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Thème :
Analyse typologique des pratiques
maraîchère
Cas : Zone des Niayes
Présenté par :
Moussa GOUDIABY
Encadré par :
Licence en Agrobusiness
M. Ahmet FALL
Ingénieur Agronome
Dakar, le……………………….
A
Monsieur le président du jury
Des licences professionnelles
Monsieur, le président,
L’intéressé
DEDICACE
REMERCIEMENTS
AVANT PROPOS
Sciences de Gestion ;
Sciences et Technologies ;
Sciences Agronomique ;
C’est dans ce dernier domaine que tout étudiant pour obtenir la Licence
professionnelle en Agrobusiness doit soutenir un mémoire devant un Jury.
Ainsi j’ai choisi le sujet portant sur « Analyse Typologique des pratiques
maraîchères cas : zone des Niayes ».
Table des matières
DEDICACE................................................................................................................. iii
REMERCIEMENTS..................................................................................................iv
AVANT PROPOS........................................................................................................v
Introduction:..............................................................................................................1
1.1Conditions climatiques....................................................................................11
1.3Ressources en eau...........................................................................................13
1.5Caractéristiques socio-économiques...............................................................21
Conclusion :.............................................................................................................31
Bibliographie...............................................................................................................33
Introduction:
Le domaine très large de l’Agriculture comporte le secteur horticole qui à son tour
englobe le maraîchage, l’arboriculture et la floriculture. Le maraîchage ou la culture
des légumes est une activité très répandue au Sénégal, elle est concentrée
principalement dans la bande littorale des Niayes et dans la vallée du fleuve Sénégal.
La zone des Niayes (de Dakar à Saint-Louis), qui, est créditée de plus de 60% des
récoltes du pays, fournit les légumes comme l’oignon, la pomme de terre, la carotte, le
chou, la tomate, l’aubergine, la laitue et le piment ; alors que la vallée du fleuve, avec
ses immenses potentialités est spécialisée dans la production de tomates industrielles,
d’oignons et de patates douces.
Le monde, se tournant de plus en plus vers des économies de marché, il est plus que
jamais important de disposer de données agricoles, à jour et fiables pour prendre les
décisions qui s’imposent aux niveaux national et international. De nos jours, les
statistiques agricoles jouent un rôle capital dans les prises de décision des
gouvernements en termes de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Pourtant, les
statistiques agricoles, étant mal connues, détiennent d’innombrables outils et méthodes
concernant tous les domaines scientifiques. On peut ainsi citer les méthodes de
1
sondages agricoles, les méthodes de suivi évaluation de projets agricoles, les méthodes
de traitement de données agricoles sans oublier les techniques de modélisation et de
prévision agrométéorologique.
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PREMIERE PARTIE CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
Section1 : Contexte de l’étude
Cette présente étude se focalisera sur la pratique des cultures maraîchères à savoir
l’oignon, la tomate, l’aubergine amère, l’aubergine douce, la pomme de terre, la
carotte, le chou, le concombre et le navet.
La région des Niayes s'inscrit administrativement dans les quatre régions bordant la
frange maritime du nord du pays : Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis ( voir figure 1 ).
Elle s'étire sur une longueur de 180 km, et sa largeur varie de 5 à 30 km à 1'interieur
des terres. Elle est généralement limitée dans sa partie intérieure par la route nationale
Dakar-Saint-Louis. Elle constitue un milieu assez original caractérisé par des dunes et
des dépressions souvent inondées par 1'affleurement de la nappe phréatique et par un
climat assez favorable. Ce milieu n'a pas manqué d'attirer la population et de donner
également à la région toute sa vocation agronomique.
En plus de cela, il est constaté que les champs horticoles et même maraîchers sont sous
le point d’être abandonnés par les jeunes du pays. Et pourtant, les fruits et légumes
consommés au quotidien par les ménages proviennent du maraîchage. C’est dans ce
sillage qu’il a été choisi de faire l’étude avec les cultures de légumes, les plus
particulièrement consommés par les ménages, comme l’Oignon, la Pomme de Terre,
les Aubergines, le Chou, la Tomate, la Carotte, le Navet, et le Concombre.
