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Que pensez- vous de l’amitié virtuelle ?
Avec l’accessibilité d’Internet et le succès croissant des réseaux sociaux, on tisse de plus en plus de liens virtuels.
Ces relations en ligne ont de nombreux avantages, notamment pour contrer la solitude, mais aussi de moins bons
côtés…
Si une amitié virtuelle peut nous apporter beaucoup, elle peut aussi nous leurrer. Sur les réseaux sociaux, quels
qu’ils soient, on donne toujours la meilleure image de nous-mêmes, et pas seulement avec notre photo. On choisit ce
qu’on dit et ce qu’on tait. C’est facile pour la personne à l’autre bout du clavier de nous donner les réponses qu’on veut
entendre : elle a tous les éléments en main puisqu’on les lui a donnés. Et après, on se réjouit parce qu’elle pense comme
nous, qu’elle est pareille. Tout cela peut donc créer un faux sentiment de complicité.
On projette parfois nous-mêmes une image trompeuse, en s’inventant une autre personnalité. Un piège malsain, si on
sent le besoin d’être quelqu’un d’autre, ça signifie qu’on ne s’aime pas nous-mêmes et on manque l’occasion d’être
apprécié pour ce qu’on est vraiment. On a tout avantage à rester authentique pour que notre relation virtuelle le soit
aussi.
Bien sûr, se lier à une personne inconnue comporte une part de risque. Principalement celui de se faire manipuler. En
cas de demande d’argent, d’informations personnelles ou d’un service qu’on n’est pas à l’aise de rendre, on doit se
méfier et savoir refuser. Il ne faut pas se laisser aveugler par le fait qu’on s’est trouvé un ami et tout accepter parce
qu’on craint la solitude. De même, si quelqu’un cherche à nous isoler, critique nos enfants, nos familles, nos amis réels
et qu’il cherche à avoir une emprise sur nous, les chances sont grandes qu’il veuille nous manipuler. Comme pour toute
autre relation, il importe de se demander si elle nous fait du bien ou du tort, si elle engendre le moindre malaise, si on
sent que son discours n’est pas cohérent, on a la réponse.
Parfois c’est de nous-mêmes qu’il faut se méfier. Parce que les amitiés virtuelles peuvent empiéter sur le réel. Quand
on s’assoit devant notre ordinateur pour jaser, ça doit être un choix. A partir du moment où ça devient plus fort que
nous, que c’est compulsif, le risque de dépendance existe. Il faut agir dès qu’on le constate pour ne pas en venir à
négliger nos intérêts et nos relations dans la vie réelle. Autre effet pervers : quand le virtuel fait pâlir le réel, on se met
parfois aussi à le trouver moins intéressant. « Embellir le virtuel peut nous décevoir du réel », déclare la psychologue
Mme Charest. Cela dit, toute relation qui se développe laissera inévitablement apparaître des imperfections chez l’un et
chez l’autre, certains avec lesquelles on vit bien, d’autres moins. Personne n’est parfait. On se garde donc de toute
idéalisation.
Bonne chance.