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Lycée Saint-Louis MP*2

Travaux dirigés de physique

15 juin 2013

Liste des exercices

Thermodynamique 2
Exercice 1 Onde de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Exercice 2 Pain de glace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Exercice 3 Nébuleuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Exercice 4 Lampe à incandescence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Mécanique 10
Exercice 5 Mouvement dans un cône . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Exercice 6 Yoyo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Électrocinétique 14
Exercice 7 Ligne de quadripôles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Électromagnétisme 16
Exercice 8 Méthode des images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Exercice 9 Caractéristique d’une diode à vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Exercice 10 Haut-parleur électrodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Optique 23
Exercice 11 Réflexion sur une surface périodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Exercice 12 Cavité réfléchissante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Exercice 13 Autour du michelson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

1
2012/2013 Travaux dirigés de physique

Exercice 1 Onde de choc


On considère une onde de choc qui se propage dans une conduite de gaz ignifugée le long de (Ox) à
la vitesse #”
u . Les caractéristiques du gaz avant passage de l’onde de choc sont indicées 1 et celle après
le passage sont indicées 2. On sait que v1 = 0 et u > v2 , et on suppose connaitre T1 , P1 , µ1 et P2 .
Déterminer T2 , µ2 , u et v2 .
Solution de l’exercice 1

Analyse
La transformation est irréversible à cause du gradient de pression et du flux de matière qu’il
entraîne. Il nous faut 4 relations pour déterminer nos 4 inconnues :
– un bilan de matière ;
– une équation d’état ;
– le premier principe de la thermodynamique ;
– le pfd.
Équation d’état
On modélise le gaz qui a subi l’onde de choc par un gaz parfait, bien que cela puisse être discutable.
Il en découle que
µ2
P2 = RT2 .
M
Conservation de la masse
On raisonne sur un système fermé dans le référentiel du labroratoire dont les limites sont en bleu
(on aurait pu le faire sur un système ouvert). Le front de l’onde est en rouge.

système à t système à t + dt
v2 dt udt

Le bilan de matière s’écrit alors

−µ2 Sv2 dt + (µ2 − µ1 )Sudt = 0 ⇒ µ2 (u − v2 ) = µ1 u.

Le principe fondamental de la dynamique


On applique le théorème de la résultante cinétique à un système fermé dans le référentiel du
laboratoire, avec le même dessin que précédemment. On comptabilise la variation de quantité de
mouvement :
dp
dp = µ1 Sudt × v2 ⇒ = µ1 Suv2 .
dt
La résultante des forces s’exerçant sur le système en projection sur (Ox) est Fext = P2 S − P1 S. D’où
la deuxième relation P2 − P1 = µ1 uv2 .
Le premier principe de la thermodynamique
On se place encore dans le référentiel du laboratoire et avec un système fermé. Durant dt, on
a dE = δQ + δW . Globalement, une masse dm = µ1 Sudt est passée des caractéristiques 1 aux
caractéristiques 2. d’où
 
1
dE = µ1 Sdt Cv,m (T2 − T1 ) + v22 car v1 = 0.
2

2 Thermodynamique
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De plus, δQ = 0 : en effet pas de gradient de chaleur au niveau des parois latérales du système
donc pas de flux de chaleur. δW = P2 Sv2 dt, c’est un travail moteur car dV < 0. D’où la dernière
équation :  
1 2
µ1 u Cv,m (T2 − T1 ) + v2 = P2 V2 .
2

Résolution
On a donc un système de 4 équations à 4 inconnues dont je laisse la résolution aux bons soins du
lecteur. Comme ne dirait pas M. Massias, je n’ai pas fait les calculs, et je trouve avec γ = Cp,m /Cv,m :
s
P1 (γ − 1) + P2 (γ + 1) 2
µ2 = µ1 v2 = (P2 − P1 )
P1 (γ + 1) + P2 (γ − 1) µ1 (P1 (γ − 1) + P2 (γ + 1))
s
P1 (γ − 1) + P2 (γ + 1) P2 P1 (γ + 1) + P2 (γ − 1)
u= T2 = T1
2µ1 P1 P1 (γ − 1) + P2 (γ + 1)

Commentaires
Effectuons des applications numériques avec des ordres de grandeurs judicieusement choisis :

P1 T1 µ1 P2 γ µ2 v2 u T2
0,3 bar 300 K 0,7 kg · m−3 3 bar 1,4 3,8 kg · m−3 530 m · s−1 720 m · s−1 790 K

Les résultats fournis sont tout à fait réalistes : l’hypothèse du gaz parfait n’était donc pas farfe-
lue. En effet la pression dans les conduites de gaz en temps normal est très inférieure à la pression
atmosphérique, d’où la faible valeur de P1 .
La transformation est irréversible donc ∆S > 0. Or ici avec des quantités molaires
   
T2 P2
∆Sm = Cp,m ln − R ln .
T1 P1

⋆⋆⋆

Thermodynamique 3
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Exercice 2 Pain de glace


On considère un pain de glace à 0 ◦ C traversé horizontalement de part en part par une tige
métallique qui descend progressivement dans le pain de glace.
1. Pourquoi la barre descend-t-elle ?
2. À quelle vitesse le fait-elle ?
Solution de l’exercice 2

Analyse
La glace doit fondre en dessous du barreau pour le contourner et recongeler une fois le barreau
passé. De plus si on note Ph et Pb les pressions respectivement au dessus et en dessous du barreau,
alors Ph = P0 < Pb à cause de la surpression engendrée par le poids du barreau. Au vu de la
pente négative de l’équilibre solide/liquide dans le diagramme (P, T ) de l’eau, cette augmentation de
pression à température constante va placer le système dans la zone liquide d’où la fonte. La fusion
étant endothermique, il faut apporter de la chaleur en dessous du barreau, chaleur qui proviendra en
régime permanent de la resolidification de l’eau au dessus du barreau. Mais pour amorcer le processus
il faut un apport d’énergie initial. Voilà un schéma en régime permanent, attention ∆T < 0 :
P
T0 , P0
P0 + ∆P
#”
jQ barreau

P0
T
T0 + ∆T, P0 + ∆P
T0 + ∆T T0
Modélisation
On considère que tout ne dépend que de z, soit un pain de glace infini selon le plan (xOy). De plus
on se place en régime permanent.
glace
T0
eau ε
Ti

#”
jQ métal e

T0 + ∆T
glace

Température sous la barre


La surpression est ∆P = mg/S où S est la surface en dessous de la barre. Or d’après la relation
de Clapeyron, si LF est l’enthalpie de fusion de la glace et en assimilant les différentielles à de petits
écarts,
h i dP T T mg
e
LF = T Vm,ℓ − Vm,g ⇒ ∆T ≈ ∆Vm ∆P ≈ ∆Vm .
| {z } dT LF LF S
∆Vm <0