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Et donc, afin d’atteindre une autosuffisance alimentaire, il est plus que jamais
important de s’intéresser au maraîchage, qui est pour moi une clé qui pourrait
beaucoup aider. En effet, cette situation m’a poussé à la recherche pour songer sur des
questions motrices et voir le statut actuel des pratiques maraîchères. Au Sénégal,
lorsqu’on parle de maraîchage, on pense automatiquement à la zone des Niayes (les
régions de Dakar, Thiès, Louga et le département de Saint Louis) et à la vallée du
fleuve Sénégal (les départements de Dagana et Podor), milieux où résident la presque
totalité des ménages maraîchers du pays.
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Alors que la culture de plantes alimentaires en potager concerne plutôt
l'autoconsommation, le maraichage concerne les cultures pour la vente à la
consommation. Les producteurs maraîchers vendent leurs récoltes soit en « circuit
long » à des chaînes de supermarchés, à des centrales d'achat (grossistes en
alimentation) ou à l'industrie agroalimentaire, soit en « circuit court », directement de
l'agriculteur aux consommateurs, sur un marché, dans d'autres places, comme pour
les AMAP, en ce qui concerne la France, par abonnements de paniers de légumes dans
l'agriculture contractuelle de proximité (ACP) en Suisse.
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par la vente directe traditionnelle, les maraichers tenant eux-mêmes un étal dans les
marchés locaux.
femmes dans les quartiers urbains qui cultivent des légumes feuilles (salades, menthe)
sur des tables (hors-sol – solution hydroponique pour les pépinières, substrat pour les
cultures), selon des techniques diffusées par le projet spécial sécurité alimentaire
(FAO/Ministère de l’agriculture), >
hommes, en milieu urbain ou rural, qui exerçaient un petit métier urbain ou étaient
agriculteurs et pour qui la maraîchage est devenue la principale activité (seule source
de revenu), exercée dans des zones non constructibles (légumes feuilles);
hommes qui ont bénéficié de l'aide d'ONG, ont obtenu une parcelle « clé en main »,
sans investissement, n'ont pas de métier pour s'insérer dans la ville (milieu rural). Les
périmètres sont fréquemment délimités dans des espaces mis en danger par l'extension
de la ville. Ces maraîchers, dont les périmètres sont le plus souvent dans la
communauté rurale, sont ceux qui pratiquent le plus l'agriculture biologique (légumes
variés).
citadins (hommes) dans une logique de sécurisation foncière des parcelles qu’ils ont
achetées en périphérie de la ville. Ils plantent des arbres fruitiers puis développent le
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maraîchage (expérimentation, innovation, culture de nouveaux légumes pour la zone)
qui est une activité annexe, un loisir pour préparer leur retraite
maraîchers (hommes) en zone rurale qui exploitent les bas-fonds dans des logiques
proches du droit coutumier. Production d’oignons et surtout de piment zone réputée
pour la production de piment).
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CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE
Section 1 : Délimitation du Champ de l’étude :
Cette étude a eu pour cibles les agriculteurs et agricultrices en milieu urbain dans la
zone des Niayes. Pour une étude qualitatives, un échantillonnage raisonné a été élaboré
pour servir de base à des discussions avec les personnes clefs du secteur.
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comportement humain. Ainsi, durant le processus de recherche nous avons eu à
rencontrer un certain nombre de difficultés à savoir :
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Une nappe phréatique peu profonde, parfois sub-affleurante dans les cuvettes, la
douceur d’un climat tempéré par l’influence de l’océan et la prédominance de sols
sableux ont fait des Niayes la principale zone maraîchère du pays. On y cultive en
irrigué des légumes : oignons, carottes, choux, navets, pommes de terre, patates
douces, tomates, aubergines, piments, etc. L’oignon est le légume le plus cultivé dans
sa partie sud-est. Bien qu’ayant perdu le rôle important qu’il jouait jadis, l’élevage est
encore pratiqué sous forme sédentaire, surtout celui des petits ruminants et de la
volaille ainsi que l’embouche bovine. La pêche artisanale et la transformation du
poisson jouent un rôle économique croissant.
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1. augmenter et diversifier les productions agricoles et animales dans le cadre des
systèmes intégrés ;
2. intensifier le développement des cultures d’exportations horticulture et
floriculture) ; et
3. assurer une gestion durable des ressources naturelles (ISRA, 1996).
