3eme Année Architecture …………………..…………..……..

Planification et Aménagement Spatial 1

La partie théorique : 1

I-2- Planification urbaine et urbanisme

L’urbanisme vient du mot latin URB qui signifie « ville », désigne l’ensemble des
connaissances historiques et culturelles, des doctrines et des techniques qui traitent la
problématique de l’aménagement et de la transformation de l’espace urbain.
L’urbanisme est donc, une discipline théorique et appliquée qui a pour objectif la mise
en ordre et l’organisation de la ville, il couvre les échelles comprises entre celle du bâtiment (de
l’architecture) et celles de l’aménagement du territoire et de la planification économique:

 L’urbanisme :
- Organise les relations entre les différents acteurs.
- Préserve l’intérêt général.
- Réglemente l’occupation des sols.
- Fixe les modalités de constructions.
- Prévoit l’urbanisation future.

 Considéré comme une discipline pluridisciplinaire : l’urbanisme et à travers ses

pratiques, veille à la bonne coordination entre les différentes spécialités et disciplines qui
interviennent et interagissent au sein d’un espace urbain, à savoir ;

- l’architecture (forme urbaine, densité volumétrique, esthétique urbaine)

- L’ingénierie (voirie et réseaux divers)
- La géographie (caractéristiques physiques du sol )
- La démographie (structure de la population)
- L’économie (activités et emplois, finances locales)
- Le droit (foncier, différentes servitudes)
- La communication (développement participatif et concertation).
- L’environnement (risques naturels et catastrophes)

 La pratique de l’urbanisme est multiforme, elle comprend plusieurs missions :

la création d’un lotissement, la composition d’un espace public ou d’un ilot, la réalisation
d’un plan d’aménagement ou d’extension de la ville, d’un réseau technique ou d’un schéma
de transport…

L’urbanisme opérationnel :

Correspond à la phase de la mise en application des contenus d’une politique urbaine

programmée, planifiée et dotée de ses instruments d’orientation, de réalisation et de gestion.

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 Les modes de la planification urbaine
Aperçu historique des méthodes de l’urbanisme (Jean-Paul LACAZE- 1995)
Aspect de
Objectif Dimension Valeurs de Champs Mode de décision
Les modes la ville
principal principale référence professionnel dominant
privilégiée
Architect
Créer des Esthétiques
Urbanisme de Urbaniste
quartiers Site construit L’espace Valeurs Autocratie
composition Aménageur
nouveaux Culturelles
Améliorer
Espace de Appropriation
la vie Sociologue
Urbanisme de relation de l’espace Démocratie
quotidienne Les hommes Animateur
participation sociale Valeurs
des
d’usage
habitants
Renforcer Adaptation à
Concentratio
Urbanisme de la qualité la demande
n de réseaux Les services Gestionnaire Management
gestion des services rapport
de services
existants coût /efficacité
Architecte
Urbanisme de Attirer les Image Les aspects
Notoriété spécialiste de la Personnalisation
communication entreprises globale symboliques
communication
Modifier
les Ingénieur
Planification Pole Valeurs de
structures Le temps économiste Technocratie
stratégique économique rendement
de l’espace
urbain
Source : J-P Lacaze, les méthodes de l’urbanisme ; « que sais-je »

1- L’urbanisme de composition (l’urbanisme de plan de masse)

Cet urbanisme fait du plan l’instrument fondamental de la planification urbaine, qui propose un état
final idéal de ce qui doit devenir un quartier ou une ville après avoir réaliser des aménagements publics, et
des constructions privés jugés souhaitables, sur la base et en fonction des résultats des études préalables et
de l’enquête socio-économique.

Ce style de la planification urbaine a été largement utilisé après la deuxième guerre mondiale, il a fait de
l’urbaniste l’homme de synthèse qui organise l’apport des différentes disciplines et propose les plans, mais
l’extension très rapide des études et de la recherche urbaine à partir des années 60 a mis en évidence la
nécessité d’une pratique largement pluridisciplinaire associant : l’architecte, l’ingénieur, le sociologue
,l’économiste ,le géographe ,administrateur , au sein d’une équipe (équipe pluridisciplinaire).

L’urbanisme de composition propose une vision statistique et achevée de la ville, il définit un

programme précis et complet, pour mettre la ville en ordre en effectuant à chaque fonction un espace
spécialisé, par une juxtaposition d’espaces monofonctionnels (la charte d’Athènes).

