Vous êtes sur la page 1sur 3

2-La Femme Marocaine

2.1 Cliente
Le mouvement « Hors la loi » a dénoncé une pratique courante chez plusieurs hôteliers au
Maroc. Les femmes marocaines se voient interdites de séjour dans les hôtels de leur ville
de résidence, et certains hôteliers justifient leur refus en invoquant « la loi ». Pourtant
cette pratique abusive est anticonstitutionnelle. 
Le collectif appelant à l’arrêt de l’article 490 du code pénal criminalisant les relations
sexuelles hors mariage, a soulevé encore une fois une pratique courante au sein des
établissements hôteliers du Maroc bien qu’elle soit complètement irrationnelle et sans
fondement juridique.
Plusieurs femmes marocaines ont témoigné sur les réseaux sociaux de leurs expériences
rencontrées au moment de séjourner dans un hôtel de leur ville de résidence ou de la ville
mentionnée sur leur carte d’identité. Qu’il s’agisse de motif professionnel, de travaux dans
leur lieu de résidence, de cas de violences dans leur foyer, ou autres, les femmes ont de
nombreuses raisons d’avoir recours, à un moment de leur vie, à séjourner dans un hôtel
dans leur ville.
Pourtant, ce droit leur est refusé mais pas aux hommes. Pour avoir le « droit » de séjourner
dans un hôtel de leur ville de résidence, ces femmes marocaines doivent être
impérativement accompagnées, par un homme, selon les hôteliers qui leur refusent l’accès.
Et dans ce cas, peu de choix se portent devant elles, cet homme doit être soit leur père, leur
frère ou leur époux, en d’autres termes, les Marocaines sont toujours sous la tutelle d’un
homme de leur famille en 2021 pour l’un des droits les plus basiques qui existent et pour un
service qu’elles payent.
« Donc aujourd’hui au Maroc, une femme qui voudrait fuir un mari violent par exemple, ne
pourrait pas trouver refuge dans un hôtel ? », s’est interrogé un internaute dans les
commentaires.
« Les femmes dans ce pays sont encore considérées comme des mineures ou des prostituées
jusqu’à preuve du contraire ! » s’est étonnée une autre internaute avant de demander si une
femme qui n’a pas de mari, de père ou de frère est obligée de passer la nuit dans la rue ?

2.2 Professionnelle
Le secteur touristique marocain, de par son rôle crucial dans le développement de
l’économie du pays, se voit de plus en plus ouvert à la gent féminine, qui prend désormais
les commandes, sans fanfares, mais avec une volonté à tout crin !
Longtemps encadré par des hommes, ce milieu pourtant féminin, a beaucoup à apprendre et
à gagner en termes d’innovation, de la participation plus nombreuse de femmes, surtout à
des postes de décision, et c’est un rapport de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT)
qui le confirme!
En effet, selon ce même rapport, les responsables de l’élaboration des politiques dans le
domaine public ont pris désormais conscience de l’importance de l’égalité des sexes dans le
tourisme, en mettant en place des mesures pour que les femmes puissent enfin obtenir leur
juste part des retombées de cette activité.
D’ailleurs si le taux d’emploi des femmes et le nombre de femmes entrepreneuses et en
positions de leadership sont de plus en plus importants dans cette industrie au Royaume,
c’est surtout grâce à la grande ténacité et rigueur de plusieurs femmes qui ont su bousculer
les stéréotypes “sexistes” dans ce secteur et ont pu s’imposer plus que jamais.
A commencer par Nadia Fettah Alaoui, première femme ministre du Tourisme au Maroc, un
secteur qu’elle a sans nul doute géré d’une main de fer en pleine crise sanitaire, tout en
mesurant la responsabilité qui est la sienne “d’être exemplaire”, “de travailler dur et de
mériter cette confiance”, comme elle avait si bien déclaré à la MAP, au tout début de son
mandat.
D’ailleurs si le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), António
Guterres, a relevé que dans un contexte de pandémie mondiale, “les femmes sont le visage
de la crise”, ça ne peut que se confirmer avec Mme Fettah Alaoui qui a su parfaitement
multiplier les actions en vue d’atténuer les effets de celle-ci, autant que possible et
d’insuffler une reprise graduelle et pérenne de l’activité, préservant ainsi les emplois et
l’outil productif dans les différentes régions du Royaume.
Preuve à l’appui, à la fin de son mandat, le Royaume s’est tout naturellement dirigé vers une
femme pour gérer à nouveau ce secteur stratégique, en l’occurrence, Fatim-Zahra Ammor,
qui, parfaitement déterminée pour l’après crise, a promis une reprise progressive à partir de
2022 et une augmentation exponentielle des arrivées.
Il en est de même pour Habiba Laklalech, qui a été nommée à la tête de l’Office national des
aéroports (ONDA), soit une première pour cet office stratégique, qui a traversé l’une de ses
pires crises et avait besoin d’un profil aussi pointu, qui sera à même de faire sortir ce secteur
de la forte zone de turbulences en plus de mener à bien les projets stratégiques du groupe
et redresser ses finances.
Qualifiée de dame de fer au gant de velours par ses collaborateurs, cette ancienne patronne
à la RAM est fortement engagée à définir les principales orientations et recommandations
concernant la relance du secteur du transport aérien ainsi que la définition du nouveau
parcours passager outre le développement continu des ressources nécessaires pour
répondre au changement technologique permanent du secteur.
Et il en va de même pour plusieurs autres femmes leaders, qui ont su se démarquer dans
cette industrie, dont celle du bien-être et de beauté qui ont connu un succès sans égal grâce
notamment à la présence intensifiée des femmes parmi les postes de décideurs. Autant de
fonceuses et forcenées du travail, qui contribuent à construire le tourisme d’aujourd’hui et
qui doivent, plus que les hommes, prouver sur le terrain leurs compétences.
Et c’est Meryem El Ouadrassi, directrice générale d’une société de voyages d’aventure qui le
confirme : “Il y a quelque chose de culturel dans la tête des hommes et des femmes. Il y a
une vingtaine d’années, quand j’ai entamé ma carrière dans ce secteur, il y avait peu de
femmes avec une ambition à court terme. Aujourd’hui, les choses ont radicalement changé”,
a-t-elle fait observer.
En effet, les taux de parité sont globalement élevés si on les compare aux taux observés dans
d’autres secteurs d’activité, a-t-elle noté, tout en faisant remarquer que grâce à ces femmes
qui bousculent les stéréotypes sexistes au Maroc, pour la première fois, des femmes ont pu
obtenir une licence pour être guide touristique.
Selon Mme El Ouadrassi, gérer une vie professionnelle, impliquant généralement de
nombreux déplacements, tout en conservant une vie de famille est le challenge quotidien
que les femmes du tourisme doivent relever. “Le train ne passe pas deux fois, il faut se
donner les moyens d’avancer”, a-t-elle affirmé.
Et de soutenir qu’une femme a autant de chances d’ascension professionnelle dans ce
domaine, que son alter ego masculin, pour peu qu’elle s’investisse.
Force est de constater qu’à l’heure actuelle, les femmes présentes dans le secteur
touristique apportent une grande diversité de points de vue et de compétences et n’ont pas
peur d’exprimer leur opinion et de construire leur propre voie vers le succès et vers une
croissance sans précédent.

Vous aimerez peut-être aussi