L’agriculture mobilise à Dakar près de 3 000 chefs d’exploitations qui cultivent sur
113 sites de production horticole. Le système de production intensive et intégrée est
préconisé à travers la rationalisation des ressources limitées en eau et en foncier dans
cette zone. Ceci permettrait de mener à bon escient et à temps les différentes options
culturales, malgré ces contraintes. Les produits principalement ciblés dans cette zone
pour les exportations sont le haricot vert, le haricot Bobby, la tomate cerise, la
mangue, et le melon. Les autres produits à forte potentialité d’expansion sont : le maïs
doux, la patate douce, les herbes, fleurs, bissap frais ou séchés, le gombo, l’aubergine
africaine, les courgettes, dont le volume d’exportation est marginal.
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d’avoir des températures modérées, une forte hygrométrie et de fréquentes rosées
nocturnes.
La nature et les caractéristiques des sols varient dans la zone, selon le type de dunes et
la position dans la topo séquence. Les dunes vives se caractérisent par des sols
essentiellement sableux (sols bruts), presque dépourvus de matières organiques. Dans
la partie septentrionale des Niayes, on rencontre dans les dépressions, à l’intérieur des
dunes blanches et jaunes, de petites cuvettes maraîchères à l’abri de la bande de filaos.
Ces cuvettes sont mises en valeur par de petites exploitations familiales à la faveur de
lentilles d’eau douce (petites nappes d’eau discontinues et peu profondes contenues
dans les sables) et grâce à d’importants amendements organiques. Les dunes rouges
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sont constituées de sols ferrugineux tropicaux non lessivés. Ces sols pauvres en
matière organique couvrent plus des deux tiers de la zone des Niayes. Les sols de ces
dunes rouges étaient, jusqu’à la fin des années 1960, cultivés sous pluie (céréales et
arachide) et exploités par l’élevage qui utilisait alternativement les pâturages des dunes
et des cuvettes.
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Section 2 : Dynamique démographique
La zone se caractérise par une forte concentration démographique et des disparités
inter-régionales marquées. Les quatre régions concernées comptaient 3,6 millions
d’habitants en 1988 et 5,5 millions en 2001, soit environ 52,5 % de la population
nationale. La densité moyenne est de 193 hab/km2. La concentration démographique
dans la zone, produit du croît naturel, résulte également de migrations inter-régionales
du nord vers le sud et de l’hinterland sahélien vers les côtes. Ces flux migratoires se
sont accélérés depuis le milieu des années 1970, entraînant une urbanisation rapide.
De plus en plus, l’extension des villes phagocyte l’espace rural, tandis que la
concentration démographique et l’intensification croissante de l’agriculture liée aux
opportunités offertes par les marchés urbains engendrent une pression forte et continue
sur les ressources naturelles des Niayes. Il s’ensuit une émergence de pôles de
développement urbain et industriel qui sont progressivement reliés entre eux.
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crédits /intrants aux producteurs et, en retour, achète la production à crédit et à des prix
relativement bas. Cet acteur gère parfois des boutiques qui ravitaillent les producteurs
en produits alimentaires et en sacs d’emballage pour les produits de la récolte. Il
partage le risque financier avec le producteur à travers le financement en intrants
agricoles.
Il peut aussi acheter et revendre pour le compte d’autres courtiers qui leur délèguent
leurs missions en souhaitant, par exemple, se débarrasser rapidement de leurs
marchandises. Il contrôle ainsi totalement le marché de consommation en négociant les
prix avec les producteurs et les bana-bana collecteurs. Il travaille avec les collecteurs
et/ou producteurs et intervient dans plusieurs marchés.
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Le détaillant constitue le dernier maillon dans la chaîne des intervenants. Il rapproche
le producteur du consommateur final. Il demeure un élément important de la
distribution.
Chez les femmes, les mécanismes de crédit sont axés sur les activités de
commercialisation en termes de période et de volumes. Des lignes de crédit
appropriées pour le commerce des produits de la récolte pourraient intéresser les
femmes. En plus, le développement de ce secteur (distribution) aura des effets
bénéfiques pour les producteurs dont la revendication majeure reste l’écoulement des
productions. Cependant, pour une meilleure pénétration de la femme dans le circuit de
production, il serait souhaitable de favoriser l’accès à la terre. L’appui de financement
devrait être orienté sur des volumes plus substantiels pour prendre en charge les
besoins de fonctionnement des cultures de grande consommation et des facilités de
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crédit. Les hommes mettent beaucoup l’accent sur les crédits à moyen terme souples
pour prendre en charge les besoins d’investissement en équipement d’irrigation de
goutte-à-goutte, de motopompe, tandis que les femmes ont besoin de petits crédits
mobilisables à moyen terme dont le taux d’intérêt serait moins élevé que celui
actuellement pratiqué.
