Vous êtes sur la page 1sur 20

seconde

2008-2009

NB : Ce qui suit n'est qu'une proposition de plan, avec une sélection de documents. Ce fichier ne
remplace pas le cours, il le complète ; la prise de notes reste essentielle.

8. La Révolution française,
étude politique (1789-1799)

A. Le Royaume de France en 1789


α. "L'Ancien Régime"
β. Les idées nouvelles

B. La monarchie parlementaire (1789-1792)


α. La Constituante
β. La Législative

C. La République (1792-1799)
α. La Convention
β. Le Directoire
A. Le Royaume de France en 1789
α. "L'Ancien Régime"

Période française d'avant 1789, il est « monarchique absolu et soumis à l'arbitraire du bon plaisir ;
socialement, il est fondé sur l'inégalité des droits, sur la féodalité et sur les ordres et corps
privilégiés ; religieusement, sur l'obligation catholique. »
Pierre Goubert

Avers : Ludovicus XVI Deus gratia francorum et navarum rex ; Revers : Christus regnat vincit imperat
Nicolas Monsiau, Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse en 1785, 1817.

Carteaux, Louis XVI roi des Français, 1791.

L'organisation administrative
divisions militaires : 41 gouvernements (gouverneurs)
divisions judiciaires : ressorts (Parlements), bailliages ou sénéchaussées (baillis ou sénéchaux),
prévôtés (prévôts)
divisions fiscales : 20 généralités & 13 intendances (intendants de justice, police et finances),
élections (élus), subdélégations (subdélégués)
divisions religieuses : provinces (archevêques), 135 diocèses (évêques), 40 000 paroisses (curés)
Problèmes : chevauchements, imprécisions, enclaves.

Exemple pour la paroisse de Chatou : elle appartient au gouvernement d'Isle-de-France, au ressort


du Parlement de Paris (bailliage de Saint-Germain-en-Laye), à la généralité de Paris (élection de
Paris, subdélégation de Saint-Germain-en-Laye) et à la province ecclésiastique et diocèse de Paris.
Cadastre 1784, Archives départementales des Yvelines, Versailles. source : www.cg78.fr/archives/seriec/db

Allégorie des trois ordres, BNF.


Composition de la population française en 1778
Sur 24 129 200 Français chefs de famille femmes & enfants
Clergé séculier 80 000 -
Clergé régulier 20 000 40 000
noblesse 18 200 59 890
militaires 300 000 50 000
magistrature 60 000 240 000
universitaires, avocats, médecins 25 000 70 000
bourgeois, financiers, marchands 1 020 000 3 060 000
gens de mer 70 000 210 000
gens de rivière 10 000 30 000
laboureurs 426 000 1 704 000
vignerons 1 000 000 3 500 000
manoeuvres & journaliers 2 500 000 7 500 000
domestiques 1 026 000 1 051 100

Crise financière

Ventilation des recettes pour 1788 : 503 millions de livres


Recettes ordinaires : 137 millions de livres (19 %)
Domaine, redevances (franc-fief, paulette...), loterie royale...
Impôts directs : 158 millions de livres (34,5 %)
taille, capitation (vingtième).
Impôts indirects : 208 millions de livres (46,5 %)
aides, traites, gabelle...

Ventilation des dépenses pour 1788 : 629 millions de livres


Dépenses civiles : 145 millions de livres (23,16 %)
frais de régie financière 6,04 %
Cour et privilégiés 5,67 %
Administration, justice, police et voirie 3,03 %
Secours à provinces et villes 2,80 %
travaux publics, eaux et forêts, haras, manufactures, agents de change, ferme des postes,
monnaies... 3,68 %
Sorbonne, académies, Jardin des Plantes, Bibliothèque du Roi, hospices, charité, clergé...
1,94 %
Dépenses militaires : 165 millions de livres (26,29 %)
Ministère de la Guerre 16,83 %
Ministère de la Marine et des colonies 7,18 %
Ministère des Relations étrangères 2,28 %
Dettes : 310 millions de livres (49,30 %)
emprunts de 1775 à 1786, rentes sur l'Hôtel de Ville 29,59 %
emprunts faits indirectement 1,02 %
intérêts des prêts des fermiers généraux, des receveur généraux 2,10 %
acquisitions de biens et liquidations de droits 1,82 %
avances de la Ferme Générale, arriérés des dépenses des maisons du roi, de la reine,
emprunts consentis par les États provinciaux, emprunts à termes fixes 11,70 %
pensions 4,32 %
Source : F. Braesch, Finances et monnaie révolutionnaires, Paris, 1936.
Monnaies de compte Monnaies réelles
1 pistole = 10 livres = 2400 deniers 1 louis (d'or) = 24 livres = 5760 deniers
1 livre tournois = 20 sols = 240 deniers 1 gros écu (d'argent) = 6 livres = 1440 deniers
1 sol = 12 deniers 1 écu (d'argent) = 3 livres = 720 deniers
pièce de 30 sol = 1½ livre = 360 deniers
1 sou (de cuivre) = 1 sol = 12 deniers
1 liard (de cuivre) = 3 deniers
1 denier (de cuivre) = presque rien

