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Décembre 2009

GUIDE À L’INTENTION DES ÉQUIPES TERRAIN


DE HANDICAP INTERNATIONAL ET AUX ACTEURS
DES SERVICES SOCIAUX

Accompagnement
social personnalisé :
Réflexions, méthode et outils
d’une approche en travail
social de proximité
Auteurs : Audrey RELANDEAU, Nathalie CHERUBINI, Claudie DIDIER SEVET et Annie LAFRENIERE ; produit
par le Domaine Services Sociaux, Economiques et Education, Direction des Ressources Techniques,
Handicap International

Contributions :
Hervé BERNARD, Philippe CHERVIN, Eric DELORME, l’ensemble des Responsables de Programmes,
Dominique GRANJON, Eric PLANTIER-ROYON, Cécile de RYCKEL, Mathieu DEWERSE, de Handicap
International, Pamela TREVITHICK, Emmanuelle SIX, Equipes Handicap International et partenaires
de nos programmes en Algérie, Balkans, Cambodge, Indonésie, Madagascar, Maroc, Mozambique,
Népal, Russie, Sénégal.

Appui technique et édition : Handicap International – Pôle Publications Professionnelles, Catherine Dixon

Relecture : Stéphanie Deygas

Création graphique : Catherine Artiglia

Mise en page : Frédéric Escoffier

Contacts : Annie Lafrenière, Référente Technique Insertion Sociale, Handicap International


annie.lafreniere@handicap-international.ca
Hervé Bernard, Responsable de Domaine, Handicap International
hbernard@handicap-international.org

Crédit photo couverture :_© Priscille Geiser / Handicap International

Ce guide peut être utilisé ou reproduit sous réserve de mentionner la source et uniquement pour un usage non com-
mercial.

ISBN: 978-2-909064-34-5
Sommaire

Préface page 04

Principes et repères
Partie
1 Principes et repères
/ Travail social et développement
/ Accompagnement social personnalisé :
page 07
page 08

généralités page 16
/ L’accompagnement social personnalisé
de personnes en situation de handicap page 25

Partie
2 Guide pratique
/ Guide pratique de l’intervenant social
/ Guide pratique du chef de projet
page 29
page 30
page 47

Guide pratique
Partie
3 Boîte à outils
/ Etape 1 : Prise de contact
/ Etape 2 : Diagnostic social
page 53
page 54
page 55
/ Etapes 3 et 4 : Négociation du projet
et plan d’action page 69
/ Etape 5 : Contractualisation page 71
/ Etape 6 : Démarrage et suivi du projet page 73
/ Etape 7 : Évaluation / bilan intermédiaire page 74
/ Etape 8 : Finalisation de l’accompagnement page 75
Boîte à outils

Bibliographie et références page 78

3
Préface

Le présent ouvrage est un guide méthodologique sur l’accompagnement social personnalisé.

Proposant des éléments de compréhension, de réflexion et de pratique sur cette approche du


travail social, il s’adresse aux intervenants de terrain de Handicap International et aux référents
de services publics ou associatifs en charge de l’accueil, l’information, l’orientation et l’accompa-
gnement de personnes en situation de handicap et des autres publics vulnérables.

Handicap International intervient déjà depuis plusieurs années dans le champ de l’accompagne-
ment, notamment dans le cadre de politiques et de stratégies mises en œuvre pour le développe-
ment de services de santé et d’insertion sociale des personnes en situation de handicap.

Albanie… Formation de travailleurs sociaux  ; Afghanistan… Centre de réhabilitation communautaire  ; Algérie…


Espaces de socialisation et mise en œuvre de la démarche de projet personnalisé dans les structures d’accueil des
enfants privés de famille  ; Balkans… Projet d’accompagnement psycho-social  ; Brésil… Expérience des projets
sociaux  ; Cambodge… Accompagnement social des patients du centre para-tétraplégique  ; Indonésie… Projet
d’insertion post-tsunami ; Madagascar… Bureau d’action sociale dans les projets de développement local ; Maroc…
Projet de participation sociale  ; Mali… Réseau d’échange et de savoirs  ; Ouzbékistan… Centres ressources et
réseau social  ; Roumanie… Projet Aurora  ; Russie… Accompagnement familial et mise en réseau des acteurs
de l’intervention précoce  ; Rwanda… Projet d’insertion  ; Sénégal… Système communautaire d’identification et
d’accompagnement de personnes en situation de handicap en Casamance ; Sierra Léone… Promotion des droits
et de l’insertion sociale des personnes en situation de handicap…

En parallèle, le champ du travail social s’est beaucoup développé et structuré ces dernières années
dans les pays occidentaux. Il nous paraît intéressant et pertinent d’en diffuser les méthodes et
outils sur les terrains, en réponse aux besoins et attentes exprimés en termes de compréhension
du travail social et de sa corrélation avec les principes et concepts fondateurs de Handicap
International, de cohérence d’intervention et surtout d’appui méthodologique et technique aux
pratiques de terrain.

Ce guide participe également à la réflexion menée par Handicap International sur le processus
global d’insertion des personnes en situation de handicap et s’articule, entre autres, sur le modèle
de compréhension qu’est le Processus de Production du Handicap (PPH), les droits des personnes
handicapées et sur la stratégie de développement communautaire participative et inclusive qu’est
la Réadaptation à Base Communautaire (RBC), modèles et pratiques déjà largement utilisés sur
nos programmes. Ce guide s’inscrit d’ailleurs dans le travail de capitalisation sur l’approche RBC
mené par Handicap International et donne suite aux séminaires internationaux organisés à Pékin
et à Bujumbura en 2009.

Ce guide de l’accompagnement social personnalisé peut être utilisé :


• Dans un projet spécifique d’insertion sociale, par la mise en place d’un dispositif territorial
d’accompagnement social pour les personnes en situation de handicap et de vulnérabilité
leur permettant l’accès aux services et la réalisation de projets personnalisés ;

4
• Comme support d’accompagnement de la personne dans les projets de développement et
d’urgence d’Handicap International : santé, rééducation, réadaptation, vie familiale et so-
ciale, éducation, vie professionnelle, ville et handicap, sports et loisirs, etc.
• Comme support de sensibilisation et de formation pour le renforcement des compétences
et pratiques des professionnels, acteurs et partenaires locaux travaillant en proximité auprès
des personnes en situation de handicap et de vulnérabilité, pour une prise en compte de la
notion d’accompagnement social personnalisé.

Il n’a pas vocation à être un outil supplémentaire à appliquer d’autorité sur les terrains, mais veut
apporter des éléments de compréhension et des conseils méthodologiques pour la mise en place
et/ou l’amélioration de pratiques déjà existantes. Son contenu propose un cadre pour l’accom-
pagnement social personnalisé et vise à apporter des outils concrets et réalistes, mais également
souples et adaptables, pour répondre aux besoins des intervenants de terrain qui accompagnent
les personnes en situation de handicap.

Le guide est conçu en trois parties :


/ D’abord, une section « Principes et repères » apporte des éléments théoriques sur le tra-
vail social, le développement et l’accompagnement social personnalisé.
/ Cette section est ensuite suivie d’un « Guide pratique » à l’intention des travailleurs so-
ciaux, intervenants ou référents sociaux responsables de l’accompagnement, qui aborde
en détail la mise en œuvre de l’accompagnement social personnalisé en proposant diverses
techniques d’interventions et outils pratiques. Ce « Guide pratique » propose également un
volet s’adressant aux chefs de projets, ou coordinateurs de dispositif social, où sont propo-
sés des repères pour le développement et le suivi d’un service d’accompagnement.
/ La troisième partie est une « Boîte à outils » composée majoritairement d’outils provenant
des programmes de Handicap International.

Comme il était difficile de présenter dans un ouvrage papier tous les outils disponibles, un CD-
Rom a été ajouté à ce guide pour proposer un aperçu assez exhaustif des outils existants qui
pourront être adaptés ensuite aux contextes et terrains. Enfin, il est important de noter que ce
guide s’inscrit dans un processus d’apprentissage sur l’accompagnement social personnalisé
et qu’il est conseillé dans cet ordre d’idée de compléter cet apprentissage par des manuels de
formation, d’expériences de mise en pratique et autres outils relevant du travail social et du dé-
veloppement.

Plusieurs démarches ont alimenté la construction de ce guide  : recherches documentaires,


échanges d’expériences et entretiens avec des professionnels de Handicap International au siège
et sur les programmes, échanges avec des professionnels de l’action sociale et avec des acteurs
de développement local et international. Les réflexions ont été grandement nourries par la parti-
cipation des équipes sur les terrains, par les pratiques développées, les questions soulevées et
les besoins exprimés, qui se consolidèrent entre autres lors d’un séminaire interne sur l’accom-
pagnement social personnalisé organisé à Lyon en décembre 2008.

Nous souhaitons que ce guide soit un levier majeur pour améliorer l’insertion sociale des per-
sonnes en situation de handicap, en reconnaissant le rôle croissant joué par les intervenants
sociaux, la place centrale et les capacités de la personne en situation de handicap, et enfin l’im-
portance de la démarche et du temps qui doit être accordé à toute situation de changement.

5
6
Principes et repères
Partie
1
/ 1. Travail social et développement - - - - - - - - - - - - - PAGE 08

Travail social : définitions et contextes d’intervention -- - - - - PAGE 09


Zoom sur trois champs d’interaction -- - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 11

/ 2. Accompagnement social personnalisé :


généralités -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 16

Définition et objectifs de l’accompagnement


social personnalisé - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 17
Avantages de l’accompagnement social personnalisé -- - - - PAGE 19
L’approche systémique - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 20

/ 3. L’accompagnement social personnalisé


de personnes en situation de handicap - - - - - - PAGE 25

7
1. Travail social et développement
Partie
1
Basés sur des fondements humanistes, les mondes du développe-
ment et du travail social sont imbriqués. Ils ont en commun le désir
de la reconnaissance et de l’accès aux droits des personnes en dif-
ficulté et développent des actions pour améliorer leurs conditions de
vie et faciliter une meilleure participation sociale de chacun.

Depuis une vingtaine d’années, le travail social fait face à de nom-


breux défis locaux, nationaux et internationaux. L’impact des ac-
cords internationaux favorisant la libération des marchés et celle
© F. Poelcher / Handicap International

des institutions de l’éducation, de la santé et des services sociaux a


poussé les associations internationales représentant la profession,
notamment la Fédération Internationale des Travailleurs Sociaux
(FITS)1 et l’Association Internationale des Écoles de Travail Social
(AIETS)2, à définir des règles et accords entre les pays, en fonction
de contextes historiques et politiques spécifiques.

Dans le même temps, les gouvernements, les ONG et autres organisations internationales, se
sont vus confier la mise en place de programmes dans le champ du travail social.

Afin de mieux comprendre cette interaction, il est intéressant de relever quelques fondements et
objectifs communs aux politiques de développement et aux politiques de l’action sociale.

Le but visé :
- La capacité d’émancipation des personnes
- La mobilisation des individus, familles, organisations, communautés en vue d’améliorer
leurs conditions de vie
- La réduction des inégalités et des injustices par l’insertion des groupes marginalisés, vul-
nérables, exclus ou en situation de risque
- Le changement social (application des lois, influence sur les politiques sociales)

Les différents niveaux d’impacts :


- Individuel
- Familial
- Communautaire
- Sociétal

1. Fédération Internationale des Travailleurs Sociaux : www.ifsw.org


2. Association Internationale des Écoles de Travail Social : www.iassw-aiets.org

8
Les valeurs de référence :
- La valeur intrinsèque de chaque être humain (équité entre tous)
- Les droits humains et la justice sociale
- L’approche du développement humain
- La valorisation du potentiel et de la diversité
- La capacité de l’individu à être acteur de son développement personnel et à pouvoir faire des choix
- Le respect mutuel et la solidarité collective

Les moyens utilisés :


- Les théories/concepts du comportement humain3
- Les théories du développement psychologique humain4
- Les théories de communication humaine5
- L’analyse des systèmes sociaux

Principes et repères
- Les méthodes d’évaluation et d’intervention

/  TRAVAIL SOCIAL : DÉFINITIONS ET CONTEXTES D’INTERVENTION


© Maksim Seth pour Handicap International

Définitions
Selon les Nations Unies (1959) :
« Le Travail Social est une activité visant à aider à l’adaptation réciproque des individus et
de leur milieu social, cet objectif est atteint par l’utilisation de techniques et de méthodes
destinées à permettre aux individus, aux groupes, aux collectivités de faire face à leurs
besoins, de résoudre les problèmes que pose leur adaptation à une société en évolution,
grâce à une action coopérative, d’améliorer les conditions économiques et sociales. »
En juillet 2001, l’AIETS et la FITS s’entendent sur une définition internationale du travail social.
«  Le travail social comme profession s’emploie à promouvoir le changement social et la
solution de problèmes dans les relations humaines de même qu’il aide les personnes à se
donner du pouvoir et à se libérer en vue d’un plus grand bien-être. S’appuyant sur les théories
des sciences humaines et des systèmes sociaux, le travail social intervient dans le champ des
interactions entre les personnes et leur environnement. Les droits de la personne et la justice
sociale sont des principes fondamentaux de l’action en travail social. »

3. cf les théories behavioristes (Pavlov et Watson) et cognitives (Lewin et Festinger)


4. cf les théories de Vygosky, Freud, Piaget…
5. cf « Essais de linguistique générale », Roman Jakobson, Editions de Minuit, Paris, 1973, p. 209-248

9
Historique et contextes

La pratique du travail social dans le monde a fortement évolué à partir de la seconde moitié du
XXème siècle, dans un premier temps à cause de la problématique des réfugiés fuyant les conflits
armés ou les famines. La mobilité croissante des populations, la multiplication des conflits se
déplaçant dans le monde, les cultures de plus en plus hétérogènes, ont ensuite conduit à penser
le travail social dans une dimension internationale. La création de la Fédération Internationale du
Travail Social, en 1950, illustre cette volonté.

Ainsi le champ du travail social, davantage développé et structuré dans les pays du nord, cherche
à attirer l’attention de la société civile et des pouvoirs publics sur des problèmes tels que la pau-
vreté, la situation des populations vulnérables (personnes âgées, personnes handicapées, orphe-
lins, réfugiés, etc.), les maladies, le non-accès à l’éducation, l’analphabétisme, les répercussions
des guerres et des catastrophes naturelles, etc.

A la fin des années 90, Lionel H. Groulx, socio-anthropologue québécois6 a identifié, dans les
pays européens, au Québec et aux Etats-Unis, trois configurations principales de l’action sociale :
• Le modèle socio-institutionnel  : développé avant la crise économique, il postule que seul
l’état est légitime pour apporter une réponse institutionnelle et universelle aux besoins sociaux ;
• Le modèle néolibéral : l’aide étatique doit se limiter aux plus démunis. Ce schéma laisse
les lois du marché fixer la réponse aux besoins sociaux ;
• Le modèle socio-communautaire : il prône également le désengagement de l’Etat mais
au profit des communautés afin de solidariser le dynamisme des collectivités et de déve-
lopper des réseaux naturels d’entraide.

Depuis une vingtaine d’années, l’évolution des contextes sociaux et économiques, des compor-
tements, des repères et des valeurs obligent les praticiens, les formateurs et chercheurs en travail
social à accentuer les échanges internationaux dans le but d’établir des pistes de réflexion com-
munes et de nouvelles techniques d’intervention.

Aujourd’hui, dans les pays développés, « le travail social de cette fin de siècle est aux prises avec trois
changements majeurs. En premier lieu, la densité des problèmes sociaux n’est pas la même qu’il y a
20 ou 30 ans : la pauvreté est devenue exclusion sociale et l’emploi, le vecteur premier de l’intégration
sociale. Cela signifie que le travail social se voit plus directement concerné par ce qui se passe dans le
monde du travail, monde étranger au travail social traditionnel, l’économique demeurant depuis long-
temps un « non-pensé » de cette profession. En deuxième lieu, l’État social a modifié substantiellement
sa trajectoire d’intervention de sorte que le travail social – toutes catégories confondues – ne peut plus
s’identifier au seul service public bien qu’il soit la source de ses références premières depuis les années
1960. Par conséquent, l’interface avec les organisations communautaires est désormais une donnée
incontournable : on les comprend mieux, on les tolère, mais elles sont objectivement des organisations
« concurrentes » à celles du service public. En troisième lieu, de nouvelles pratiques – auxquelles le
travail social s’est associé ou non – ont surgi au sein de la société civile et de l’espace public commun
autour de trois référentiels : celui de l’insertion, celui du développement local et celui de l’économie
sociale. Ces référentiels se conjuguent en partie avec la territorialisation et la décentralisation de plu-
sieurs politiques publiques. C’est là une autre donnée étrangère au travail social traditionnel qui s’était,
avec les années, de plus en plus spécialisé et sectorisé (santé mentale, protection de la jeunesse, in-
tervention auprès des familles, intervention auprès des aînés, etc.) dans le cadre d’un État-providence
centralisé et qui exerçait un quasi-monopole de la production de services collectifs. »7

6. « Action sociale et lutte populaire : une analyse de cas » - Canadian journal of sociology - 1981
7. « Le travail social au Québec (1960-2000) : 40 ans de transformation d’une profession », Louis Favreau,
Nouvelles pratiques sociales, vol. 13, n° 1, 2000, p. 27-47

10
Ces questions se répercutent en partie sur la pratique du travail social dans la plupart des pays
dits « du sud », même si les politiques et dispositifs d’action sociale sont généralement sous-
exploités voire inexistants dans certains cas. Lorsqu’un travail social existe, sa gestion et ses
moyens sont centralisés au niveau national, les travailleurs sociaux sont peu nombreux et ont
une marge de manœuvre souvent restreinte. Toutefois, dans le cadre des Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD) par exemple, la communauté internationale s’engage de plus en
plus fortement dans des programmes locaux de développement dans les pays du Sud, où des
intervenants du travail social jouent un rôle-clé. La pratique du travail social, par son champ
d’intervention (l’individu, la communauté et son environnement) et sa méthodologie (autodéter-
mination et participation), prend aujourd’hui tout son sens sur les terrains des différents pro-
grammes de développement. Dans les pays du Sud, ces pratiques sont le reflet des enjeux du
travail social tels que vus précédemment, tout en s’ancrant dans un territoire nouveau, souvent
bien loin des contraintes institutionnelles des pays développés, et peut être aujourd’hui le terreau
d’expérimentations/d’innovations et de renouveau.
La Fédération Internationale des Ecoles du Travail Social vise la promotion du développement de

Principes et repères
la formation en travail social, la diffusion et la formalisation de ces pratiques à travers le monde.
Cependant, on note qu’encore aujourd’hui les pratiques du travail social demeurent peu pré-
sentes dans les pays du Sud, peu connues par les agents de développement, les professionnels
du champ social et les Etats.

/  ZOOM SUR TROIS CHAMPS D’INTERACTION

• Travail Social et Droits des Personnes Handicapées


L’entrée en vigueur, en mai 2008, de la Convention relative aux Droits des Personnes Handi-
capées8, ou CDPH, a marqué au niveau international la reconnaissance politique et juridique
d’une meilleure compréhension du handicap, issue des débats qui, dans les années précédentes,
avaient amené à un changement d’attitude envers les personnes handicapées. Celles-ci sont
désormais considérées pleinement et premièrement comme des personnes, sujets de droits, ca-
pables de les revendiquer, de prendre des décisions pour leur propre vie, par un accord libre et
conscient, et d’être des membres actifs de la société ; elles ne sont plus vues uniquement à tra-
vers leurs déficiences, comme devant faire l’objet d’une assistance.

La Convention est un instrument des droits de l’Homme comportant une dimension de dévelop-
pement social explicite. Elle réaffirme que toute personne, présentant des incapacités, peut jouir
des droits de l’Homme et des libertés fondamentales sur la même base qu’autrui.