Le circuit dit court relie le lieu de production à celui de la consommation. Il est assuré
par le collecteur (bana-bana) qui se déplace dans les zones de production, achète
auprès des producteurs et vend ensuite aux sociétés. Ce circuit concerne certains
légumes hautement périssables comme la tomate industrielle. Il est marginal pour les
légumes de grande consommation (oignon, pomme de terre, etc.).
Le circuit dit direct relie les producteurs au consommateur. Il est assuré par les
femmes qui écoulent leur productions ou celles de leurs maris. Il concerne les produits
commercialisés en petites quantités.
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Les semences des produits maraîchers de type européen sont, pour la plupart,
importées alors que celles des légumes de type africain sont en majorité produites
localement. La majorité des producteurs de la région préfèrent s’approvisionner à
Dakar (via les boutiquiers de leurs localités à crédit) par l’intermédiaire des
commerçants et payent en nature au moment de la commercialisation. La fourniture
des engrais et produits phytosanitaires est aussi assurée par des commerçants privés
qui desservent les zones de production via leurs marchés hebdomadaires.
La cession à crédit et la vente directe des intrants sont effectuées principalement par
les ONG (AQUADEV, PPMEH, etc.) et des grainetiers installés dans les principaux
marchés. Certains producteurs qui dépendent du crédit reçoivent tardivement leurs
intrants, ce qui a des répercussions néfastes sur le niveau de production. En outre, du
fait de la difficulté d’accéder au crédit et de la rareté de l’épargne, la majorité des
producteurs achète des produits de tout venant à des prix relativement bas, ce qui
influe sur le niveau faible des rendements de certains produits.
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restent à couvrir, particulièrement au niveau local où de réelles possibilités de
développement de la filière existent.
Considérée le plus souvent, à tort, comme une activité marginale et non rentable,
l’agriculture urbaine est défavorisée au profit des grandes cultures des zones rurales et
des activités de services. Le secteur horticole qui constitue le principal bassin
d’activités agricoles en zone urbaine a été longtemps négligé par l’État au profit des
cultures céréalières et de rente (Fall, 2005). Ainsi, on note un soutien financier à
certaines spéculations principalement, l’arachide, le coton, la tomate industrielle et le
riz irrigué. Le peu de soutien financier des dix dernières années est orienté vers le
secteur d’exportation des produits horticoles avec le programme de promotion des
exportations (PPEA/PMC, 2001).
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cohérence avec les objectifs d’accès au crédit des ménages ruraux pauvres qui ne
disposaient pas de garanties requises. En outre, les coûts de transactions de ces
banques étaient trop élevés pour de faibles volumes de crédits souhaités par les petits
producteurs ruraux. Le financement des activités du secteur informel en général et
celui de l’agriculture urbaine en particulier pose problème.
Le Sénégal a été secoué par une grave crise économique dans la décennie qui a suivi
son indépendance. Le secteur primaire, principal poste de ressources du pays, a fait
face à de sérieux blocages suite aux sécheresses de 1974 et 1979, à la non-
diversification des cultures de rente (arachide et coton) et à la détérioration des termes
de l’échange. Du fait de l’instabilité pluviométrique, mais aussi de la concurrence
d’autres pays, les exportations d’arachide ont fortement baissé et la population, rurale
à plus de 55%, s’est retrouvée endettée et appauvrie. La conséquence de ces crises fut
la constitution de grandes vagues migratoires vers les centres urbains, notamment
Dakar.
Outre un environnement peu favorable, les banques ont connu d’énormes difficultés
financières et structurelles pour avoir permis à l’État, fortement endetté après la
dilution de ses recettes d’exportation, d’assurer ses charges (salaires des
fonctionnaires, financement du secteur public), par des prêts rarement remboursés. En
outre, par les effets du clientélisme politique, des prêts ont été accordés à des
dignitaires du régime sans qu’ils se soient acquittés des remboursements, au point
qu’une société de recouvrement a été créée en 1989 pour tenter de limiter les pertes.
