne permettent pas
d’analyser les causes des crises, ce qui revient à prendre en compte les facteurs de
vulnérabilités, les modes d’organisation politique, économique et sociale, les ressources et
capacités existantes au niveau des pays. Il faut souligner que ces systèmes ne permettent pas
toujours de déceler les premiers signaux des crises qui se situent souvent à un niveau local.
Les indicateurs de déclenchement ne deviennent visibles qu’au niveau national.

A un autre niveau, les systèmes d’alerte précoce opérationnels en Afrique de l‘Ouest n’ont
pas toujours intégré des facteurs non climatiques pertinents tels que les tendances du marché
qui peuvent dépasser le cadre d’un seul pays.

En résumé, un réel problème d’échelle se pose, du fait que les variables sensibles au niveau
local (communautés) ou supra-national (influence du marché) ne sont pas pleinement
intégrées dans les SAP de l’Afrique de l’Ouest. Cette situation maintient les pays dans une
posture de gestion de l’urgence. Ce retard dans le passage à la gestion des risques se traduit
par un accroissement des dégâts occasionnés par les crises climatiques, ainsi que par une
augmentation des besoins pour y faire face. Au contraire, une stratégie de recadrage des SAP
dans la logique d’une chaîne cohérente et intégrale allant de la surveillance (signaux faibles)
à l’alerte (signaux de crises), permettrait à plus long terme de réduire à la fois les impacts et
les ressources nécessaires à augmenter la résilience des pays. En définitive, les SAP sont à
concevoir comme des processus dynamiques plutôt que des outils technico-
administratifs de gestion de crises inévitables. Ci-après nous récapitulons la situation dans
chaque pays visité.

Le Bénin ne dispose d’aucun mécanisme particulier de prévention des risques climatiques. Le


Système de Préalerte et d’Information Agrométéorologique (SPIAM) vise la mise en place
d’un système de pré-alerte et d’information agro-météorologique. Ce système est composé
d’un Comité National de Pré-alerte et d’interprétation Agro-météorologique (CNPA) au
niveau national et de Comités Communaux de Pré-alerte et d’Adaptation aux changements
climatiques (CCPA) au niveau local. Le CNPA élabore un bulletin bimensuel du début à la
fin de la saison agricole. Ce bulletin s’appuie sur les informations du réseau météorologique,
de l’ACMAD ainsi que les données phénologiques de terrain. La diffusion est faite à travers
les radios locales, le service local de vulgarisation et les producteurs pilotes.

Le Burkina Faso dispose d'un système d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire très
performant et soutenu par l'ensemble des partenaires du GTP mis en place par le CILSS-
AGRHYMET.

Au Cap Vert le Groupe de Travail Pluridisciplinaire (GTP) est responsable du suivi de la


campagne agricole et de la définition des zones à risque. Depuis 2005, les activités de la
campagne agricole pluviale intègrent également le suivi de l’agriculture irriguée. Toutefois,
en raison de restrictions budgétaires, le GTPA ne peut assurer qu’un seul passage dans les îles
par campagne.
69
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

La Côte d’Ivoire dispose de programmes relatifs aux aléas naturels, particulièrement axés sur
les épidémies et les feux de brousse. Toutefois il n’existe pas de système d’alerte précoce. De
fait, la Direction de la Météorologie Nationale est chargée institutionnellement de l’alerte
précoce mais cette structure souffre de problèmes d’équipement. Depuis l’éclatement de la
crise en 2002, l’évaluation et le suivi de la sécurité alimentaire et de la nutrition sont assurés
par le Groupe Sectoriel Sécurité Alimentaire et Nutrition. Dans le cadre de la mise en œuvre
de la politique d’intégration régionale, la CEDEAO a requis du CILSS d’étendre son expertise
aux pays de la CEDEAO non membres du CILSS. Les activités menées en Côte d’Ivoire
intègrent la mise en place d’outils essentiels de suivi, la participation au Programme AMESD,
ainsi que le Cadre Intégré de Classification des phases de la Sécurité Alimentaire (IPC) dont
l’objectif est d’analyser, de classer et de cartographier la situation alimentaire et nutritionnelle
selon un protocole international.

Au Ghana l'Agence Ghanéenne de l’Environnement (EPA) pilote la mise en œuvre des


communications nationales sur les changements climatiques. Sur le plan des systèmes d'alerte
précoce, l'EPA a bénéficié dans le cadre du programme africain d'adaptation aux changements
climatiques, d'un financement japonais de 2.7 millions de dollars. Ce programme s'est déroulé
durant la période 2009-2011 avec un volet alerte précoce important inclus dans le résultat 3
du projet. Le système créé a été conçu pour la détection des risques, l'aide à l'interprétation et
la publication de l'information aux usagers et utilisateurs finaux. Une des composantes prises
en compte dans ce système en plus des thèmes classiques que sont la sécheresse, la santé et la
sécurité alimentaire a été les feux de brousses.
L'Agence Ghanéenne de Gestion des Catastrophes (NADMO) a en charge l'amélioration de
la capacité de la société ghanéenne dans la prévention et la gestion des catastrophes, et
l'adaptation aux changements climatiques. Aucun système d'alerte précoce opérationnel
n'existe à l’heure actuelle. Un projet pilote d'Alerte précoce est en vue à la Commission
Ghanéenne des Eaux dans le cadre d'un financement de la Banque Mondiale.

En Guinée les structures en charge des données hydro-climatiques, la DMN et l'Hydraulique


disposent de banques de données à mêmes de satisfaire la demande des systèmes d'alerte
précoce. Plusieurs systèmes d'information sont en construction sur les données
environnementales et peuvent être utiles dans la mise en place de projets pilotes. Sur le plan
de la santé humaine, le système de surveillance des maladies épidémiologiques s'occupe
essentiellement de la fièvre jaune, du choléra, de la méningite, des maladies diarrhéiques et du
paludisme. Le dispositif de protection civile en Guinée est en pleine restructuration tant sur la
définition du plan de contingence que de sa mise en œuvre.

Au Mali la composante nationale AGRHYMET du Mali est coordonnée par la Direction


Nationale de la Météorologie et présidée par la Direction de l’Agriculture. Elle dispose d'un
système opérationnel d’alerte précoce. Le GTPA est chargé de la mise en œuvre du SAP dans
le cadre de la sécurité alimentaire, de prévision des récoltes et des pâturages.

Le Niger
A l’origine, un Comité composé des représentants des Ministères techniques d’encadrement
du monde rural a existé de 1968 à 1974. Rattaché à la Présidence de la République, cet organe
était chargé de proposer les solutions au fléau de la famine qui prévalait. Suite à la sécheresse
de 1984, cet organe est devenu le Comité Technique Pluridisciplinaire (GTP) de suivi et de la
coordination de l’aide alimentaire. Le futur Système Permanent d‘Alerte Précoce résultera
de cette expérience et sera officiellement institué en 1988. En 1995, ses attributions
70
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

intègreront la gestion des catastrophes. La cellule de coordination du système d’alerte précoce


est placée sous l’autorité du Cabinet du Premier Ministre (CC/SAP).
La CC/SAP coordonne un groupe de travail interdisciplinaire (GTI/SAP), dont les principaux
acteurs sont les responsables des différents systèmes sectoriels d’information, à savoir : le
Système National d’Information Sanitaire (SNISS) ; le Système d’Information sur le marché
des céréales (SIM/C) ; le Système d’information sur le prix des bétails (SIM/B) ainsi que tous
les ministères techniques et les acteurs pouvant concourir à une meilleure information dans la
gestion et la prévention des catastrophes au Niger

Dans le cadre de la prévention et de la gestion des crises alimentaires, le Comité National de


Prévention et de Gestion des Crises alimentaires (CNPGCA) a été mis en place par décret
n°2002-222/PM du 3 septembre 2002 pour apporter les solutions appropriées et à temps utile
à la vulnérabilité des populations face aux crises alimentaires. Trois structures techniques à
savoir la Cellule de Coordination du Système d’Alerte Précoce (CC/SAP), la Cellule Crises
Alimentaires (CCA) et le Centre d’Information et de Communication du Dispositif (CIC) ont
été mises en place pour accomplir la mission du CNPGCA. Ces structures ont statutairement
la responsabilité de préparer et d’organiser des réunions techniques dont les résultats sont
validés par le CNPGCA. Les réunions se tiennent deux fois dans l’année, normalement en
novembre/décembre et en avril/mai.

Au Nigéria, le Programme National de Sécurité Alimentaire ne dispose pas de système


d'alerte précoce mais se prépare à mettre en place un projet pilote pour le suivi et
l'identification des fermes vulnérables. Le FEWS USAID a établi une cartographie des zones
de subsistance du Nigéria pour l’identification des variables pertinentes à suivre dans les
systèmes d’alerte de sécurité alimentaire. La NIHSA a plusieurs projets d'inventaire et de
cartographie des bassins et des points d'eau. Le FEWS est basé au sein du Ministère Fédéral
de l'Environnement et est né sous l'initiative du gouvernement nigérian et du PNUD. Le
FEWS est un système automatisé d'alerte précoce basé sur internet avec pour objectif de
réduire les effets destructeurs des inondations. L'agence Nationale de Gestion des catastrophes
(NEMA) créée en 1999 intervient dans la gestion de toutes les catastrophes au Nigeria. Le
pays de par la solidité de sa structure fait partie du groupe consultatif sur la GFDRR et pourra
partager ses expériences avec des pays tiers. La NEMA dispose d'une des plus grandes bases
de données SIG sur les catastrophes au Nigéria. Elle est très active sur le net et entretient un
système de surveillance cartographique à travers le WEB et sur Google L'existence de
modèles prédictifs dans les services météorologiques et le système d'alerte précoce sur les
inondations font du Nigéria un pays leader en matière de système d'alerte dans la sous-région.

Au Sierra Leone les systèmes d'alerte précoces existants sont ceux en relation avec la sécurité
alimentaire avec le FEWS-USAID qui effectue un suivi agroclimatique de la saison et de
vulnérabilité des populations. Le programme CILSS-AGRHYMET a aussi approché le
ministère de l'agriculture pour la mise en place d'un GTP. D'importants moyens matériels ont
été déployés par le programme AMESD pour la mise à disposition des données
environnementales. Le département de la santé dispose d'un système d'alerte précoce pour le
suivi des maladies avec l’outil comme le DHIS 2 composé d'un outil de reporting Web et de
cartographies (BIRT reporting et Mapfish).

Le Sénégal dispose d’un SAP fonctionnel situé au sein du Secrétariat Exécutif du Conseil
National pour la Sécurité Alimentaire (SE/CNSA). Le SAP œuvre dans le cadre d’un large
partenariat national et participe aux initiatives majeures régionales (FAO, PAM, USAID,
UNICEF, ACDI, CILSS). Le SAP élabore et diffuse un bulletin axé sur quatre types
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

d’analyse: analyse de la situation agro-météorologique, situation pastorale et zoo-sanitaire,


situation de la sécurité alimentaire et situation sanitaire / nutritionnelle.
Le Groupe de Travail Pluridisciplinaire (GTP) : son activité a été réduite en 2010. Une
réflexion est en cours pour son reformatage (projet SAP/INTAC). De plus, il existe au niveau
de l’OMVS un système d’alerte précoce et de communication en cas de rupture de barrage et
d’inondation exceptionnelle. Dans le cadre du programme de Prévention et de Gestion des
Catastrophes Naturelles, La Direction de la Protection Civile (DPC) a mis en place un
Système d’alerte précoce (SAP).

SAP dédiés au secteur de la santé

Conscients de l’impérieuse nécessité de trouver les moyens de s’adapter aux changements


climatiques les Etats Africains ont défini, à travers des communications nationales, des
stratégies pour faire face à ce phénomène. Un des moyens les plus utilisés est l’alerte précoce,
une forme d’adaptation en ce qu’elle permet de mieux réagir face à un avenir incertain.

Dans le secteur de la santé l’alerte précoce peut être un moyen efficace pour anticiper sur la
prévention et/ou la prise en charge d’une épidémie et en limiter ainsi les conséquences. Il faut
préciser que l’approche consistant à anticiper sur la survenue d’épidémie a toujours existé
dans les systèmes sanitaires. En effet en se fondant sur les constats sur les conditions
d’apparition d’épidémies précédentes (données rétrospectives), les pratiquants parviennent à
prédire plus ou moins la période de survenue d’une épidémie. Aussi l’observation de la forme
évolutive du nombre de cas d’une maladie est un moyen d’alerte d’une éruption épidémique.

Cependant l’évidence du rôle que jouent certains paramètres climatiques, environnementaux


en général, dans la survenue de certaines épidémies (maladies climato-sensibles) a fini de
faire changer d’approche. Ainsi plusieurs initiatives d’élaboration de systèmes d’alerte
précoce, plutôt fondée sur la prédiction précoce, sont en préparation ou en cours d’exécution
dans la zone d’études. Quelques-unes d’entre elles sont présentées ci-dessous :
 Niger:
- le Système d’Alerte Précoce et celui de Prévention des Catastrophes sont animés par
une Cellule de Coordination, en liaison avec le Plan ORSEC qui est la branche
opérationnelle du Plan de Contingence National. La Direction de la Santé est membre
du dispositif d’organisation des secours, elle est responsable de la gestion des
conséquences sanitaires des sinistres.
- L’UNICEF a un SAP dans le domaine de la sécurité alimentaire (enfants mal nourris
aigus) ; il est mis en œuvre avec le Ministère de la santé et le Programme Alimentaire
Mondial (PAM) ; ce dernier prend en charge les enfants mal nourris Modérés.
- L’organisation reconnait l’importance des données climatiques car en 2008 elle a reçu
des prédictions de l’ACMAD comme quoi la saison des pluies sera précoce et les
pluies seront importantes, avec comme conséquence la possibilité de foyers de choléra
et l’extension de la période de transmission du paludisme. C’est ainsi que les stocks
d’antipaludéens ont été doublés. Depuis lors l’organisation demande
systématiquement les données de climat à la Météo.
- Par contre la météo n’est pas membre du Comité National Chargé des Epidémies qui
est le canal par lequel les alertes précoces sont diffusées; un manquement de taille en
plus des difficultés de communication entre membres/acteurs.
- Le Projet MERIT (Meningitis Environmental Risk Information Technologies) est un
cadre de concertation sur la prédiction des épidémies de méningite à l’intérieur de la

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

ceinture méningitique. L’OMS travaille avec l’ACMAD dans ce projet qui est une
initiative conjointe de l’OMS et de partenaires consistant à utiliser plus efficacement
les connaissances existantes sur l’épidémiologie de la méningite à méningocoque pour
améliorer les stratégies actuelles de contrôle , la compréhension de la relation entre la
méningite bactérienne et les paramètres environnementaux ; d’utiliser cette
compréhension pour alerter le plus précocement possible sur l’apparition d’épidémies
de méningite et pour améliorer l’efficacité des stratégies de prévention et de maîtrise.
- Avec l’appui de l’OMS, l’ACMAD, le Ministère de la Santé et le Centre de Recherche
Médicale et Sanitaire (CERMES) collaborent dans le cadre d’un réseau sur le
paludisme et la méningite. L’évaluation de la survenue d’épidémie en relation avec les
variables climatiques est un axe de travail de ce réseau. Chaque année CERMES
organise une réunion sur le sujet.
- Un autre cadre de concertation qui est appuyé par l’OMS regroupe le Système
National d’Information Sanitaire (SNIS), le CERMES et la DNM pour analyser les
épidémies et leurs relations avec les variables climatiques.
- L’OMS a défini, depuis 2004, un guide portant sur une stratégie régionale et
opérationnelle concernant les maladies à potentiel épidémique et celles réémergentes
dénommée Stratégie de Surveillance Intégrée de la Maladie et de la Riposte
(SIMR/IDSR) devenue Règlement Sanitaire International (RSI) en 2005. Le « seuil
d’alerte précoce » est un élément du SMIR.
- L’OMS appuie le SAP du Niger en offrant des moyens de communication ; à partir de
2009 elle a donné des téléphones cellulaires dans le but de faciliter la notification des
cas le plus tôt possible.
- Le Plan de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (PRUS)

 Nigéria :
- en matière d’alerte précoce dans le domaine de la santé c’est la même Stratégie de
Surveillance Intégrée de la Maladie et de la Riposte (SIMR/IDSR) définie par l’OMS
qui est appliqué. Elle est opérationnalisée à travers un Comité Technique National
pour la Surveillance Intégrée de la Maladie et de la Riposte. Dans ce système 40
maladies sont prises en compte actuellement. La démarche est plus basée sur
l’épidémiologie que sur le climat. Cependant, dans la prochaine planification pour
définir une politique et un guide opérationnel les aspects relatifs au climat pourraient
être pris en compte.

Institutions régionales

Des institutions régionales telles que le Centre AGRHYMET ou l’ACMAD participent


activement au développement et à la mise en œuvre des outils nécessaires aux systèmes
d’alerte précoce des pays de la sous-région.

L'UEMOA a mis en place un cadre législatif pour le programme régional sur la biosécurité et
un programme régional pour aborder la question de l’érosion côtière dans la zone UEMOA.
De même, la CEDEAO a élaboré une politique en faveur de la réduction des risques de
catastrophes naturelles.

Les systèmes d'alerte précoce en Afrique de l'Ouest ont été créés à la faveur des sécheresses
répétées des années 1974 et 1984. Ces systèmes se sont développés considérablement dans la
partie Sahélienne avec la mise en place des groupes de travail pluridisciplinaire ayant pour

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

objectif le suivi agro-hydro-météorologique des campagnes agricoles. Ces systèmes ont été
renforcés par la suite par la mise en place de systèmes statistiques harmonisés d'évaluation des
récoltes par le projet DIAPER de l'Union Européenne. Cet effort du CILSS et de la
Communauté Européenne a permis d’asseoir une base commune pour l’établissement des
bilans céréaliers.

Ces systèmes visaient essentiellement, à l'image de la FAO, à l'établissement de bilan


céréalier précis à l'échelle des états. Ce système toujours existant a cependant évolué vers des
approches socio-économiques d'analyse de la vulnérabilité qui prennent en compte le ciblage
des populations touchées par les crises alimentaires.

Les méthodes utilisées par les premiers systèmes consistaient à une utilisation intensive des
informations climatiques couplées avec les données satellitaires qui ont connu une
amélioration tant de la résolution spatiale que de la précision des données corrigées des effets
atmosphériques.

Ce système régional est alimenté par les structures nationales à travers les GTP. D'autres
structures sous régionales ou internationales disposent aussi de systèmes d'alerte précoce
comme le FEWS-NET et la FAO. Une des particularités du système FEWS est son approche
par le zonage des moyens d'existence (livelihoods) qui permet de mieux évaluer les ménages
vulnérables et de cibler les réponses. Par ailleurs, une des grandes contributions du FEWS
dans les SAP en Afrique occidentale est l’apport méthodologique qu’il apporte à travers son
système national, sous régional et son réseau d’expertise américain.

