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Le documentaire se pratique certes, mais surtout il se vit. Cadrer le réel c’est d’abord mettre
en images et en sons sa singularité et sa complexité. Le Documentaire n’est que l’écho de
l’évolution de son auteur-e dans son environnement. En racontant les histoires des autres
ou sa propre histoire à travers celles des autres, le documentaire nous transforme, nous
apprend sur nous-même et nous apporte un regard différent sur ce qui nous entoure.
A chaque création, une nouvelle dynamique nait entre l’auteur-e et le réel, s’en suit un
schéma différent de création et de production, une énergie autre... Le genre documentaire
porte en lui à la fois une force, celle du réel mais aussi la fragilité et la singularité de
l’Humain.
Ce genre qui colle à la réalité et qui présente un des moyens d’expressions les plus
percutants reste néanmoins marginalisé dans une région en ébullition et en plein éveil des
consciences.
Cette prise de conscience a suscité en moi une multitude de questionnements ... Comment
peut-on appuyer un genre aussi délicat ? Quelle approche adopter afin de préserver la
particularité de chaque œuvre ?
Le bout de chemin que j’ai pu parcourir dans ce monde a orienté ma quête : Seule la
connaissance de la réalité du Documentaire tunisien pourra nous fournir des éléments de
réponses. Cette réalité ne peut être qu’ici et maintenant. Ici dans son environnement
national, régional et international et maintenant, dans son ancrage historique et ses
aspirations futures.
Cette étude, qui fait partie des travaux préliminaires au lancement de Doc House, tente de
dessiner les traits du paysage du documentaire en Tunisie. Espérons qu’elle porte éclairage
et inspiration.
2
I. CONTEXTE GENERAL
1. POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL
Dès l’aube de son Indépendance du protectorat français le 20 mars 1956, la Tunisie s’est
retrouvée à la croisée des chemins entre une monarchie constitutionnelle et une
République.
Le 25 Mars 1956, fût élue l’Assemblée constituante qui abolit le régime beylical le 25 juillet
1957 et instaure un régime républicain avec le leader Habib Bourguiba comme président
provisoire jusqu’à la promulgation de la nouvelle constitution pour le pays. Cette dernière a
vu le jour le 1er juin 1959.
Cette constitution a fait l’objet de plusieurs révisions dont les principales ont eu lieu sous la
présidence de Zine El Abidine Ben Ali qui succéda à Bourguiba à partir du 7 Novembre
1987.
En 2011, à la suite de la révolution du 17 décembre - 14 janvier et du départ du président
Ben Ali, les autorités provisoires promulguent un décret portant création d’une institution
dénommée « Haute Instance pour la Réalisation des Objectifs de la Révolution, de la
Réforme Politique et de la Transition Démocratique ». Cette institution est chargée de
piloter les réformes politiques à travers notamment la préparation et l’organisation des
élections de l’Assemblée Constituante.
Cette Assemblée est élue le 23 octobre 2011. Elle adopte, le 10 décembre 2011, une loi
constitutionnelle relative à l’organisation provisoire des pouvoirs publics. Par ce texte,
l’Assemblée s’attribue les pleins pouvoirs constituant, législatif, de nomination et de
contrôle, et ce, pour une durée indéterminée ou du moins non définie.
Finalement, la nouvelle Constitution est adoptée le 26 janvier 2014. Le texte est signé le
lendemain par le président provisoire de la République.
Selon la nouvelle Constitution de 2014, les trois pouvoirs et leurs prérogatives se définissent
comme suit :
- Le pouvoir législatif détenu par l’Assemblée des représentants du peuple et ses 217
membres élus. Elle dispose du pouvoir d’adopter les lois, de choisir le chef du
gouvernement et d’accorder sa confiance au gouvernement une fois constitué.
L’assemblée assure par la suite le contrôle de l’action gouvernementale.
- Le pouvoir exécutif : Le pouvoir exécutif est exercé par le Président de la République,
élu au suffrage universel, et un Gouvernement présidé par le Chef du Gouvernement
(article 71 de la constitution tunisienne) et qui sont intronisés par l’Assemblée des
représentants.
3
- Le pouvoir juridictionnel : La magistrature est un pouvoir indépendant, qui garantit
l’instauration de la justice, la suprématie de la Constitution, la souveraineté de la loi et
la protection des droits et libertés (article 102 de la constitution tunisienne).
2. SOCIO-ECONOMIQUE
2.1 REPERES
1
Institut National des Statistiques tunisien.
http://www.ins.tn/fr/statistiques
2
Données estimées.
3
Banque Centrale Tunisienne.
https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/documents/BSF_fr.pdf
4
Source : World Economic Outlook Database (IMF), Banque Centrale de la Tunisie.
Sept ans après le déclenchement de la révolution, l’économie tunisienne est fragilisée par
plusieurs vulnérabilités qui pèsent sur sa croissance. Les attentats de 2015 ainsi que le
climat social tendu ont fortement pénalisé l’activité de plusieurs secteurs d’activités
notamment le tourisme et les industries extractives (Phosphate). La croissance tunisienne
est également freinée par le faible niveau de l’investissement national, une dégradation de
la productivité des facteurs, un repli des exportations et des investissements étrangers. De
plus, la consommation des ménages, qui continue à soutenir la croissance, pourrait être
compromise par l’accélération de l’inflation qui a atteint 7.6% (mars 2018 4).