Pour se sécuriser et reprendre un nouveau souffle, les banques classiques sont
devenues beaucoup plus exigeantes en termes de garanties.
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institutionnelles sur le crédit agricole constituent l’un des piliers centraux des
changements entrepris par le gouvernement sénégalais au cours de la dernière décennie
dans le domaine de l'agriculture pour revitaliser son économie. L'objectif de ces
politiques a été d’améliorer l’accès des ménages agricoles et urbains au crédit et de
rentabiliser les infrastructures de production. De ce point de vue, la CNCAS fait partie
des rares banques si ce n’est la seule à se déclarer à « vocation agricole ». Toutefois,
comme le secteur agricole vit une crise qui perdure depuis plus d’une décennie, la
CNCAS se comporte de plus en plus comme une banque commerciale, notamment en
diversifiant sa clientèle. Aujourd’hui, la politique de « délocalisation » des banques
renseigne sur les velléités de conquêtes de clientèles pas forcément agricoles.
Néanmoins, l’essor des mutuelles atténue les effets de cette réorientation d’autant que
la CNCAS est la banque qui a le plus « pratiqué » la collaboration avec les mutuelles
afin de créer les conditions d’un meilleur financement des agriculteurs.
Pour les cultures maraîchères, la superficie moyenne exploitée par producteur est de
1,83 ha dans l’ensemble de la zone, mais elle varie en fonction des sites. Si la zone de
Thiès exploite en moyenne 3 ha par producteur avec un minima de 0,002 ha et un
maximum de 45 ha, les disponibilités limitées à Dakar ne permettent qu’une taille
moyenne de 0,45 ha par producteur avec une pointe de 3 ha. Saint-Louis vient par
contre en deuxième position en termes de disponibilité foncière avec une variation de
0,60 à 20 ha par producteur dont une moyenne de 2,5 ha.
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Les réserves foncières pour la floriculture sont de 125 m² en moyenne pour les deux
producteurs recensés avec un maximum de 200 m², tandis que l’arboriculture fruitière
occupe 331 m² en moyenne par exploitant. Ces contraintes foncières limitent les
stratégies d’intensification par extension des surfaces exploitées. Le recours à
l’intensité culturale (plusieurs cultures par an sur la même parcelle) et à la haute
technologie (réseau d’irrigation, système de goutte à goutte, nouvelles variétés, etc.)
exigent des investissements conséquents difficiles à réaliser pour les petits
producteurs. L’appui de l’État, des partenaires au développement, des structures de
financement décentralisées, du secteur privé est toujours un capital important.
L’amélioration durable de ces secteurs d’activités en zones urbaines et périurbaines
dépend fortement de l’accroissement des capacités de production de ces acteurs et
participe au renforcement de la compétitivité de ces filières agricoles.
Les spéculations par activité sont très variées et par zone et par campagne. Les cultures
sont planifiées en fonction des saisons et par rapport à leur aptitude relative aux
contraintes du milieu. Ainsi, en maraîchage, on note une forte diversité des produits
(oignon, tomate, piment, aubergine, jaxatu, etc.). Cependant, bien que diversifié, le
maraîchage semble être spécialisé dans les régions. Dans la zone de Saint-Louis,
l’oignon est dominant, tandis que la zone de Thiès pratique plus les légumes dits
africains (piment, jaxatu, etc.). La zone de Dakar, plus diversifiée, produit des cultures
d’exportation comme le haricot vert, le haricot bobby, les cerises, etc.).
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L’arboriculture fruitière se fait le plus souvent sur les agrumes (manguiers, sapotiers,
citronniers, mandariniers) et, en particulier, les manguiers mais aussi les bananiers, les
cocotiers, etc. Les essences ornementales sont préférées dans la floriculture pour les
producteurs enquêtés. De façon globale, les recettes nettes issues de ces activités
recensées en zone urbaine sont estimées à 510 millions de FCFA (tableau 3). Même
s’il n’atteint pas le niveau du revenu moyen agricole du ménage urbain3 , force est de
constater qu’il est relativement plus élevé que celui du revenu agricole du ménage
rural du Bassin arachidier évalué à 282 092 FCFA en 2005 (Fall et al., 2005).