Ces structures assurent aussi le suivi agro-météorologique des cultures. A l'échelle des pays,
une partie de la gestion de la sécurité alimentaire est assurée par des structures jouant tantôt le
rôle des SAP ou le rôle de système d'information.

La partie suivi des marchés céréaliers et à bétail a été complétée ces dernières années avec un
système régional RESIMAO de suivi des principaux produits de la sous-région.

Les systèmes ainsi décrits sont l'apanage des pays du CILSS. L'extension de cette approche
aux autres pays de l'Afrique de l'Ouest est en cours.

Malgré les efforts d'extension, les systèmes à mettre en place dans les pays non CILSS
devront attendre plusieurs années pour être véritablement opérationnels et surtout si la
sécurité alimentaire n'a pas le même enjeu dans les pays côtiers que dans les pays du Sahel.

On note par ailleurs que les systèmes des pays du CILSS sont toujours confrontés à l'absence
de renforcement des dispositifs statistiques. En effet, après les programmes de l'Union
Européenne (DiAPER), certains pays ont vu décliner leur dispositif de suivi des statistiques
agricoles suite à l'absence de financement.

L'absence de modèles prédictifs dans les systèmes d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire
fait place à un système basé essentiellement sur le diagnostic. L'aspect prédictif reste jusque-
là qualitatif.
Tableau 6 : SAP existants de sécurité alimentaire

Pays SAP sécurité alimentaire Situation


74
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Burkina FEWS-NET Ensemble des systèmes fonctionnels avec


Faso Action contre la faim une cartographie des moyens d’existence
Système AGRHYMET
Ghana Système AGRHYMET Démarrage du système AGRHYMET
Guinée Système AGRHYMET Démarrage du système AGRHYMET
Niger FEWS-NET Ensemble des systèmes fonctionnels avec
Système AGRHYMET une cartographie des moyens d’existence
Nigéria Système AGRHYMET Démarrage du système AGRHYMET
Sierra FEWS-NET / Action contre la Démarrage du système AGRHYMET et
Léone faim cartographie des systèmes de moyens
Système AGRHYMET d’existence
Cadre institutionnel des systèmes d'alerte précoce

L'organisation des SAP de sécurité alimentaire et leur positionnement institutionnel ont une
influence sur leurs actions techniques mais aussi sur la réponse politique face à leur
avertissement. Plusieurs positionnements existent dans les pays de l'Afrique occidentale. Les
positionnements politiques très élevés comme ceux du Niger favorisent une plus grande
réactivité des pouvoirs publics mais peuvent aussi favoriser des ingérences politiques dans
l'examen des résultats. Certains SAP sont restés au sein des ministères techniques.

Pour le positionnement politique élevé, les avantages sont:


 Une meilleure coordination des échanges entre les institutions nationales en termes
de données et informations utiles au suivi de la campagne et des zones vulnérables
 Une meilleure gestion des réponses données aux alertes
 Une harmonisation des techniques d'analyse

Le positionnement technique :
 Permet une plus grande souplesse dans les méthodes utilisées
 Une indépendance au niveau des analyses et de leurs interprétations
 Une plus grande mobilisation du personnel de la structure concernée

Le modèle d’une structure dépendant du premier ministère se retrouve au Niger avec le


SAP/GC. Le Burkina Faso représente la situation ou le SAP est intégré dans les structures
techniques publiques.

Missions et outils

Les missions confiées aux SAP de sécurité alimentaire sont communes à l'ensemble des pays
visités où existent ces systèmes (Burkina Faso, Niger). L'objectif assigné à ces structures
d'alerte est d'identifer à l'intention des gouvernements (qu'ils soient des partenaires ou de celui
du pays ou le SAP est présent), les zones vulnérables et de quantifier les groupes vivant dans
ces zones. Plusieurs éléments de ce sous système contribuent à une telle évaluation tels que
les sous systèmes chargés des analyses biophysiques, les sous systèmes chargés de
l'évaluation quantitative des productions et les systèmes chargés d'évaluer de la vulnérabilité.
Afin de garantir cette mission, le réseautage est apparu comme le mécanisme idéal pour

75
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

favoriser l'évolution des SAP. Ce réseautage s'est construit autour de la mise en place de
groupe de travail pluridisciplinaire (GTP). On retrouve ainsi les deux tendances
complémentaires que sont les bilans céréaliers et l'évaluation des zones vulnérables.

Evaluation des outils utilisés

Les bilans céréaliers qui constituent le premier élément d'évaluation des campagnes agricoles
ont été limités essentiellement aux disponibilités céréalières. Plusieurs voies se sont
soulevées pour évoluer vers un bilan alimentaire. La tendance actuelle est encourageante car
des efforts sont fournis pour intégrer les autres composantes de la sécurité alimentaire comme
les productions animales (Estimation 2011 du Niger).

L'extension de cet outil aux pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest commence à connaître un
succès car la plupart des pays ont commencé à établir leur bilan (Ghana, Sierra Leone). Dans
des pays où la consommation de tubercules et de poissons reste élevée il permet d'aller vers
d'autres productions que les céréales. On constate aussi une évolution de l'échelle spatiale
d'analyse, qui longtemps était restée au niveau national. Plusieurs pays à l'image du Burkina
Faso et du Niger produisent des bilans au niveau départemental (2nd niveau administratif). La
mise en place progressive de CountryStat, une page web de diffusion des données agricoles
nationales à des échelles administratives inférieures au niveau national par les pays favorise
une telle démarche pour une meilleure identification des zones vulnérables.

Le second élément d'évaluation des campagnes agricoles dans les SAP de sécurité alimentaire
est l'identification des zones et ménages vulnérables. Les méthodes utilisées par les différents
pays diffèrent en dépit des tentatives d'amélioration et d'homogénïsation entrepris par les
différentes institutions internationales (WFP, FAO, FEWS). Cette initiative a permis
essentiellement une meilleure connaissance des méthodes utilisées par les différents
partenaires. Chaque pays est resté cependant avec sa méthodologie, de même que les
différentes institutions. Les méthodes nationales consistent essentiellement à l'application d'un
questionnaire à l'échelle des villages ou des communes (cas du Niger). Ce questionnaire
comprend une l'évaluation des situations climatiques, du bilan céréalier, des marchés et des
situations nutritionnelles. Une pondération des différents indicateurs permet de donner une
note de vulnérabilité à la commune.

Plusieurs critiques des méthodes dites de la note de vulnérabilité ont été faites notamment sur
le déséquilibre existant dans les poids des différents facteurs utilisés pour le calcul final.
Cependant, les propositions régionales d'amélioration, non en cohérence avec les objectifs
nationaux n'ont pas été retenus.

L’intégration des données d’observation de la terre dans les systèmes existants améliore les
indicateurs biophysiques utilisés dans les SAP Sécurité alimentaire. Cette utilisation est plus
courante dans les centres spécialisés comme AGRHYMET et le FEWS-NET. En revanche
dans les pays, les produits d’alerte précoce contiennent très peu d’information satellitale ou
d’analyses basées sur ces données. Les bulletins des pays présents sur le site WAMIS donnent
un bon aperçu de cette faible intégration des produits d’observation de la terre. L’appui actuel
du projet AMESD dont l’installation des stations dans tous les ministères de l’agriculture en
charge des futures GTP est en cours (Ghana , Nigéria, Guinée, Sierra Leone) permettra une
meilleure vulgarisation.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

L’ACMAD produit chaque année des prévisions saisonnières qui sont diffusées à l’ensemble
des structures météorologiques. Ces produits sont largement diffusés dans tous les pays de par
leur participation au forum PRESAO. La dissémination de ces produits à l’intérieur des
structures nationales est également bien faite. L’interprétation de ces produits au niveau
national permet d’avoir une bonne idée du niveau qualitatif de la saison. Des intégrations des
produits du PRESAO ont été tentées au niveau du Centre Régional AGRHYMET et présagent
de bonnes perspectives dans l’amélioration de ce produit d’ACMAD. Une telle approche
permettra certainement de combler les lacunes actuelles des SAP dans l’intégration de la
variabilité climatique dans leur analyse.

3. ANALYSE DES BESOINS EN MATIERE DE SYSTEMES D’ALERTE ET DE


PRODUITS DE VIGILANCE

3.1 INTRODUCTION

Les impacts sont ressentis avec plus ou moins de sévérité en fonction des conditions
spécifiques de chaque pays de l’Afrique de l’Ouest, mais des éléments de similitude existent
et peuvent entraîner une démarche de collaboration régionale. Tous les pays de la région
affrontent des défis similaires en termes de développement économique et social. Les
différences de trajectoires de développement n’excluent pas que les pays ont des contraintes
similaires en termes de ressources en eau limitées, d’écosystèmes très fragiles et menacés par
l’érosion et la désertification, et de pression humaine élevée sur les régions côtières.

Les pays de la région ont engagé des actions précoces dans le domaine de la lutte contre les
changements climatiques. Guidés par le souci de remplir leurs engagements vis-à-vis de la
Convention Cadre sur les Changements Climatiques (UNFCCC), ils n’ont pas toujours établi
un lien clair avec les politiques du développement national. De même, de telles actions n’ont
pas pris en compte la dimension et la pertinence de l’intégration régionale. Les actions
engagées constituent souvent des réaménagements institutionnels confiés le plus souvent au
département de l’environnement chargé de suivre les négociations internationales sur le
climat. Même si la forte médiatisation de la question du climat à l’échelle internationale a
servi de moteur à une réelle prise de conscience nationale, les actions entreprises ont souvent
manqué d’intégration plurisectorielle ou d’approche scientifique pluridisciplinaire.

3.2 BESOINS

Besoins en renforcement des capacités techniques et scientifiques


Le 4è Rapport du GIEC (2007) avait souligné le faible nombre de références documentaires
sur l’Afrique en général. Il n’existe pas d’étude climatique consolidée sur l’Afrique de
l’Ouest. Les projections climatiques utilisées proviennent de produits issus de la modélisation
à grande échelle et nécessitent une validation à une échelle plus fine à des horizons temporels
utiles pour les décideurs. Cette situation est reflétée par les communications nationales des
pays de la région. Elle dénote aussi de l’absence d’une démarche scientifique coordonnée au
niveau régional. Elle explique enfin l’absence d’une base unifiée de données climatiques ou
d’un modèle climatique régional. Tous les pays visités font état de ce besoin pressant.

Les pays de la région recommandent régulièrement de maintenir et de développer leurs


systèmes d’observation météorologique et climatique. Les services météorologiques de la
région ont développé des traditions d’échange et de collaboration mais cela mérite d’être
77
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

étendu au domaine de la recherche climatique, de la modélisation et de l’analyse des impacts.


Les observations issues des sciences de l’observation de la terre et de l’espace peuvent
constituer un grand apport pour cette démarche. Les pays doivent renforcer leurs compétences
dans ce domaine. Globalement, ils ne possèdent pas les mêmes niveaux de maîtrise
scientifique et technologique dans le domaine météorologique et climatique, ce qui permet de
préconiser des transferts entre les pays de la région. C’est tout le sens d’une approche
climatique communautaire qui doit être sous-tendue par un renforcement de l’intégration
régionale en Afrique de l’Ouest.

L’intégration de la problématique des changements climatiques dans les politiques nationales


exige une prise en charge scientifique par les institutions et les chercheurs de la région. Peu de
programmes de recherche sont spécialement dédiés à cette question au sein des universités et
centres de recherche des différents pays de la région. On relève une très faible capacité de
mise en réseau des compétences dans le domaine du climat et de ses applications. De même,
l’implication de plusieurs disciplines pertinentes (hydrologie, agronomie, économie, etc….)
n’est pas suffisamment visible. Plusieurs projets et programmes internationaux concernent la
région et ont mobilisé des scientifiques africains. Il est nécessaire de capitaliser les résultats
acquis à travers des initiatives, telles que le programme AMMA. Les institutions de formation
supérieure et de recherche n’ont pas encore trouvé les voies adéquates pour une mutualisation
de leurs moyens, notamment en termes de capacités de calcul. Un effort particulier doit être
entrepris dans le domaine des publications scientifiques en Afrique de l’Ouest.

Les services météorologiques nationaux ont entrepris des actions de modernisation. La


situation diffère d'un pays à l'autre, mais les réseaux d'observation demeurent globalement
insuffisants. Leur maintien en activité, voire leur renforcement est un véritable défi pour les
services météorologiques de l’Afrique de l’Ouest. De plus, les études futures exigeront aussi
des réseaux spécialisés (eau, agriculture, santé, etc..) qu’il faut promouvoir et coupler aux
réseaux d’observation météorologique et climatique.

Besoins de renforcement en capacités institutionnelles


Les différents rapports nationaux ont clairement indiqué la nécessité d’élever le niveau des
différents acteurs concernés par le changement climatique. Cette requête s’est approfondie au
cours des 20 dernières années. Si au départ, il s’agissait essentiellement de constituer des
équipes au sein des ministères en charge des changements climatiques (environnement), la
problématique a progressivement concerné des acteurs de nature différente. A ce titre, la
dimension économique et sociale n’a pas reçu toute l’attention voulue et la question est
souvent restée un problème de climatologues ou de négociateurs au sein des Conférences des
Parties. Depuis 2001, la dimension de l’adaptation est devenue prépondérante, notamment
pour les pays en développement. Les pays de la sous-région doivent donc profiter de ce
momentum pour accroître leurs capacités à intégrer la dimension économique et sociale du
changement climatique dans leurs politiques de développement. Le renforcement des
capacités dans ce domaine ne peut se limiter à des actions de sensibilisation ou d’information
des secteurs de développement tels que l’agriculture ou la santé. De même, la notion
d’éducation ne doit pas être limitée à quelques actions ponctuelles en faveur des populations
ou du milieu scolaire.

Il s’agit d’une véritable refonte des systèmes de gestion, de planification, de suivi et


d’évaluation. Le renforcement des capacités passe par une formation de haut niveau à
l’intention des décideurs à différents niveaux, ceux-là mêmes qui doivent devenir les acteurs
du changement de leurs secteurs respectifs. Des formations spécifiques doivent accompagner
78
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

les personnels à différents niveaux et différents domaines (règlementation, gestion,


assurances, …).

Les services météorologiques traversent une période de mutation et dans beaucoup de cas,
éprouvent une difficulté liée à leur appartenance passée ou actuelle à l’ASECNA. Plusieurs
pays tentent de se doter des instruments institutionnels qui doivent leur permettre de renforcer
leur action et leur visibilité.

Besoins en renforcement des capacités d’évaluation et suivi de la vulnérabilité


En général, les études de vulnérabilité ont été réalisées par les pays de la région dans le cadre
de leurs communications nationales initiales. Leur approfondissement exige un engagement
plus grand des communautés scientifiques à travers de larges programmes de recherche,
menés en collaboration avec les ministères et secteurs concernés.
Les besoins en capacités de modélisation couplée sont grands et ne peuvent être comblés que
dans le cadre d'une véritable stratégie nationale, voire régionale.

Renforcement des capacités en matière de gouvernance


Le changement climatique constitue un sujet majeur de préoccupation pour tous les acteurs
des pays. Longtemps considéré comme une question réservée aux spécialistes ou aux
négociateurs, ce sujet relève désormais du domaine public et nécessite une implication large
de tous les acteurs. Cette évolution concerne quasiment tous les pays du monde, mais elle
mérite une attention particulière en Afrique de l’Ouest. En effet, la nature des impacts du
changement climatique, souvent exprimée en termes de catastrophes (inondations,
sécheresses, ..) ou de risques futurs sur la sécurité alimentaire ou la santé, exige une véritable
refonte des modes de pensée et d’action dans la sous-région. Au-delà de simples actions de
sensibilisation, il s’agit véritablement de fournir aux acteurs les informations et la
formation adéquate qui leur permettra de jouer un rôle dans la lutte contre le changement
climatique.

Les impacts sont ressentis avec le plus de sévérité au niveau local, ce qui laisse prévoir un
rôle accru des pouvoirs locaux (élus des villes, structures de gestion des communautés de
base, collectivités locales et structures décentralisées, ..). A ce titre, le renforcement des
capacités locales doit être envisagé en harmonie avec les plans et programmes décidés à
l’échelle nationale. Une interaction permanente entre ces deux échelles doit guider la
réflexion.

Le rôle des médias est crucial car il permet un lien direct entre une évolution rapide du débat
international sur le climat et les préoccupations nationales sur cette question. La perception
locale et nationale de la problématique du changement climatique est un élément essentiel de
toute action dans ce domaine.

Enfin, la société civile dans son ensemble est un acteur majeur dans la lutte contre les
changements climatiques. Plus encore, cette question fournit une légitimité à son action tout
en lui permettant de s’investir pleinement dans le prolongement d’actions gouvernementales,
voire d’être à l’origine d’actions spécifiques. Souvent, le lien entre le changement climatique
et des préoccupations économiques et sociales telles que la pauvreté sont mieux perçus et
analysées au niveau local par des acteurs de la société civile. Les gouvernements ont un
intérêt manifeste à trouver dans ces initiatives des réponses concrètes qu’il est nécessaire de
généraliser dans un contexte national. Par ailleurs, les solutions durables doivent

79
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

nécessairement s’assurer d’un réel degré d’acceptabilité sociale auquel les ONG peuvent
utilement et largement participer.
A plus long terme, le secteur de l’éducation nationale est appelé à jouer un rôle décisif dans la
promotion d’une véritable culture du changement climatique.

Renforcement des capacités en matière de négociations internationales


Les pays sont engagés depuis longtemps dans le cycle complexe des négociations sur le
climat. En général, l’accent est mis sur la participation aux Conférences des Parties, mais il
apparaît de plus en plus urgent d’intervenir de façon plus marquée au sein des groupes de
travail subsidiaires prévus par la Convention. De même, les pays doivent renforcer leur
présence au sein de nouveaux cadres de réflexion et d’action devenus de véritables acteurs de
la négociation. Ces cadres relèvent parfois d’institutions internationales (tels que le PNUE) ou
d’organisations politiques (UA, UNECA,…). De multiples programmes et initiatives sont en
cours, et il est nécessaire pour les pays de la région de renforcer leur présence individuelle et
collective (NEPAD, ClimDev, …).

3.3 SYNTHESE COMPARATIVE

La problématique des risques climatiques en Afrique de l’ouest nécessité à la fois une


analyse fine des contextes nationaux et une approche d’intégration régionale ou sous-
régionale. La mise en œuvre de politiques efficaces dans ce domaine exige une prise en
compte de la vulnérabilité nationale aux risques climatiques actuels et futurs et leur
intégration effective dans les stratégies de développement économique et social. Les
spécificités nationales n’excluent pas l’existence de similarités au sein de la région ou de
certaines sous-régions, ce qui appelle la promotion ou le renforcement d’actions communes.

