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Accompagnement
social personnalisé :
Réflexions, méthode et outils
d’une approche en travail
social de proximité
Auteurs : Audrey RELANDEAU, Nathalie CHERUBINI, Claudie DIDIER SEVET et Annie LAFRENIERE ; produit
par le Domaine Services Sociaux, Economiques et Education, Direction des Ressources Techniques,
Handicap International
Contributions :
Hervé BERNARD, Philippe CHERVIN, Eric DELORME, l’ensemble des Responsables de Programmes,
Dominique GRANJON, Eric PLANTIER-ROYON, Cécile de RYCKEL, Mathieu DEWERSE, de Handicap
International, Pamela TREVITHICK, Emmanuelle SIX, Equipes Handicap International et partenaires
de nos programmes en Algérie, Balkans, Cambodge, Indonésie, Madagascar, Maroc, Mozambique,
Népal, Russie, Sénégal.
Appui technique et édition : Handicap International – Pôle Publications Professionnelles, Catherine Dixon
Ce guide peut être utilisé ou reproduit sous réserve de mentionner la source et uniquement pour un usage non com-
mercial.
ISBN: 978-2-909064-34-5
Sommaire
Préface page 04
Principes et repères
Partie
1 Principes et repères
/ Travail social et développement
/ Accompagnement social personnalisé :
page 07
page 08
généralités page 16
/ L’accompagnement social personnalisé
de personnes en situation de handicap page 25
Partie
2 Guide pratique
/ Guide pratique de l’intervenant social
/ Guide pratique du chef de projet
page 29
page 30
page 47
Guide pratique
Partie
3 Boîte à outils
/ Etape 1 : Prise de contact
/ Etape 2 : Diagnostic social
page 53
page 54
page 55
/ Etapes 3 et 4 : Négociation du projet
et plan d’action page 69
/ Etape 5 : Contractualisation page 71
/ Etape 6 : Démarrage et suivi du projet page 73
/ Etape 7 : Évaluation / bilan intermédiaire page 74
/ Etape 8 : Finalisation de l’accompagnement page 75
Boîte à outils
3
Préface
Handicap International intervient déjà depuis plusieurs années dans le champ de l’accompagne-
ment, notamment dans le cadre de politiques et de stratégies mises en œuvre pour le développe-
ment de services de santé et d’insertion sociale des personnes en situation de handicap.
En parallèle, le champ du travail social s’est beaucoup développé et structuré ces dernières années
dans les pays occidentaux. Il nous paraît intéressant et pertinent d’en diffuser les méthodes et
outils sur les terrains, en réponse aux besoins et attentes exprimés en termes de compréhension
du travail social et de sa corrélation avec les principes et concepts fondateurs de Handicap
International, de cohérence d’intervention et surtout d’appui méthodologique et technique aux
pratiques de terrain.
Ce guide participe également à la réflexion menée par Handicap International sur le processus
global d’insertion des personnes en situation de handicap et s’articule, entre autres, sur le modèle
de compréhension qu’est le Processus de Production du Handicap (PPH), les droits des personnes
handicapées et sur la stratégie de développement communautaire participative et inclusive qu’est
la Réadaptation à Base Communautaire (RBC), modèles et pratiques déjà largement utilisés sur
nos programmes. Ce guide s’inscrit d’ailleurs dans le travail de capitalisation sur l’approche RBC
mené par Handicap International et donne suite aux séminaires internationaux organisés à Pékin
et à Bujumbura en 2009.
4
• Comme support d’accompagnement de la personne dans les projets de développement et
d’urgence d’Handicap International : santé, rééducation, réadaptation, vie familiale et so-
ciale, éducation, vie professionnelle, ville et handicap, sports et loisirs, etc.
• Comme support de sensibilisation et de formation pour le renforcement des compétences
et pratiques des professionnels, acteurs et partenaires locaux travaillant en proximité auprès
des personnes en situation de handicap et de vulnérabilité, pour une prise en compte de la
notion d’accompagnement social personnalisé.
Il n’a pas vocation à être un outil supplémentaire à appliquer d’autorité sur les terrains, mais veut
apporter des éléments de compréhension et des conseils méthodologiques pour la mise en place
et/ou l’amélioration de pratiques déjà existantes. Son contenu propose un cadre pour l’accom-
pagnement social personnalisé et vise à apporter des outils concrets et réalistes, mais également
souples et adaptables, pour répondre aux besoins des intervenants de terrain qui accompagnent
les personnes en situation de handicap.
Comme il était difficile de présenter dans un ouvrage papier tous les outils disponibles, un CD-
Rom a été ajouté à ce guide pour proposer un aperçu assez exhaustif des outils existants qui
pourront être adaptés ensuite aux contextes et terrains. Enfin, il est important de noter que ce
guide s’inscrit dans un processus d’apprentissage sur l’accompagnement social personnalisé
et qu’il est conseillé dans cet ordre d’idée de compléter cet apprentissage par des manuels de
formation, d’expériences de mise en pratique et autres outils relevant du travail social et du dé-
veloppement.
Nous souhaitons que ce guide soit un levier majeur pour améliorer l’insertion sociale des per-
sonnes en situation de handicap, en reconnaissant le rôle croissant joué par les intervenants
sociaux, la place centrale et les capacités de la personne en situation de handicap, et enfin l’im-
portance de la démarche et du temps qui doit être accordé à toute situation de changement.
5
6
Principes et repères
Partie
1
/ 1. Travail social et développement - - - - - - - - - - - - - PAGE 08
7
1. Travail social et développement
Partie
1
Basés sur des fondements humanistes, les mondes du développe-
ment et du travail social sont imbriqués. Ils ont en commun le désir
de la reconnaissance et de l’accès aux droits des personnes en dif-
ficulté et développent des actions pour améliorer leurs conditions de
vie et faciliter une meilleure participation sociale de chacun.
Dans le même temps, les gouvernements, les ONG et autres organisations internationales, se
sont vus confier la mise en place de programmes dans le champ du travail social.
Afin de mieux comprendre cette interaction, il est intéressant de relever quelques fondements et
objectifs communs aux politiques de développement et aux politiques de l’action sociale.
Le but visé :
- La capacité d’émancipation des personnes
- La mobilisation des individus, familles, organisations, communautés en vue d’améliorer
leurs conditions de vie
- La réduction des inégalités et des injustices par l’insertion des groupes marginalisés, vul-
nérables, exclus ou en situation de risque
- Le changement social (application des lois, influence sur les politiques sociales)
8
Les valeurs de référence :
- La valeur intrinsèque de chaque être humain (équité entre tous)
- Les droits humains et la justice sociale
- L’approche du développement humain
- La valorisation du potentiel et de la diversité
- La capacité de l’individu à être acteur de son développement personnel et à pouvoir faire des choix
- Le respect mutuel et la solidarité collective
Principes et repères
- Les méthodes d’évaluation et d’intervention
Définitions
Selon les Nations Unies (1959) :
« Le Travail Social est une activité visant à aider à l’adaptation réciproque des individus et
de leur milieu social, cet objectif est atteint par l’utilisation de techniques et de méthodes
destinées à permettre aux individus, aux groupes, aux collectivités de faire face à leurs
besoins, de résoudre les problèmes que pose leur adaptation à une société en évolution,
grâce à une action coopérative, d’améliorer les conditions économiques et sociales. »
En juillet 2001, l’AIETS et la FITS s’entendent sur une définition internationale du travail social.
« Le travail social comme profession s’emploie à promouvoir le changement social et la
solution de problèmes dans les relations humaines de même qu’il aide les personnes à se
donner du pouvoir et à se libérer en vue d’un plus grand bien-être. S’appuyant sur les théories
des sciences humaines et des systèmes sociaux, le travail social intervient dans le champ des
interactions entre les personnes et leur environnement. Les droits de la personne et la justice
sociale sont des principes fondamentaux de l’action en travail social. »
9
Historique et contextes
La pratique du travail social dans le monde a fortement évolué à partir de la seconde moitié du
XXème siècle, dans un premier temps à cause de la problématique des réfugiés fuyant les conflits
armés ou les famines. La mobilité croissante des populations, la multiplication des conflits se
déplaçant dans le monde, les cultures de plus en plus hétérogènes, ont ensuite conduit à penser
le travail social dans une dimension internationale. La création de la Fédération Internationale du
Travail Social, en 1950, illustre cette volonté.
Ainsi le champ du travail social, davantage développé et structuré dans les pays du nord, cherche
à attirer l’attention de la société civile et des pouvoirs publics sur des problèmes tels que la pau-
vreté, la situation des populations vulnérables (personnes âgées, personnes handicapées, orphe-
lins, réfugiés, etc.), les maladies, le non-accès à l’éducation, l’analphabétisme, les répercussions
des guerres et des catastrophes naturelles, etc.
A la fin des années 90, Lionel H. Groulx, socio-anthropologue québécois6 a identifié, dans les
pays européens, au Québec et aux Etats-Unis, trois configurations principales de l’action sociale :
• Le modèle socio-institutionnel : développé avant la crise économique, il postule que seul
l’état est légitime pour apporter une réponse institutionnelle et universelle aux besoins sociaux ;
• Le modèle néolibéral : l’aide étatique doit se limiter aux plus démunis. Ce schéma laisse
les lois du marché fixer la réponse aux besoins sociaux ;
• Le modèle socio-communautaire : il prône également le désengagement de l’Etat mais
au profit des communautés afin de solidariser le dynamisme des collectivités et de déve-
lopper des réseaux naturels d’entraide.
Depuis une vingtaine d’années, l’évolution des contextes sociaux et économiques, des compor-
tements, des repères et des valeurs obligent les praticiens, les formateurs et chercheurs en travail
social à accentuer les échanges internationaux dans le but d’établir des pistes de réflexion com-
munes et de nouvelles techniques d’intervention.
Aujourd’hui, dans les pays développés, « le travail social de cette fin de siècle est aux prises avec trois
changements majeurs. En premier lieu, la densité des problèmes sociaux n’est pas la même qu’il y a
20 ou 30 ans : la pauvreté est devenue exclusion sociale et l’emploi, le vecteur premier de l’intégration
sociale. Cela signifie que le travail social se voit plus directement concerné par ce qui se passe dans le
monde du travail, monde étranger au travail social traditionnel, l’économique demeurant depuis long-
temps un « non-pensé » de cette profession. En deuxième lieu, l’État social a modifié substantiellement
sa trajectoire d’intervention de sorte que le travail social – toutes catégories confondues – ne peut plus
s’identifier au seul service public bien qu’il soit la source de ses références premières depuis les années
1960. Par conséquent, l’interface avec les organisations communautaires est désormais une donnée
incontournable : on les comprend mieux, on les tolère, mais elles sont objectivement des organisations
« concurrentes » à celles du service public. En troisième lieu, de nouvelles pratiques – auxquelles le
travail social s’est associé ou non – ont surgi au sein de la société civile et de l’espace public commun
autour de trois référentiels : celui de l’insertion, celui du développement local et celui de l’économie
sociale. Ces référentiels se conjuguent en partie avec la territorialisation et la décentralisation de plu-
sieurs politiques publiques. C’est là une autre donnée étrangère au travail social traditionnel qui s’était,
avec les années, de plus en plus spécialisé et sectorisé (santé mentale, protection de la jeunesse, in-
tervention auprès des familles, intervention auprès des aînés, etc.) dans le cadre d’un État-providence
centralisé et qui exerçait un quasi-monopole de la production de services collectifs. »7
6. « Action sociale et lutte populaire : une analyse de cas » - Canadian journal of sociology - 1981
7. « Le travail social au Québec (1960-2000) : 40 ans de transformation d’une profession », Louis Favreau,
Nouvelles pratiques sociales, vol. 13, n° 1, 2000, p. 27-47
10
Ces questions se répercutent en partie sur la pratique du travail social dans la plupart des pays
dits « du sud », même si les politiques et dispositifs d’action sociale sont généralement sous-
exploités voire inexistants dans certains cas. Lorsqu’un travail social existe, sa gestion et ses
moyens sont centralisés au niveau national, les travailleurs sociaux sont peu nombreux et ont
une marge de manœuvre souvent restreinte. Toutefois, dans le cadre des Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD) par exemple, la communauté internationale s’engage de plus en
plus fortement dans des programmes locaux de développement dans les pays du Sud, où des
intervenants du travail social jouent un rôle-clé. La pratique du travail social, par son champ
d’intervention (l’individu, la communauté et son environnement) et sa méthodologie (autodéter-
mination et participation), prend aujourd’hui tout son sens sur les terrains des différents pro-
grammes de développement. Dans les pays du Sud, ces pratiques sont le reflet des enjeux du
travail social tels que vus précédemment, tout en s’ancrant dans un territoire nouveau, souvent
bien loin des contraintes institutionnelles des pays développés, et peut être aujourd’hui le terreau
d’expérimentations/d’innovations et de renouveau.
