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République Algérienne Démocratique et Populaire

Direction de l’Education
Sétif
Lycée el Bachir el IbrahimiDate : 22/5/2018
Filière : 3A.LPDurée : 02 h 30mn
Composition du 3° trimestre

Sujet 1

Texte :
Guerre d’Algérie
(Témoin de la torture, un ancien appelé, fiché comme " subversif ", raconte ce qu’il " n’avait jamais
dévoilé jusqu’ici ", même à ses proches.)

Ce que je rends public aujourd’hui, par ce texte, je ne l’avais encore jamais dévoilé, même pas à mes plus
proches : frères, sœurs, femme, enfants, amis. J’avais seulement évoqué, que j’avais vu des actes de torture,
que mon séjour en Algérie avait été très dur, mais j’avais toujours fui les questions à ce sujet. C’est un
miracle que j’en sois revenu, mais au fond de moi, j’avais une très profonde honte de ce qui s’était passé.
Souvent, j’ai repensé à cette période et tenté d’analyser comment des actes aussi odieux pouvaient se
dérouler.
Jeune, comme la majorité de l’époque, je n’avais pas envie de " faire " cette guerre d’Algérie.
J’ai participé à des manifestations pour dire non à la guerre d’Algérie, je me suis fait arrêter plusieurs fois :
j’ai été fiché comme " subversif ".
Ce qui est surprenant, c’est que mon " passé " de " subversif " ne m’a pas suivi en Algérie, et je me suis
retrouvé affecté bizarrement dans le service d’officier de renseignement du 184è bataillon du train à la villa
Susini d’Alger. Ce service était chargé de " collecter " toutes les informations possibles sur les activités du
FLN en particulier à Alger.
Mon " baptême ", si j’ose dire, c’est le surlendemain de mon arrivée : un appelé à quatre jours de la "
quille " se fait tuer à Belcourt parce qu’il avait, seul, dans la rue, demandé les papiers à un Algérien qu’il ne
connaissait pas comme habitant le quartier. Cela a provoqué des représailles : les militaires de ce régiment
sont partis, en commando " venger " le copain. Le bilan effectué au retour de cette " opération " punitive
par les différents groupes y ayant participé était de plus de 400 personnes exécutées. Cela avait duré
presque tout l’après-midi : tous les hommes trouvés dans les logements (c’est-à-dire de 14 à 80 ans) étaient
abattus devant les femmes et les jeunes enfants.
Les interrogatoires qui se passaient dans la grande salle du sous-sol de la villa Susini étaient
généralement horribles. Généralement le détenu devait se mettre nu. L’état-major ayant expliqué que de
cette façon, celui qui était interrogé ne pouvait que se sentir inférieur et plus facilement contraint à parler.
Le traitement était identique pour les femmes. La plupart des interrogatoires qui se passaient en sous-sol
étaient faits sur la table souvent trop courte pour que la personne soit complètement allongée, souvent
attachée aux pieds de la table par les membres. Et là l’horreur pouvait durer des heures : des coups en tout
genre (poing, bâton, pistolet, ceinturon…) sur toutes les parties du corps, les cheveux arrachés... (…)
Pendant cette période, j’ai fait ce que je pensais pouvoir faire pour limiter au maximum cette
participation à ce qui me révoltait au plus fort de moi.
Mais c’est à titre collectif, que j’ai le sentiment, comme Français ancré dans l’idée de la liberté, et le
combat nécessaire pour la défendre, de porter une part de culpabilité de torture dans cette période.
Henri Pouillot : " La guerre, cet enfer "

Baptême : 1ère expérience, début de mon service

QUESTIONS
I-COMPREHENSION : (13points)

1. Qui parle dans ce texte?


2. Quelle était sa fonction en Algérie?
3. Quelle était sa position envers la guerre en Algérie ?
4. Se sentait-il personnellement coupable ?
*Justifiez votre réponse en relevant une phrase du texte.
5. « J’ai été fiché comme " subversif ". » Le mot souligné veut dire :
a- Qui s’abstient de prendre parti
b- Qui agit dans le même sens que l’ordre social
c- Qui agit dans un sens contraire à l’ordre social
*Recopiez la bonne réponse
6. L’auteur est-il subjectif ? Justifiez votre réponse en relevant trois (3) indices.

