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SURUGUE
CONTRIBUTION A L'ETUDE
de la
MUSIQUE SACREE
ZARMA SONGHAY
ETUDES NIGERIENNES ND 30
CONTRIBUTION A L'ETUDE
de la
MUSIQUE SACREE
ZARMA SONGHAY
(REPUBLIQUE DU NIGER)
Cet ouvrage a été publié
avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique
CONTRIBUTION A L'ETUDE
de la
MUSIQUE SACREE
ZARMA SONGHAY
(REPUBLIQUE DU NIGER)
Bernard SURUGUE
Musicologue à l'Office de la Recherche Scientifique
et Technique d'Outre-Mer (O.R.S.T.O.M.)
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• Zarma
~ Peul 1 8 Fada N'Gourma
A Dendi 1 , !
Tons
Le zarma est une langue à ton; il y a quatre tons pertinents dans la
langue; on les indiquera comme suit
,
- ton haut CV
\
- ton bas CV
y
- ton montant: CV
- ton descendant: CV'"
Voyelles
Il existe, dans la langue des voyelles brèves, longues et nasales
i u i: u:
e 0 e: 0:
a a:
Voyelles nasales
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Consonnes
Le système consonantique est le suiVlnt
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Routes et pistes (tracé schématique)
Village Zarma
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2 LE PAYS ZARMA +
(D'après Y. PONCET, carte ethna-démographique du Niger) +
+
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+-
3
INTRODUCTION
(l)U est à noter que la vièle monocorde &QKpeut etre remplacée par le luth monocorde jidiga,
au cas où auclUl joueur de vièle ne se présente. C'est ce qui se produit actuellement au village
de Kol"gourou dans le Zarma-ganda (cf. carte 2) où personne ne sait plus jouer du..&2if; cepen-
dant, à l'occasion des cérémonies importantes, les villageois font appel à un musicien d'un vil-
lage voisin. L'étude de ce luth monocorde et de ses fonctions particulières fait actuellement l'ob-
jet d'tule étude par nos soins: lIAspects non-classiques de la danse de possession au Zarma-ganda".
w{nd{ "le tour" (1). Il s'agit 1&, d'un pas trainant, réalisant
un grand cercle lévogyre,
(1 )Le danseur fait le "tour" de la concession. Le terme windi "le tour" désigne par extension "la
concession" .
(2)cf. figure 1.
(3)A ce sujet, le film "Goudel", qui a pour objet l'analyse de la chorégraphie, est particulièrement
explicite. Cf, filmographie.
cZiché Bernard Surugue
Souvent le fond et les côtés de l'abri sant fermés au moyen des nattes
que l'on voit relevées sur le toit de l'abri. La photo a été prise au
cours d'une cérémonie qui s'est déroulée le 2 Septembre 1971 à dix
kilomètres au sud de Niamey. Dongo, génie du tonnerre, venait de
frapper une case, tuant un couple et son enfant.
5
public
windi
Figure 1
6
Dans ce travail nous avons toujours été lié aux nombreux ré-
cits de nos informateurs d'origine souvent éloignée. Ces derniers ne sont
pas toujours d'accord entre eux, sur certains points. Nous avons tenu ici
li rapporter, dans la majeure partie des cas, les données qui se trouvaient
être soit recoupées par d'autres informations de sources différentes, soit
déjll mentionnées dans des publications ou des rapports préexistants. Nous
ne prétendons pas non plus aborder dans le détail les principes de la re-
ligion zarma-songhay, lesquels ont fait l'objet d'une étude approfondie;
" La religion et la magie songhay " par Jean Rouch (1) ; cet important
ouvrage a servi de base li notre étude. Nous ne retiendrons de cette par-
tie que les traits fondamentaux qui établissent des corrélations entre la
réligion et la musique.(2)
- les premi ers danseurs étai ent possédés par les gén ies portés
par les sept vautours. Or, ces gén ies étai ent du groupe to: ru
La fami Ile de génies du groupeto: ruaurait, d'après ce my-
the, ou moins sept membres qui seraient les membres fonda-
teurs de ce groupe.
(l)Egypte
(2lJean Rouch, La religion et la magie songhay. PUF. Paris 1960. p. 72-73 et 143.
(3)Danseurs de possession liés aux TOrous (J. R.)
(4) cf. p. 49
8
(2)- p. Augier: Quelques observations sur les échelles musicales des touaregs de l'Ahaggar, in
Libyca, Tome XVI, 1968, CRAPE Alger pp. 163-170.