La Fédération Internationale des Ecoles du Travail Social vise la promotion du développement de
Principes et repères
la formation en travail social, la diffusion et la formalisation de ces pratiques à travers le monde.
Cependant, on note qu’encore aujourd’hui les pratiques du travail social demeurent peu pré-
sentes dans les pays du Sud, peu connues par les agents de développement, les professionnels
du champ social et les Etats.
La Convention est un instrument des droits de l’Homme comportant une dimension de dévelop-
pement social explicite. Elle réaffirme que toute personne, présentant des incapacités, peut jouir
des droits de l’Homme et des libertés fondamentales sur la même base qu’autrui.
Or, l’un des fondements historiques du travail social est bien celui de la défense et de l’accès aux
droits fondamentaux pour tous. C’est par l’accès à la citoyenneté, le développement de l’auto-
nomie et les actions de promotion des populations que le travail social prend toute sa dimension.
Comme mentionné plus loin dans le guide, « l’une des principales missions de l’accompagnement
social personnalisé est de permettre aux personnes vulnérables/en difficultés d’avoir accès, en
leur qualité de citoyen, à l’ensemble de leurs droits. »9 Il s’agit de tendre vers une société où cha-
cun aurait pleinement sa place en rendant les individus acteurs de leur développement personnel.
Le travail de l’intervenant social s’inscrit donc en référence aux différents cadres juridiques exis-
tants : l’intervenant, accompagnant par exemple un enfant dont le projet personnalisé est en lien
avec l’insertion scolaire, se basera sur les cadres existants aux niveaux local, national et inter-
national en matière d’éducation pour tous. La CDPH représente aujourd’hui la seule référence
juridique contraignante spécifique aux droits des personnes handicapées ; elle ne crée pas de
11
nouveaux droits, mais rassemble des dispositions issues des droits de l’homme et du droit hu-
manitaire, et vise à s’assurer que les personnes handicapées peuvent jouir pleinement de tous les
droits de l’homme.
En lien avec ces cadres, l’intervenant social aura comme rôle d’identifier localement les acteurs
responsables de mettre en œuvre les politiques sociales et de voir comment les publics vulné-
rables s’y inscrivent. Dans le cadre de projets de développement, l’intervenant social n’aura pas
comme mandat de dénoncer et de culpabiliser les acteurs locaux, mais plutôt de les accompa-
gner pour la reconnaissance de ce public et la mise en application de leurs obligations de services
vers ces personnes exclues.
Ce processus, rendu possible par une relation d’accompagnement de proximité, requiert la par-
ticipation active des personnes accompagnées dans toutes les étapes de l’accompagnement :
du diagnostic de la situation, à l’élaboration et à la mise en œuvre du projet personnalisé, jusqu’à
la sortie du dispositif. Pour cela, l’intervenant social devra savoir s’adresser aux plus vulnérables
et développer des méthodes appropriées tout au long de l’accompagnement pour renforcer l’im-
pact vers ces personnes oubliées des services sociaux.
12
• Travail Social et Processus de Production du Handicap10
Facteurs de risque
Cause
Systèmes
organiques Aptitudes
Principes et repères
Interaction
Habitudes de vie
Participation sociale situation de handicap
Basé sur le modèle du développement humain universel, donc applicable à tout être humain, le
Processus de Production du Handicap (PPH) est un modèle social du handicap.
Selon le PPH, la « situation de handicap » est le résultat des interactions entre les facteurs per-
sonnels11 et les facteurs environnementaux12 en regard à une habitude de vie. La « situation de
handicap » est alors entendue comme une limitation dans la réalisation de cette habitude de vie.
A l’inverse, le PPH parle de pleine participation sociale lorsque l’ensemble des habitudes de vie
peuvent être réalisées. Chacun de ces facteurs est analysé en fonction d’une échelle de mesure
qui va de l’intégrité à la déficience, de la capacité à l’incapacité, de facteurs facilitateurs aux obs-
tacles et finalement de la participation sociale à la situation de handicap.
Dans le contexte du PPH, la liste des habitudes de vie peut être utilisée comme un outil de mesure
de la participation sociale. Une habitude de vie est une activité quotidienne (ou un « rôle social »)
valorisée par la personne ou son contexte socioculturel, elle assure la survie et l’épanouissement
d’un individu tout au long de sa vie dans sa communauté.
10. « Le Processus de Production du handicap, modèle individuel, social et systémique du handicap », Patrick Fougeyrollas, octobre 2006
11. Cf boîte à outils, liste de facteurs personnels dans le cadre d’outils pour établir le diagnostic social
12. Cf boîte à outils, liste de facteurs environnementaux dans le cadre d’outils pour établir le diagnostic social
13
De même, les outils du travail social, dans leurs définitions théoriques et leurs applications pra-
tiques, analysent la relation entre l’individu, son environnement et son degré de participation et
d’implication au sein de cet environnement. Ils aident également à la détermination de ce qui est
de la responsabilité individuelle et de ce qui est de la responsabilité sociale.
Un projet personnalisé peut se construire, par exemple, en fonction du désir d’amélioration des
habitudes de vie en cours ou par un travail autour d’habitudes de vie non encore réalisées.
RBC et Handicap
Définition de l’OMS, de l’OIT et de l’Unesco en 1994
« La RBC (Réadaptation à Base Communautaire) est une stratégie qui s’inscrit dans le
cadre du développement communautaire pour la réadaptation, l’égalisation des chances
et l’intégration sociale de toute personne en situation de handicap. Sa mise en œuvre fait
appel aux efforts conjugués des personnes en situation de handicap elles-mêmes, de
leurs familles et de leurs communautés, des services sociaux, de santé, d’éducation et de
formation. »
En tant qu’élément d’une politique sociale, la RBC privilégie le droit des personnes handicapées
à vivre au sein de leur communauté, à jouir du bien-être et d’une bonne santé, enfin, à participer
pleinement aux activités éducatives, sociales, culturelles, religieuses, économiques et politiques.
La RBC exige des gouvernements qu’ils délèguent les responsabilités et les ressources néces-
saires aux communautés afin qu’elles assurent la base de la réadaptation.
Le travail social peut se faire dans une approche RBC sous différentes formes. Tout d’abord, dans
un contexte où les ressources sont existantes mais non accessibles, il est possible de mettre
sur pied des services où les personnes ayant des besoins définis se présentent et obtiennent
l’information souhaitée. Cette activité que l’on peut appelée « information/orientation » implique
chez l’intervenant social une bonne écoute et un recensement constant des services disponibles
et adaptés dans un territoire donné. Ensuite, lorsque les populations sont isolées et en difficulté
14
quant à identifier leurs besoins, un service d’information/orientation peut s’avérer insuffisant et se
doit d’être complété par un dispositif d’accompagnement social personnalisé. Finalement, dans
le cas où les services sont inexistants ou très peu développés, l’intervenant social se verra parfois
même attribuer des compétences de base en réadaptation physique, insertion professionnelle,
éducation ou autre, afin de fournir une réponse minimale pour la mise en œuvre de projets per-
sonnalisés.
L’intervenant social, qu’on peut qualifier d’agent RBC, trouve donc, dans ce contexte de pra-
tiques communautaires, toute sa place de « créateur de lien » et de « médiateur » entre les popu-
lations, les différents acteurs composant le système relationnel (famille, amis, employeurs, repré-
sentants des institutions, partenaires associatifs, autres professionnels, etc.) et les services mis à
disposition. Les pratiques du travail social lient deux espaces de vie : la sphère personnelle et la
sphère collective. Elles visent à concilier les caractéristiques individuelles et les caractéristiques
collectives et/ou communautaires d’un territoire à l’intérieur duquel évoluent les populations en
situation de handicap.
Principes et repères
15
2. Accompagnement social
personnalisé : généralités
Partie
1
Du point de vue étymologique, le terme « accompagnement » est une extension du mot « compa-
gnon ». A l’origine, « compagnon » vient du latin « companio » qui signifie « celui qui mange son
pain avec », et qui donnera plus tard en français le mot « compain », qui deviendra « copain » en
français moderne.
C’est aujourd’hui un mot à la mode, un mot passe-partout, un mot à tiroir qui peut prendre plu-
sieurs formes : accompagnement scolaire, accompagnement pédagogique, accompagnement
de fin de vie, accompagnement à la santé et aux soins, accompagnement social, etc.
L’accompagnement social est considéré comme différent des formes anciennes de suivi, puisqu’il
n’est pas uniquement centré sur la personne mais inclut le travail d’articulation avec l’offre,
la recherche de réponses ainsi que leur adaptation à la situation de chaque usager, puis la
préparation d’une disponibilité à les recevoir.
L’accompagnement social personnalisé est issu de l’évolution des courants sociaux et de l’uti-
lisation de nouvelles méthodologies d’intervention en travail social mises en place à la fin des
années 80. Originaire des Etats-Unis et issu de la réflexion autour de pratiques psychothérapeu-
tiques et systémiques, il favorise une approche globale de la personne tout en prônant un modèle
personnalisé.
Contrairement aux pratiques traditionnelles en travail social, basées sur le schéma d’un profes-
sionnel chargé d’un mandat et d’un usager pris en charge, la démarche de l’accompagnement
social personnalisé repose sur l’éthique d’un engagement réciproque entre les personnes
(notion d’un cheminement commun).
Pourquoi « personnalisé » ?
La notion d’individu (étymologiquement, « ce qui ne peut être divisé ») exprime une idée d’unité,
tandis que celle de personne (du latin persona, « masque » et par extension, « caractère » « rôle »)
rend compte d’une singularité, d’une figure. Par conséquent, la personnalisation n’exprime pas
du tout la même idée que l’individualisation, c’est-à-dire l’action de réduire à une unité indivisible ;
elle consiste à s’identifier à une personne, de saisir sa singularité. Ainsi, « personnaliser » ne veut
pas seulement dire individualiser, mais bien aménager les missions et les possibilités de réponse
d’un service ou d’un dispositif à chaque individu et en fonction de ses propres potentialités.
16
Exemple = un repas individualisé est un repas où chaque portion correspond à un individu, tandis
qu’un repas personnalisé est adapté spécifiquement aux souhaits de chaque personne servie.
Principes et repères
L’accompagnement social :
Le concept d’accompagnement social comporte trois dimensions :
- Une dimension relationnelle (être avec) : c’est la qualité de la relation (connaissance et
respect mutuel) qui déterminera en grande partie la réussite d’une action.
- Une dimension de changement et de déplacement vers une situation nouvelle (et
meilleure). L’accompagnateur est :
. Devant, pour impulser, mais pas trop car souvent les personnes « courent » derrière les
intervenants sociaux
. A côté, pour partager, co-construire et négocier
. Derrière, pour laisser la personne faire son chemin mais aussi soutenir et « ramasser »
ou « pousser » en cas d’échec et de fatigue.
- Une dimension temporelle : l’ac-
compagnement social a un début
et une fin qui doivent être détermi-
nés en accord avec la personne. Il
doit respecter le cadre d’interven-
tion (durée du programme) mais
17
Il s’agit d’une méthode d’intervention qui suppose la triangulation de trois facteurs en présence :
- un bénéficiaire (l’usager)
- un dispositif d’action dans un environnement donné (un projet, un service)
- un intervenant (travailleur social ou référent social)
18
L’accompagnement personnalisé permet à la personne de :
• Approfondir ses champs d’intérêt ;
• Définir ses besoins ;
• Développer ou maintenir des capacités, attitudes ou comportements qui pourraient être
utiles ;
• Trouver les moyens de lever les obstacles au cheminement personnel, social et professionnel.
