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Élaboré par Maya aryaM

République Algérienne Démocratique et Populaire


Ministère de l’Éducation Nationale
L’Académie de TiziOuzou
Lycée : Khouas Ahcène L-N-I Niveau : 3AS Filières Communes
Épreuve du Bac blanc Cession de mai 2022
Matière : langue française Durée : 02h30mn
Traitez un seul sujet au choix
Sujet1

Une arme démentielle expérimentée contre l’ALN


L’usage, par l’armée colonialiste française, d’armes chimiques et bactériologiques durant la guerre de
Libération nationale est, sans doute, le secret le mieux gardé. Face au silence des historiens et des officiels,
des soldats français osent apporter leur témoignage.

Officiellement, l’armée française n’a pas fait usage d’armes chimiques et bactériologiques au cours de
la guerre d’Algérie. Jusqu’à nos jours, les auteurs, journalistes ou historiens, sont toujours sceptiques ou
silencieux sur le sujet (...) Face au mystérieux silence des historiens académiques, il y a cet avantage des
témoignages d’hommes de troupes qui ont dévoilé bien des secrets, avec des faits précis datés et localisés.

D’autres témoignages de soldats confirment l’usage d’armes chimiques et bactériologiques dirigés


contre des combattants de l’ALN, avec des dégâts collatéraux qui ont impliqué des militaires français en
opération. Ainsi, le livre du caporal Roger Clair, Commando Spécial (Paris Pygmalion) est sans doute un des
plus précieux témoignages sur l’usage du «gaz de combat» durant la guerre de Libération nationale…
Le caporal dit avoir assisté au massacre de douze survivants qui avaient pu se traîner jusqu’à l’extérieur après
avoir inhalé ce gaz. Ne pouvant marcher, et bien qu’ils se soient rendus, à bout de force en proie à de violentes
souffrances toute la nuit, ilsont été froidement abattus sous prétexte d’une «tentative de fuite». La tactique
était machiavélique. Les maquisards étaient pourchassés et orientés vers des grottes traitées préalablement par
le gaz bactériologique à effet persistant. Le produit mortel est réactivé au passage des hommes. Ainsi
piégées, les victimes cobayes n’auront que la force de se traîner à l’extérieur pour tenter de respirer. En plus
de la détresse respiratoire intense, la peau subit de graves brûlures. La mort est lente, la souffrance peut durer
des heures sous le regard observateur des «spécialistes»... Le caporal Roger Clair soutient que le 3 août 1959,
soit un mois après le déclenchement de l’opération «Jumelles», «une équipe d’armes spéciales est venue
d’Alger accueillie sur notre droppingzone (terrain d’atterrissage pour hélicoptère). Ils débarquent des caisses
qui prennent aussitôt le plus court chemin vers notre soute avant les retrouvailles dans notre chambrée. Nous
éprouvions bientôt de la sympathie pour les spécialistes des gaz, leur coopération s’annonce sous de bons
auspices».

Les grenades et les roquettes ressemblaient aux armes classiques, sauf, dit-il, le but de leur emploi et la
diffusion des gaz qu’elles contiennent sous pression. Il ne reste qu’à assimiler la mise en œuvre des pots de 5
kg. «Nos professeurs affirment qu’un seul de ces pots rendrait notrechambrée inhabitable pour des mois». Un
an et demi pour être précis. La tenue de combat consiste en un blouson à capuche, un pantalon ample, des
gants et des bottes en caoutchouc. La texture du costume est faite d’un matériau léger et souple nommé Butyl.
À cet ensemble, s’ajoute un masque avec sa cartouche spéciale qui filtre l’air (...) Le sergent F. Medart
témoigne d’un accident survenu à un sous-officier, dont la cartouche de son masque était défectueuse. La
victime, dit-il, est devenue raide comme un bâton. L’infirmier lui a administré rapidement une piqûre à travers
le treillis1. Le sous-officier, qui est éloigné en vitesse du «mur de gaz», n’a jamais réapparu. Le sergent pense
que cette mort foudroyante serait provoquée par un gaz autrement plus dangereux que le sarin, «probablement
le VX», une version dix fois plus mortelle…