Ces chiffres montrent l’importance relative de ces activités agricoles dans le revenu du
ménage urbain. Cependant, la globalité de ces chiffres masque de grandes disparités
entre les revenus moyens par producteur et par ville. Les coefficients de variation très
élevés des recettes et dépenses montrent la forte variabilité au niveau des producteurs
d’une même localité ou entre différents sites. Par ailleurs, dans la répartition des
revenus moyens par ville, on note la dominance de Dakar avec 39 % du revenu net
moyen de la zone, suivi de Thiès (32%) et de Saint-Louis (29 %).
Bien que les superficies emblayées en arboriculture soient moins élevées que celles du
maraîchage et le nombre de producteurs impliqués moins important, le revenu tiré de
l’arboriculture fruitière semble être plus payant. Cependant, la production de ces
recettes prend plus de temps ; en effet, il faut trois à quatre campagnes pour pouvoir
récolter. Les producteurs qui sont d’habitude pressés de rentrer immédiatement dans
leurs fonds ne sont pas favorables à de telles activités. La solution adoptée par ceux
qui pratiquent l’arboriculture est de l’associer au maraîchage et à d’autres activités.
Cette diversification permet donc de disposer de revenus plus stables afin d’assurer les
dépenses au sein de l’exploitation. On note une forte variabilité des dépenses par
secteur d’activité. En moyenne, les dépenses indiquées par les producteurs sont
estimées entre 165 000 FCFA en moyenne pour la floriculture et 785 000 FCFA dans
le maraîchage. Par ailleurs, les investissements de départ sont estimés à 312 000 FCFA
avec un maximum de 20 millions FCFA. Au regard de ces éléments, le besoin de
financement de ces producteurs dépourvus d’épargne se justifie. Quels sont ces
besoins et l’état de leur satisfaction ?
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Section 2 : Présentation des résultats et Données
La base de données agropastorale issue de ce recensement général, obtenue par le biais
de la DAPSA, comportait un nombre important et complexe de variables. Afin
d’obtenir une base de données horticole, maraîchère fiable portant sur les régions de
Dakar, Saint Louis, Thiès et Louga, une extraction de variables d’intérêt relatives à
l’étude a été effectuée, puis un redressement de la base de données. Cette procédure a
permis de s’assurer de la fiabilité des données afin de constituer une nouvelle base
d’analyse avec le logiciel statistique SPSS.
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Les effectifs observés montrent que les cultures les plus développées dans les zones
étudiées sont dans l’ordre, l’oignon, la tomate, le chou, l’aubergine douce,
l’aubergine amère, le navet, la carotte, le concombre et la pomme de terre. Les
départements sont appelés points lignes et les cultures sont appelées points colonnes.
Ainsi, on peut déterminer la structure des tableaux profils lignes et profils colonnes.
25
quantité importante d’informations concernant la pratique maraîchère. Cependant, en
observant les contributions des dimensions à l’inertie des points, on peut retenir pour
le premier axe, tous les départements considérés à l’exception de Saint Louis et Thiès.
Pour le deuxième axe, on retient Podor, Saint Louis, Thiès et Louga. Donc, on peut
dire que seuls les départements de Louga et Podor sont bien représentés par les deux
(2) axes. En résumé, c’est le département de Louga qui a été tenu en compte à la fois
par les axes, de par sa contribution à l’inertie mais surtout par sa place importante
qu’on peut déduire à partir des dimensions à l’inertie des points. En conséquence, à
partir de ces tendances, on peut visualiser le diagramme des points lignes ci-dessous.
Celui-ci traduit les mêmes scénarios en matière de contribution des départements
retenus sur les axes. Les attirances qui sont observées au niveau des départements de
Thiès et de Podor peuvent s’expliquer non pas par une proximité géographique mais
plutôt par les particularités spécifiques dans la pratique maraîchère. Le département de
Mbour, étant très proche de l’axe des Niayes, est éloigné des autres départements de
cette zone ; cette situation serait due aux larges potentialités liées aux sols, au climat et
à la présence juvénile (notamment à Ndianda qui « est l’avenir du maraîchage au
Sénégal »).
L’axe Vallée du fleuve tient en compte les départements de Podor, Dagana et Saint
Louis. Ainsi, Saint Louis qui a toujours été considéré comme faisant partie de la zone
des Niayes présente des affinités par rapport aux départements de la vallée du fleuve.
Ceci permet de dire que les ménages agricoles maraîchers du département de Saint
Louis sont bien adaptés aux techniques d’irrigation comme les autres pratiquants de la
région.