Flux de chaleur

4 Thermodynamique
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On utilise la loi de Fourier, le flux de chaleur traversant le métal étant le même que celui qui
traverse la glace :
 −1
Ti − T0 T0 + ∆T − Ti ε e
jQ = −λeau = −λmétal ⇒ jQ = − + ∆T .
ε e λeau λmétal
1 S
On aurait pu retrouver ce résultat avec les résistances thermiques : celle de l’eau est et celle
λeau ε
1 S 1 S 1 S
du métal et donc par analogie électrocinétique, ∆T = −Rth φ avec Rth = + .
λmétal e λeau ε λmétal e
Quantité d’eau fondue et recongelée par unité de temps
D’après le premier principe, dH = LF dn or on a aussi dH = jQ Sdt donc

dn jQ S
= .
dt LF

Vitesse de descente
Le volume de glace fondue par unité de temps est (jQ S/LF )Vm,glace donc la vitesse de descente
est, en regroupant toutes les expressions obtenues,
jQ mg T0 1
v= Vm,glace = Vm,glace (Vm,glace − Vm,eau ) ε e .
λeau + λmétal
LF S LF2

Ordres de grandeur
On va effectuer une application numérique avec les ordres de grandeur suivants :

Vm,eau Vm,glace λeau λmétal Lf m


1 cm3 · g−1 1,09 cm3 · g−1 0,6 W · m−1 · K−1 60 W · m−1 · K−1 6 kJ · J−1 1 kg
e S
0,5 mm 10−4 m2

On remarque que l’on peut accélérer la descente de la barre en augmentant mg/S grâce à un système
de poids qui appuient sur les extrémités de la barre hors du pain de glace. Néanmoins, il nous manque
ε l’épaisseur de la couche d’eau au dessus de la barre qui est incalculable avec notre modèle. Faute de
mieux, on négligera ε/λeau devant e/λmétal ... On obtient donc une valeur de v un peu surestimée, qui
est
v = 9 × 10−7 m · s−1 = 3 mm · h−1 .
Mais en réalité la descente se fait beaucoup plus rapidement, notre modélisation est donc peu précise.
On peut chercher les problèmes du côté de l’hypothèse d’unidimensionnalité du problème, une chaleur
importante passant sur les côtés de la barre.

⋆⋆⋆

Thermodynamique 5
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Exercice 3 Nébuleuse
On assimile une nébuleuse spatiale à un nuage de gaz parfait qui occupe une répartition symétrique
par rapport au plan z = 0. Le problème étant supposé unidimensionnel, déterminer les fonctions P (z),
µ(z), T (z) et g(z). On posera g∞ = lim g(z) et P0 = P (0).
z→∞
Solution de l’exercice 3

Allure de g et µ
Le champ gravitationnel g tendant à ramener les objets vers le centre de la nébuleuse, g est fonction
impaire de z et il semble clair que le nuage soit plus concentré au centre de la nébuleuse car les forces
gravitationnelles sont attractives. D’où les graphiques suivants pour g et µ :
g µ

g∞

z z

−g∞

Relations
On écrit d’abord l’équation d’état et l’équilibre hydrostatique :

M P (z) dP
µ(z) = et = +µg(z).
RT (z) dz

On applique le théorème de Gauss à un petit élément de volume dτ compris entre les abscisses z et
z + dz :
dg
g(z + dz)dxdy − g(z)dxdy = −4πµ(z)dτ ⇒ = −4πGµ(z).
dz
Il nous maintenant une quatrième relation portant sur T (z), mais on peut la chercher longtemps puis-
qu’elle n’existe pas. Il nous faut donc proposer un modèle pour la répartition de température. On peut
choisir classiquement entre T = T0 ou T = T0 − αz, mais on prendra T = T0 pour simplifier les calculs.
Résolution
On se fixe pour objectif de déterminer l’expression de g :

dP M dg M P (z) RT0 dg
= g(z)P (z) et = −4πG ⇒P =− ,
dz RT0 dz RT0 M 4πG dz
d’où une équation différentielle sur g :

d2 g M dg dg M 2
= g ⇒ = g + cte,
dz 2 RT0 dz dz 2RT0
dg M 2
et puisque −−−→ 0, on prend cte = − g . On peut poursuivre l’intégration :
dz z→∞ 2RT0 ∞
dg M dg M
= (g2 − g∞
2
)⇒ 2 = dz
dz 2RT0 g − g∞2 2RT0

6 Thermodynamique
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1 dg M
⇒  2 = − dz
2
g∞ 1 − g 2RT0
g∞
 
g M g∞
⇒ Argth =− z + |{z}
cte
g∞ 2RT0
0
 
M g∞
⇒ g = −g∞ th z .
2RT0
Puis on tire µ grâce à la relation donnée par le théorème de Gauss et P grâce à l’équation d’état :
2    2   
M g∞ M g∞ g∞ M g∞
µ= 1 − th2 et P = 1 − th2 ;
4πG2RT0 2RT0 8πg 2RT0

Commentaires
2RT0
d= est une distance caractéristique de la nébuleuse. De plus, la forme analytique en − th
M g∞
marche bien avec l’analyse du problème.
g2
De manière plus intéressante, on a la relation P0 = ∞ . Ceci ne dépend pas de T0 mais ne dépend
8πG
pas non plus de notre modèle isothermique T = T0 . En effet, en éliminant µ entre la relation d’équilibre
hydrostatique et celle donnée par le théorème de Gauss et en intégrant, il vient
ˆ +∞ ˆ +∞
dP 1 dg g2
P0 = =− g = ∞ .
0 dz 4πG 0 dz 8πG

⋆⋆⋆

Thermodynamique 7
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Exercice 4 Lampe à incandescence


On considère une ampoule à incandescence qui consiste en un filament traversé par un courant
d’intensité I dans du vide. Que dites vous ?
Solution de l’exercice 4

Analyse
Le filament est chauffé par effet Joule et émet dans le visible, avec des longueurs d’onde comprises
entre λm /2 et 8λm où λm est tel que λm T = 2898 K · µm d’après la loi de Wien. Puisque l’on veut
λm /2 < 0,5 µm il faut un matériaux qui supporte au moins 3000 K sans fondre.
La température du filament Tf est un paramètre que l’on ne maîtrise pas directement, au contraire
de P , U et I. La température du verre Tv ne doit pas être trop élevée pour qu’on ne se brule pas en
touchant l’ampoule. On veut aussi optimiser le rendement

Pvisible
η= .
Pinjectée

Il y a des transferts thermiques :


– du filament vers le face intérieure du verre de l’ampoule ;
– de l’atmosphère vers la face extérieure du verre ;
– du verre vers le filament et l’atmosphère.
Il y a aussi transfert conducto-convectif entre le verre et l’extérieur caractérisé par le coefficient h de
conducto-convection.
On admet que l’atomsphère rayonne comme un corps noir, qui suit la loi de Wien. Puisque
Ta ∼ 300 K, λm ∼ 10 µm ce qui correspond à de l’infrarouge. L’atmosphère émet donc entre 5 µm et
80 µm.
Le verre de l’ampoule n’est pas transparent pour tout le spectre. On fait l’hypothèse suivante sur
le coefficient d’absorption αλ :
αλ
1