- L. Baloùt et A. Sautin: Le jeu de l'irnzad, Annales de l'Institut d'Etudes orientales d'Alger,
Tome XVI, 1958, pp. 207-219.
(3)cf. Jean Rouch, la Religion et la magie sangbay, PUF. Paris 1960, p. 48 et 49
9
- Agam ou Ingam
- Urufunna (ou jinjam.falala )
Urufunna engendra Dandu Urufunna, qui est le père de tous les génies du
groupe t6:rd
Agam, parti vers le nord & Ménaka, constitua avec ses enfants le groupe
des gànjl.kwéf:rày "génies blancs" (3).
(1)11 semble que la forêt de Cariel n'existe plus; il est d'ailleurs audacieux d'employer le terme
forêt dans le Zarma-ganda qui en est dénué: il s'agit plutOt de zones de taillis arbustüs. Ce lieu
qui a une grande importance dans la mythologie zarma-songhay est situé par Jean Rouch près
d'une zone arbustive qui a pour nom haray "les tambours" au nord-est du village Oarey(cf, carte
2). Cela dit, il n'est pas exclu que cette zone ait connu dans les temps anciens une végétation
f"r~<tière.
(2) avec, d'après le jeune zima Abdou Niandou, sept variantes pour chaque air, c'est-à-dire pour
chaque génie.
(3)Tableau 1
10
-- Kodaguhingekosi m
-- Yollogatancega f
-- Nayangadanfama f
-- Kabegamandasaru m
-- Kocekoce m
-- Zaberi m
-- Uwata f
(1) cf. p. 21
12
Noms des -]
[~ Nom du père Origine Ethnie enfants-gén i-:,s
(1)textes p. 17 lk 25.
(2)COIIU1u,également sous les noms de Mali, ~, M!!:!!, Dalai,
(3)Jean Rouch, La religion et la magie songhay, PUF, Paris, 1960, p, 50,
13
(1 )DOIlgo est un génie fréquemmeut invoqué. Chaque fois que la foudre frappe une maison, des per-
SOI1JIes, des animaux ou qu'un orage détruit une récolte, la responsabilité en incombe, nécessaire-
ment 11. DOIlgo, Lorsque les hommes se réunissent et réussissent par le truchement de la musique, 11.
le faire descendre, il est invité 11. rendre des comptes. Il est curieux et troublant de constater que
les raisons données par les génies SOllt p'esque toujours justifiées. J. Rouch, prépare 11. ce sujet un
film fort intéressant sur le "portrait" de Doogo d' ap'èso un grand nombre de cérémonies filmées
au cours de plusieurs années.
14
- Guba Siki m.
- Hajo f.
-·Hamni m.
- Hawa f.
- Hawdu m., captif de Don90.
- Jabia Ize m.
- Kadirance m., captif de Alfaga.
- Kojal Koda/ Ganya/ Kodajal f.
- Lambuli/ Nyalia buli f.
- Lawdo f.
- Malo m.
- Mariamu f.
- Mosi f.
- Namankura m.
- Singilingi f.
- Su mana m., captif de Don90.
- Tukun m., captif de Harakoy
- Zagani f.
- Zambarki m.
- Zuduba 8ala m., fils de Hangu, premier maitre de Zataw,
époux de Mosi, père des gànj' b'.
sauf Fatimata f., fille de Dongo, Zataw m. captif de Zuduba puis de
Harakoy et Zolgu m., fils de Dunaba.
sauf Nyabéri f., épouse de Sajéra, mère des génies hargay, Sajéra m.,
époux de Naybéri, père des génies h.argay et Nyalia f., "fille d'un
16
1.7.1. Ces notes qui suivent complètent le film Godié que nous
avons réalisé ~ ce sujet (2). Les textes présentés ci-après, sont ceux
dits par le musicien Hamidou Yagé dans le film. Ces deux texte~ se
rapportent respectivement ~ la fabrication et ~ la consécration de la
vièle monocorde gojé. Comme nous l'exposons dans la partie "Organo-
logie de la vièle monocorde", le manche du gojé constitue sur le plan
de la lutherie, la pièce maîtresse de l'instrument (3). Le bois dont
il est fait est prélevé par le musicien lui-même; il s'agit d'un bois de
Combretum micranthum (4), appelé kù:bu en langue zarma. C'est un
arbuste buissonnant ou sarmenteux que l'on rencontre sur les sols latéri-
(2) Perrot et Lefèvre, Le Kinkéllba, Agric. Prat. pays chauds, 2 (1902) 67-77.