Or, l’un des fondements historiques du travail social est bien celui de la défense et de l’accès aux
droits fondamentaux pour tous. C’est par l’accès à la citoyenneté, le développement de l’auto-
nomie et les actions de promotion des populations que le travail social prend toute sa dimension.
Comme mentionné plus loin dans le guide, « l’une des principales missions de l’accompagnement
social personnalisé est de permettre aux personnes vulnérables/en difficultés d’avoir accès, en
leur qualité de citoyen, à l’ensemble de leurs droits. »9 Il s’agit de tendre vers une société où cha-
cun aurait pleinement sa place en rendant les individus acteurs de leur développement personnel.

Le travail de l’intervenant social s’inscrit donc en référence aux différents cadres juridiques exis-
tants : l’intervenant, accompagnant par exemple un enfant dont le projet personnalisé est en lien
avec l’insertion scolaire, se basera sur les cadres existants aux niveaux local, national et inter-
national en matière d’éducation pour tous. La CDPH représente aujourd’hui la seule référence
juridique contraignante spécifique aux droits des personnes handicapées ; elle ne crée pas de

8. Convention sur les Droits des Personnes Handicapées : http://www.un.org/disabilities/default.asp?navid=13&pid=150


9. « L’accompagnement social en question », rapport de conseillers techniques en Travail social de DRASS, février 2003

11
nouveaux droits, mais rassemble des dispositions issues des droits de l’homme et du droit hu-
manitaire, et vise à s’assurer que les personnes handicapées peuvent jouir pleinement de tous les
droits de l’homme.

En lien avec ces cadres, l’intervenant social aura comme rôle d’identifier localement les acteurs
responsables de mettre en œuvre les politiques sociales et de voir comment les publics vulné-
rables s’y inscrivent. Dans le cadre de projets de développement, l’intervenant social n’aura pas
comme mandat de dénoncer et de culpabiliser les acteurs locaux, mais plutôt de les accompa-
gner pour la reconnaissance de ce public et la mise en application de leurs obligations de services
vers ces personnes exclues.

L’accompagnement social personnalisé contribue par ailleurs à l’autonomisation des personnes


dans la réalisation de leur projet de vie, renforçant ainsi leur autodétermination :
- Au plan individuel, il s’agit de la façon dont l’individu accroît ses aptitudes et son pouvoir
de décision en développant la confiance en soi, l’estime de soi, l’initiative et le contrôle sur
son existence.
- Au plan collectif, l’autodétermination est le résultat de la participation dans des actions
politiques et collectives, et requiert la participation active des personnes pour une redistri-
bution des ressources favorable au groupe.

« L’autodétermination comporte quatre composantes essentielles : la participation, la


compétence, l’estime de soi et la conscience critique (conscience individuelle, collective,
sociale et politique). Lorsque ces quatre composantes sont en interaction, un processus
d’autodétermination est alors enclenché. Ce processus proactif est centré sur les forces,
les droits et les habiletés des individus et de la communauté, plutôt que sur les déficits ou
les besoins. » (Anderson, 1996).

Ce processus, rendu possible par une relation d’accompagnement de proximité, requiert la par-
ticipation active des personnes accompagnées dans toutes les étapes de l’accompagnement :
du diagnostic de la situation, à l’élaboration et à la mise en œuvre du projet personnalisé, jusqu’à
la sortie du dispositif. Pour cela, l’intervenant social devra savoir s’adresser aux plus vulnérables
et développer des méthodes appropriées tout au long de l’accompagnement pour renforcer l’im-
pact vers ces personnes oubliées des services sociaux.

12
• Travail Social et Processus de Production du Handicap10

Facteurs de risque
Cause

Facteurs personnels Facteurs


environnementaux
© RIPPH/SCCIDIH 1998

Systèmes
organiques Aptitudes

Intégrité déficience Capacité Incapacité Facilitateur Obstacle

Principes et repères
Interaction

Habitudes de vie
Participation sociale situation de handicap

Basé sur le modèle du développement humain universel, donc applicable à tout être humain, le
Processus de Production du Handicap (PPH) est un modèle social du handicap.

Ce modèle nous amène donc à percevoir le handicap comme :


• un état non pas figé mais évolutif
• une situation qui varie en fonction du contexte et de l’environnement
• un état qui peut être modifié grâce à la réduction des déficiences et/ou au développement
des aptitudes et/ou à l’adaptation de l’environnement

Selon le PPH, la « situation de handicap » est le résultat des interactions entre les facteurs per-
sonnels11 et les facteurs environnementaux12 en regard à une habitude de vie. La « situation de
handicap » est alors entendue comme une limitation dans la réalisation de cette habitude de vie.
A l’inverse, le PPH parle de pleine participation sociale lorsque l’ensemble des habitudes de vie
peuvent être réalisées. Chacun de ces facteurs est analysé en fonction d’une échelle de mesure
qui va de l’intégrité à la déficience, de la capacité à l’incapacité, de facteurs facilitateurs aux obs-
tacles et finalement de la participation sociale à la situation de handicap.

Dans le contexte du PPH, la liste des habitudes de vie peut être utilisée comme un outil de mesure
de la participation sociale. Une habitude de vie est une activité quotidienne (ou un « rôle social »)
valorisée par la personne ou son contexte socioculturel, elle assure la survie et l’épanouissement
d’un individu tout au long de sa vie dans sa communauté.

10. « Le Processus de Production du handicap, modèle individuel, social et systémique du handicap », Patrick Fougeyrollas, octobre 2006
11. Cf boîte à outils, liste de facteurs personnels dans le cadre d’outils pour établir le diagnostic social
12. Cf boîte à outils, liste de facteurs environnementaux dans le cadre d’outils pour établir le diagnostic social

13
De même, les outils du travail social, dans leurs définitions théoriques et leurs applications pra-
tiques, analysent la relation entre l’individu, son environnement et son degré de participation et
d’implication au sein de cet environnement. Ils aident également à la détermination de ce qui est
de la responsabilité individuelle et de ce qui est de la responsabilité sociale.

Dans ce contexte, et notamment dans le cadre d’un accompagnement social personnalisé, la


liste des habitudes de vie peut servir de référence à l’élaboration d’un projet personnalisé, com-
prenant l’évaluation de la demande de la personne, la définition de ses besoins et les objectifs
à atteindre.

Un projet personnalisé peut se construire, par exemple, en fonction du désir d’amélioration des
habitudes de vie en cours ou par un travail autour d’habitudes de vie non encore réalisées.

• Travail Social et Réadaptation à Base Communautaire (RBC)

RBC et Handicap
Définition de l’OMS, de l’OIT et de l’Unesco en 1994
«  La RBC (Réadaptation à Base Communautaire) est une stratégie qui s’inscrit dans le
cadre du développement communautaire pour la réadaptation, l’égalisation des chances
et l’intégration sociale de toute personne en situation de handicap. Sa mise en œuvre fait
appel aux efforts conjugués des personnes en situation de handicap elles-mêmes, de
leurs familles et de leurs communautés, des services sociaux, de santé, d’éducation et de
formation. »

Les objectifs de la RBC sont :

1- Faire en sorte que les personnes en situation de handicap et de vulnérabilité puissent


maximiser leurs aptitudes physiques et mentales, accéder aux services et opportunités
offerts à toute la population et devenir des contributeurs actifs à la vie de la communauté
et de la société dans son ensemble.
2- Dynamiser les communautés pour qu’elles promeuvent et protègent les droits humains
des personnes en situation de handicap par des réformes consistant, par exemple, à éli-
miner les obstacles à la participation sociale.

En tant qu’élément d’une politique sociale, la RBC privilégie le droit des personnes handicapées
à vivre au sein de leur communauté, à jouir du bien-être et d’une bonne santé, enfin, à participer
pleinement aux activités éducatives, sociales, culturelles, religieuses, économiques et politiques.
La RBC exige des gouvernements qu’ils délèguent les responsabilités et les ressources néces-
saires aux communautés afin qu’elles assurent la base de la réadaptation.

Le travail social peut se faire dans une approche RBC sous différentes formes. Tout d’abord, dans
un contexte où les ressources sont existantes mais non accessibles, il est possible de mettre
sur pied des services où les personnes ayant des besoins définis se présentent et obtiennent
l’information souhaitée. Cette activité que l’on peut appelée « information/orientation » implique
chez l’intervenant social une bonne écoute et un recensement constant des services disponibles
et adaptés dans un territoire donné. Ensuite, lorsque les populations sont isolées et en difficulté

14
quant à identifier leurs besoins, un service d’information/orientation peut s’avérer insuffisant et se
doit d’être complété par un dispositif d’accompagnement social personnalisé. Finalement, dans
le cas où les services sont inexistants ou très peu développés, l’intervenant social se verra parfois
même attribuer des compétences de base en réadaptation physique, insertion professionnelle,
éducation ou autre, afin de fournir une réponse minimale pour la mise en œuvre de projets per-
sonnalisés.

L’intervenant social, qu’on peut qualifier d’agent RBC, trouve donc, dans ce contexte de pra-
tiques communautaires, toute sa place de « créateur de lien » et de « médiateur » entre les popu-
lations, les différents acteurs composant le système relationnel (famille, amis, employeurs, repré-
sentants des institutions, partenaires associatifs, autres professionnels, etc.) et les services mis à
disposition. Les pratiques du travail social lient deux espaces de vie : la sphère personnelle et la
sphère collective. Elles visent à concilier les caractéristiques individuelles et les caractéristiques
collectives et/ou communautaires d’un territoire à l’intérieur duquel évoluent les populations en
situation de handicap.

Principes et repères

15
2. Accompagnement social
personnalisé : généralités
Partie
1
Du point de vue étymologique, le terme « accompagnement » est une extension du mot « compa-
gnon ». A l’origine, « compagnon » vient du latin « companio » qui signifie « celui qui mange son
pain avec », et qui donnera plus tard en français le mot « compain », qui deviendra « copain » en
français moderne.

C’est aujourd’hui un mot à la mode, un mot passe-partout, un mot à tiroir qui peut prendre plu-
sieurs formes  : accompagnement scolaire, accompagnement pédagogique, accompagnement
de fin de vie, accompagnement à la santé et aux soins, accompagnement social, etc.

L’accompagnement social est considéré comme différent des formes anciennes de suivi, puisqu’il
n’est pas uniquement centré sur la personne mais inclut le travail d’articulation avec l’offre,
la recherche de réponses ainsi que leur adaptation à la situation de chaque usager, puis la
préparation d’une disponibilité à les recevoir.

L’accompagnement social personnalisé est issu de l’évolution des courants sociaux et de l’uti-
lisation de nouvelles méthodologies d’intervention en travail social mises en place à la fin des
années 80. Originaire des Etats-Unis et issu de la réflexion autour de pratiques psychothérapeu-
tiques et systémiques, il favorise une approche globale de la personne tout en prônant un modèle
personnalisé.

Contrairement aux pratiques traditionnelles en travail social, basées sur le schéma d’un profes-
sionnel chargé d’un mandat et d’un usager pris en charge, la démarche de l’accompagnement
social personnalisé repose sur l’éthique d’un engagement réciproque entre les personnes
(notion d’un cheminement commun).

Pourquoi « personnalisé » ?
La notion d’individu (étymologiquement, « ce qui ne peut être divisé ») exprime une idée d’unité,
tandis que celle de personne (du latin persona, « masque » et par extension, « caractère » « rôle »)
rend compte d’une singularité, d’une figure. Par conséquent, la personnalisation n’exprime pas
du tout la même idée que l’individualisation, c’est-à-dire l’action de réduire à une unité indivisible ;
elle consiste à s’identifier à une personne, de saisir sa singularité. Ainsi, « personnaliser » ne veut
pas seulement dire individualiser, mais bien aménager les missions et les possibilités de réponse
d’un service ou d’un dispositif à chaque individu et en fonction de ses propres potentialités.

16
Exemple = un repas individualisé est un repas où chaque portion correspond à un individu, tandis
qu’un repas personnalisé est adapté spécifiquement aux souhaits de chaque personne servie.

Plateaux individualisés Plateaux personnalisés

/  DÉFINITION ET OBJECTIFS DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL PERSONNALISÉ

Principes et repères
L’accompagnement social :
Le concept d’accompagnement social comporte trois dimensions :
- Une dimension relationnelle (être avec) : c’est la qualité de la relation (connaissance et
respect mutuel) qui déterminera en grande partie la réussite d’une action.
- Une dimension de changement et de déplacement vers une situation nouvelle (et
meilleure). L’accompagnateur est :
. Devant, pour impulser, mais pas trop car souvent les personnes « courent » derrière les
intervenants sociaux
. A côté, pour partager, co-construire et négocier
. Derrière, pour laisser la personne faire son chemin mais aussi soutenir et « ramasser »
ou « pousser » en cas d’échec et de fatigue.
- Une dimension temporelle : l’ac-
compagnement social a un début
et une fin qui doivent être détermi-
nés en accord avec la personne. Il
doit respecter le cadre d’interven-
tion (durée du programme) mais

© J-P. Porcher pour Handicap International


aussi le rythme fixé par la personne.
Les objectifs à atteindre et leur pla-
nification aideront à organiser le
temps. Un accompagnement ne
doit jamais durer trop longtemps, il
est alors le signe de l’interdépen-
dance entre l’intervenant et la per-
sonne aidée.

Selon le Conseil Supérieur de Travail Social :

« L’accompagnement social personnalisé peut se définir comme une démarche volontaire et


interactive qui met en œuvre des méthodes participatives avec la personne qui demande ou
accepte une aide, dans l’objectif d’améliorer sa situation, ses rapports avec l’environnement,
voire de les transformer. (...) L’accompagnement social auprès d’une personne s’appuie sur
le respect et la valeur intrinsèque de chaque individu, en tant qu’acteur et sujet de droits et
de devoirs. »

17
Il s’agit d’une méthode d’intervention qui suppose la triangulation de trois facteurs en présence :
- un bénéficiaire (l’usager)
- un dispositif d’action dans un environnement donné (un projet, un service)
- un intervenant (travailleur social ou référent social)

L’objectif de l’accompagnement social personnalisé, par l’analyse globale du parcours de vie


d’un individu, est d’encourager l’autonomisation de ce dernier, en lui permettant d’exprimer et
d’organiser au mieux l’étude et la réalisation d’un projet (personnalisé).

Des intervenants de terrain s’expriment…


• Association partenaire d’Inter Aide sur un projet d’accompagnement à Bombay (Inde)
« L’objectif de l’accompagnement social des personnes est de leur donner confiance en elles
pour qu’elles puissent devenir autonomes. Le niveau d’autonomie se mesure par la capacité
de la personne à résoudre ses problèmes, sa capacité à faire des projets et sa capacité à aider
les autres. »

• La Fédération Algérienne des Handicapés Moteurs (FAHM), Algérie


L’accompagnateur :
- Est un facilitateur, un passeur : il va soutenir la personne pour qu’elle trouve elle-même les
solutions les plus pertinentes et conformes à son contexte.
- « Marche avec » : il est au côté des personnes, il ne fait pas et ne décide pas à leur place. On
cite l’exemple de la jeune fille qui n’a pas voulu de la machine à coudre apportée par l’agent
social, car développer une activité de couture l’enfermait chez elle, dans son hameau, alors
qu’elle souhaitait une activité qui lui permettrait de sortir de cette exclusion.
- Ecoute et accueille les émotions et les sentiments des personnes. Par exemple, quand une
personne a vécu de nombreux échecs, il lui sera difficile de rentrer dans une dynamique de
projet si elle n’a pu être comprise dans sa peur du lendemain, dans son manque de confiance
en elle, dans sa colère parfois de ne pas être acceptée. Passer par l’expression des émotions
permet ensuite d’ouvrir un imaginaire sur ce qui serait possible.
- S’assure que les besoins élémentaires sont acquis. On ne peut se projeter dans l’avenir si
le minimum vital (manger, avoir un toit, ne pas risquer sa vie dans les déplacements) n’est pas
respecté.
- Se réfère à d’autres professionnels  : l’agent d’insertion ne travaille pas seul, il fait partie
d’une équipe et travaille en complémentarité avec d’autres, même s’il reste le référent de la
personne qu’il accompagne.
- Tient compte de l’entourage de la personne. La famille peut être un atout comme un obs-
tacle au changement. Aussi, il faut pouvoir associer la famille au projet en lui permettant d’en
voir l’intérêt. La personne elle-même peut être sollicitée pour aider sa famille à changer  :
« comment penses-tu que ta famille pourrait accepter que tu fasses cette formation ? Qui de
ta famille pourrait être ton allié pour convaincre ton père (ou ta mère) qui semble opposé(e) à
cela ? » Il est toujours préférable que ce soit la personne elle-même qui reste actrice des chan-
gements dans son entourage plutôt que l’agent d’insertion. D’une part, parce que cette dé-
marche renforce le sentiment de confiance en soi de la personne et, d’autre part, parce qu’elle
est mieux acceptée par la famille, qui n’apprécie pas toujours les « interventions extérieures »
dans son organisation.
- « Assemble le puzzle » : très souvent, l’agent d’insertion va accompagner la personne pour
qu’elle redonne du sens à sa vie en la « réunifiant » autour d’un projet, et non pas dans des
projets éclatés et irréalistes.
- Donne des « couleurs » : l’agent d’insertion, par son regard sur la personne « en devenir », ne
la réduit pas à son handicap ou à ses problèmes. Il voit en elle ce qu’elle pourrait devenir (avec
ses possibilités et ses potentiels) et ne s’attache pas seulement à ses difficultés.

18
L’accompagnement personnalisé permet à la personne de :
• Approfondir ses champs d’intérêt ;
• Définir ses besoins ;
• Développer ou maintenir des capacités, attitudes ou comportements qui pourraient être
utiles ;
• Trouver les moyens de lever les obstacles au cheminement personnel, social et professionnel.

Chaque individu étant unique, il appelle l’adaptation d’une méthodologie particulière.

Des intervenants sur le terrain s’expriment …


• Emmanuelle Six, assistante sociale, Responsable de Programme à Inter Aide
«  L’accompagnement social consiste à guider les personnes souffrant d’un déficit de res-
sources quotidiennes (matérielles, psychologiques, relationnelles, culturelles…) pour mener à

Principes et repères
terme un projet (qui soit le leur), adapté à leurs capacités et à leur environnement, compte tenu
des normes et de la vie sociale (reconnue par l’opinion publique et par les autorités légales). »

/  AVANTAGES DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL PERSONNALISÉ

Le service d’accompagnement social personnalisé, outil pertinent pour l’insertion sociale, l’auto-
nomisation et l’autodétermination des individus, présente des avantages nombreux car il relie les
forces et acteurs en présence sur un lieu et dans un temps défini. Il a un impact/effet indiscutable
sur le milieu.

Ses finalités
• Participer à une meilleure insertion sociale de l’usager/participant/bénéficiaire, par une
approche globale et personnalisée de sa situation ;
• Développer la participation des personnes à leur propre changement par une meilleure
gestion de l’interaction avec l’environnement, en encourageant l’autonomisation et l’auto-
détermination ;
• Aider à une meilleure construction de l’image de soi en renforçant la confiance en soi et la
conscience de ses capacités.

Son action sur le milieu


• Analyse des transversalités et complémentarités des biens et services qui œuvrent pour
l’insertion sociale d’un public ;
• Participation à une mise en cohérence des projets et dispositifs territoriaux ;
• Interaction des systèmes en présence (médicaux, sociaux, professionnels, économiques,
de loisirs…) ;
• Incitation au travail de groupe et de réseau, renforcement de la pluridisciplinarité.

Ses méthodes et outils


• Ecoute, empathie et valorisation ;
• Démarche positive : « ce que l’on peut faire » et non pas « ce que l’on ne peut pas/plus
faire », qui s’appuie sur les forces en présence ;
• Adaptation aux spécificités des terrains et aux différents contextes ;
• Modèles de pratiques d’intervention basée sur les caractéristiques culturelles, religieuses,
historiques ;
19
• Principe de réalité, en tenant compte des possibilités de la personne et des ressources de
l’environnement.