26
terre. Tandis que l’aubergine douce, la carotte, le chou, la pomme de terre et la tomate
ont contribués pour la construction du deuxième axe.
En résumé, on peut dire que seuls la carotte, le chou et la pomme de terre sont retenues
à la fois par les deux facteurs de dimension à l’inertie de point. Finalement, on peut
retenir qu’aucune culture n’a été tenue en compte à la fois par les axes tant par sa
contribution à l’inertie que par sa contribution à partir des dimensions à l’inertie de
point. Cependant, la carte factorielle ci-dessous est représentative et illustrative de ces
tendances.
Dans la vallée du fleuve (les départements de Saint Louis, Podor et Dagana), le constat
est que, l’oignon reste la principale culture développée par les maraîchers (soit 18,73%
de l’ensemble des ménages maraichers étudiés). Ensuite, s’y ajoute (par ordre
d’importance), la tomate, l’aubergine douce, le navet, le chou, l’aubergine amère, le
concombre, la carotte et enfin la pomme de terre qui est faiblement pratiquée. Ces
tendances observées aussi bien dans les Niayes que dans la vallée du fleuve, illustrent
que, chaque zone agroécologiques présente des réalités liées à la pratique maraîchère.
Ces disparités peuvent être dues aux méthodes de pratiques mais aussi aux types de
sols et du climat reçu par la zone. Cette partie a permis d’exposer l’ensemble des
techniques de la statistique exploratoire multidimensionnelle. La production de
graphiques et indicateurs synthétiques a servi de résumer les structures et principales
caractéristiques de la base de données. Les méthodes d’analyses multidimensionnelles
proposées sont venues en complément les outils de la statistique uni ou
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bidimensionnelle qui sont un préalable à une approche inférentielle et décisionnelle
des données étudiées.
Une fonction économique et sociale : offre d’emplois et source de revenu Nous nous
intéressons ici à la fonction économique et sociale ( lutte contre la pauvreté et insertion
socio-économique) de la filière. L’étude a estimé qu’environ 900 personnes (chefs
d’exploitation, pour l’essentiel des chefs de famille) tiraient des revenus de l’activité
de production. Cela représente une part relativement faible de la population de la zone,
de l’ordre de 4 % des ménages17. Cependant, cette activité constitue la principale
source de revenu (voir l’unique) pour la moitié d’entre eux (98 % des revenus pour les
maraîchers périurbains et 46 % pour les « privilégiés ») qui n’ont pas ou peu d’autres
opportunités d’emploi et de revenus (anciens agriculteurs ou petits métiers urbains
avec faibles revenus) et une source de revenu significative pour les maraîchers ruraux
(26 %). Les analyses économiques réalisées montrent que le revenu mensuel moyen
pour les maraîchers périurbains est d’environ 160 000 F CFA (soit plus de 4 fois le
SMIG – 35 000 F CFA/mois) et de 26 000 F CFA pour les « privilégiés ». Pour les
maraîchers ruraux qui produisent essentiellement du piment en hivernage (soit pendant
4 mois), le revenu mensuel moyen durant cette période est d’environ 24 000 F CFA.
Une part importante de ces exploitations (notamment celles qui ont les plus forts
chiffres d’affaires) emploient des « surgas , venant souvent du milieu rural, qui
trouvent dans cette activité une source de revenu pendant la saison sèche avec, semble-
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t-il, l’objectif de se constituer un petit capital pour démarrer une activité commerciale
(rôle d’insertion économique des jeunes non scolarisés). Le maraîchage fait intervenir
également un nombre important d’intermédiaires et offre ainsi de nombreux emplois
aux urbains. D’après l’enquête ménages, 12 % des femmes font du commerce de détail
de légumes. Ce chiffre paraît élevé par rapport à la population totale de la zone mais
on estime que plus de 800 détaillantes sont concernées. Il s’agit donc d’une activité
importante pour une des couches les plus vulnérables de la population, ayant un faible
capital et peu d’opportunités de revenus.
Ces deux circuits sont indépendants sur la majorité du parcours : ils ne se rejoignent
qu’à la fin par l’intermédiaire de certaines détaillantes qui proposent aussi bien des
légumes-fruits que des légumes-feuilles. Toutefois la majorité des détaillantes se
spécialisent dans l’un ou dans l’autre, selon les saisons. Ils sont indépendants mais
complémentaires puisque les légumes fruits viennent majoritairement des Niayes alors
que les légumes-feuilles proviennent exclusivement de notre zone d’étude.