La Tunisie fait également face à la problématique des déficits jumeaux. En effet, le
creusement du déficit courant conjugué avec les fortes pressions exercées sur le dinar ont
considérablement alourdi la dette publique (70% du PIB en 2017 contre 40 % en 2010 5).
Plusieurs réformes ont été entreprises par les différents gouvernements qui se sont succédé
depuis la révolution. Certaines réformes ont fait l’objet de vives controverses en raison de
leurs coûts sociaux. Le gouvernent « d’union nationale », remanié en août 2016, s’est
engagé à accélérer le plan des réformes avec pour objectif le redressement économique et
social du pays.
On relève une reprise modérée de la croissance en 2017 et qui devrait se poursuivre en
2018. Le gouvernement d’union nationale s’était engagé à atteindre un taux de croissance
de 5% en 2020, réduire le déficit budgétaire à 3% du PIB et stabiliser l’endettement public à
70% du PIB.
4
Source : INS.
5
Ministère des Finances tunisien.
http://www.finances.gov.tn/index.php?option=com_content&view=article&id=134&Itemid=304&lang=fr
6
Les articles de la constitution tunisienne cités dans la présente étude sont fournis en annexe.
http://www.legislation.tn/sites/default/files/news/constitution-b-a-t.pdf
5
1.2 PRESSE
Longtemps, et encore aujourd’hui, les droits d’auteur et droits voisins ont été bafoués en
Tunisie. En effet, la conscience collective ne considère pas la production artistique ou la
propriété intellectuelle comme un bien qu’il faut respecter et condamner le fait d’en
disposer librement. Et malgré la panoplie de textes juridiques (article 41 et décret n° 2013-
2860 10, etc.), la protection de la production artistique reste poreuse en raison des moyens
dérisoires de l’Organisme Tunisien des Droits d’Auteurs et des droits Voisins (OTDAV). On
note toutefois, au vu des nouvelles réglementations et conventions interministérielles en
cours, qu’il existe une volonté politique d’instaurer un contrôle plus performant.
7
Classement de Reporters Sans frontières de la liberté de la presse.
https://rsf.org/fr/donnees-classement
8
http://www.inric.tn/fr/Decret-loi_relatif_a_la_liberte_de_la_presse.pdf
http://www.inric.tn/fr/decret.pdf
9
http://www.acm.gov.tn/upload/1410083987.pdf
10
http://www.legislation.tn/fr/detailtexte/D%C3%A9cret-num-2013-2860-du----jort-2013-
057__2013057028603?shorten=0dxz
6
2. CONTEXTE HISTORIQUE
Le film documentaire n’est pas un genre « naturel » dans l’histoire du cinéma tunisien. En
effet, et bien que le cinéma ait apparu en Tunisie comme spectacle, à partir de 1887, et
comme acte de création à partir de 1922, on relève l’absence quasi-totale de films
documentaires jusqu’à l’indépendance, exception faite de quelques prises de vues
réalisées par Albert Samama Chikli (1872 – 1933) dont « la pêche de thon à Tunis » (1905)
et « Concours de motoculture de Tunis » (1914).
Il faut attendre les années 50, et notamment l’indépendance en 1956, pour assister à une
émergence timide de quelques reportages qui archivaient quelques évènements nationaux
(Débats parlementaires, visites du président, activités de Scouts, etc.) et du premier journal
filmé « Les actualités tunisiennes » (1953). Ces productions ne peuvent toutefois pas être
qualifiées de documentaires. En fait, un seul documentaire peut être qualifié de tel de
cette époque, il s’agit de « Terre Tunisienne » réalisé par le français Jean-Jacques Sirkis en
1951.
Les années 60 verront l’apparition de quelques tentatives initiées par la SATPEC (Société
Anonyme Tunisienne de Production et d'Expansion Cinématographique créée en 1957). On
y trouve les œuvres de Hassan Daldoul (Matanza, Fathallah, Le Chemin de fer, Chasse au
sanglier, Un temps en 1965 et la Goulette en 1968) ; de Hamouda Ben Hlima (De la terre et
des hommes en 1962 et Folklore à Monastir en 1963) et de Abdellatif Ben Ammar (Sur les
traces de Baal en 1971, Mosquées de Kairouan en 1972 Sadiki en 1975 et Farhat Hached en
2002). Ces œuvres ont été suivies par d’autres, plus abouties, dans les années 70 et 80.