Principes et repères
terme un projet (qui soit le leur), adapté à leurs capacités et à leur environnement, compte tenu
des normes et de la vie sociale (reconnue par l’opinion publique et par les autorités légales). »
Le service d’accompagnement social personnalisé, outil pertinent pour l’insertion sociale, l’auto-
nomisation et l’autodétermination des individus, présente des avantages nombreux car il relie les
forces et acteurs en présence sur un lieu et dans un temps défini. Il a un impact/effet indiscutable
sur le milieu.
Ses finalités
• Participer à une meilleure insertion sociale de l’usager/participant/bénéficiaire, par une
approche globale et personnalisée de sa situation ;
• Développer la participation des personnes à leur propre changement par une meilleure
gestion de l’interaction avec l’environnement, en encourageant l’autonomisation et l’auto-
détermination ;
• Aider à une meilleure construction de l’image de soi en renforçant la confiance en soi et la
conscience de ses capacités.
Sa fonction d’observatoire
• Identification, appréciation et synthèse des types de besoins et de demandes sur un ter-
ritoire (connaissance et analyse des acteurs territoriaux, du public cible et de leurs de-
mandes, etc.)
/ L’APPROCHE SYSTÉMIQUE
Le contexte dans lequel évolue une personne tient compte des valeurs de la société dans laquelle
elle vit et du groupe auquel elle se rattache. Il est donc crucial de prendre en considération le
contexte et de distinguer les normes sociales collectives, nationales ou internationales (santé,
éducation, droits de l’homme) des représentations subjectives de chacun. Une prise en compte
des valeurs locales et le décodage de systèmes de valeurs propres à un territoire sont donc im-
portants et garantissent les résultats d’une démarche d’accompagnement cohérente et efficace.
De plus, l’approche systémique considère que ce qui fait problème dans une situation n’est pas
le symptôme d’un mal-être ou d’un dysfonctionnement, mais le contexte dans lequel il s’inscrit.
20
pose chacun des systèmes dans la définition d’un plan d’action. De plus, cette approche permet
d’identifier et de comprendre la place et la fonction de chacun au niveau individuel et par
extension, au niveau collectif et communautaire.
Sa place
dans la société
Avec ses différents
lieux de vie
Ses lieux
d’appartenance Son travail
Socioculturelle et Et son entreprise
religieuse La personne
Personnalité
Principes et repères
Culture
Histoire
Identité
Valeurs
Ses associations Goûts Son logement
Sportives, Et son quartier
humanitaires ou
autres
Son école
Et ses lieux de
formation
L’approche systémique met également en avant un certain nombre d’éléments communs à cha-
cun des systèmes en présence et à partir desquels peut se construire le diagnostic de la situation
globale d’un individu, ou par exemple, celle d’une famille, d’une communauté, d’une entreprise.
Le but : Pourquoi tel groupe ou telle communauté existe ? Que permettent-ils ? (sentiment
d’appartenance, processus d’identification…)
Les alliances : Qui forme les alliances, à quelles fins (pouvoir, coalition…) ? Comment
sont-elles modifiées ?
L’espace : Quel est l’espace physique et relationnel ? Qui est proche de qui ? Qui est à
distance ? Qui est isolé ?
Les forces gravitationnelles : Quelles sont les personnes sur lesquelles on s’appuie ?
Vers qui se tourne-t-on en cas de besoin ? Quelles sont les caractéristiques de ces per-
sonnes ?
Les limites et les frontières : Chaque personne a une propre frontière qui lui permet
d’être autonome tout en partageant des espaces collectifs. Il s’agit également des fron-
tières entre les générations.
Les rôles : Qui contribue aux besoins du groupe ? Qui gère les finances ? Qui met des
limites ? Qui autorise ? Qui interdit ? Qui souffre ? Qui est valorisé ? Qui est le leader/hé-
ros ? Qui est le bouc émissaire ?
Les positions : Chaque personne a une position qui lui permet d’être reconnue par les
autres, d’avoir une estime d’elle-même et de pouvoir évoluer. (Quelle est la position des
enfants ? Quelle est la position des adultes ? Quels sont les frontières et les modes de
communication entre eux ?)
21
Les règles : Quelles sont les règles communes ? Les règles implicites ? Qui gouvernent
les actions et les réactions en lien avec les règles établies ?
Les valeurs : Quelles sont les représentations mentales et émotionnelles ? Les valeurs
culturelles, religieuses ? Qu’est-ce qui est bien ? Qu’est-ce qui est mal ?
Les croyances : Quelles sont les croyances familiales, communautaires ? Quel est le re-
gard commun porté sur tel sujet de société, sur tel mythe ou telle réalité ?
Quelques repères
L’approche systémique nous invite à analyser une situation dans sa globalité, et à nous intéresser
aux possibilités des personnes plutôt qu’à leurs manques. La personne ne peut pas être réduite
à ses problèmes ou son handicap. Pour cela, les principes sont les suivants :
- Tout système (personne, famille, groupe, communauté, etc.) porte en lui les solutions
aux problèmes qu’il se pose.
Lors de moments de crise ou de changement nécessaire, si le système ne trouve pas de so-
lutions, les signes de souffrance de l’un ou plusieurs de ses membres vont attirer l’attention
de « l’aidant ». De ce fait, dans une situation qui pose problème, les solutions sont toujours à
chercher en priorité dans le contexte. Les solutions qui viennent de l’extérieur, non adaptées au
contexte, sont rarement durables et significatives pour les familles/communautés, menant sou-
vent à l’échec et à une déstabilisation du système en place.
- Tout système (personne, famille, groupe, etc.), même en situation de grande vulné-
rabilité, possède des capacités et des ressources qui peuvent être mobilisées.
Piaget, un pédagogue, disait qu’à chaque fois qu’une personne donne la solution à un enfant
ou à tout autre individu, ou si elle fait les choses à sa place, elle le prive de faire l’expérience de
chercher et de trouver lui-même comment faire. C’est cette expérience qui construit sa confiance
en lui et son estime. Il convient toutefois de rappeler que dans le cadre du travail social (urgence
et développement), il peut arriver que certaines personnes soient dans un tel dénuement que l’on
se doit de leur donner les moyens de combler leurs besoins de base. C’est alors une étape né-
cessaire et indispensable avant de mobiliser des capacités.
- Tout système a son évolution propre. Les mêmes situations ne produisent pas forcé-
ment les mêmes effets et il y a plusieurs chemins pour arriver au changement.
Ceci veut dire deux choses :
a) Nous n’avons pas à attendre les gens « au tournant ». Par exemple, un enfant battu ne devien-
dra pas forcément un parent maltraitant, toutefois si on est convaincu qu’il le sera, on risque de
mettre en place le contexte (crainte, contrôle) qui favorisera cette attitude.
b) Il n’existe pas une seule façon d’arriver à un changement, il y a toujours plusieurs solutions
possibles. Ainsi, dans l’accompagnement d’une personne, il n’y a pas de solution idéale à trouver
et appliquer.
22
- Les systèmes sont influencés par les systèmes environnants qu’ils influencent à leur
tour (écosystème).
Ainsi, une famille est en interaction avec les systèmes scolaires, professionnels et amicaux, mais
aussi avec les systèmes politiques, les systèmes de valeurs culturelles et religieuses, etc. Plus
le système est ouvert, plus les interactions sont importantes. Dans un système totalitaire, les
interactions sont pauvres et les influences unilatérales. Dans un système plus démocratique, les
familles à faibles interactions (peu de solidarité, peu d’ouverture sur l’extérieur) ont souvent plus
de difficulté à se transformer et les crises qui les traversent peuvent être longues et destructrices.
La plupart du temps, les systèmes trouvent la capacité à se transformer. Quand les « influences »
externes sont trop fortes ou trop violentes (cataclysmes, guerre, etc.) une aide extérieure est
nécessaire, mais elle est aussi utile quand le système n’arrive pas à passer d’un état à un autre.
Par exemple, certaines familles n’acceptent pas que leur enfant en situation de handicap quitte
la maison car l’ensemble de la famille s’est construit autour du handicap. Chacun a trouvé une
Principes et repères
fonction et un rôle dans cette situation, et personne ne souhaite les perdre avant de s’imaginer
vivre autrement.
• L’approche écosystémique
La démarche : « Il faut tout un village pour élever un enfant »
La démarche adoptée repose sur l’interaction de l’individu avec l’ensemble de ses environne-
ments13, lesquels sont interdépendants et influencent son comportement, son développement et
sa qualité de vie. Ainsi, certains environnements agissent directement sur l’enfant (famille, école,
lieux d’accueil), d’autres plus indirectement, telles les lois et les habitudes culturelles du pays ou
de la région où il vit.
13. On définit l’environnement comme un ensemble de structures, d’organisations sociales et humaines, de règlements et de dispositifs ou de
règles qui s’emboîtent les uns dans les autres et qui s’influencent réciproquement.
23
Perspective écosystémique
Autosystème Microsystème
Age Famille
Sexe MÉSOSYSTÈME Ecole
Capacités Centre de formation
Handicap Centres d’accueil
Pairs
INSERTION
MÉSOSYSTÈME MÉSOSYSTÈME
SOCIALE
Exosystème Macrosystème
ONG/réseaux MÉSOSYSTÈME Valeurs culturelles
Ministères Croyances, traditions
DIVAS Orientations politiques
Bailleurs de fonds Législations nationale et
Systèmes d’Alerte Précoce internationale
24
3. L’accompagnement social
personnalisé de personnes en situation de handicap
Partie
1
Principes et repères
En début de cette section, nous souhaitons d’abord préciser le choix de la terminologie employée
dans ce document. La signification du mot « handicap » a évoluée au fil des ans et on utilise à ce
jour des terminologies diverses : « personne en situation de handicap », « personne handicapée »,
« personne ayant des incapacités », etc. Ces terminologies peuvent être reliées à des modèles
ou approches du handicap, mais sont aussi fortement influencées par le contexte socioculturel
où une personne se trouve, de même qu’à des facteurs linguistiques. Nous avons choisi dans
ce document d’utiliser deux terminologies : d’abord « personne en situation de handicap » pour
souligner l’aspect situationnel et non figé du handicap, puis ensuite, pour éviter d’alourdir le texte,
nous employons également le terme « personne handicapée ».
25
Nous avons pris le parti de ne pas entrer dans le détail des déficiences et de leurs particularités
de prise en charge. L’échange entre l’intervenant social et des personnes du corps médical et/
ou paramédical est fortement encouragé et favorise une meilleure compréhension des impacts
de déficiences sur le quotidien d’une personne, et facilitera l’élaboration du projet personnalisé.
L’accompagnement social d’une personne en situation de handicap peut mobiliser de nombreux
intervenants différents (médical, paramédical, social, familial...). Il est donc d’autant plus impor-
tant que, dans ce cadre-là, l’intervenant social joue son rôle de coordinateur et de médiateur pour
s’assurer que chacun participe pleinement et conjointement à l’amélioration des conditions de vie
de la personne accompagnée, et qu’il clarifie ses propres missions et compétences afin de ne pas
« déborder » sur celles des autres et compromettre ainsi la pertinence de son action.
Quelle que soit la déficience, il est important de noter que la personne vivant avec un handicap
a dû construire ou reconstruire l’image qu’elle a d’elle-même, en faisant « le deuil de son corps
sain ». Ce travail de « deuil » prend du temps et peut fortement fragiliser la personne, en particu-
lier dans son rapport à « l’autre » dans lequel elle peut ne plus se reconnaître. L’intervenant social
accompagnant des personnes atteintes d’une déficience doit donc être extrêmement attentif à
l’histoire personnelle de la personne et prendre la mesure du temps et de l’espace nécessaires à
ce « deuil », si celui-ci n’est pas encore fait.
26
Conseils pratiques :
• Il est recommandé que l’intervenant social maîtrise le concept du PPH, ainsi que ses outils,
le MAHVIE et le MQE, outils d’analyse du niveau d’autonomie de la personne en situation de
handicap et des impacts des facteurs environnementaux sur sa situation de handicap.
• L’intervenant social se doit d’entretenir des relations régulières avec les professionnels mé-
dicaux et paramédicaux qui suivent la rééducation et la réadaptation de la personne accom-
pagnée. La construction du projet personnalisé d’une personne en situation de handicap doit
prendre en compte l’ensemble des avis médicaux et paramédicaux nécessaires au réalisme et
à la faisabilité du projet personnalisé. Ce projet personnalisé permet de poser des objectifs et
se révèle une source de motivation pour l’amélioration des capacités de la personne lors de son
éventuelle rééducation. S’il n’y a aucun professionnel de la réadaptation sur la zone d’interven-
tion, le référent social devra être d’autant plus attentif pour construire un projet personnalisé
réaliste, en valorisant et en s’appuyant sur les capacités présentes de la personne handicapée.
