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Le soutien scolaire est-il nécessaire pour nos enfants?

  
      Que ce soit face au baccalauréat ou aux autres examens de passage, les élèves
ont la gorge serrée, et les parents, qui se substituent trop à leur progéniture,
angoissent. C’est dans cette brèche que s’infiltre notre industrie nationale du soutien
scolaire, pour en faire une niche commerciale juteuse. Saisonnière à ses débuts,
cette activité devient aujourd’hui quasi permanente.

    Ma position à ce sujet est claire. Je suis contre le soutien scolaire dont on fait
commerce de manière inappropriée. Celui qui, sous couvert de renforcement des
connaissances ou de répétition des exercices, conduit des adolescents, à la fin d’une
épuisante journée, à se tasser dans une classe pour refaire de nuit ce qu’ils n’ont
pas assimilé de jour. Quant à certaines pratiques de soutien individuel à la maison
par des enseignants, elles peuvent également s’avérer contre-productives, voire
abrutissantes.
 
    De la manière dont se pratique aujourd’hui le prétendu soutien scolaire, nous
allons véritablement vers la perte du système éducatif national. Car les cours de
soutien collectifs sont non seulement dans la plupart des cas inutiles, mais ils sont
nuisibles à l’apprentissage régulier : L’élève est exposé à une double démarche
pédagogique, à un double rythme d’apprentissage et à une double appartenance de
groupe éducatif.
 
    Sur le plan budgétaire, ça doit être une vraie catastrophe. Les familles du public
dépensent presque autant que si leurs enfants étaient scolarisés dans le privé (…)
ce qui est en contradiction avec la gratuité de l’enseignement.
 
    Cependant, on constate qu’il y a un véritable soutien à offrir à son enfant, et qui
est l’accompagnement culturel et intellectuel, l’appui et l’encadrement
méthodologique. Il ne comble certes pas les connaissances et savoirs manquants à
l’enfant, mais là n’est pas l’objet, car c’est à l’école (la bonne) que revient cette
tâche.
    Le soutien strictement scolaire en dehors de l’école ne doit être qu’occasionnel.
L’école doit  faire son travail et doit bien le faire. A chacun son rôle.
                           Par Abderrahmane Lahlou ;  
          L’Économiste, Edition N° 4017 du 2013/04/24

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