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ISBA-TP

2008-2009

CONCEPTION PARASISMIQUE
DE LA STRUCTURE

Milan ZACEK

1. CHOIX DE LA STRUCTURE
Critères
- Compatibilité avec le parti architectural :
limiter les interférences
- Comportement sous séisme (plus ou moins favorable)

- Adéquation avec le sol : éviter la résonance

- Hauteur du bâtiment : les constructions en ma çonnerie


et en bois ne conviennent que pour les bâtiments bas

- Hyperstaticité
- Dissipativité

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Comportement d’une structure isostatique et d’une
structure hyperstatique

Effondrement d’une structure La rupture des contreventements


isostatique (non redondante), redondants n’a pas entraîné
séisme de Kobé, Japon, 1995 l’effondrement du bâtiment,
séisme de Tokachi-Oki, Japon 1968
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Attention à l’adaptation aux conditions d’appui :


choix éventuel d’une structure isostatique

Sol courant, portées courantes Sol courant ou mou, grandes portées


Structure hyperstatique Structure isostatique

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2. CONCEPTION DES STRUCTURES
a) Rechercher une bonne ductilité des
matériaux, des éléments et des liaisons

La ductilité permet :
- une dissipation d’énergie importante
- une réduction des charges sismiques
- une redistribution des efforts sur les sections dont la
résistance n’est pas encore épuisée
- une amélioration de la résistance
- de résister dans la durée
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La ductilité d’un élément constructif dépend :


- de son matériau : certains matériaux sont plus ductiles
que d’autres
- de sa forme : les éléments dont la section ou la forme
d’ensemble varie brutalement ont un comportement
fragile, notamment les éléments comportant des
percements

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- de son mode de sollicitation : la ductilité est très bonne en
flexion, bonne en traction, assez bonne en compression et très
faible en cisaillement et torsion
- de son épaisseur : les éléments à parois minces
possèdent une faible ductilité
- des contraintes axiales : la ductilité augmente lorsque les
contraintes diminuent - l’augmentation des sections
des éléments constructifs est donc favorable, sauf lorsqu’elle
est obtenue, dans le cas des poutres, par l’augmentation de leur
hauteur
- du degré d’hyperstaticité, donc de la rigidité de ses liaisons
avec appuis, car la formation d’une rotule plastique baisse
l’hyperstaticité d’un degré
- de la vitesse d’application des charges : une rupture fragile d’un
élément ductile peut être provoquée par un chargement rapide

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b) Préférer les travées régulières, car les


charges sismiques sont attirées par les travées
les plus rigides

Travées à rigidité inégale : à déconseiller

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c) Superposer les éléments porteurs verticaux

La descente de charges en forme de baïonnette réduit la ductilité et la


durée de résistance des poutres, et provoque donc une rupture fragile

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d) donner la même longueur libre à tous les poteaux


participant au contreventement
(pour éviter l’effet de poteau court)

Séisme de Tokachi -Oki, Japon 1968 Séisme d’Adana, Turquie 1998


Rupture de poteaux par effet de poteau court
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e) Conférer une rigidité comparable
aux différents niveaux
(pour éviter l’effet de niveau flexible)

Séisme de Boumerdès, Algérie 2003


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f) Eviter de croiser les poteaux et les poutres


hors plan (sous peine d’une rupture fragile)

Séisme d’Anchorage, Alaska 1964


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g) Eviter les hétérogénéités structurales

Maçonnerie hétérogène
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h) Eviter les variations brutales de la rigidité des


éléments porteurs, notamment des poteaux

Etages inférieurs Etages supérieurs


Types de poteaux utilisés pour la structure du bâtiment ci-dessous

Niveau écrasé : rupture des poteaux au droit du changement


de leur constitution, séisme de Kobé, Japon 1995
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Poteaux hétérogènes

Séisme de Kobé, Japon 1995

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3. CONTREVENTEMENT
3.1. Principe
- Contreventement horizontal (diaphragmes) et
contreventement vertical : solution obligatoire