Probéguln, Pl. Méd. Guin. 26 (1912).
Ce. trois articles, cités par Aubreville (4, p. 16) renseignent en partie sur les }roprlétés spéci-
fiques du Combretum micranthum connu sous le nom de Kinkéliba et' utilisé principalement
dans la pharmacopt!e.
Il serait intéressant de comparer la répartition des Combretum micranthum avec la répartition
des vlèles monocordes ~
Signes et abréviations employés
Les signes employés dans les textes sont ceux qui sont couramment uti-
lisés par l'Equipe de Recherche 74 du CNRS. (1)
inaa. inaccompli
aaa. accompli
pl. 1l1uralisateur
inj. injonctif
(1) cf. ]. M. C. THOMAS, Contes, proverbes, devinettes ou énigmes, chants et prières ngbaka -
ma'bo, Paris, Klincksleck, 1970.
18
2. ay kà k! g~j~ bundù kl
je/ aaa.+viens ffpour/vièle Ibois / enlever/
4. bfs1mH!:hl
id. phrase L
6. ly s~:dè wàyno.fùn8y
je/aaa.+prends à témoin/ soleil.sortie.//
ly s~:dè wàyno.kàn8y
je/aaa.+prends à témoin/ soleil.coucher//
ly s~:dè !z~w~.kàmbè
je/aaa.+prends à témoin/ azawa.côté//
ly s~:dè dànd1.k~mbè
je/aaa.+prends à témoin/dandi.côté//
le prophète/aaa+reconnait Dieu//
8. yà n! mb.kw4:rày
je/ne pas/oeil.blanc//
9. ànd4b' ki nd bbrd.j1n4y
le prophèteff pour/donner/homme.premier+ pZI/
19
Notes
(1) Comme la plupart des prières animistes, celle-ci commence par une
formule coranique. Ce fait est fréquent; il dénote l'intégration de
l'Islam dans la religion traditionnelle des Zarma-Songhai.
(2) Azawa lieu situé au nord-est du Niger.
Dandi région s'étendant au sud du Niger ( nord-Dahomey et Gaya
(3) cette phrase est à interpréter comme une marque de grand courage
et de lucidité de la part du musicien. En entrant en rapport avec les
génies, et en particulier avec ceux qui peuvent se trouver dans le
kù:bd, celui-ci s'expose à de véritables dangers. La moindre mala -
dresse ou faute pourrait lui être fatale. De plus, il entreprend une
tâche grave: en fabricant le gbj~, il aura le moyen, si ce n'est le
pouvoir de communiquer avec tous les génies.
20
cf. phrase 1.
21
•
1.7.2. Le processus de fabrication dugoj~ est maintenant
engagé dans le système divin; le musicien peut commencer b construire
son instrument.
(1) ou un coq ayant .imultanément le. trois couleurs, comme c'ett le cas dans le film Godié,
22
1. ~y gà Q4r4y 1r'.kw~y gà
jelinacl·prie/notre .mai tre 1il Il
4. !y kà k4 Q4r4y n1 g4 d4ndu.urufùrmà
je lacc.+viens ffpour Iprierl toil à 11Dandu.urufurma Il
9. à hây kà:bè.gà.mànné.sâru
elle lace. +engendrel barbe.à.courant.filtrerll
1. Je prie Dieu
2. Je prie Dieu et son messager
3. Je prie les Anciens et les Descendants, au nom de oieu
4. Je suis venu pour te prier Toi, Dandu.urufurma,
5. phrase intraduisible
6. Dandu aimait tant avoir des enfants,
7. qu'elle a engendré Uwata
8. elle a engendré Tresse-jusqu'à-la-cuisse
9. elle a engendré Balaye-l'eau-avec-sa-barbe
lO.elle a engendré Arrache-le baobab-pour-se-curer-les-dents
11.Quand la confiance s'en va, la vie s'en va,
l2.quand la confiance revient, la vie aussi revient.
24
15. a kùmnàkùmnàk~ s1
1uil celui qui ramasse /ne pas //
13. Dikko, Maru, Ali, Sambo, Karsani, Walanga, Datye, Basomay (1)
14. On peut secouer le karité (2) dans le fleuve,
15. mais personne ne peut ramasser ses fruits.
