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2008-2009
NB : Ce qui suit n'est qu'une proposition de plan, avec une sélection de documents. Ce fichier ne
remplace pas le cours, il le complète ; la prise de notes reste essentielle.
8. La Révolution française,
étude politique (1789-1799)
C. La République (1792-1799)
α. La Convention
β. Le Directoire
A. Le Royaume de France en 1789
α. "L'Ancien Régime"
Période française d'avant 1789, il est « monarchique absolu et soumis à l'arbitraire du bon plaisir ;
socialement, il est fondé sur l'inégalité des droits, sur la féodalité et sur les ordres et corps
privilégiés ; religieusement, sur l'obligation catholique. »
Pierre Goubert
Avers : Ludovicus XVI Deus gratia francorum et navarum rex ; Revers : Christus regnat vincit imperat
Nicolas Monsiau, Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse en 1785, 1817.
L'organisation administrative
divisions militaires : 41 gouvernements (gouverneurs)
divisions judiciaires : ressorts (Parlements), bailliages ou sénéchaussées (baillis ou sénéchaux),
prévôtés (prévôts)
divisions fiscales : 20 généralités & 13 intendances (intendants de justice, police et finances),
élections (élus), subdélégations (subdélégués)
divisions religieuses : provinces (archevêques), 135 diocèses (évêques), 40 000 paroisses (curés)
Problèmes : chevauchements, imprécisions, enclaves.
Crise financière
Crise frumentaire
Crise politique
1774 projet Turgot (Contrôleur général des Finances) : réduction des dépenses de la Cours, libre
circulation des grains, suppression corporations et corvée, impôt proportionnel revenu foncier.
février 1787, Assemblée de notables : elle refuse l'impôt foncier et réclame des états généraux.
juillet 1788, Parlement de Grenoble : refuse le paiement de l'impôt, appel à la désobeissance.
août 1788, convocation des états généraux pour le 1er mai 1789 (dernier en date : 1614).
Alexandre Debelle, La journée des tuiles à Grenoble en 1788, Musée de la Révolution française, Vizille.
β. Les idées nouvelles
Les Lumières
Le modèle anglais
Karl Anton Hickel, William Pitt addressing the House of Commons on the French Declaration of War 1793,
1795. 322 x 449 cm, Palace of Westminster, London.
La guerre d'Amérique
« Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ;
ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté
et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et
leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés.
Toutes les fois qu'une forme de gouvernement devient destructrice de ce but, le peuple a le droit de la
changer ou de l'abolir et d'établir un nouveau gouvernement.
Lorsqu'une longue suite d'abus menace de soumettre les hommes au despotisme absolu, il est de leur
droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement.
Telle a été la patience de ces colonies et telle est aujourd'hui la nécessité qui les force à changer leurs
anciens systèmes de gouvernement. L'histoire du roi actuel de Grande-Bretagne est l'histoire d'une série
d'injustices et d'usurpations répétées, qui toutes avaient pour but direct l'établissement d'une tyrannie
absolue sur ces États.
En conséquence, nous, les représentants des États-Unis d'Amérique, assemblés en Congrès général,
prenant à témoin le Juge suprême de l'univers de la droiture de nos intentions, publions et déclarons
solennement au nom et par l'autorité du bon peuple que ces colonies unies sont et ont le droit d'être des
États libres et indépendants ; qu'elle sont dégagées de toute obéissance envers la couronne de Grande-
Bretagne. »
Préambule de la Déclaration d'indépendance des Douze Colonies, Philadelphie, 4 juillet 1776.
von Blarenberghe, La prise de Yorktown en 1781, 1786.
En 1783, par le traité de paix de Paris, le Royaume-Uni reconnaît les États-Unis d’Amérique, qui se
donnent en 1787 une constitution démocratique.
Selon la Constitution américaine, c’est le peuple qui possède théoriquement le pouvoir, mais
l’exerce à travers ses représentants élus. Les trois pouvoirs sont strictement séparés : les juges
sont élus par le peuple, le président a le pouvoir exécutif, le Congrès vote les lois.
En 1787 les esclaves noirs, les Amérindiens et les femmes sont encore privés du droit de vote.
B. La monarchie parlementaire (1789-1792)
LE ROI : « Messieurs, je croyais avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir pour le bien de mes
peuples, lorsque j'avais pris la résolution de vous rassembler, lorsque j'avais surmonté toutes les
difficultés dont votre convocation était entourée, lorsque j'étais allé pour ainsi dire au-devant des
vœux de la Nation, en manifestant à l'avance ce que je voulais faire pour son bonheur [...].