- Contreventement vertical seul : interdit en zone sismique

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3.2. Diaphragmes
Définition
Tout plan horizontal (plancher) ou incliné (versant de toiture)
capable de transmettre les charges horizontales aux éléments
verticaux de contreventement

Rôle
1. Transmettre les charges sur les éléments verticaux du
contreventement sous-jacents

Effet de poutre
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2. Raidir le niveau

3. Coupler les éléments porteurs verticaux


(même déplacement en tête des éléments d’une file)

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Localisation des diaphragmes
- Planchers de tous les niveaux
- Versants des toitures
- Plans des entraits (charpentes)

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Classification des diaphragmes en fonction de leur


rigidité
- Diaphragmes rigides : plus rigides dans leur plan que les
éléments verticaux de contreventement, ils leur imposent des
déformations
- Diaphragmes « flexibles » : moins rigides dans leur plan que les
éléments verticaux de contreventement, ils se déforment entre
ces éléments

Analogie avec une poutre


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Diaphragmes rigides
- Ils sont préférables aux diaphragmes flexibles, car ils
distribuent les charges horizontales sur les éléments verticaux
en fonction de leur rigidité latérale

Tous les poteaux reçoivent


une même charge sismique

- Leur rotation sous charges horizontales entra îne une torsion


d’ensemble du niveau sous-jacent

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Diaphragmes flexibles
- Ils distribuent les charges horizontales sur les éléments verticaux
en fonction des masses qu’ils portent en tête, correspondant aux
aires des planchers dont ils reçoivent la charge

Les poteaux ne reçoivent pas tous


la même charge sismique

- Ils n’imposent aucune torsion au niveau sous-jacent. Celui-ci subit


des déformations différentielles en fonction des charges et de la
déformabilité de chaque file porteuse

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La rigidité d’un diaphragme dépend :

- du type de l’ouvrage : les planchers en béton armé constituent


en général des diaphragmes rigides, les charpentes des
diaphragmes flexibles

- de sa forme en plan : les diaphragmes longs et étroits sont


flexibles

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- de la présence éventuelle de grandes trémies qui réduisent la


rigidité d’un diaphragme

Analogie
avec une poutre

La fonction diaphragme est considérée assurée s’il n’existe


qu’une seule trémie dont aucune dimension n’excède la moitié du
petit côté du plancher (les trémies dont le plus grand côté
n’excède pas 50 cm de longueur sont négligées). Dans les autres
cas, il faut justifier que le diaphragme fonctionne « en treillis »
ou « en voûtes »

Les RPA 99/03 considèrent comme régulières en plan les


constructions dont la surface totale des trémies n’excède pas
15 % de la surface du plancher
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La fonction diaphragme implique

- Ancrage périphérique : tous les éléments


constitutifs doivent être ancrés en rive
- Continuité mécanique sur appuis intermédiaires

- Solidarisation des composants juxtaposés et


superposés

Ces exigences sont obtenues par des dispositions


constructives propres à chaque type d’ouvrage

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Destruction de diaphragmes non ancrés

Séismes de Tangshan, Chine 1976 et de Spitak, Arménie 1988

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Diaphragme en dalle de béton armé
coulée en place

Ancrage, chaînages et continuité

Structure à noyaux : transmission des efforts vers les noyaux


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Diaphragme en dalle
réalisée à partir de prédalles

Solidarisation dalle/prédalle

Ancrage périphérique des prédalles


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Continuité sur appui intermédiaire

Continuité entre prédalles


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Plancher en poutrelles et entrevous

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Types de poutrelles

Poutrelles en béton armé ou précontraint

Poutrelles en treillis métalliques avec talon en béton


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Solidarisation des poutrelles et de la dalle

Poutrelles en béton armé ou précontraint

Poutrelles en treillis métalliques avec talon en béton


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Ancrage du diaphragme, sens porteur

Poutrelles en béton armé ou précontraint

Poutrelles en treillis métalliques avec talon en béton


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Ancrage du diaphragme, sens non porteur