Sa fonction d’observatoire
• Identification, appréciation et synthèse des types de besoins et de demandes sur un ter-
ritoire (connaissance et analyse des acteurs territoriaux, du public cible et de leurs de-
mandes, etc.)

Ses effets connexes


• Il interroge directement la place de l’environnement familial, relationnel et social dans le
développement de la personne ;
• Il tend à modifier le regard que portent les professionnels, les participants et la commu-
nauté sur les différences.

/  L’APPROCHE SYSTÉMIQUE

La personne évolue dans des dimensions diverses,


à la fois physique, psychologique, sociale et spiri-

© C. Billet / Hamsa Press pour Handicap International


tuelle. Ces dimensions recoupent les différents as-
pects de son existence (son corps, sa pensée, ses
valeurs et ses croyances), son rapport aux autres
et au monde (relation à sa famille, à l’entourage,
etc.) et sa motivation existentielle (place et rôle
qu’elle s’attribue en ce monde). Entrer en relation
et en communication avec autrui, être dans une
démarche d’accompagnement, suppose donc la
prise en compte globale de la personne, afin de
mieux la connaître et la comprendre.

Le contexte dans lequel évolue une personne tient compte des valeurs de la société dans laquelle
elle vit et du groupe auquel elle se rattache. Il est donc crucial de prendre en considération le
contexte et de distinguer les normes sociales collectives, nationales ou internationales (santé,
éducation, droits de l’homme) des représentations subjectives de chacun. Une prise en compte
des valeurs locales et le décodage de systèmes de valeurs propres à un territoire sont donc im-
portants et garantissent les résultats d’une démarche d’accompagnement cohérente et efficace.

En travail social, notamment dans le cadre de dispositifs d’accompagnement social personnalisé,


certains intervenants appuient leurs actions sur l’approche systémique. Cette approche, issue
de réflexions en psychosociologie et en communication, est née dans les années 40 aux Etats-
Unis. Elle considère que chaque être humain coexiste à l’intérieur de plusieurs systèmes et que
ces systèmes s’influencent les uns les autres. Dans un contexte donné, un individu est donc tou-
jours en interrelation avec l’environnement et les autres membres du groupe auquel il appartient.
Le comportement de chacun des membres d’un groupe est lié aux comportements de tous les
autres et en dépend directement.

De plus, l’approche systémique considère que ce qui fait problème dans une situation n’est pas
le symptôme d’un mal-être ou d’un dysfonctionnement, mais le contexte dans lequel il s’inscrit.

Dans le cadre de l’accompagnement social, l’approche systémique permet d’organiser au mieux


un projet personnalisé, de faire la part des choses et de n’oublier aucun des membres qui com-

20
pose chacun des systèmes dans la définition d’un plan d’action. De plus, cette approche permet
d’identifier et de comprendre la place et la fonction de chacun au niveau individuel et par
extension, au niveau collectif et communautaire.

Sa place
dans la société
Avec ses différents
lieux de vie

Ses lieux
d’appartenance Son travail
Socioculturelle et Et son entreprise
religieuse La personne
Personnalité

Principes et repères
Culture
Histoire
Identité
Valeurs
Ses associations Goûts Son logement
Sportives, Et son quartier
humanitaires ou
autres

Son école
Et ses lieux de
formation

L’approche systémique met également en avant un certain nombre d’éléments communs à cha-
cun des systèmes en présence et à partir desquels peut se construire le diagnostic de la situation
globale d’un individu, ou par exemple, celle d’une famille, d’une communauté, d’une entreprise.

Le but : Pourquoi tel groupe ou telle communauté existe ? Que permettent-ils ? (sentiment
d’appartenance, processus d’identification…)
Les alliances : Qui forme les alliances, à quelles fins (pouvoir, coalition…) ? Comment
sont-elles modifiées ?
L’espace : Quel est l’espace physique et relationnel ? Qui est proche de qui ? Qui est à
distance ? Qui est isolé ?
Les forces gravitationnelles : Quelles sont les personnes sur lesquelles on s’appuie ?
Vers qui se tourne-t-on en cas de besoin ? Quelles sont les caractéristiques de ces per-
sonnes ?
Les limites et les frontières  : Chaque personne a une propre frontière qui lui permet
d’être autonome tout en partageant des espaces collectifs. Il s’agit également des fron-
tières entre les générations.
Les rôles : Qui contribue aux besoins du groupe ? Qui gère les finances ? Qui met des
limites ? Qui autorise ? Qui interdit ? Qui souffre ? Qui est valorisé ? Qui est le leader/hé-
ros ? Qui est le bouc émissaire ?
Les positions : Chaque personne a une position qui lui permet d’être reconnue par les
autres, d’avoir une estime d’elle-même et de pouvoir évoluer. (Quelle est la position des
enfants ? Quelle est la position des adultes ? Quels sont les frontières et les modes de
communication entre eux ?)
21
Les règles : Quelles sont les règles communes ? Les règles implicites ? Qui gouvernent
les actions et les réactions en lien avec les règles établies ?
Les valeurs : Quelles sont les représentations mentales et émotionnelles ? Les valeurs
culturelles, religieuses ? Qu’est-ce qui est bien ? Qu’est-ce qui est mal ?
Les croyances : Quelles sont les croyances familiales, communautaires ? Quel est le re-
gard commun porté sur tel sujet de société, sur tel mythe ou telle réalité ?

Quelques repères
L’approche systémique nous invite à analyser une situation dans sa globalité, et à nous intéresser
aux possibilités des personnes plutôt qu’à leurs manques. La personne ne peut pas être réduite
à ses problèmes ou son handicap. Pour cela, les principes sont les suivants :

- Tout système (personne, famille, groupe, communauté, etc.) porte en lui les solutions
aux problèmes qu’il se pose.
Lors de moments de crise ou de changement nécessaire, si le système ne trouve pas de so-
lutions, les signes de souffrance de l’un ou plusieurs de ses membres vont attirer l’attention
de « l’aidant ». De ce fait, dans une situation qui pose problème, les solutions sont toujours à
chercher en priorité dans le contexte. Les solutions qui viennent de l’extérieur, non adaptées au
contexte, sont rarement durables et significatives pour les familles/communautés, menant sou-
vent à l’échec et à une déstabilisation du système en place.

- Tout système (personne, famille, groupe, etc.), même en situation de grande vulné-
rabilité, possède des capacités et des ressources qui peuvent être mobilisées.
Piaget, un pédagogue, disait qu’à chaque fois qu’une personne donne la solution à un enfant
ou à tout autre individu, ou si elle fait les choses à sa place, elle le prive de faire l’expérience de
chercher et de trouver lui-même comment faire. C’est cette expérience qui construit sa confiance
en lui et son estime. Il convient toutefois de rappeler que dans le cadre du travail social (urgence
et développement), il peut arriver que certaines personnes soient dans un tel dénuement que l’on
se doit de leur donner les moyens de combler leurs besoins de base. C’est alors une étape né-
cessaire et indispensable avant de mobiliser des capacités.

- Tout système a son évolution propre. Les mêmes situations ne produisent pas forcé-
ment les mêmes effets et il y a plusieurs chemins pour arriver au changement.
Ceci veut dire deux choses :
a) Nous n’avons pas à attendre les gens « au tournant ». Par exemple, un enfant battu ne devien-
dra pas forcément un parent maltraitant, toutefois si on est convaincu qu’il le sera, on risque de
mettre en place le contexte (crainte, contrôle) qui favorisera cette attitude.
b) Il n’existe pas une seule façon d’arriver à un changement, il y a toujours plusieurs solutions
possibles. Ainsi, dans l’accompagnement d’une personne, il n’y a pas de solution idéale à trouver
et appliquer.

- Un système humain est un système vivant, porteur de cycles de vie.


Certaines périodes sont marquées par la construction (du couple conjugal, parental par exemple),
d’autres sont dans l’évolution. Pour se transformer, tout système passe par des temps de crise
(le temps du changement) qui correspondent au passage d’un état à un autre. Par exemple, un
jeune couple va traverser un moment de déséquilibre pour accueillir leur premier enfant et trouver
leur état de parents. Il en sera de même avec les enfants, au moment du départ des parents, de la
mort, de la maladie ou du développement d’une déficience chez l’un des membres de la famille.

22
- Les systèmes sont influencés par les systèmes environnants qu’ils influencent à leur
tour (écosystème).
Ainsi, une famille est en interaction avec les systèmes scolaires, professionnels et amicaux, mais
aussi avec les systèmes politiques, les systèmes de valeurs culturelles et religieuses, etc. Plus
le système est ouvert, plus les interactions sont importantes. Dans un système totalitaire, les
interactions sont pauvres et les influences unilatérales. Dans un système plus démocratique, les
familles à faibles interactions (peu de solidarité, peu d’ouverture sur l’extérieur) ont souvent plus
de difficulté à se transformer et les crises qui les traversent peuvent être longues et destructrices.

La plupart du temps, les systèmes trouvent la capacité à se transformer. Quand les « influences »
externes sont trop fortes ou trop violentes (cataclysmes, guerre, etc.) une aide extérieure est
nécessaire, mais elle est aussi utile quand le système n’arrive pas à passer d’un état à un autre.
Par exemple, certaines familles n’acceptent pas que leur enfant en situation de handicap quitte
la maison car l’ensemble de la famille s’est construit autour du handicap. Chacun a trouvé une

Principes et repères
fonction et un rôle dans cette situation, et personne ne souhaite les perdre avant de s’imaginer
vivre autrement.

• L’approche écosystémique
La démarche : « Il faut tout un village pour élever un enfant »

La démarche adoptée repose sur l’interaction de l’individu avec l’ensemble de ses environne-
ments13, lesquels sont interdépendants et influencent son comportement, son développement et
sa qualité de vie. Ainsi, certains environnements agissent directement sur l’enfant (famille, école,
lieux d’accueil), d’autres plus indirectement, telles les lois et les habitudes culturelles du pays ou
de la région où il vit.

On définit cinq niveaux systémiques :


• L’autosystème : caractéristiques de l’individu : âge, sexe, capacités, handicap.
• Le microsystème  : environnements proches  : la famille, l’école, le milieu de travail, le
centre d’accueil, etc.
• L’exosystème : environnements dans lesquels la personne n’est pas directement impli-
quée mais qui influent sur son environnement direct : milieu de travail des parents, infras-
tructures d’une communauté, dispositifs de soutien et d’accompagnement des familles.
• Le macrosystème : ensemble des va-
leurs, des croyances, des idéologies
ainsi que des orientations politiques
présentes dans une société.
• Le mésosystème : constitué par les in-
teractions entre les différents systèmes.
Les interactions entre les systèmes ou
les éléments des systèmes sont des
© J .Clark pour Handicap International

espaces relationnels qui nous don-


nent des informations nous permettant
d’évaluer les ressources d’un système
et d’anticiper les actions à mener. Ren-
forcer ces liens par une meilleure coor-
dination peut par exemple favoriser les
conditions d’insertion des personnes.

13. On définit l’environnement comme un ensemble de structures, d’organisations sociales et humaines, de règlements et de dispositifs ou de
règles qui s’emboîtent les uns dans les autres et qui s’influencent réciproquement.

23
Perspective écosystémique

Autosystème Microsystème
Age Famille
Sexe MÉSOSYSTÈME Ecole
Capacités Centre de formation
Handicap Centres d’accueil
Pairs

INSERTION
MÉSOSYSTÈME MÉSOSYSTÈME
SOCIALE

Exosystème Macrosystème
ONG/réseaux MÉSOSYSTÈME Valeurs culturelles
Ministères Croyances, traditions
DIVAS Orientations politiques
Bailleurs de fonds Législations nationale et
Systèmes d’Alerte Précoce internationale

24
3. L’accompagnement social
personnalisé de personnes en situation de handicap
Partie
1

Principes et repères

 
 
 
 


En début de cette section, nous souhaitons d’abord préciser le choix de la terminologie employée
dans ce document. La signification du mot « handicap » a évoluée au fil des ans et on utilise à ce
jour des terminologies diverses : « personne en situation de handicap », « personne handicapée »,
« personne ayant des incapacités », etc. Ces terminologies peuvent être reliées à des modèles
ou approches du handicap, mais sont aussi fortement influencées par le contexte socioculturel
où une personne se trouve, de même qu’à des facteurs linguistiques. Nous avons choisi dans
ce document d’utiliser deux terminologies : d’abord « personne en situation de handicap » pour
souligner l’aspect situationnel et non figé du handicap, puis ensuite, pour éviter d’alourdir le texte,
nous employons également le terme « personne handicapée ».

Des professionnels de l’action sociale s’expriment…


• Jean-René Loubat, psycho-sociologue français
« L’accompagnement personnalisé, méthode empruntée aux anglo-saxons, est parfaitement
transposable aux personnes en situation de handicap parce que relevant de l’action médico-
sociale, voire sanitaire. Il est bien à la fois question de conseiller, de stimuler, d’encourager, de
viser une réhabilitation morale du handicap comme de fournir des aides pratiques à la gestion
d’une situation globale. »

• Erik Jaubertie , directeur d’un institut médico-professionnel


« L’accompagnement social vise à l’insertion et à l’intégration des personnes en situation de
handicap. L’organisation de leur projet de vie tient à la représentation qu’elles se font de la
société (son fonctionnement, ses règles et ses valeurs) et aux limites qu’elles s’imposent à
partir de leur éducation et de leur histoire. »

Il est essentiel de noter que l’accompagnement social personnalisé de personnes handicapées


ne diffère pas dans ses concepts et principes de l’accompagnement social personnalisé d’un
autre public vulnérable. Il se distingue toutefois par la nécessaire prise en compte de l’impact
de la déficience sur le vécu de la personne, par la connaissance des représentations sociales (la
majeure partie du temps discriminantes) et surtout par les possibles adaptations des méthodes et
outils de l’accompagnement social aux différents types de déficiences et de capacités.

25
Nous avons pris le parti de ne pas entrer dans le détail des déficiences et de leurs particularités
de prise en charge. L’échange entre l’intervenant social et des personnes du corps médical et/
ou paramédical est fortement encouragé et favorise une meilleure compréhension des impacts
de déficiences sur le quotidien d’une personne, et facilitera l’élaboration du projet personnalisé.
L’accompagnement social d’une personne en situation de handicap peut mobiliser de nombreux
intervenants différents (médical, paramédical, social, familial...). Il est donc d’autant plus impor-
tant que, dans ce cadre-là, l’intervenant social joue son rôle de coordinateur et de médiateur pour
s’assurer que chacun participe pleinement et conjointement à l’amélioration des conditions de vie
de la personne accompagnée, et qu’il clarifie ses propres missions et compétences afin de ne pas
« déborder » sur celles des autres et compromettre ainsi la pertinence de son action.

Quelle que soit la déficience, il est important de noter que la personne vivant avec un handicap
a dû construire ou reconstruire l’image qu’elle a d’elle-même, en faisant « le deuil de son corps
sain ». Ce travail de « deuil » prend du temps et peut fortement fragiliser la personne, en particu-
lier dans son rapport à « l’autre » dans lequel elle peut ne plus se reconnaître. L’intervenant social
accompagnant des personnes atteintes d’une déficience doit donc être extrêmement attentif à
l’histoire personnelle de la personne et prendre la mesure du temps et de l’espace nécessaires à
ce « deuil », si celui-ci n’est pas encore fait.

© C. Giesch Shakya / Handicap International

26
Conseils pratiques :
• Il est recommandé que l’intervenant social maîtrise le concept du PPH, ainsi que ses outils,
le MAHVIE et le MQE, outils d’analyse du niveau d’autonomie de la personne en situation de
handicap et des impacts des facteurs environnementaux sur sa situation de handicap.

• L’intervenant social se doit d’entretenir des relations régulières avec les professionnels mé-
dicaux et paramédicaux qui suivent la rééducation et la réadaptation de la personne accom-
pagnée. La construction du projet personnalisé d’une personne en situation de handicap doit
prendre en compte l’ensemble des avis médicaux et paramédicaux nécessaires au réalisme et
à la faisabilité du projet personnalisé. Ce projet personnalisé permet de poser des objectifs et
se révèle une source de motivation pour l’amélioration des capacités de la personne lors de son
éventuelle rééducation. S’il n’y a aucun professionnel de la réadaptation sur la zone d’interven-
tion, le référent social devra être d’autant plus attentif pour construire un projet personnalisé
réaliste, en valorisant et en s’appuyant sur les capacités présentes de la personne handicapée.

Principes et repères
Sans entrer dans le détail des types de déficiences, il est toutefois important de noter la parti-
cularité de la déficience intellectuelle. En effet, l’accompagnement social d’une personne ayant
une déficience intellectuelle suppose, la plupart du temps, la présence d’une tierce personne : le
responsable (légal ou familial) de la personne handicapée. L’intervenant social doit faire attention
à maintenir une relation privilégiée avec la personne handicapée elle-même, qui doit rester maître
de son projet personnalisé, tout en s’appuyant sur la personne responsable pour la réussite de
ce projet. Il est aussi important que l’intervenant social puisse faire la différence entre ce qui est
du désir de la personne accompagnée et de ce qui est du désir de la personne responsable,
ce qui n’est pas toujours évident. Les différentes expériences que Handicap International a pu
avoir dans l’accompagnement social de personnes ayant une déficience intellectuelle montrent
que l’accompagnement social bouscule souvent fortement les relations familiales existantes, et
que les projets personnalisés négociés ont tendance à s’apparenter à des projets personnalisés
négociés pour les familles plutôt que pour la personne handicapée elle-même. Ceci n’est pas for-
cément à refuser mais l’intervenant social doit garder en tête que son « bénéficiaire direct » reste
et doit rester la personne handicapée elle-même.

27
28
Guide pratique
Partie
2
/ 1. Guide pratique de l’intervenant social -- - - - - - - PAGE 30
Mise en œuvre de l’accompagnement
social personnalisé - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 30
Schéma et étapes détaillées
de l’accompagnement social personnalisé - - - - - - - - - - - - - PAGE 31
Rôle et posture du référent social
dans la démarche d’accompagnement -- - - - - - - - - - - - - - - PAGE 44

/ 2. Guide pratique du chef de projet - - - - - - - - - - - - PAGE 47


Les préalables au développement
d’un service d’accompagnement - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 47
Mise en place du dispositif :
conseils pratiques pour le terrain - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 48
Profil et suivi de l’intervenant social - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 50

29
1. Guide pratique de l’intervenant social
Partie
2
Avant tout, il est important de préciser le choix de la terminologie employée dans ce document.
Parce que sa qualification, son expérience, son statut et les contextes professionnels dans lesquels
il évolue sont différents, le « référent social » peut être nommé « agent social », « travailleur social»,
« chargé d’insertion », « agent RBC », « accompagnateur », « travailleur communautaire », « relais
social », « accompagnateur social », « agent de proximité », « intervenant social » etc. Nous avons
choisi ici les termes de « référent social » et « intervenant social » pouvant regrouper à la fois des
professionnels du travail social (chargés d’insertion, animateurs, éducateurs, assistants sociaux)
et des non professionnels de ce champ (autre professionnel formé à l’accompagnement social,
volontaires, agents de terrain, travailleurs communautaires) qui sont amenés à exercer leurs
missions selon la démarche que nous détaillons dans ce guide. Nous encourageons toutefois,
dans la mesure du possible, la réalisation de ces missions par un professionnel du travail social.

De la même façon, pour nommer la personne concernée par l’accompagnement, nous n’utiliserons
pas le terme « bénéficiaire » ou « client », terme plutôt rattaché à la terminologie de la prestation
de service marchand mais plutôt celui de « personne accompagnée », de « participant » dans le
cadre d’un projet communautaire ou d’« usager » dans le cadre d’un service.