3,5 µm λ

L’ampoule rayonne-t-elle comme un corps noir ? C’est vrai si λm /2 > 3,5 µm, ce qui est équivalent
avec la loi de Wien à Tv < 141 ◦ C, valeur réaliste. On admettra donc que le verre de l’ampoule rayonne
comme un corps noir.
Le rayonnement qui sort du verre vers l’intérieur de l’ampoule presque entièrement forcément sur
la paroi de verre opposée vu les faibles dimensions du filament. De plus, le verre absorbe tout le
rayonnement atmosphérique et une partie du rayonnement du filament, celle au-dessus de 3,5 µm.
Pour le filament, on fait l’hypothèse d’un corps gris avec εf = 0, 4.
Température du filament
On fait un bilan énergétique sur le filament en régime permanent :

0 = dH = −σTf4 Sf εf + Pélectrique + εf σTv4 Sv µ,

où µ est la fraction du rayonnement du verre que le filament reçoit. À l’équilibre et sans cou-
rant électrique, la relation est toujours valable et on en tire Sv µ = Sf . De plus Tv4 ≪ Tf4 donc

8 Thermodynamique
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on néglige le rayonnement reçu du verre. On rappelle que σ est la constante de Stefan et σ =


5, 670 × 10−8 W · m−2 · K−4 . Enfin, on trouve
s
Pélectrique
Tf = 4
.
εf σSf
Avec Pélectrique = 60 W et Sf = 2 × 10−5 m2 , l’application numérique donne Tf = 3400 K.
Pour que le filament puisse supporter une telle température, il faut prendre du tungstène de
température de fusion 3670 K.
On a bien Tf ≫ Tv , l’hypothèse est validée. λm = 0,85 µm et la gamme d’émission va de 0,43 µm
à 6,8 µm.
Température du verre
La puissance émise vient de h(Tv −Ta )Sv émis vers l’atmosphère par conducto-convection et σTv4 Sv
émis par le verre considéré comme un corps noir vers l’atmosphère.
Concernant la puissance absorbée, celle provenant de l’atmosphère est totalement absorbée et
correspond à σTa4 Sv , mais il y a aussi une partie de la puissance du filament
ˆ +∞ ˆ +∞
Sf εf Mλ0 (λ, Tf )αλ dλ = Sf εf Mλ0 (λ, Tf )dλ.
0 λ0
ˆ +∞
Or Mλ0 (λ, Tf )dλ = σTf4 , il faut donc calculer une fraction de cette quantité et la puissance
0
reçue provenant du filament est, en utilisant la loi de Planck,
ˆ +∞
1 1
5
  dλ
λ0 λ hc
exp λkB Tf − 1
Sf εf ˆ +∞ σTf4 .
1 1
  dλ
0 λ5 exp hc
−1 λkB Tf

λkB Tf
On pose le changement de variable x = et le quotient d’intégrale devient une fonction nu-
hc
mérique, que l’on peut calculer approximativement ou symboliquement. Ainsi la puissance cherchée
est ˆ +∞
1 1
5
  dx
x0 x exp 1 − 1
x
Sf εf σTf4 F (x0 ) où F (x0 ) = ˆ +∞ = 0,056.
1 1
  dx
0 x5 exp 1 − 1
x
On peut donc enfin faire le bilan énergétique sur le verre de l’ampoule en régime permanent :
h(Tv − Ta )Sv + σTv4 Sv = Sv σTa4 + Sf εf σTf4 F (x0 ).
| {z }
Pélectrique

On prend un rayon R = 2,5 cm pour l’ampoule, ce qui nous donne Sv . La calculette se fait un
plaisir de résoudre l’équation ci-dessus et on trouve Tv = 329 K = 56 ◦ C.
L’odre de grandeur est satisfaisant, c’est chaud mais on peut toucher l’ampoule sans se bruler
instantanément. λm = 8,8 µm donc le verre émet entre 4,4 µm et 70 µm. On peut de plus évaluer
chacun des termes du bilan :
σTv4 Sv h(Tv − T0 )Sv F (x0 )Sf εf σTf4 Sv σTa4
5,22 W 1,41 W 3,4 W 3,28 W
Les différents éléments pris en compte sont du même ordre de grandeur : on n’aurait rien pu négliger
de plus.

⋆⋆⋆

Thermodynamique 9
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Exercice 5 Mouvement dans un cône


On considère un point matériel P (m) qui glisse sans frottements dans un cône d’axe (Oz) et de
demi-angle au sommet α. Les conditions initiales sont, en coordonnées cylindriques, #”
v 0 = v0 #”
u θ et
r = r0 . Déterminer le mouvement de P .
z

#”
R
v#”0
b
P (m) ⊗
r0

α
#”
P

Solution de l’exercice 5
Analyse
On choisit bien sur les coordonnées cylindriques (r, θ, z) dans lesquelles r = z tan α, le mouvement
ne possède que deux degrés de liberté.
#” #” #”
Il y a lutte entre P et R pour faire monter ou descendre le mobile. Plus P tourne vite, plus R est
#”
important et tend à faire remonter P ; le poids P est constant. Selon la valeur de #” v 0 , le point peut
initialement monter ou descendre. Le système est énergétiquement conservatif.
Mise en équation
On applique le pfd en projection sur la base cylindrique :
  
 m r̈ − r θ̇ 2 = −R cos α (1)

  

m 2ṙ θ̇ + r θ̈ = 0 (2) .


mz̈ = R sin α − mg (3)

(2) est une équation classique qui apparaît dès que l’accélération orthoradiale est nulle. En multi-
pliant par ṙ, il vient

d(r 2 θ̇)
2r ṙθ̇ + r 2 θ̈ = 0 ⇔ =0
dt
⇔ r 2 θ̇ = cte = r0 v0 .