Apparaitront, dès lors, les travaux d’Abdelhafidh Bouassida (une vingtaine de courts
documentaires de 1967 à 1992 essentiellement destinés à la télévision tunisienne
dont Carthage l’éternelle en 1979, Rhapsodie Berbère en 1980, Des hommes et des
réverbères en 1983, Oasis le miracle de l’eau en 1987 et Les Palestiniennes en 1990) ; les
travaux de Hmida Ben Ammar (une dizaine de documentaires de 1969 à 2012 destinés
aussi bien pour la télévision que pour le cinéma dont Calligraphie Arabe en 1971, Baba
Aoussou en 1975, La Zitouna au cœur de Tunis en 1985, De Carthage à Kairouan en 1984,
Évocation d’un Ribat en 1986 et son dernier film Wijdène sorti en 2012) ; les travaux de
Hichem Jerbi (une douzaine de documentaires pour la télévision réalisés de 1970 à 1997
dont Le Djérid 1970, Entre l'histoire et la légende en 1970, Histoire d'une mine en 1971,
Mateur en 1973, Histoire de la médina de Tunis en 1983, Ô pays qui me ressemble en 1995,
Le Kouteb de l'huilerie en 1997 et Tebourba en 1997) ; ainsi que les travaux de Ferid
Boughedir (Caméra d'Afrique 1983 et Caméra arabe 1987) Mahmoud Ben Mahmoud
(Italiani dell' altra riva, 1992, Anastasia de Bizerte, 1996, Albert Samama Chikli, 1996,
Ennejma Ezzahra, 1998, Les mille et une voix 2001, Fadhel Jaïbi, un théâtre en liberté,
2003, Les Beys de Tunis, 2006). . Ces œuvres étaient essentiellement destinées à la
télévision ou à des travaux académiques.
Elles sont essentiellement le résultat d’initiatives individuelles qui ne s’insèrent pas dans un
parti-pris global de production de documentaire.
7
A partir des années 2000 on assiste à une floraison de la production de documentaires
(Hichem Ben Ammar, Nejib Belkadhi, Karim Souaki, etc.). Cette expansion s’explique
notamment par la multiplication des chaînes télévisuelles (arabes et internationales), où le
genre documentaire occupe une place de plus en plus croissante, et par l’apparition d’un
matériel cinématographique analogique, puis numérique, plus abordable, plus léger et plus
disponible aussi bien pour le tournage que pour la postproduction.
La révolution du 14 janvier 2011 va donner un coup de fouet indéniable à la production du
documentaire tunisien. En effet, la révolution a constitué un véritable déclic chez plusieurs
cinéastes, professionnels et non professionnels, qui a alimenté un vif désir et un besoin
urgent de filmer, quasiment en temps réel, le déroulement des événements dans tous les
coins et recoins du pays.
L’acte de filmer s’est imposé aux cinéastes et vidéastes, comme à la fois un acte et un
devoir de citoyenneté. Ils ont, selon leurs moyens et leurs sensibilités, capté des images et
immortalisé des moments à haute charge symbolique. Dans une quête de vérité, ils ont
recueilli des témoignages et mené des enquêtes tentant de dénouer les fils d’une épopée
historique pour le pays.
Au bout de quelques années seulement, des centaines de titres sont venus enrichir le
patrimoine cinématographique tunisien. Ces opus ne sont pas de qualité comparable, ni
toujours composés selon les règles requises de l’écriture audiovisuelle. Néanmoins, ils
portent tous l’empreinte de l’urgence de filmer, l’aura d’une époque et la marque d’une
réelle fébrilité créatrice.
De l’avis de plusieurs historiens, cette production constitue une précieuse documentation
audiovisuelle qui mérite d’être interrogée, analysée et décodée. Ces opus, documentaires,
reportages ou simples captations, charrient des renseignements d’autant plus importants
qu’ils ne se limitent pas à évoquer l’événement. Ils configurent le cadre spatial de son
déroulement et font ressortir son impact émotionnel sur les silhouettes qui traversent
l’écran. Ces productions renseignent sur la manière avec laquelle chaque cinéaste s’essaie
de donner sens aux images prises et agencées selon un dispositif brut ou réfléchi de mise
en scène.
Cela conduit à souligner le fait que le documentaire tunisien sur la révolution renferme,
non seulement des éléments historiques, mais également des archives essentielles
nécessaires à la compréhension d’un chapitre des plus émouvants de l’Histoire de la
Tunisie. Il renseigne en outre sur les transformations sociologiques du tunisien et son
rapport nouveau avec le medium audiovisuel.
Autrement dit, l’intérêt de ces films est double, ils invitent à interroger le cinéma de
l’Histoire mais aussi d’inscrire et d’analyser cette production dans une perspective
d’Histoire du cinéma tunisien. Cette articulation est d’autant plus nécessaire que ces films
documentaires soulignent tout à la fois une rupture dans l’Histoire politique tunisienne et
une mutation profonde dans le paysage cinématographique du pays, ne serait-ce que par
le truchement d’une nouvelle génération des cinéastes.
8
3. LA REVOLUTION : BOOM DE PRODUCTION
Jusqu’en 1999, on ne peut pas évoquer une véritable émergence d’un Documentaire
Tunisien puisque les expériences en la matière sont restées individuelles, éparses et
occasionnelles. On dénombre uniquement trois documentaristes dont les productions sont
relativement importantes, en nombre et en qualité à savoir : Abdelhafidh Bouassida ;
Hmida Ben Ammar et Hichem Jerbi.
En 1992, une filiale de la chaîne de télévision Canal+ s’installe en Tunisie (Canal+ Horizons).
Elle va permettre à plusieurs jeunes de s’exercer à des tournages de reportages de
création, au genre très proche du documentaire. À la disparition de la chaîne, en 2001,
deux de ses collaborateurs, Hichem Ben Ammar et Nejib Belkadhi, vont émergés dans le
cinéma documentaire.