/  MISE EN ŒUVRE DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL PERSONNALISÉ

Famille
Ami/voisins

Acteurs
institutionnels

Référent Personne
social accompagnée Autres
acteurs

Environnement

Services Services
sociaux de santé

Acteurs Partenaires
économiques associatifs

30
Il s’agit de travailler sur les deux niveaux en présence :

• La personne
La relation d’accompagnement (la relation duelle accompagnant/accompagné)
Il s’agit d’une relation qui vise à reconnaître la capacité d’une personne à être, à exercer un pouvoir de décision et à
établir des relations de confiance avec autrui. Cette relation est un type d’appui, comme le sont les soutiens matériels
et humains qui peuvent être apportés pour résoudre un problème de mobilité, d’accessibilité, ou le coût d’un besoin
spécifique.

• Son environnement
L’environnement dans lequel évolue cette relation (le contexte)
Le référent social doit favoriser les relations avec l’environnement en instaurant ou restaurant le lien social, le respect
des différences et la stimulation des solidarités locales. Il joue un rôle de sensibilisateur et de médiateur, il participe à
la prise de conscience et au changement des comportements, il invite les partenaires à se mobiliser en développant
le partenariat et œuvre pour la cohésion sociale des services aux usagers.

/  SCHÉMA ET ÉTAPES DÉTAILLÉES DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL PERSONNALISÉ

• Les grandes étapes de l’accompagnement :

Définir les besoins de la personne accompagnée

/ Recueil des informations auprès de la personne concernée


/ Traitement de ces informations dans le but d’établir un état des lieux des
besoins et attentes

/ Entretien avec la famille, les tiers, éventuellement, un représentant légal et


des professionnels associés au diagnostic

Guide pratique
/ Traitement de ces informations dans le but d’établir un état des lieux général

Proposer des réponses possibles

Elaboration d’un plan d’action qui va déterminer les réponses


aux besoins dans le cadre de chacune des activités à réaliser

Contractualisation

Tenir informé et négocier

Retour d’informations
Retour d’informations
auprès de la famille, des
auprès de la personne
tiers ou du représentant
concernée
légal

Coordonner et suivre le projet

Auprès de la personne Auprès de la famille ou


Auprès des partenaires
concernée du représentant légal

31
• Schéma de l’accompagnement :

Le processus d’accompagnement social personnalisé a été divisé en huit étapes, allant du pre-
mier contact jusqu’à la sortie du dispositif. Ces étapes sont illustrées ci-dessous et seront appro-
fondies dans la section qui suit.

Schéma général de l’accompagnement social personnalisé

Diagnostic Définition et
de la situation négociation du projet
Premier contact personnalisé
et/ou prise en compte
de la demande
Définition
du plan d’action

Personne
en situation Contractualisation
Sortie
de handicap
du dispositif,
autonomisation
de la personne
Démarrage et suivi
du projet

Finalisation de
l’accompagnement Bilans
intermédiaires

Etape 1 : Premier contact et/ou prise en compte de la demande


Etape 2 : Diagnostic de la situation
Etape 3 : Définition et négociation du projet
Etape 4 : Définition du plan d’action
Etape 5 : Contractualisation
Etape 6 : Démarrage et suivi du projet
Etape 7 : Les bilans intermédiaires
Etape 8 : La finalisation de l’accompagnement

Réalisation du projet et autonomisation de la personne

32
ETAPE 1 : PREMIER CONTACT ET/OU PRISE EN COMPTE DE LA DEMANDE

Pourquoi ? Pour prendre contact, mettre en confiance et analyser globalement l’adéquation entre
la demande et les services proposés dans le cadre de l’accompagnement social.

Comment ?
• Ecoute et attention du professionnel
• Echange libre
• Compréhension de la demande et adéquation avec le service d’accompagnement social
• Rappel du cadre et des « services » proposés en accompagnement social

Conseils pratiques :
• Les conditions matérielles de la rencontre ne sont pas à négliger. Ce premier échange, tant
que faire se peut, doit avoir lieu dans un environnement neutre pour la personne, en particulier
hors de son domicile. Dans le cadre d’un service d’accompagnement social, il faut aménager
un lieu avec un bureau et des chaises, un espace indépendant, pour assurer la confidentialité
des échanges. S’il n’y a pas de structure d’accueil, il s’agit de privilégier un lieu public où aucun
des protagonistes n’a d’enjeu particulier (ex : un café, un parc public, la place du village…), ceci
pour favoriser un temps d’échange libre pour la prise de connaissance.
• Durant l’échange, il est important de se présenter et de rappeler le cadre et les objectifs de
cet échange (faire connaissance, recueillir l’expression d’une demande ou d’un projet, rassem-
bler des informations pour une meilleure compréhension de la situation…). Il est également
nécessaire de rappeler le principe de confidentialité (les éventuels éléments transmis à des tiers
doivent concourir directement à la réalisation du projet personnalisé et nécessitent l’autorisation
de l’intéressé avant diffusion).
• Si l’adéquation entre la demande et/ou besoin exprimé et « les services » proposés est validée,
le référent social propose alors un rendez-vous formalisé (plutôt au domicile de la personne, in

Guide pratique
situ), pour la prochaine étape de l’entretien diagnostic.
• Il est possible lors du premier entretien qu’une personne exprime un besoin unique d’infor-
mation/orientation, pour un projet personnalisé déjà bien en main. En effet, dans ce cas il faut
vérifier si la personne requiert vraiment un « service » d’accompagnement social personnalisé,
ou si une aide ponctuelle d’information/orientation serait plus adéquate. Si tel est le cas, suite à
ce premier contact, la démarche d’accompagnement n’a pas à être entamée.

ETAPE 2 : DIAGNOSTIC DE LA SITUATION

Pourquoi ? Pour évaluer la situation de vie de la per-


sonne.
En s’appuyant sur ce premier entretien (idéalement au
domicile de la personne), l’intervenant collecte les in-
formations auprès de la personne et de ses proches,
© J-C .Betrancourt pour Handicap International

permettant une analyse globale de la situation. En


regard des informations recueillies, l’intervenant peut
être amené à consulter d’autres professionnels (mé-
decins, employeurs, autres travailleurs sociaux…),
afin de compléter la collecte de données. Le croise-
ment et l’analyse de ces informations permettront de
mesurer, en regard des besoins identifiés, les facteurs
personnels et environnementaux qui seront considé-
rés dans l’élaboration du projet personnalisé.
33
Comment ?
• Collecte d’informations sur les sphères personnelles et environnementales de la personne,
en regard à ses activités de la vie quotidienne.
• Repérage des situations de handicap.
• Evaluation de la demande et des besoins identifiés par la personne et ses proches comme
étant prioritaires.
• Mise à jour, complétion de la collecte de données, en regard aux besoins identifiés.
• Si requis et possible, évaluations pluridisciplinaires (médicale, de réadaptation, psycholo-
gique, éducative, sociale, professionnelle…) afin de compléter la collecte de données.
• Analyse des données avec définition des facilitateurs, obstacles, capacités et incapacités
de la personne.

Conseils pratiques :
• Le pourquoi des entretiens, la durée que l’on se fixe et les points qui seront abordés sont à
préciser avant le début des entretiens.
• Une trame d’entretien15 peut aider le référent social à construire son entretien pour ne pas
«  oublier  » certains thèmes à aborder mais l’enjeu du premier entretien est de favoriser un
échange oral, in situ.
• Le processus d’évaluation se fonde sur le recueil de données et l’analyse de ces données.
C’est une étape importante de la démarche d’accompagnement mais c’est également une pra-
tique sensible car elle requiert de la part de l’accompagnateur une écoute active et une analyse
fine.
• Le diagnostic social requiert une collecte d’information « globale », c’est-à-dire traitant des
différentes sphères de vie de la personne. A noter toutefois qu’il n’est pas nécessaire de collec-
ter toutes les informations dans le même niveau de détails. Ceci peut entraîner un diagnostic
s’échelonnant sur plusieurs semaines, avec une incompréhension par la personne du proces-
sus. Cette longueur peut aussi parfois amener une réponse aux besoins avant même que le
portrait global de la situation ne soit terminé, donc sans prise en compte et priorisation des réels
besoins de la personne. Il est donc préférable de faire un portrait global, mais succinct de la
situation de la personne, puis de compléter ensuite la collecte de données et l’analyse en regard
des difficultés et besoins notés par la personne, son entourage et l’intervenant social.
• L’évaluation peut se construire en plusieurs étapes et sur des temps différents. Il n’est pas
du rôle de l’intervenant social d’apporter une expertise technique sur des sphères précises (bi-
lans musculaires, capacités d’apprentissage, etc.), mais plutôt de favoriser un diagnostic social
complet. Pour cela, selon les besoins notés, on privilégiera une approche pluridisciplinaire lors
de la collecte de données.
• L’analyse peut se travailler sur la base du MHAVIE (Mesure des Habitudes de Vie) pour l’éva-
luation de la réalisation des habitudes de vie et le MQE (Mesure de la Qualité de l’Environne-
ment) pour l’évaluation de la qualité de l’environnement, sur la base des perceptions/représen-
tations de la personne16.
• Une des difficultés de l’exercice pour le référent social est de prendre conscience de sa propre
subjectivité et réussir à être à l’écoute de celle-ci et de la subjectivité de l’autre. Car au final,
c’est bien la manière dont la personne vit subjectivement sa situation qu’il faut améliorer et non
pas ce que le référent social croit être la réalité ou ce qui devrait être le mieux pour le participant.

15. Cf Boîte à outils


16. Cf Boîte à outils

34
Le diagnostic social (« La pratique du travail social avec des groupes », Hélène Massa)
« L’établissement du diagnostic social est une étape centrale du travail social. A la différence du
diagnostic médical, qui précède le traitement, le diagnostic social rassemble simultanément
des faits, les analyse et les utilise d’une manière rigoureuse pour comprendre la personne,
sa situation et son environnement dans leurs rapports au service proposé. Ensuite, il agit
pour mettre en œuvre un projet de travail social […].
Le mot « diagnostic » qui signifie « connaissance » en grec, recouvre l’identification d’une
maladie d’après ses symptômes. Dans le cas d’un diagnostic social, la signification du mot
est plus large. Elle présente deux faces : une recherche attentive des faits qui détermine
la nature des choses et la décision ou l’opinion résultant d’un tel examen ou d’une telle
investigation. Le terme social indique sa nature, c’est-à-dire qu’elle concerne une personne
dans sa situation. Plusieurs auteurs préfèrent le terme évaluation, qui implique seulement
l’évaluation préliminaire et non la compréhension de la nature de la situation. Or, celle-ci
constitue l’élément principal du diagnostic social.
En travail social, le schéma diagnostic utilise le concept d’interaction entre les personnes
et leur environnement. Le diagnostic social constitue un processus autant qu’une étape. A
partir des faits, le travailleur social cherche donc à comprendre le système de la personne et
à formuler une opinion sur la nature des sous-systèmes qui constituent son environnement.
Cela est examiné dans le cadre de l’approche systémique. […] Un aspect important du
diagnostic en travail social […] consiste à évaluer la contribution possible de la personne au
travail du groupe, autant que le bénéfice qu’en retireront ceux qui vont le partager avec elle.
Le diagnostic social est le fruit non seulement d’un travail rigoureux, mais aussi de la
communication avec les personnes, les groupes, les institutions et l’environnement social.
Si leur participation au diagnostic n’est pas effective, il ne s’agit pas d’un diagnostic social
mais seulement de l’étude d’un phénomène. »

Guide pratique
La pratique de l’entretien

L’entretien peut être un outil d’évaluation. Il porte sur des personnes ou sur des situations et
opère à deux niveaux : le recueil d’information et la régulation.

Recueil d’information Régulation

Cette dimension correspond à la masse Elle vise à assurer la bonne marche de l’entretien en s’appuyant
d’éléments informatifs qui vont servir à sur les attitudes en présence (communication non verbale, com-
alimenter le décryptage et l’analyse de portements, émotions) et permet de travailler à l’ajustement de la
la situation. conduite à tenir et de la reformulation des propos de l’autre.

L’entretien se fonde sur l’écoute et l’observation


L’écoute, technique de communication interpersonnelle, est fondée sur les notions de respect,
d’empathie et de confiance ; elle nécessite une attention particulière à ce qui se dit et à la com-
préhension que l’on en a. Si elle est bien maîtrisée, elle permet d’appréhender les facilitateurs
et obstacles ressentis dans le vécu quotidien de la personne, ses désirs, ses souffrances et ses
projets. Dans le cadre d’un entretien, l’écoute est nécessaire à une bonne communication et à
une bonne compréhension de la situation et garantit donc des réponses appropriées.

35
On distingue globalement trois techniques d’entretien :
• L’entretien libre est utilisé pour approfondir les connaissances d’une situation globale, la
personne entendue est libre de parler comme elle le souhaite, les questions formulées sont
rares et très ouvertes, on se situe alors sur le mode de la conversation.
• L’entretien semi-directif est structuré en fonction de thèmes précis que l’intervieweur
souhaite approfondir. Il utilise une trame d’entretien où sont répertoriées et classées les
thématiques à aborder, incluant certaines questions spécifiques. L’attention est davantage
portée sur la personne et relève de l’attitude de compréhension. Les questions sont le plus
souvent des questions ouvertes (réponse par oui ou par non).
• L’entretien directif est utilisé pour évoquer une thématique précise sous la forme d’une
enquête. Il s’appuie souvent sur une série de questions fermées posées sur un mode inter-
rogatif, l’attention étant davantage portée sur la thématique étudiée que sur la personne.

Dans le cadre de l’accompagnement personnalisé, l’entretien libre semble être le plus adapté
mais demande une réelle maîtrise des techniques d’entretiens. Si tel n’est pas le cas, il est forte-
ment conseillé d’utiliser l’entretien semi-directif. En effet, il favorise la libre parole, élément essen-
tiel pour un entretien de qualité, tout en aidant la conduite de l’entretien du référent par un cadre
souple et une possible trame d’entretien.

Il est toutefois important de noter que le type d’entretien doit avant tout être choisi en fonction du
contexte culturel et du cadre de référence dans lequel il doit se réaliser. Il revient au référent de se
questionner sur sa manière d’entrer en relation avec l’accompagné, en fonction donc des habi-
tudes de vie et de ses « préférences de communication ». Par là, le référent montre qu’il accepte
la manière de fonctionner de l’autre, quitte à la retravailler en cours d’accompagnement.

Quelques conseils pour favoriser une bonne communication :


– Saluer la personne en se montrant accueillant et disponible
– Lui parler de choses personnelles, valorisantes
– Demander des nouvelles de la famille, des proches
– Partir de vécus communs
– Mettre l’accent sur ses points forts et les éléments valorisants de son parcours
– Poser des questions simples et claires, pratiquer la reformulation si on a l’impression
d’avoir mal compris
– Etre attentif à la communication non verbale : regards, gestes, émotions (colère, peur, anxiété)
– Assurer une bonne ambiance
– Montrer sa détermination, son engagement, sa croyance, sa volonté d’amélioration de la
situation

Quelques conseils techniques :


– Dissocier l’écoute, les échanges et la reformulation des propos
– Rester attentif à ce qui est observé (vu et entendu) sans chercher à interpréter ce qu’on en
a compris
– Synthétiser les propos au fur et à mesure
– Eviter les questions orientées qui induisent les réponses
– Privilégier les questions ouvertes (Pour quelle raison… ? De quelle manière… ?)
– Pratiquer la relance des propos : reprendre ce qui vient d’être dit sous une autre forme
permet à l’interlocuteur d’approfondir sa pensée, son ressenti (Si j’ai bien compris… ? Et
donc ensuite vous avez…)
– Si la personne n’est pas d’accord avec une reformulation, elle donnera des précisions, ce
qui relancera l’échange.
36
La pratique de l’évaluation de la situation

Dans le cadre d’une démarche d’accompagnement, la construction du projet personnalisé s’ap-


puie sur une évaluation. Il s’agit d’une étape importante à ne pas négliger. Il est crucial de bien
dissocier ce qui est de l’ordre de la demande, des désirs et attentes de l’individu de ce qui est de
l’ordre des besoins repérés et des moyens nécessaires à leur réalisation.

L’évaluation de la situation est une étape sensible. Elle a pour objectif de faire ressortir la subjecti-
vité de la situation vécue par la personne. Le référent doit chercher à évaluer les obstacles vécus
par la personne, en les dissociant de ses propres représentations de la réalité et sans porter un
jugement.

Le tableau ci-dessous rappelle les différentes articulations du processus d’évaluation et quelques


conseils pour sa mise en pratique, avec la participation centrale de la personne elle-même.

S’informer Apprécier Proposer


(recueillir des données) (analyser ces données) (faire des recommandations)

Auprès de qui ? De la per- Auprès de qui ? Auprès de ses collègues de Auprès de qui ? De la per-
sonne concernée, de sa fa- travail, d’évaluations pluridisciplinaires, mais sonne concernée, puis des
mille, de son entourage, des aussi et surtout de la personne concernée. autres professionnels impli-
autres professionnels qui qués.
Quand ? Dès le premier contact et tout au
connaissent la personne (mé-
long de l’accompagnement. Quand ? A la suite du premier
decins, animateurs, membre
Comment ? En faisant des croisements entretien, des bilans intermé-
associatif, etc.).
entre les différents points de vue, en repé- diaires, puis lors de la finali-
Quand ? Lors de la phase sation de l’accompagnement.
rant le rôle et le statut de chacun au sein de
d’accueil et du premier entre-
sa famille et de la société, en étant vigilant à Comment ? En s’appuyant
tien, puis lors de tous les en-
ce qui bloque mais aussi à ce qui favorise, en sur les analyses et les dis-
tretiens futurs, tout au long de
comparant les caractéristiques d’un individu cussions, en restant vigilant
l’accompagnement.

Guide pratique
avec le profil d’autres personnes évoluant à la cohérence entre ce qui
Comment ? A l’aide d’une dans le même contexte et en comparant est proposé, le désir et les
trame d’entretien. cette analyse avec une situation antérieure. besoins de la personne et les
objectifs à atteindre.

Le schéma du PPH17 vierge peut être utilisé comme schéma de synthèse de l’évaluation de la
situation, puisqu’il reprend la majorité des éléments personnels et contextuels nécessaires au
diagnostic. Il pourra également mettre en relief les sphères qui davantage sont « à creuser », pour
réaliser une bonne analyse de la situation.

ETAPE 3 : DÉFINITION ET NÉGOCIATION DU PROJET


Quand on parle de projet, on évoque la capacité à se projeter, c’est-à-dire à aller de l’avant, à anti-
ciper sur l’avenir. Se projeter repose sur une conception philosophique de l’homme qui va agir sur
son environnement afin d’atteindre des objectifs et qui sera acteur de son évolution personnelle
ou du changement de son environnement. Cette position nous éloigne d’une conception fataliste
(c’est le destin qui décide) et nécessite aussi un environnement suffisamment stable pour pouvoir
imaginer l’avenir. On observe qu’il devient très difficile de faire des projets en cas de maladie, de
conflits ou de guerre.

Développer une approche à partir du projet personnalisé dans une structure accueillant par
exemple des enfants modifie totalement la conception de l’aide  : ce n’est plus l’enfant qui va
s’adapter au système institutionnel mais l’institution qui va mettre au service de l’enfant des

17. Cf boîte à outils

37
moyens et des activités pour favoriser son développement. De ce fait, mettre en place une dé-
marche de projet personnalisé dans une structure entraîne un questionnement sur le projet insti-
tutionnel et il est souvent intéressant de pouvoir conduire l’un et l’autre simultanément.

