Vous êtes sur la page 1sur 3

S_01 (du 25 Janvier 2023)

Cours n°1 : INTRODUCTION A LA PATHOLOGIE DES CONSTRUCTIONS

I- DEFINITIONS :

1- Pathologie :

Récemment utilisé dans le domaine de la construction, ce terme est emprunté à la médecine.


Ce mot, selon le Robert, désigne «Science qui a pour objet l’étude et la connaissance des
causes et symptômes des maladies». Quant au Littré, il définit ce terme par « «Science qui
traite de tous les désordres survenus soit dans la disposition des organes, soit dans les actes
qu’ils remplissent».
L'étude des pathologies en construction consiste en l’identification et l'analyse des
désordres susceptibles d'entraîner des sinistres dans le bâtiment et qui peuvent conduire à
la ruine de celui-ci. Une telle étude est indispensable pour reconnaitre et prévenir les dégâts
ainsi que pour appliquer les remèdes nécessaires. Cette étude doit se baser sur un diagnostic
précis du bâtiment ou des parties endommagées du bâtiment.

2- Sinistre :

D’après le Robert un sinistre est un «événement catastrophique naturel qui occasionne des
dommages, des pertes». Le Littré définit ce terme par : «pertes et dommages qui arrivent
aux assurés surtout en cas d’incendie, de naufrage».

3- Désordre :

Le désordre, selon le Robert, signifie : «Altération, perturbation, trouble». D’après le Littré,


le désordre est un «Dérangement, dérèglement, vice, perturbation, trouble»

4- Remède :

Ce terme est issu, également, de la médecine. D’après le Robert, «Remèdes» désigne «tout ce
qui est employé au traitement d’une maladie». Un terme analogue est proposé est celui de
«solution». L’ensemble de solutions retenues permettent de réparer le bâtiment en
appliquant les opérations nécessaires pour le maintenir en bon état.

II- ORIGINES DES PATHOLOGIES DES CONSTRUCTIONS :

Tout ouvrage vieillit normalement, même s’il a été bien conçu, bien construit, bien
entretenu, bien exploité et se trouvant dans un environnement non agressif.

Les désordres affectant un bâtiment peuvent être séparément ou ensembles dus à facteurs
:
- Reliés à la conception
- Reliés à l’exécution et la mise en œuvre
- Reliés à l’exploitation
- Reliés au manque d’entretien
- Climatiques et environnementaux

1
1- Désordres liés à la conception :

La conception est la responsabilité des maîtres d’œuvre (architecte et bureaux d’étude). Les
erreurs de conception peuvent avoir lieu au niveau des documents graphiques (plans,
coupes, façades, détails) s’ils sont incorrectement dimensionnés ou mal représentés. Ces
erreurs peuvent se manifester au niveau des pièces écrites si elles sont mal rédigées ou
quand elles contiennent des descriptions peu précises. Les défauts de conception
apparaissent, également, lors de calcul des charges d’exploitation non adaptées à l’ouvrage
ou en cas de manque de données géotechniques…

2- Désordres liés à l’exécution et la mise en œuvre :

Afin d’assurer une bonne exécution des ouvrages, il faut s’adresser à des entreprises qui
recrutent une main d’œuvre qualifiée capable de réaliser les travaux selon les règles de l’art
et selon la qualité requise. Le contrôle régulier, le suivi du chantier et une bonne
coordination entre les différents intervenants contribuent également à minimiser les vices
et les imperfections liés à la mise en œuvre. Il faut aussi veiller à faire un bon choix des
matériaux de construction appropriés aux différents lots. La nature et la qualité des
matériaux ainsi que les techniques de leur mise en œuvre peuvent être à l’origine de
plusieurs désordres dans un projet.