Principes et repères
Sans entrer dans le détail des types de déficiences, il est toutefois important de noter la parti-
cularité de la déficience intellectuelle. En effet, l’accompagnement social d’une personne ayant
une déficience intellectuelle suppose, la plupart du temps, la présence d’une tierce personne : le
responsable (légal ou familial) de la personne handicapée. L’intervenant social doit faire attention
à maintenir une relation privilégiée avec la personne handicapée elle-même, qui doit rester maître
de son projet personnalisé, tout en s’appuyant sur la personne responsable pour la réussite de
ce projet. Il est aussi important que l’intervenant social puisse faire la différence entre ce qui est
du désir de la personne accompagnée et de ce qui est du désir de la personne responsable,
ce qui n’est pas toujours évident. Les différentes expériences que Handicap International a pu
avoir dans l’accompagnement social de personnes ayant une déficience intellectuelle montrent
que l’accompagnement social bouscule souvent fortement les relations familiales existantes, et
que les projets personnalisés négociés ont tendance à s’apparenter à des projets personnalisés
négociés pour les familles plutôt que pour la personne handicapée elle-même. Ceci n’est pas for-
cément à refuser mais l’intervenant social doit garder en tête que son « bénéficiaire direct » reste
et doit rester la personne handicapée elle-même.
27
28
Guide pratique
Partie
2
/ 1. Guide pratique de l’intervenant social -- - - - - - - PAGE 30
Mise en œuvre de l’accompagnement
social personnalisé - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 30
Schéma et étapes détaillées
de l’accompagnement social personnalisé - - - - - - - - - - - - - PAGE 31
Rôle et posture du référent social
dans la démarche d’accompagnement -- - - - - - - - - - - - - - - PAGE 44
29
1. Guide pratique de l’intervenant social
Partie
2
Avant tout, il est important de préciser le choix de la terminologie employée dans ce document.
Parce que sa qualification, son expérience, son statut et les contextes professionnels dans lesquels
il évolue sont différents, le « référent social » peut être nommé « agent social », « travailleur social»,
« chargé d’insertion », « agent RBC », « accompagnateur », « travailleur communautaire », « relais
social », « accompagnateur social », « agent de proximité », « intervenant social » etc. Nous avons
choisi ici les termes de « référent social » et « intervenant social » pouvant regrouper à la fois des
professionnels du travail social (chargés d’insertion, animateurs, éducateurs, assistants sociaux)
et des non professionnels de ce champ (autre professionnel formé à l’accompagnement social,
volontaires, agents de terrain, travailleurs communautaires) qui sont amenés à exercer leurs
missions selon la démarche que nous détaillons dans ce guide. Nous encourageons toutefois,
dans la mesure du possible, la réalisation de ces missions par un professionnel du travail social.
De la même façon, pour nommer la personne concernée par l’accompagnement, nous n’utiliserons
pas le terme « bénéficiaire » ou « client », terme plutôt rattaché à la terminologie de la prestation
de service marchand mais plutôt celui de « personne accompagnée », de « participant » dans le
cadre d’un projet communautaire ou d’« usager » dans le cadre d’un service.
Famille
Ami/voisins
Acteurs
institutionnels
Référent Personne
social accompagnée Autres
acteurs
Environnement
Services Services
sociaux de santé
Acteurs Partenaires
économiques associatifs
30
Il s’agit de travailler sur les deux niveaux en présence :
• La personne
La relation d’accompagnement (la relation duelle accompagnant/accompagné)
Il s’agit d’une relation qui vise à reconnaître la capacité d’une personne à être, à exercer un pouvoir de décision et à
établir des relations de confiance avec autrui. Cette relation est un type d’appui, comme le sont les soutiens matériels
et humains qui peuvent être apportés pour résoudre un problème de mobilité, d’accessibilité, ou le coût d’un besoin
spécifique.
• Son environnement
L’environnement dans lequel évolue cette relation (le contexte)
Le référent social doit favoriser les relations avec l’environnement en instaurant ou restaurant le lien social, le respect
des différences et la stimulation des solidarités locales. Il joue un rôle de sensibilisateur et de médiateur, il participe à
la prise de conscience et au changement des comportements, il invite les partenaires à se mobiliser en développant
le partenariat et œuvre pour la cohésion sociale des services aux usagers.
Guide pratique
/ Traitement de ces informations dans le but d’établir un état des lieux général
Contractualisation
Retour d’informations
Retour d’informations
auprès de la famille, des
auprès de la personne
tiers ou du représentant
concernée
légal
31
• Schéma de l’accompagnement :
Le processus d’accompagnement social personnalisé a été divisé en huit étapes, allant du pre-
mier contact jusqu’à la sortie du dispositif. Ces étapes sont illustrées ci-dessous et seront appro-
fondies dans la section qui suit.
Diagnostic Définition et
de la situation négociation du projet
Premier contact personnalisé
et/ou prise en compte
de la demande
Définition
du plan d’action
Personne
en situation Contractualisation
Sortie
de handicap
du dispositif,
autonomisation
de la personne
Démarrage et suivi
du projet
Finalisation de
l’accompagnement Bilans
intermédiaires
32
ETAPE 1 : PREMIER CONTACT ET/OU PRISE EN COMPTE DE LA DEMANDE
Pourquoi ? Pour prendre contact, mettre en confiance et analyser globalement l’adéquation entre
la demande et les services proposés dans le cadre de l’accompagnement social.
Comment ?
• Ecoute et attention du professionnel
• Echange libre
• Compréhension de la demande et adéquation avec le service d’accompagnement social
• Rappel du cadre et des « services » proposés en accompagnement social
Conseils pratiques :
• Les conditions matérielles de la rencontre ne sont pas à négliger. Ce premier échange, tant
que faire se peut, doit avoir lieu dans un environnement neutre pour la personne, en particulier
hors de son domicile. Dans le cadre d’un service d’accompagnement social, il faut aménager
un lieu avec un bureau et des chaises, un espace indépendant, pour assurer la confidentialité
des échanges. S’il n’y a pas de structure d’accueil, il s’agit de privilégier un lieu public où aucun
des protagonistes n’a d’enjeu particulier (ex : un café, un parc public, la place du village…), ceci
pour favoriser un temps d’échange libre pour la prise de connaissance.
• Durant l’échange, il est important de se présenter et de rappeler le cadre et les objectifs de
cet échange (faire connaissance, recueillir l’expression d’une demande ou d’un projet, rassem-
bler des informations pour une meilleure compréhension de la situation…). Il est également
nécessaire de rappeler le principe de confidentialité (les éventuels éléments transmis à des tiers
doivent concourir directement à la réalisation du projet personnalisé et nécessitent l’autorisation
de l’intéressé avant diffusion).
• Si l’adéquation entre la demande et/ou besoin exprimé et « les services » proposés est validée,
le référent social propose alors un rendez-vous formalisé (plutôt au domicile de la personne, in
Guide pratique
situ), pour la prochaine étape de l’entretien diagnostic.
• Il est possible lors du premier entretien qu’une personne exprime un besoin unique d’infor-
mation/orientation, pour un projet personnalisé déjà bien en main. En effet, dans ce cas il faut
vérifier si la personne requiert vraiment un « service » d’accompagnement social personnalisé,
ou si une aide ponctuelle d’information/orientation serait plus adéquate. Si tel est le cas, suite à
ce premier contact, la démarche d’accompagnement n’a pas à être entamée.
Conseils pratiques :
• Le pourquoi des entretiens, la durée que l’on se fixe et les points qui seront abordés sont à
préciser avant le début des entretiens.
• Une trame d’entretien15 peut aider le référent social à construire son entretien pour ne pas
« oublier » certains thèmes à aborder mais l’enjeu du premier entretien est de favoriser un
échange oral, in situ.
• Le processus d’évaluation se fonde sur le recueil de données et l’analyse de ces données.
C’est une étape importante de la démarche d’accompagnement mais c’est également une pra-
tique sensible car elle requiert de la part de l’accompagnateur une écoute active et une analyse
fine.
• Le diagnostic social requiert une collecte d’information « globale », c’est-à-dire traitant des
différentes sphères de vie de la personne. A noter toutefois qu’il n’est pas nécessaire de collec-
ter toutes les informations dans le même niveau de détails. Ceci peut entraîner un diagnostic
s’échelonnant sur plusieurs semaines, avec une incompréhension par la personne du proces-
sus. Cette longueur peut aussi parfois amener une réponse aux besoins avant même que le
portrait global de la situation ne soit terminé, donc sans prise en compte et priorisation des réels
besoins de la personne. Il est donc préférable de faire un portrait global, mais succinct de la
situation de la personne, puis de compléter ensuite la collecte de données et l’analyse en regard
des difficultés et besoins notés par la personne, son entourage et l’intervenant social.
• L’évaluation peut se construire en plusieurs étapes et sur des temps différents. Il n’est pas
du rôle de l’intervenant social d’apporter une expertise technique sur des sphères précises (bi-
lans musculaires, capacités d’apprentissage, etc.), mais plutôt de favoriser un diagnostic social
complet. Pour cela, selon les besoins notés, on privilégiera une approche pluridisciplinaire lors
de la collecte de données.
• L’analyse peut se travailler sur la base du MHAVIE (Mesure des Habitudes de Vie) pour l’éva-
luation de la réalisation des habitudes de vie et le MQE (Mesure de la Qualité de l’Environne-
ment) pour l’évaluation de la qualité de l’environnement, sur la base des perceptions/représen-
tations de la personne16.
• Une des difficultés de l’exercice pour le référent social est de prendre conscience de sa propre
subjectivité et réussir à être à l’écoute de celle-ci et de la subjectivité de l’autre. Car au final,
c’est bien la manière dont la personne vit subjectivement sa situation qu’il faut améliorer et non
pas ce que le référent social croit être la réalité ou ce qui devrait être le mieux pour le participant.
34
Le diagnostic social (« La pratique du travail social avec des groupes », Hélène Massa)
« L’établissement du diagnostic social est une étape centrale du travail social. A la différence du
diagnostic médical, qui précède le traitement, le diagnostic social rassemble simultanément
des faits, les analyse et les utilise d’une manière rigoureuse pour comprendre la personne,
sa situation et son environnement dans leurs rapports au service proposé. Ensuite, il agit
pour mettre en œuvre un projet de travail social […].
Le mot « diagnostic » qui signifie « connaissance » en grec, recouvre l’identification d’une
maladie d’après ses symptômes. Dans le cas d’un diagnostic social, la signification du mot
est plus large. Elle présente deux faces : une recherche attentive des faits qui détermine
la nature des choses et la décision ou l’opinion résultant d’un tel examen ou d’une telle
investigation. Le terme social indique sa nature, c’est-à-dire qu’elle concerne une personne
dans sa situation. Plusieurs auteurs préfèrent le terme évaluation, qui implique seulement
l’évaluation préliminaire et non la compréhension de la nature de la situation. Or, celle-ci
constitue l’élément principal du diagnostic social.
En travail social, le schéma diagnostic utilise le concept d’interaction entre les personnes
et leur environnement. Le diagnostic social constitue un processus autant qu’une étape. A
partir des faits, le travailleur social cherche donc à comprendre le système de la personne et
à formuler une opinion sur la nature des sous-systèmes qui constituent son environnement.
Cela est examiné dans le cadre de l’approche systémique. […] Un aspect important du
diagnostic en travail social […] consiste à évaluer la contribution possible de la personne au
travail du groupe, autant que le bénéfice qu’en retireront ceux qui vont le partager avec elle.
Le diagnostic social est le fruit non seulement d’un travail rigoureux, mais aussi de la
communication avec les personnes, les groupes, les institutions et l’environnement social.
Si leur participation au diagnostic n’est pas effective, il ne s’agit pas d’un diagnostic social
mais seulement de l’étude d’un phénomène. »
Guide pratique
La pratique de l’entretien
L’entretien peut être un outil d’évaluation. Il porte sur des personnes ou sur des situations et
opère à deux niveaux : le recueil d’information et la régulation.