2- L’urbanisme de participation :

Cette nouvelle orientation tend à poser comme valeur fondamental l’appropriation de l’espace par les
habitants, l’urbanisme de participation cherche à bien faire les métiers des habitants, à penser à tous les
détails, à livrer aux habitants un cadre de vie bien fini et même fignolé.

Plusieurs étapes peuvent être distinguées sur une voie menant d’un urbanisme « imposé » à un
urbanisme de participation :

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 - L’organisation d’une information sur les projets d’aménagement et les plans d’urbanisme
réglementaire à fin que chaque citoyen puisse en prendre connaissance, et faire connaitre son avis
aux responsables politiques ou administratifs.
- La collecte des avis des citoyens sur les problèmes posés : distribution des questionnaires, articles
de presse appelant des réponses, enquêtes d’opinion auprès d’un échantillon représentatif de la
population.
- L’aménagement des procédures permettant aux intéressés de présenter des contre-propositions,
ces contre- propositions vont être étudiées et comparées au projet mis à l’étude initiale
-
3- L’urbanisme de gestion :
Les crises économiques qu’a connu le monde entiers ont entrainé des changements brutaux dans
l’évolution des facteurs démographiques, économiques et sociaux moteurs des processus d’urbanisation, de
nouveaux types de questions se posent, appelant de nouveaux modes d’approche des problèmes
d’urbanisme.

Le choc économique et social du à la désindustrialisation massive s’est doublé d’un véritable choc
culturel et tout ça à donner lieu à une sorte de mécanisme de cicatrisation qui permet d’effacer
efficacement et rapidement les séquelles urbanistiques, et impose une démarche organisée dans la durée en
deux phases principales :

- L’effacement des tracés du passé : repaysagement, destruction des installations …

- La reconstruction d’une prospective urbanistique par la recherche de la diversification économique
et par un processus de contraction de l’espace urbain.

L’urbanisme de gestion comprend les programmes de réhabilitation, d’amélioration, d’intégration

des quartiers marginalisés.

4- L’urbanisme de communication :

Ce type d’urbanisme vise à améliorer les chances de la ville pour attirer les entreprises les plus
modernes et les plus dynamiques, c’est la production d’une image de modernité et de créativité qui fait à
nouveau appel à la créativité architecturale : « le projet urbain ».

Ce mode produit des réalisations de grande qualité architecturale en ce qui concerne les équipements
publics, théâtre, centre culturels, centre de congrès dont l’amélioration et la modernité contribue
effectivement au prestige d’une ville.

D’autres modes d’urbanisme :

L’urbanisme des réseaux :

Il s’agit des réseaux de transport en commun ainsi que les nouvelles technologies de l’information et de
communication permettant le transfert rapide et massif des données à l’échelle mondiale, elle modifient les
règles de fonctionnement des marchés internationaux ce qui entraine des effets cumulatifs sur le rôle des
villes.

Le développement durable (l’urbanisme écologique):

Cette politique tend à dépasser la contradiction entre le développement économique et la protection de

l’environnement, c’est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures de répondre aux leurs besoins.

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 I-3. la planification urbaine en Algérie ;
La politique de la ville

La planification urbaine en Algérie a changé de vision au cours des années; plusieurs politiques ont
été adoptées depuis l’indépendance jusqu’à ce jour, et des modes d’urbanisme ont été mis en place.
L’objectif principal des reformes successives engagées par l’État est de pouvoir répondre aux défis et
enjeux des grandes mutations politiques, économiques et sociales, à travers :
- La satisfaction des besoins diversifiés de la population croissante (offre/demande)
- La maitrise de la croissance urbaine (périodes d’essor/périodes de déclin)
- L’amélioration du cadre de vie et la création des villes algériennes compétitives et plus
attractives (nouvelle image de la ville)
- Le rétablissement de l’équilibre du territoire (cohérence spatiale/ cohésion sociale, équilibre
spatiale/équité sociale).
- L’accompagnement et le contrôles des transitions (efficacité/efficience :écologiques, énergétiques..)
Une politique doit déterminer :
Une stratégie (grands axes, objectifs, programmes …), des acteurs (gouvernance, citoyenneté,
partenariat …), un cadre
Premiere politique juridique
: la politique (textes :législatifs et réglementaires), des instruments de mise en
française
œuvre (financiers, réglementaires,….), et des actions d’intervention (programmes économiques,
programmes d’habitat,…)

Première politique : la politique française

On ne peut pas décrire l’histoire de l’urbanisme des villes algériennes en ignorant le fait colonial. Une
grande partie des espaces algériens sont le produit du pouvoir colonial : (politique française : mesures,
modèles, dispositifs et outils).