Continuité du diaphragme

Ancrage des poutrelles en béton armé ou précontraint

Continuité au droit d’un refend


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Plancher collaborant en tôle d’acier profilée

Continuité du diaphragme et armature de la dalle

Ancrage dans les sens non porteur et porteur


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Grilles de poutres

Grille orthogonale Grille à poutres courbes

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Grilles de poutres (suite)

Grille biaise

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Diaphragme à poutres au vent

Principe

Toiture formant poutre


au vent Poutres au vent périphériques
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Diaphragme à poutres au vent (suite)

Toiture formant poutre au vent

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Diaphragme à tirants diagonaux

Principe

Exemple

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3.3. Eléments verticaux de contreventement

Principe
Un seul élément vertical de contreventement peut
stabiliser une file

File instable File contreventée

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Types d’éléments verticaux de contreventement

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Eléments de contreventement courbes

- Possibles dans le cas d’éléments en béton armé, bois ou acier


- Le contreventement ne peut être assuré par des murs en
maçonnerie courbes :

Séisme de Tokachi -Oki


Japon 1968

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Nombre d’éléments de contreventement


vertical
Contreventement isostatique
Minimum 3 éléments verticaux de contreventement par niveau,
disposés de manière à ne pas être tous parallèles ou tous
concourants

Contreventement hyperstatique (à préférer)


Plus de 3 éléments verticaux de contreventement par niveau,
disposés de manière qu’il existe au moins 3 éléments non
parallèles et non concourants
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Dommages dus à l’absence de
contreventement longitudinal
(tous les murs de contreventement sont parallèles)

Séisme de San Fernando Séisme d’Izmit


Californie 1971 Turquie 1999
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Conception du contreventement vertical

a) Disposer les éléments de contreventement d’une


manière symétrique dans chaque direction afin de
limiter la torsion d’ensemble

Une position excentrée des éléments de contreventement est


à l’origine d’une sollicitation du bâtiment en torsion
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Simulation de l’effet de torsion d’ensemble

Localisation incorrecte des murs assurant


le contreventement du rez-de-chaussée d’une maison en
Martinique (zone de forte sismicité)

Avant le séisme Pendant le séisme


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Dommages dus à la torsion d’ensemble

Séisme de Tokachi -Oki, Japon 1968

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Dommages dus à la torsion d’ensemble (suite)

Séisme d’El Asnam


Algérie 1980

Séisme de Philippines 1976

Séisme de Kobé, Japon 1995


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Dommages dus à la torsion d’ensemble (suite)

Séisme d’Anchorage
Alaska 1964

Séisme du Mexique, 1985


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Dommages dus à la torsion d’ensemble (suite)

Séisme de Chi-Chi, Taïwan 1999


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Bâtiments exposés à la torsion d’ensemble

Bâtiment public
Maison en Grèce
en Guadeloupe

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Limitation de la torsion d’ensemble

Torsion importante Torsion corrigée


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b) Eloigner les éléments verticaux parallèles afin


de disposer d’un grand bras de levier du couple
résistant à la torsion

La plus grande distance : contreventements en façade

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Contreventement en façade

Barcelone, Espagne San Francisco, Californie

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c) Maximiser la largeur des éléments verticaux afin


de diminuer la déformabilité horizontale

Les éléments larges offrent une meilleure résistance


aux charges horizontales

Contreventement courant sur plusieurs travées


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Solution très efficace : la totalité de la façade
constitue un élément de contreventement
Les éléments de contreventement sont :
- d’une largeur maximale
- mutuellement éloignés au maximum

Osaka, Japon Hong Kong


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La façade
constitue un élément de contreventement

Aix-en-Provence Japon (maquette)


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d) Superposer les éléments verticaux, afin de
créer des consoles verticales de section
constante ou élargies vers le bas

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e) Opter pour un seul type de contreventement sur


un même niveau, le comportement des
différents types n’étant pas le même

Choix correct Choix incorrect

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