En 2012, lors de la visite officielle du président François Hollande en Algérie, la France s’engage à assurer
la dépollution du site. Est-ce suffisant pour conclure à la fin d’une page abominable de la guerre d’Algérie ?
R. L.

www.elmoudjahid.dz/frPar Rachid Lourdjane : 31/10/2021


Le treillis : Vêtementmilitaireportéparlessoldats
Le sarin : gaz inodore, incolore et volatile, neurotoxique…Même à très faible dose il peut être fatal.
Lycée Khouas Ahcène L-N-I 2022
Élaboré par Maya aryaM
I. Compréhension de l’écrit (14 points) lisez le texte pour répondre aux questions

1- - L’auteur dans ce texte :-a) un journaliste -b) historien. c) témoin. –d) victime
 Choisissez la bonne réponse (0.5pnt)
2- “Jusqu’à nos jours, les auteurs, journalistes ou historiens, sont toujours sceptiques ou silencieux sur le sujet (...) »
De quel sujet parle l’auteur ? (0.5pnt)
3- Relevez du texte trois termes ou expressions relatifs au mot«massacre» (1.5pnt)

4- Complétez le tableau suivant avec des phrases nominales présentant les faits relatifs au fait historique (1.5pnt)

Dates Événements
Juillet 1959
le 3 août 1959
En 2012

5- Classez les éléments suivants dans le tableau ci-dessous :


«Massacrés, Observateurs spécialistes, Arme démentielle, Cobayes, Tenue de combat, Secret, Accident, Inhalation
de gaz» (2pnts)
Algériens Français

6- « les auteurs, journalistes ou historiens, sont toujours sceptiques ou silencieux sur le sujet » (1.25)
L’adjectif souligné signifie : peu convaincus, très convaincus, trop convaincus.
 Choisissez la bonne réponse.
7- « …ils ont été froidement abattus sous prétexte d’une «tentative de fuite». » (1.25)
 Réécrivez l’énoncé ci-dessus à la forme inverse.
8- Le caporal R. Clair soutient : « Nous éprouvions bientôt de la sympathie pour les spécialistes des gaz »
 Réécrivez l’énoncé ci-dessus en le commençant ainsi : Le caporal R. Clair a soutenu (1pnt)

9- À qui ou à quoi renvoient les mots et expressions soulignés dans le texte. (2pnts)

10- L’auteur s’implique implicitement dans le texte. Relevez du texte deux indices qui le montrent (1pnt)

11- « En 2012, lors de la visite officielle du président François Hollande en Algérie, la France s’engage à assurer la
dépollution du site. Est-ce suffisant pour conclure la fin d’une page abominable de la guerre d’Algérie ? »
Qu’en pensez-vous. Croyez-vous qu’une dépollution du site est suffisante pour conclure cette page noire
de la guerre de Libération algérienne ?
 Répondez à la question en la justifiant par deux arguments distincts. (1.5pnt)

II. Production écrite : (06pts) : Traitez un sujet au choix.

Sujet 01 : Vous avez lu cet article dans le quotidien « El Moudjahid» et vous voulez partager
son contenu avec vos camarades d’autres classes. Rédigez le compte rendu objectif de ce texte qui sera
publié dans le journal de votre établissement.

Sujet2 : Le recours de l’armée colonialiste française, aux armes chimiques et bactériologiques durant la
guerre de Libération nationale n’est pas la seule page noire de son Histoire (tortures, exécutions sommaires,
enfumades …et autres crimes qui demeurent impunis).
À l’occasion de la Journée Annuelle de la Mémoire, votre professeur vous a chargé de préparer un dossier
documentaire sur "les crimes du colonialisme". Rédigez un texte dans lequel vous dénoncerez ces crimes
abominables commis par l’armée française en Algérie.

Bon travail à tous


Lycée Khouas Ahcène L-N-I 2022

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