Dans une approche simplifiée, on peut considérer au moins trois sous-ensembles :


- le Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso),
- la zone côtière (Bénin, Nigéria, Côte d’Ivoire, Ghana, Sierra Leone, Guinée, Sénégal)
et
- le cas insulaire et sahélien du Cap Vert.

Au sein de la sous-région sahélienne, la problématique de la sécurité alimentaire domine. Les


secteurs de l’agriculture et des ressources en eau méritent une attention particulière. Pour
aider les populations à faire face au défi de la variabilité climatique au cours des dernières
années et en vue des changements climatiques anticipés, les Etats de l’Afrique de l’Ouest ont
adopté plusieurs initiatives, allant des changements institutionnels à la promulgation de
nouvelles politiques et lois à travers la mise en place des projets et programmes.

Tout d’abord, et en réponse aux changements climatiques qui se produisent dans la région
depuis les années 60, les pays se sont intéressés à la gestion de l’eau et à la lutte contre la
sécheresse. Souvent avec l’appui des institutions internationales (Niasse, 2007), ceci a conduit
à des processus de réforme du secteur de l’eau. Parallèlement ou dans le cadre de ces
processus, plusieurs pays ont mis en place des Codes ou Lois relatives à l’Eau (par ex. le
Sénégal 1981, le Burkina Faso en 2001, le Mali en 2002, etc.). Par ailleurs, suite à
l’élaboration par le Burkina Faso d’un Plan d’Action National pour une Gestion Intégrée des
Ressources en Eau (GIRE) en 2003, plusieurs autres Etats ont commencé un processus
similaire. Le Sénégal et le Mali sont en train de finaliser leurs Plans GIRE, tandis que le Cap
Vert et le Bénin ont déjà achevé les leurs.

80
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Par ailleurs, dans le cadre de la Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la
Désertification (CNULD), presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest ont élaboré des
stratégies et des plans d’actions nationaux pour la lutte contre la sécheresse et la
désertification – deux questions qui sont intrinsèquement liées aux changements climatiques.
La plupart des gouvernements dans la région ont aussi mené des démarches pour renforcer
leurs départements chargés de la Météorologie et les capacités en gestion de l’information et
fait des projections à court et long terme. En outre, dans le cadre des processus parallèles mais
liés, plusieurs projets et programmes ont été mis en œuvre afin de promouvoir la conservation
et l’utilisation durable de la biodiversité. En particulier, plusieurs pays ont élaboré des plans
d’actions nationaux en matière de biodiversité et ont mis en place des systèmes de zones
maritimes et terrestres nationales protégées avec des avantages potentiels en termes
d’adaptation aux changements climatiques.

En ce qui concerne les actions visant spécifiquement les changements climatiques, chaque
pays a désigné un point focal, et, dans presque tous les pays, un comité national sur les
changements climatiques a été mis en place. Par ailleurs, avec l’exception du Liberia, tous les
pays ouest africains ont transmis leurs CN à la CCNUCC entre 1997 et 2007, et plusieurs sont
déjà engagés dans l’élaboration de leurs deuxièmes CN. Bien que les Premières CN se soient
principalement focalisées sur les changements climatiques (c à d inventaires des émissions de
gaz à effet de serre et les mesures de mitigation), elles fournissent également une analyse de la
vulnérabilité des pays aux changements climatiques et identifient les mesures d’adaptation
éventuelles. Les efforts consultatifs impliqués dans la préparation de ces rapports ont
également joué un rôle important de sensibilisation et de programmation.

Une autre initiative majeure des Etats de l’Afrique de l’Ouest à s’adapter aux changements
climatiques est le PANA dans les 12 pays les moins avancés (PMA)10 de la région.
L’élaboration des PANA vise à renforcer les capacités à faire face aux besoins les plus
urgents en matière d’adaptation aux changements climatiques. Un objectif final du processus
d’élaboration du PANA dans chaque pays est de créer un cadre de coopération pour guider la
coordination et la mise en œuvre des mesures d’adaptation nationales, à travers une approche
participative et la création de la synergie avec les autres programmes environnementaux, et
pour mener à l’élaboration de programmes et projets concrets d’investissement et renforcer le
portefeuille des projets éligibles au financement FEM.

Le processus du PANA a conduit à l’identification des projets prioritaires dans chaque pays et
à l’identification des exigences de financement relatives.Le plus grand nombre des projets
prioritaires identifiés dans les PMA de l’Afrique de l’Ouest dans leurs PANA était dans les
secteurs des ressources en eau, de l’agriculture et de l’élevage, suivi par la gestion des zones
côtières, la foresterie et la sensibilisation.

4. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

4.1 RAPPEL DES OBJECTIFS DE VIGIRISC ET DU CONTEXTE DE SA MISE EN ŒUVRE

Les 12 PMA de l’Afrique de l’Ouest ayant achevé leurs PANA sont les suivants : Bénin, Burkina Faso, Cap Vert,
10

Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Sierra Leone.
81
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

L’objectif global du projet ViGIRisC est le renforcement de l’adaptation des pays africains
face à l’accroissement de la variabilité climatique. De façon spécifique, il s’agit de renforcer
les capacités des pays africains pour la prévention des risques et des impacts socio-
économiques liés à la variabilité climatique, à travers des produits et services de vigilance
adaptés aux différents secteurs. Dans sa conception, le projet a souligné que les systèmes de
vigilance sont, par nature, différents en termes d’échelles temporelles et spatiales. La
détermination des seuils d’alerte requiert la disponibilité et le traitement d’informations multi-
sources. Le projet repose sur un diagnostic destiné à identifier les besoins en matière de
systèmes d’alerte précoce et de vigilance pour des secteurs jugés prioritaires (sécurité
alimentaire, ressources en eau, santé, surcotes et ondes de tempête, évènements extrêmes).
Par ailleurs, le Projet cible deux catégories d’acteurs : les «professionnels» (SMHN et leurs
partenaires traditionnels) et les «usagers», à qui est destinée l’information finale et dont la
mobilisation est capitale pour l’appropriation des mécanismes et procédures à établir. L’effort
devra porter plus sur la seconde catégorie des usagers pour renforcer leurs capacités à tirer
profit de façon durable, des systèmes de vigilance à mettre en place.

Cette consultation intervient à la veille de la 17è Conférence des Parties à la Convention


Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC) organisée à Durban
(Afrique du Sud, 28 Novembre - 9 Décembre 2011). Centrée sur la dimension de l’adaptation,
la position africaine a été réaffirmée par l’Assemblée de l’Union Africaine réunie à Malabo
(Guinée) le 30 Juin 2011. Le Programme ClimDev-Africa résulte d’une demande exprimée
dès janvier 2007 par le Sommet des Chefs d’Etats. En Janvier 2011, l’UA a publié un
programme d’action étendu et une déclaration ministérielle, qui fournit une bonne référence
pour l’évaluation des besoins de ViGIRisC (AUC, 2011). Le Programme élargi vise à
améliorer l'identification et l'évaluation des risques de catastrophes, le renforcement des
capacités et des ressources de base pour améliorer les systèmes d'alerte précoce. Parmi les
institutions impliquées, ACMAD, AGRHYMET, SADC-DMC (SCC), IGAD ICPAC et
RCMRD ont été spécifiquement mentionnés.

Le 4è Rapport d’évaluation du GIEC (2007) a souligné que l’Afrique subsaharienne est l’une
des régions les plus vulnérables du monde et qu’elle souffrira en raison de son exposition
accrue aux événements climatiques extrêmes. Récemment, le GIEC a approuvé le Résumé à
l'intention des décideurs du Rapport spécial sur la gestion des risques de catastrophes et de
phénomènes extrêmes pour les besoins de l'adaptation au changement climatique (SREX).
Pour la première fois, un rapport du GIEC intègre la gestion des risques de catastrophes avec
la science du climat, les impacts climatiques et l'adaptation au changement climatique.
Depuis 2010, l’Organisation Météorologique Mondiale a engagé une action spécifique pour la
mise en place d’un nouveau Cadre mondial pour les services climatologiques destiné à
favoriser la mise à disposition et l’usage des informations climatologiques au profit des
décideurs et des populations afin de se préparer au changement climatique. Par ailleurs,
l’OMM a mis en œuvre le programme CORDEX (Expérience coordonnée de réduction
d’échelle des prévisions météorologiques au niveau régional) dont l’Afrique constitue une
priorité pour les deux prochaines années.

Le Cadre d'action de Hyogo (CAH) est le document d'orientation pour le renforcement de la


coopération internationale pour la réduction des risques de catastrophes. L’UNISDR plaide
pour une synergie entre la réduction des risques de catastrophes et le changement
climatique. La Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes (SIPC) soutient ces
efforts au plus haut niveau par le développement de politiques spécifiques au niveau
international sur les liens entre la réduction des risques de catastrophes et les stratégies de
82
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

réponse au changement climatique, l’orientation des actions nationales et régionales afin


d'intégrer les politiques et pratiques, et le renforcement des capacités pour soutenir
l'intégration de la prévention des catastrophes liées au changement climatique par tous les
acteurs.

4.2 SYNTHESE DES BESOINS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

Une synthèse fait apparaître des priorités communes aux pays (ou à des ensembles sous-
régionaux) voire des thématiques sous-régionales. Il est essentiel de noter que la question du
changement climatique est prise en charge au sein de communautés d’acteurs différenciées.
Ces différences posent un réel problème dans la conception et la mise en œuvre d’un système
d’alerte précoce pour la gestion des risques climatiques. En général, les systèmes d’alerte ou
de vigilance mis en œuvre à l’échelle nationale sont principalement orientés vers des besoins
de sécurité alimentaire. Dans la pratique, ils sont conçus pour répondre à des situations
d’urgence, où la crise semble dominer la gestion des risques en amont. Des institutions
régionales telles que le Centre Régional AGRHYMET ou l’ACMAD participent activement
au développement et à la mise en œuvre des outils nécessaires aux systèmes d’alerte précoce
des pays de la sous-région. L'UEMOA a mis en place un cadre législatif pour le programme
régional sur la biosécurité et un programme régional pour aborder la question de l’érosion
côtière dans la zone UEMOA. De même, la CEDEAO a élaboré une politique en faveur de la
réduction des risques de catastrophes naturelles.

Les impacts sont ressentis avec plus ou moins de sévérité en fonction des conditions
spécifiques de chaque pays de l’Afrique de l’Ouest, mais des éléments de similitude existent
et peuvent entraîner une démarche de collaboration régionale. Tous les pays de la région
affrontent des défis similaires en termes de développement économique et social. Les
différences de trajectoires de développement n’excluent pas que les pays ont des contraintes
similaires en termes de ressources en eau limitées, d’écosystèmes très fragiles et menacés par
l’érosion et la désertification, et de pression humaine élevée sur les régions côtières.

Tous les pays visités font état d’un besoin d’études climatiques régionales, d’une base de
données de référence consolidée et d’un modèle climatique régional à haute résolution. Les
pays de la région recommandent régulièrement la nécessité de maintenir et de développer
leurs systèmes d’observation météorologique et climatique. Les pays ne possèdent en effet
pas les mêmes niveaux de maîtrise scientifique et technologique dans le domaine
météorologique et climatique, ce qui permet de préconiser des transferts entre les pays de la
région. C’est tout le sens d’une approche climatique communautaire qui doit être sous-tendue
par un renforcement de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Peu de programmes de
recherche sont spécialement dédiés à cette question au sein des universités et centres de
recherche des différents pays de la région. On note une très faible capacité de mise en réseau
ou d’approches pluridisciplinaires, et un manque de capitalisation des résultats acquis à
travers des initiatives, telles que le programme AMMA. Insuffisamment d’efforts sont par
ailleurs entrepris dans le domaine des publications scientifiques en Afrique de l’Ouest.

Les différents rapports nationaux ont clairement indiqué la nécessité d’élever le niveau de
connaissances et de compétences des différents acteurs concernés par le changement
climatique et cela à tous les niveaux (négociateurs, décideurs, acteurs techniques, gestion,
assurances, acteurs locaux …) afin qu’ils puissent jouer un rôle accru. Le rôle des médias est
crucial car il permet un lien direct entre une évolution rapide du débat international sur le
climat et les préoccupations nationales sur cette question. Enfin, la société civile dans son
83
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

ensemble doit être un acteur majeur dans la lutte contre les changements climatiques. A plus
long terme, le secteur de l’éducation nationale est appelé à jouer un rôle décisif dans la
promotion d’une véritable culture du changement climatique.

La question a souvent été vécue à travers des négociations internationales complexes confiées
en général au département de l'environnement. Souvent, l'intérêt a été dicté par l’occurrence
des phénomènes extrêmes tels que la sécheresse ou les inondations. Les gouvernements ont
agi sous la pression des crises climatiques, ce qui a amené le souci de renforcer en priorité les
moyens de protection ou de dédommagement des zones affectées. Plusieurs obstacles
demeurent un frein pour une réelle intégration du changement climatique dans les politiques
nationales. Le rôle et le positionnement des acteurs ne sont pas toujours clarifiés, et les
institutions ne travaillent pas suffisamment dans un cadre plurisectoriel. Des réformes
institutionnelles s'imposent donc, et les acteurs mettent en avant la nécessité de bénéficier de
transferts technologiques et scientifiques dans des domaines tels que la modélisation
climatique ou les énergies renouvelables.

4.3 BESOIN ET OPPORTUNITES D’UNE APPROCHE REGIONALE EN AFRIQUE DE L’OUEST

Plusieurs études ont montré les contraintes soulevées par l’intégration des questions
d’adaptation aux programmes d’investissement des secteurs vulnérables à l’échelle régionale.
Les investissements destinés à promouvoir l’adaptation au changement climatique en Afrique
de l’Ouest exigent souvent une approche régionale ou internationale. Cependant, une telle
stratégie future exige une identification claire des besoins sectoriels à l’échelle régionale afin
de réduire les coûts de mise en œuvre de ces investissements. L’optimisation de ces
investissements requiert une orientation stratégique à l’échelle régionale afin d’augmenter
l’attractivité de la région pour les bailleurs de fonds. Il est clair qu’un projet intégrant
plusieurs pays de la sous-région est plus facile à mettre en œuvre que plusieurs projets limités
à un seul pays qui souvent contribuent davantage à la concurrence pour l’accès aux fonds
qu’à l’intégration régionale.

Dans le domaine des risques climatiques, la similarité entre les pays de la région milite en
faveur de solutions régionales qui permettent une économie d’échelle, un meilleur partage
d’expériences et la promotion d’une intégration économique et sociale à l’échelle sous-
régionale. Cette stratégie permet aussi de rendre plus clair le rôle et la valeur ajoutée des
institutions sous-régionales en continentales africaines.

L’approche régionale dans le domaine des risques climatiques peut être favorisée par
plusieurs facteurs. On peut citer d’abord la grande similarité géographique, naturelle et
climatique, même s’il est nécessaire d’analyser la situation en fonction de zones plus ou
moins homogènes (Sahel continental, zones côtières du Golfe de Guinée, régions côtières
atlantique, et pays insulaire comme le Cap vert). Les pays affrontent en général des défis
comparables en termes de sécurité alimentaire, catastrophes en milieu urbain, impacts sur la
santé, érosion des régions côtières. Les besoins de renforcement des capacités à différents
niveaux et pour divers secteurs sont souvent comparables en Afrique de l’Ouest. Les mêmes
difficultés de financement des services publics sont ressenties par tous les pays. De même, les
pays connaissent des besoins similaires en renforcement de leurs réseaux d’observation
météorologique et climatique qui constituent la base de tout système d’alerte précoce.

84
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

D’autres considérations constituent un argument pour promouvoir l’intégration régionale,


telles que l’existence de ressources partagées (ressources en eau par exemple) ou les
migrations transfrontalières saisonnières dans le cas de l’élevage.

Enfin, au plan scientifique, toutes les stratégies en matière d’adaptation au changement


climatique ou à la variabilité du climat exigent un effort particulier en modélisation du climat
à une échelle suffisamment fine pour être intégrée concrètement dans les processus de
décision et d’action. Une action forte est nécessaire dans ce domaine. Elle exigera la
définition d’un véritable programme scientifique régional, la mobilisation des scientifiques de
la région autour de cette problématique et la constitution d’une masse critique, le recours à
une collaboration avec des institutions d’excellence hors de la sous-région, la constitution
d’une structure de recherche régionale et la mutualisation des moyens. Naturellement, une
telle stratégie requiert in fine des mécanismes adéquats pour l’échange et le partage des
résultats pour leur utilisation à l’échelle nationale et locale.

L’étude a montré que cette situation est ressentie avec beaucoup d’acuité en Afrique de
l’Ouest. Il est ainsi possible de constituer rapidement un noyau scientifique incluant des
structures actives dans le domaine de la prévision météorologique et climatique et de les
fédérer à travers ViGIRisC pour accompagner les efforts pendant la mise en œuvre du projet.

D’un autre côté, il faut garder en tête les obstacles qui accompagneront inévitablement toute
approche régionale en Afrique de l’Ouest. Outre les facteurs d’ordre politique (crises
internes), il faut noter que les différences de niveau de développement entre le Sahel et les
régions côtières du Golfe de Guinée vont exiger de prioriser les actions au profit des plus
vulnérables et des plus pauvres. Ces priorités peuvent varier d'un pays à l'autre et des choix
stratégiques doivent être effectués entre les problèmes de sécurité alimentaire, de gestion
côtière, de santé ou d’énergie.

Parmi les obstacles, il faut aussi souligner la faible capacité au sein des organisations et
institutions au niveau national et régional. Si la région bénéficie de plusieurs initiatives ou
projets, il faut noter un manque de visibilité et de clarté de ces programmes. Un réel besoin
d’inventaire de ces initiatives est ressenti par les acteurs de la région afin d’en analyser la
valeur ajoutée. De véritables plate-formes doivent être conçues à cet effet. A titre d’exemple,
le programme ACCA (CRDI/DFID) en cours d’achèvement travaille sur la question de la
pérennisation des acquis et l’appropriation des mécanismes par des acteurs africains. Le
CORAF et ENDA sont désignés pour coordonner cette phase qui peut déboucher sur une
véritable plate-forme en matière d’adaptation au changement climatique en Afrique.

Les obstacles sont également constitués par l’approche fragmentaire dans la plupart des pays,
le manque d’expertise dans certains domaines spécifiques, l’inexistence des programmes
pouvant susciter l’apport important des partenaires extérieurs y compris les partenaires au
développement, les freins bureaucratiques, le manque de ressources financières, le manque
d’informations et données fiables ou leur faible circulation, la rareté de réseaux efficaces tant
au niveau des universités que de la société civile.

