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Résumé : Les infrastructures routières sont confrontées à d’immense défis : une augmentation
des besoins d’entretien, une hausse rapide du trafic notamment de poids lourds, et l’exigence
de réduire l’impact environnemental causées par ce trafic. En outre elles doivent faire face à
une raréfaction progressive des matériaux de constructions peu couteux. Par ailleurs, les
technologies numériques s’apprêtent à révolutionner les mobilités individuelles, les véhicules
de demain seront ainsi électriques autonomes et intelligentes, la route va devoir également
s’adapter aux besoins de ces nouvelles mobilités et aux impératifs de transitions écologiques
et énergétiques.
Mots clés : route verte, route résiliente, route intelligente, Développement durable,
changement climatique
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ASSOCIATION MAROCAINE PERMANENTE الـجـمـعـيـة الـمغـربـيـة الـدائـمـة
DES CONGRES DE LA ROUTE لـمـؤتمـرات الـطـرق
11ème Congrès National de la Route à Dakhla المؤتمر الوطني الحادي عشر للطرق بالداخلة
1. Introduction
Les routes telle que nous les connaissons aujourd’hui ont été conçues et formalisée au
cours du 20ème siècle pour accompagner la croissance de nos sociétés. Cette croissance, très
fortement corrélé à la voiture thermique individuelle n’apparait plus aujourd’hui soutenable, en
particulier en milieu urbain. Le changement climatique qui se manifeste par des combinaisons
inhabituelles de conditions extrêmes impose de nouveaux défis aux maitres d’ouvrages
routiers En réalité, ce sont plutôt les véhicules qui génèrent ces externalités négatives. Pour
les atténuer, les véhicules dans le monde s’améliorent progressivement sur le plan écologique
et énergétique sous l’impulsion de règlementations toujours plus contraignantes visant à
réduire ses externalités environnementales négatives.
Par ailleurs, les technologies numériques s’apprêtent à révolutionner les mobilités
individuelles. Les véhicules de demain seront ainsi électriques autonomes et partagés.la route
va donc également devoir d’adapter aux besoins de ces nouvelles mobilités et inventer un
cadre propice à l’innovation et à son déploiement sur le terrain.
C’est pourquoi dans une stratégie de développement durable, nous devons d’abord prendre
conscience de l’impératif d’un avenir routier durable et commencer à investir dans la route,
verte résiliente et respectueuse de l’environnement à l’instar des autres pays.
Les risques issus du changement climatique représentent une menace croissante pour les
infrastructures de transport et la nécessaire amélioration de la résilience de ces infrastructures
aux chocs potentiels des aléas issus du changement climatique constitue un défi d’adaptation
majeur.
Selon les recherches scientifiques les plus fiables, les émissions polluantes des transports
contribuent, entre autres, au changement climatique et aux phénomènes météorologiques
extrêmes. Le changement climatique affectera les infrastructures de transport à travers trois
types de phénomènes :
L’augmentation des températures qui entraîne une plus grande vulnérabilité des
infrastructures routières (asphalte) et ferroviaire (voies) en raison de la fréquence
accrue des journées chaudes.
La variation des précipitations, qui nuit à la stabilité des sols et, par conséquent, à celle
des infrastructures routières et ferroviaires situées en milieu instables, et qui entraine
un risque d’inondations des infrastructures souterraines.
La variation du niveau de la mer, qui présente des risques pour les infrastructures de
transport situées sur les côtes.illustration1
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Les combustibles fossiles sont l’un des principaux moteurs de l’économie mondial.
Actuellement le secteur des transports dépend de 95% du pétrole et représente près de 54%
de la consommation mondiale de ce combustible fossile.
L’utilisation de ces combustibles pour la production énergétique est le principal responsable
de la concentration accrue de CO2 dans l’atmosphère. Pour réduire cet impact une stratégie
mondial est en route pour freiner ce phénomène en identifiant à quelle hauteur les transports
contribuent à cela et prédire le niveau réel des réserves de pétrole qui serait exploitable
moyennant un effort raisonnable et un risque environnementale acceptable.
L’enjeu majeur et de s’affranchir des énergies fossiles et de rendre les coûts énergétiques
calculables à long terme en créant des infrastructures énergétiques adaptées.
Ainsi le monde se situe aujourd’hui à un point de transition entre la société reposant sur les
combustibles fossiles et une société » post-combustibles fossiles. Cette transition reposera
entre autre sur L’axe «technologie » qui vise principalement à conjuguer électrification des
transports et meilleur rendement des moteurs utilisant des combustibles fossiles. L’utilisation
de biocarburants jusqu’à lors réservé au trafic aérien et au transport de marchandise sur
longue distance devrait s’étendre sur les autres secteurs de transports.la réduction des
émissions de CO2 réalisable ici est globalement de 26% [2].
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Différentes innovations peuvent être utilisées pour mieux gérer l’énergie et les ressources
dans le secteur routier. L’intérêt se porte sur L’énergie géothermique, les matériaux à
changement de phase, les cellules photovoltaïques sur les côtés de la route (comme le montre
la photo 2), les générateurs piézo-électriques et l’énergie éolienne sont des technologies
prometteuses déjà explorés dans des projets actuels.