Cette dimension correspond à la masse Elle vise à assurer la bonne marche de l’entretien en s’appuyant
d’éléments informatifs qui vont servir à sur les attitudes en présence (communication non verbale, com-
alimenter le décryptage et l’analyse de portements, émotions) et permet de travailler à l’ajustement de la
la situation. conduite à tenir et de la reformulation des propos de l’autre.
35
On distingue globalement trois techniques d’entretien :
• L’entretien libre est utilisé pour approfondir les connaissances d’une situation globale, la
personne entendue est libre de parler comme elle le souhaite, les questions formulées sont
rares et très ouvertes, on se situe alors sur le mode de la conversation.
• L’entretien semi-directif est structuré en fonction de thèmes précis que l’intervieweur
souhaite approfondir. Il utilise une trame d’entretien où sont répertoriées et classées les
thématiques à aborder, incluant certaines questions spécifiques. L’attention est davantage
portée sur la personne et relève de l’attitude de compréhension. Les questions sont le plus
souvent des questions ouvertes (réponse par oui ou par non).
• L’entretien directif est utilisé pour évoquer une thématique précise sous la forme d’une
enquête. Il s’appuie souvent sur une série de questions fermées posées sur un mode inter-
rogatif, l’attention étant davantage portée sur la thématique étudiée que sur la personne.
Dans le cadre de l’accompagnement personnalisé, l’entretien libre semble être le plus adapté
mais demande une réelle maîtrise des techniques d’entretiens. Si tel n’est pas le cas, il est forte-
ment conseillé d’utiliser l’entretien semi-directif. En effet, il favorise la libre parole, élément essen-
tiel pour un entretien de qualité, tout en aidant la conduite de l’entretien du référent par un cadre
souple et une possible trame d’entretien.
Il est toutefois important de noter que le type d’entretien doit avant tout être choisi en fonction du
contexte culturel et du cadre de référence dans lequel il doit se réaliser. Il revient au référent de se
questionner sur sa manière d’entrer en relation avec l’accompagné, en fonction donc des habi-
tudes de vie et de ses « préférences de communication ». Par là, le référent montre qu’il accepte
la manière de fonctionner de l’autre, quitte à la retravailler en cours d’accompagnement.
L’évaluation de la situation est une étape sensible. Elle a pour objectif de faire ressortir la subjecti-
vité de la situation vécue par la personne. Le référent doit chercher à évaluer les obstacles vécus
par la personne, en les dissociant de ses propres représentations de la réalité et sans porter un
jugement.
Auprès de qui ? De la per- Auprès de qui ? Auprès de ses collègues de Auprès de qui ? De la per-
sonne concernée, de sa fa- travail, d’évaluations pluridisciplinaires, mais sonne concernée, puis des
mille, de son entourage, des aussi et surtout de la personne concernée. autres professionnels impli-
autres professionnels qui qués.
Quand ? Dès le premier contact et tout au
connaissent la personne (mé-
long de l’accompagnement. Quand ? A la suite du premier
decins, animateurs, membre
Comment ? En faisant des croisements entretien, des bilans intermé-
associatif, etc.).
entre les différents points de vue, en repé- diaires, puis lors de la finali-
Quand ? Lors de la phase sation de l’accompagnement.
rant le rôle et le statut de chacun au sein de
d’accueil et du premier entre-
sa famille et de la société, en étant vigilant à Comment ? En s’appuyant
tien, puis lors de tous les en-
ce qui bloque mais aussi à ce qui favorise, en sur les analyses et les dis-
tretiens futurs, tout au long de
comparant les caractéristiques d’un individu cussions, en restant vigilant
l’accompagnement.
Guide pratique
avec le profil d’autres personnes évoluant à la cohérence entre ce qui
Comment ? A l’aide d’une dans le même contexte et en comparant est proposé, le désir et les
trame d’entretien. cette analyse avec une situation antérieure. besoins de la personne et les
objectifs à atteindre.
Le schéma du PPH17 vierge peut être utilisé comme schéma de synthèse de l’évaluation de la
situation, puisqu’il reprend la majorité des éléments personnels et contextuels nécessaires au
diagnostic. Il pourra également mettre en relief les sphères qui davantage sont « à creuser », pour
réaliser une bonne analyse de la situation.
Développer une approche à partir du projet personnalisé dans une structure accueillant par
exemple des enfants modifie totalement la conception de l’aide : ce n’est plus l’enfant qui va
s’adapter au système institutionnel mais l’institution qui va mettre au service de l’enfant des
37
moyens et des activités pour favoriser son développement. De ce fait, mettre en place une dé-
marche de projet personnalisé dans une structure entraîne un questionnement sur le projet insti-
tutionnel et il est souvent intéressant de pouvoir conduire l’un et l’autre simultanément.
Le Cycle de Projet
Situation Évaluation
donnée initiale
Analyse
Vévifier les
suppositions
Suivi
Évaluer
Planifier,
concevoir
Nouvelle conception
Mise en
Processus itératif
œuvre
Evaluation initiale
La phase de l’évaluation initiale correspond à la collecte des informations sur une situation. Elle
peut avoir lieu à tout moment (situation de crise ou non) et permet une vision de la situation. Les
évaluations initiales produisent un «instantané» d’une situation particulière, à un moment précis.
Analyse
L’évaluation initiale, sans l’analyse, n’a aucun sens. L’analyse donne une signification aux don-
nées collectées. Si elle est bien faite, elle offre à ceux qui mènent les actions des outils de com-
préhension de la situation dans sa complexité afin d’aider à prendre des décisions pertinentes et
adaptées.
Conception des projets
Les données de l’évaluation initiale sont utilisées pour préparer une analyse objective des pro-
blèmes auxquels sont confrontées les populations concernées. Une fois les problèmes identifiés,
on peut entrer dans la planification de projets et programmes visant à les résoudre.
Suivi & évaluation
Le suivi et l’évaluation permettent une collecte d’informations afin d’améliorer les projets en cours.
Ce type d’activité s’inscrit dans un processus continu de réévaluation des besoins et engendre
l’opportunité de répondre à des situations de crise. Le suivi, assuré par le personnel du projet,
cherche à déterminer si le travail consistant à aider les personnes est bien fait, il permet l’étude
des activités, du contexte et de l’impact du projet. L’évaluation quant à elle est une activité du
projet qui n’est pas seulement assurée par le personnel du projet. Elle peut avoir lieu soit au mi-
lieu du projet ou à la fin, ou quelques années après la fin du projet. Elle cherche à déterminer si
le travail accompli correspond à celui qui était nécessaire. Le suivi comme l’évaluation sont des
activités importantes afin de savoir si les objectifs sont pertinents, réalistes/réalisables et si les
moyens et activités mis en œuvre sont adaptés.
38
Pourquoi un projet ?
Pour définir un objectif commun à atteindre.
En s’appuyant sur la liste des besoins, l’analyse globale et pluridisciplinaire de la situation, de
même que sur la/les demande(s) de l’usager, le référent social propose des axes de travail et
construit les prémices d’un projet personnalisé qu’il approfondit et ajuste avec la personne. Les
réponses doivent rester en lien avec les attentes et besoins de la personne et être formulées en
objectifs précis et réalisables.
Guide pratique
tation psychologique. Pour l’insertion professionnelle, on notera par exemple la réalisation d’un
curriculum vitae, la préparation à une formation ou encore à un entretien avec un employeur. Les
objectifs posés sont définis par le croisement entre les analyses de la phase d’évaluation (de
l’étape de diagnostic/évaluation globale) et les moyens identifiés pour y parvenir.
Conseils pratiques :
• Un projet personnalisé s’inscrit dans le projet de vie d’une personne. Il sera donc suivi d’autres
projets personnalisés, qui demanderont ou non un accompagnement social.
• Il est important de commencer par définir un objectif principal, pour estimer la distance entre
le point de départ et celui qu’on cherche à atteindre.
• Il est bon d’avoir des ambitions modestes et de s’assurer que le participant informe régulière-
ment sa famille, son entourage et les autres partenaires de la situation.
• C’est lors de cette phase de construction du projet personnalisé que la dimension contextuelle
prend tout son sens. Faire le point avec la personne sur les forces et les acteurs en présence
facilite la définition des actions à engager et des ressources requises pour cette démarche.
• Travailler en réseaux et partenariats va permettre de rappeler le rôle et la responsabilité de
chacun dans le projet personnalisé.
• Durant la négociation, le référent social doit garder à l’esprit son cadre de travail, ce qu’il est
en mesure de faire et ce qu’il ne peut pas faire (les « services » proposés et leurs limites).
• Un accompagnement personnalisé qui serait proposé sur une durée de six mois à un an se
focalise en général sur une thématique, voire deux au maximum.
39
• Il est important de rester dans un principe de réalité, c’est-à-dire de faire la part des choses
entre désir et besoin, réaliste et utopique, et de prendre en compte les exigences du contexte
et les conséquences des actes que l’on souhaite engager.
Pourquoi ?
Pour planifier les activités du projet personnalisé.
Pour chacune des possibilités de réponses négociées avec l’intéressé, il s’agit maintenant de
déterminer l’objectif spécifique visé, le temps et les moyens pour y parvenir.
Comment ?
• Liste des étapes, actions et moyens
• Programmation des activités à réaliser
• Définition de la durée de l’accompagnement
Chaque objectif spécifique doit être divisé en actions et activités correspondantes. Voici l’exemple
d’un plan d’action dans le cadre d’un projet personnalisé d’un enfant qui souhaite faire du sport :
40
Conseils pratiques :
• La plupart des actions et activités doivent être réalisables par la personne elle-même, avec
l’appui de son entourage, du référent social ou des professionnels concernés si besoin. La per-
sonne est maître et acteur de son projet personnalisé.
• Chaque projet personnalisé doit avoir un plan d’action, quitte à le réévaluer si nécessaire. Le
participant a besoin de points de référence temporels pour se motiver, avancer et évaluer les
changements, et surtout pour ne pas se sentir « abandonné » à la fin d’un accompagnement.
Pourquoi ?
Pour formaliser un engagement réciproque par la validation d’un contrat oral ou écrit.
Comment ?
• Dénomination des personnes concernées
• Objet du contrat, cadre dans lequel il s’inscrit et durée
• Détail des objectifs, des actions et des activités
• Droits et devoirs de chacun
• Possibles conditions d’arrêt
Conseils pratiques :
• Accompagner suppose bien évidement l’accord de la personne. Le contrat est la manifesta-
tion de cette adhésion. La volonté affichée de l’individu entraîne sa réelle participation.
Guide pratique
• Le contrat instaure une dimension d’égalité, il évite donc de tomber dans le versant protec-
tion/assistanat. « Nous nous engageons tous les deux sur le même chemin. »
• Le contrat ne doit pas être un frein à la participation de la personne. La forme de ce contrat
doit donc s’adapter au contexte dans lequel il est proposé. Il peut être validé oralement si la
culture de l’oral est plus développée que celle de l’écrit ou si l’écrit « fait peur ». L’essentiel est
que cette contractualisation soit réalisée dans un espace et un temps formalisés.
Pourquoi ?
Pour soutenir la personne dans la réalisation de son projet personnalisé.
Comment ?
• Conseil et soutien de la personne dans ses activités.
• Echanges avec les partenaires concernés (social, médical, éducatif, administratif, autres
professionnels…) et dynamisation de ce réseau.
Le référent social exerce une fonction de coordination et de suivi des différentes étapes du projet,
il note l’évolution de la personne dans ses démarches, l’aide à faire les réajustements nécessaires,
fournit des explications, fait des remarques. Il prend en considération les avis de la famille et de
l’entourage, consulte régulièrement les autres professionnels et acteurs concernés par le projet.
41
De manière plus générale, lorsque la personne ne peut s’exprimer directement, il est l’« aide-
parole » (et non « porte- parole ») de la personne, le représentant de ses intérêts. Enfin, il reste
vigilant face à des actions irréalistes, aux répercussions néfastes ou aux déséquilibres engendrés.
Il peut, à ce sujet, proposer des réunions avec les partenaires, par exemple un médecin s’il est
question de santé ou un enseignant, un employeur s’il s’agit de la dimension scolaire ou profes-
sionnelle.