4.4 LA REPONSE DE VIGIRISC AUX BESOINS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

La stratégie du projet ViGIRisC doit être conçue sur plusieurs domaines prioritaires et
projetée sur des échelles distinctes :

85
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

 ViGIRisC doit agir en tant que facilitateur au niveau régional et interface avec des
partenaires internationaux
 ViGIRisC doit préparer les conditions de mise en œuvre des initiatives futures
ClimDev
 ViGIRisC doit préparer le Centre ACMAD à institutionnaliser la dimension Risque
et Vigilance Climatique dans ses stratégies futures.

Les actions à mener dans le cadre du Projet ViGIRisC peuvent être conçues à trois niveaux :
 L’amélioration et le renforcement de la production d’informations climatiques
 L’appui à l’intégration des informations climatiques dans les processus et systèmes
d’alerte
 La promotion de l’intégration régionale et la collaboration internationale

Ces axes pourraient comprendre les actions suivantes :

Amélioration et renforcement de la production d’informations climatiques :


 Appui à l’acquisition de stations météorologiques automatiques
 Appui au sauvetage des données
 Expertise pour la gestion et le traitement des données
 Appui pour l’acquisition de logiciel statistique
 Expertise pour la prévision saisonnière et les applications climatiques
 Réduction d’échelle et scénarios climatiques mondiaux
 Ateliers régionaux sur les scénarios climatiques de référence
 Appui à la production d’indices du changement climatique.
 Prévision saisonnière : amélioration du processus PRESAO
 Constituer une base de données à des fins d’utilisation pour les systèmes d’alerte
précoce (données climatiques et socio-économiques)
 Réaliser des études pilotes « Vulnérabilité & Adaptation » sur des sous-régions
particulières (sahel continental, régions côtières) pour mettre en valeur l’intérêt
socio-économique des systèmes d’alerte précoce.
 Modélisation climatique régionale : organisation d’une équipe scientifique régionale
pour la mise en œuvre et la validation d’un modèle climatique régional en partenariat
avec un centre de référence internationale.
 Accès et traitement des données issues de l’observation spatiale : évaluation des
capacités actuelles et organisation de cycles de formation dédiés
 Systèmes d’Information géographique dédiés à l’adaptation au changement
climatique : appui à la formation de cadres dans ce domaine et identification de cas
pilote sur des thématiques précises (agriculture, santé, ressources en eau, régions
côtières)
 Séminaires thématiques et publications scientifiques
 Site Web régional
 Liens avec les membres ouest-africains du GIEC
 Liste de sujets et thèmes pour thèses de doctorat en Afrique

Appui à l’intégration des Informations climatiques dans les processus et systèmes d’alerte :

86
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

 Etudes pilotes sur la vulnérabilité et l’adaptation (sur des sous-régions distinctes :


Sahel, régions côtières, région insulaire)
 Systèmes d’alerte rapide pilote (mettre en lumière les systèmes performants de la
région et analyser les conditions de transfert d’expériences)
 Ateliers sur le rôle des médias et formation de communicateurs
 Appui pour l’élaboration de sites Web
 Appui aux radios locales
 Promouvoir l’utilisation des TIC

Promotion de l’intégration régionale et collaboration internationale :


 Etablir un bilan des projets d’adaptation de la région (cartographie, inventaires et
synthèse des résultats, transferts d’expériences, visibilité des initiatives en cours et/ou
prévues dans la région, inventaires des institutions régionales et internationales
impliquées)
 Réaliser un inventaire des institutions de formation / recherche régionales, ainsi que
les institutions hors région impliquées dans les processus de collaboration
 Elaborer une boîte à outils « adaptation risques vigilance climatique»
 Encourager des réseaux spécialisés
 Organiser une Plate-forme régionale « alerte et vigilance climatique »

87
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

ANNEXES

ANNEXE 1: TERMES DE REFERENCE

PROJET D’APPUI A LA MISE EN PLACE DE SYSTEMES DE VIGILANCE FACE AU


CHANGEMENT CLIMATIQUE EN AFRIQUE
(ViGIRisC Afrique)

Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et


de produits de vigilance face aux risques climatiques
en Afrique Sub-saharienne.
Termes de Référence
1) CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Le Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD)


met en œuvre un projet dénommé «Appui à la mise en place de systèmes de vigilance face au
changement climatique en Afrique, (ViGIRisC Afrique)».

Le projet bénéficie du financement de plusieurs bailleurs dont le FFEM et le MAEE (France),


la BAD, la CEA, ou la FICR.

L’objectif global du projet est l’adaptation des pays africains face à l’accroissement de la
variabilité climatique.

Son objectif spécifique est formulé ainsi qu’il suit : renforcer les capacités des pays africains
pour la prévention des risques et des impacts socio-économiques liés à la variabilité
climatique, à travers des produits et services de vigilance adaptés aux différents secteurs.

Le projet est structuré en 3 composantes qui sont : (i) le développement et la mise au point de
produits et services de vigilance, (ii) la mise en réseau, l’information et la communication,
(iii) la coordination et la gestion du projet.

Le premier résultat attendu du projet, correspondant à la composante 1 du projet, est


l’identification de produits et services pilotes de vigilance sur la base d’une analyse des
besoins des utilisateurs finaux et des acteurs de la communauté du développement, des
données disponibles et des bonnes pratiques.

Les présents termes de référence (TDR) définissent la méthodologie de conduite ainsi que les
résultats attendus de la revue des besoins, à mener auprès des décideurs et des acteurs du
développement dans les différentes régions couvertes par l’étude.

Ces TDR tiennent compte notamment des recommandations des parties prenantes au projet et
des experts, réunis à l’occasion de l’atelier de lancement du projet qui s’est déroulé les 25 et
26 mars 2010 à Addis-Ababa (Ethiopie). Il s’agit, entre autres, d’inscrire d’emblée cette phase
préliminaire dans la continuité du travail initié par l’OMM et l’ISDR en matière de réduction
88
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

du risque lié aux catastrophes, d’impliquer les Services météorologiques et hydrologiques


nationaux (SMHN) et à travers eux les décideurs ainsi que les autres acteurs communautaires
concernés et enfin d’associer les Commissions Economiques Régionales (REC) comme
intervenants principaux dans cette phase du projet.

2) OBJECTIFS

Par nature, les systèmes de vigilance sont différents, notamment parce qu’ils n’opèrent pas
aux mêmes échelles temporelles et spatiales. La prévision des surcotes de tempêtes par
exemple s’appuie sur une prévision météorologique à courte échéance (2 jours), la vigilance
en matière de sécurité alimentaire et ou de santé est basée sur la prévision saisonnière, voire
annuelle et pluriannuelle tandis que la prévision dans le domaine de l’eau et des régimes
fluviaux peut s’articuler autour de différentes modalités en fonction des aléas considérés
(inondations, sécheresses, etc.).

Quels que soient les secteurs et les aléas considérés, la mise au point de ces outils nécessitera
de déterminer des seuils, à partir desquels l’alerte doit être mise en vigueur. La détermination
de ces seuils requiert le traitement d’informations nombreuses, différentes selon les secteurs.
Dans la plupart des cas, des séries historiques de données sur les impacts sectoriels observés
en fonction des situations météorologiques passées seront nécessaires, ainsi qu’une évaluation
des facteurs de vulnérabilité. Des vecteurs de diffusion des messages et bulletins d’alerte
appropriés peuvent être mis en œuvre en fonction des publics ciblés et de l’urgence des
messages d’alerte: radios rurales, messages télévisés, etc.

La présente étude vise donc à établir un diagnostic pour identifier de façon précise les besoins
en matière de systèmes d’alerte précoce et de vigilance pour chacun des 5 secteurs suivants
pré-identifiés par le document de projet :
- Sécurité alimentaire (agriculture pluviale, pastoralisme transhumant) ;
- Ressources en eau et risques liés au régime hydrologique des grands fleuves ;
- Santé : en particulier rôle des facteurs climatiques dans l’épidémiologie du paludisme, de
la méningite et d’autres maladies émergentes non transmises par des moustiques ;
- Surcotes et ondes de tempête;
- Evènements extrêmes ou à fort impact, hors cyclones (sécheresses, inondations,
précipitations intenses, vents forts).

Tenant compte de la situation météorologique et des enjeux socio-économiques locaux et


régionaux, ces besoins seront donc déduits en particulier:
- de la perception des acteurs et décideurs du développement ;
- de l’analyse des statistiques sectorielles (agricoles, de la santé, etc.) ;
- d’une évaluation approfondie des facteurs de vulnérabilité (structurels et non structurels) et
de la distribution géographique des zones et populations vulnérables en relation avec les
secteurs considérés (ex. en Afrique de l’Ouest situation zone du sahel versus zones
côtières)

Par ailleurs, les interfaces les plus performantes et les plus utilisées pour la communication de
l’information de vigilance aux décideurs seront identifiées et évaluées, ainsi que les systèmes
de vigilance déjà existants.

3) METHODOLOGIE

89
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Le diagnostic sera conduit par un ou plusieurs cabinets de consultants, au niveau de quatre (4)
régions d’Afrique couvertes par les bureaux sous-régionaux (BSR) de la Commission
Economique pour l’Afrique des Nations Unies en Afrique australe (AA), en Afrique centrale
(AC), en Afrique de l’Est (AE) et en Afrique de l’Ouest (AO).

Dans chacune de ces régions respectives, qui recoupent largement les Communautés
Economiques Régionales (CER), un certain nombre de pays représentatifs de l’ensemble de la
sous-région ont été choisis :
- Afrique Australe (6 pays) : Afrique du Sud, Angola, Botswana (siège SADC), Malawi,
Mozambique, Zambie (CEA/BSR-AA)
- Afrique Centrale (5 pays) : Cameroun (CEA/BSR-AC), République Centrafricaine,
Gabon (siège CEEAC), Congo, Sao Tomé et Principe
- Afrique de l’Est (7 pays) : République Démocratique du Congo, Djibouti (siège IGAD),
Ethiopie, Kenya, Rwanda (CEA/BSR-AE), Tanzanie, Ouganda
- Afrique de l’Ouest (11 pays) : Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Ghana,
Guinée, Mali, Niger (CEA/BSR-AO), Nigeria (siège CEDEAO), Sénégal, Sierra Léone.

Les cabinets de consultants conduiront le diagnostic à l’échelle des pays identifiés dans
chacun de ces quatre (4) grands ensembles régionaux puis à l’échelle régionale.
L’inclusion exceptionnelle de pays situés hors de ces ensembles reste possible, si elle s’avère
pertinente pour l’analyse.

4) MODALITES DE MISE EN ŒUVRE

Les cabinets de consultants s’appuieront sur un panel régional et intersectoriel à constituer


avec les représentations régionales de la CEA, avec l’appui des CER. Une collaboration forte
devra aussi être recherchée avec les représentations des organisations internationales en
charge des questions de gestion des risques (ex. plateformes ISDR, réseaux FICR etc.)
Ils devront par ailleurs, favoriser ou organiser la rencontre, dans chaque pays, de cadres
nationaux de concertation, notamment pour renforcer le dialogue entre la communauté des
météorologistes et les autres acteurs du développement.

Cette mise en œuvre participative sera privilégiée en impliquant en particulier des instances
intersectorielles nationales des pays de chaque région :
- SMHNs ;
- panels intersectoriels de suivi des cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté ;
- PANA (Programmes d’Action National aux fins de l’Adaptation) et comités climat mis
en place dans le cadre de la CCNUCC ;
- points focaux de la CCNUCC ;
- conseils nationaux de développement durable ;
- agences humanitaires;
- plateformes pour la réduction des risques ;
- services responsables de la sécurité civile ;
- administrations nationales et organisations travaillant dans le domaine de la vulnérabilité
et l’adaptation, dans les secteurs prédéfinis;
- conseils des communautés urbaines et collectivités territoriales, etc.

Globalement, deux (2) catégories d’acteurs seront ciblées à travers l’étude des besoins et
bénéficieront du développement ultérieur des produits et services de vigilance :

90
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

 les «professionnels» (SMHN, membres des PANA et des comités climats liés à la
CCNUCC, agences humanitaires, service de la protection civile etc..), qui seront
impliqués de par leurs fonctions dans la chaîne de gestion du risque ;
 les «usagers» en dernier ressort, à qui est destinée l’information finale et dont la
mobilisation est capitale pour l’appropriation des mécanismes et procédures à établir.

L’effort devra porter plus sur la seconde catégorie des usagers pour renforcer leurs capacités à
tirer profit de façon durable, des systèmes de vigilance à mettre en place. L’étude des besoins
devra s’efforcer à analyser les capacités requises pour ce faire, pour que les projets pilotes à
développer puissent en tenir compte.

Une interaction est souhaitable avec les équipes opérant dans la même région et en charge de
l’étude concomitante «Analyse et évaluation de l’existant en matière de systèmes d’alerte et
de produits de vigilance».

5) COMPOSITION DE L’EQUIPE DE CONSULTANTS

Une consultation étant dédiée à chacune des régions, les cabinets de consultants candidats au
présent appel d’offres pourront postuler pour une ou plusieurs régions.
Le nombre de pays à couvrir par région permet d’envisager un nombre différencié d’experts
par région.

A cet égard, les régions d’Afrique Australe (6 pays), d’Afrique Centrale (5 pays) et d’Afrique
de l’Est (7 pays), pourront être couvertes chacune par un (1) expert. Deux (2) experts
pourraient couvrir l’Afrique de l’Ouest (11 pays).

Les experts auront un profil en gestion des risques ainsi qu’une expérience en matière
d’évaluation. Les cabinets mobiliseront, au besoin, des expertises complémentaires pour des
thématiques plus spécifiques du projet.

Les experts désignés auront au minimum sept (7) ans d'expérience dans le montage de projets
de développement dans les domaines de l’étude et justifieront d’une connaissance
approfondie et avérée de la (des) région(s) pour laquelle (lesquelles) ils soumettent leur
candidature. Une expérience en matière d’évaluation de la vulnérabilité est souhaitable. Outre
l’anglais et le français, la connaissance du portugais serait un atout.

6) DUREE DE L’INTERVENTION

L'étude débutera par une séance de travail préliminaire entre le(s) cabinet(s) de consultant(s)
sélectionnés et l’ACMAD.
La durée totale de l’ensemble des prestations ne devra pas excéder 3 mois. La réalisation de
l'étude nécessitera de travailler dans chacun des Etats membres identifiés.

7) ATELIERS ET RAPPORTS

Ces diagnostics donneront lieu à un atelier de restitution unique commun à l’ensemble des
quatre régions. Ils donneront également lieu à la production :
91
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

- Pour chaque région, d’un rapport ainsi qu’une synthèse de l’enquête de besoins
identifiant les priorités en matière de vigilance, décrivant les systèmes utilisés et les
interfaces de communication et de concertation existantes pour la diffusion de
l’information météorologique;
- d’une liste de distribution regroupant l’ensemble des acteurs du développement ayant été
sollicités (personnes et institutions) et identifiés comme clés dans chaque région.

Le consultant devra faire parvenir au maître d’ouvrage:


- après 6 semaines, une synthèse par région, en 3 exemplaires chacune. Cette synthèse
récapitule les principaux éléments de contexte qui son censés guider ses propositions
ainsi que les différents scénarios sur la mise en œuvre et le montage institutionnel et
permettra au maître d’ouvrage de se faire une première idée de l’orientation de l’étude et
d’apporter, le cas échéant, les ajustements nécessaires. Le maître d’ouvrage se donne un
maximum de 2 semaines pour faire part de ses observations.
- 2 semaines après la réception des commentaires du maître d’ouvrage sur la synthèse, un
rapport provisoire complet par région, en 3 exemplaires papiers.
Le maître d’ouvrage se donne 2 semaines au maximum pour renvoyer ses commentaires
au(x) cabinet(s).
- 2 semaines après les observations sur le rapport provisoire par le maître d’ouvrage, un
rapport final complet par région, en 3 exemplaires papiers.

Ce rapport définitif devra alors être approuvé par le maître d'ouvrage qui le soumettra, pour
avis de non objection, aux partenaires financiers. L'ensemble des rapports dans leur version
définitive (y compris cartes, plans, images, diaporamas synthétiques de présentation,
documents d’études, etc.) devront également être gravés sur CD Rom.

8) ELEMENTS BUDGETAIRES

Le maître d’ouvrage pourra organiser des réunions thématiques et des réunions de restitution
régulières. Si le maître d’ouvrage juge nécessaire la participation du (des) cabinet(s) de
consultants à ces réunions, il lui (leur) demandera de la budgétiser.
La participation des cabinets de consultants à des réunions exceptionnelles provoquées par le
maître d’ouvrage reste à la charge de ce dernier.

9) PROPRIETE INTELLECTUELLE

L’ensemble des documents produits par le consultant dans le cadre de la présente prestation
sont réputés devenir la propriété intellectuelle du maître d’ouvrage, qui en fera libre usage.

10) DONNEES ET SERVICES LOCAUX FOURNIS PAR LE MAITRE D’OUVRAGE

Différentes Sources documentaires et Lettres de recommandation.

92
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

ANNEXE 2 : RAPPORT SANTE

ETUDE DES BESOINS EN MATIÈRE DE SYSTÈMES D’ALERTE ET DE


PRODUITS DE VIGILANCE FACE AUX RISQUES CLIMATIQUES EN AFRIQUE
SUB-SAHARIENNE

RESUME

L’étude sur les besoins d’alerte précoce et vigilance face aux risques climatiques (VIGIRIC)
montre la nécessite de lier météorologie et la sante et d’autres secteurs du développement,
notamment la sécurité alimentaire, les ressources en eau, le manque d’eau, les inondations et
les extrêmes comme sécheresse, tempêtes. La collaboration des partenaires météo et sante
demande plus d’attention dans les domaines d’organisation et renforcement institutionnel et
technique. Surtout les initiatives au niveau local ont recommandées d’être prises en compte
dans le cadre des programmes des organisations africaines, comme SIPF et CLIMDEV.

1. INTRODUCTION

1.1 Contexte de l’étude (aspect santé)

Cette étude se concentre sur les besoins VIGIRISC pour le secteur de la santé dans le cadre
deux études intégrées en Afrique de l’Ouest et de l’Est; quelques pays clefs seront visités pour
accentuer des aspects régionaux et pour étudier quelques initiatives spécifiques nationales
dans les pays concernés.

1.2 Contexte régional de l’Afrique de l’Ouest et l’Est

1.2.1 Caractéristiques nationaux

Les données sur les catastrophes survenues au cours des trente dernières années montrent que
même si les inondations et la sècheresse sont les évènements qui ont affectés le plus de
personnes, les épidémies ont par contre entrainé le plus de décès (Tableau 1).

Tableau 1 : Mortalité attribuée aux épidémies.