16. vous, les grands tambours de Dara et les tambours de Dara,
17. "au nom du village Goudel, nous sommes venus vous prier,
18. sous le signe de la santé et de la paix, nous venons consacrer la
vièle par le sang,
19. aujourd'hui, jeudi, nous consacrons la vièle, sous le signe de la
paix, aujourd'hui,
20. C'est un génie rapide que nous voulons. (3)
Notes
•
En terminant ces paroles le musicien verse le sang du sacrifice
dans l'oul'e du goH dans laquelle le vibreur dfbbà est placé.
27
2.1.2. Le manche
(1)P. Bourgoin - Animaux de Chasse d'Afrique - La Toison d'or - Paris 1955, p. 197. 11 semble que
deux espèces soient distinguées dans le Sud-Ouest nigérien: le Varan du fleuve de couleur gris-
vert moucheté et le Varan des terres de couleur rougell.tre. D'ap-ès ldrissa Mal'ga du Service des
Peches de Niamey, il s'agirait en fait du meme animal, propre lorsqu'il vit près du fleuve et
rougi par la latérite lorsqu'il ne trouve pas d'eau.
(2) Aubrevllle.
(3)Combretum micranthum, Aubreville, Flore forestière Soudano-guinéenne. ORSTOM, Paris
1950, p. 144
30
qui a les propriétés d'être dur et de ne pas plier. Ces propriétés sont
accentuées par un travai 1 au feu. Le manche ed en effet 'la pièce mai-
trene de la viè le monocorde, il doit supporter des forces de temion et
de traction non-négligeables imprimées en particulier par la corde. Le
manche présente ~ sa base, une encoche destinée ~ recevoir le tire-corde.
Selon la terminologie utilisée par les luthien, nous appellerons cette
partie du manche, le bouton.
(lld. p. 43
31
~ \ , - ....
-~L
1
11'1
]
Fig. 2 La vièle monocorde gbj~.
32
(l)Cela dit, au niveau des catégories morphologiques des instruments de musique, il sera nécessaire
de distinguer les cordophones II tenseur chevillé des cordophones II tenseur non-chevillé.
33
est saturé d'eau. Il est clair que ces changements violents de tempéra-
ture et d'humidité relative de l'air perturbent considérablement les per-
formances acoustiques et musicales des instruments de musique. 1/ est
vraisemblable aussi que les organes de la perception auditive des hom-
mes eux-mêmes subissent certaines variations de leurs caractéristiques.
Malheureusement, nous entrons lb dans un domaine qui dépasse notre
propos. Nous avons seulement pu constater que les musiciens prévoient
sur les gbj~, un sillet-du-haut amovible permettant de raccourcir plus
ou moins la longueur de la corde vibrante, la tension de celle-ci étant
toujours maintenue par le chevi lIier. Ce si lIet amovible est une simp le
lanière de cuir provenant du reliquat de la ganse du chevillier. La cor-
de vibrante est diminuée en effectuant, b quelques centimètres (2 b 5)
du sillet-du-haut fixe, trois ou quatre demi-clés plus une inversée pas-
sant sous la corde. Il semble que ce genre d'opération intervienne pen-
dant la saison des pluies mais nous n'avons 'pas b l'heure actuelle suffi-
samment d'informations pour être en mesure de développer ce point.
2.1.4. Le chevalet
Nous avons AB = ED
EC = CD = AM
Un côté du rectangle étant égal ~ une demi-diagonale nous
en déduisons le cosinus et la valeur de l'angle a :
cos â = AC = 1/2
CD
â = _!L
3
2 k soit 60 0 ou 120 0
col
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Fig. 3: Mécanique du chevalet
36
demie - coupe F
Figure 4
2. 1.5. La corde
auprès des musiciens ou bien par simple ignorance, ou alors pour respec-
ter une tradition interdisant de transmettre certains secrets de fabrication
propres aux instruments de musique.
cos ê = 1;7
sur la tranche de la corde, du côté opposé à l'oul'e. Les notes sont ef-
fleurées avec le gras du doigt en choisissant les noeuds de vibration la-
térale de la corde (1). C'est la technique bien connue des violonistes
qui exécutent quelquefois des "harmoniques" effleurées pour respecter
leur langage; il est bien clair que cette technique de par son impréci-
sion même fait sortir non pas des harmoniques mais des partiels. C'est
pourquoi nous préférons ici parler à propos de la vièle monocorde gbj~,
d'une technique particulière et exclusive de partiels effleurés. La tech-
nique de jeu dévoi le le caractère organologique vibratoire du 9bj~ ; la
recherche des noeuds de vi brati ons est faite sur la parti e la p lus fine de
la corde, c'est-à-dire sur le côté, ce qui tend à prouver que les vibra-
tions fondamentales de la corde sont des vibrations transversales. Ce
type de vibrations justifie la position en biais du chevalet qui transmet
ainsi en basculant autour de son ame les vibrations à la table d'harmonie.