Notions de base sur le projet en général : cycle de projet


Le cycle de projet est un concept commun aux acteurs de l’intervention sociale (ou humanitaire)
et de l’aide au développement. La première phase après le constat de la situation est l’évalua-
tion initiale. Les actions suivent le cycle pour revenir au point de départ. Lorsqu’on arrive à cette
phase, l’évaluation initiale devient synonyme de suivi.

Le Cycle de Projet

Situation Évaluation
donnée initiale
Analyse
Vévifier les
suppositions
Suivi
Évaluer

Planifier,
concevoir
Nouvelle conception
Mise en
Processus itératif
œuvre

Evaluation initiale
La phase de l’évaluation initiale correspond à la collecte des informations sur une situation. Elle
peut avoir lieu à tout moment (situation de crise ou non) et permet une vision de la situation. Les
évaluations initiales produisent un «instantané» d’une situation particulière, à un moment précis.
Analyse
L’évaluation initiale, sans l’analyse, n’a aucun sens. L’analyse donne une signification aux don-
nées collectées. Si elle est bien faite, elle offre à ceux qui mènent les actions des outils de com-
préhension de la situation dans sa complexité afin d’aider à prendre des décisions pertinentes et
adaptées.
Conception des projets
Les données de l’évaluation initiale sont utilisées pour préparer une analyse objective des pro-
blèmes auxquels sont confrontées les populations concernées. Une fois les problèmes identifiés,
on peut entrer dans la planification de projets et programmes visant à les résoudre.
Suivi & évaluation
Le suivi et l’évaluation permettent une collecte d’informations afin d’améliorer les projets en cours.
Ce type d’activité s’inscrit dans un processus continu de réévaluation des besoins et engendre
l’opportunité de répondre à des situations de crise. Le suivi, assuré par le personnel du projet,
cherche à déterminer si le travail consistant à aider les personnes est bien fait, il permet l’étude
des activités, du contexte et de l’impact du projet. L’évaluation quant à elle est une activité du
projet qui n’est pas seulement assurée par le personnel du projet. Elle peut avoir lieu soit au mi-
lieu du projet ou à la fin, ou quelques années après la fin du projet. Elle cherche à déterminer si
le travail accompli correspond à celui qui était nécessaire. Le suivi comme l’évaluation sont des
activités importantes afin de savoir si les objectifs sont pertinents, réalistes/réalisables et si les
moyens et activités mis en œuvre sont adaptés.
38
Pourquoi un projet ?
Pour définir un objectif commun à atteindre.
En s’appuyant sur la liste des besoins, l’analyse globale et pluridisciplinaire de la situation, de
même que sur la/les demande(s) de l’usager, le référent social propose des axes de travail et
construit les prémices d’un projet personnalisé qu’il approfondit et ajuste avec la personne. Les
réponses doivent rester en lien avec les attentes et besoins de la personne et être formulées en
objectifs précis et réalisables.

Comment faire un projet ?


• Rappel des besoins et attentes de la personne et expression des réponses possibles dans
le contexte
• Définition des étapes du projet personnalisé et des moyens nécessaires à sa réalisation
• Repérage des partenaires concernés
• Validation du cadre de l’accompagnement

Il ne s’agit pas de considérer l’accompagnement social personnalisé comme un moyen de définir


des objectifs exhaustifs pour la réalisation d’un projet personnalisé, mais plutôt de mettre en évi-
dence des convergences et des accords sur les orientations à donner à un but général.
Un objectif de projet personnalisé doit être précis (sans ambiguïté et dans un but unique), mesu-
rable (basé sur des faits concrets qui donnent donc des indications sur la distance à parcourir) ; il
doit être réaliste et applicable. On ne peut parler par exemple de projet de formation s’il n’existe
pas sur le territoire où l’on se trouve de structures habilitées à la formation professionnelle ou que
l’on ne met pas en place les moyens nécessaires à l’accès à ce service.
L’objectif doit être relié à la notion de temps, c’est-à-dire, qu’il doit pouvoir être réalisable en
fonction des délais que l’on se donne. Enfin, il doit veiller au respect des individus et ne pas leur
porter atteinte, il ne doit bien sûr pas réprouver une morale ou entraîner des souffrances.
En fonction des thématiques choisies, on peut construire des familles d’objectifs. Pour la santé,
on peut mentionner l’accès à la rééducation, à l’appareillage ou la mise en place d’une consul-

Guide pratique
tation psychologique. Pour l’insertion professionnelle, on notera par exemple la réalisation d’un
curriculum vitae, la préparation à une formation ou encore à un entretien avec un employeur. Les
objectifs posés sont définis par le croisement entre les analyses de la phase d’évaluation (de
l’étape de diagnostic/évaluation globale) et les moyens identifiés pour y parvenir.

Conseils pratiques :
• Un projet personnalisé s’inscrit dans le projet de vie d’une personne. Il sera donc suivi d’autres
projets personnalisés, qui demanderont ou non un accompagnement social.
• Il est important de commencer par définir un objectif principal, pour estimer la distance entre
le point de départ et celui qu’on cherche à atteindre.
• Il est bon d’avoir des ambitions modestes et de s’assurer que le participant informe régulière-
ment sa famille, son entourage et les autres partenaires de la situation.
• C’est lors de cette phase de construction du projet personnalisé que la dimension contextuelle
prend tout son sens. Faire le point avec la personne sur les forces et les acteurs en présence
facilite la définition des actions à engager et des ressources requises pour cette démarche.
• Travailler en réseaux et partenariats va permettre de rappeler le rôle et la responsabilité de
chacun dans le projet personnalisé.
• Durant la négociation, le référent social doit garder à l’esprit son cadre de travail, ce qu’il est
en mesure de faire et ce qu’il ne peut pas faire (les « services » proposés et leurs limites).
• Un accompagnement personnalisé qui serait proposé sur une durée de six mois à un an se
focalise en général sur une thématique, voire deux au maximum.

39
• Il est important de rester dans un principe de réalité, c’est-à-dire de faire la part des choses
entre désir et besoin, réaliste et utopique, et de prendre en compte les exigences du contexte
et les conséquences des actes que l’on souhaite engager.

Des intervenants de terrains s’expriment…


• Cécile de Ryckel, psychologue, Domaine Prévention et Santé, Handicap International
« A dire avec délicatesse et surtout à travailler avec la personne car cette mise en place du
cadre est délicate pour les deux acteurs : l’accompagné qui risque de se sentir déçu, de ma-
nifester de l’agressivité, et l’intervenant qui doit gérer les manifestations émotionnelles de la
personne et prendre le risque d’être rejeté et dévalorisé dans le regard de la personne qu’il
accompagne. La relation de confiance entre les deux personnes dépendra en partie de cette
première mise en place du cadre. »

ETAPE 4 : DÉFINITION DU PLAN D’ACTION

Pourquoi ?
Pour planifier les activités du projet personnalisé.
Pour chacune des possibilités de réponses négociées avec l’intéressé, il s’agit maintenant de
déterminer l’objectif spécifique visé, le temps et les moyens pour y parvenir.

Comment ?
• Liste des étapes, actions et moyens
• Programmation des activités à réaliser
• Définition de la durée de l’accompagnement

Chaque objectif spécifique doit être divisé en actions et activités correspondantes. Voici l’exemple
d’un plan d’action dans le cadre d’un projet personnalisé d’un enfant qui souhaite faire du sport :

Objectif spécifique Actions Activités

Réaliser un plan • Faire faire un diagnostic médical


individuel • Suivre des séances de réadaptation
de réadaptation • Définir les sports praticables (entre envie et capacités)

• Rencontrer les équipes existantes


Pratiquer un sport • Echanger sur la situation de handicap pour « dédra-
Choisir son sport
matiser »
• Participer à des entraînements

• Evaluer les coûts et la logistique nécessaires


Vérifier les conditions
de participation • Identifier, avec sa famille, les déplacements vers le
lieu de pratique

40
Conseils pratiques :
• La plupart des actions et activités doivent être réalisables par la personne elle-même, avec
l’appui de son entourage, du référent social ou des professionnels concernés si besoin. La per-
sonne est maître et acteur de son projet personnalisé.
• Chaque projet personnalisé doit avoir un plan d’action, quitte à le réévaluer si nécessaire. Le
participant a besoin de points de référence temporels pour se motiver, avancer et évaluer les
changements, et surtout pour ne pas se sentir « abandonné » à la fin d’un accompagnement.

ETAPE 5 : CONTRACTUALISATION

Pourquoi ?
Pour formaliser un engagement réciproque par la validation d’un contrat oral ou écrit.

Comment ?
• Dénomination des personnes concernées
• Objet du contrat, cadre dans lequel il s’inscrit et durée
• Détail des objectifs, des actions et des activités
• Droits et devoirs de chacun
• Possibles conditions d’arrêt

Conseils pratiques :
• Accompagner suppose bien évidement l’accord de la personne. Le contrat est la manifesta-
tion de cette adhésion. La volonté affichée de l’individu entraîne sa réelle participation.

Guide pratique
• Le contrat instaure une dimension d’égalité, il évite donc de tomber dans le versant protec-
tion/assistanat. « Nous nous engageons tous les deux sur le même chemin. »
• Le contrat ne doit pas être un frein à la participation de la personne. La forme de ce contrat
doit donc s’adapter au contexte dans lequel il est proposé. Il peut être validé oralement si la
culture de l’oral est plus développée que celle de l’écrit ou si l’écrit « fait peur ». L’essentiel est
que cette contractualisation soit réalisée dans un espace et un temps formalisés.

ETAPE 6 : DÉMARRAGE ET SUIVI DU PROJET

Pourquoi ?
Pour soutenir la personne dans la réalisation de son projet personnalisé.

Comment ?
• Conseil et soutien de la personne dans ses activités.
• Echanges avec les partenaires concernés (social, médical, éducatif, administratif, autres
professionnels…) et dynamisation de ce réseau.

Le référent social exerce une fonction de coordination et de suivi des différentes étapes du projet,
il note l’évolution de la personne dans ses démarches, l’aide à faire les réajustements nécessaires,
fournit des explications, fait des remarques. Il prend en considération les avis de la famille et de
l’entourage, consulte régulièrement les autres professionnels et acteurs concernés par le projet.

41
De manière plus générale, lorsque la personne ne peut s’exprimer directement, il est l’« aide-
parole » (et non « porte- parole ») de la personne, le représentant de ses intérêts. Enfin, il reste
vigilant face à des actions irréalistes, aux répercussions néfastes ou aux déséquilibres engendrés.

Il peut, à ce sujet, proposer des réunions avec les partenaires, par exemple un médecin s’il est
question de santé ou un enseignant, un employeur s’il s’agit de la dimension scolaire ou profes-
sionnelle.

Conseils pratiques :
• C’est dans ce temps-là que la posture du référent social18 prend tout son sens et participe
à l’autonomisation et à la réalisation du projet personnalisé. Il est donc primordial, en tant que
référent social, de se questionner régulièrement sur sa pratique, afin d’assurer un accompa-
gnement de qualité et d’atteindre les objectifs implicites mais permanents du référent social
(capacité à encourager et accompagner l’émancipation sociale du participant).
• Attention à ne pas instaurer une dépendance de la personne au référent social et/ou à l’ac-
compagnement.
• L’autonomie de la personne passe aussi par la capacité du référent social à ouvrir la relation
à des tiers, donc à concevoir aussi l’accompagnement de façon collective. Il ne s’agit pas de
renoncer à la rencontre duelle mais de la restituer dans un contexte plus large qui donne une
place légitime aux partenaires afin de mieux répondre aux besoins, aux possibilités et aux res-
ponsabilités de chacun, professionnels ou non.

ETAPE 7 : LES BILANS INTERMÉDIAIRES

Pourquoi ?
Pour vérifier la pertinence du projet personnalisé.

Comment ?
• Mesure régulière des écarts entre les objectifs de départ et les objectifs atteints.
• Réajustement du plan d’action pour la réalisation du projet personnalisé en cours.
• Révision de la faisabilité du projet en cours pouvant entraîner l’arrêt ou la négociation d’un
nouveau projet.

Evaluer régulièrement et progressivement le déroulement de l’accompagnement social person-


nalisé et son contenu permet à la personne concernée et au référent social de faire le point sur
les thématiques traitées, la distance parcourue, les capacités améliorées, les compétences dé-
veloppées et les limites identifiées qui nécessitent une révision de la situation. Cette évaluation
intermédiaire se pratique idéalement une fois par mois, parfois une fois tous les deux mois. Elle
est réalisée sur la base d’un ou de plusieurs entretiens au cours desquels le contrat d’objectifs
est relu et commenté à deux en fonction des actions identifiées et des différentes activités qui y
sont reliées.

Le référent social peut développer un dossier personnalisé qui reprendra les dates des entre-
tiens, leurs contenus, les recommandations et engagements de chacun. Le tout fera partie du
document de synthèse de l’accompagnement.

18. Cf chapitre «Rôle et posture du référent social dans la démarche d’accompagnement»

42
Conseils pratiques :
• L’évaluation intermédiaire des résultats doit se faire en fonction des éléments d’évolution
concrets (incluant également les évolutions de comportement) et non en fonction d’un but gé-
néral à atteindre (une insertion effective par exemple).
• Il s’agit donc d’évaluer les actions réalisées par la personne en fonction de ses besoins et de
ce qu’elle est capable de résoudre, plutôt qu’en fonction des problèmes qu’elle rencontre.
• Il est judicieux de conseiller à la personne de tenir un « cahier de bord » sur lequel elle pourra
noter ses commentaires, observations et réflexions. Ce cahier peut être tenu par une personne
de l’entourage ou le référent lui-même si la personne ne peut pas écrire.
• Plus la personne chemine sur son projet et son autonomisation, moins le référent social a
besoin d’être présent. Les temps d’échange entre ces deux protagonistes pourraient alors se
résumer aux temps d’évaluation intermédiaires, l’ensemble des activités du projet personnalisé
étant alors réalisé en autonomie par la personne elle-même, sans présence du référent.

ETAPE 8 : LA FINALISATION DE L’ACCOMPAGNEMENT

Pourquoi ?
Pour procéder au bilan de l’accompagnement et proposer une suite à donner si besoin.

Comment ?
• Mesure entre les objectifs fixés et les résultats atteints.
• Evaluation des effets de l’accompagnement sur la personne et sur son environnement.
• Négociation d’un projet de sortie par des orientations et suivis possibles, si nécessaire.
• Evaluation de l’impact de la réalisation du projet personnalisé (à six mois environ).

Guide pratique
Le temps de l’accompagnement s’inscrit dans une durée limitée qui doit être spécifiée dès le
départ et rappelée aussi souvent que nécessaire. Si besoin, un nouveau projet peut être négocié
mais il sera évalué au cas par cas, en fonction des résultats obtenus et de sa pertinence.

Conseils pratiques :
• Il est très important que la personne accompagnée puisse avoir en sa possession une synthèse de
l’ensemble de son parcours et des activités réalisées. Cette synthèse est bien souvent le seul do-
cument qui témoigne de l’investissement et de l’évolution de la personne dans son projet. Elle doit
reprendre l’ensemble des documents et éléments discutés lors de l’accompagnement (diagnostics,
plan d’action, contrat, évaluations intermédiaires...). C’est un très bon outil de reconnaissance per-
sonnelle, même si l’ensemble des éléments contenus dans ce document ne sont pas uniquement
positifs. Il doit faire état des réussites et des difficultés, en accord avec la personne accompagnée19.
• Rappeler régulièrement la date butoir, sans pression, pour mettre en valeur le chemin parcouru
et celui restant à parcourir dans ce temps donné (qui pourra bien sûr être réévalué notamment
si des raisons extérieures à la personne l’imposent).
• Identifier le plus tôt possible les partenaires vers lesquels on peut éventuellement orienter la per-
sonne ou, à la demande du participant, transférer des compétences à la fin du projet personnalisé.
• L’évaluation de l’impact à trois ou six mois (selon les réalités terrain) est nécessaire pour
mesurer la qualité du projet réalisé, mais elle ne doit pas être comptabilisée dans le temps de
l’accompagnement social personnalisé, elle devra en effet être effectuée à la fin du processus
d’accompagnement.

19. Cf annexes « outils pour la finalisation de l’accompagnement »

43
/  RÔLE ET POSTURE DU RÉFÉRENT SOCIAL DANS LA DÉMARCHE D’ACCOMPAGNEMENT

Missions du référent social


Le référent social est à la fois un conseiller, un informateur, un coordinateur, un gestionnaire et
un médiateur. Il recueille des informations, évalue des besoins, négocie, informe, sensibilise et
oriente la personne accompagnée, tout en prenant en compte l’avis de sa famille et de son en-
tourage et en restant vigilant à leurs comportements. Aussi souvent que nécessaire, il sollicite
l’avis de ses collègues de travail, des professionnels et des partenaires extérieurs impliqués ou
simplement concernés par le projet en fonction des différentes thématiques de l’accompagne-
ment (médecin, rééducateur, conseiller professionnel, autre travailleur social, employeur, directeur
d’école, etc.). Il participe au maintien et au développement des liens sociaux, relie les niveaux
individuels, collectifs et communautaires, initie des réseaux avec d’autres professionnels poten-
tiellement partenaires ou y participe.

Pour faire écho au chapitre précédent sur les caractéristiques spécifiques et la méthodologie d’in-
tervention appliquées à chacune des étapes de l’accompagnement social personnalisé, voici un
schéma, inspiré du travail de Jean-René Loubat,20 qui reprend les principales missions du référent
social, en lien avec les étapes présentées plus haut :

Entretien avec la
famille, les tiers, Entretien avec les
Entretien avec éventuellement le autres professionnels
la personne concernée représentant légal et les partenaires

1. Recueil des informations sur la situation et les besoins de l’intéressé

2. Traitement de ces informations (les mettre en œuvre et les organiser)

3. Présentation de l’état des lieux des besoins recensés aux autres professionnels
pouvant apporter une expertise (médicale, sociale, professionnelle…)
et proposer des solutions possibles

4. Diffusion de l’information auprès de la personne concernée,


sa famille et les autres partenaires, recueil de leur avis,
définition et négociation d’un projet personnalisé

5. Suivi de la mise en œuvre du projet personnalisé (être vigilant, être à disposition


de la personne concernée, et en relation régulière avec les différents acteurs)

20. « Le rôle de coordinateur de projet » - Jean-René Loubat – février 2006

44
La posture du référent social
Accompagner quelqu’un signifie lui donner les moyens de faire par lui-même et surtout pas de
faire à sa place. Cette posture dans la relation de soutien replace la personne accompagnée au
centre de l’action et pose l’accompagnement social personnalisé comme un mouvement.

L’accompagnement doit rester au service de la personne, et non devenir le but à atteindre mais
bien un moyen possible pour l’évolution ou l’amélioration d’une situation.

A l’intérieur de cet échange, il est question d’un rapport humain, chargé d’émotions, de moments
forts, de relations interpersonnelles avec tout ce que cela comporte de dynamique et d’enjeux
(reconnaissance, confiance, pouvoir, dépendance, etc.).

Mener une relation d’accompagnement social suppose la prise de conscience et la compréhen-


sion de phénomènes communicationnels et comportementaux et de réactions psychologiques
qui doivent être identifiés et analysés pour éviter une relation de dépendance à connotation af-
fective.

Des intervenants sur le terrain s’expriment…


• Handicap International, Domaine Prévention et Santé, Référent technique Santé mentale
« L’accompagnement se fonde sur une relation d’empathie et non pas de sympathie. L’em-
pathie est l’attitude mentale qui consiste à comprendre le vécu d’autrui comme lui-même le
comprend – mais sans identification à sa souffrance. La sympathie quant à elle repose sur
cette identification. »

Tout au long de l’accompagnement social personnalisé, le référent social doit toujours garder à

Guide pratique
l’esprit l’objectif général à atteindre et régulièrement vérifier ce qui, dans la relation avec le parti-
cipant, fait obstacle à la réalisation de cet objectif. Il est le seul à même de faire les réajustements
nécessaires en cas de besoin.