Hichem Ben Ammar avait réalisé en 1998 « Femmes dans un monde de foot » et en 1999
« Cafichanta ». On peut considérer que ce dernier est à l’origine de l’introduction du
documentaire tunisien sur la place cinématographique nationale. En 2002, il produit et
réalise, « Ô ! Capitaine des mers », un film qui va participer à plusieurs festivals et recevoir
de nombreux prix. Le documentariste ne cessera de produire avec en moyenne un film tous
les deux ans.
Sur le plan international, le documentaire va retrouver ses lettres de noblesse avec les prix
glanés par Michael Moore avec « Bowling for Columbine » (Oscar 2003, César 2003, etc.) et
« Fahrenheit 9/11 » (Palme d’Or 2004, César 2005, etc.). Plusieurs facteurs ont contribué à
cette expansion du documentaire dont notamment l’apparition d’un matériel numérique
de tournage et de postproduction plus léger et plus accessible ainsi que l’explosion des
chaînes de la télévision satellitaire, devenues le premier producteur du documentaire.
En 2003, en Tunisie, on assiste à la sortie des premières promotions des diplômés des
écoles publiques de cinéma. De plus, les réalisateurs de la Fédération Tunisienne des
Cinéastes Amateurs (FTCA) vont, eux aussi, s’intéresser, au genre documentaire. Parmi
leurs productions réalisées pendant les années 2000, on peut citer « Crocs urbains » de
Marouene Meddeb, « Le mur » de Fethi Ben Slama et Ghassen Jamia, « Qui aime la vie » et
« Histoire d’une femme » de Karim Souaki, « le sifflet » et « la moitié fertile » de Ridha Ben
Hlima, « Aéroport Hammam-Lif » de Slim Ben Cheikh et Ahlem Oueslati, « Les enfants de la
tortue » de Walid Mattar. Certains parmi ces cinéastes amateurs vont devenir des
professionnels et enrichir la cinématographie documentaire tunisienne par des œuvres
audacieuses par leurs thématiques et leurs formes.
En 2008, un collectif de diplômés de l’Institut Supérieur des Arts Multimédia de la
Manouba (ISAMM), créent une boîte de production (EXIT) et vont produire le long métrage
documentaire de Karim Souaki, un cinéaste issu de la FTCA. Le film en question, « Silence »,
va créer l’évènement aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC 2008) en
abordant la question taboue du Sida en Tunisie avec une liberté de ton inhabituelle à cette
9
époque et en donnant la parole aux séropositifs tunisiens. Ce film contribuera à la
naissance du documentaire tunisien nouveau.
Sur le plan sociopolitique, on assiste en 2008 au déclenchement de la révolte du bassin
minier et pour la première fois en Tunisie, parviennent au grand public des images brisant
la censure, établie par l’Etat, de toute information relative au refus social de sa politique.
Des jeunes et des activistes vont filmer et diffuser, en temps réel, via internet ces
évènements précurseurs de la révolution de 2011. Filmer le réel s’en trouve stimulé. Cet
acte connaitra son apogée pendant les évènements de 2011 où il devient plus crucial et
plus libéré. Ceci va réveiller des vocations et favoriser l’expansion du film documentaire en
Tunisie à partir de cette date.
C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous avons retenu l’année 2008 comme année
référence de la présente étude.
4.2 INSTITUTIONS
11
http://www.wipo.int/edocs/lexdocs/laws/fr/tn/tn035fr.pdf
10
Le code de cinéma va être promulgué en 1960 12 et réactualisé et en 2010 13.
A partir de cette date, le ministère va gérer le cinéma tunisien à travers la promulgation de
lois et décrets et la mise en place d’un système de subventions à plusieurs niveaux :
Ecriture, production, postproduction et distribution.
En 1969, une loi accordant le monopole national d'importation de films à la SATPEC a été
promulguée. Cette loi restera en vigueur jusqu’en 1981, date clé pour le cinéma tunisien,
avec l’abandon du monopole national d'importation et de distribution de films détenu par
la SATPEC et appropriation de la quasi-totalité du marché par les distributeurs privés.
Par ailleurs, plusieurs décrets d'encouragement à la production et à l'exploitation
cinématographique ont été adoptés dont le décret n°2001-717 fixant les modalités d'octroi
de subventions d'encouragement à la production cinématographique 14.
En outre, un fonds d'aide à la production est créé, il est financé, entre autres, par une taxe
de 6% prélevée sur les recettes brutes hebdomadaires des salles. Une part importante du
fonds est réservée à la production de courts métrages.
Il est à noter que dans les codes et textes juridiques précédemment cités on évoque les
longs et les courts métrages sans aucune spécificité du genre cinématographique.
12
http://www.wipo.int/edocs/lexdocs/laws/fr/tn/tn035fr.pdf
13
http://www.iort.gov.tn/WD120AWP/WD120Awp.exe/CTX_8716-441-
YOtRCPGqiU/CodesJuridiques/SYNC_149528971
14
http://www.legislation.tn/fr/detailtexte/D%C3%A9cret-num-2001-717-du----jort-2001-
025__2001025007173?shorten=0vJ5
15
http://www.legislation.tn/fr/detailtexte/D%C3%A9cret-loi-num-2011-86-du-13-09-2011-jort-2011-
071__2011071000862
16
http://www.legislation.tn/fr/detailtexte/D%C3%A9cret-num-2012-753-du----jort-2012-
055__2012055007533?shorten=0vur
11
Le financement public provient totalement du fonds à la production du Ministère des
affaires culturelles, si on excepte quelques participations dérisoires, rares et épisodiques
d’autres structures publiques (Ministère du tourisme et Télévision tunisienne à une
certaine époque).