Crise frumentaire

1787 pluies excessives


1788 sécheresse et orages
1788-1789 hiver rigoureux

Crise politique

1774 projet Turgot (Contrôleur général des Finances) : réduction des dépenses de la Cours, libre
circulation des grains, suppression corporations et corvée, impôt proportionnel revenu foncier.

février 1787, Assemblée de notables : elle refuse l'impôt foncier et réclame des états généraux.
juillet 1788, Parlement de Grenoble : refuse le paiement de l'impôt, appel à la désobeissance.
août 1788, convocation des états généraux pour le 1er mai 1789 (dernier en date : 1614).

Alexandre Debelle, La journée des tuiles à Grenoble en 1788, Musée de la Révolution française, Vizille.
β. Les idées nouvelles

Les Lumières

« Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance


législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de liberté, parce qu'on peut craindre
que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter
tyranniquement.
Il n'y a point encore de liberté si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative
et de l'exécutrice. [...]
Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps de principaux, ou des nobles, ou du
peuple, exerçait ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d'exécuter les résolutions
publiques, et celui de juger les crises ou les différents des particuliers. »
Charles de Montesquieu, De l'esprit des lois, 1748.

Le modèle anglais

Monarchie parlementaire avec bicaméralisme :


- House of Lords
- House of Commons
« Afin d'aviser à ce que la religion, les lois et les libertés ne puissent plus dorénavant être en
danger d'être renversées, les Lords spirituels et temporels et les Communes, constituant ensemble
la représentation pleine et libre de la nation déclarent :
1. Le prétendu pouvoir de l'autorité royale de suspendre les lois ou leur exécution sans le
consentement du Parlement est illégal.
2. Que le prétendu pouvoir de l'autorité royale de dispenser des lois, comme il a été usurpé et
exercé par le passé est illégal.
4. Toute levée d'argent pour l'usage de la Couronne sans le consentement du Parlement est
illégale.
6. La levée et l'entretien d'une armée dans le royaume en temps de paix, sans le consentement du
Parlement, est contraire à la loi.
8. Les élections des membres du Parlement doivent être libres.
9. Les discours, les débats ou toute autre façon d'agir dans le Parlement ne peuvent donner lieu à
aucune poursuite.
13. Pour l'amendement, l'affermissement et l'observation des lois, le Parlement devra être
fréquemment réuni. »
Bill of Rights, 13 février 1689.

Karl Anton Hickel, William Pitt addressing the House of Commons on the French Declaration of War 1793,
1795. 322 x 449 cm, Palace of Westminster, London.
La guerre d'Amérique

« Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ;
ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté
et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et
leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés.
Toutes les fois qu'une forme de gouvernement devient destructrice de ce but, le peuple a le droit de la
changer ou de l'abolir et d'établir un nouveau gouvernement.
Lorsqu'une longue suite d'abus menace de soumettre les hommes au despotisme absolu, il est de leur
droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement.
Telle a été la patience de ces colonies et telle est aujourd'hui la nécessité qui les force à changer leurs
anciens systèmes de gouvernement. L'histoire du roi actuel de Grande-Bretagne est l'histoire d'une série
d'injustices et d'usurpations répétées, qui toutes avaient pour but direct l'établissement d'une tyrannie
absolue sur ces États.
En conséquence, nous, les représentants des États-Unis d'Amérique, assemblés en Congrès général,
prenant à témoin le Juge suprême de l'univers de la droiture de nos intentions, publions et déclarons
solennement au nom et par l'autorité du bon peuple que ces colonies unies sont et ont le droit d'être des
États libres et indépendants ; qu'elle sont dégagées de toute obéissance envers la couronne de Grande-
Bretagne. »
Préambule de la Déclaration d'indépendance des Douze Colonies, Philadelphie, 4 juillet 1776.
von Blarenberghe, La prise de Yorktown en 1781, 1786.