Le réajustement professionnel correspond à l’analyse et à l’évolution de la pratique. Il porte sur


la façon dont le référent social entre en relation avec les autres, mène les entretiens et évaluations
sociales, et dont sont définis les objectifs. Cela concerne également sa façon d’appréhender la
souffrance et les difficultés de l’autre, face à son propre vécu et ses difficultés. Cette analyse et
les ajustements qui en découlent permettent de maintenir une posture professionnelle et de ne
pas tomber dans le versant affectif et compatissant qui empêcherait le recul nécessaire à un ac-
compagnement efficace.

45
Idéalement, les travailleurs sociaux des pays du nord revendiquent la nécessité de pouvoir béné-
ficier d’une supervision. Généralement menée par un psychologue, la supervision21 est un temps
proposé aux équipes d’accompagnement social leur permettant de discuter librement de leurs
ressentis face à leurs missions d’accompagnement. En effet, la pratique de l’accompagnement
social peut être très anxiogène pour le référent social qui peut se sentir isolé, voire impuissant
dans certains cas, ne pouvant maintenir sa posture professionnelle correctement. Les temps de
supervision sont donc destinés à accompagner le référent social dans sa pratique. Ils peuvent se
réaliser seul ou en groupe. Dans ce deuxième cas, il s’agira de s’appuyer sur les expériences de
chacun pour animer les discussions. A noter que ces temps doivent rester confidentiels pour ne
pas avoir d’effets opérationnels directs.
© Corentin Thevenet pour Handicap International

21. Cf « La supervision d’équipes en Travail Social », Joseph Rouzel, Dunod, 2007

46
2. Guide pratique du chef de projet
Partie
2
/  LES PRÉALABLES AU DÉVELOPPEMENT D’UN SERVICE D’ACCOMPAGNEMENT

L’identification de ces préalables permet de poser les finalités à atteindre et les valeurs sur
lesquelles on s’appuie pour entraîner le changement. C’est aussi et seulement après cette
première phase que les services, les programmes, les institutions peuvent définir précisément
leurs champs d’action et leurs modalités d’intervention.

Questions à se poser avant de développer un service d’accompagnement


Pourquoi un dispositif d’accompagnement ? Dans quel but ? Que cherche-t-on à modifier,
à transformer ?
Ces questions rappellent la place et le rôle de chacun (le référent social et le participant) et
interrogent sur le sens et la posture de la relation engagée.

Qui fait quoi ? Comment ? Avec qui et où ?


- clarifier les instances (composition, objectifs, responsabilités de chacun)
- préciser les territoires géographiques des interventions
- nommer des « référents » et s’assurer de leur profil (compétences, savoir-faire, limites…)
- formaliser des temps de concertation (au démarrage, durant les bilans et à l’approche de

Guide pratique
la fin de l’accompagnement)
- coordonner les différents intervenants autour de l’usager (partage du diagnostic, définition
des rôles).

Quels sont le résultat et l’impact ? Qu’est-ce que cela transforme ? Que veut-on évaluer à
la fin de l’accompagnement et/ou du projet ?
- impact sur l’autonomie et l’accès aux droits des participants/usagers
- impact sur la réalisation d’un projet personnalisé
- impact sur les offres d’insertion/services disponibles localement
- impact sur les pratiques, les collaborations, les changements de représentations.

Rappel : pour la mise en place d’un accompagnement social personnalisé, il est nécessaire
d’avoir des connaissances préalables sur :
- La législation locale en matière d’action sociale (nationale, déconcentrée ou décentralisée)
et les modes d’intervention des services publics sur cette thématique
- Le territoire d’intervention
- Les structures et services, privés et/ou associatifs qui œuvrent dans le champ du social,
leur positionnement et les actions concrètes qu’ils développent au niveau local, départe-
mental, régional et national
- L’ensemble des acteurs en présence sur le territoire concerné
- La connaissance et les représentations sociales de ces acteurs face aux personnes handi-
capées

47
Les préalables à la mise en place de tout projet d’accompagnement concernent également,
lorsqu’ils existent, l’identification et les partenariats possibles avec les collectifs,
regroupements, fédérations, institutions, établissements et services publics, associatifs ou
privés. Ils sont alors considérés comme des partenaires potentiels pour la réalisation du projet
personnalisé ou des espaces pluridisciplinaires vers lesquels on pourra orienter ou transférer
certaines compétences ou certaines responsabilités.

/  MISE EN PLACE DU DISPOSITIF : CONSEILS PRATIQUES POUR LE TERRAIN

Une fois l’identification du public cible et des acteurs effectuée, le contexte appréhendé, et les
interrelations décryptées, il est possible d’envisager la mise en place du dispositif social. La
nature de ce dispositif dépendra du niveau de développement des services existants dans la
zone d’intervention, de la mobilisation des populations, de l’accès à l’information et des besoins
exprimés. Lorsque plusieurs ressources sont existantes mais non connues des populations, un
dispositif « d’écoute, information et orientation » peut être mis en place. Ce type de dispositif ne
répond qu’à un besoin ponctuel exprimé par une personne. En revanche, lorsque les personnes
sollicitent un accompagnement social personnalisé, un dispositif spécifique sera nécessaire, qui
pourra intégrer éventuellement un service d’information/orientation.

Dans le cadre d’un dispositif d’accompagnement social personnalisé, plus il y aura de services/
acteurs existants, plus les projets personnalisés pourront être adaptés aux besoins et aux envies
de la personne accompagnée. Si très peu de services/acteurs existent, les objectifs du projet
personnalisé se centreront plus sur la participation de la personne vulnérable, en particulier pour
les personnes handicapées, dans sa famille et sa communauté.

Développer une base de données et/ou un répertoire/annuaire des acteurs territoriaux favorise
le réalisme et la pertinence du projet personnalisé dans le territoire donné et permet de travailler
à la mise en réseau de ces acteurs22.

22. Cf le « Guide pratique pour l’aide à la mise en place d’un Centre Local d’Information et d’Orientation (CLIO) : Modélisation d’une expérience
de CLIO à Salé (Maroc) », Eric Plantier-Royon, RT « Ville et Handicap », Handicap International, 2007

48
Exemple d’une base de données « Services » (cf Guide CLIO)

Conseils pratiques :

Guide pratique
• La présence d’un CLIO (centre local d’information et d’orientation) favorise fortement la mise
en place efficace d’un service/dispositif d’accompagnement, permettant d’avoir une connais-
sance des acteurs terrains et du public cible.

Lorsqu’un service nouveau est mis en place, il est important de considérer de quelle façon les gens
en seront informés et y auront accès. L’accompagnement se veut une démarche participative,
prônant la pro-activité, la motivation et l’engagement réciproque de l’accompagnateur, mais aussi
et surtout de la personne accompagnée. On peut donc dans ce sens favoriser la personne à
rechercher l’information et à se rendre d’elle-même au dispositif d’accompagnement, comme pré-
requis à la démarche d’accompagnement. En parallèle du dispositif, des séances d’information
et relais/bureaux de proximité pourront être mis en place et faciliteront l’accès au dispositif
d’accompagnement. Selon le contexte, une telle démarche pourra très bien fonctionner pour
les personnes en besoin d’ « information/orientation », mais pas forcément pour celles les plus
vulnérables, ayant un réel besoin d’accompagnement social. On peut donc dans ce cas envisager
la présence d’agents communautaires, offrant une information (identification) de proximité aux
personnes les plus isolées et guidant celles-ci vers le dispositif d’accompagnement. Enfin, lorsque
les perceptions locales du handicap ne sont pas favorables à la démarche d’autonomisation, il
est essentiel de mener conjointement des séances de sensibilisation à la situation des personnes
handicapées au niveau des communautés, afin de responsabiliser l’ensemble des acteurs locaux
et de promouvoir un réel changement social vis-à-vis du handicap.

49
Il est important de mesurer, non seulement lors de la planification mais également tout au long de
la mise en place d’un dispositif, les critères d’évaluations suivants :

Les critères concernant les acteurs locaux


• Structures locales étatiques et/ou associatives et/ou privées présentes sur le territoire  ;
analyse des acteurs23 ; confrontation de cette analyse en amont du projet (comme préa-
lable) avec celle réalisée en aval.
• Evolution des capacités des acteurs à l’accueil de personnes en situation de handicap.
• Sensibilisation des professionnels en place à l’accompagnement social personnalisé.
• Moyens et le temps de mobilisation.
• Rôle/ampleur de l’insertion sociale des personnes en situation de handicap sur le territoire.
• Existence de référents sociaux ou de personnes qui remplissent cette fonction.
• Existence localement des lieux d’échange, de réflexion ou de prise de décision autour de
la thématique du handicap et de l’insertion.
© N. Moindrot / Handicap International

Les critères concernant l’usager


• Nombre de projets personnalisés réalisés.
• Enquête de satisfaction : retour des usagers.
• Démarche participative : personne associée aux étapes de l’accompagnement.

Les critères concernant les partenaires extérieurs


• Partenaires impliqués ou associés aux projets personnalisés existants.
• Fréquence des rencontres entre eux.
• Rôle du dispositif dans ces rencontres.
• Mécanismes de coordination, de liaison entre les partenaires.

/  PROFIL ET SUIVI DE L’INTERVENANT SOCIAL

Les missions de l’intervenant social s’appuient sur un ensemble de savoir-être (compétences


/ aptitudes humaines et relationnelles) et de savoir-faire (compétences techniques). Voici un
exemple de profil de poste pouvant faciliter le recrutement des intervenants ou référents sociaux.

23. Cf « Renforcement des capacités et relation partenariale : enjeux, modalistes, outils», Stefanie Ziegler, RT « Partenariat », Handicap Internatio-
nal, 2007

50
PROFIL DE POSTE DE L’INTERVENANT SOCIAL

DEFINITION DU POSTE DE TRAVAIL


L’intervenant social assure la prévention et le traitement de problèmes individuels et communau-
taires, personnels ou collectifs par des actions d’écoute, d’aide, de suivi et de conseil aux individus
et groupes. Dans le cadre de son rôle social, il établit les médiations nécessaires entre les personnes
ou les groupes et leur environnement personnel, ainsi qu’avec les institutions ou partenaires concer-
nés.

ACTIVITES ESSENTIELLES
• Informer sur les dispositifs, droits et services existants ;
• Rencontrer les personnes pour examiner avec elles leur situation, établir un bilan général de leur
situation sociale, personnelle et professionnelle ;
• Rechercher par tous les moyens adaptés (individuels et/ou collectifs) les éléments de solution aux
problèmes/demandes posés ;
• Mener des actions de suivi auprès des personnes et évaluer avec elles l’évolution de leur situation ;
• Encourager l’autonomisation de la personne ;
• Animer/participer à des actions de sensibilisation ou de formation à des problématiques sociales
individuelles et/ou communautaires ;
• Assurer la médiation avec l’environnement (familles, communautés, autres services…).

COMPETENCES TECHNIQUES ET SAVOIR-FAIRE (être capable de)


• Conduire des entretiens à titre individuel et/ou collectif (maitrise des techniques d’entretiens) ;
• Repérer les disparités, dysfonctionnements et obstacles ;
• Réaliser un diagnostic social ;
• Co-construire un projet personnalisé, basé sur la demande et le diagnostic de la situation réalisé ;
• Créer une relation professionnelle de confiance et de responsabilisation individuelle ;
• Coordonner et travailler en équipe autour d’un projet commun ;

Guide pratique
• Animer des réunions et assurer la réalisation des actions.

SAVOIR-ETRE (aptitudes)
• Tolérant et respectueux ;
• Discret ;
• A l’écoute, avoir une écoute bienveillante ;
• Approche empathique plutôt que sympathique24 ;
• Rigoureux/souple : socialement adaptable/adapté ;
• Disponible ;
• Avoir une approche humaniste ;
• Rationnel, s’appuyer sur un principe de réalité.

CONNAISSANCES ASSOCIEES
• Connaissance en psychologie et sociologie (fonctionnement psychologique humain, relations entre
groupes sociaux…) ;
• Connaissance anthropologique du pays et groupe cible (histoire, culture, traditions, croyances….) ;
• Connaissance des particularités du public cible (Pour HI, connaissance des outils adaptés aux per-
sonnes en situation de handicap…) ;
• Connaissance des différents dispositifs d’aide et de prise en charge du public cible ;
• Connaissance des acteurs et services territoriaux et nationaux (qui ? quoi ? comment ? où ?) ;
• Connaissance des législations nationales et internationales, adaptées au public cible.

24. Cf encart p. 45

51
Il faut noter que les compétences techniques et relationnelles mentionnées sont non exhaustives,
et qu’elles s’acquièrent et se perfectionnent avec le temps et l’expérience. Elles sont le fruit de
l’apprentissage de l’intervenant social, façonné par sa pratique de terrain et les réajustements25
qu’il opère sans cesse en fonction des situations, des contextes et des particularités de chaque
histoire de vie, de chaque individu rencontré.

Conseils pratiques :
• Après diverses missions d’appui aux équipes d’intervenants sociaux de Handicap Internatio-
nal, il est clair que ceux-ci manquent de temps d’échange et de « décompression », qui ne sont
souvent proposés que suite à des crises ponctuelles. Il est important, pour un meilleur position-
nement professionnel et personnel, de mettre en place des temps de supervision dès le début
du projet/service d’accompagnement social.
• Cette activité est idéalement animée par un psychologue externe au projet/service, à défaut,
par le responsable d’équipe. Dans ce cas, nous parlerons plutôt de temps d’échange de pra-
tiques.
• S’assurer de la formation26 et des compétences des référents sociaux, en lien avec le pu-
blic cible, et compléter celle-ci par des échanges de pratiques et supervision, sous forme par
exemple d’étude de cas pratiques.

25. La notion de réajustement professionnel est détaillée dans le Guide pratique de l’intervenant social, sous la rubrique « Rôle et posture de
l’intervenant social »
26. Nous avons fait le choix de ne pas traiter en détail ici la question de la formation des référents sociaux, pourtant centrale, afin de ne pas alour-
dir le document. Un module sur la formation de référents sociaux, basé sur ce guide, sera disponible en 2010

52
Boîte à outils
Partie
3
/ Etape 1 : Prise de contact -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 54

/ Etape 2 : Diagnostic social -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 55

/ Etapes 3 et 4 : Négociation du projet


et plan d’action -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 69

/ Etape 5 : Contractualisation -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 71

/ Etape 6 : Démarrage et suivi du projet -- - - - - - - - - PAGE 73

/ Etape 7 : Évaluation / bilan intermédiaire -- - - - - - PAGE 74

/ Etape 8 : Finalisation de l’accompagnement - - - PAGE 75

Les outils présentés proviennent en majorité de projets développés par les équipes de
Handicap International et leurs partenaires dans de nombreux pays. Un nombre réduit
d’outils est ici présenté, afin d’illustrer les différentes étapes de l’accompagnement
social personnalisé.

Les outils présentés ont été développés en fonction de contextes particuliers. Ils doi-
vent donc être adaptés aux besoins et aux réalités de votre terrain en prenant en
considération ses spécificités culturelles, politiques, sociales et économiques.

Enfin, merci de vous reporter au CD-Rom qui accompagne ce guide pour un aperçu
exhaustif des outils produits par les différentes équipes de Handicap International.

53
Etape 1 : Prise de contact
Partie
3
Fiche d’accueil (exemple HI, programme France, ICOM)

Photo
Date : Accueilli par :

Accueil participant

IDENTITÉ
Nom : ______________________________________________________________________________
Prénom : ___________________________________________________________________________
Adresse : ___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________
Téléphone : ____________________________
Date de naissance : _____________________
Lieu de vie :  Famille  Foyer  Appartement autonome  Autre : __________________
Lieu d’activité de jour : _______________________________________________________________
Nom du représentant (responsable) légal : ______________________________________________
 Parents (préciser le lien si autre que père ou mère)  Tuteurs  Établissements
Adresse : ___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________

Objet de la demande : _______________________________________________________________


___________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________

54
Etape 2 : Diagnostic social
Partie
3
Le « Processus de Production du Handicap » présenté dans ce guide est un modèle proposant
l’analyse de situations de participation ou d’exclusion sociale. Ce modèle peut être adapté à
la situation de chaque individu en créant un questionnaire permettant la collecte et l’analyse
d’informations sur les habitudes de vie, les facteurs personnels et environnementaux.

Les habitudes de vie recensées par le PPH


Habitudes de vie Détails
Nutrition Régime alimentaire, préparation des aliments, prise des repas
Condition corporelle Repos, condition physique, condition mentale
Soins personnels Soins corporels, hygiène excrétrice, habillement, soins de santé
Communication Communication orale et corporelle, communication écrite, télécommunication, signalisation
Habitation Choix et aménagement du domicile, entretien du domicile, usage de l’ameublement et des
autres équipements domestiques
Déplacements Déplacements restreints, transports
Responsabilités Responsabilités financières, responsabilités civiles, responsabilités familiales
Relations interpersonnelles Relations sexuelles, affectives et sociales
Vie communautaire Vie associative, vie spirituelle et religieuse
Education Education pré-scolaire, scolaire, professionnelle, autres formations
Travail Orientation professionnelle, recherche d’un emploi, occupation rémunérée, occupation non rémunérée
Loisirs Sports et jeux, arts et culture, activités socio-récréatives
Autres habitudes Celles qui ne peuvent être classées dans les précédentes

Les facteurs personnels


Le système organique Les aptitudes
1- Système nerveux 1- Aptitudes reliées aux activités intellectuelles
2- Système auriculaire 2- Aptitudes reliées au langage
3- Système oculaire 3- Aptitudes reliées aux comportements
4- Système digestif 4- Aptitudes reliées aux sens et à la perception
5- Système respiratoire 5- Aptitudes reliées aux activités motrices
6- Système cardiovasculaire 6- Aptitudes reliées à la respiration
7- Système hématopoïétique et immunitaire 7- Aptitudes reliées à la digestion
8- Système urinaire 8- Aptitudes reliées à l’excrétion
9- Système endocrinien 9- Aptitudes reliées à la reproduction
Boîte à outils

10- Système reproducteur 10- Aptitudes reliées à la protection et à l’assistance


11- Système cutané
12- Système musculaire
13- Système squelettique
14- Morphologie

Les Facteurs environnementaux


Les facteurs sociaux Les facteurs physiques
Facteurs politico-économiques Nature (ex : commerces du quartier, etc.)
(ex : revenu familial, protection sociale, etc.)
Facteurs socioculturels (ex : aidant naturel, Aménagements (ex : accessibilité infrastructures, etc.)
attitude de la communauté envers le handicap, etc.)

55
La trame ci-dessous peut servir à une collecte d’informations sur l’ensemble des facteurs et
habitudes de vie d’une personne, à la suite de la prise de contact et dans le but d’établir un
portrait global lors d’un questionnaire initial. Il peut aussi être repris lors du processus en
regard d’une habitude de vie s’inscrivant dans le projet personnalisé de la personne, afin de
permettre une analyse plus spécifique des facteurs s’y rattachant.