Conseils pratiques :
• C’est dans ce temps-là que la posture du référent social18 prend tout son sens et participe
à l’autonomisation et à la réalisation du projet personnalisé. Il est donc primordial, en tant que
référent social, de se questionner régulièrement sur sa pratique, afin d’assurer un accompa-
gnement de qualité et d’atteindre les objectifs implicites mais permanents du référent social
(capacité à encourager et accompagner l’émancipation sociale du participant).
• Attention à ne pas instaurer une dépendance de la personne au référent social et/ou à l’ac-
compagnement.
• L’autonomie de la personne passe aussi par la capacité du référent social à ouvrir la relation
à des tiers, donc à concevoir aussi l’accompagnement de façon collective. Il ne s’agit pas de
renoncer à la rencontre duelle mais de la restituer dans un contexte plus large qui donne une
place légitime aux partenaires afin de mieux répondre aux besoins, aux possibilités et aux res-
ponsabilités de chacun, professionnels ou non.
Pourquoi ?
Pour vérifier la pertinence du projet personnalisé.
Comment ?
• Mesure régulière des écarts entre les objectifs de départ et les objectifs atteints.
• Réajustement du plan d’action pour la réalisation du projet personnalisé en cours.
• Révision de la faisabilité du projet en cours pouvant entraîner l’arrêt ou la négociation d’un
nouveau projet.
Le référent social peut développer un dossier personnalisé qui reprendra les dates des entre-
tiens, leurs contenus, les recommandations et engagements de chacun. Le tout fera partie du
document de synthèse de l’accompagnement.
42
Conseils pratiques :
• L’évaluation intermédiaire des résultats doit se faire en fonction des éléments d’évolution
concrets (incluant également les évolutions de comportement) et non en fonction d’un but gé-
néral à atteindre (une insertion effective par exemple).
• Il s’agit donc d’évaluer les actions réalisées par la personne en fonction de ses besoins et de
ce qu’elle est capable de résoudre, plutôt qu’en fonction des problèmes qu’elle rencontre.
• Il est judicieux de conseiller à la personne de tenir un « cahier de bord » sur lequel elle pourra
noter ses commentaires, observations et réflexions. Ce cahier peut être tenu par une personne
de l’entourage ou le référent lui-même si la personne ne peut pas écrire.
• Plus la personne chemine sur son projet et son autonomisation, moins le référent social a
besoin d’être présent. Les temps d’échange entre ces deux protagonistes pourraient alors se
résumer aux temps d’évaluation intermédiaires, l’ensemble des activités du projet personnalisé
étant alors réalisé en autonomie par la personne elle-même, sans présence du référent.
Pourquoi ?
Pour procéder au bilan de l’accompagnement et proposer une suite à donner si besoin.
Comment ?
• Mesure entre les objectifs fixés et les résultats atteints.
• Evaluation des effets de l’accompagnement sur la personne et sur son environnement.
• Négociation d’un projet de sortie par des orientations et suivis possibles, si nécessaire.
• Evaluation de l’impact de la réalisation du projet personnalisé (à six mois environ).
Guide pratique
Le temps de l’accompagnement s’inscrit dans une durée limitée qui doit être spécifiée dès le
départ et rappelée aussi souvent que nécessaire. Si besoin, un nouveau projet peut être négocié
mais il sera évalué au cas par cas, en fonction des résultats obtenus et de sa pertinence.
Conseils pratiques :
• Il est très important que la personne accompagnée puisse avoir en sa possession une synthèse de
l’ensemble de son parcours et des activités réalisées. Cette synthèse est bien souvent le seul do-
cument qui témoigne de l’investissement et de l’évolution de la personne dans son projet. Elle doit
reprendre l’ensemble des documents et éléments discutés lors de l’accompagnement (diagnostics,
plan d’action, contrat, évaluations intermédiaires...). C’est un très bon outil de reconnaissance per-
sonnelle, même si l’ensemble des éléments contenus dans ce document ne sont pas uniquement
positifs. Il doit faire état des réussites et des difficultés, en accord avec la personne accompagnée19.
• Rappeler régulièrement la date butoir, sans pression, pour mettre en valeur le chemin parcouru
et celui restant à parcourir dans ce temps donné (qui pourra bien sûr être réévalué notamment
si des raisons extérieures à la personne l’imposent).
• Identifier le plus tôt possible les partenaires vers lesquels on peut éventuellement orienter la per-
sonne ou, à la demande du participant, transférer des compétences à la fin du projet personnalisé.
• L’évaluation de l’impact à trois ou six mois (selon les réalités terrain) est nécessaire pour
mesurer la qualité du projet réalisé, mais elle ne doit pas être comptabilisée dans le temps de
l’accompagnement social personnalisé, elle devra en effet être effectuée à la fin du processus
d’accompagnement.
43
/ RÔLE ET POSTURE DU RÉFÉRENT SOCIAL DANS LA DÉMARCHE D’ACCOMPAGNEMENT
Pour faire écho au chapitre précédent sur les caractéristiques spécifiques et la méthodologie d’in-
tervention appliquées à chacune des étapes de l’accompagnement social personnalisé, voici un
schéma, inspiré du travail de Jean-René Loubat,20 qui reprend les principales missions du référent
social, en lien avec les étapes présentées plus haut :
Entretien avec la
famille, les tiers, Entretien avec les
Entretien avec éventuellement le autres professionnels
la personne concernée représentant légal et les partenaires
3. Présentation de l’état des lieux des besoins recensés aux autres professionnels
pouvant apporter une expertise (médicale, sociale, professionnelle…)
et proposer des solutions possibles
44
La posture du référent social
Accompagner quelqu’un signifie lui donner les moyens de faire par lui-même et surtout pas de
faire à sa place. Cette posture dans la relation de soutien replace la personne accompagnée au
centre de l’action et pose l’accompagnement social personnalisé comme un mouvement.
L’accompagnement doit rester au service de la personne, et non devenir le but à atteindre mais
bien un moyen possible pour l’évolution ou l’amélioration d’une situation.
A l’intérieur de cet échange, il est question d’un rapport humain, chargé d’émotions, de moments
forts, de relations interpersonnelles avec tout ce que cela comporte de dynamique et d’enjeux
(reconnaissance, confiance, pouvoir, dépendance, etc.).
Tout au long de l’accompagnement social personnalisé, le référent social doit toujours garder à
Guide pratique
l’esprit l’objectif général à atteindre et régulièrement vérifier ce qui, dans la relation avec le parti-
cipant, fait obstacle à la réalisation de cet objectif. Il est le seul à même de faire les réajustements
nécessaires en cas de besoin.
45
Idéalement, les travailleurs sociaux des pays du nord revendiquent la nécessité de pouvoir béné-
ficier d’une supervision. Généralement menée par un psychologue, la supervision21 est un temps
proposé aux équipes d’accompagnement social leur permettant de discuter librement de leurs
ressentis face à leurs missions d’accompagnement. En effet, la pratique de l’accompagnement
social peut être très anxiogène pour le référent social qui peut se sentir isolé, voire impuissant
dans certains cas, ne pouvant maintenir sa posture professionnelle correctement. Les temps de
supervision sont donc destinés à accompagner le référent social dans sa pratique. Ils peuvent se
réaliser seul ou en groupe. Dans ce deuxième cas, il s’agira de s’appuyer sur les expériences de
chacun pour animer les discussions. A noter que ces temps doivent rester confidentiels pour ne
pas avoir d’effets opérationnels directs.
© Corentin Thevenet pour Handicap International
21. Cf « La supervision d’équipes en Travail Social », Joseph Rouzel, Dunod, 2007
46
2. Guide pratique du chef de projet
Partie
2
/ LES PRÉALABLES AU DÉVELOPPEMENT D’UN SERVICE D’ACCOMPAGNEMENT
L’identification de ces préalables permet de poser les finalités à atteindre et les valeurs sur
lesquelles on s’appuie pour entraîner le changement. C’est aussi et seulement après cette
première phase que les services, les programmes, les institutions peuvent définir précisément
leurs champs d’action et leurs modalités d’intervention.
Guide pratique
la fin de l’accompagnement)
- coordonner les différents intervenants autour de l’usager (partage du diagnostic, définition
des rôles).
Quels sont le résultat et l’impact ? Qu’est-ce que cela transforme ? Que veut-on évaluer à
la fin de l’accompagnement et/ou du projet ?
- impact sur l’autonomie et l’accès aux droits des participants/usagers
- impact sur la réalisation d’un projet personnalisé
- impact sur les offres d’insertion/services disponibles localement
- impact sur les pratiques, les collaborations, les changements de représentations.
Rappel : pour la mise en place d’un accompagnement social personnalisé, il est nécessaire
d’avoir des connaissances préalables sur :
- La législation locale en matière d’action sociale (nationale, déconcentrée ou décentralisée)
et les modes d’intervention des services publics sur cette thématique
- Le territoire d’intervention
- Les structures et services, privés et/ou associatifs qui œuvrent dans le champ du social,
leur positionnement et les actions concrètes qu’ils développent au niveau local, départe-
mental, régional et national
- L’ensemble des acteurs en présence sur le territoire concerné
- La connaissance et les représentations sociales de ces acteurs face aux personnes handi-
capées
47
Les préalables à la mise en place de tout projet d’accompagnement concernent également,
lorsqu’ils existent, l’identification et les partenariats possibles avec les collectifs,
regroupements, fédérations, institutions, établissements et services publics, associatifs ou
privés. Ils sont alors considérés comme des partenaires potentiels pour la réalisation du projet
personnalisé ou des espaces pluridisciplinaires vers lesquels on pourra orienter ou transférer
certaines compétences ou certaines responsabilités.
Une fois l’identification du public cible et des acteurs effectuée, le contexte appréhendé, et les
interrelations décryptées, il est possible d’envisager la mise en place du dispositif social. La
nature de ce dispositif dépendra du niveau de développement des services existants dans la
zone d’intervention, de la mobilisation des populations, de l’accès à l’information et des besoins
exprimés. Lorsque plusieurs ressources sont existantes mais non connues des populations, un
dispositif « d’écoute, information et orientation » peut être mis en place. Ce type de dispositif ne
répond qu’à un besoin ponctuel exprimé par une personne. En revanche, lorsque les personnes
sollicitent un accompagnement social personnalisé, un dispositif spécifique sera nécessaire, qui
pourra intégrer éventuellement un service d’information/orientation.
Dans le cadre d’un dispositif d’accompagnement social personnalisé, plus il y aura de services/
acteurs existants, plus les projets personnalisés pourront être adaptés aux besoins et aux envies
de la personne accompagnée. Si très peu de services/acteurs existent, les objectifs du projet
personnalisé se centreront plus sur la participation de la personne vulnérable, en particulier pour
les personnes handicapées, dans sa famille et sa communauté.
Développer une base de données et/ou un répertoire/annuaire des acteurs territoriaux favorise
le réalisme et la pertinence du projet personnalisé dans le territoire donné et permet de travailler
à la mise en réseau de ces acteurs22.
22. Cf le « Guide pratique pour l’aide à la mise en place d’un Centre Local d’Information et d’Orientation (CLIO) : Modélisation d’une expérience
de CLIO à Salé (Maroc) », Eric Plantier-Royon, RT « Ville et Handicap », Handicap International, 2007
48
Exemple d’une base de données « Services » (cf Guide CLIO)
Conseils pratiques :
Guide pratique
• La présence d’un CLIO (centre local d’information et d’orientation) favorise fortement la mise
en place efficace d’un service/dispositif d’accompagnement, permettant d’avoir une connais-
sance des acteurs terrains et du public cible.
Lorsqu’un service nouveau est mis en place, il est important de considérer de quelle façon les gens
en seront informés et y auront accès. L’accompagnement se veut une démarche participative,
prônant la pro-activité, la motivation et l’engagement réciproque de l’accompagnateur, mais aussi
et surtout de la personne accompagnée. On peut donc dans ce sens favoriser la personne à
rechercher l’information et à se rendre d’elle-même au dispositif d’accompagnement, comme pré-
requis à la démarche d’accompagnement. En parallèle du dispositif, des séances d’information
et relais/bureaux de proximité pourront être mis en place et faciliteront l’accès au dispositif
d’accompagnement. Selon le contexte, une telle démarche pourra très bien fonctionner pour
les personnes en besoin d’ « information/orientation », mais pas forcément pour celles les plus
vulnérables, ayant un réel besoin d’accompagnement social. On peut donc dans ce cas envisager
la présence d’agents communautaires, offrant une information (identification) de proximité aux
personnes les plus isolées et guidant celles-ci vers le dispositif d’accompagnement. Enfin, lorsque
les perceptions locales du handicap ne sont pas favorables à la démarche d’autonomisation, il
est essentiel de mener conjointement des séances de sensibilisation à la situation des personnes
handicapées au niveau des communautés, afin de responsabiliser l’ensemble des acteurs locaux
et de promouvoir un réel changement social vis-à-vis du handicap.