Pourcentage des décès liés aux


Pays catastrophes attribués aux épidémies
(1980 -2010)
AFRIQUE DE L’OUEST
Benin 88,2
Burkina Faso 99,2
Cap Vert 87,8
Côte d’Ivoire 88,3
Ghana 65,8
Guinée 76
Mali 97,5
Niger 98,5
Nigéria 95
Sénégal 83,3
93
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Pourcentage des décès liés aux


Pays catastrophes attribués aux épidémies
(1980 -2010)
Sierra Leone 82,5
AFRIQUE DE L’EST
Burundi 79,5
DRC 93,7
Congo 96,2
Djibouti 28,5
Ethiopie 3,5
Kenya 78,7
Rwanda 36,9
Uganda 62,8
Source : http://www.preventionweb.net/english/countries/africa/

1.2.2 Caractéristiques régionales

Le rôle des facteurs climatiques dans la survenu ou l’accentuation d’éruptions épidémiques


est relaté dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest et Est. Quelques exemples sont
fournis ci-dessous.
Plusieurs pays concernés par cette étude se trouvent dans la région dénommée la «ceinture
africaine de la méningite » qui s’étend du Sénégal à l’ouest à l’Ethiopie à l’est, soit 25 pays
qui renferment une population à risque estimée à plus de 450 millions de personnes (Figure
1).

Figure 1 : La ceinture de la méningite en Afrique

Source: Lutte contre les épidémies de méningite à méningocoque.


Guide Pratique OMS, 2è édition, WHO/EMC/BAC/98.3, Genève, OMS, 1998

Les épidémies de méningite peuvent atteindre des proportions énormes avec d’importantes
conséquences socioéconomiques. Un chiffre record de 250.000 cas dont 25.000 mortels a été
enregistré en 1996-1997 dans cette région lors de la plus importante épidémie jamais observée
dans le monde. Moins de cas ont été recensés en 2010 qu’en 2009 (Figure 2), mais il y a eu
davantage de décès parmi les patients (13% en 2010 contre 8% en 2009).

94
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Figure 2 : Cas de méningite enregistrés dans la ceinture africaine en 2009-2011

Source : Bulletin de surveillance de l’OMS

Le climat joue un rôle prépondérant dans la survenue de la méningite: pendant la saison


sèche, entre décembre et juin, les vents chargés de poussières, les nuits froides et les
infections des voies respiratoires supérieures se conjuguent pour endommager la muqueuse
rhino-pharyngienne.
L’OMS encourage une stratégie de lutte s’articulant autour de deux axes: la préparation aux
épidémies et la riposte aux épidémies. La préparation se concentre sur la surveillance.

Le paludisme est le problème de santé publique le plus grave en Afrique sub-saharienne. La


presque totalité de la population, environ 550 millions de personnes, se situe en zone
impaludée : près de 75 % de la population vit dans des zones de forte endémie et 18 %
environ est sous la menace d'épidémie de paludisme. L'OMS estime qu'il s'y produit chaque
année entre 270 et 480 millions de cas cliniques et entre 1,5 et 2,7 millions de décès 11. Par
ailleurs, dans la quasi-totalité de ces pays le paludisme est la première cause de mortalité chez
les enfants de moins cinq ans12.
Globalement en Afrique subsaharienne, on distingue les zones de paludisme endémique qui
couvrent les régions de forêt et de savane où la transmission est stable c’est-à-dire permanente
d’année en année, des zones de paludisme épidémique qui concernent les marges de la zone
stable notamment les régions sahéliennes et les zones d’altitude où la transmission est instable
et varie grandement d’une année à l’autre. L’accroissement de la température, notamment,
pourrait induire une réduction du paludisme en zone sahélienne ou une augmentation en
altitude13. Les modifications climatiques (augmentation des températures, modification des
précipitations) pourraient donc augmenter la fréquence et l’intensité des épidémies en zone de
transmission instable.

Les maladies diarrhéiques causent plus d’1,8 millions de décès par an. Les pluies peuvent
favoriser la dissémination d’agents infectieux et la température influe sur leur prolifération et
leur survie. D’après les derniers chiffres disponibles, les changements climatiques sont à
l’origine de 2,4 % de tous les cas de diarrhée dans le monde. Par ailleurs, on estime qu’ils ont

11 Pr Dominique BAUDON professeur agrégé de santé publique - http://asmt.louis.free.fr/niv3_0.7.html


12OMS Afrique: http://www.afro.who.int/fr/pays.html
13 Saugeon C, Baldet T, Akogbeto M, Henry MC: Le climat et la démographie peuvent-ils avoir un impact important sur le paludisme en Afrique

subsaharienne dans les 20 prochaines années. In Med Trop 2009 ; 69 : 203-207


95
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

été la cause, en 2000, de 150.000 décès et de 5,5 millions d’années de vie perdues ajustées sur
l’incapacité14

14 Centre des Média OMS : http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2003/pr91/fr/


96
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Parmi les maladies diarrhéiques, le choléra est la troisième cause de mortalité mondiale (120
000 cas/an) après la typhoïde (600 000 cas/an) et la shigellose (1 100 000 cas/an)15. Plus de 90
% du nombre total mondial déclaré à l’OMS proviennent du continent africain. En 2007,
environ 106 000 cas et 2 000 décès de choléra ont été notifiés au bureau national de l’OMS
en Afrique pour 30 pays. Il faut souligner que les chiffres officiels sont en dessous de la
réalité car il y a sous-notification des cas. On a constaté que les taux de mortalité sont élevés
(3,55 % en Afrique de l’Ouest) en début d’épidémie.

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau
contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Le nombre des cas de choléra notifiés à l’OMS
continue de croître. De 2004 à 2008, cette augmentation a été de 24% par rapport à la période
2000–2004. Rien qu’en 2008, 56 pays ont notifié 190 130 cas, dont 5143 mortels. Mais de
nombreux cas ne sont pas recensés à cause des limitations des systèmes de surveillance et de
la crainte de sanctions limitant les voyages et les échanges commerciaux. On estime que le
bilan véritable de la maladie se chiffre à 3-5 millions de cas et 100 000-120 000 décès par
an16.

Lors des catastrophes, avec l’interruption des systèmes d’approvisionnement en eau et


d’assainissement, on peut observer une augmentation du risque de transmission du choléra, si
jamais le bacille est présent ou s’il est introduit dans le milieu affecté. En 2005 une vague de
flambées de choléra a sévi pendant plusieurs semaines en Afrique de l'Ouest (Figure 3)17. Des
facteurs saisonniers ont contribué à l'incidence inhabituelle de la maladie, notamment des
précipitations particulièrement fortes au cours de la saison des pluies et un accroissement des
mouvements de population dans la région.

Figure 3 : Pays affectés par l’épidémie de choléra en Afrique de l’Ouest, 2005

15
Actes des ateliers UNICEF/OMS : Lutte Contre le Cholera et les Maladies Diarrhéiques en Afrique de l’Ouest et du Centre. Vers une stratégie
intégrée de réduction des risques. Dakar, 14-15-16 Mai 2008.
16 Centre des Média OMS : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs107/fr/index.html
17 Alerte et action au niveau mondial : http://www.who.int/csr/don/2005_09_23/fr/#map

97
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Nombre de cas et de décès de choléra par pays en Afrique de l’Ouest


Pays Nombre cas Nombre décès
Benin 210 4
Burkina Faso 615 9
Guinée 1 956 72
Guinée Bissau 14 303 252
Mali 158 20
Mauritanie 2 640 55
Niger 72 9
Sénégal 23 325 303
Total 43 279 724

En 2010, 21 pays dans la région africaine de l’OMS ont notifié 105 359 cas de choléra et 3
139 décès soit une létalité de 3%18.

La Fièvre de la Vallée du Rift en Afrique: Les flambées importantes de cette maladie sont
généralement associées aux pluies, dont la fréquence devrait augmenter sous l’effet du
changement climatique. La maladie est déclenchée par des niveaux de pluies persistantes
supérieurs à la moyenne dans des zones sujettes à la sécheresse.
La Corne de l’Afrique a subi des épidémies en 1997-1998 et 2006-2007, quand El Niño a
frappé la région, provoquant des schémas climatiques atypiques et, parallèlement, une
propagation rapide de la maladie, qui a tué près de 3 000 personnes et des milliers de bêtes.

Au Nigéria, la brume de poussière associée à l’harmattan affecte la plupart des localités du


18
DRC Humanitaire (http://www.rdc-humanitaire.net)
98
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

pays durant la saison sèche (Novembre – Février); cependant le Nord du Pays fait face à cette
intempérie pendant les mois de Mars et Avril. Le vent est un facteur climatique qui contribue
à la diffusion de ce phénomène. La conséquence sanitaire inclut des irritations bronchiques ;
les asthmatiques souffrent de crises plus fréquentes du fait de l’inhalation de grandes quantités
de particules fines de poussière19. En 2008 la chaleur excessive qui a caractérisé les deux mois
de chaleur au début de l’année a favorisé une éruption de maladies associées à la chaleur
comme la méningite dans le Nord du pays, entraînant la mort de centaines de personnes20. En
2009 l’incidence de méningite cérébro-spinale entre février et avril est rapportée dans 3 Etats ;
le choléra dans 4 Etats pendant la période des inondations21.

Au Rwanda, des experts nationaux ont établi la forte relation entre la survenue d’épidémies de
choléra et les extrêmes climatiques (déficits hydriques ou pluies excédentaires) 22. Une grande
partie de la population vit en altitude où la température est un facteur limitant au
développement du paludisme. Le modèle de risque utilisé dans l’étude montre que les
changements climatiques sont susceptibles de favoriser l’augmentation de la population à
risque de 150% vers les années 2050. Les conséquences économiques associées sont estimées
à plus de 50 millions de dollars us par an23. Ainsi parmi les urgences les plus prioritaires
figurent la collecte, le suivi et les prédictions météorologiques.

2. DIAGNOSTIQUE

- Systèmes d’Alerte Précoce existants

Conscients de l’impérieuse nécessité de trouver les moyens de s’adapter aux changements


climatiques les Etats Africains ont défini, à travers des communications nationales, des
stratégies pour face à ce phénomène. Un des moyens les plus utilisés est l’alerte précoce, une
forme d’adaptation en ce qu’elle permet de mieux réagir face à un avenir incertain.
Dans le secteur de la santé l’alerte précoce peut être un moyen efficace pour anticiper sur la
prévention et/ou la prise en charge d’une épidémie et en limiter ainsi les conséquences. Il faut
préciser que l’approche consistant à anticiper sur la survenue d’épidémie a toujours existé
dans les systèmes sanitaires. En effet en se fondant sur les constats sur les conditions
d’apparition d’épidémies précédentes (données rétrospectives), les pratiquants parviennent à
prédire plus ou moins la période de survenue ou d’une épidémie. Aussi l’observation de la
forme évolutive du nombre de cas d’une maladie est un moyen d’alerte d’une éruption
épidémique.
Cependant l’évidence du rôle que jouent certains paramètres climatiques, environnementaux
en général, dans la survenue de certaines épidémies (maladies climato-sensibles) a fini de
faire changer d’approche. Ainsi plusieurs initiatives d’élaboration de Systèmes d’Alerte
Précoce (SAP), plutôt fondée sur la prédiction précoce, sont en préparation ou en cours
d’exécution. Quelques-unes d’entre elles sont présentées ci-dessous.

- Exemples de SAP en Afrique de l’Ouest

Burkina Faso :
Le pays a un Plan National Multirisques de Préparation et de Réponse aux Catastrophes ; les

19 NIMET, 2008. Nigeria Climate Review Bulletin 2007. Pp 16-17


20 NIMET, 2009. Nigeria Climate Review Bulletin 2008. Pp 12-13
21 NIMET, 2010. Nigeria Climate Review Bulletin 2009. Pp 22-23
22 Deuxième Communication nationale
23 Stockholm Environment Institute, 2009 : Economics of Climate change in Rwanda

99
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

crises épidémiques font partie des risques considérés dans ce plan ; un système de
Surveillance et d’Alerte Précoce est mis en place pour chacun de ces risques. Neuf stratégies
dont la cartographie des zones à risque et le système d’alerte précoce sont utilisées pour
opérationnaliser le plan.

Guinée :
Le pays dispose d’un SAP sanitaire par lequel la notification des maladies au sein du SAP est
effectuée le lundi et mardi de chaque semaine depuis centre de santé vers les préfectures. Les
données sont ensuite transmises le mercredi au niveau central (Division Prévention Lutte
contre la Maladie). Une synthèse est présentée à Conakry chaque jeudi matin au Comité de
Crise composé des différents acteurs dans la lutte contre les épidémies : Ministère de la Santé,
Division Prévention et Lutte contre la maladie, Croix-Rouge Guinéenne, Institut National de
Santé Publique, OMS, UNICEF et Organisation Non Gouvernementales24.
Le SAP est structuré en 4 niveaux :
 Niveau Central (Division Prévention et Lutte contre la Maladie) : Chef Division
 Niveau intermédiaire (Direction régionale de la santé) : médecin chargé de la maladie
 Niveau périphérique (poste santé, centre santé, hôpital préfectoral, hôpital régional, etc.) :
infirmier chargé de la surveillance épidémiologique
 Communautés (détection ; notification) : relais communautaires

24
Université de Franche-Comté, Centre National de la Recherche Scientifique, 2009 : Epidémiologie du choléra et Evaluation du Système d’Alerte
Précoce en République de Guinée, Rapport de mission. 77p.
100
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Même si Parmi les 45 maladies et états de santé prioritaires qui sont retenus dans le système
de surveillance épidémiologique en Guinée huit dont la méningite, le choléra, la fièvre jaune
et le paludisme font l’objet d’une surveillance hebdomadaire, il n’en demeure pas moins que
la dimension climatique ne serait pas adéquatement ; en témoigne l’absence de la
météorologie dans le Comité de Crise.

Mali :
Fondamentalement orientée vers la sécurité alimentaire, le SAP du Mali
(http://www.sapmali.net) comprend, parmi ses onze indicateurs, un qui concerne la santé et la
nutrition. Cependant il semble que la surveillance des maladies ciblées tout comme les
indicateurs qui leur sont associés ne sont pas orientés vers des préoccupations d’ordre
climatiques. Aussi la périodicité des réunions du Groupe de Travail SAP qui sont organisées
mensuellement.

Niger :
Le SAP et de Prévention des Catastrophes est animée par une Cellule de Coordination ;
liaison avec le Plan ORSEC qui est la branche opérationnelle du Plan de Contingence
National. La Direction de la Santé est membre du dispositif d’organisation des secours, elle
est responsable de la gestion des conséquences sanitaires des sinistres.

L’Unicef a un SAP dans le domaine de la sécurité alimentaire (enfant mal nourris aigus) ; il
est mis en œuvre avec le Ministère de la santé et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) ;
ce dernier prend en charge les enfants mal nourris Modérés.

L’organisation reconnait l’importance des données climatiques car en 2008 elle a reçu des
prédictions de l’ACMAD comme quoi la saison des pluies sera précoce et les pluies seront
importantes ; avec comme conséquence la possibilité de foyers de choléra et l’extension de la
période de transmission du paludisme. C’est ainsi que les stocks d’antipaludéens ont été
doublés. Depuis lors l’organisation demande systématiquement les données de climat à la
Météo.

Par contre la météo n’est pas membre du Comité National Chargé des Epidémies qui est le
canal par lequel les alertes précoces sont diffusées; un manquement de taille en plus des
difficultés de communication entre membres/acteurs.

Le Projet MERIT (Meningitidis Environmental Risk Information Technologies) est un cadre


de concertation sur la prédiction des épidémies de méningite à l’intérieur de la ceinture
méningitidique. L’OMS travaille avec l’ACMAD dans ce projet qui est une initiative
conjointe de l’OMS et de partenaires consistant à utiliser plus efficacement les connaissances
existantes sur l’épidémiologie de la méningite à méningocoque pour améliorer les stratégies
actuelles de contrôle , la compréhension de la relation entre la méningite bactérienne et les
paramètres environnementaux ; d’utiliser cette compréhension pour alerter le plus
précocement possible sur l’apparition d’épidémies de méningite et pour améliorer l’efficacité
des stratégies de prévention et de maîtrise.

Avec l’appui de l’OMS, l’ACMAD, le Ministère de la Santé et le Centre de Recherche


Médicale et Sanitaire (CERMES) collaborent dans le cadre d’un réseau sur le paludisme et la
méningite. L’évaluation de la survenue d’épidémie en relation avec les variables climatiques
est un axe de travail de ce réseau. Chaque année CERMES organise une réunion sur le sujet.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Un autre cadre de concertation qui est appuyé par l’OMS regroupe SNIS, CERMES et DNM
pour analyser les épidémies et leurs relations avec les variables climatiques.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

L’OMS a défini, depuis 2004, un guide portant sur une stratégie régionale et opérationnelle
concernant les maladies à potentiel épidémique et celles ré-émergentes dénommée Stratégie
de Surveillance Intégrée de la Maladie et de la Riposte (SIMR/IDSR) devenue Règlement
Sanitaire International (RSI) en 2005. Le « seuil d’alerte précoce » est un élément du SMIR.

L’OMS appuie le SAP du Niger en offrant des moyens de communication ; à partir de 2009
elle a donné des téléphones cellulaires dans le but de faciliter la notification des cas le plus tôt
possible.

Nigéria :
En matière d’alerte précoce dans le domaine de la santé c’est la Stratégie de Surveillance
Intégrée de la Maladie et de la Riposte (SIMR/IDSR) définie par l’OMS qui est appliqué. Elle
est opérationnalisée à travers un Comité Technique National pour la Surveillance Intégrée de
la Maladie et de la Riposte. Dans ce système 40 maladies sont prises en compte actuellement.
La démarche est plus basée sur l’épidémiologie que sur le climat. Cependant dans la
prochaine planification pour définir une politique et un guide opérationnel les aspects relatifs
au climat pourraient être pris en compte.

Sénégal :
Le SAP du Sénégal est chargé de collecter, de traiter, et de diffuser les informations
pertinentes relatives aux risques de crises alimentaires. Il s’appuie pour cela, sur des données
dans les domaines alimentaire, sanitaire, et nutritionnel. Même si le médecin-chef de région
est membre du Comité Régional, on peut constater aisément (sans occulter la relation entre la
santé et la nutrition) le faible niveau de prise en compte de la santé et surtout de sa relation
avec le climat dans le dispositif.

- Exemples de SAP en Afrique de l’Est

Rwanda :
Deux projets démarrés en 2010 sont en cours d’élaboration ; ils incluent une composante
SAP. Ces projets sont initiés avec le soutien du FEM pour l’un (2010 – 2014) et de la
Coopération japonaise pour l’autre (2010 -2012). Il est attendu que ces projets contribuent à
combler le déficit en équipements et de renforcer les capacités des services de la météorologie
nationale pour une meilleure implication dans l’alerte précoce.

Kenya :
Un modèle de prédiction du paludisme, basé sur des données climatiques, est en application
depuis 2000 dans 2 localités situées à l’Ouest du Kenya où le paludisme est endémique.