On veut éliminer R : (3) devient


1
R= (m cotan αr̈ + mg) ,
sin α
d’où en injectant dans (1),

r02 v02
(1) ⇔ mr̈ − r = − cotan α (m cotan αr̈ + mg)
r4
r2v2
⇔ mr̈(1 + cotan2 α) − m 0 3 0 + mg cotan α = 0
| {z } r
1
sin2 α

10 Mécanique
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r02 v02 sin2 α


r̈ − + g cotan α = 0.
r3
En multipliant par ṙ et en intégrant, il vient

1 2 1 r02 v02 sin2 α


ṙ + + gr sin α cos α = cte = ε. (4)
2 2 r2

Potentiel effectif
εc,eff = 21 ṙ 2 est un terme d’énergie potentielle massique ; le reste de (4) ne dépendant que de r,
c’est une énergie potentielle massique dite efficace et on la notera εp,eff . (4) est donc une équation de
conservation de l’énergie. Traçons εp,eff en fonction de r :
εp,eff

rmin a rmax r

A
εp,eff = + Br
r2  1/3
2A
On calcule a en sachant que la dérivée de (4) s’annule en a, on trouve a = .
B
Détermination du mouvement
À t = 0, εc,eff = 0 donc r = rmin ou r = rmax . Pour que r = rmin par exemple, il faut

2r02 v02 sin2 α


r0 < a ⇔ r03 <
2g sin α cos α
tan α
⇔ r0 < v02
g
r
r0 g
⇔ v0 > .
tan α
C’est homogène et l’inégalité est dans le bon sens. En effet, si r0 < a, P va commencer à monter dans
un mouvement hélicoïdal dont la vitesse orthoradiale diminue à mesure que P monte dans le cône.
#” #”
À une certaine altitude, c’est P qui domine R en projection sur #” u z et P commence à redescendre,
effectuant ainsi des oscillations verticales.
Position d’équilibre
Si r0 = a, P reste à la même altitude et à une trajectoire circulaire. Que dire de la stabilité de cet
équilibre ? On pose r = r0 + ρ avec rρ0 ≪ 1, on injecte cette expression dans (4) et on obtient (après
calculs) une équation différentielle du type oscillateur harmonique. L’équilibre est donc stable.

⋆⋆⋆

Mécanique 11
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Exercice 6 Yoyo
On considère un yoyo de masse m dont le rayon extérieur est R et le rayon du tambour est r qui
roule sur le sol avec un coefficient de frottement f = f0 . À t = 0, on exerce sur le bout du fil du yoyo
#”
une force F constante en module et horizontale. Que se passe-t-il ?
y
R
θ
r
G #”
b
F

I x
z bcb

Solution de l’exercice 6
Analyse
#”
On devine l’existence d’une valeur Fℓ limite pour le module de F telle que si F < Fℓ , le yoyo
roulera sans glisser et si F > Fℓ , le yoyo glissera. De plus une 
analyse
 dimensionnelle nous dit que
r
puisque Fℓ (m, r, R, f, g) et [Fℓ ] = kg · m · s , alors Fℓ = mgϕ f,
−2 avec ϕ croissante selon f .
R
Le sens du déplacement du yoyo n’est pas intuitif, on verra bien ce que le calcul nous dit.
Cas du roulement sans glissement
La condition cinématique de roulement sans glissement se traduit par ẋ = −Rθ̇. On s’intéresse
au système {yoyo+fil} dans le référentiel terrestre supposé galiléen. Les actions qui s’exercent sur le
#” #” #”
système sont [ P ], [F ] et [ R], le trd donne
(
mẍ = F + T
.
0 = N − mg

La tmc par rapport à ∆ = (G, #”


u z ) donne
dσ∆ J r
= M∆ ⇒ J∆ θ̈ = F r + T R ⇒ T = − ∆2 − F .
dt R R
D’où finalement
J∆ r F 1−α r J
mẍ = F − ẍ − F ⇒ ẍ = , α= et β = ∆ 2 .
R 2 R m1+β R mR
ẍ donc quand on tire sur le fil, on ramène le yoyo. De plus à chaque tour du yoyo le fil se rembobine
d’une longueur de 2π(R − r).
#”
Si on incline la force F d’un angle ϕ avec l’horizontale, alors alors formule devient
F cos ϕ − α
ẍ = ,
m 1+β
et le numérateur de la fraction peut s’annuler pour cos ϕ = r/R, ce qui correspond géométriquement
#”
à F colinéaire à la tangente au tambour du yoyo passant par I le point de contact entre le yoyo et le
sol.

Examinons la condition de non-glissement. La loi de Coulomb s’écrit T < f N . Or N = mg et
α+β
T = −F . La condition de non-glissement est donc
1+β
α+β 1+β
F < f mg ⇔ F < Fℓ = f mg .
1+β α+β

12 Mécanique
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Fℓ est bien de la forme indiquée par l’analyse. Mais c’est une condition nécessaire de non-glissement,
et pas suffisante. Il faut donc étudier la réciproque, c’est à dire le roulement avec glissement.
Cas du roulement avec glissement
# ” #”
La vitesse de glissement est #”
v g = #”
v (I) = #”
v (G) + IG ∧ Ω = (ẋ + Rθ̇) #”
u x . Le système a deux degrés
de liberté.
Le trd donne toujours (
mẍ = F + T
,
0 = N − mg

et le tmc par rapport à ∆ : J∆ θ̈ = T R + F r. La loi de Coulomb s’écrit T = f N où T = ±T . Il faut


ici faire une hypothèse.
– Supposons d’abord vg > 0. Alors T = −f mg et on peut résoudre :
      
F 1 1 F α
ẋ = − fg t et θ̇ = (F r − f mgR) t ⇒ vg = −f g 1 + + 1+ t.
m J∆ β m β
Notre hypothèse est valable si vg > 0, c’est-à-dire après calculs précisément si F > Fℓ . Cette
hypothèse est validée et nous donne la réciproque : F < Fℓ est donc une condition nécessaire et
suffisante au roulement sans glissement.
– Supposons vg < 0, alors T = +f mg et on trouve

1+β
F < −f mg .
α+β
Or F > 0, ce cas de figure est impossible.

⋆⋆⋆

Mécanique 13
2012/2013 Travaux dirigés de physique

Exercice 7 Ligne de quadripôles


On considère la ligne de quadripôles suivante :
L C1 L C1
in

n−1 un C2 n C2

1. Quelle est la relation entre un−1 , un et un+1 ?


2. À quelle condition peut-il propagation sans atténuation d’un signal sinusoïdal sur la ligne ?
3. Étudier la réciproque à cette question.
Solution de l’exercice 7
1. On se place en régime sinusoïdal forcé pour obtenir cette relation. La ligne de quadripôle
devient :
Z1 in Z1
M

n−1 un Z2 n Z2

Avec les impédances


1 1
Z1 = jLω + et Z2 = .
jC1 ω jC2 ω
On applique alors le théorème de Millman en M :
un+1 un−1  
Z1 + Z1 1 
2 1 
un = 1 1 1 ⇒ + un = un+1 + un−1
Z1 + Z2 + Z1
Z1 Z2 Z1
 
Z1
⇒ 2+ un = un+1 + un−1
Z2
 
2 C2
⇒ −LC2 ω 2 + un = un+1 + un−1 .
C1
En repassant en réels, on peut réarranger le résultat pour obtenir
1 1
u¨n = −Ω21 un + Ω22 (un+1 + un−1 − 2un ) avec Ω1 = √ et Ω2 = √ .
LC1 LC2