En 1783, par le traité de paix de Paris, le Royaume-Uni reconnaît les États-Unis d’Amérique, qui se
donnent en 1787 une constitution démocratique.

Selon la Constitution américaine, c’est le peuple qui possède théoriquement le pouvoir, mais
l’exerce à travers ses représentants élus. Les trois pouvoirs sont strictement séparés : les juges
sont élus par le peuple, le président a le pouvoir exécutif, le Congrès vote les lois.
En 1787 les esclaves noirs, les Amérindiens et les femmes sont encore privés du droit de vote.
B. La monarchie parlementaire (1789-1792)

Liard, dit "trois deniers au faisceau".

Sieyes, Qu'est-ce-que le Tiers État, 1789.

« De par le Roi, Notre aimé et féal.


Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes les
difficultés où Nous Nous trouvonsrelativement à l'état de Nos finances, et pour établir, suivant nos
voeux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le
bonheur de nos sujets et la prospérité de Notre royaume. Ces grands motifs Nous ont déterminé à
convoquer l'Assemblée des états de toutes les provinces de notre obéissance, tant pour Nous
conseiller et Nous assister dans toutes les choses qui seront mises sous nos yeux, que pour Nous
faire connaître les souhaits et doléances de nos peuples, de manière que par une mutuelle
confiance et par un amour réciproque entre le souverain et ses sujets, il soit apporté le plus
promptement possible un remède efficace aux maux de l'État, que les abus de tous genre soient
réformés et prévenus par de bons et solides moyens qui assurent la félicité publique et qui nous
rendent à Nous particulièrement, le calme et la tranquillité dont Nous sommes privés depuis si
longtemps.
Donné à Versailles, le 24 janvier 1789. Louis. »
Composé de 291 clercs, 270 nobles & 578 roturiers, les états généraux sont réunis le 5 mai 1789,
puis siègent en chambres séparées, votant par ordres.

17 juin 1789, "Assemblée nationale", vote par tête.


20 juin 1789, serment de donner une constitution.
23 juin 1789, seconde réunion en séance royale.

LE ROI : « Messieurs, je croyais avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir pour le bien de mes
peuples, lorsque j'avais pris la résolution de vous rassembler, lorsque j'avais surmonté toutes les
difficultés dont votre convocation était entourée, lorsque j'étais allé pour ainsi dire au-devant des
vœux de la Nation, en manifestant à l'avance ce que je voulais faire pour son bonheur [...].
Il semblait que vous n'aviez qu'à finir mon ouvrage, et la Nation attendait avec impatience le
moment où, par le concours des vues bienfaisantes de son souverain et du zèle éclairé de ses
représentants, elle allait jouir des prospérités que cette union devait lui procurer. Les états
généraux sont ouverts depuis près de deux mois et ils n'ont point encore pu s'entendre sur les
préliminaires de leurs opérations. Une parfaite intelligence aurait dû naître du seul amour de la
patrie et une funeste division jette l'alarme dans tous les esprits.
Je dois au bien commun de mon royaume, je me dois à moi-même de faire cesser ces funestes
divisions. C'est dans cette résolution, Messieurs, que je vous rassemble de nouveau autour de moi,
c'est comme le père commun de tous mes sujets, c'est comme le défenseur des lois de mon
royaume que je viens en retracer le véritable esprit et réprimer les atteintes qui ont pu y être
portées.
[...] Seront momentanément exceptées des affaires qui pourront être traitées en commun, celles
qui regardent les droits antiques et constitutionnels des trois ordres, la forme de constitution à
donner aux prochains états généraux, les propriétés féodales et seigneuriales, les droits utiles et
les prérogatives honorifiques des deux premiers ordres [...].
Vous venez, Messieurs, d'entendre le résultat de mes dispositions et de mes vues : elles sont
conformes au vif désir que j'ai d'opérer le bien public, et si, par une fatalité loin de ma pensée,
vous m'abandonniez dans une si belle entreprise, seul, je ferai le bien de mes peuples ; seul, je
me reconsidérerai comme leur véritable représentant [...].
Réflichissez, Messieurs, qu'aucun de vos projets, aucune de vos dispositions ne peut avoir force de
loi sans mon approbation spéciale. [...]
Je vous ordonne, Messieurs, de vous séparer tout de suite, et de vous rendre demain matin
chacun dans les Chambres affectées à votre ordre, pour y reprendre vos séances. J'ordonne, en
conséquence, au grand-maître des cérémonies de faire préparer les salles.
[Le Roi et les privilégiés se retirent]
M. LE COMTE DE MIRABEAU : J'avoue que ce que vous venez d'entendre pourrait être le salut de
la patrie si les présents du despotisme n'étaient pas toujours dangereux. Quelle est cette
insultante dictature ? [...]
LE MARQUIS DE DREUX-BRÉZÉ : Messieurs, vous avez entendu les intentions du roi.
M. LE COMTE DE MIRABEAU : Oui, Monsieur, nous avons entendu les intentions qu'on a suggérées
au roi ; [...] je déclare que si l'on vous a chargé de nous faire sortir d'ici, vous devez demander
des ordres pour employer la force ; car nous ne quitterons nos places que par la puissance des
baïonnettes. »