7.Mettez le passage ci-dessous au style indirect :


Henri Pouillot  déclara : « Ce qui est surprenant, c’est que mon " passé " de " subversif "
ne m’a pas suivi en Algérie. »
8.Réécrivez la phrase suivante en phrase nominale :
« Tous les hommes trouvés dans les logements étaient abattus devant les femmes et les jeunes
enfants. »

II- PRODUCTION ECRITE : (7points)

Traitez l’un des deux sujets au choix :

Sujet I

« Le jeune Algérien des années 1940 n’avait ni passé ni avenir. Il survivait d’une façon misérable dans les
campagnes dont les terres, les meilleures avaient été prises par la colonisation »
Rédigez un texte d’une quinzaine de lignes dans lequel vous rapportez un témoignage d’ un ancien
moudjahid afin qu’il décrive les conditions qui l’ont amené à prendre les armes contre le colonialisme
français

Sujet II

Faites en 10 lignes environ le compte rendu objectif de ce texte.

Sujet 2
Texte

Je suis un primaire, je n’ai pas lu Virgile ni Homère. Je n’ai pas fréquenté les philosophes (….).
Et je me dis parfois que, si j’avais fait des études supérieures, je ne serais pas ce que je suis.
Voila une question qu’on me pose souvent et que je me pose aussi : est-ce que les études sont un frein
ou un atout ? J’y ajoute une deuxième interrogation, tout aussi embarrassante : est-ce que, de nos jours,
on peut accomplir une grande ambition sans être passé par une grande école ? Ce qui était possible dans
ma jeunesse l’est-il encore, maintenant qu’il faut avoir le bac pour postuler le moindre emploi ? Ma
réponse est claire : les études sont un atout et un frein .Et je crois sincèrement qu’on peut encore
aujourd’hui s’en passer, mais que c’est réservé comme hier à quelques tempéraments très particuliers.
Oui, le bac est un passeport -parfois sans destination - qu’on réclame à l’entrée de n’importe quelle
carrière. D’ailleurs ilya une sorte d’inflation des diplômes, qui fait qu’on va être obligé d’étudier de plus
en plus longtemps pour accéder au marché de l’emploi. Le bac se dévalue à mesure qu’il se vulgarise. La
licence devient monnaie courante. (…)
Avec les examens et les concours qu’il décroche, un jeune s’achète en principe la sécurité. C’est
d’ailleurs pourquoi les parents poussent si fort leurs enfants dans cette voie. Ils ont envie de les voir
casés, sans se demander si cela les rendra heureux.
Mais si les études sont utiles -qui en douterait ?- elles constituent parfois un handicap. Elles
conditionnent. Elles cloisonnent. Mais elles détournent, quelquepart, du contact sensible avec la vie.
Peut-êtreparce que l’enseignement est par définition incapable d’apprendre cela. « L’imagination est plus
nécessaire que la connaissance », disait Einstein. Existe-il des écoles de l’imagination ?
Marcel Bleustein – Blunchet, Les mots de ma vie. Ed : R.Laffont

Primaire : qui n’a pas fait d’études secondaires et supérieures.


Homère : poète grec
Virgile : poète latin

QUESTIONS

I-COMPREHENSION :(14 points)

1. Quel est le problème posé par l’auteur ?


2. Quel est son point de vue concernant ce problème ?
3. Aujourd’hui, pour accéder au marché de l’emploi, il faut :
a. Avoir le bac
b. Avoir une licence
c. Avoir fait plus beaucoup d’études
*Recopiez la bonne réponse puis justifiez votre choix par deux expressions du texte.

4. « La licence devient monnaie courante » veut dire :


a. La licence remplace les billets de banque par des pièces de monnaie .
b. La licence est la fausse monnaie.
c. La licence de vient un diplôme facile à obtenir.
d. La licence est une autorisation pour taxi.
* Recopiez la bonne réponse.

5. « Mais si les études sont utiles, elles constituent parfois un handicap. »


-Quel est le rapport exprimé dans cette phrase ?
- Réécrivez-la en commençant par ″bien que″

6. « Avec les examens et les concours qu’il décroche, un jeune s’achète en principe la sécurité. »
*Réécrivez la phrase ci-dessus en remplaçant ″avec″par l’une des expressions ou
mots suivants : faute de ; à cause de ; grâce à ; sans ; malgré.

7. Pourquoi, à votre avis, le texte s’achève-t-il sur une interrogation ?


8. Quelle est la visée communicative de ce texte. ?

II- PRODUCTION ECRITE : (6points)

Traitez l’un des deux sujets au choix :

Sujet I

« Les études sont un atout et un frein. »

Qu’en pensez-vous ?

Vous traiterez ce sujet dans un texte argumentatif organisé, en justifiant votre point de vue par des

arguments et en l’illustrant par des exemples.

Sujet II

Faites en 10 lignes environ le compte rendu objectif de ce texte.

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