Ce financement est comptabilisé, depuis 1981, dans le budget annuel de l’Etat. Il est
octroyé, à travers des commissions formées, selon la loi, par le ministre de la culture à
travers deux types de subventions : les subventions d’encouragement à la production
cinématographique17 et celles octroyées par le fond d’encouragement à la création
littéraire et artistique 18.
4.3.1.1 SUBVENTIONS D’ENCOURAGEMENT A LA PRODUCTION CINEMATOGRAPHIQUE
Cette subvention est octroyée par le biais d’un appel à projet lancé une ou deux fois par an
après l’avis consultatif de la commission et l’approbation du ministre de la culture.
Ces subventions sont attribuées : à l’écriture, à la production, à la finition, à l’achat de
l’œuvre finie ou encore, occasionnellement, sous forme de supplément à la subvention de
production.
4.3.1.2 FONDS D’ENCOURAGEMENT A LA CREATION LITTERAIRE ET ARTISTIQUE
Ce fonds fut créé le 31 juillet 2013. Il est destiné à toutes les activités artistiques. Toutefois,
le cinéma accapare une part importante du budget. Ce fonds est géré directement par le
ministère sans concertation avec le CNCI.
4.3.2 FINANCEMENT PRIVE ET DES ORGANISATIONS A BUT NON LUCRATIF
Le financement privé est assuré essentiellement par les mises des producteurs et des
coproducteurs.
Quelques sponsors (banques et grandes entreprises) y contribuent. Leurs participations
demeurent cependant faibles et occasionnelles (bons de carburant, nuitées hôtelières,
bons de restauration, etc.) en dépit d’une certaine dynamique observée pendant les
dernières années. Il est à noter, que le subventionnement des activités culturelles est
encouragé par des avantages fiscaux.
On relève par ailleurs, que des fonds culturels tunisiens commencent à se développer pour
subventionner les activités et les productions artistiques (Takmil-JCC, Fondation Kamel
Lazaar, Fondation Rambourg Tunisie, etc.).
17
Décret n° 2001-717 du 19 mars 2001, fixant les modalités d'octroi de subventions d'encouragement à la
production cinématographique.
http://www.legislation.tn/fr/detailtexte/D%C3%A9cret-num-2001-717-du----jort-2001-
025__2001025007173?shorten=0ptj
18
Décret n° 2013-3201 du 31 juillet 2013, fixant les conditions et les modalités d'intervention du fonds
d'encouragement à la création littéraire et artistique.
http://www.legislation.tn/fr/detailtexte/D%C3%A9cret-num-2013-3201-du----jort-2013-
066__2013066032013?shorten=0peB
12
4.3.2.1 FINANCEMENT INTERNATIONAL
Ce financement provient de trois types de sources :
- Coproductions : En général, les coproducteurs étrangers interviennent au stade de la
postproduction ou lorsque le film est réalisé par un tunisien de la diaspora. Ils
contribuent également par la fourniture du matériel. Les coproducteurs sont
essentiellement maghrébins, français et italiens. On relève toutefois, depuis quelques
années, l’arrivée de coproducteurs du Moyen-Orient, surtout des chaînes de télévision
et des festivals.
- Avances sur programmation ou commandes de projets : Elles concernent
principalement les festivals de pays du Golfe arabe, les chaînes de télévision qataries et
dans une moindre mesure les chaînes de télévision européennes. Néanmoins, on relève
depuis 3 ans au plus, l’octroi d’avances sur recettes par quelques distributeurs
tunisiens. C’est à ce niveau que le film documentaire est privilégié. Ce financement
connait toutefois un repli après le boom des années qui ont suivi la révolution.
- Fonds étrangers d’aide à la production cinématographique : Ces fonds constituent la
principale source de financement étranger du cinéma tunisien. Se sont ajoutés aux
fonds historiques, essentiellement européens (l’OIF, IDFA Bertha Fund, The Hubert Bals
Fund, World Cinema Fund, etc.), des fonds arabes (Doha Film Institute, Sanad, Screen
Institute Beirut, AFAC, etc.). Il est à noter que les activités de ces fonds arabes sont
irrégulières.
4.4 FESTIVALS
L’offre cinématographique classique, de projections de films dans les salles, a été enrichie
par l’avènement de spectacles évènementiels.
En 1964, fut créé en Tunisie, le Festival International du Film Amateur de Kélibia (FIFAK), le
premier festival pérenne en Afrique et dans le Monde Arabe. Il s’agit d’un festival de films
non professionnels qui a connu depuis sa création la participation de nombreux pays.
En 1966, furent créées les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) qui allaient
devenir, à partir de sa seconde session, deux ans plus tard, la vitrine du cinéma africain et
arabe.
Le FIFAK et les JCC continuent à se tenir avec un succès jamais démenti.