2. On pose un signal de la forme un (t) = ℜe (U exp (i (kna − ωt))) avec k ∈ R et l’équation


ci-dessus devient
 
ka
−ω 2 = −Ω21 + Ω22 2(cos(ka) − 1) ⇒ ω 2 = Ω21 + 4Ω22 sin2 .
2

14 Électrocinétique
Lycée Saint-Louis MP*2

ω2
Ω21 + 4Ω22

Ω21
k
La propagation sans atténuation impose donc ω 2 ∈ [Ω21 , Ω21 + 4Ω22 ].
3. On suppose ka ≪ 2π c’est à dire a ≪ λ longueur d’onde du signal, c’est-à-dire que l’on rend u
∂2u
une fonction continue de x. On a alors ün ↔ 2 et
∂t
∂u ∂u ∂2u
un+1 + un−1 − 2un ↔ (na)a − (na)a ↔ a2 2 (x).
∂x ∂x ∂x
On remplace dans l’équation de propagation et on tombe sur l’équation de Sine-Gordon :

∂2u 2 2∂ u
2
2 ∂2u 1 ∂2u Ω21
− a Ω 2 = −Ω 1 u ⇒ − = u.
∂t2 ∂x2 ∂x2 a2 Ω22 ∂t2 a2 Ω22

ω 2 − Ω21
Ce qui conduit à la relation de propagation k2 = où c2 = Ω21 a2 .
c2
– Si ω > Ω1 , k ∈ R et il y a propagation sans atténuation, ce qui prouve que la condition de la
deuxième question est nécessaire et suffisante.
– Si ω < Ω1 , k ∈ iR et l’onde est stationnaire exponentielle, qui s’atténue sans se propager.

⋆⋆⋆

Électrocinétique 15
2012/2013 Travaux dirigés de physique

Exercice 8 Méthode des images


1. Soit un dipôle électrostatique #”
p = pu# ”x centré sur O plongé dans un champ uniforme stationnaire
#”
E0 = E0 ux . On pose V (O) = V0 . Montrer que l’équipotentielle V = V0 est formée de deux
# ”
nappes orthogonales.
u#”θ u#”r

θ
b
x
O #”
p
#”
2. On remplace le dipôle par une sphère de rayon R de conducteur maintenue au potentiel V0 , E0
ne change pas. On veut la répartition surfacique σ des charges sur le conducteur.

Ob x

V0

3. Déterminer σ lorsque la sphère est directement reliée à la masse.

Ob x

4. On place une boule de cuivre de rayon R au potentiel V0 au centre d’un tétraèdre régulier
d’arête a ≫ R reliré à la masse. Quelle est la forme de l’équipotentielle V = V0 /2 ?
Solution de l’exercice 8
#” #”
1. Additionnons les potentiels crées par E et le dipôle : E0 u# ”x = −∇V donc VE0 = −E0 x + V0 .
D’autre part, en coordonnées sphériques,
p cos θ p cos θ
Vdipôle = ⇒ V = −E0 r cos θ + V0 + .
4πε0 r 2 4πε0 r 2
Ainsi, l’équation V = V0 se traduit par
 
p
r cos θ − E0 = 0.
4πε0 r 3
– Si cos θ = 0, alors θ = π2 et l’ensemble décrit est le plan (yOz).
– Sinon, l’ensemble a pour équation r = R avec
r
p
R= 3
4πε0 E0
C’est donc une sphère de rayon R.

16 Électromagnétisme
Lycée Saint-Louis MP*2

La sphère et le plan se coupent bien orthogonalement et sur le cercle décrit par l’intersection
#” #” #”
de ces deux surfaces, E = 0 car E doit être orthogonal à deux surfaces orthogonales.
#”
2. On déterminera σ par le théorème de Coulomb. Pour cela, il nous faut le champ E à l’extérieur
de la sphère, que l’on peut calculer par V qui est solution du problème de Laplace :
 #”
∇ V = 0
 2

V =V0 sur la sphère .


 ∂V ↔ E à l’infini
∂n 0

C’est un problème de Cauchy, pour lequel la solution est unique. Or on peut exploiter le
résultat de l’exercice précédent : en prenant un dipôle tel que p mène à une équipotentielle de
rayon R, le potentiel à l’extérieur de la sphère est soumis au même problème ! Par le théorème
d’unicité, le potentiel est ici le même que celui calculé à l’exercice précédent, soit avec p =
R3 4πε0 E0 : !
R3
V = E0 cos θ −r .
r2
#” #”
Puisque E = −∇V , il vient en sphériques
! !
#” 2R3 R3
E = E0 cos θ 1 + 3 u#”r − E0 sin θ 1 − 3 u#”θ .
r r
#”
D’après le théorème de Coulomb, σ = ε0 E. #”
n à r = R, ce qui donne

σ = 3ε0 E0 cos θ.

Puisque cos(π − θ) = − cos θ, la charge totale Q est nulle. On pouvait le prévoir en appliquant
le théorème de Gauss dans le cas du dipôle, puisque le champ est le même au travers de la
surface la charge de la sphère est la même que la charge du dipôle, c’est à dire 0. Ce procédé est
la méthode des images, on utilise le théorème d’unicité pour éviter d’avoir à résoudre l’équation
de Laplace.
3. On utilise le théorème de superposition des conditions limites. En effet, les contions limites
pour le champ à l’extérieur de la sphère sont :
( ( (
r=R V =0 r=R V = V0 r=R V = −V0
∂V
= ∂V
+ .
r → +∞ ∂n ↔ E0 r → +∞ ∂n ↔ E0 r → +∞ ∂∂n
V
=0

Le dernier jeu de conditions limites est celui d’une sphère seule dans l’espace au potentiel −V0 ,
la charge est Q = −4πε0 RV0 et σ = − ε0RV0 . Les solutions s’ajoutant comme les conditions
limites, on a la nouvelle valeur de σ :
ε0 V0
σ= + 3E0 ε0 cos θ.
R

4. Puisque l’équipotentielle V = 0 est un tétraèdre et l’équipotentielle V = V0 une sphère de


rayon R, on s’attend à ce que l’équipotentielle cherchée soit d’une forme intermédiaire entre
une sphère et un tétraèdre. Or puisque a ≫ R au centre du tétraèdre, c’est la charge de la
boule de cuivre qui domine dans l’expression du potentiel crée, et on a donc une variation en
1/r ainsi, puisque l’équipotentielle V = V0 est la sphère de rayon R, l’équipotentielle V0 /2 est
la sphère de rayon 2R !