Exemple 1, collecte de données/analyse, basées sur le modèle PPH


(exemple issu d’une formation organisée par le GIFFOCH)

Cause / risques Facteurs environnementaux

Facteurs personnels

Habitude(s) de vie / activité de la vie


quotidienne

Ne pas oublier d’ajouter des informations sur l’identité de la personne, sur le contexte où
elle se trouve :
Nom :__________________________________ Prénom : _________________________________
Coordonnées : __________________________ Age :_____________________________________
Situation familiale :_______________________ Nombre d’enfants à charge :________________
Profession :_____________________________ Education :________________________________
Revenus professionnels :_________________ Autres allocations :_________________________

56
Voici un autre exemple de collecte de données basé sur le modèle du Processus de Production
du Handicap :

Exemple 2, fiche individuelle / collecte de données initiale (exemple HI, programme Indonésie)

DATE : ____________________________
Nom de l’agent communautaire handicap / agent social :________________________________
ENDROIT DE L’ENTREVUE :  au domicile  au centre social _ _______________________
 autre ________________________________________________

DONNEES PERSONNELLES
PRENOM : ______________________________ NOM : _ __________________________________
AGE : _______________________
GENRE : ____________________
NOM DU / DES PARENT(S) (si moins de 16 ans) :_______________________________________
ETAT CIVIL (marié, veuf, célibataire) :__________________________________________________
ADRESSE : ________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
CONTACT (téléphone ou autre) : _____________________________________________________

SANTE
Histoire médicale (hospitalisations, complications naissance, accident, fractures, traitements,
problèmes de santé passés et présents, etc.) : _________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Déficience physique  OUI  NON
Description (déformation congénitale jambe gauche, etc.) : _____________________________

Déficience sensorielle  OUI  NON
Description (surdité, déficit visuel, etc.) : _ ____________________________________________
Boîte à outils

_________________________________________________________________________________
Déficience intellectuelle  OUI  NON
Description : ______________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
Trouble psychiatrique  OUI  NON
Description : ______________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________

57
ENVIRONNEMENT
SOCIAL
Personnes vivant dans la maison (fratrie, parents, autres) et liens : _ ______________________
__________________________________________________________________________________
Principal aidant naturel (spécifiez) : ___________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Liens avec voisins / amis / membres de la communauté : _ ______________________________

ECONOMIQUE
Source première de revenus (qui et quelle activité) : _ ___________________________________
__________________________________________________________________________________

Accès à un système de protection sociale :  OUI  NON


Autre : ____________________________________________________________________________
Statut économique :  Pauvreté  Modéré  Confortable

PHYSIQUE
Description du milieu de vie (maison sur pilotis, etc.) : _ _________________________________
__________________________________________________________________________________
Accès au milieu de vie par la communauté (chemin de ciment, pont en bambou, etc.)  :
__________________________________________________________________________________
Présence d’escaliers/échelles à l’intérieur et extérieur du milieu de vie :
 OUI, où ________________________________  NON
Matériel surface plancher : __________________________________________________________
Localisation du milieu de vie par rapport au village, à la communauté : ____________________
Proximité des services et espaces publics (centre de santé, école, mosquée, centre de loisirs,
etc.) :______________________________________________________________________________

OCCUPATION
EDUCATION
Niveau d’éducation, études/formations en cours : ______________________________________
La personne fréquente-t-elle l’école ?  OUI  NON
Détails : (nom de l’école, niveau, raison de non fréquentation, etc.) :

CULTURE, SPORT, LOISIRS


Description des activités récréatives et sociales de la personne : _________________________
La personne est-elle satisfaite de ces activités ?  OUI  NON
Détails : ___________________________________________________________________________

58
ACTIVITES PROFESSIONNELLE ET ECONOMIQUE
La personne travaille-t-elle ?  OUI  NON
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Histoire d’emploi : __________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
La personne a-t-elle suivi des formations ?  OUI  NON
Autres aptitudes : __________________________________________________________________
Intérêts : __________________________________________________________________________

ACTIVITES DE LA VIE QUOTIDIENNE


MOBILITE
• Marcher à l’intérieur  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Si ne peut marcher :  transporté  utilise aide technique  Rampe ou autre
par autrui
• Se rendre aux toilettes  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Se rendre à la cuisine  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Se rendre au salon  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Se rendre à sa chambre  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Marcher à l’extérieur  Autonome  Avec aide  Aide totale
Boîte à outils

Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Si incapable de marcher :  Autonome  Avec aide  Aide totale
Moyen de transport :________________________________________________________________
Endroits dans la communauté qui ne lui sont pas accessibles : _ _________________________
__________________________________________________________________________________
PRIERE : __________________________________________________________________________

59
SOINS PERSONNELS
• utiliser les toilettes  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• se laver  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• s’habiller  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• manger / boire  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________

ACTIVITES DOMESTIQUES
• préparation de repas  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Entretien ménager  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Lessive  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Vaisselle  Autonome  Avec aide  Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________

***
Attentes / objectifs de la personne : __________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Autres commentaires / remarques :___________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________

60
D’autres types de questionnaires permettent d’envisager, dès la collecte de données, des
stratégies pouvant servir à l’élaboration du projet personnalisé, tel que l’illustre l’extrait suivant :

Exemple 3, fiche individuelle / collecte de données initiale


(exemple HI, programme Népal, extrait de questionnaire)

Nom de l’organisation : __________________ Nom de l’intervenant social :________________________


District : ________________________ Date d’évaluation : ________________________________________
Provenance de la personne / références : _ ___________________________________________________

1. Information générale
_________________________________________________________________________________________

1.1. Nom de la personne  :____________________________ Age : ________ Sexe : F  M 


1.2. Statut civil :  marié  célibataire nombre d’enfants : _ _____________________
1.3. Nom du parent/responsable : _____________ Relation avec la PH : _______ Occupation : _______
1.4. Nom de l’aidant principal : _____________ Relation avec la PH : _______ Occupation : _ ________
1.5. Adresse: _____________________________________________________________________________
District : ________________________ Municipalité :_____________________________________________
Rue : __________________________________Numéro : ___________ Téléphone / contact : _ _________

2. Histoire de la personne
_________________________________________________________________________________________

2.1. Identification des difficultés principales


       2.1.1. Quelle est votre (vos) principale(s) difficulté(s) ? ______________________________________
_________________________________________________________________________________________
2.2. Identification des causes possibles de handicap
2.2.1. Quand vos difficultés sont-elles apparues ?
 naissance Si oui, problème :  pendant grossesse  durant naissance
 maladie, svp spécifier : _______________________________________ date : _____________________
 accident, svp spécifier : _______________________________________ date : _____________________
 malnutrition / manque vitamine A  relié à un conflit, svp spécifier : _ _________________
 autre, svp spécifier :_____________________________________________________________________
Boîte à outils

2.2.2. Evolution de(s) difficulté(s) dans le temps :  demeuré stable  amélioration


 détérioration, svp spécifier_ _________________
2.2.3. Autres membres de votre famille avec un handicap ?  non  oui, svp spécifier :__________
2.3. Type de support attendu / envisagé :
2.3.1. Avez-vous engagé / fait des démarches pour diminuer vos difficultés ?
 Non, pourquoi :  peur/hésitation  ne sait pas qui contacter  finances
 service / aide non disponible  non prioritaire  autre, svp spécifier : ______
 Oui, où:  guérisseur traditionnel  centre de santé  hôpital  organisation locale
 autre, svp spécifier :__________________________________________________________

61
3. Plan d’action inclusion
_ _________________________________________________________________________________________

3.1 Social

STATUT VISION / BUT ACTION

Talents personnels, éducation et habiletés au Quelles habiletés souhai- Investiguer les liens possibles dans la com-
travail tez-vous améliorer ? munautaire, i.e. si intérêt pour les arts, faire
(habiletés, capacités personnelles) du lien avec une personne du village ayant
Quelles sont vos forces (talents / capacités) ? les mêmes intérêts, si volonté et habileté
Qu’est-ce qui est apprécié de vous (personnalité, pour une activité autre, voir possibilité d’em-
habiletés) ? ploi/stage, etc. Encourager les liens sociaux
pour améliorer la confiance en soi, les possi-
bilités d’interactions, d’échanges, etc.

Participation à la vie familiale Souhaite-t-il/elle participer Etre à l’écoute, accompagner la famille pour
Comment participez-vous aux activités de votre à d’autres tâches ? La PH l’augmentation des opportunités de partici-
famille ? veut-elle participer davan- pation, de modélisation, etc.
accomplir rôles familiaux
   tage à la vie de sa famille ?
contribuer aux activités domestiques
   Où, comment peut-il/elle être
implication dans les décisions/discussions
   plus impliqué ? Obstacles
aucune participation
   éventuels ? A surmonter
Votre famille encourage-t-elle votre participation ? comment ?
non ________   
   Si oui - quel type de support ?
_____________________________________________

Participation à la vie sociale communautaire Que souhaitez-vous Faire le lien avec les structures locales
Groupes communautaires faire (à l’école, dans la (écoles, OPH, etc.), identifier les possibilités
Faites-vous partie de groupes communautaires ? communauté, etc.) ? Si d’activités culturelles, de sport et de loisirs,
  oui ____   Organisation de PH    coopérative va à l’école/travail, ou de groupes support ou autre, investiguer
  groupe de jeunes / enfants fait partie d’un groupe l’existence d’opportunités de volontariat.
  Groupe environnemental    groupe de femmes communautaire, comment
  autre, spécifier : souhaite-t-il/elle que son
  non    initié, mais arrêt. Raison : niveau de participation
Si oui, quel est votre niveau de participation ? augmente ?
  présence physique    participation activités,
discussions    impliqué dans l’organisation, déci-
sions _______________________________________
Etes-vous satisfait avec ce niveau de participa-
tion ?
  oui, qu’appréciez-vous ? ____________________
  non, pourquoi ?____________________________

Communication Quand et où souhaitez- Pourquoi la fonction est-elle atteinte ?


Habiletés de communication vous communiquer ?   Physique  Social  Intellectuel
Comment communiquez-vous ?   Accès au langage / à la communication
  Langage oral    Langage des signes Expliquez comment, i.e. AVC, manque de
  Gestes    aide visuelle Qu’est-ce qui constitue un confiance en soi, aucun accès à l’appren-
Qui vous comprend, et qui ne vous comprend obstacle à la communica- tissage du langage des signes, vocabulaire
pas ? _______________________________________ tion ? limité, etc.
Avec qui vous sentez-vous le mieux compris et le Comment peut-on assister la famille pour
plus à l’aise pour communiquer ? ______________ améliorer la communication ? Aides vi-
____________________________________________ suelles, gestes, langage des signes, phrases
Etes-vous frustré / fâché lorsque vous souhaitez simples, etc.
communiquer des choses et que vous ne le pou- Référence à des services spécialisés ou APH
vez pas ?    oui   non pour développement du langage des signes,
d’aides techniques à la communication, de
Communication avec la famille: Quels sont les trois thérapie du langage, d’aides auditives, etc.
Comment communiquez-vous avec les gens de messages que vous sou- Renforcer les liens avec des PH, familles
votre famille? (Questions à la famille) haiteriez donner à votre et autres, pour échanges et modèles de
Est-ce que vous interagissez / discutez avec la famille ? succès.
personne ?
Comment pourrait s’amé-
autant qu’avec les autres membres de la famille
  
liorer votre communication
plus souvent
   moins souvent
  
avec votre famille ?
Comprenez-vous ce que la personne vous dit ? __
jamais   
   parfois    souvent    toujours Quels sont les trois mes-
La personne vous comprend-elle ?    jamais sages que vous souhai-
parfois   
   souvent    toujours teriez transmettre à votre
Y-a-t-il des obstacles à une bonne communication enfant / frère / parent ?
dans votre famille ? ___________________________
62
Communication avec la communauté Comment votre commu-
(Questions à la personne / à sa famille) nication avec la com-
Etes-vous satisfait du niveau de communication munauté pourrait-elle
entre vous et votre communauté ? s’améliorer ?
jamais   
   parfois    souvent    toujours
Quels modes de com-
munication peuvent être
développés / facilités ?

Attitude et perception Comment aimeriez-vous Comment peut-on améliorer l’image et l’es-


Perception de soi (estime, image corporelle, vous percevoir ? Com- time de soi des personnes handicapées ?
acceptation de soi) ment pourriez-vous vous
Etes-vous heureux de votre vie ?   pas du tout sentir plus heureux /
pas heureux sur certains aspects   
   correct confiant ?
heureux  
   très heureux
Etes-vous à l’aise pour communiquer aux autres
vos besoins / idées / sentiments ?    oui
si non, pourquoi ? __________________________
  
Faites-vous des choses de votre propre initiative ?
oui   
   non
Etes-vous frustré / fâché de choses que vous
souhaiteriez mais ne pouvez pas faire ? Faire le lien avec d’autres, groupes de pairs,
oui, lesquelles _____________________________
   APH, réseaux d’échanges et de support…
non
  

Attitude de la famille envers la personne Comment aimeriez-vous Faire le lien avec d’autres familles, des
(Telle que perçue par la personne) être perçu(e) et traité(e) groupes support, OPH, modèles, améliorer
Vous sentez-vous important pour votre famille ? _ par votre famille ? les réseaux de support, apporter un soutien
  oui spécifique.
  non, pourquoi ?____________________________ Comment votre relation
Votre famille demande-t-elle votre opinion ? avec la famille pourrait-elle
  oui    parfois être améliorée ?
  non, pourquoi ?____________________________
(Questions à la famille) Où imaginez-vous votre
Comment vous référez-vous à la PH / appellation enfant / frère / parent dans
spécifique ? _________________________________ 5 à 10 ans ?
Croyez-vous que la personne est considérée,
comprise et appréciée par les membres de la
famille ?_____________________________________

Attitude de la communauté Comment voudriez-vous Que pouvons-nous faire pour faciliter les
(Questions à la personne) que la communauté vous contacts / relations et le respect entre les
Quelle est votre place dans la communauté ? perçoive, vous traite ? membres de la communauté ?
____________________________________________
Vous sentez-vous valorisé par votre communau- Soutenir les liens avec des membres-clés de
té ?    oui    non, pourquoi ? la communauté, des groupes, identifier où la
Avez-vous des amis ?    oui    non, pourquoi ? communication sociale pourrait contribuer
____________________________________________ au changement d’attitude.
(Question à la famille)
Comment votre enfant / frère / parent est-il traité
par la communauté ? _________________________
Boîte à outils

63
Enfin, d’autres outils peuvent être développés, selon le contexte du dispositif d’accompagnement,
en lien avec les populations et ressources en place.

Exemple 4, fiche individuelle / collecte de données initiale


(exemple HI, programme Maroc)

I/ RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS (concernant l’usager)


NOM et Prénoms :
Né(e) le : __________________________ à :____________________________________________________
Nationalité : __________________ Adresse :_ __________________________________________________
Mutuelle et N° : ___________________________________________________________________________
Autre Assurance :  oui  non
Si oui, coordonnées de la société d’assurance : _______________________________________________
_________________________________________________________________________________________

II/ SITUATION FAMILIALE*


 Marié  Veuf  Célibataire  Divorcé  Vie maritale
Depuis le ________ Depuis le ________ Depuis le ________ Depuis le ________
Avez-vous des enfants ? si oui, combien ? ___________________________________________________
Quel âge ont-ils ? _________________________________________________________________________
En avez-vous la garde ? ___________________________________________________________________
Avez-vous des attaches familiales ou affectives avec parents – conjoint – enfant(s) – ami(s) ?
(*Rayer la mention inutile)

III/ RENSEIGNEMENTS CONCERNANT LA FAMILLE


MERE PERE
Nom
Prénom
Date de naissance
Situation familiale
- Marié(e)
- Divorcé(e)
- Séparé(e)
- Veuf / Veuve
Situation professionnelle
- Actif
- Retraité
- Demandeur d’emploi
- Autre
Si actif, préciser :

Fratrie (noms, prénoms, dates de naissance) : _________________________________________________


__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________

64
* Situation particulière
- famille recomposée 
- présence dans la fratrie d’autres enfants handicapés : 

Cette admission est demandée par l’usager :  oui  non


Cette admission est souhaitée par un tiers :  oui  non
Cette admission est souhaitée par la famille :  oui  non

IV/ RENSEIGNEMENTS CONCERNANT LE HANDICAP

Type de handicap :
- déficience motrice 
- déficience mentale 
- déficience sensorielle 
- troubles associés 
Précisions éventuelles : _____________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________

Origine du handicap :
- Périnatale 
- Natale 
- Postnatale 
- Autres :
Précisions éventuelles : _____________________________________________________________________

S’il s’agit d’un accident, veuillez préciser :


Accident du travail (hors trajet)_ ______________________________________________________________
Accident de la circulation____________________________________________________________________
Pratique d’un sport_ ________________________________________________________________________
Tentative de suicide_________________________________________________________________________
Accident domestique_______________________________________________________________________
Agression__________________________________________________________________________________
Accident durant le trajet professionnel_________________________________________________________
Autres, veuillez préciser_ ____________________________________________________________________

S’il s’agit d’une maladie :


Maladie évolutive 
Boîte à outils

Maladie non évolutive 


Veuillez préciser : _ _________________________________________________________________________

Médecin traitant Médecins spécialistes assurant ou ayant assuré un suivi


(y compris psychiatre)
NOM :______________________________ NOM : _________________________________________________
Adresse :___________________________ Adresse : ______________________________________________
Tél. :_______________________________ Tél. :___________________________________________________
Fax. :_______________________________ Fax. : __________________________________________________

65
VACCINATION

- Hépatite  oui  non Date : ______________________________________


- BCG  oui  non Date : ______________________________________
- DTP  oui  non Date : ______________________________________

DEPENDANCES

Tabac, drogue  oui  non


Préciser :
Allergies  oui  non Préciser : __________________________________
Difficultés respiratoires  oui  non
Diabète  oui  non
Épilepsie  oui  non Type : _____________________________________
Fréquence : ________________________________

Maladie cardio-vasculaire  oui  non


Intervention chirurgicale  oui  non Nature et date(s) :___________________________

Contre-indications à certaines postures  oui  non


Énurésie  oui  non
Encoprésie  oui  non
Traitement  oui  non
Est-il géré par l’usager ?  oui  non
Si oui, comment ? _________________________________________________________________________

V/ VIE SOCIALE
Historique des situations de prise en charge et/ou d’accompagnement (préciser l’âge à chaque étape) :
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________

VI/ AUTONOMIE

Veuillez préciser votre degré d’autonomie

Aide pour le lever et le coucher ? Oui Non


Aide pendant la nuit ? Oui Non
Aide pour votre toilette ? Oui Non
Pouvez-vous utiliser une baignoire ? Oui Non
Aide pour utiliser une douche ? Oui Non
Avez-vous une douche adaptée ? Oui Non
Le W-C est-il adapté ? Oui Non
Aide pour vous habiller ? Oui Non
Aide pour préparer vos repas ? Préciser si aide partielle ou totale Oui Non
Aide pour la prise des repas ? Oui Non
Aide pour les tâches administratives ? Oui Non

66
Veuillez préciser votre degré d’autonomie

Aide pour la prévention des escarres ? Oui Non


Aide pour les besoins naturels ? Oui Non
Aide à l’installation dans le fauteuil ? Oui Non
Suivez-vous un régime alimentaire ? Si oui, lequel ? Oui Non
Aide aux courses ? Oui Non
Accompagnement lors des sorties extérieurs? Oui Non
Aide au transport ? Oui Non
Aide dans la préparation des médicaments ? Oui Non
Aide à la prise des médicaments ? Oui Non
Pouvez-vous utiliser votre téléphone ? Oui Non
Seul ? Oui Non
Avec des difficultés de manipulation ? Oui Non
Utilisation impossible sans l’aide d’un tiers ? Oui Non
Pouvez-vous ouvrir / fermer seul les portes de votre logement ? Oui Non

VII/ SCOLARITE - ETABLISSEMENTS SPECIALISES


Niveau scolaire atteint : ____________________________________________________________________
Dates : ___________________________________________________________________________________
Coordonnées de l’établissement : ___________________________________________________________
Établissement(s) fréquenté(s) :
___________________________________________________________________Dates:_________________
___________________________________________________________________Dates:_________________
___________________________________________________________________Dates:_________________

VIII/ NIVEAU ACQUIS


Savez-vous ?
Lire  oui  non Ecrire  oui  non
Compter  oui  non Lire l’heure  oui  non
Faire des opérations  oui  non Téléphoner  oui  non

IX/ PROFESSION EXERCEE


Boîte à outils

Actuellement : ____________________________________________________________________________
Précédemment au handicap :_______________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________

67
X/ ACTIVITES

Capacité à travailler debout Oui Non


Tolérance à la fatigue Oui Non
Tolérance au bruit Oui Non
Tolérance au travail répétitif Oui Non
Rythme de travail continu Oui Non
Rythme de travail discontinu Oui Non
Habilité manuelle Oui Non
Précision de geste Oui Non
Résistance à l’effort Oui Non
Compréhension des consignes Oui Non
Application Oui Non
Prise d’initiative Oui Non
Capacité d’organisation Oui Non
Potentiel sportif Oui Non

XI/ LOISIRS ET DEPLACEMENTS


Peut-il/elle passer seul(e) une journée de loisirs ?_________Préciser : ______________________________
Loisirs et activités préférés : __________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________

XII/ COMPORTEMENT
Calme  oui  non
Inhibé  oui  non
Expansif  oui  non
Violent  oui  non
Si oui, préciser : _____________________________________________________________________________

Autres comportements déviants  oui  non


Si oui, préciser : _____________________________________________________________________________

XIII/ SOCIABILITE
Au sein de sa famille  oui  non
A l’extérieur  oui  non
Avec ses camarades (si établissement)  oui  non
Avec l’encadrement (si établissement)  oui  non

BESOINS DE L’USAGER
ATTENTES TELLES QU’EXPRIMÉES PAR L’USAGER :
___________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________
Le professionnel ayant rencontré l’usager :
Nom :_______________________________________________
Prénom :_ ___________________________________________
Fonction : ___________________________________________
Date : _______________________________________________ Signature

68
Etapes 3 et 4 : Négociation
du projet et plan d’action
Partie
3
Après le diagnostic social, ces étapes reprennent les besoins exprimés par la personne, les
éléments recueillis aux niveaux individuel et environnemental. Ces étapes sont cruciales et se
veulent participatives dans l’élaboration d’objectifs et de moyens précis, facilitant l’engagement et
le suivi par les parties concernées. L’outil présenté ci-dessous inclut également l’étape suivante,
celle de la contractualisation.