On compte, actuellement, plus d’une cinquantaine de manifestations cinématographiques,
dont une quinzaine confirmé aussi bien au niveau national qu’aux niveaux continental,
régional et international. Certains parmi eux sont dédiés au documentaire (Doc à Tunis, Les
rencontres du film documentaire de Redeyef, Human Screen Festival Tunis, Jerba (Douz)
Doc Days, etc.). Ces festivals souffrent toutefois, de l’absence d’un financement durable et
de la variabilité des dates de la programmation des manifestations cinématographiques.
13
La diffusion du documentaire, tunisien ou autre, se résume globalement aux
manifestations cinématographiques qui lui sont dédié ou qui lui consacre une
programmation spécifique.
Le nombre de salles de cinéma en Tunisie est passé d’une centaine dans les années 70, à
une vingtaine de salles aujourd’hui. Elles sont de surcroît concentrées dans la capitale
Tunis. De plus, la programmation de documentaire est quasi nulle du fait que le public, rare
en dehors des manifestations, n’est pas attiré par ce genre cinématographique dans une
salle commerciale.
Les quelques expériences tentées par trois salles au plus concernent une ou deux
projections à l’occasion. Les rares films qui ont eu une sortie commerciale n’ont pas tenu
l’affiche au-delà d’une semaine.
Il existe, cela dit, un réseau culturel et associatif qui programme les documentaires dans les
centres et maisons de culture et de jeunes (plus de 400 en Tunisie), ajouté à cela quelques
semaines culturelles étrangères en Tunisie qui incluent le documentaire tunisien dans leurs
programmes. Cependant, ces projections sont organisées dans des conditions qui sont
parfois précaires et sans une contrepartie financière acceptable.
Le Web, bien qu’il soit devenu la première salle de cinéma dans le monde, ne présente
aucun apport pour le cinéma tunisien. En l’absence de structures de distribution
numérique locales et de moyens de contrôle efficaces, la piraterie reste le maitre du jeu
pour regarder des documentaires tunisiens. Certes, ceci favorise une plus grande visibilité
mais cette pratique handicape gravement la production cinématographique.
1. ANALYSE STATISTIQUE
14
1.1 PARAMETRES DE L’ETUDE
L’étude couvre les documentaires de réalisateurs tunisiens (ou dont l’un des réalisateurs
est tunisien) avec une production avérée et qui ont été projetés au grand public (salles,
festivals, manifestations, etc.). Ont également été retenues 6 œuvres produites à compte
d’auteur, mais qui ont remporté des prix dans des festivals reconnus. Ont été écartés, les
documentaires didactiques, de commande ou de propagande qui ne s’inscrivent pas dans
une approche de création.
En définitive, 178 œuvres ont été retenues pour réaliser la présente étude. Il est possible
toutefois que des œuvres aient pu glisser entre les mails en raison de l’absence d’archives
et de données complètes en Tunisie en la matière. Leur effectif serait cependant,
insignifiant et ne devrait pas modifier de manière significative les résultats de l’étude.
La présente étude a pour objectifs de répertorier les films documentaires produits, leurs
effectifs par année, par réalisateur et réalisatrice, par intervalle de durée et par société de
production. Elle fournit également un mapping de la présence du film documentaire dans
les manifestations et festivals cinématographiques et répertorie les manifestations et
festivals dédiés au genre documentaire.
Un éclairage est par ailleurs apporté sur le paysage de la production du documentaire en
Tunisie (Structure des coproductions, localisation des sociétés de production, etc.).
Enfin, l’étude fournit des éléments de compréhension du financement public du
documentaire en l’occurrence la part du documentaire, en effectif et en budget alloué,
dans les subventions accordées par la Commission d’aide à la production du Ministère des
Affaires Culturelles tunisien.
15
Jusqu’en 2008, date charnière pour le documentaire tunisien marquée par la production du
film « Le Silence » de Karim Souaki, le nombre de documentaires réalisés ne dépassait pas
2 films par an.
On relève, à partir de 2011, un boom de la production de documentaires accompagné par
une progression de l’effectif des films réalisés par des femmes. La part de ces derniers est
passée de 28,6% en 2009 à près de 54% en 2017.
L’effervescence autour du documentaire a toutefois commencé à s’estomper à partir de
2014. La production demeure toutefois conséquente.
La coréalisation a commencé à apparaitre en 2011, elle reste, cependant, marginale (11
films sur les 178 films recensés soit moins de 6%) et épisodique. 10 des films coréalisés
sont les œuvres de couples Femme/Homme (6 couples tunisiens, un couple dont la
réalisatrice est tunisienne et 3 dont le réalisateur est tunisien) et 1 film est l’œuvre d’un
couple Femme/Femme.
16
1.2.1.2 REPARTITION DES FILMS PAR DUREE
S’agissant des durées des films, le film le plus court est d’une durée de 4 minutes. Il s’agit
de L’album de la vie de la réalisatrice Ines Ben Othmane. Le plus long film, d’une durée de
183 minutes est A la recherche de cheikh Mohieddine par Nacer Khemir.
Il en ressort par ailleurs, que les durées conventionnelles des films accaparent la majeure
partie, soit 52% et 36 % respectivement pour les films d’une durée de 14 à 52 minutes et
les films de 53 à 90 minutes. Ce sont, en général, des durées format télévision (26 mn, 52
mn, 60 et 90 mn). Il est à noter également que 14 films dépassent les 90 minutes.