Un autre modèle qui couvre une aire plus large est en cours de développement avec l’appui du
FEM, sous la coordination de l’OMS et à travers le Ministère de la Santé. Dans ce modèle les
données sanitaires sont entrées parallèlement à celles climatiques : l’analyse croisée permet de
prédire des tendances. Les stations météo qui utilisées couvrent chacune un rayon de 10 km.

Le modèle « Malaria EW and Response System » est basé sur ce principe : à l’aide de
données climatiques des prédictions sont faites pour établir un risque d’épidémie. Dans la
pratique à partir d’un temps T le modèle fait des prédictions de température et de pluviométrie
pour les 4 prochains jours, 3 prochaines semaines… ; ce sont ces prédictions qui sont portées
à la connaissance des services de santé.
103
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Un modèle de ce genre est appliqué au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Les paramètres


climatiques du modèle sont la température et la pluviométrie. La température est essentielle
en ce qu’elle accélère la vitesse de développement du vecteur tandis que la pluviométrie
augmente et stabilise les sites de reproduction. Ainsi des températures anormales suivies
d’une pluviométrie dépassant certains seuils sont des séquences qui peuvent donner lieu à des
épidémies. Dans ce modèle qui est informatisé, c’est la combinaison de ces deux paramètres
qui donne un risque épidémique. Cette combinaison peut se faire de manière additive ou
multiplicative à l’aide de codes (codes de température et code de pluviométrie). Ces deux
variantes (additive ou multiplicative) du modèle peuvent avoir des variantes en fonction des
conditions écologiques.

Ethiopie :
Deux initiatives coordonnées par AMA dans le domaine du SAP ont été identifiées:
1) Un projet pilote avec South Dacota University dont l’objectif principal est de développer
un SAP pour le paludisme : intervient dans une seule région du Pays (Amara). Il a démarré en
2009. AMA collecte les données de météo (NASA) et de santé qu’elle transmet à l’Université
qui alimente le modèle qui est en cours de développement. Les paramètres climatiques
étudiés sont la Pluviométrie, la Température, l’Index de Végétation et la Température à la
surface terrestre (informe sur l’humidité).

2) Un projet avec Columbia University sur Climat et Santé et qui s’intéresse à toutes les
maladies sensibles au climat (paludisme, méningite, diarrhées aigües). Ce projet est appuyé
par WMO et Google Earth :
 Méningite : l’intervention est basée sur l’approche MERIT.
 Paludisme : quatre zones représentatives des différentes conditions climatiques du
pays abritent des sous projets pilotes dans lesquels interviennent des points focaux
provenant des services de la météo et de la santé. L’objectif est de parvenir à une
corrélation entre climat et survenue d’épidémie. Le projet a démarré en 2009 par une
enquête de reconnaissance suivie d’une évaluation de la disponibilité des données. En
2010 les 4 zones pilotes sont définies. Le programme utilisé est ARC GIS ; les
données sont collectées à l’aide de feuille Excel.

- Partenaires / stakeholders

Plusieurs initiatives dans le domaine climat-santé existent en Afrique ; deux d’entre elles nous
semblent particulièrement intéressantes en ce qu’elles peuvent constituer des cadres de
partenariat pour le développement de SAP. Ces initiatives sont présentées ci-dessous.

Le Projet HEALTHMET en Afrique de l’Ouest

Le projet HEALTHMET est une initiative d’AFRIMET, la Conférence des Directeurs des
Services Météorologiques et des services Hydrologiques de l’Afrique de l’Ouest, en
collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Météorologie et le Service Météorologique
Espagnole. HEALTHMET encourage l’établissement de liens entre autorités de la
météorologie et celles de la santé à travers cinq projets pilotes et par la création de Groupes de
travail nationaux dans les cinq pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria) dont la
mission est de promouvoir l’utilisation des informations météorologiques et climatologiques
pour améliorer la prévention et la lutte contre les maladies épidémiques sensibles aux

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

variations climatiques. Les maladies comme le paludisme, la méningite et la Fièvre de la


Vallée du Rift… les deux premières sont ciblées en priorité.

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Outre des actions de renforcement de capacité (« IRI Summer Institute, May 2010 ; Training
course on WMO SDS-WAS Products, Nov. 2010 »), le projet a facilité la mise en place de
deux points focaux (un provenant des services météo et l’autre de la santé) dans chaque pays.
La Mauritanie est le premier pays qui a mis en place son groupe de travail, à la fin du mois de
juin, suite à un atelier de renforcement de capacité tenu au mois de Mars en Gambie.

Le Groupe de Travail sur la Climat et la Santé (CHWG, sigle anglais) en Afrique de l’Est

Le CHWG a été mis en place à la suite d’un atelier intitulé « Dimension climatique de la
Santé », tenu au début de 2008 à Addis Ababa, Ethiopie. Le Groupe de Travail comprend 12
institutions membres constituées de structures publiques (météo, santé), d’institutions
nationales de recherche, d’ONG nationales dont l’Association Anti-Malaria (AMA) qui est le
bras armé opérationnel du Groupe et d’organismes internationaux dont OMM et OMS. Il
bénéficie de la collaboration de : International Research Institute for Climate & Society,
Columbia University (IRI); Health and Climate Foundation et Group on Earth Observations
(GEO/GEOSS).

La mission du CHWG est de mobiliser des institutions responsables et légales pour les
amener à travailler ensemble sur l’utilisation appropriée des informations climatiques pour
protéger les communautés des problèmes liés au climat. la vision de l’organisation est
d’engendrer une population indépendante, saine et productive à travers une utilisation
appropriée des informations climatiques pour améliorer la situation sanitaire en rapport avec
les maladies climato-sensibles ; tandis que son but est de créer un secteur sanitaire informé
sur les aspects climatiques et des communautés bénéficiaires qui requièrent et utilisent
systématiquement l’information climatique appropriée pour améliorer l’efficacité des
interventions sanitaires.
Les objectifs du CHWG sont de stimuler la prise de conscience sur l’impact de la météo et du
climat sur la santé; de développer des moyens effectifs et fonctionnels dans le secteur de la
santé et chez les communautés bénéficiaires afin que l’information climatique soit
systématiquement utilisée et de manière appropriée pour estimer les populations à risque
d’être affectées par des maladies climato-sensibles (où et quand, y compris des systèmes
d’alerte précoce); de stimuler les partenaires de la communauté Climat/Environnement pour
qu’ils identifient les besoins, créent des produits et pourvoient des services appropriés.

Les activités réalisées par le CHWG : revue du statut de l’information climat-santé


spécifiquement pour le paludisme, la méningite et de la diarrhée d’origine hydrique ; revue du
statut du système d’alerte précoce du pays, notamment l’utilisation d’informations
climatiques pour la détection précoce et la maîtrise d’une épidémie ; le développement d’un
système de partage de l’information et le renforcement de capacités.

3. ANALYSE

- Evaluation des Systèmes Alerte Précoce

Dans le domaine de la santé, à la lumière des informations collectées auprès d’acteurs


intervenant dans les SAP orientés vers la santé, on peut retenir que la prise de conscience de la
nécessité de tenir compte des paramètres climatiques revêt une importance certaine dans la
prévention et la maîtrise de certaines maladies. Cependant la traduction concrète de cette prise
de conscience en actes concrets susceptibles d’améliorer les systèmes sanitaires ne fait pas
légion. La raison fondamentale de cette situation est l’absence de concertations directes entre
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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-
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acteurs des deux secteurs. A cela s’ajoute, dans certains cas, le problème de collecte de
données (météo comme santé) et celui d’accessibilité des données de climat / météo qui fait
que les services de santé ne peuvent pas en tenir compte dans leurs stratégies. Enfin, dans
certains cas les décideurs du secteur de la santé, pour diverses raisons, ne prêtent pas
l’attention requise aux déterminants climatiques. A la lumière des éléments d’appréciation de
la place de la santé dans les systèmes d’alerte précoce passés en revue il s’avère que, dans la
plupart des cas, ce secteur n’est pas pris en compte de manière adéquate dans une approche
qui intègre la variable climat. En effet, dans ces systèmes c’est la surveillance médicale (seuil
épidémique) qui est souvent appliquée contrairement à un système qui tient compte de
variables climatiques et qui présente l’avantage de prédire un évènement plus précocement.

- Organisation institutionnelle et capacité responsive

Dans le domaine de la santé, l’analyse de l’organisation institutionnelle, des capacités et des


ressources des SAP laisse entrevoir un certain nombre de limites dont les plus saillantes sont:
1) l’absence de d’une intégration systématique de variables climatiques en tant que
déclencheurs d’une alerte, ce qui peut conduire à une réponse tardive face à une
épidémie. Ce fait peut être lié à l’absence d’une approche santé-climat dans les approches
qui sou tendent ces SAP, et ce, du fait de la non implication d’acteurs compétents pour
faire prévaloir une telle approche dans l’organisation institutionnelle.
2) même si la plupart des pays ont un SAP bien structuré, on a constaté que très souvent la
périodicité des concertations des acteurs des différents niveaux (tous les mois au niveau
central par exemple pour plusieurs SAP) n’est pas adaptée à une alerte précoce dans le
domaine de la santé.

4. SYNTHESE GLOBALE, CONCLUSIONS ET RECOMMENDATIONS

Comme synthèse globale de l’étude sur les SAP de la santé, un nombre des conclusions et
recommandations sont retenus:
- Identification de toutes les structures concernées par le SAP et la concertation /
coopération entre celles-ci sont fondamentales pour la réussite du SAP
- Promouvoir la prise de conscience sur le rôle de la météo dans la prévention et la maîtrise
des maladies liées au climat
- Favoriser la coopération intersectorielle (santé- météo) : création de cadres
- Renforcement de capacités dans la collecte, le traitement et l’interprétation de données
climatiques et météorologiques
o Capacités techniques
o Equipements et matériels
- Finalité : acquisition de capacités /compétences pour cartographie et suivie des maladies
climato-sensibles.?
- La météo met à la disposition de la santé des données utiles et facilement accessibles et à
la fréquence requise
- Renforcement capacités en modélisation climat –santé (L’efficacité de la modélisation
dépend largement de la fiabilité des données dont la bonne collecte devient ainsi un
élément fondamental).
- L’utilisation de données rétrospectives sur la maladie et de données climatiques peut
permettre d’établir un model prédictif d’épidémies. L’avantage de cette approche est
qu’elle permet d’obtenir des informations sur la localisation des endroits où la maladie
est susceptible d’apparaître, à quelle intensité et quels évènements climatiques et
variations contribuent à l’occurrence de la maladie. Il est possible d’identifier des
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tendances climatiques globales et les lier aux variations climatiques observées localement
susceptibles d’affecter la transmission.25

25
Climate prediction and disease/health in Africa. Results from a regional training course, IRI, Bamako, 1999.
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ANNEXE 3: QUESTIONNAIRE UTILISE

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ANNEXE 4 : LISTE DES PERSONNES CONTACTÉES

Name Function Institution Tél Cellulaire Tel Bureau Email


Conseil National de L'Env.
Amadou Souley +227 96 97 92 98 biocnedd@intnet.ne
Secrétaire Exécutif pour un Dévelop. Durable -
Massaoudou +227 90 50 06 95 asouleym@yahoo.fr
CNEDD-
Direction des Statistiques,
ADAKAL de la Surveillance et de la +227 96 82 54 21
Planification - Epidémiologie adakal_boukary@yahoo.fr
Aboubacar Riposte aux Epidémies +227 90 33 75 21
Min. Santé Publique
Direction des Statistiques,
Chef de Division
Dr. YACOUBA de la Surveillance et de la +227 96 99 63 92
Surveillance markyakouba@yahoo.fr
Harouna Riposte aux Epidémies +227 97 50 71 94
Epidémiologique et Riposte
Min. Santé Publique
Groupement Régional
+227 96 13 41 34
Incendie et Secours de
Ali Abdouhaziz Commandant +227 90 94 94 36 abdoutchanga@yahoo.fr
Niamey
+227 94 75 98 24
Min. Intérieur
Khaled Bensaid Chef Child Survival Section Unicef Niger +227 96 52 92 51 +227 20 72 30 08 kbensaid@unicef.org
Chef Division Disease
Dr Soga Garba OMS Niger +227 90 18 79 25 +227 20 75 20 39
Prevention & Control (DPC)
Division Climat -
Mr John
Chef Division Environnement VIGIRISC - +227 98 12 14 78 johnmwicha@yahoo.com
MWIKYA
ACMAD
Child Survival Unit - +22720723008
Khaled Bensaid Chef Unité +227 96529251 kbensaid@unicef.org
UNICEF //2840
Division Disease Prev
Dr Soga Garba Chef Division +227 90187925 +22720752039 sogag@ne.afro.who.int
Control OMS
NIGERIA (ABUJA)
Dr Anthony C Nigeria Meteorological
Director General /CEO +234088135354559 +24394130709/11 tonycanuforom@yahoo.com
Anuforom Agency

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Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Name Function Institution Tél Cellulaire Tel Bureau Email


Ernest A Head Inter. Relations - Env & Nigeria Meteorological
+23408023052057 +23408037254660 ernafies@yahoo.com
Afiesimama Clim Predict Agency
Director Applied Meteo Nigeria Meteorological
Mrs J E Ukeje +234094130709/996 +23408037879565 julie_ukeje@yahoo.co.uk
Service Agency
Head Agricultural National Progr for Food
Pr V O Chude +23408033154400 vchude@yahoo.co.uk
productivity Enhancement Security
Nigeria Hydrol Services
Eng U B Magashi SA to Executive Director +23408054513791 +23407032817747
Agency
Eng Clem Nigeria Hydrol Services
Civil/Water Eng +23408033185945 +23408026130942 clemnze@yahoo.co.uk
Onyeaso Nze Agency
Florence Iheme Director Early Warning Directorate +23408053468145 +23407064185261 onafo@yahoo.com
Nantene Coulibaly
PO Analyst (Many) Early Warning Directorate +23408065741467 +234093142109 ncoulibaly@ecowas.int
(+ EW Team)
Chef Consultant Federal Ministry of Health
Henry Akpan +23408037626718 akpanhem@yahoo.com
Epidemiologist (FMH)
Mrs Vashti ZM Dpt Health Plan Research
Assistant Director +23408073666025 vashsaid@yahoo.com
Said & Stat - FMH
Mrs Olubunmi E
Deputy Director Public Health Dpt - FMH +23408033024638 +23408022690920 olubunmiojo2002@yahoo.com
Ojo
RWANDA (Kigali)
Dr Andre Disease Prevention Control
OMS - Rwanda +2500722624691 +2540203867880/5 rusanganwaa@rw.afro.who.int
Rusanganwa Division
Jean Pierre Ruhira Environmental Health Officer OMS - Rwanda +2500788684925 ruhiraj@rw.afro.who.int
Rwanda Environmental
Alphonse Mutabaz +2500785745057
Mngt Authority REMA
Sust Dev, Env & Food
Daya Bragante Economic Affairs Officer +2500783560345 +2500252586548 Dbragante@uneca.org
Security - UNECA
Associate Expert - Social
Astrid de Laminne ILO +2500783774738 astridstep@gmail.com
Protection
Matar Seck ICT's Policies & System Dev UNECA +2500788406658 +2500252586548/49

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Name Function Institution Tél Cellulaire Tel Bureau Email


Officer
KENYA (Nairobi)
Kenya Meteorological
David Gikungu Assistant Director +2540722624691 +2540203867880/5 irungu@meteo.go.ke
Department - KMD
+2540733624699
Vice Chairman +2540721680758 +2540202147770/386 gikungu@kms.or.ke
ETHIOPIE (Addis Abeba)
M. Abere Mihrete Director Antimalaria Association - AMA +2510911401295 amaethiopia@gmail.com
Secretariat Working Group Climate & Health
Johannes Coordinator Antimalaria Association - AMA
Paulos Coordinator Malaria Antimalaria Association - AMA +2510911153419 kdspaulos6@gmail.com
Tsegaye Ketema Director of Development Meteorological Service Directorate tsegayeketema@gmail.com
Programme Manager, Delegation of the EU to the +251114163700
Chiara Tardivo +251920317655 chiara.tardivo@ec.europa.eu
Operational Sect African Union Ext 311
Consellor Climate +251114163700
Françoise Villette Delegation of the EU to the African Union francoise.villette@eeas.europa.eu
Change/Environment Ext 306
Malaria Control and Eval +251115504316
Asefaw Getachew +251911852656 agetachew@path.org
Partship in Africa Ext 143
BURKINA
Sylvestre Directeur de la lutte contre la
Direction de l'Information et des Stat Sanit syltiend@hotmail.com
Tiendrebeogo maladie

139
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
00 229
Météorologie markassbj@yahoo.f
1 KASSIN Martin Directeur Bénin Cotonou 21 30
Nationale r
66 27

LOCONO Responsable DG 97027 loconon.daniel@ya


2 Daniel Bénin Cotonou
N PANA Environnement 422 hoo.fr

HOUSSO
Responsable DG 90918 vincentiahouss@ya
3 U Vincentia Bénin Cotonou
PANA1 Environnement 931 hoo.fr
QUENUM
Conseiller
technique du chef
Ambassade de 01 BP 1948 00226 00226 00226
MEYNAR de corp auprès de Burkin
4 Nicolas France au Ouagadougou 70 26 50 31 08 50 31 at.bnsp@gmail.com
D la brigade a Faso
Burkina Faso 01 22 97 67 08 67
Nationale de
Sapeurs-Pompiers
Directeur de la
division du
Ministère de
partenariat et de
l'environnement 01 BP 6486 00226 00226
YAMEOG coordination des Burkin georges.yameogo@
5 Geoges et du Ouagadougou 70 26 50 31 31
O conventions a Faso yahoo.fr
développement 01 32 70 66
Internationales en
durable
matière de
l'environnement