Période coloniale
Planification économique
Urbanisme militaire 1919 Urbanisme de plan 1939 Urbanisme fonctionnaliste 1962

Plan d’alignement Plan d’urbanisme Programmes économiques

(Lotissements successifs)
(Analyse urbaine, zonage,
programme,
système de transport
et de déplacement)
Plans d’aménagement et
d’extension
(Région algéroise 1937)
(Plan de Constantine)
Plans d’Urbanisme Directeur
(PUD)
Plan de détail par commune
Plan d’urbanisation et de
restructuration
Programme d’équipements et
plan de modernisation et
d’équipements (PME)

Apres l’indépendance : la politique algérienne

1- Politique de planification : socialiste et autoritaire (héritée et imposé)

Au début, la politique a été caractérisée non pas par une planification spatiale et urbaine, mais par des
investissements importants au niveau des villes et des réalisations de programmes sectoriels (la
prédominance et la fonctionnalité), décidés par l’état, maitre de tout planifié.

2- Le premier changement : l’avènement au multilatéralisme

À partir des années 90 et avec l’avènement à l’économie de marché et au multilatéralisme, que les
changements commençaient, la politique à cette époque était marquée par une nouvelle orientation de
l’action étatique (multisectorielle, globale) et par l’émergence de nouveaux acteurs à la fois privés et
publics (participative et multilatérale).

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 La politique urbaine après l’indépendance
La loi 01-20 de l’aménagement du territoire
La loi 87-03 de l’aménagement du territoire
et de développement durable
1962 SNAT,
L’urbanisme de composition
1990 SNAT, 2006
L’urbanisme de participation

Approche sectorielle, Approche multisectorielle,

Urbanisation monofonctionnelle Retour à la planification spatiale
Investissement productifs : (Réservation, préservation,
(Industrie lourde, reforme agricole, Prévision, prévention)
essaimage industriel, les ZHUN) Libération du foncier (la loi 90-25),
Instruments d’urbanisme : Promotion immobilière
Plan d’Urbanisme Directeur(PUD) Nouveaux :
Plan de modernisation urbaine (PMU) Cadres juridiques (La loi 90-29,…)
Plan Communal de Développement(PCD) Acteurs (privés, citoyens)
Instruments d’aménagement et
d’urbanisme :
Le PDAU : Plan directeur, previsionnel
Le POS : Plan de détail, réglementaire,

3- La nouvelle tournure : l’émergence du développement durable

Vers les années 2000; l’Algérie s’est engagée dans d’une nouvelle réflexion relative à la mise en
œuvre d’une politique urbaine, capable de mettre en place les principes fondamentaux du développent
durable territorial à une échelle locale.
La promulgation en 2006 de la loi d’orientation de la ville a donné naissance à une vrais
politique de la ville qui a pour objectif la réduction des inégalités sociales et les écarts de
développement entre les territoires.
Cette nouvelle politique se caractérise par une approche globale des programmes (volet
urbain, économique et social), elle est élaborée suivant un processus concerté et coordonné, mise en
œuvre dans un cadre de :

La politique de la ville :
Approche de développement durable
La loi 06-06 du 20 février 2006 (LOV)

Coordination et concertation : Déconcentration et décentralisation :

Politique négociée et partagée Politique de développement local, participatif
Principe de Transversalité Approche Ascendante

Bonne gouvernance et gestion de proximité : Ddéveloppement humain et développement durable :

politique participative : gestion intégrée, écoute (équité sociale, préservation, protection et valorisation)
sensible (information réciproque), et citoyenneté. Ville écosystème
Démocratie Participative : Développement urbain durable
(Transparene) Politique sociale

La politique de la ville, conçue comme un ensemble pluridimensionnel, plurisectoriel et multilatéral vise à

réaliser le développement durable et se concrétise à travers plusieurs volets: le volet du développement durable,
l'économie urbaine, l'urbain, la culture, le social, la gestion et l'institutionnel (Articles:7,8,…12).