17
On recense pendant la période d’étude 123 documentaristes dont 34 réalisatrices (soit
27,65% de l’effectif total). La production totale est de 178 films dont 51 qui sont l’œuvre de
réalisatrices (soit 28,65% de films) 19. Il s’ensuit une moyenne de 1,45 film par
documentariste tout genre confondu.
On relève que 84 documentaristes n’ont fait qu’un seul film. Seulement 13
documentaristes dont 4 femmes, ont réalisé 3 films et plus. Et 4 cinéastes (dont aucune
réalisatrice) ont fait 4 films ou plus : Hichem Ben Ammar (6), Ridha Tlili (5), Nacer Khemir et
Elyes Baccar (4).
Sur un autre plan, on remarque que la majorité des cinéastes réalisent leur premier
documentaire à l’âge de 30 à 40 ans et que seule une vingtaine le fait entre 20 et 30 ans.
Néanmoins, cette précocité est devenue plus remarquable depuis 2011 avec l’arrivée de
cinéastes de plus en plus jeunes. Ceci explique en partie le fait que la majorité des
documentaristes recensés n’ont réalisé qu’un seul film jusqu’à 2017.
19
Il est à noter que les 10 films sont coréalisés.
18
De 2008 à 2017, les sociétés de production ont, pour la plupart, produit au plus
deux documentaires. Seule la société 5/5 Production, et, dans une moindre mesure,
Kantaoui Films, Wallada et Ayan Ken Prod, se sont spécialisées dans la production
de documentaires. Les sociétés de production Cinétélécinéma, Nomadis Films et
Ulysson ont produit plusieurs documentaires mais leur proportion demeure limitée
par rapport à l’ensemble de leurs productions.
Les données collectées montrent en outre que :
- 8 films de cinéastes tunisiens ont été totalement produits par des sociétés de
production établies à l’étranger ;
- 6 films produits à compte d’auteur par leurs réalisateurs ;
- 6 sociétés de production sont, officiellement, établies hors de la capitale
Tunis, soit dans les régions de Kairouan, Gabès, Sousse, Monastir, Sidi
Bouzid et le Kef.
19
Type de coproduction Effectif de films
Total 76
20
Le mapping des festivals de cinéma en Tunisie révèle une grande disproportion entre le
littoral et l’intérieur du pays. De plus, deux villes (Tunis et Gabes) s’accaparent presque
70% des festivals.
Seul sept gouvernorats sur 24 ont un festival de cinéma et ce sont les régions de l’Ouest et
du Centre qui sont les plus défavorisées.
Il est à noter que l‘essentiel des festivals se concentrent sur les périodes novembre-
décembre et mars-mai, avec une tendance à s’aligner sur le calendrier scolaire. Il s’en suit
de longues périodes dénuées de toute manifestation cinématographique.
Le documentaire bénéficie d’une présence relativement importante. En effet, sur 17
festivals encore en activité, 6 lui sont consacrés et 4 ont une section documentaire.
21
FESTIVAL ORGANISATEUR ANNEE DE PERIODE LIEU
20
CREATION D’ORGANISATION
20
Les périodes d’organisation correspondant à un intervalle indiquent l’étendue de la période.
22
Film de
l'Environnement
23
Rencontre Association Culturelle 2005 Juillet-Août Hergla
cinématographique Afrique Méditerranée
de Hergla
24
1.2.3.5 MANIFESTATIONS DE PROMOTION DE CINEMAS ETRANGERS
Journées du
Association Tunisienne 2010 Mars-Mai Tunis et
cinéma russe d'Echange Culturel (ATEC) autres
villes
21
Données du Ministère des Affaires Culturelles.
25
2015 2016 2017
Effectif de films bénéficiaires 23 20 21
Dont :
3 4 6
Documentaires
En % 13% 20% 28,5%
Long métrages 2 22 4 3
Court métrages 1 0 3 23
En % 9% 7% 12,25%
La part du film documentaire dans les subventions accordées par le Ministère des Affaires
Culturelles est certes faible mais est en progression depuis 2015. En effet, de 2015 à 2017,
la part allouée à ce genre, en termes d’effectif de films, est passée de 13 % en 2015 à 28 %
en 2017. Néanmoins, la part dans l’enveloppe budgétaire reste dérisoire et a faiblement
progressé, soit 9 à 12% entre 2015 et 2017.
Les longs métrages documentaires accaparent l’essentiel des subventions. En effet, en
2015 et 2016, l’intégralité des subventions accordées au documentaire a été attribuée aux
longs métrages. On relève toutefois, qu’en 2017, les courts métrages ont pu bénéficier de
30 % de l’enveloppe totale accordée au documentaire.
Les organismes européens les plus impliqués dans la subvention du documentaire tunisien
sont : l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à travers le Fonds Image de la
Francophonie, l’International Documentary Film Festival Amsterdam (IDFA) à travers Bertha
Fund et l’Institut Français de Tunisie (IFT).
Les fonds arabes qui ont été impliqués dans la subvention du documentaire tunisien durant
les dernières années sont : Arab Fund for Arts and Culture (AFAC), Screen Institute Beirut,
22
Dont un film pour aide à la finition et un film pour aide à la production.