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Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Ministère de
Directeur général l'administration 01 BP 01 621 00226 00226
Colonel Burkin yagolazare@yahoo.
6 lazaré de la direction de territoriale, de la Ouagadougou 70 20 50 30 41
YAGO a Faso fr
la protection civile décentralisation 01 02 04 86
et de la sécurité
Directrice de Conseil National
Constance 01 BP 515 00226 00226
gestion des de Secours Burkin nomdenise@yahoo.
7 NOMBRE Marie Ouagadougou 70 16 50 34 70
secours d'urgence d'Urgence et de a Faso fr
Denise 01 74 79 03
et de réhabilitation Réhabilitation
Conseil National
1 BP 515 00226 00226
Secrétaire de Secours Burkin
8 DIANE Aboubakar Ouagadougou 70 20 50 34 70 bubazi@yahoo.fr
Permanent d'Urgence et de a Faso
01 90 96 03
Réhabilitation
Analystes en
gestion des criese Programme des 00226
BURK 01 BP 575 00226 00226
Félix des catastrophes. Nations unies 50 30 67 felix.sanfo@undp.o
9 SANFO INA Ouagadougou 78 83 50 31
Alexndra Unité d'appui à la pour le 62/63/6 rg
FASO 01 44 70 04 70
Coordination du Développement 4
SNU
Institut BURK 03 BP 7054 00226 00226
Directeur abdoulayebelem@y
10 BELEM Abdoulaye Géographique INA Ouagadougou 70 01 50 31 33 www.igb.bf
Technique ahoo.fr
du Burkina FASO 03 69 63 51
Spécialiste BURK 01 BP 7622 00226 00226 00226
Banque bsome@worldbank.
11 SOME Bonaventure changement INA Ouagadougou 76 07 50 49 63 50 49
Mondiale org
climatique FASO 01 79 78 49 63 64
Ancien Ministre BURK 03 BP 7156 00226
BIKIENG Ingenieur Agro- issa_bikienga@yah
12 Issa Martin Offier de l'ordre INA Ouagadougou 70 26
A Economiste oo.fr
National FASO 03 07 58
AYASSO Directeur de BURK 01 BP 786 00226 00226 227 50 tchambakouayassor
13 Tchambakou UEMOA
R l'agriculture et de INA Ouagadougou 70 17 50 32 88 31 88 @yahoo.fr
141
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
la sécurité FASO 01 48 16 06 72
alimentaire
Ingenieur eau et BURK 01 BP 5910 00226 00226
OUEDRA Delphine Ministère de bdelphine@fasonet.
14 foret, spécialisé en INA Ouagadougou 70 24 50 46 98
OGO Bernadette l'agriculture bf
amenagement FASO 01 05 07 39
Directeur de la Direction BURK 01 BP 621 00226
15 ZONGO Abel prévention et de la Générale de la INA Ouagadougou 70 29 zabelius@yahoo.fr
réglementtation protection civile FASO 01 05 31
+226
Chef service Direction Burkin 50 35
16 SANFO Judith Ouagadougou
agrométéorologie Météorologie a Faso 60
32/39
Directeur de la Direction Burkin 78 45
17 GARANE Ali Jacques Ouagadougou
Météorologie Météorologie a Faso 21 83
03 BP 7047
Burkin Ouagadougou 76 33
18 SOME Léopold Chercheur Climat INERA
a Faso 03 - Burkina 06 50
Faso
Ministère de (226)
l’Agriculture, de 01 BP 2418 50.49.
OUEDRA Burkin 70 24 05 concacilssburkina@
19 CONACILSS l’Hydraulique et Ouagadougou 99.16/
OGO a Faso 07 yahoo.fr
des Ressources 01 70.26.
Halieutique 77.74
Directrice
ZOUNGR Générale des Burkin
20 Jacqueline Ouagadougou
ANA Ressources en a Faso
Eaux
Directeur de la
TIENDRE Burkin 70 25 syltiend@hotmail.c
21 Sylvestre Lutte contre la Ouagadougou
BEOGO a Faso 94 38 om
maladie
142
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Maître de
Recherche /
Malherbologue/
Chef de
département
Gestion des
ressources
Institut de
naturelles et de 04 BP 8645 00226 00226 00226
l'environnement Burkin hamitraore8@yahoo
22 TRAORE Hamidou systéme de Ouagadougou 70 25 50 34 02 50 34 www.inera.bf
et de recherches a Faso .com
production 04 80 60 70 02 71
agricoles
(GRNSP)/ Chef de
service de
l'information
scientifique
technique et de la
communication
(SISTC)
Lieutenant
Directeur des Direction 01 BP 621 00226
Colonel Burkin sibiricoul2011@gm
23 Sibiri plans et des Générale de la Ouagadougou 70 20
COULIBA a Faso ail.com
opérations protection civile 01 61 18
LY
Institut National
Délégation de Météorologie et Cap
24 CORREIA Francisco Praia
Praia Géophysique Vert
(INMG)
Ingénieur Cap josemalevy@yahoo.
25 LEVY Jose Praia
Instruments Vert fr
Direction
LEDO de Agronome - Cap 99318
26 Luis Services Elevage Praia
PINA Coord. GTP Vert 00
(MDR)

143
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Natural 00 238
Cap nuno.ribeiro@maho
27 RIBEIRO Nuno Directeur Resources Praia 26 17
Vert t.gov.cv
Management 511
Direction 00 238
Cap moises.borges@ma
28 BORGES Moises Directeur général Générale de Praia 26 18
Vert hot.gov.cv
l'Environnement 984
Service Sécurité
Maria da Alimentaire - Cap maria.da.cruz@mdr.
29 SOARES Directrice Praia
Cruz Ministère Vert gov.cv
Agriculture
Projet
Renforcement
des Capacités 00 238
Coordinateur Cap marbarry@hotmail.
30 BARRY Oumar d'Adaptation aux Praia 26 05
National Vert com
Changements 530
Climatiques
(INGRH)
Institut National
Ingénieur Chef de Ressources Cap
31 CORREIA Nilton Praia
Projet Hydriques Vert
(INGRH)
Institut National
anibal.medina
Développement Cap
32 MEDINA Anibal Chercheur Praia @praocv.gov.
de la Pêche Vert
cv
(INDP)
PNUD-
Programme Environment- 00 238 antonio.querid
QUERID Cap
33 Antonio Specialist-Head of Energy and Praia 260 o@cv.jo.un.or
O Vert
Unit Natural Disaster 9600 g
Prevention Unit

144
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Côte 00225
SODEXAM/DM
34 GUEHI Goroza Directeur d'Ivoir Abidjan 21 27 ggoroza@yahoo.fr
N
e 71 63
Côte 00225
Chef service SODEXAM/DM kofantony@yahoo.f
35 KOFFI Antoine d'Ivoir Abidjan 05 04
agrométéorologie N r
e 09 83
Côte 00225
Chef Service SODEXAM/DM
36 NZUE Augustin d'Ivoir Abidjan 05 42 Nzue2@yahoo.fr
Développement N
e 37 53
Côte 00225
Chef de Service SODEXAM/DM eklouferdinand@ya
37 EKLOU Ferdinand d'Ivoir Abidjan 05 30
Prévision Météo N hoo.fr
e 11 73
Chef Dép. Etudes Côte 00225
SROHOR SODEXAM/DM srohoroub@yahoo.f
38 Bernard Dév. d'Ivoir Abidjan 05 77
OU N r
Environnement e 44 31
Dir. Gén.
Côte
GOGO Dibo Approvisionnem
39 Directeur Général d'Ivoir Abidjan
Dibo Frédéric ent en Eau
e
(DGAE)
Dir. Gén.
Côte 00225
OUATTA Approvisionnem Arconcept46@hotm
40 Edouard Ingénieur d'Ivoir Abidjan 08 13
RA ent en Eau ail.com
e 63 18
(DGAE)
Direction de la
Statistique et de
Côte
Représentant le la
41 ZEAN J.P d'Ivoir Abidjan Jpzean25@yahoo.fr
Sous Directeur Documentation
e
Informatique
(DSDI)

145
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Direction de la
Statistique et de
Côte
la kouameyoboua@ya
42 MALAN Kouame Ingénieur d'Ivoir Abidjan
Documentation hoo.fr
e
Informatique
(DSDI)
Côte 00225
MINAGRI/DPA Anonbertin@yahoo.
43 ANON Bertin Sous-Directeur d'Ivoir Abidjan 07 68
D fr
e 71 94
Centre de
Côte 00225
Recherche bambasb@hotmail.c
44 BAMBA Siaka Directeur d'Ivoir Abidjan 21 35
Océanographique om
e 58 80
(CRO)
Centre de
Côte 00225
Expert Recherche
45 KOFFI Philibert d'Ivoir Abidjan 21 35 phikokan@yahoo.fr
océanologue Océanographique
e 58 80
(CRO)
Côte
NGUESS
46 Kouakou DG/intérim SODEXAM d'Ivoir Abidjan
AN
e
Jeunes
Chef de Dép. Côte
Volontaires
47 ANON Fidèle Régis Changement d'Ivoir Abidjan
Environnement
Climatique e
5ONG JVE)
Sous-Directeur de Côte 00225
MINAGRI/DPA sionsligam@yahoo.
48 SILUE Sionseligam la Diversification d'Ivoir Abidjan 02 50
D fr
des Cultures e 85 34
Ghana P.O Box LG 00233 00233
Acting Director- GHAN minia_zin@yahoo.c
49 Z MINIA Meteorological 87, Legon, 243 302 511
General A om
Agency Accra-Ghana 658 977

146
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
291

00233
Director/ Synoptic Ghana P.O Box LG 00233 00233
AYILARI- GHAN 244
50 A. Juati Meteorology & Meteorological 87, Legon, 307 01 302 51 juatia@yahoo.co.uk
Naa A 747
Forecating Agency Accra-Ghana 25 19 19 81
052
00233 00233 00233
Director Ministry of GHAN P.O Box M44 emagdong@yahoo.c
51 E.M Longi 27 880 30268 302 66
Administration Health A Accra-Ghana o.uk
89 62 42 21 56 14
No, E4 Lehie
Crescent,
00233 00233
Labone Estate 00233
AMPOM Ag Executive Water reources GHAN 244 302 b.ampomah@wrc-
52 Ben Y. P.O Box CT 302 763
AH Secretary Commission A 874 763 ghana.org
5630 651
138 649
Cantonnement
Accra
0 246
GHAN diana.boakye@rock
53 DIANA Boakry NADMO ACCRA 577
A etmail.com
671
0
oku_samuel@hotm
54 EKU Samuel Director MOFA / SRID Ghana Accra 20819
ail.com
3118
0
johnnorts@yahoo.c
55 NORTEY John MOFA / SRID Ghana Accra 20833
om
9706
02 44
wyadd@yahoo.co.u
56 WAWO D. Daniel MOFA / SRID Ghana Accra 08
k
7173
Sidney Mii 0 244 okogeneygh@yaho
57 ADDO MOFA / SRID Ghana Accra
Oko Bampoe 263 o.com
147
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
759
0 233
BENEFO Analyst - Energy Climate Change dbenefor2000@yah
58 Daniel Ghana Accra 246 11
R Ressources Unit / EPA oo.com
465 2
0 20
Analyst Health GHAN 0 30 266
59 DARKO Daniel Accra 36 711
data A 81 52
99
00233
0023330
GHAN 244 www.inra.unu
60 ELIAS T. Ayuk,phd Director UNU-INRA Accra 2 500 ayuk@inra.unu.edu
A 340 .edu
396
893
Ghana P.O Box LG
Research GHAN yorke_kacharles@y
61 YORKE Charles Meteorological 87, Legon,
department A ahoo.co.uk
Agency Accra-Ghana
Expert mesures Ministère
Guinée 00224 00224
BANGOU d'adaptation au délégué à BP 22 Conakry bangourakande@ho
62 Kandé Conakr 60 33 65 54 40
RA changement l'environement RG tmail.com
y 15 01 30
climatique des eaux et forêts
Direction Guinée 00224 00224 002224
KOTEMB BP 148 kotembedouno24@
63 Saâ Michel Directeur Général Générale de la Conakr 60 33 30 45 41 30 45
EDOUNO Conakry yahoo.fr
protection civile y 74 39 22 43 40
Direction Guinée 00224 00224 00224
Amadou Inspecteur S.F. BP 5075 amadoudieng85@y
64 DIENG Générale de la Conakr 60 65 67 65 69 30 45
Oury Comptable Conakry ahoo.fr
protection civile y 69 61 61 43 40
Centre National Guinée 00224 00224
Mamadou BP 37 38 kadiatoukaly@yaho
65 BAH Directeur Général des ressources Conakr 64 58 60 21 50
Kaly Conakry o.fr
halieutiques y 48 81 70
Direction Guinée 00224 00224
66 KEITA Sory Directeur National Nationale des Conakr BP 559 60 43 62 34 03 K.sory@yahoo.fr
services y 61 07 22
148
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
vétérinaires

Direction
Nationale de la Guinée 00224 00224
CLOTAIR Gnan BP 561 gnanclotaire@yaho
67 Directeur National recherche Conakr 68 52 64 39 69
E Maomy Conakry o.fr
scientifique et y 35 40 50
technique
Direction Guinée
Aliou 62 57 kankalabe80alioudi
68 DIALLO Directeur National Nationale Conakr Conakry
Kankalebe 35 95 allo@yahoo.fr
Hydraulique y
Direction Guinée
Responsable zaoro.kolie@yahoo.
69 KOLIE Zahora Nationale Conakr Conakry
Banque Données fr
Hydraulique y
Chef du Centre de Direction Guinée 67 44 53
KOUROU 62 13 Moussakourouma2
70 Moussa Prévision Nationale Conakr Conakry 84 / 66
MA 01 69 @yaho.fr
Hydrologique Hydraulique y 45 60 78
Minitère de
00224
l'environnement Guinée 00224
Directeur National BP 3161 68
71 BARRY Mamadou et du Conakr 67 46 33 elba477@yahoo.fr
adjoint Conakry 4274
Développement y 15
85
durable
Ministère
Guinée 00224 00224
Houssein délégué à BP 22 Conakry thiernoseydibarry@
72 THIERNO Consultant Expert Conakr 65 60 64 29 79
Barry l'environement RG yahoo.fr
y 56 74 96
des eaux et forêts
Guinée (+224) http://jp1.estis
Responsable BP 1615, (+224) dgcerescor@yahoo.
73 DIAKITE Satigui CERESCOR Conakr 67 14 .net/sites/ceres
Banque Données Conakry 60 33 15 fr
y 91 75 cor
Directeur Général Guinée BP 1615, (+224) (+224) dgcerescor@yahoo. http://jp1.estis
74 CONDE Youssouf CERESCOR
Adjoint Conakr Conakry 67 14 60 33 15 fr .net/sites/ceres
149
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Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
y 91 75 cor

Chef de Centre National Guinée 00 224


224 68 boubadiallo2011@g
75 DIALLO Boubacar Département des Sciences Conakr Conakry 64 78
09 70 90 mail.com
Socio-Economie halieutiques y 85 39
Chef de
Guinée
prévention et lutte Ministère de la
76 KEITA Sakoba Conakr
contre la Santé
y
prévention
Direction Guinée
60 27
77 BAH Directeur National Météorologie Conakr Conakry
83 93
Nationale y
Direction Guinée
TOUNKA Chef Section 60 54
78 Mamadou Météorologie Conakr Conakry
RA Recherche 54 77
Nationale y
+ 226
Direction Guinée 76 67 45
BANGOU Directeur National 64 56
79 Yaya Météorologie Conakr Conakry 95 / +
RA Adjoint 41 91
Nationale y 226 70
02 72 09
Direction
00223
KONATE Météorologie ma_konate@yahoo.
80 Mama DG Mali Bamako 220 62
(feu) Nationale fr
04
(DMN)
Chef service
81 DIARRA Daouda DMN Mali Bamako
agrométéorologie
82 KONE Mali Bamako
alassane.diarra@wf
83 DIARRA Alassane Responsable PAM/FAO Mali Bamako
p.org

150
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Direction
Nationale
NIAMBE Agriculture - mineyitou@yahoo.f
84 Aminata Coordinatrice Mali Bamako
LE Projet r
PNUD/FEM
PACC
Direction
Nationale
BENGAL Responsable Agriculture - bengalysibiry@yah
85 Sibiry Mali Bamako
Y Suivi-Evaluation Projet oo.fr
PNUD/FEM
PACC
Direction
Nationale
Suivi
SANGAR Agriculture - samakenaba@yaho
86 Naba Administratif&Fin Mali Bamako
E Projet o.fr
ancier
PNUD/FEM
PACC
Coordinateur
87 DIALLO Mary Mye SAP Mali Bamako marysap2@yahoo.fr
National
COULIBA Chef Division
88 Mamy SAP Mali Bamako mpaara@yahoo.fr
LY technique
BENGAL
89 Ichiaka Cartographe SAP Mali Bamako ichbeng@yahoo.fr
Y
00223
abdoulaye.bayoko@
90 BAYOKO Abdoulaye Chargé mission PNUD Mali Bamako 20 23
undp.org
25 10
Agence
DEMBEL Boubacar boubacarsdembele
91 DG Adjoint Environnement Mali Bamako
E Sidiki @gmail.com
Développement

151
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Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Durable (AEDD)
Chef Dép.
Agalyou Al maigaagalyoualk@
92 MAIGA Promotion Dév. AEDD Mali Bamako
kassoum yahoo.fr
Durable
00227 00227
Alhassane NIGE dgacmad@acmad.or www.acmad.o
93 DIALLO Directeur Général ACMAD Niamey 94 11 20 73 49
Adama R g rg
98 10 92
00227 00227 00227
YAHYA Mohamed Centre Regional NIGE M.yahya@agrhymet www.agrhym
94 Directeur Général Niamey 94 94 20 3153 20 31
OULD Mahmoud AGRHYMET R .ne et.ne
36 12 18 54 13
00227 00227
Alhassane NIGE dgacmad@acmad.or www.acmad.o
95 DIALLO Directeur Général ACMAD Niamey 94 11 20 73 49
Adama R g rg
98 10 92
Chef Département 2 27 00227 00227
Centre Regional NIGE M.Badiao@agrhym www.agrhym
96 DIAO Ba Maty Information et Niamey 90 20 20 3153 20 31
AGRHYMET R et.ne et.ne
Recherche 38 73 18 54 13
00227 00227 00227
YAHYA Mohamed Centre Regional NIGE M.yahya@agrhymet www.agrhym
97 Directeur Général Niamey 94 94 20 3153 20 31
OULD Mahmoud AGRHYMET R .ne et.ne
36 12 18 54 13
Coordonnateur de 00227 00227 00227
YABILA Cabinet du 1er NIGE yabilan1958@gmail
98 Maman cellule crise Niamey 96 92 20 72 35 20 72
N Ministre R .com
alimentaire 68 10 78 43 64
Chef Département 2 27 00227 00227
Centre Regional NIGE M.Badiao@agrhym www.agrhym
99 DIAO Ba Maty Information et Niamey 90 20 20 3153 20 31
AGRHYMET R et.ne et.ne
Recherche 38 73 18 54 13
OUSSEIN Coordonnatrice Cabinet du 1er NIGE 96 88 20 72 32
100 Mariama Niamey sap@intnet.ne
I SAP/Niger Ministre R 68 58 75
YABILA Coordonnateur de Cabinet du 1er NIGE 00227 00227 00227 yabilan1958@gmail
101 Maman Niamey
N cellule crise Ministre R 96 92 20 72 35 20 72 .com

152
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
alimentaire 68 10 78 43 64