Il semblait que vous n'aviez qu'à finir mon ouvrage, et la Nation attendait avec impatience le
moment où, par le concours des vues bienfaisantes de son souverain et du zèle éclairé de ses
représentants, elle allait jouir des prospérités que cette union devait lui procurer. Les états
généraux sont ouverts depuis près de deux mois et ils n'ont point encore pu s'entendre sur les
préliminaires de leurs opérations. Une parfaite intelligence aurait dû naître du seul amour de la
patrie et une funeste division jette l'alarme dans tous les esprits.
Je dois au bien commun de mon royaume, je me dois à moi-même de faire cesser ces funestes
divisions. C'est dans cette résolution, Messieurs, que je vous rassemble de nouveau autour de moi,
c'est comme le père commun de tous mes sujets, c'est comme le défenseur des lois de mon
royaume que je viens en retracer le véritable esprit et réprimer les atteintes qui ont pu y être
portées.
[...] Seront momentanément exceptées des affaires qui pourront être traitées en commun, celles
qui regardent les droits antiques et constitutionnels des trois ordres, la forme de constitution à
donner aux prochains états généraux, les propriétés féodales et seigneuriales, les droits utiles et
les prérogatives honorifiques des deux premiers ordres [...].
Vous venez, Messieurs, d'entendre le résultat de mes dispositions et de mes vues : elles sont
conformes au vif désir que j'ai d'opérer le bien public, et si, par une fatalité loin de ma pensée,
vous m'abandonniez dans une si belle entreprise, seul, je ferai le bien de mes peuples ; seul, je
me reconsidérerai comme leur véritable représentant [...].
Réflichissez, Messieurs, qu'aucun de vos projets, aucune de vos dispositions ne peut avoir force de
loi sans mon approbation spéciale. [...]
Je vous ordonne, Messieurs, de vous séparer tout de suite, et de vous rendre demain matin
chacun dans les Chambres affectées à votre ordre, pour y reprendre vos séances. J'ordonne, en
conséquence, au grand-maître des cérémonies de faire préparer les salles.
[Le Roi et les privilégiés se retirent]
M. LE COMTE DE MIRABEAU : J'avoue que ce que vous venez d'entendre pourrait être le salut de
la patrie si les présents du despotisme n'étaient pas toujours dangereux. Quelle est cette
insultante dictature ? [...]
LE MARQUIS DE DREUX-BRÉZÉ : Messieurs, vous avez entendu les intentions du roi.
M. LE COMTE DE MIRABEAU : Oui, Monsieur, nous avons entendu les intentions qu'on a suggérées
au roi ; [...] je déclare que si l'on vous a chargé de nous faire sortir d'ici, vous devez demander
des ordres pour employer la force ; car nous ne quitterons nos places que par la puissance des
baïonnettes. »
« Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l'ignorance,
l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption
des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables
et sacrés de l'homme [...].
Article premier. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne
peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Art. 3. Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne
peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
Art. 6. La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir
personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle
protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à
toutes dignités, places ou emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs
vertus et de leurs talents. »
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 26 août 1789.
« L'Assemblée nationale, voulant établir la Constitution française sur les principes qu'elle vient de
reconnaître et de déclarer, abolit irrévocablement les institutions qui blessaient la liberté et l'égalité des
droits.
- Il n'y a plus ni noblesse, ni pairie, ni distinction héréditaires, ni distinctions d'ordres, ni régime féodal, ni
justices patrimoniales, ni aucun des titres, dénominations et prérogatives qui en dérivaient, ni aucun ordre
de chevalerie, ni aucune des corporations ou décorations pour lesquelles on exigeait des preuves de
noblesse, ou qui supposaient des distinctions de naissance, ni aucune autre supériorité, que celle des
fonctionnaires publics dans l'exercice de leurs fonctions.
- Il n'y a plus ni vénalité ni hérédité d'aucun office public.
- Il n'y a plus, pour aucune partie de la nation, ni pour aucun individu, aucun privilège ni exception au
droit commun de tous les Français.
- Il n'y plus ni jurandes, ni corporations de professions, arts et métiers.
- La loi ne reconnaît plus ni vœux religieux, ni aucun autre engagement qui serait contraire aux droits
naturels ou à la Constitution. »
Constitution française, Préambule, 3 septembre 1791.