27 juin 1789, à la demande du roi, le clergé et la noblesse se réunissent au tiers.


9 juillet 1789, se proclame "Assemblée nationale constituante".
11 juillet 1789, nouveau ministère : Necker renvoyé, baron de Breteuil principal ministre.
14 juillet 1789, pillage des Invalides, prise de la Bastille.
15 juillet 1789, renvoi de Breteuil et des troupes.
16 juillet 1789, rappel de Necker.
α. La Constituante

4 août 1789, abolition des privilèges et rachat des droits féodaux.

« Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l'ignorance,
l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption
des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables
et sacrés de l'homme [...].
Article premier. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne
peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Art. 3. Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne
peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
Art. 6. La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir
personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle
protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à
toutes dignités, places ou emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs
vertus et de leurs talents. »
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 26 août 1789.

Réformes administratives Réformes judiciaires


- organisation en 83 départements, - égalité devant la loi ;
divisés en district, cantons & communes ; - suppression des titres de noblesses ;
- Paris devient la capitale. - abolition des privilèges féodaux.
Réformes fiscales Réformes religieuses
- égalité devant l'impôt ; - liberté de conscience ;
- nationalisation des biens du Clergé ; - suppression des ordres monastiques ;
- émission d'assignats. - constitution civile du Clergé.

6 octobre 1789, invasion du palais de Versailles, installation du roi et de l'Assemblée à Paris.


20-25 juin 1791, fuite puis retour du roi "enlevé".
17 juillet 1791, fusillade du Champs-de-Mars.

« L'Assemblée nationale, voulant établir la Constitution française sur les principes qu'elle vient de
reconnaître et de déclarer, abolit irrévocablement les institutions qui blessaient la liberté et l'égalité des
droits.
- Il n'y a plus ni noblesse, ni pairie, ni distinction héréditaires, ni distinctions d'ordres, ni régime féodal, ni
justices patrimoniales, ni aucun des titres, dénominations et prérogatives qui en dérivaient, ni aucun ordre
de chevalerie, ni aucune des corporations ou décorations pour lesquelles on exigeait des preuves de
noblesse, ou qui supposaient des distinctions de naissance, ni aucune autre supériorité, que celle des
fonctionnaires publics dans l'exercice de leurs fonctions.
- Il n'y a plus ni vénalité ni hérédité d'aucun office public.
- Il n'y a plus, pour aucune partie de la nation, ni pour aucun individu, aucun privilège ni exception au
droit commun de tous les Français.
- Il n'y plus ni jurandes, ni corporations de professions, arts et métiers.
- La loi ne reconnaît plus ni vœux religieux, ni aucun autre engagement qui serait contraire aux droits
naturels ou à la Constitution. »
Constitution française, Préambule, 3 septembre 1791.

3 septembre 1791, fin des débat sur la Constitution à l'Assemblée.