Figure 5
En théori e ce si gna 1 est très net, dans notre cas nous pouvons
considérer qu'il en donne une all~re globale, nous pourrions même dire
"humaine" c'est-b-dire fort complexe.
Notons que les musiciens ont la possibi lité de changer faci le-
ment la corde usée, ne présentant plus assez de crins, en dégageant du
cordier le noeud surliuré qu'elle présente b sa base et en dénouont le
chevi IIi er.
2. 1.6. L'archet
1~ •
doigté - 2 - (1)
Ji ·
doigté - 3 - (2, 1)
5lt~!~IJ.~~ 1
doigté ~ 5 - (4, 3, 2, 1)
43
Figure 6
44
C'est cette petite boule, qui a pour nom dè:H qui, mélangée
à de la salive, appliquée sur Iq mèche de l'archet et sur la corde de la
vièle, tiendra lieu de colophane.
zone de "touché'
11 :l
1
11
1 oUle
table d' harmonie
1 sillet du bas
r" . •~ , , cordier
11 __ li~"jli
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c. 1 •
o
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cMvillier
manche
support du vibreur
l '
fond de la col..e de resononce
Figure 7
46
sonagramme nO 1
sonagramme nO 2
sonagramme nO 3
sonagramme nO 4
sonagramme nO 5
sonagramme nO 6
- corde 0 vide
Conclusions:
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1.. 50cm .'
(1) ClichE nO 7
63
MASSAU (M.J.) - Note sur les éguations des cordes vibrantes, Mons,
88 p. 1905
FILMOGRAPHIE
MUSICOLOGIE:
RITUEL:
Jean ROUCH, Hampi "II pose le ciel sur la terre", 16 mm. couleur 25 mn.
Son synchrone. CFE. Paris 1961.
Jean ROUCH, le mil, 16 mm, couleur, 22 mn, sonore, CFE. Paris 1964
( en collaboration avec R. Rosfelder, L. Civatte, M. Alas-
sene) •
Jean ROUCH, Yenendi : les hommes qui font la pluie. 16 mm. couleur
35 mn. Son synchrone. CFE. 1950.
Jean ROUCH, Pierre PONTY, Jean SAUVY, Au pays des mages noirs,
16 mm, noir et blanc 15 mn. Sonore, Actualités françaises.
Paris. 1947.
DISCO GRAPHI E
Carte 1
Carte 2
Figure 1 5
2 31
3 35
4 36
5 40
6 43
7 45
Figure 8 52
9 59
10 ........................... 60
(dessins B. Surugue)
VI
AVERTISSEMENT •••••••••••••••••••••••••••• t
INTRODUCTION •••••••••••••••••••••••••••• 3
1 - LES FONDEMENTS MYTHOLOGIQUES DU REPERTOIRE
MUSICAL •••••. •. . . •. . . . . •. . . . . . . . . . . 6
1. 1 Introduction •••••••••.••..••••....••• 6
1.2 Mythe d'origine •••.••.••••••.•. '. •. .•• 6
1.3 Le problème de l'origine du gbjé •.•..•.• 8
1.4 Les premiers génies •••••••••• ,.. ••• . ••• 8
1.5 Autres génies •••.•••••..•••.•••..••• 13
1.6 Le répertoire musical. • • • • . . • • • . • • • • . . . 14
1.7 Notes sur la fabrication et la consécration
de la vi è le monocorde •••.•..••••.•••• t6
Il - ORGANOLOGIE DES INSTRUMENTS DE MUSIQUE 27
2. 1 La vi:è le monocorde • •. •• •. . •. ••••• • 29
2.1 • 1 La caisse de résonance ••••••••• 29
2. 1 .2. Le manche 29
2. t .3.Cordier-sillets-chevillier •••••• 30
2.1.4. Le chevalet................... 33
2.1.5. La corde ••.....•••••••..•.• 37
2.1.6. L'archet ••.•••.••••••••.••• 40
2. 1.7. Vi breur et co lophane •••.•..••• 43
Annexes
Bibliographie ••••. .•••..•••.•.••....•• 1
Filmographie •• ••. • ••• ••••••••. •.• . ••• III
Disçagrap,hie· •••••••..•••••••.•••••••• IV
Table des illustrations ••...•••••••• ;...... V
VII
8 - G. NICOLAS
Notes ethnographiques sur le terroir, l'agriculture et (épuisé)
l'élevage dans la valée de Maradi.