⋆⋆⋆

Électromagnétisme 17
2012/2013 Travaux dirigés de physique

Exercice 9 Caractéristique d’une diode à vide


On considère une diode formée de deux plaques métalliques de surface S séparées d’une distance
d. La cathode est chauffée et par effet thermoélectrique, elle émet un flux d’électrons vers l’anode. On
demande la caractéristique de ce dipôle.

cathode anode

d
S
x

I
U
Solution de l’exercice 9
Analyse
Pour tracer la caractéristique, il nous faut la valeur de I à U fixée. Le fait que la diode ne conduise
le courant que dans un sens nous donne déjà une partie de cette caractéristique :
I

On négligera les effets de bord des plaques, c’est à dire que si S ≫ d2 , on considérera le problème
unidimensionnel.
Les grandeurs pertinentes à introduire sont le potentiel V (x) entre les deux plaques, le vecteur
densité de courant j(x) du flux d’électrons, et la vitesse v(x) des électrons. De plus, on a la relation
j(x) = ρ(x)v(x) où ρ est la densité spatiale de charges entre les deux plaques. L’électron porte la
charge −e donc ρ < 0, v > 0 donc j < 0 et I = −jS. En régime permanent, I est constante donc j
aussi.
Équation de Poisson
Elle s’écrit, puisque le régime permanent est établi,

#” ρ d2 V ρ(x)
∇2 V = ⇒ =− .
ε0 dx 2 ε0
On choisit V (0) = 0, donc V (d) = U .
Théorème de conservation de l’énergie mécanique
~ laquelle dérive de l’énergie potentielle −eV (x).
On l’applique à un électron subissant la force −eE,
Le théorème s’écrit avec m la masse d’un électron :
1 1
mv 2 − eV = mv02 − eV (0)
2 2 | {z }
0

18 Électromagnétisme
Lycée Saint-Louis MP*2

Quid de v0 ? On supposera que les électrons sont éjectés de la plaque avec une vitesse négligeable
devant celle qu’ils acquièrent durant leur parcourt, d’où l’expression de v suivante :
s
2eV
v=
m

Résolution
Puisque I = −ρvS, on tire une expression de ρ en fonction de I et V :
r
I m −1
ρ=− V 2
S 2e
En injectant cette expression dans l’équatin de Poisson, on aboutit à l’équation différentielle en V
suivante :
r  2
d2 V I m −1 1 dV 1 dV
= V 2 ⇒ = 2αV 2 + cte en multipliant par et en intégrant
dx2 S 2e
| {z }
2 dx dx
α
 2 √
dV
⇒ = 4α V + β
dx

On veut la valeur de la constante β. Étudions cette équation en x = 0. On sait que V (0) = 0


– Si dV
dx > 0, cela va induire une force sur les électrons au niveau de leur émission sur la cathode
qui va tendre à les faire revenir d’où ils viennent, et cela est impossible puisque les électrons
traversent bien l’espace entre les plaques.
dx < 0, l’effet thermoélectrique ne sert à rien car les électrons sont attirés naturellement hors
– Si dV
de la cathode. De plus en plus d’électrons partent, et un régime permanent ne peut pas être
atteint.
Ainsi, pour toutes ces raisons, dVdx (0) = 0 et β = 0. On peut donc poursuivre notre calcul en prenant
la racine avec dV
dx > 0 sur le trajet :
dV √ 1 1 √
= 2 αV 4 ⇒ V − 4 dV = 2 αdx
dx
4 3 √
⇒ V 4 = 2 αx
3
D’où pour x = d,
4 3 √
U 4 = 2 αd
3
Puisque α dépend de I, on tire la relation entre I et U demandée :
r
4ε0 S 2e 3
I= U2
9d2 m

Commentaires
Voici la caractéristique de la diode tracée selon l’équation trouvée ci-avant.
I

Électromagnétisme 19
2012/2013 Travaux dirigés de physique

La courbe I = f (U ) ne tend pas vers l’infini lorsque U est grand : en effet, l’effet thermoélectrique
est vite saturé et la courbe se stabilise sur une valeur asymptote. On retrouve ici la caractéristique
bien connue d’une diode, que l’on modélise de façon abrupte par :
I

3
Le coefficient multiplicatif devant U 2 est proportionnel à S, ce qui est raisonnable, mais il est à
noter la variation en d−2 . Les autres termes sont des constantes universelles, ainsi la mesure de la
caractéristique peut par exemple est un moyen indirect de mesure de ε0 , e ou m.
Le raisonnement effectué ici est la base de la théorie de Child-Langmuir, et la formule obtenue
est une variante de la formule du même nom.

⋆⋆⋆

20 Électromagnétisme
Lycée Saint-Louis MP*2

Exercice 10 Haut-parleur électrodynamique


On considère le dispositif de la figure suivante. Le bobinage a une résistance R, une autoinductance
L et totalise N spires de rayon a. Dans l’entrefer de l’aimant qui possède la symétrie de révolution
#”
autour de (Ox), le champ magnétique est B = B(r) #” u r . La masse totale de l’attelage (bobine et
membrane) et m, il est soumis à une force élastique −kx de la part du bâti et à une force de frottement
visqueux en −f ẋ. Déterminer l’impédance complexe du haut-parleur en régime sinusoïdal puis effectuer
un bilan énergétique.

#”
B
bc bc bc bc bc bc bc bc bc bc bc
b b b b b b b b b b b

E(t)

⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗

Solution de l’exercice 10
Analyse
La bobine est parcourue par un courant, qui engendre des forces de Laplace qui déplacent la
#”
bobine. Le flux de B à travers la bobine varie et induit une force électromotrice : il y a donc un
couplage électromécanique. On est ni dans le cas de Lorentz ni dans celui de Neumann, puisque le
champ propre crée par autoinduction du bobinage varie en même temps que l’attelage constitué de
la bobine et de la membrane se déplace suivant (Ox). La relation qui définit l’impédance en régime
sinusoïdal est E = ZI.
Équation mécanique
On oriente d’abord le circuit (dessin des spires), bien que cela n’ait pas d’importance pour le
résultat final. On applique le trd à l’attelage :
mẍ = −kx − f ẋ + FL .
Reste à calculer FL . Pour cela, deux méthodes.
– D’abord le calcul direct. Toutes les spires sont parcourues par la même intensité et voient le
#” #” #” #”
même champ B = B(a) #” u r . On décompose F L = N f où f est la force qui s’exerce sur une
spire. D’après la loi de Laplace,
#” #”
d f = I dℓ ∧ B #”
ur
= IadθB u ∧ #”
#” u θ r
= −IaBdθ #”
ux
#”
⇒ f = −2IπBa #”ux
#”
⇒ F L = −2πN BaI #”u x = −KI #”
u x.
Où l’on a posé K = 2πN Ba. On ne prend pas en compte les forces de Laplace créées par le
champ propre du bobinage, car ce sont des actions intérieures au système qui n’entrent pas en
compte dans l’application du pfd.