3- Désordres liés à l’exploitation :

Les conditions d’exploitation d’un ouvrage doivent être conformes à celles spécifiées lors de
la conception et du calcul. Les désordres peuvent survenir d’une charge supérieure à celle
prévue, des conditions hydrométriques (présence permanente de l’eau), d’une intervention
sur un élément de structure…

4- Désordres liés au manque d’entretien :

Certaines parties d’un bâtiment nécessitent un entretien régulier pour qu’elles assurent
leurs rôles dans les meilleures conditions. A défaut, plusieurs pathologies peuvent
apparaitre. Il faut, par exemple, entretenir d’une façon régulière les toitures terrasses et les
aires extérieures d’un bâtiment afin d’éviter l’infiltration de l’eau. Il ne faut pas également
négliger l’entretien périodique des systèmes de ventilation, des systèmes d’alimentation et
des évacuations des eaux, des portes et fenêtres…

5- Désordres liés aux facteurs climatiques et environnementaux :

Les facteurs climatiques peuvent endommager certaines parties d’un bâtiment. Une
température et une humidité relative élevées influencent considérablement l’armature dans
les ouvrages en béton armé et favorisent leur corrosion. Une façade exposée aux pluies et
vents dominants présente plus de risques d’infiltration de l’eau et d’humidité. Les
ouvertures sur cette façade nécessitent plus d’entretien que les ouvertures se trouvant sur
des façades mieux orientées. L’exposition à l’ensoleillement pour de longues durées peut
affecter certains matériaux comme le bois.
Outre les facteurs climatiques, les facteurs environnementaux, notamment la pollution,
peuvent agresser et endommager certaines composantes d’une construction.

2
III- DEMARCHES D’UNE ETUDE PATHOLOGIQUE :

Quand un désordre est constaté, plusieurs étapes sont à franchir afin de définir la nature et
l’origine de ce désordre. Ceci permet de choisir les moyens et les matériaux pour la
réparation et la réhabilitation du bâtiment.

1- Le diagnostic :

Les étapes à suivre en tout processus de diagnostic sont :

a- Le pré-diagnostic : qui consiste à faire une première évaluation de l’état du


bâtiment et de définir, lors de la première visite, les aspects du travail pour des
études pluridisciplinaires

b- Les études pluridisciplinaires : qui récoltent toutes les informations des tests et
analyses des désordres dans le bâtiment. Elles serviront de guide pour une future
intervention.

c- Le diagnostic : qui consiste à analyser les informations des études


pluridisciplinaires et déterminer les besoins d’intervention en réhabilitation ou
entretien. Ce programme définit les travaux de réparation et de consolidation des
structures existantes et d’amélioration de tous les éléments dégradés.

2- Le choix de la solution :

L’objectif consiste à éliminer les anomalies constructives accumulées au cours du temps ou


survenues suite à des causes accidentelles. Le choix de la solution dépend de la nature et de
l’ampleur du désordre. L’intervention peut être légère, moyenne ou lourde. Une
réhabilitation légère concerne les bâtiments dont la structure ne présente pas de faiblesse
particulière ; l’amélioration touche les enduits, la menuiserie… Une réhabilitation moyenne
peut être appliquée à des constructions qui nécessitent un renforcement de leurs structures
porteuses ou un changement de certains équipements (réfection de l’électricité, installation
des pièces d’eau ou d’ascenseur. Cependant, une réhabilitation lourde concerne les
bâtiments dont la structure est sérieusement endommagée ce qui nécessite une
intervention rapide.

3- Les moyens et les matériaux :

Le choix d’une solution suppose la possibilité de l’appliquer. Certaines techniques


demandent des applications et des formations spéciales. Les méthodes et les matériaux
choisis dépendent de plusieurs facteurs :
- Le type et l’âge de l’ouvrage
- Les conditions locales et environnementales
- La nature et le degré des dégradations
- Les délais mis à disposition pour l’achèvement des travaux de réhabilitation
- Le niveau de sécurité demandé
- Le coût de revient de la méthode

Parmi les techniques de réhabilitation, on peut citer les injections de collage avec effet de
régénération dont le principe consiste à envoyer sous pression un coulis depuis l’intérieur
des ouvrages par l’intermédiaire d’un forage. On peut citer également la technique de
projection de mortiers et bétons mis en place par couches pour améliorer la résistance
mécanique d’un ouvrage…
3

Vous aimerez peut-être aussi