13 septembre 1791, sanction de la Constitution par le roi.
14 septembre 1791, serment à la Constitution prêté par le roi devant l'Assemblée.
30 septembre 1791, dernière séance de l'Assemblée constituante.
β. La Législative

1er octobre 1791, première séance de l'Assemblée législative.

« Art. 1er. La souveraineté [...] appartient à la nation : aucune section du peuple ni aucun individu ne peut
s'en attribuer l'exercice.
2. La nation, de qui seule émanent tous les pouvoirs, ne peut les exercer que par délégation. La
Constitution française est représentative ; les représentants sont le Corps législatif et le roi.
3. Le pouvoir législatif est délégué à une Assemblée nationale composée de représentants temporaires,
librement élus par le peuple, pour être exercé par elle, avec la sanction du roi, de la manière qui sera
déterminée ci-après.
4. Le gouvernement est monarchique : le pouvoir exécutil est délégué au roi, pour être exercé, sous son
autorité, par des ministres et autres agents responsables, de la manière qui sera déterminée ci-après.
5. Le pouvoir judiciaire est délégué à des juges élus à temps par le peuple.

Chapitre premier. De l'Assemblée nationale législative


Art. 1er. L'Assemblée nationale formant le Corps législatif est permanente, et n'est composée que d'une
chambre.
2. Elle sera formée tous les deux ans par de nouvelles élections. [...]

Section II. Assemblées primaires. Nomination des électeurs


[...] 2. Pour être citoyen actif, il faut, - être né ou devenu français ; être âgé de vingt-cinq ans accomplis ;
être domicilié dans la ville ou le canton depuis le temps déterminé par la loi ; payer [...] une contribution
directe au moins égale à la valeur de trois journées de travail, et en présenter la quittance ; n'être pas
dans un état de domesticité, c'est-à-dire de serviteur à gages ; être inscrit, dans la municipalité de son
domicile, au rôle des gardes nationales ; avoir prêté le serment civique.
[...] 6. Les assemblée primaires nommeront des électeurs en proportion du nombre de citoyens actifs
domiciliés dans la ville ou le canton. [...]
7. Nul ne pourra être nommé électeur s'il ne réunit aux conditions nécessaires pour être citoyen actif,
savoir : [...] être propriétaire ou usufruitier d'un bien évalué sur les rôle de contribution à un revenu égal à
la valeur locale de deux cents journées de travail [...].

Section III. Assemblées électorales. Nomination des représentants


Art. 1er. Les électeurs nommés en chaque département se réuniront pour élire le nombre de représentants
dont la nomination sera attribuée à leur département [...].

Chapitre II. De la royauté, de la régence et des ministres


Section première. De la royauté et du roi
Art. 1er. La royauté est indivisible, et déléguée héréditairement à la race régnante, de mâle en mâle, par
ordre de primogéniture, à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance. [...]
2. La personne du roi est inviolable et sacrée ; son seul titre est roi des Français.
3. Il n'y a point en France d'autorité supérieure à celle de la loi ; le roi ne règne que par elle, et ce n'est
qu'au nom de la loi qu'il peut exiger l'obéissance. »
Constitution française, Titre III, Des pouvoirs publics, 3 septembre 1791.

Il y a 28 000 000 citoyens, 4 300 000 citoyens actifs, 50 000 électeurs & 745 représentants.

20 avril 1792, déclaration de guerre au roi de Hongrie et de Bohême.


20 juin 1792, invasion des Tuileries par la foule.
10 août 1792, prise des Tuileries, le roi est suspendu dans ses pouvoirs. Le gouvernement est
confié à un conseil exécutif composé de six ministres.
13 août 1792, internement du roi et de sa famille au Temple.
20 septembre 1792, dernière séance de l'Assemblée législative.
C. La République (1792-1799)

Gros écu, dit "six livres au génie".

α. La Convention
Convention girondine

20 septembre 1792, première séance de la Convention.


21 septembre 1792, abolition de la royauté.
22 septembre 1792, décret ordonnant de dater de "l'an I de la République française".

15 janvier an Ier (1793), Louis Capet déclaré coupable de conspiration contre la liberté publique.
17 janvier an Ier (1793), Louis Capet condamné à mort par 361 voix contre 360.
21 janvier an Ier (1793), Louis Capet exécuté.