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 Du Développement durable : Social :
Urbain et culturel :
 Promotion technologique, économique  Promotion de la solidarité sociale
 Maitrise de la croissance urbaine
 Préservation de l’environnement,  Amélioration des conditions de vie
 Amélioration de la réalité urbaine.
exploitation rationnelle des ressources evie
Les volets :
Institutionnel :
De la gestion  Mise en place de l’observatoire de
 Promotion de la bonne gouvernance Politique : pluridisciplinaire, la ville
 Réaffirmation de la participation. plurisectorielle, multilatérale  Promotion financière
 Coopération inter- villes  Renforcement du suivi et du
contrôle

Types d’interventions :
1- Assurer un cadre de vie agréable :
- Gestion des déchets
- Gestion des risques en milieu urbain
- Réduction des consommations d’eau et d’énergie
- Gestion des infrastructures urbaines et des services publics
- Mise en valeur des espaces publics
- Maitrise de la mobilité urbaine.
2- Développer l’image des quartiers :
- Le renouvellement urbain : la préservation et la valorisation du
patrimoine culturel, historique et architectural
- La réhabilitation : éviter la dégradation rapide et la dévalorisation de
certains quartiers
3- Améliorer la qualité des services :
- Favoriser la compétitivité entre les espaces et les activités
- Développer l’attractivité résidentielle par les commerces, services,…

À travers

La réafirmation des liens entre

o L’URBAIN o LA CONCEPTION o LE POUVOIR PUBLIC

o LE SOCIAL o LA GESTION o LES COLLECTIVITÉS TERITORIELLES
o L’ECONOMIE o L’USAGE o LES CITOYNS

Comment 
 Actionner tous les leviers ensemble.
 Coordonner les actions : Temps, Espace, Moyens.
 Mettre en place un contrat de la ville (charte, conventions).

Les acteurs de la politique de la ville

La politique de la ville est initiée et conduite par l'Etat qui en définit les objectifs, le cadre et les
instruments en concertation avec les collectivités territoriales, les opérateurs économique et la
société civile (Articles : 13-14,…17)

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 les pouvoirs publics définissent la politique de la ville ,ils
-Arrêtent la stratégie et fixent les priorités pour le développement
- Réunissent les conditions de concertation
- Arrêtent les normes et les indicateurs urbains ainsi que les éléments d'encadrement, d'évaluation
et de correction des programmes et actions arrêtés;
- Trouvent les solutions pour la réhabilitation de la ville, la requalification de ses ensembles
immobiliers et la restructuration des zones urbaines sensibles;
- Mettent en œuvre des politiques de sensibilisation et d'information destinées aux citoyens;
- Favorisent le partenariat entre l'Etat, les collectivités territoriales et les opérateurs économiques
et sociaux.

Les collectivités locales prennent en charge la gestion de leurs villes respectives pour tout ce qui
concerne leur évolution, la préservation de leur patrimoine bâti, leur fonctionnement et les qualités et
conditions de vie de leurs habitants.

Les investisseurs et les opérateurs économiques participent à la réalisation des objectifs inscrits dans le
cadre de la politique de la ville, notamment en matière de promotion immobilière ainsi que de
développement de l'économie urbaine et de compétitivité des villes.

Les citoyens : sont associés aux programmes relatifs à la gestion de leur cadre de vie, notamment leur
quartier.
L'Etat veille à réunir les conditions et les mécanismes permettant d'associer effectivement le citoyen aux
programmes et actions concernant la politique de la ville.

Les références bibliographiques

- SAIDOUNI M., Eléments d’introduction à l’urbanisme, Histoire, Méthodologie,
Réglementation, Casbah, Alger2000.
- LACAZE J.P, Introduction à la planification urbaine, Imprécis d’urbanisme à la française, Paris,
1995.
- ZOCHELLI A, Introduction à l’urbanisme opérationnel et à la composition urbaine,
Volume 3, OPU, 1983.
- La loi 01-20 du 12 Décembre 2001 relative à l’aménagement et au développement durable.
- La loi 06-06 du 20 Février 2006 portant la loi d’orientation de la ville.