Électromagnétisme 21
2012/2013 Travaux dirigés de physique

– On peut aussi utiliser le théorème des travaux virtuels qui nous dit
∂φc ∂φ
FL = I =I .
∂t ∂t
Ici, φc est plus aisé à calculer que φ car on ne connaît pas le champ au centre des spires, qui est
#”
à l’intérieur de l’aimant, alors que la surface coupée est de forme cylindrique et le flux de B s’y
#”
calcule. On prend dℓ = adθ #” u θ on élément d’une spire, dont on imagine un déplacement virtuel
#”
de dλ = dx #”u x . D’où
# ” #”
δ2 Sc = dλ ∧ dℓ
= −adθdx #”u r
⇒ dϕc = −2πadxB
⇒ dφc = −2πN aBdx.
Dans tous les cas, on a bien l’équation mécanique
mẍ + f x + kx = −KI.

Équation électrique
D’après la loi d’Ohm, RI = E + e où e est la force électromotrice d’autoinduction. D’après le
théorème de Faraday, il vient
dφ dφauto dφext
e=− =− − .
dt dt dt
Or φauto = LI et la variation de φext est la même que celle de φc déjà calculé pour le théorème des
travaux virtuels, il vient donc l’équation avec L constant :
dI
RI + L = E + K ẋ.
dt
Régime sinusoïdal
d
On passe les deux équations en complexes en utilisant la convention des électriciens dt ↔ jω :
(
x(−mω 2 + jωf + k) = −KI jωK 2
⇒ Z = R + jLω + .
E = (R + jLω)I − jωKx (k − mω 2 ) + jf ω
Commentaires
On a deux termes dans Z : R+jLω qui est l’impédance classique de la bobine, et un terme d’impédance
électromécanique.
C’est K 2 et non K qui intervient, ainsi le sens dans lequel le bobinage a été effectué n’a pas
d’influence.
Z dépend de ω, le haut-parleur ne transmettra
p pas de la même façon les basses et les aiguës. Il y a
de plus une fréquence de résonance pour ω ∼ k/m. Ainsi pour avoir un son de bonne qualité, il faut
plusieurs haut-parleurs dont les fréquences de résonance sont réglées de manière à couvrir un large
spectre. Dans ce cas il faudrait plutôt raisonner sur Y telle que E = Y x puisque c’est le déplacement
de la membrane qui crée le son.
La force de frottement visqueux est indispensable dans notre modèle : c’est ce qui modélise le
transfert d’énergie entre la membrane et l’air, à l’origine du son.
Pour aller plus loin
Le courageux lecteur pourra s’entrainer à faire un bilan énergétique, sous la forme d’une application
du tec, d’un bilan de puissance électrique en multipliant la loi d’Ohm par I et un bilan global grâce
au premier principe de la thermodynamique. Pour ma part, il se fait déjà tard et, veille de DS oblige,
le devoir m’appelle ailleurs !

⋆⋆⋆

22 Électromagnétisme
Lycée Saint-Louis MP*2

Exercice 11 Réflexion sur une surface périodique


On éclaire la surface d’un conducteur parfait définie par l’équation y = f (x) avec f a-périodique
et invariante par translation le long de (Oz) par une onde plane progressive sinusoïdale de la forme
#”  #” 
E i = E0 exp i( k i . #” uz.
r − ωt) #”

On admet que l’onde réfléchie est de la forme


#”
E r = Er (x, y, z) exp(−iωt) #”
uz.

Déterminer Er (x, y, z).


y

#” θi
ki

y = f (x)

x
z bcb

Solution de l’exercice 11
Analyse
#”
E r doit satisfaire les équations de Maxwell et les conditions aux limites, toute la physique du
problème a été énoncée. Le 5/2 vigilant reconnaitra ici un réseau, à cause de la périodicité de f . Un
réseau est en effet la convoluée d’un peigne de Dirac avec un motif géométrique.
Équations de Maxwell
#” #” ∂Er
Maxwell-Gauss : ∇.E r = 0 donc ici = 0, Er (x, y) ne dépend par de z. Maxwell-Ampère
∂z #” #”
et Maxwell-Faraday : en combinant ces deux équations, on obtient E r = 0 , soit
∂ 2 Er ∂ 2 Er ω2
+ + 2 Er = 0.
∂x ∂y c
Conditions aux limites
#” #” #”
La continuité de la composante tangentielle du champ total au niveau de la surface s’écrit E i + E r = 0 .
#” ω
Or k i = (sin θi #”
u x − cos θi #”
u y ), d’où ∀x,
c
 
ω
E0 exp i (sin θi x − cos θi f (x)) + Er (x, f (x)) = 0.
c
Périodicité
∀x, f (x) = f (x + a) et la condition précédente évaluée en x + a donne une deuxième égalité que l’on
peut diviser par la première pour obtenir
 
ω
Er (x + a, f (x)) = Er (x, f (x)) exp i sin θi a .
c
Séparation des variables
On cherche un champ Er (x, y) de la forme Er (x, y) = X(x)Y (y), l’équation d’onde devient alors en
injectant la forme postulée et en divisant par XY :
X ′′ Y ′′ ω 2
+ + 2 = 0.
X Y c

Optique 23
2012/2013 Travaux dirigés de physique

x et y étant des variables indépendantes, chacun des termes sont indépendamment constants et on
X ′′ Y ′′ ω2
pose = −α2 et = −β 2 avec α2 + β 2 = 2 . On reprend l’équation aux conditions limites :
X Y c
 
ω
X(x + a) = X(x) exp i sin θi a .
c
Ceci montre que le module de X ne décroît pas globalement avec la distance : X varie donc sinusoï-
dalement en exp(iαx) et la condition limite impose l’existence de m ∈ Z tel que
ω ω 2mπ
αa = sin θi a + 2mπ ⇔ α = sin θi + .
c c a
On en déduit donc le terme général de X :
  
ω 2mπ
X(x) = exp i sin θi + x .
c a
| {z }
kx

ω2
Concernant Y qui vérifie Y ′′ +β 2 Y = 0, or β 2 = −kx2 et on note β = ky , pour avoir Y (y) = exp(iky y).
c2
Quantification des directions
On voit que kx est quantifiée, ainsi que ky . Quelles sont les directions ainsi privilégiées pour l’onde
#” ω 2πc
réfléchie ? On a k r = (− sin θr #”
u x + cos θr #”
u y ) et on identifie kx dans l’expression, avec = λ0 :
c ω
2mπc λ0
− sin θr = sin θi + ⇔ sin θi + sin θr = m .
aω a
Le 5/2 avisé aura reconnu la formule des réseaux par réflexion ! Les directions de l’onde réflechie sont
donc quantifiées, et ces dernières ne dépendent que de la périodicité de la surface, et pas de sa forme.
On reconnaît là la signature du peigne de Dirac.
La dernière étape serait de déterminer les poids respectifs des différentes directions pour la répar-
#” #”
tition en amplitude ou en énergie de l’onde incidente. Pour cela, il faut s’intéresser à B. Bi est une
#”
onde plane progressive sinusoïdale dans le vide, et Br est la superposition des différentes ondes dirigées
selon les directions déjà déterminées. On détermine le champ magnétique réfléchi par les équations
de Maxwell et des conditions aux limites. Plus précisément, la répartition que nous cherchons sera
#”
donnée par la continuité de la composante normale de B.