49
Il est important de mesurer, non seulement lors de la planification mais également tout au long de
la mise en place d’un dispositif, les critères d’évaluations suivants :
23. Cf « Renforcement des capacités et relation partenariale : enjeux, modalistes, outils», Stefanie Ziegler, RT « Partenariat », Handicap Internatio-
nal, 2007
50
PROFIL DE POSTE DE L’INTERVENANT SOCIAL
ACTIVITES ESSENTIELLES
• Informer sur les dispositifs, droits et services existants ;
• Rencontrer les personnes pour examiner avec elles leur situation, établir un bilan général de leur
situation sociale, personnelle et professionnelle ;
• Rechercher par tous les moyens adaptés (individuels et/ou collectifs) les éléments de solution aux
problèmes/demandes posés ;
• Mener des actions de suivi auprès des personnes et évaluer avec elles l’évolution de leur situation ;
• Encourager l’autonomisation de la personne ;
• Animer/participer à des actions de sensibilisation ou de formation à des problématiques sociales
individuelles et/ou communautaires ;
• Assurer la médiation avec l’environnement (familles, communautés, autres services…).
Guide pratique
• Animer des réunions et assurer la réalisation des actions.
SAVOIR-ETRE (aptitudes)
• Tolérant et respectueux ;
• Discret ;
• A l’écoute, avoir une écoute bienveillante ;
• Approche empathique plutôt que sympathique24 ;
• Rigoureux/souple : socialement adaptable/adapté ;
• Disponible ;
• Avoir une approche humaniste ;
• Rationnel, s’appuyer sur un principe de réalité.
CONNAISSANCES ASSOCIEES
• Connaissance en psychologie et sociologie (fonctionnement psychologique humain, relations entre
groupes sociaux…) ;
• Connaissance anthropologique du pays et groupe cible (histoire, culture, traditions, croyances….) ;
• Connaissance des particularités du public cible (Pour HI, connaissance des outils adaptés aux per-
sonnes en situation de handicap…) ;
• Connaissance des différents dispositifs d’aide et de prise en charge du public cible ;
• Connaissance des acteurs et services territoriaux et nationaux (qui ? quoi ? comment ? où ?) ;
• Connaissance des législations nationales et internationales, adaptées au public cible.
24. Cf encart p. 45
51
Il faut noter que les compétences techniques et relationnelles mentionnées sont non exhaustives,
et qu’elles s’acquièrent et se perfectionnent avec le temps et l’expérience. Elles sont le fruit de
l’apprentissage de l’intervenant social, façonné par sa pratique de terrain et les réajustements25
qu’il opère sans cesse en fonction des situations, des contextes et des particularités de chaque
histoire de vie, de chaque individu rencontré.
Conseils pratiques :
• Après diverses missions d’appui aux équipes d’intervenants sociaux de Handicap Internatio-
nal, il est clair que ceux-ci manquent de temps d’échange et de « décompression », qui ne sont
souvent proposés que suite à des crises ponctuelles. Il est important, pour un meilleur position-
nement professionnel et personnel, de mettre en place des temps de supervision dès le début
du projet/service d’accompagnement social.
• Cette activité est idéalement animée par un psychologue externe au projet/service, à défaut,
par le responsable d’équipe. Dans ce cas, nous parlerons plutôt de temps d’échange de pra-
tiques.
• S’assurer de la formation26 et des compétences des référents sociaux, en lien avec le pu-
blic cible, et compléter celle-ci par des échanges de pratiques et supervision, sous forme par
exemple d’étude de cas pratiques.
25. La notion de réajustement professionnel est détaillée dans le Guide pratique de l’intervenant social, sous la rubrique « Rôle et posture de
l’intervenant social »
26. Nous avons fait le choix de ne pas traiter en détail ici la question de la formation des référents sociaux, pourtant centrale, afin de ne pas alour-
dir le document. Un module sur la formation de référents sociaux, basé sur ce guide, sera disponible en 2010
52
Boîte à outils
Partie
3
/ Etape 1 : Prise de contact -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - PAGE 54
Les outils présentés proviennent en majorité de projets développés par les équipes de
Handicap International et leurs partenaires dans de nombreux pays. Un nombre réduit
d’outils est ici présenté, afin d’illustrer les différentes étapes de l’accompagnement
social personnalisé.
Les outils présentés ont été développés en fonction de contextes particuliers. Ils doi-
vent donc être adaptés aux besoins et aux réalités de votre terrain en prenant en
considération ses spécificités culturelles, politiques, sociales et économiques.
Enfin, merci de vous reporter au CD-Rom qui accompagne ce guide pour un aperçu
exhaustif des outils produits par les différentes équipes de Handicap International.
53
Etape 1 : Prise de contact
Partie
3
Fiche d’accueil (exemple HI, programme France, ICOM)
Photo
Date : Accueilli par :
Accueil participant
IDENTITÉ
Nom : ______________________________________________________________________________
Prénom : ___________________________________________________________________________
Adresse : ___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________
Téléphone : ____________________________
Date de naissance : _____________________
Lieu de vie : Famille Foyer Appartement autonome Autre : __________________
Lieu d’activité de jour : _______________________________________________________________
Nom du représentant (responsable) légal : ______________________________________________
Parents (préciser le lien si autre que père ou mère) Tuteurs Établissements
Adresse : ___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________
54
Etape 2 : Diagnostic social
Partie
3
Le « Processus de Production du Handicap » présenté dans ce guide est un modèle proposant
l’analyse de situations de participation ou d’exclusion sociale. Ce modèle peut être adapté à
la situation de chaque individu en créant un questionnaire permettant la collecte et l’analyse
d’informations sur les habitudes de vie, les facteurs personnels et environnementaux.
55
La trame ci-dessous peut servir à une collecte d’informations sur l’ensemble des facteurs et
habitudes de vie d’une personne, à la suite de la prise de contact et dans le but d’établir un
portrait global lors d’un questionnaire initial. Il peut aussi être repris lors du processus en
regard d’une habitude de vie s’inscrivant dans le projet personnalisé de la personne, afin de
permettre une analyse plus spécifique des facteurs s’y rattachant.
Facteurs personnels
Ne pas oublier d’ajouter des informations sur l’identité de la personne, sur le contexte où
elle se trouve :
Nom :__________________________________ Prénom : _________________________________
Coordonnées : __________________________ Age :_____________________________________
Situation familiale :_______________________ Nombre d’enfants à charge :________________
Profession :_____________________________ Education :________________________________
Revenus professionnels :_________________ Autres allocations :_________________________
56
Voici un autre exemple de collecte de données basé sur le modèle du Processus de Production
du Handicap :
Exemple 2, fiche individuelle / collecte de données initiale (exemple HI, programme Indonésie)
DATE : ____________________________
Nom de l’agent communautaire handicap / agent social :________________________________
ENDROIT DE L’ENTREVUE : au domicile au centre social _ _______________________
autre ________________________________________________
DONNEES PERSONNELLES
PRENOM : ______________________________ NOM : _ __________________________________
AGE : _______________________
GENRE : ____________________
NOM DU / DES PARENT(S) (si moins de 16 ans) :_______________________________________
ETAT CIVIL (marié, veuf, célibataire) :__________________________________________________
ADRESSE : ________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
CONTACT (téléphone ou autre) : _____________________________________________________
SANTE
Histoire médicale (hospitalisations, complications naissance, accident, fractures, traitements,
problèmes de santé passés et présents, etc.) : _________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Déficience physique OUI NON
Description (déformation congénitale jambe gauche, etc.) : _____________________________
Déficience sensorielle OUI NON
Description (surdité, déficit visuel, etc.) : _ ____________________________________________
Boîte à outils
_________________________________________________________________________________
Déficience intellectuelle OUI NON
Description : ______________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
Trouble psychiatrique OUI NON
Description : ______________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
57
ENVIRONNEMENT
SOCIAL
Personnes vivant dans la maison (fratrie, parents, autres) et liens : _ ______________________
__________________________________________________________________________________
Principal aidant naturel (spécifiez) : ___________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Liens avec voisins / amis / membres de la communauté : _ ______________________________
ECONOMIQUE
Source première de revenus (qui et quelle activité) : _ ___________________________________
__________________________________________________________________________________
PHYSIQUE
Description du milieu de vie (maison sur pilotis, etc.) : _ _________________________________
__________________________________________________________________________________
Accès au milieu de vie par la communauté (chemin de ciment, pont en bambou, etc.) :
__________________________________________________________________________________
Présence d’escaliers/échelles à l’intérieur et extérieur du milieu de vie :
OUI, où ________________________________ NON
Matériel surface plancher : __________________________________________________________
Localisation du milieu de vie par rapport au village, à la communauté : ____________________
Proximité des services et espaces publics (centre de santé, école, mosquée, centre de loisirs,
etc.) :______________________________________________________________________________
OCCUPATION
EDUCATION
Niveau d’éducation, études/formations en cours : ______________________________________
La personne fréquente-t-elle l’école ? OUI NON
Détails : (nom de l’école, niveau, raison de non fréquentation, etc.) :
58
ACTIVITES PROFESSIONNELLE ET ECONOMIQUE
La personne travaille-t-elle ? OUI NON
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Histoire d’emploi : __________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
La personne a-t-elle suivi des formations ? OUI NON
Autres aptitudes : __________________________________________________________________
Intérêts : __________________________________________________________________________
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Si incapable de marcher : Autonome Avec aide Aide totale
Moyen de transport :________________________________________________________________
Endroits dans la communauté qui ne lui sont pas accessibles : _ _________________________
__________________________________________________________________________________
PRIERE : __________________________________________________________________________
59
SOINS PERSONNELS
• utiliser les toilettes Autonome Avec aide Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• se laver Autonome Avec aide Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• s’habiller Autonome Avec aide Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• manger / boire Autonome Avec aide Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
ACTIVITES DOMESTIQUES
• préparation de repas Autonome Avec aide Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Entretien ménager Autonome Avec aide Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Lessive Autonome Avec aide Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
• Vaisselle Autonome Avec aide Aide totale
Détails : ___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
***
Attentes / objectifs de la personne : __________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
Autres commentaires / remarques :___________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________
60
D’autres types de questionnaires permettent d’envisager, dès la collecte de données, des
stratégies pouvant servir à l’élaboration du projet personnalisé, tel que l’illustre l’extrait suivant :
1. Information générale
_________________________________________________________________________________________
2. Histoire de la personne
_________________________________________________________________________________________
61
3. Plan d’action inclusion
_ _________________________________________________________________________________________
3.1 Social
Talents personnels, éducation et habiletés au Quelles habiletés souhai- Investiguer les liens possibles dans la com-
travail tez-vous améliorer ? munautaire, i.e. si intérêt pour les arts, faire
(habiletés, capacités personnelles) du lien avec une personne du village ayant
Quelles sont vos forces (talents / capacités) ? les mêmes intérêts, si volonté et habileté
Qu’est-ce qui est apprécié de vous (personnalité, pour une activité autre, voir possibilité d’em-
habiletés) ? ploi/stage, etc. Encourager les liens sociaux
pour améliorer la confiance en soi, les possi-
bilités d’interactions, d’échanges, etc.
Participation à la vie familiale Souhaite-t-il/elle participer Etre à l’écoute, accompagner la famille pour
Comment participez-vous aux activités de votre à d’autres tâches ? La PH l’augmentation des opportunités de partici-
famille ? veut-elle participer davan- pation, de modélisation, etc.
accomplir rôles familiaux
tage à la vie de sa famille ?
contribuer aux activités domestiques
Où, comment peut-il/elle être
implication dans les décisions/discussions
plus impliqué ? Obstacles
aucune participation
éventuels ? A surmonter
Votre famille encourage-t-elle votre participation ? comment ?
non ________
Si oui - quel type de support ?