1er février an Ier (1793), déclaration de guerre au roi d'Angleterre et au Stathouder de Hollande.
7 mars an Ier (1793), déclaration de guerre au roi d'Espagne.
11 mars an Ier (1793), début de l'insurrection vendéenne.
6 avril an Ier (1793), création du Comité de salut public, 1ère séance du Tribunal révolutionnaire.
Convention montagnarde

2 juin an Ier (1793), invasion de la Convention, arrestation de 29 députés brissotins (Girondins).


24 juin an Ier (1793), Acte constitutionnel (Constitution de l'an I).

« Art. 1er. La République française est une et indivisible.


4. De l'état des citoyens. Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; tout
étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année, y vit de son travail,
ou acquiert une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard [...] est
admis à l'exercice des droits de citoyen français.
11. Les assemblées primaire se composent des citoyens domiciliés depuis six mois dans chaque canton.
22. Il y a un député en raison de quarante mille individus.
32. Le peuple français s'assemble tous les ans, le 1er mai, pour les élections.
37. Les citoyens réunis en assemblées primaires, nomment un électeur à raison de deux cents citoyens.
53. Le Corps législatif propose des lois, et rends des décrets.
62. Il y a un conseil exécutif composé de vingt-quatre membres.
63. L'assemblée électorale de chaque département nomme un candidat. Le Corps législatif choisit sur la
liste générale les membres du conseil. »
Acte constitutionnel, 24 juin an Ier.

« Dans les circonstances où se trouve la République, la Constitution ne peut être établie ; on


l'immolerait par elle-même, elle deviendrait la garantie des attentats contre la liberté parce qu'elle
manquerait de la violence nécessaire pour les réprimer. »
Saint-Just, 19 vendémiaire an II (10 octobre 1793).

5 septembre an Ier (1793), invasion de la Convention, décret d'arrestation des suspects.


14 vendémiaire an II (5 octobre 1793), adoption du calendrier républicain.
25 vendémiaire an II (16 octobre 1793), condamnation à mort et exécution de la veuve Capet.
10 brumaire an II (31 octobre 1793), exécution des députés girondins.
17 brumaire an II (7 novembre 1793), exécution de Philippe Égalité.
4 germinal an II (21 mars 1794), exécution des Enragés (Hébertistes).
16 germinal an II (5 avril 1794), exécution des Indulgents (Dantonistes).

Pour Paris, en messidor & thermidor an II : 1 351 têtes tombées (30 par jour).
Sur l'ensemble de la France, en 10 mois de Terreur : 16 594 têtes tombées.
Représentants en mission :
- Carrier en Loire Inférieure ;
- Fouché dans le Rhône ;
- Tallien en Gironde ;
- Barras dans le Var...

Les Alluets-le-Roi -> Alluets-la-Montagne Les Essarts-le-Roi -> Montagne-des-Essarts


Versailles -> Berceau-de-la-Liberté Saint-Germain-en-Laye -> Montagne-du-Bon-Air
Ste-Mesme -> Bruyères-les-Fontaines St-Arnoult-en-Yvelines -> Montagne-sur-Remarde
La Celle-St-Cloud -> La Celle-les-Bruyères Montfort-l'Amaury -> Montfort-le-Brutus
Conflans-Ste-Honorine -> Confluent-de-Seine-et-Oise Neauphle-le-Chàteau -> Neauphle-la-Montagne
Les Essarts-le-Roi -> Les Essarts-les-Bois Port-Royal -> Port-de-la-Montagne
L'Étang-la-Ville -> L'Etang-les-Sources Le Tertre-Saint-Denis -> Le Tertre-la-Montagne
Allainville -> Franciade-Libre Toussus-le-Noble -> Toussus
Jouy-en-Josas & Jouy-le-Comte -> Jouy-le-Peuple Saint-Nom-la-Bretèche -> Union-la-Montagne
Saint-Lambert -> Lambert-les-Bois Villiers-Saint-Frédéric -> Villiers-le-Voltaire
Saint-Cyr-l'Ecole -> Libreval Lévis-Saint-Nom -> L'Yvette
Saint-Léger-en-Yvelines -> Marat-des-Bois Saint-Arnoult-en-Yvelines -> La Mejeanne
Marly-le-Roi -> Marly-la-Machine Mesnil-le-Roi -> Mesnil-Carrières

Convention thermidorienne

Seconde arrestation de Robespierre le 10 thermidor an II.