9- E. BERNUS
Quelques aspects de l'évolution des Touaregs de l'Ouest. (épuisé)
10- C. PIAULT
Contribution à l'étude de la vie quotidienne de la femme
Maouri, nouvelle édition, revue et augmentée.
Il - S. BERNUS
Niamey, population et habitat. (épuisé)
12 - H. RAULIN
Techniques et bases socio-économiques des sociétés (épuisé)
rurales du Niger Occidental et Central.
13 - M.H. PIAULT
Populations de l'Arewa. Introduction à une étude régionale. (épuisé)
14 - H. RAULIN
Enquête socio-économique rurale 1961-63 (épuisé)
VIII
15 - N. ECHARD
Etude socio-économique dans les vallées de l'Ader
Doutchi.Majya (épuisé)
16 - G. MAINET et G. NICOLAS
La vallée du Gulbi de Maradi.
17- P. DAVID
La Geste du Grand K'Aura Assao.
(épuisé)
18- P. DAVID
Maradi, l'ancien état et l'ancienne ville.
Site, population, histoire. (épuisé)
19- R. ROCHETTE, J.D. GRONOFF, F. MASSEPORT, A. VALANCOT
Doumega, Dioundiou, Kawara Débé, villages des
Dallols Maouri et Fogha. (épuisé)
20 - J.P. OLIVIER de SARDAN
Les Wogos du Niger. (épuisé)
21- J. NICOLAS
"Les juments des Dieux". Rites de possession et
condition féminine en pays Hausa. (épuisé)
22 - H. DOUMESCHE, G. NICOLAS, Maman dan MOUCHE
Etude socio-économique de deux villages Hausa.
23- P. BONTE
L'élevage et le commerce du bétail dans l'Ader Doutchi·Majya.
24- D. LAYA
Recherche et développement. Le projet de mise en valeur
des cuvettes de Kutukalé et Karma, en pays Songhay.
25 - J.P. OLIVIER de SARDAN
Les voleurs d'hommes. (notes sur l'histoire des Kurtey)
26 - C. RAYNAUT
Quelques données de l'horticulture dans la Vallée de Maradi.
27 - A. SALIFOU
Le Damagaram ou sultanat de Zinder au XIXe siècle
28 - S. BERNUS
Henri BARTH chez les Touaregs de l'Aïr
29 - C. BAROIN
Marques de bétail chez les Daza et les Azza du Niger
ERRATUM
30 32 Cordier-si11et-chevi11ier Cordier-si11ets-chevi11ier
30 42 de resonance de résonance
32 2-3 d'harmonie et d'harmonie,
34 39 âme âme
37 9 l'amzad l'amzad
37 10 gb:gé: des Hausa, gbjé des Hausa
38 24 l'angle donne l'angle ê donne
44 17 Combretum nigricans Combretum nigriaans(Leprteur)
(Combretaceae)
44 18 (deelipamere) pa : " mère"
44 24 cf.fi1mographie p. cf.fi1mographie p.111 h.t.
48 23 sonogramme sonagramme
49 1 calebasse battue (1) calebasse battue
49 2 aZiah~ : G~rard Payen aZiah~ n03 : G~rard Payen
51 1 ligne à supprimer
53 1-2 cliché : Bernard Surugue cZiah~ n04 : Bernard Surugue
L'ar.cordage de l'instru- Profitant d'une pause, le
ment. batteur agrandit le "trou"
dans le sable et replace le
le b4ton de maintien de la
calebasse.
55 1-3 aZiah~ : Bernard Surugue aHahA nOS: Bernard Surugue
Profitant ~'une pause,le L'accordage de l'instrument.
batteur •.•• calebasse.
57 clichê : Bernard Surugue aZiahA n06:Bernard Surugue
61 30 ou dévissage. ou dévissage
63 1-2 clichê n0 7, Bernard Suru- aZiah~ nO? : Bernard Suru-
gue gue
Fin d'êxêcution Fin d'exêcution
h.t.
l 23 sons et accords 1956. sons et accords, Lyon 1556.