L’énergie géothermique permet la régulation thermique des routes améliore non seulement
la sécurité routière mais augmente la durabilité de la route (photo 3), en effet la surface de la
route est parfaitement adaptée à la production directe de l’électricité qui sera utilisée en circuit
court par la route et ses équipements.
Par ailleurs, L’IFSTTAR s’intéresse aux micro-algues identifiés comme une biomasse d’avenir
pour produire un liant bio-sourcé.Les recherches sont notamment réalisés au sein du projet
ANR Algoroute et du projet européen Biorepavation.
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Parmi les définitions de la résilience applicable au monde de la route, celle proposé par
Reeves, Winter Leal et Hewitt [3] : « La résilience est la capacité à résister, à s’adapter à des
conditions changeantes et à se remettre positivement de stress ou d’événement perturbateurs,
planifiés ou non que nous appellerons choc ». Par ailleurs, l’illustration graphique proposée
par Bruneau, Chang et Al dans le domaine de la sismologie constitue une bonne base pour
illustrer la résilience par l’évolution du niveau de service d’un système (infrastructure ou réseau
d’infrastructures) suite à un choc (illustration1) en utilisant les notions suivantes :
Le niveau préalable : le niveau de service que fournit le système de transport avant le
choc.
Le choc : impact ayant un effet disruptif sur le niveau de service.
La robustesse : niveau de service persistant après le choc.
La vitesse de rétablissement (élasticité) : pente de la courbe après l’impact.
Le seuil de restauration : niveau de service à l’issue du processus dynamique de
résilience.
La durée de rétablissement : temps mis pour atteindre le seuil de restauration.
La malléabilité : différence entre le seuil de restauration et le niveau préalable.
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L’objectif de la résilience du transport routier rejoint les deux grands chantiers de l’action
climatique que sont l’adaptation et la limitation. L’adaptation constitue un enjeu important pour
les infrastructures routières alors que la limitation concerne d’avantage les véhicules.
La plupart des états aujourd’hui sont dotés d’un plan d’adaptation soit spécifique aux
infrastructures routières soit générales. A titre d’exemple le UK CLimate Impact programme
propose un cadre pour l’identification et l’évaluation des risques issus du changement
climatiques passés ou prévus permettant une prise de décision efficace pour gérer le risque
d’incertitude concernant les impacts climatiques futurs. Par ailleurs, en Europe le projet
RIMAROCC » risk management for roads in a changing climate » a permis d’établir une
approche globale d’adoption au changement climatique à destination des gestionnaire
d’infrastructure pour produire une étude de gestion de risque selon une méthodologie
conforme à la norme ISO 31 000.LE projet CEDR « Road Owners Adapting to climate change »
complète ce projet et fournit un outil pour prioriser les mesures d’adaptation et de mitigation à
des coût raisonnable.
En résumé il faut réaliser une évaluation détaillée de la vulnérabilité des infrastructures
routières et sélectionner une stratégie d’adaptation pour un système plus résilient s’inscrivant
dans le développement durable.
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4. Conclusion
Les données d’observation sur le royaume montrent des tendances au réchauffement dans
l’ensemble du pays ainsi que des épisodes climatiques extrêmes plus fréquents le climat est
en train de se dérégler de manière accéléré induisant une forte vulnérabilité des infrastructures
routières.
Pour l’avenir, les prévisions sont sans appel, à cause de l’irresponsabilité de certains pays
qui tout de même se sont engagé à respecter l’objectif zéro carbone à l’horizon de 2050 pour
les US UE et japon, 2060 pour la chine et 2070 pour l’inde. Sauf que la guerre Ukraine-Russie
peut remettre les compteurs à zéro en ayant un retour forcé aux énergies fossiles et un retard
de passage aux énergies renouvelables.
Le Maroc à élaborer son Plan Climat Nation 2030 et a mis en place un plan d’adaptation
aux changements climatique mais ceci n’est pas encore intégré dans toutes les politiques et
notamment l’investissement dans des infrastructures eco-responsables.
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Ainsi finalement, on peut retenir la définition la plus connue du développement durable issu
du rapport Brundtland [5] publié en 1987 par la commission mondiale sur l’environnement et
le développement de l’ONU : « le développement durable est un développement qui
répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futurs
de répondre aux leurs ».
Bibliographie
[1] Plan Climat National à horizon 2030-Ministére de la Transition Energétique et du Développement
Durable.
[2] David Hickman, Robin : Reducing CO2 by 60% in 2030 The impossible challenge for transport ?
[3] S reeves, M.Winter, M.Leal et D.Hewitt, « Roads : an industry guide to enhancing resilience » TRL
and the resilence Shift UK 2019.
[4] la résilience routière, une clé pour les enjeux climatiques et énergétique du développement durable
–Routes/Roads 2021 N391 PIARC
[5] World commission on environement and developement »our commun futur »UNO New York 1987.