9 thermidor an II (27 juillet 1794), arrestation de Robespierre.


10 thermidor an II (28 juillet 1794), exécution de 22 Montagnards (Robespierre, Saint-Just...).
11 thermidor an II (29 juillet 1794), exécution de 70 membres de la Commune.
18 thermidor an II (5 août 1794), libération des suspects.
12 germinal an III (1er avril 1795), invasion de la Convention par les sans-culottes, qui sont
repoussés par la Garde nationale.
1er prairial an III (20 mai 1795), invasion de la Convention par les sans-culottes, tuant un député ;
intervention de l'armée, arrestation des députés jacobins.
3 prairial an III (22 mai 1795), répression de l'insurrection jacobine par l'armée.
20 prairial an III (8 juin 1795), mort de Louis au Temple.
13 vendémiaire an III (5 octobre 1795), insurrection royaliste écrasée par l'armée.

Saint-Roch, le 13 vendémiaire an III.

(26 octobre 1795), dernière séance de la Convention.

β. Le Directoire

8. Tout homme né et résidant en France, qui, âgé de vingt et un ans accomplis, s'est fait inscrire sur le
registre civique de son canton, qui a demeuré depuis pendant une année sur le territoire de la République
et qui paie une contribution directe, foncière ou personnelle, est citoyen français.
15. Tout citoyen qui aura résidé sept années consécutives hors du territoire de la République, sans mission
ou autorisation donnée au nom de la nation, est réputé étranger [...].
17. Les assemblées primaires se composent des citoyens domiciliés dans le même canton. [...]
33. Chaque assemblée primaire nomme un électeur à raison de deux cents citoyens [...].
35. Nul ne pourra être nommé électeur, s'il n'a vingt-cinq ans accomplis [...] être propriétaire ou usufruitier
d'un bien évalué à un revenu égal à la valeur locale de deux cents journées de travail [...].
41. Les assemblées électorales élisent, selon qu'il y a lieu, 1° les membres du Corps législatif ; savoir : les
membres du Conseil des Cinq-Cents ; 2° Les membres du tribunal [...].

44. Le Corps législatif est composé d'un Conseil des Anciens et d'un Conseil des Cinq-Cents.
49. Chaque département concourt, à raison de sa population seulement, à la nomination des membres du
Conseil des Anciens et des membres du Conseil des Cinq-Cents.
53. L'un et l'autre conseil est renouvelé tous les ans par tiers.

73. Le Conseil des Cinq-Cents est invariablement fixé à ce nombre.


74. Pour être élu membre du Conseil des Cinq-Cents, il faut être âgé de trente ans accomplis [...].
76. La proposition des lois appartient exclusivement au Conseil des Cinq-Cents.

82. Le Conseil des Anciens est composé de deux cent cinquante membres.
83. Nul ne peut être élu membre du Conseil des Anciens, s'il n'est âgé de quarante ans accomplis ; si de
plus il n'est marié ou veuf ; [...].
86. Il appartient exclusivement au Conseil des Anciens d'approuver ou de rejeter les résolutions du Conseil
des Cinq-Cents.

132. Le pouvoir exécutif est délégué à un directoire de cinq membres, nommé par le Corps législatif,
faisant alors les fonction d'assemblée électorale, au nom de la nation.
137. Le directoire est partiellement renouvelé, par l'élection d'un nouveau membre, chaque année. [...]
Constitution, 5 fructidor an III (22 août 1795).

18 fructidor an V (4 septembre 1797), coup d'état appuyé par l'armée, invalidant l'élection de
177 députés. Arrestations des principaux députés royalistes.

22 floréal an VI (11 mai 1798), motion invalidant 106 députés jacobins.

17 vendémiaire an VIII (9 octobre 1799), Bonaparte de retour d'Égypte.


18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), transfert des chambres à Saint-Cloud.
19 brumaire an VIII (10 novembre 1799), coup d'État appuyé par l'armée.

François Bouchot, Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents à Saint Cloud, 1840.
Job, Députés des Cinq-Cents quittant l'Orangerie de Saint-Cloud.

Cours et documents disponibles sur : http://alaindaget.free.fr

Vous aimerez peut-être aussi