« Art. 1er. La souveraineté [...] appartient à la nation : aucune section du peuple ni aucun individu ne peut
s'en attribuer l'exercice.
2. La nation, de qui seule émanent tous les pouvoirs, ne peut les exercer que par délégation. La
Constitution française est représentative ; les représentants sont le Corps législatif et le roi.
3. Le pouvoir législatif est délégué à une Assemblée nationale composée de représentants temporaires,
librement élus par le peuple, pour être exercé par elle, avec la sanction du roi, de la manière qui sera
déterminée ci-après.
4. Le gouvernement est monarchique : le pouvoir exécutil est délégué au roi, pour être exercé, sous son
autorité, par des ministres et autres agents responsables, de la manière qui sera déterminée ci-après.
5. Le pouvoir judiciaire est délégué à des juges élus à temps par le peuple.
Il y a 28 000 000 citoyens, 4 300 000 citoyens actifs, 50 000 électeurs & 745 représentants.
α. La Convention
Convention girondine
15 janvier an Ier (1793), Louis Capet déclaré coupable de conspiration contre la liberté publique.
17 janvier an Ier (1793), Louis Capet condamné à mort par 361 voix contre 360.
21 janvier an Ier (1793), Louis Capet exécuté.
1er février an Ier (1793), déclaration de guerre au roi d'Angleterre et au Stathouder de Hollande.
7 mars an Ier (1793), déclaration de guerre au roi d'Espagne.
11 mars an Ier (1793), début de l'insurrection vendéenne.
6 avril an Ier (1793), création du Comité de salut public, 1ère séance du Tribunal révolutionnaire.
Convention montagnarde
Pour Paris, en messidor & thermidor an II : 1 351 têtes tombées (30 par jour).
Sur l'ensemble de la France, en 10 mois de Terreur : 16 594 têtes tombées.
Représentants en mission :
- Carrier en Loire Inférieure ;
- Fouché dans le Rhône ;
- Tallien en Gironde ;
- Barras dans le Var...
Convention thermidorienne
β. Le Directoire
8. Tout homme né et résidant en France, qui, âgé de vingt et un ans accomplis, s'est fait inscrire sur le
registre civique de son canton, qui a demeuré depuis pendant une année sur le territoire de la République
et qui paie une contribution directe, foncière ou personnelle, est citoyen français.
15. Tout citoyen qui aura résidé sept années consécutives hors du territoire de la République, sans mission
ou autorisation donnée au nom de la nation, est réputé étranger [...].
17. Les assemblées primaires se composent des citoyens domiciliés dans le même canton. [...]
33. Chaque assemblée primaire nomme un électeur à raison de deux cents citoyens [...].
35. Nul ne pourra être nommé électeur, s'il n'a vingt-cinq ans accomplis [...] être propriétaire ou usufruitier
d'un bien évalué à un revenu égal à la valeur locale de deux cents journées de travail [...].
41. Les assemblées électorales élisent, selon qu'il y a lieu, 1° les membres du Corps législatif ; savoir : les
membres du Conseil des Cinq-Cents ; 2° Les membres du tribunal [...].
44. Le Corps législatif est composé d'un Conseil des Anciens et d'un Conseil des Cinq-Cents.
49. Chaque département concourt, à raison de sa population seulement, à la nomination des membres du
Conseil des Anciens et des membres du Conseil des Cinq-Cents.
53. L'un et l'autre conseil est renouvelé tous les ans par tiers.
82. Le Conseil des Anciens est composé de deux cent cinquante membres.
83. Nul ne peut être élu membre du Conseil des Anciens, s'il n'est âgé de quarante ans accomplis ; si de
plus il n'est marié ou veuf ; [...].
86. Il appartient exclusivement au Conseil des Anciens d'approuver ou de rejeter les résolutions du Conseil
des Cinq-Cents.
132. Le pouvoir exécutif est délégué à un directoire de cinq membres, nommé par le Corps législatif,
faisant alors les fonction d'assemblée électorale, au nom de la nation.
137. Le directoire est partiellement renouvelé, par l'élection d'un nouveau membre, chaque année. [...]
Constitution, 5 fructidor an III (22 août 1795).
18 fructidor an V (4 septembre 1797), coup d'état appuyé par l'armée, invalidant l'élection de
177 députés. Arrestations des principaux députés royalistes.
François Bouchot, Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents à Saint Cloud, 1840.
Job, Députés des Cinq-Cents quittant l'Orangerie de Saint-Cloud.