⋆⋆⋆

24 Optique
Lycée Saint-Louis MP*2

Exercice 12 Cavité réfléchissante


On considère une cavité en forme de triangle équilatéral dont deux des côtés sont réfléchissants et
le troisième semi-réfléchissant de coefficients de transmission et de réflexion R et T , éclairée par un
rayonnement d’intensité Ii . On note Ie l’intensité émergente et I l’intensité à l’intérieur de la cavité.

Ie

Ii A1 I

A2

1. Déterminer I.
2. Déterminer Ie .
Solution de l’exercice 12
1. Ici la longueur des trains d’onde est supposée suffisante pour que tous les rayons soient cohérent
entre eux. On sommera donc les amplitudes complexes et non les intensités. Si on note A1 et
A2 les deux composantes de l’onde à l’intérieur de la cavité à proximité du point de séparation,
alors en notant ϕ le déphasage accumulé par A2 sur A1 lors de son tour dans la cavité,

t1 Ai
A1 = r1 A2 + t1 Ai et A2 = A1 eiϕ ⇒ A1 = .
1 − r1 eiϕ
En multipliant par le complexe conjugué,

Ii t21 Ii t21
I= = .
(1 − r1 eiϕ )(1 − r1 e−iϕ ) 1 + r12 − 2r1 cos ϕ

2. On écrit une relation similaire à celle de la question précédente concernant les amplitudes :

Ae = t2 A2 + r2 Ai
t1 Ai
= −r1 Ai + t2 eiϕ car r2 = −r1
1 − r1 eiϕ
!
t1 t2 eiϕ
= Ai −r1 +
1 − r1 eiϕ
!
−r1 + r12 eiϕ + t1 t2 eiϕ
= Ai .
1 − r1 eiϕ

Or r12 = R et t1 t2 = T , R + T = 1 et finalement le dénominateur et le numérateur de la fraction


ont même module dont on trouve tout simplement en multipliant par le complexe conjugué
Ie = Ii .

Optique 25
2012/2013 Travaux dirigés de physique

Ce résultat était prévisible. En effet, la cavité ne consomme pas d’énergie et on se place en régime
permanent, donc l’égalité des intensités est une nécessité énergétique. C’est comme le fait que r2 = −r1 ,
le changement de signe au passage de l’interface est nécessaire pour assurer la conservation de l’énergie.
De plus, le raisonnement que l’on a effectué ici pour un rayonnement très particulier est valable
plus généralement, car les rayons ne boucleront pas en un mais plusieurs tours et les relations que l’on
a écrit sont globales, elles ne tiennent pas compte du fait que le rayon reconverge au même endroit ou
pas.

⋆⋆⋆

26 Optique
Lycée Saint-Louis MP*2

Exercice 13 Autour du michelson

On observe la lumière qui sort d’un interféromètre de Michelson dans le plan focal d’une lentille
convergente de distance focale f .

1. Le michelson est monté en lame d’air, éclairé par une source étendue monochromatique de
longueur d’onde λ0 . On place une cellule photoélectrique de diamètre 2R ≪ f dans le plan de
le lentille. Quel est le signal détecté par la cellule ? Comment varie-t-il avec e ?
2. On monte maintenant le michelson en coin d’air d’angle α, et on observer les franges d’interfé-
rences sur l’écran à l’aide d’une cellule quasi-ponctuelle. Le michelson est éclairé par plusieurs
longueurs d’ondes λ0,i d’intensités respectives Io,i . Un petit moteur permet de faire varier
e
α = Ωt, on détecte le signal S(t) et un analyseur de spectre permet d’avoir S(ω). Montrer que
l’on peut ainsi déterminer le spectre de la lumière incidente.

Solution de l’exercice 13

1. Puisque le montage est en lame d’air, on observera des franges d’interférences d’égale inclinaison
et les deux ondes qui interfèrent ont la même amplitude. Le détecteur est sensible à la puissance
qu’il reçoit globalement sur sa surface, et donc il faudra intégrer I qui est susceptible de varier
sur la surface du détecteur.
On paramètre par ρ l’écart du détecteur par rapport au foyer de la lentille, on ! sait que le
2π 2π i2
déphasage pour le michelson est ϕ = 2e cos i et i ≪ 1 donc ϕ ≈ 2e 1 − . On a aussi
λ0 λ0 2
par conjugaison avec la lentille ρ = f tan i = f i. L’intensité étant donnée par I = 2I0 (1 + cos ϕ)
donc la puissance reçue par le détecteur est

!!!
R
4πe i2
ˆ
P= 2I0 1 + cos 1− 2πρdρ
0 λ0 2
!!!
R
4πe ρ2
ˆ
= 2I0 1 + cos 1− 2 2πρdρ
0 λ0 2f
!ˆ !
u2
λ0 f 2 4πe ρ2
= 2I0 − (1 + cos(u))du en posant u = 1− 2
2e u1 λ0 2f
     
λ0 f 2 u2 − u1 u1 + u2
= −I0 2 sin cos + u2 − u1
e 2 2

!
4πe 4πe R2 4πe R2 8πe
Or u1 = et u2 = 1− 2 donc u2 − u1 = − et u2 + u1 ≈ donc
λ0 λ0 2f λ0 2f 2 λ0

" !  #
λ0 f 2 4πe R2 4πeR2 4πe
P =I + 2 sin cos
e λ0 2f 2 λ0 2f 2 λ0
!  !
2 2πeR2 4πe
= 2πI0 R 1 + sinc cos
λ0 f 2 λ0

Comme le signal est proportionnel à la puissance et que le cosinus varie beaucoup plus rapide-
ment que le sinus car f ≫ R, le graphe de S(e) est de la forme :

Optique 27
2012/2013 Travaux dirigés de physique

4πI0 R2

2πI0 R2

e
2. Le montage en lame d’air va produire des franges d’égale épaisseur rectilignes localisées sur le
coin d’air, la lame et l’écran étant conjugués par la lentille. La cellule étant considérée comme
ponctuelle, on raisonne sur l’intensité : S(t) = βI(t). Or on a toujours pour une longueur
d’onde Ii = 2I0,i (1 + cos ϕi ) mais ici la différence de marche est, avec x l’abscisse du conjugué
de la cellule sur la lame d’air, δ = 2αx = 2Ωtx car α ≪ 1 donc en sommant les intensités des
différentes longueurs d’onde,
!! !!
X 2π X 4π
I= 2I0,i 1 + cos 2Ωtx ⇒ S(t) = 2β I0,i 1 + cos Ωtx .
i
λ0,i i
λ0,i


Grâce à l’analyseur de spectre, on a accès aux pulsations ω0 = 0 et ωi = et donc on
λ0,i Ωx
peut retrouver les λ0,i .

⋆⋆⋆

28 Optique

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