Les producteurs urbains et péri-urbains se sont donc spécialisés dans les produits qui
ont un avantage comparatif par rapport à ceux de la zone des Niayes. Plus de 90 % des
ménagères considèrent qu’il est important que des produits maraîchers soient cultivés
près de chez elles. C’est avant tout la proximité géographique et ses avantages
(fraîcheur, accès rapide) qui sont recherchés. Plus de 3 ménagères sur 4 veulent des
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champs maraîchers en ville. Les principales raisons évoquées sont la proximité (29 %),
la disponibilité (22 %) et dans une moindre mesure la fraîcheur (7 %) et la création
d’emploi (5 %).
Une fonction d’aménagement du cadre de vie non évoquée Cette fonction évoquée
dans diverses publications dont un article récent (Temple et al. 2004), ne semble pas
du tout concerner le maraîchage dans la ville de Thiès. La préservation de ces espaces
est souhaitée par la plupart des ménagères mais elles n’évoquent pas cet aspect.
Cependant pour les élus, cette fonction pourrait être prise en compte pour limiter la
densité du bâti et valoriser des espaces difficilement constructibles (anciennes
carrières, bas-fond).
Une part importante des maraîchers ont orienté leurs activités vers des produits
demandés par les consommateurs urbains pour lesquels ils ont des avantages
comparatifs par rapport à ceux de la grande zone de production maraîchère du Sénégal,
non loin de Thiès (les Niayes). Les maraîchers ruraux quant à eux maintiennent une
activité de production de piment qui correspond également à une demande urbaine
plus éloignée (Dakar et autres villes secondaires) et pour laquelle cette zone est
réputée. On peut donc conclure que les maraîchers ont su profiter de l’opportunité de
la présence de la ville en tant que marché de consommation alimentaire. Concernant
les contraintes et notamment la pression foncière liée à l’expansion urbaine, dans le
long terme, les maraîchers hors sol sont les seuls à être faiblement menacés par
l’expansion de la ville. Ce type de maraîchage se développe déjà dans un contexte de
forte pression foncière. Il est très sécurisé car les tables sont installées à l’intérieur
même des concessions. Le volume de production et les revenus sont cependant faibles
et le devenir incertain (pérennité des dispositifs d’appui, de l’approvisionnement en
intrants, …).
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Conclusion :
Les éléments qui militent en faveur de la préservation de ces espaces dans l’espace
urbain et périurbain renvoient avant tout à la fonction économique et sociale du
maraîchage dans la zone (emplois et revenus pour des couches de populations les plus
vulnérables). Ce sont des arguments auxquels la commune semble sensible puisqu’elle
affiche une volonté d’aménager ces espaces (carrière et bas-fonds) pour des questions
de lutte contre la pauvreté mais en confinant ces activités à des espaces difficilement
constructibles. Le fait de mettre à disposition des données plus précises sur la
localisation et le rôle des activités maraîchères permettraient donc à la commune de
mieux évaluer l’importance économique mais également de prendre conscience que les
citadins (ou en tous les cas les ménagères) sont favorables au maintien de ces espaces
maraîchers à proximité ou dans la ville pour fournir des légumes feuilles de qualité, ce
qui constitue un argument supplémentaire et peut être un moyen pour les acteurs de la
filière de « faire pression » sur les élus pour qu’ils concrétisent leurs objectifs
d’aménagement de ces espaces. Nous avons vu que la dimension foncière mais
également les aspects environnementaux étaient aussi importants et nécessitaient des
collaborations avec les autres volets du programme.
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commune accepte que des parcelles soient aménagées dans la communauté rurale, la
pression sur l’espace communal sera réduite (lien à faire avec les travaux et restitution
du volet1 du programme sur l’analyse des dynamiques foncières). Une autre solution a
été évoquée lors des enquêtes : le déclassement de la forêt à l’Ouest de Thiès qui
permettrait de préserver les espaces agricoles à l’Ouest . Cette forêt est en effet très
dégradée et les sols seraient de moins bonnes qualité que ceux des espaces maraîchers
actuels.
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Bibliographie
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zone de Thiès / Fandène, Sénégal, Vers un aménagement territorial concerté et
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