23
Dont un film pour aide à l’écriture.
26
Doha Film Institute, SANAD Abu Dhabi Film Fund, Takmil des Journées Cinématographiques
de Carthage, Enjaaz production programme.
2.1 FORMATION
Le focus group a identifié un besoin de formation et ce, à tous les niveaux de la chaine de
fabrication du film documentaire et de sa diffusion.
Tout au long du processus de fabrication d’un film et en particulier lors des travaux de
recherche et développement, les porteurs de projets se retrouvent bien souvent dans un
terrain qui leur est inconnu quand il s’agit de rechercher des financements.
De plus, l’encouragement des professionnels à s’engager sur les sentiers des nouveaux
genres devant se faire de manière indirecte en les incitant/formant à postuler pour des
résidences d’écriture ou en les appuyant pendant les phases de Recherche et
Développement.
Par ailleurs, le montage et le son sont des domaines où les techniciens ont besoin d’une
mise à niveau.
27
Enfin, les programmateurs indépendants et/ou institutionnels (animateurs de maisons de
jeunes, de maisons de culture, enseignants responsables de ciné-clubs, etc.) devraient aussi
être ciblés par des formations en programmation.
2.2 FINANCEMENT
Il est de notoriété publique que le financement pose de grandes difficultés à tous les
cinéastes et en particulier les documentaristes. La technicité des dossiers de financement et
les spécificités des différents bailleurs de fonds sont des obstacles parfois insurmontables,
surtout pour les néophytes.
De plus, le Documentaire souffre de la rareté des bourses et de la quasi-absence
de projets/programmes dédiés à ce genre cinématographique dans la région.
La phase Recherche et Développement, pourtant au cœur du processus créatif du
Documentaire est faiblement appuyée par les organismes de soutien.
Le documentaire manque de visibilité dans la région aussi bien dans le circuit commercial
que chez les diffuseurs institutionnels et militants. Aussi, la phase de diffusion de films est
généralement négligée par les producteurs. On relève la quasi-absence de fonds spécifiques
dédiés à cette phase.
28
Annexe 1
Préambule :
http://www.legislation.tn/fr/constitution/pr%C3%A9ambule-0
Article 8 :
La jeunesse est une force active dans la construction de la patrie.
L’État assure les conditions propices au développement des capacités de la jeunesse et à la
mise en œuvre de ses potentialités. Il encourage les jeunes à assurer leurs responsabilités et
à élargir leur contribution au développement social, économique, culturel et politique.
Article 21 :
Les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et en devoirs. Ils sont égaux devant la loi
sans discrimination.
L’État garantit aux citoyens et aux citoyennes les libertés et les droits individuels et
collectifs. Il leur assure les conditions d’une vie digne.
Article 31 :
Les libertés d’opinion, de pensée, d’expression, d’information et de publication sont
garanties.
Aucun contrôle préalable ne peut être exercé sur ces libertés.
Article 32 :
L’État garantit le droit à l’information et le droit d’accès à l’information.
L’État œuvre en vue de garantir le droit d’accès aux réseaux de communication.
Article 35 :
La liberté de constituer des partis politiques, des syndicats et des associations est garantie.
Les partis politiques, les syndicats et les associations s’engagent dans leurs statuts et leurs
activités à respecter les dispositions de la Constitution et de la loi, ainsi que la transparence
financière et le rejet de la violence.
Article 41 :
La propriété intellectuelle est garantie. Le droit de propriété est garanti et ne peut lui être
portée atteinte sauf dans les cas et avec les garanties prévues par la loi. La propriété
intellectuelle est garantie.
Article 42 :
Le droit à la culture est garanti. La liberté de création est garantie. L’État encourage la
créativité culturelle et soutient la culture nationale dans son enracinement, sa diversité et
son renouvellement, en vue de consacrer les valeurs de tolérance, de rejet de la violence,
d’ouverture sur les différentes cultures et de dialogue entre les civilisations. L’État
protège le patrimoine culturel et en garantit le droit au profit des générations futures.
Article 127 :
L’Instance de la communication audiovisuelle est chargée de la régulation et du
développement du secteur de la communication audiovisuelle, elle veille à garantir la liberté
d’expression et d’information, et à garantir une information pluraliste et intègre.
L’Instance dispose d’un pouvoir réglementaire dans son domaine de compétence. Elle est
obligatoirement consultée sur les projets de loi se rapportant à ce domaine.
L’Instance est composée de neuf membres indépendants, neutres, choisis parmi les
personnes compétentes et intègres qui exercent leurs missions pour un seul mandat de six
ans. Le tiers de ses membres est renouvelé tous les deux ans.
Article 128 :
L’Instance des droits de l’Homme contrôle le respect des libertés et des droits de l’Homme
et œuvre à leur renforcement; elle formule des propositions en vue du développement du
système des droits de l’Homme. Elle est obligatoirement consultée sur les projets de loi se
rapportant à son domaine de compétence.
L’Instance enquête sur les cas de violation des droits de l’Homme, en vue de les régler ou de
les soumettre aux autorités compétentes.
L’Instance est composée de membres indépendants, neutres, choisis parmi les personnes
compétentes et intègres qui exercent leurs missions pour un seul mandat de six ans.
1
Annexe 2
Liste des participants au Focus group