_____________________________________________
Participation à la vie sociale communautaire Que souhaitez-vous Faire le lien avec les structures locales
Groupes communautaires faire (à l’école, dans la (écoles, OPH, etc.), identifier les possibilités
Faites-vous partie de groupes communautaires ? communauté, etc.) ? Si d’activités culturelles, de sport et de loisirs,
oui ____ Organisation de PH coopérative va à l’école/travail, ou de groupes support ou autre, investiguer
groupe de jeunes / enfants fait partie d’un groupe l’existence d’opportunités de volontariat.
Groupe environnemental groupe de femmes communautaire, comment
autre, spécifier : souhaite-t-il/elle que son
non initié, mais arrêt. Raison : niveau de participation
Si oui, quel est votre niveau de participation ? augmente ?
présence physique participation activités,
discussions impliqué dans l’organisation, déci-
sions _______________________________________
Etes-vous satisfait avec ce niveau de participa-
tion ?
oui, qu’appréciez-vous ? ____________________
non, pourquoi ?____________________________
Attitude de la famille envers la personne Comment aimeriez-vous Faire le lien avec d’autres familles, des
(Telle que perçue par la personne) être perçu(e) et traité(e) groupes support, OPH, modèles, améliorer
Vous sentez-vous important pour votre famille ? _ par votre famille ? les réseaux de support, apporter un soutien
oui spécifique.
non, pourquoi ?____________________________ Comment votre relation
Votre famille demande-t-elle votre opinion ? avec la famille pourrait-elle
oui parfois être améliorée ?
non, pourquoi ?____________________________
(Questions à la famille) Où imaginez-vous votre
Comment vous référez-vous à la PH / appellation enfant / frère / parent dans
spécifique ? _________________________________ 5 à 10 ans ?
Croyez-vous que la personne est considérée,
comprise et appréciée par les membres de la
famille ?_____________________________________
Attitude de la communauté Comment voudriez-vous Que pouvons-nous faire pour faciliter les
(Questions à la personne) que la communauté vous contacts / relations et le respect entre les
Quelle est votre place dans la communauté ? perçoive, vous traite ? membres de la communauté ?
____________________________________________
Vous sentez-vous valorisé par votre communau- Soutenir les liens avec des membres-clés de
té ? oui non, pourquoi ? la communauté, des groupes, identifier où la
Avez-vous des amis ? oui non, pourquoi ? communication sociale pourrait contribuer
____________________________________________ au changement d’attitude.
(Question à la famille)
Comment votre enfant / frère / parent est-il traité
par la communauté ? _________________________
Boîte à outils
63
Enfin, d’autres outils peuvent être développés, selon le contexte du dispositif d’accompagnement,
en lien avec les populations et ressources en place.
64
* Situation particulière
- famille recomposée
- présence dans la fratrie d’autres enfants handicapés :
Type de handicap :
- déficience motrice
- déficience mentale
- déficience sensorielle
- troubles associés
Précisions éventuelles : _____________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
Origine du handicap :
- Périnatale
- Natale
- Postnatale
- Autres :
Précisions éventuelles : _____________________________________________________________________
65
VACCINATION
DEPENDANCES
V/ VIE SOCIALE
Historique des situations de prise en charge et/ou d’accompagnement (préciser l’âge à chaque étape) :
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
VI/ AUTONOMIE
66
Veuillez préciser votre degré d’autonomie
Actuellement : ____________________________________________________________________________
Précédemment au handicap :_______________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
67
X/ ACTIVITES
XII/ COMPORTEMENT
Calme oui non
Inhibé oui non
Expansif oui non
Violent oui non
Si oui, préciser : _____________________________________________________________________________
XIII/ SOCIABILITE
Au sein de sa famille oui non
A l’extérieur oui non
Avec ses camarades (si établissement) oui non
Avec l’encadrement (si établissement) oui non
BESOINS DE L’USAGER
ATTENTES TELLES QU’EXPRIMÉES PAR L’USAGER :
___________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________
Le professionnel ayant rencontré l’usager :
Nom :_______________________________________________
Prénom :_ ___________________________________________
Fonction : ___________________________________________
Date : _______________________________________________ Signature
68
Etapes 3 et 4 : Négociation
du projet et plan d’action
Partie
3
Après le diagnostic social, ces étapes reprennent les besoins exprimés par la personne, les
éléments recueillis aux niveaux individuel et environnemental. Ces étapes sont cruciales et se
veulent participatives dans l’élaboration d’objectifs et de moyens précis, facilitant l’engagement et
le suivi par les parties concernées. L’outil présenté ci-dessous inclut également l’étape suivante,
celle de la contractualisation.
IDENTIFICATION DE L’USAGER
Nom :_____________________________________ Prénom :_______________________________
Date et lieu de naissance :_______________________
Sexe : féminin masculin
Adresse actuelle : _________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
ANALYSE :________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
69
SUIVI ET EVALUATION DES ACTIONS
J’affirme avoir pris connaissance du contenu de mon plan d’action individualisé et je consens à
recevoir les services qui me sont proposés, tel que convenu entre les parties.
Signé à ____________________________
Le_ ________________________________
70
Etape 5 : Contractualisation
Partie
3
Contrat d’accompagnement (exemple tiré du centre Jacques Arnaud, Bouffémont, France)
Programme d’accompagnement à la participation sociale
CONTRAT DU PLAN D’ACTION INDIVIDUALISÉ
Entre les soussignés :
L’association ________________ représentée par _______________________ directeur/chef de service,
chef de projet, intervenant social
Et M / Mme / Mlle__________________domicilié(e) / hébergé(e) à _________________________________
Objet du contrat :
Le présent contrat a pour objet de fixer les conditions du dispositif d’accompagnement social
personnalisé. Celui-ci entre dans le cadre du système d’identification, orientation et suivi des
personnes en situation de handicap afin d’optimiser leur participation et leur insertion sociale.
Cet accompagnement social est confié à _____________________ Fonction_______________________
Objectifs de l’intervention :
L’objectif est de soutenir la personne en situation de handicap dans ses démarches dès qu’elle entre
dans le dispositif d’accompagnement.
Pour ce faire, un accompagnement social personnalisé est proposé par un référent qui, en accord
avec vous, établira les étapes indispensables à mener :
- la compréhension et l’analyse de votre situation
- la négociation d’un plan d’action personnalisé
- le suivi et les conseils dans vos démarches
- des bilans réguliers concernant la réalisation des objectifs
- les perspectives préparant la sortie du dispositif
Cet accompagnement se réalise au travers de contacts réguliers :
- au moins une fois par mois
- ensuite, à chaque fois qu’il semblera nécessaire
Les objectifs retenus, leurs dénominations, déclinaisons et moyens à mettre en œuvre sont précisés ci-dessous :
1.________________________________________________________________________________________ :
Boîte à outils
________________________________________________________
________________________________________________________
________________________________________________________
2.________________________________________________________________________________________ :
________________________________________________________
________________________________________________________
________________________________________________________
3.________________________________________________________________________________________ :
________________________________________________________
________________________________________________________
________________________________________________________
71
Les engagements réciproques :
M / Mme / Mlle ________________________________________ s’engage(nt) à accepter
l’accompagnement social proposé, et de mettre tous les moyens en œuvre afin de réaliser les
objectifs tels que définis dans le projet :
- respecter les rendez-vous fixés et prévenir en cas d’empêchement
- accepter de recevoir le référent à domicile
- effectuer les démarches nécessaires à la réalisation des objectifs.
Durée du contrat :
Ce présent contrat prend effet le_______________ pour une durée initiale de trois mois, à l’issue
de laquelle un bilan sera effectué avec la personne en situation de handicap pour s’assurer de la
pertinence de la reconduction ou de la sortie du dispositif.
M / Mme / Mlle
(Nom, Signature) _____________________________________________
Pour l’association
(Nom, fonction, signature)_ ____________________________________
72
Etape 6 : Démarrage et suivi du projet
Partie
3
Fiche de suivi (exemple Handicap International, programme Népal)
Nom :___________________________________________ Prénom :__________________________________
Référent (e) / agent social : _______________________
Boîte à outils
73
Etape 7 : Evaluation / bilan intermédiaire
Partie
3
Fiche de synthèse / bilan intermédiaire (adaptation fiche HI, programme Sénégal)
/ Rappel du projet
Intitulé du projet : __________________________________________________________________
Période concernée : du _____ / _____ / _____ Au _____ / _____ / _____
Objectifs initiaux :
1 - ___________________________________________________________________________
2 - ___________________________________________________________________________
3 - ___________________________________________________________________________
/ Travail réalisé
/ Remarques
Difficultés rencontrées :
Par la personne_________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
Par le référent / agent social______________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
74
Etape 8 : Finalisation
de l’accompagnement
Partie
3
Synthèse de l’accompagnement
(exemple adapté du centre Jacques Arnaud, France, pour HI, programme Algérie)
DONNEES PERSONNELLES
NOM :___________________________________________ Adressé par : _ ___________________________
Prénom : ________________________________________
Adresse :_________________________________________________________________________________
N° Carte Handicap (si besoin) :______________________________________________________________
Téléphone : _ ____________________________________
Date et Lieu de naissance :_ ________________________________________________________________
Situation de famille :_ ______________________________________________________________________
Moyen de transport / permis de conduire :____________________________________________________
PHASE DE POSITIONNEMENT
Projet à l’entrée de l’action :________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
BILAN PERSONNEL
Au niveau personnel :
Se décrit comme : ___________________________________________________________________
Boîte à outils
Au niveau de la formation :
Scolarité primaire : ___________________________________________________________________
Scolarité secondaire :_________________________________________________________________
Langues étudiées : __________________________________________________________________
Enseignement professionnel :__________________________________________________________
75
Au niveau de l’expérience professionnelle :
Stages effectués :____________________________________________________________________
Emplois tenus : ______________________________________________________________________
BILAN MEDICAL
+ fiche individuelle / relevé d’informations
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
PHASE DE MATURATION
76
Bilan activité 1 :
Difficultés
rencontrées
Points à
améliorer
Conclusion
Activités 2, 3, etc.
DECISION DU PARTICIPANT
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
Le ______________________________ à _______________________________
Boîte à outils
Signatures :
Le participant__________________________________________________________________________
77
Bibliographie et références
• REUSSIR L’INSERTION
BUHRIG, Martine
Chronique sociale - 1996
79
/ Travail Social et Ethique
• CAHIERS THEMATIQUES
Salé : Handicap International, 2005-2008.- 8 numéros
N°1 : Le plan d’intervention individualise interdisciplinaire (mars 2005)
N°2 : Le projet de vivre chez soi d’une personne en situation de handicap au Maghreb
(octobre 2005)
N°3 : Les groupes de parole (septembre 2006)
N°4 : La fonction de cadre de proximité en réadaptation au Maghreb (novembre 2006)
N°5 : Le projet d’établissement des structures à caractère médicalisé, éducatif et/ou social
de la région Maghreb (mars 2007)
N°6 : Une nouvelle offre de service au Maroc : l’unité de réadaptation du Centre Noor de
Bouskoura (juillet 2007)
N°7 : Dix ans d’expérience des dispositifs mobiles de dépistage et de réadaptation en
Tunisie (juillet 2007)
N°8 : Rendre possible la participation sociale des personnes en situation de handicap en
Algérie : les espaces de socialisation (EDS) (juillet 2008)
http://www.handicapinternational-maroc.org/puplication.htm
80
/ Sites web
• M.A.I.S.
http://www.mais.asso.fr/
• Inclusion International
http://www.inclusion-international.org/
• CTNERHI – Centre Technique National d’Etudes et de Recherches sur les Handicaps et les
Inadaptations
www.ctnerhi.com.fr
81
82
Editeur : Handicap International, 14, avenue Berthelot, 69361 Lyon cedex 07
Imprimeur : Vassel Graphique, Boulevard des Droits de l’Homme - allée des Sorbiers - 69672 Bron Cedex
Achevé d’imprimer en mai 2010
ISBN: 978-2-909064-34-5
Dépôt légal : mai 2010
83
HANDICAP INTERNATIONAL
14, avenue Berthelot
69361 Lyon Cedex 07
Tél. : + 33 (0) 4 78 69 79 79
Fax : + 33 (0) 4 78 69 79 94
E-mail : contact@handicap-international.org
ISBN: 978-2-909064-34-5