Négociation du projet personnalisé / plan d’action (exemple HI, programme Maroc)


Programme d’accompagnement à la participation sociale
PLAN D’ACTION INDIVIDUALISÉ

Date de la rencontre de l’élaboration du Projet de Vie :_________________________________


Participants : _____________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________

IDENTIFICATION DE L’USAGER
Nom :_____________________________________ Prénom :_______________________________
Date et lieu de naissance :_______________________
Sexe : féminin  masculin 
Adresse actuelle : _________________________________________________________________

IDENTIFICATION DU PROFESSIONNEL REFERENT


Nom :_____________________________________ Prénom :_______________________________
Fonction : ________________________________________________________________________
Date de la mise en œuvre du projet de vie :___________________________________________

ATTENTES TELLES QU’EXPRIMÉES PAR L’USAGER : _________________________________________


_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
Boîte à outils

_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
ANALYSE :________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________

69
SUIVI ET EVALUATION DES ACTIONS

PLANIFICATION DES OBJECTIFS


Par ordre de priorité, identifier les objectifs à atteindre qui sont associés aux besoins de la personne et
de sa famille et les services requis.

Objectifs à atteindre Moyens à mettre en Établissement ou Date prévue de


place organisme responsable réalisation

DÉCISIONS RETENUES AU TERME DE LA RENCONTRE


Service offert Établissement Démarche Date début de Date de mise
ou Organisme Préalable requis dispensation en attente
responsable

PLANIFICATION DES MESURES ALTERNATIVES LORSQUE LES SERVICES ET LES


RESSOURCES NE SONT PAS DISPONIBLES
Déterminer par objectif les mesures alternatives requises, leur fréquence, le type d’organisme ou
service dispensateur ainsi que les dates prévues de réalisation.

Motif de recours Mesure alternative Type d’organisme ou


à une mesure retenue d’établissement dispensateur
alternative

J’affirme avoir pris connaissance du contenu de mon plan d’action individualisé et je consens à
recevoir les services qui me sont proposés, tel que convenu entre les parties.

Signé à ____________________________
Le_ ________________________________

70
Etape 5 : Contractualisation
Partie
3
Contrat d’accompagnement (exemple tiré du centre Jacques Arnaud, Bouffémont, France)
Programme d’accompagnement à la participation sociale
CONTRAT DU PLAN D’ACTION INDIVIDUALISÉ
Entre les soussignés :
L’association ________________ représentée par _______________________ directeur/chef de service,
chef de projet, intervenant social
Et M / Mme / Mlle__________________domicilié(e) / hébergé(e) à _________________________________

Objet du contrat :
Le présent contrat a pour objet de fixer les conditions du dispositif d’accompagnement social
personnalisé. Celui-ci entre dans le cadre du système d’identification, orientation et suivi des
personnes en situation de handicap afin d’optimiser leur participation et leur insertion sociale.
Cet accompagnement social est confié à _____________________ Fonction_______________________
Objectifs de l’intervention :
L’objectif est de soutenir la personne en situation de handicap dans ses démarches dès qu’elle entre
dans le dispositif d’accompagnement.
Pour ce faire, un accompagnement social personnalisé est proposé par un référent qui, en accord
avec vous, établira les étapes indispensables à mener :
- la compréhension et l’analyse de votre situation
- la négociation d’un plan d’action personnalisé
- le suivi et les conseils dans vos démarches
- des bilans réguliers concernant la réalisation des objectifs
- les perspectives préparant la sortie du dispositif
Cet accompagnement se réalise au travers de contacts réguliers :
- au moins une fois par mois
- ensuite, à chaque fois qu’il semblera nécessaire
Les objectifs retenus, leurs dénominations, déclinaisons et moyens à mettre en œuvre sont précisés ci-dessous :
1.________________________________________________________________________________________ :
Boîte à outils

________________________________________________________
________________________________________________________
________________________________________________________
2.________________________________________________________________________________________ :
________________________________________________________
________________________________________________________
________________________________________________________
3.________________________________________________________________________________________ :
________________________________________________________
________________________________________________________
________________________________________________________

71
Les engagements réciproques :
M / Mme / Mlle ________________________________________ s’engage(nt) à accepter
l’accompagnement social proposé, et de mettre tous les moyens en œuvre afin de réaliser les
objectifs tels que définis dans le projet :
- respecter les rendez-vous fixés et prévenir en cas d’empêchement
- accepter de recevoir le référent à domicile
- effectuer les démarches nécessaires à la réalisation des objectifs.

L’association ___________________ s’engage à mettre en œuvre les prestations proposées dans le


cadre de l’accompagnement social conformément au cahier des charges appliqué dans le cadre du
projet.

Pour ce faire, le référent s’engage à :


- effectuer des visites à son domicile ;
- vous recevoir au bureau de l’association ;
- avoir des contacts réguliers avec les partenaires ;
- assurer le lien avec les différents services concernés (services sociaux, organisme de formation,
d’orientation ou d’insertion….).
- fournir des évaluations régulières.

Durée du contrat :
Ce présent contrat prend effet le_______________ pour une durée initiale de trois mois, à l’issue
de laquelle un bilan sera effectué avec la personne en situation de handicap pour s’assurer de la
pertinence de la reconduction ou de la sortie du dispositif.

Conditions de résiliation du contrat :


Le non-respect du présent contrat pourra entraîner l’arrêt anticipé de l’accompagnement social.
M / Mme / Mlle __________________ peut (peuvent) demander l’arrêt anticipé de l’accompagnement
social à tout moment en informant, au préalable, le référent.
Un bilan de fin de prise en charge sera réalisé et adressé à la personne accompagnée et aux services
concernés.

Fait en deux exemplaires à _________________________________ le ________________

M / Mme / Mlle
(Nom, Signature) _____________________________________________

Pour l’association
(Nom, fonction, signature)_ ____________________________________

72
Etape 6 : Démarrage et suivi du projet
Partie
3
Fiche de suivi (exemple Handicap International, programme Népal)

Nom :___________________________________________ Prénom :__________________________________
Référent (e) / agent social : _______________________

Visite Date Activité Plan / objectifs Observations, Support Commentaires,


/ activités pour changements spécifique recommandations
visite de suivi (s’il y a lieu) apporté

Boîte à outils

Autres observations / commentaires / démarches en cours :

Signature et date : __________________________________________________________________________

73
Etape 7 : Evaluation / bilan intermédiaire
Partie
3
Fiche de synthèse / bilan intermédiaire (adaptation fiche HI, programme Sénégal)

Nom : _____________________ Prénom : _____________________ Projet :_ ________________________

/ Rappel du projet
Intitulé du projet : __________________________________________________________________
Période concernée : du _____ / _____ / _____ Au _____ / _____ / _____
Objectifs initiaux :
1 - ___________________________________________________________________________
2 - ___________________________________________________________________________
3 - ___________________________________________________________________________

/ Travail réalisé

Thématiques En cours Acquis Reste à faire

/ Remarques
Difficultés rencontrées :
Par la personne_________________________________________________________________________
  
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
Par le référent / agent social______________________________________________________________
  
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________

/ Préconisations futures : ________________________________________________________________


_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________

Complété le____________________ à _________________________ par ___________________________

74
Etape 8 : Finalisation
de l’accompagnement
Partie
3
Synthèse de l’accompagnement
(exemple adapté du centre Jacques Arnaud, France, pour HI, programme Algérie)

DONNEES PERSONNELLES
NOM :___________________________________________ Adressé par : _ ___________________________
Prénom : ________________________________________
Adresse :_________________________________________________________________________________
N° Carte Handicap (si besoin) :______________________________________________________________
Téléphone : _ ____________________________________
Date et Lieu de naissance :_ ________________________________________________________________
Situation de famille :_ ______________________________________________________________________
Moyen de transport / permis de conduire :____________________________________________________

PHASE DE POSITIONNEMENT
Projet à l’entrée de l’action :________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________

BILAN PERSONNEL

Au niveau personnel :
Se décrit comme : ___________________________________________________________________
Boîte à outils

Au niveau de la formation :
Scolarité primaire : ___________________________________________________________________
Scolarité secondaire :_________________________________________________________________
Langues étudiées : __________________________________________________________________
Enseignement professionnel :__________________________________________________________

75
Au niveau de l’expérience professionnelle :
Stages effectués :____________________________________________________________________
Emplois tenus : ______________________________________________________________________

Au niveau des activités extra-professionnelles :________________________________________________


_________________________________________________________________________________________
Au niveau des conditions de travail :_________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
Au niveau des motivations et centres d’intérêts :_______________________________________________
_________________________________________________________________________________________

BILAN MEDICAL
+ fiche individuelle / relevé d’informations
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________

PHASE DE MATURATION

= Relations / évolutions du participant dans l’accompagnement. Points intermédiaires.

Activité 1 : ________________________________________________________________________________


Dates de l’activité : du _____ / _____ / _____ Au _____ / _____ / _____
Responsable de l’activité : _ ________________________________________________________________
Référent :_________________________________________________________________________________
Objectif : _________________________________________________________________________________

Tâches confiées Outils utilisés

Tâches non confiées Motifs

76
Bilan activité 1 :

Référent ou partenaire Participant


Points Forts

Difficultés
rencontrées

Points à
améliorer

Conclusion

Activités 2, 3, etc.

CONCLUSION / PROPOSITION DE L’EQUIPE


__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________

DECISION DU PARTICIPANT
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________

Le ______________________________ à _______________________________
Boîte à outils

Signatures :
Le participant__________________________________________________________________________

Le référent / agent social ________________________________________________________________

Le coordonateur / chef d’équipe / chef de projet____________________________________________

77
Bibliographie et références

• FONDEMENT DE LA PRATIQUE DE L’APPROCHE SYSTEMIQUE EN TRAVAIL SOCIAL


MASSA, Hélène
Les cahiers de l’actif n°308/309, www.actif-online.com

/ Travail Social et Handicap


• LE TRAVAIL SOCIAL FACE AU HANDICAP
WEBER, Philippe
Dans « Une nouvelle approche de la différence, comment repenser le handicap ?»
Raphaël de Riedmatten, novembre 2001

• INTERETS ET LIMITES DE LA CIF POUR L’ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF ET SOCIAL


DES PERSONNES HANDICAPEES
GUYOT, Patrick
Dans « Bulletin d’information du CREAI Bourgogne », n° 219, 01/10/2002

• L’EVALUATION DE LA PARTICIPATION SOCIALE ET DE LA SITUATION DE HANDICAP EN


TRAVAIL SOCIAL
WEBER, Philippe ; NOREAU, Luc ; FOUGEYROLLAS, Patrick
Dans « Handicap, revue de sciences humaines et sociales »
Publication du CTNERHI - n° 103- juillet 2004

• LE PROJET INDIVIDUEL  : REPERES POUR UNE PRATIQUE AVEC LES PERSONNES


GRAVEMENT HANDICAPEES MENTALES
CHAVAROCHE, Philippe
Ramonville Saint Agne, ERES, 2006

• INSERTION SOCIALE DES PERSONNES HANDICAPEES : Méthodologies d’évaluation


RAVAUD, Jean-François ; FARDEAU, Michel
Publications du CTNERHI - juillet 1994

• SUPPORTING CHILDREN WITH DISABILITY : A PARENT AND FAMILY INFORMATION KIT


Inclusion International Asia Pacific region

/ Travail Social et Développement


• TRAVAIL SOCIAL ET HUMANITAIRE
LAPAW, Régis
Ed. L’Harmattan – avril 2005

• ASIAN TSUNAMI AND SOCIAL WORK PRACTICE – Recovery and rebuilding


TIONG, ROWLANDS and YUEN
The Haworth Press, Inc.- 2006
78
• DE « L’HUMANITAIRE » AU « SOCIAL », un retour de compétences opportun ?
RICHARDIER, Marie-Eve
Mémoire Direction et Stratégie des Organisations Sanitaires et Sociales, mars 2006

• RAPPORT SUR LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE EN 2005


Assemblée Générale des Nations Unies, juillet 2005

/ Contextes, Méthodes et Outils


• ELABORER SON PROJET D’ETABLISSEMENT SOCIAL ET MEDICO-SOCIAL,
CONTEXTE, METHODES, OUTILS
LOUBAT, Jean-René
Ed. Dunod - septembre 2000

• INTERVENTION D’AIDE A LA PERSONNE


Ecole Nationale de la Santé Publique

• LA PRATIQUE DU TRAVAIL SOCIAL AVEC LES GROUPES


MASSA, Hélène
Edition ASH, collection ASH-professionnels - 2006

• REUSSIR L’INSERTION
BUHRIG, Martine
Chronique sociale - 1996

• ACTION SOCIALE ET LUTTE POPULAIRE


GROULX, Lionel
Canadian Journal of Sociology – Vol. 6 – 1981

• LA SUPERVISION D’EQUIPES EN TRAVAIL SOCIAL


ROUZEL, Joseph
Ed. Dunod, collection Action Sociale, 2007

/ Travail Social International

• RAPPORT DU CONGRES MONDIAL DU TRAVAIL SOCIAL


Centre de conventions d’Adélaïde (Australie) Octobre 2004
www.icms.com.au/ifsw

• INTERNATIONAL SOCIAL WORK - SOCIAL PROBLEMS, CULTURAL ISSUES AND SOCIAL


WORK EDUCATION
BORRMANN, STEPHAN, KLASSEN and SPATSCHECK
Barbara Budrich publishers - avril 2007

• JOURNAL OF INTERNATIONAL SOCIAL WORK


Fédération Internationale du Travail Social

• NORMES INTERNATIONALES DE QUALITE POUR L’EDUCATION ET LA FORMATION EN


TRAVAIL SOCIAL
Association Internationale des Écoles de Travail Social

79
/ Travail Social et Ethique

• ETHIQUE ET DEONTOLOGIE DES TRAVAILLEURS SOCIAUX


Ecole Nationale de la santé publique

• ETHICS IN SOCIAL WORK, STATEMENT OF PRINCIPLES


International Social Work federation, 2004

• L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL EN QUESTION


Rapport de conseillers techniques en Travail social de DRASS, février 2003

/ Documents produits par Handicap International

• GUIDE PRATIQUE POUR L’AIDE A LA MISE EN PLACE D’UN CENTRE LOCAL


D’INFORMATION ET D’ORIENTATION (CLIO) : MODELISATION D’UNE EXPERIENCE DE
CLIO A SALE (MAROC)
Eric Plantier-Royon, RT « Ville et Handicap », domaine Insertion, 2007

• RENFORCEMENT DES CAPACITES ET RELATION PARTENARIALE  : ENJEUX,


MODALISTES, OUTILS
Stefanie Ziegler, RT « Partenariat », Pôle Méthodologie - 2008
http://www.handicap-international.fr/fileadmin/documents/publications/RenfCap.pdf

• CAHIERS THEMATIQUES
Salé : Handicap International, 2005-2008.- 8 numéros
N°1 : Le plan d’intervention individualise interdisciplinaire (mars 2005)
N°2  : Le projet de vivre chez soi d’une personne en situation de handicap au Maghreb
(octobre 2005)
N°3 : Les groupes de parole (septembre 2006)
N°4 : La fonction de cadre de proximité en réadaptation au Maghreb (novembre 2006)
N°5 : Le projet d’établissement des structures à caractère médicalisé, éducatif et/ou social
de la région Maghreb (mars 2007)
N°6 : Une nouvelle offre de service au Maroc : l’unité de réadaptation du Centre Noor de
Bouskoura (juillet 2007)
N°7  : Dix ans d’expérience des dispositifs mobiles de dépistage et de réadaptation en
Tunisie (juillet 2007)
N°8 : Rendre possible la participation sociale des personnes en situation de handicap en
Algérie : les espaces de socialisation (EDS) (juillet 2008)
http://www.handicapinternational-maroc.org/puplication.htm

• INTEGRATION : FIRST STEPS TOWARDS AN INDEPENDENT LIFE


SOKOLOVA, Marina ; CABOURG, Laurent
Handicap International Moscou, 2004

• BEYOND DE-INSTITUTIONALISATION  : THE UNSTEADY TRANSITION TOWARDS AN


ENABLING SYSTEM IN SOUTH EAST EUROPE
ADAMS Lisa, GRANIER Pascal, AXELSSON Charlotte, 2004
http://www.disabilitymonitor-see.org/indexe.htm

80
/ Sites web

• FITS – Fédération Internationale du Travail Social


IFSW – International Federation of Social Workers
www.ifsw.org/

• CASW – Canadian Association of Social Workers


www.casw-acts.ca/

• M.A.I.S.
http://www.mais.asso.fr/

• Inclusion International
http://www.inclusion-international.org/

• CTNERHI – Centre Technique National d’Etudes et de Recherches sur les Handicaps et les
Inadaptations
www.ctnerhi.com.fr

• RIDS - Réseau d’Informations sur le Développement Social


http://www.odas-rids.net/

• European Journal of Social Work


http://www3.oup.co.uk/eurswk/

• IASSW - International Association of Schools of Social Work


http://www.iassw.soton.ac.uk/

• ACDI - Agence Canadienne de Développement International


http://www.acdi-cida.gc.ca/index.htm

81
82
Editeur : Handicap International, 14, avenue Berthelot, 69361 Lyon cedex 07
Imprimeur : Vassel Graphique, Boulevard des Droits de l’Homme - allée des Sorbiers - 69672 Bron Cedex
Achevé d’imprimer en mai 2010
ISBN: 978-2-909064-34-5
Dépôt légal : mai 2010

83
HANDICAP INTERNATIONAL
14, avenue Berthelot
69361 Lyon Cedex 07
Tél. : + 33 (0) 4 78 69 79 79
Fax : + 33 (0) 4 78 69 79 94
E-mail : contact@handicap-international.org

Publié avec le support de

ISBN: 978-2-909064-34-5

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