OUSSEIN Coordonnatrice Cabinet du 1er NIGE 96 88 20 72 32


102 Mariama Niamey sap@intnet.ne
I SAP/Niger Ministre R 68 58 75
Unité changement
et variabilité
00227 00227 00227
GOUSMA climatique/ Cabinet du 1er NIGE BP 10193 imgousmane@yaho
103 Moussa 93 93 20 72 25 20 72
NE environnement Ministre R Niamey o.fr
44 36 59 29 81
urbain et cadre de
vie
20027 00227 00227
MASSAO Amadou Secrétaire Cabinet du 1er NIGE BP 10194
104 96 97 20 72 25 20 72 asouleym@yahoo.fr
UDOU Souley Exécutif Ministre R Niamey
92 98 59 29 81
Unité changement
et variabilité
00227 00227 00227
GOUSMA climatique/ Cabinet du 1er NIGE BP 10193 imgousmane@yaho
105 Moussa 93 93 20 72 25 20 72
NE environnement Ministre R Niamey o.fr
44 36 59 29 81
urbain et cadre de
vie
20027 00227 00227
MASSAO Amadou Secrétaire Cabinet du 1er NIGE BP 10194
106 96 97 20 72 25 20 72 asouleym@yahoo.fr
UDOU Souley Exécutif Ministre R Niamey
92 98 59 29 81
00234
Federal Ministry 807 vashsaid@yahoo.co
107 VASHTI Mrs CIPD Assistant Director Nigeria Abuja
of health 366 m
6025
101 yakubu
00234 00234
COULIBA gowon crescent ncoulibaly@ecowas
108 Nanténé P.O Analyst ECOWAS Nigeria 931 42 931 43
LY Asokoro .int
109 005
district PM.B
153
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
401 Abuja

00234
Olubunmi E. Federal Ministry 803 olubunmiojo2002@
109 OJO Director Nigeria
'Mrs) of health 302 yahoo.com
4638
No 127,
00234
Ademola
Federal Ministry 0803 vchude@yahoo.co.u
110 V.O. Chude Nigeria Adetckumbo
of Agriculture 315 k
crescent Wuse
4400
2 Abuja
00234
Early warming 803
111 IBEME Florence ECOWAS Nigeria
Director 346
81 45
101 yakubu
gowon crescent 00234 00234
Regional Expert
112 SANON Yacouba ECOWAS Nigeria Asokoro 805 08 931 ysanon@ecowas.int
ARIP & Livestock
district PM.B 101 79 47647-9
401 Abuja
00234
Deputy Executive www.rectas.or
113 KEITA Mahamadou RECTAS Nigeria 703 940 keita@rectas.org
Director g
2087
Plot 44 Aguiyi 00234
OYELEK Federal Ministry Ironsi Street 941
114 M.A. (Mrs) Deputy director Nigeria
E of Environment P.M.B 468 363
Abuja 14

154
Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux risques climatiques en Afrique Sub-Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
00234
CLEM
civil water Hydrological 803 clemnze@yahoo.co.
115 ONYEAS Nze Nigeria Abuja
Engineer services Agency 318 uk
O
5945
Nigeria 00234 0034
julie_ukeje@yahoo.
116 UKEJE J.E (Mrs) Director Meteorological Nigeria Abuja 941 94602
co.uk
Agency 30709 637
Nigeria 33, pope john 00234
ERNEST Head International ernafies@yahoo.co
117 Afiesimama Meteorological Nigeria paul 2 Street 802 305
A. Relations m
Agency Abuja 2057
C. Nigeria 507, pope john 00234
tonycanuforom@ya
118 ANUFOR Anthony CEO Meteorological Nigeria paul 2 Street 941
hoo.com
OM Agency Abuja 30709
00234
Federal Ministry akpanhem@yahoo.c
119 ALPAN Henry Chef consultant Nigeria Abuja 803 76
of health om
26718
00234
MAGASH Hydrological 805
120 W.B. Executive Director Nigeria Abuja
I services Agency 4513
791
00221 00221
Expert Tropica Sénéga Bp 5335 Dakar sambayade@hotmai
121 YADE Samba 77 637 33 867
Environment Consultants l Fann l.com
30 81 18 98
Agence
0022
Nationale Météo Sénéga mactar.ndiaye@mic
122 NDIAYE Mactar DG Dakar 33 869
Nationale- l atti.gouv.sn
53 39
ANAMS
Sénéga
123 WADE Pape ANAMS Dakar
l

155
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Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Chef Service
Sénéga konte_oumar@yaho
124 KONTE Oumar Climatologie & ANAMS Dakar
l o.fr
Applications
Directeur Sénéga
125 DIOP Chérif ANAMS Dakar
Production l
Sénéga
126 MAMINA Kamara Chargé du SAP ANAMS Dakar
l
MANGA Prévision Météo Sénéga
127 Mamadou ANAMS Dakar
NE Marine l
Mamadou Division Sénéga
128 DIOP ANAMS Dakar
Lamine Agrométéorologie l
Chercheur/ Sénéga
129 NDIAYE Ousmane ANAMS Dakar
Division R&D l
Chef Division
Sénéga
130 NIANG Aida Recherche & ANAMS Dakar
l
Développement
Secrétariat
Responsable
Exécutif Conseil Sénéga
131 NDAO Ndioba administratif et Dakar
national sécurité l
financier
Alimentaire
Secrétariat
Adjoint Secrétaire Exécutif Conseil Sénéga
132 NDIAYE Ibrahima Dakar
Exécutif national sécurité l
Alimentaire
Comité National
El Hadji Changement Sénéga
133 DIAGNE Président Dakar
Mbaye Climatiques l
COMNACC

156
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Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Direction de
l'Environnement Sénéga
134 SARR Madeleine Chef de Division Dakar
et membre du l
COMNACC
Direction
Sénéga
135 LO Mare Directeur Général Générale de la Dakar
l
protection civile
Office of 00232 00232
Sierra marymyek@yahoo.
136 KAMARA Mary Mye Director National Freetown 33 61 76 61 58
Leone com
Security 58 40 40
00232
Ministry of 00232
Permanent Sierra 76 33 saakpulun@hotmail
137 KPULUN Saa transport and Freetown 30 77
secretary Leone 601 .com
aviation 601 497
497
Ministry of 00232
00232
BANGOU IT and Data base agriculture, Sierra 33 bangurabb@yahoo.
138 Brima Freetown 77
RA manager forest and food Leone 35433 com
941414
security 0
7 ,new signal 00232 00232 00232
NINKI Group Sierra balde@ninkigroup.n www.ninkigro
139 BALDE Ibrahima Chair Man hill road 76 99 77 70 44 22 23
LTD Leone et up.net
Frestown town 57 64 44 47 92
7th Floor, osmarbel@yahoo.co
MANCIL Hon. Transport & Sierra Yougi m;
140 Deputy Minister
ES Osmond Aviation Leone Building, mta.gov.sl@mail.co
Freetown m
Chairman
232 33
Parliementary Sierra 232 76 aliesalieu@yahoo.c
141 SANKOH Alie Saliem Parlement Freetown 655
Oversigh Leone 655 768 o.uk
768
commitee on T&A
142 AJUBA Sheriff Statistician Agriculture Sierra Freetown
157
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Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
Central Office department Leone
Statistician Agriculture Sierra
143 SAHR Davowa Freetown
Central Office department Leone
00232 00232
Agricultural Sierra mohamedkandeh74
144 KANDEH Mohamed Desk officer Freetown 78 392 88 453
Reseach Institute Leone @yahoo.com
478 703
Department of
National Geography, 0 232
REYNOL Sierra
145 G. Johnson Coordinator CC Fourah Bay Freetown 76 629
DS Leone
Project (SNC) College, 040
University SL
Ministry of 00232
00232
Ag Director agriculture, Sierra 76 farsankoh@yahoo.c www.cnedd-
146 SANKOH Francis Freetown 22 242
general forest and food Leone 73458 om niger.org
167
security 0
00232 00232
Principal Meteorological Sierra alpha_bock@yahoo.
147 ALPHA Bockary Freetown 22 33 76 905
Meteorologist Department Leone com
84 10 914
00232 00232
KOLLEH. Environmental Sierra kabangura@yahoo.c
148 Bangura Director 76 268 33 268
A. Protection Leone om
409 409
00232 00232
LANSAN Meteorological Sierra denislansana@yaho
149 Denis Sombi Director Freetown 76 62 22 22 66
A Department Leone o.com
58 08 92
Ministry of
Asst. Directeur 00232 00232
Mohamed agriculture, Sierra mohamedajuba@ya
150 SHERIFF Agricultural Freetown 76 64 77 83 41
Ajuba forest and food Leone hoo.com
Statistics 64 42 42
security
Ministry of Sierra 00232 00232 amarajambai@yaho
151 AMARA Jambai Director Freetown
Health and Leone 76 60 33 31 74 o.com
158
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Téléphone
Nom Prénom Fonction Service Pays Adresse Mobil Email Site Web
Fixe Fax
e
sanitation 32 97 18

159
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Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

ACMAD/Projet ViGIRisC Afrique ACMAD


Etude des besoins en matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance face aux
risques climatiques en Afrique sub-saharienne
Marché n° 02/11/ACMAD/ViGIRisC – Lots 3 et 4

REUNION DE CADRAGE

LISTE DES PARTICIPANTS

Date : 06 septembre 2011

N° Nom et prénom (s) Fonction/Institution/Service Adresse email


Responsable du Département frank.feys@agrer.com
1 Frank FEYS Environnement AGRER

2 Samba YADE Expert Santé lots 3 et 4, AGRER tropica@orange.sn


Expert en Communication du Projet sergemeteo@gmail.com
3 Serge BAYALA ViGIRisC Afrique, ACMAD
Coordonnateur du Projet ViGIRisC llbb55@yahoo.com
4 Lazreg BENAICHATA
Afrique, ACMAD
Chargé de la Gestion Administrative, takosambo@yahoo.fr
5 Sambo TAKO Financière et Comptable du projet
ViGIRisC Afrique, ACMAD
Assistant Technique Projet ViGIRisC tawenafa@gmail.com
6 Cheikh KANE
Afrique, ACMAD
Conseiller Technique du Directeur l.labbe.acmad@gmail.co
7 Laurent LABBE
Général, ACMAD m
Léon Guy Chef de Département Veille et rleon_guy@yahoo.fr
8
RAZAFINDRAKOTO Prévisions, ACMAD
Chef de Département Climat et johnmwicha@yahoo.com
9 John MWIKYA
Environnement, ACMAD
Chef de Département Informatique et aabani@yahoo.com
10 Ali Ahmed ABANI
Télécommunications, ACMAD
Chef du Service Administratif et irohamza@gmail.com
11 Iro HAMZA
Financier, ACMAD
12 Djaby Bakary Expert sécurité alimentaire lot 4, b.djaby@gmail.com
AGRER
13 Mohamed SENOUCI Chef de mission lot 4, AGRER msenouci@gmail.com

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Saharienne - LOT 4 : Afrique de l’Ouest

ANNEXE 5 : SOURCES DOCUMENTAIRES

ACMAD. (2011a). Le catalogue des produits et services de l'ACMAD.


ACMAD. (2011b). Prévision climatique saisonnière - Juillet, Aout, Sptembre 2001 en Afrique
de l'Ouest, Tchad et Cameroun.
Africa, C. (2010). Enhancing resilience to climate ecosystem changes in Semi-Arid Africa :
An integrated approach. In C.-. Africa (Ed.), (pp. 5).
AGRHYMET. (2005a). Le système de prévision, d’information et d’alerte sur les crues dans
le delta central (spiac/d) à mopti (mali). In H. M. Sabiou (Ed.), (pp. 35). Niamey,
Niger: Centre Régional Agrhymet.
AGRHYMET. (2005b). Rapport Final Du Projet Pilote « Gestion De La Fertilite Des Sols
Dans Un Contexte De Changement Climatique Dans La Partie Nord Du Plateau
Central Au Burkina Faso» (pp. 164). Niamey, Niger: Centre Régional Agrhymet.
AGRHYMET. (2006a). Rapport Final du projet Pilote "Adaptation au changement climatique
au niveau du Delta Central du Fleuve Niger au Mali (pp. 68). Niamey, Niger: Centre
Régional Agrhymet.
AGRHYMET. (2006b). Rapport Final du projet Pilote "Gestion Communautaire des
pâturages en zone soudano-sahélienne dans un contexte de changements climatiques
dans le Fakara du Niger" (pp. 58). Niamey, Niger: Centre Régional Agrhymet.
AGRHYMET. (2006c). Rapport Final Du Projet Pilote « Adaptation Au Changement
Climatique Pour Le Systeme Hydrologique Des Fleuves Saheliens Et Des Bassins
Versants De Leurs Affluents : Cas De La Sirba Au Burkina Faso (pp. 138). Niamey,
Niger: Centre Régional Agrhymet.
AGRHYMET. (2006d). Rapport Final du projet Pilote de Tahoua "Changements climatiques
et stratégies d'adaptation de Gestion des pâturages et des relations entre éleveurs et
agriculteurs de Tahoua au Niger" (pp. 90). Niamey, Niger: Centre Régional Agrhymet.
AGRHYMET. (2010a). Dossier synthèse sur la Mesure de performance des modèles de
circulation générale retenu par l’IPCC : (HadCM3, ECHAM4, CGCM2, CSIRO-
SRES, NCAR et CCSR-NIES) (pp. 14). Niamey, Niger: Centre Régional Agrhymet.
AGRHYMET (2010b). Rapport Bilan d'exécution du projet N° A-030978-002: Appui aux
capacités d'adaptation aux changements climatiques.
CEDEAO. (2009a). Programme d’action sous-régional de réduction de la vulnérabilité aux
changements climatiques en Afrique de l’Ouest : Partie II : Le plan d’action
stratégique (pp. 36): Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO).
CEDEAO. (2009b). Programme d’Action Sous Régional de Réduction de la Vulnérabilité aux
Changements Climatiques en Afrique de l’Ouest :Première partie : Aperçu de la
vulnérabilité de l’Afrique de l’Ouest face aux changements climatiques et stratégies
d’intervention (pp. 71): Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO).
CERESCOR. (2011). Prospectus du CERESCOR. In C. d. R. S. d. R.-. Conakry (Ed.).
CNEDD. (2010). Etude des Risques liés au changement climatique. Niamey- NIger.
CNEDD. (2011a). Revue trimestrielle sur les changements climatiques et le developpement
durable - Juillet 2011. CNDD Info, 2, 12.
CNEDD. (2011b). Termes de référence pour l'évaluation des impacts liés aux changements
climatiques pour les secteurs clés du developpement économique et social du Niger
(pp. 4). Niamey, Niger: CNEDD.
CNSHB. (2009). Centre national des Sciences halieutiques de Boussoura: Plus de vingt ans
d'expérience en recherche halieutique en Guinée.

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En Guinée. Conakry - Guinée: Centre National des Sciences Halieutiques de
Boussoura
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préparation, interventions de premier secours, réhabilitation et reconstruction. In
CONASUR (Ed.), Plan de contingence du Burkina Faso.
DGPER. (2011a). AgriAlerte N°029. In DGPER (Ed.). Ouagadougou: Direction Générale de
la Promotion de l’Économie Rurale (DGPER).
DGPER. (2011b). AgriAlerte N°030. In DGPER (Ed.). Ouagadougou: Direction Générale de
la Promotion de l’Économie Rurale (DGPER).
DGPER. (2011c). Bulletin Trimestriel d'information sur la sécurité alimentaire au Burkina
Faso N° 25 à 26. In DGPER (Ed.). Ouagadougou: Direction Générale de la Promotion
de l’Économie Rurale (DGPER).
DGPER. (2011d). Rapports de synthèse de la mission conjointe de suivi et d’évaluation de la
situation alimentaire et nutritionnelle courante des ménages, Mai, Juillet & Septembre
2011. In DGPER (Ed.). Ouagadougou: Direction Générale de la Promotion de
l’Économie Rurale (DGPER).
DMN (Cartographer). (2010). Carte des zones à risque d'innondation du Burkina Faso.
DMN. (2011). Renforcement De La Resilience Et Adaptation Aux Effets Nefastes Des
Changements Climatiques Des Zones Cotieres Guineennes Vulnerables. Evaluation
Des Capacites Des Services Charges Des Donnees Meteorologiques. Conakry:
Direction de la Métérologie National de Guinée.
DNACV. (2011). Cartographie des risques environnementaux sur la santé liées à
l'assainissement. In G. MEE (Ed.). Conakry, Guinée: Direction Nationale de
l'Assainissement et du cadre de vie.
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Climate Change Adaptation in Africa - Developing capacity and financing options for
mainstreaming climate change adaptation in Ghana, with a fous on early warning
systems. In M. o. E. Environmental Protection Agency (EPA) , Science and
Technology (MEST) (Ed.), (pp. 59).
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Protection Agency (EPA) , Science and Technology (MEST) (Ed.), (pp. 2). Accra:
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régional de réponse au Choléra (Guinée et Guinée Bissau) (pp. 27): European
Commission
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Anniversary Edition). Abuja, Nigeria: Farm & Infrastructure and Foundation.
FME. (2005a). National erosion and flood control : Action Plan. Abuja, Nigeria: FME.
FME. (2005b). National erosion and flood control policy. Abuja, Nigeria: FME.
FME. (2005c). Technical guidelines on soil erosion, flood and coastal zone management.
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lessons learned.
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change].
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(1999).
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2000-2001 : RAPPORT GENERAL VOLUME I : PRINCIPAUX RESULTATS.
Conakry - Guinée: Ministere De L ’Agriculture, De L ’Elevage, Des Eaux Et Forets.
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de la Guinée: Ministere De L’agriculture, De L’elevage, De L’environnement, Des
Eaux Et Forets.
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Perspective De Lutte Contre La Pauvrete (2002).
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complétant le décret 2000)272/PRN/PM portant création et attributions et
composition du Conseil National de l'Environnement pour un Développement Durable
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A. (NIMET) (Ed.), (pp. 4). Abuja, Nigeria
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Novembre 2011. In N. M. society (Ed.). Abuja, Nigeria: Nmets.
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économiques d'une prévention efficace : aperçu.
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Et De Rehabilitation Pnocsur - Volet Securite Alimentaire. In PNOCSUR (Ed.), (pp.
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de l’Économie Rurale (DGPER).
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la sécurité humaine du Burkina Faso - Document de projet (pp. 32): SP/CONEDD
Burkina FASO - DANIDA.
SRID. (2010). Agriculture in Ghana : Facts and figures (2009). In K. Sridharan (Ed.), (pp.
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UNISDR. (2009). Status report on disaster risk reduction in Sub-Saharan African -
Preliminary version UNISDR regional office for Africa, Africa Union Commission,
World Bank - GFDRR.
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Ghana: UNU-INRA.
UNU-INRA. (2010b). Enhancing capacities for managing Africa's Natural Ressources. In U.
N. University (Ed.). Accra, Ghana: UNU-INRA.
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ressources in Africa, 2011, Accra Ghana December 5-8, 2011. In U. N. University
(Ed.). Accra, Ghana: UNU-INRA.
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Commission. In W. R. Commission (Ed.), (Vol. 2). Ghana, Accra: WRC.
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164

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