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Chapitre 1er

INTRODUCTION A LA PATHOLOGIE DES BATIMENTS

Introduction

Il n’est pas rare d’entendre des cas de sinistres dans les bâtiments, avec des dégâts plus ou
moins importants pouvant même aller jusqu’à la mort d’un être humain. Ce phénomène tend
même à devenir récurrent. Certains désordres se produisent durant la construction du
bâtiment. D’autres peuvent aussi être observés après la construction, c’est-à-dire après la
mise en service ou dans la durée de vie d’un bâtiment.

La pathologie de bâtiment est l’approche holistique et systématique de l’étude, puis de la


réhabilitation des dégradations pouvant apparaître dans un bâtiment. Cette approche
nécessite la connaissance de la conception, de la construction, des usages du bâtiment au
cours de son histoire et des changements ou modifications effectués sur le bâtiment, ainsi que
les différents mécanismes par lesquels les matériaux et l’environnement de bâtiment sont
affectés.

Une pathologie n’est pas toujours figée. Dans certains cas, elles peuvent produire une ruine
brutale du bâtiment. Dans d’autres cas, elle peut évoluer dans le temps. C’est dans ces cas
qu’un désordre bénin au départ peut évoluer pour engendrer des risques sérieux. Il est donc
important de détecter le plus tôt possible les cas de désordres apparaissant dans une
construction afin d’y remédier le plus tôt possible. Cela exige d’abord une description la plus
précise possible. Puis survient une analyse technique afin d’en connaitre les causes possibles.

Les causes des pathologies dans un bâtiment

La conception et la mise en œuvre de chaque partie du bâtiment doivent obéir à des règles de
l’Art. Toutes les modifications ultérieures doivent être réalisées avec des acteurs qui maîtrisent
bien le sujet, tant pour la conception que pour les travaux effectifs de modification. Toute
défaillance à quelque niveau que ce soit peut être à l’origine d’une pathologie. Il s’ajoute que
d’autres cas de pathologies peuvent survenir, à cause des comportements des matériaux
constitutifs, pour les différentes parties du bâtiment, et des atmosphères auxquelles ces
parties sont elles-mêmes exposées.

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Le comportement du sol d’assise

Un bâtiment est tributaire du comportement du sol de fondation. Le comportement de ce sol


support peut donc être à l’origine d’une pathologie. Ce type de pathologie affecte en premier
la fondation, le dallage, le soubassement en général. Mais elle peut engendrer des désordres
sur d’autres parties supérieures du bâtiment. Il ne faut pas oublier que des tuyauteries et
canalisations peuvent être enterrées. Les mouvements du sol peuvent donc les affecter. Les
conséquences pour le bâtiment peuvent être diverses :

 fuites des réseaux d’eau avec des pathologies dues à l’humidité ;


 présence d’odeurs nuisibles dues à une mauvaise évacuation des eaux usées ;
 échanges de fluides entre des réseaux qui devaient être étanches ;
 etc…

Pathologie des élévations

La superstructure d’un bâtiment comporte de parties porteuses appelées ossatures. C’est


notamment les ossatures en béton armé, en assemblages de profilés métalliques ou en bois et
les murs porteurs. D’autres parties non porteuses sont constituées par les remplissages. C’est par
exemple les murs non porteurs, les bardages. La structure porteuse peut subir des dégradations
tout comme les éléments de remplissage.

Pathologie des enduits et des revêtements

Certaines parties de l’élévation peuvent être recouvertes d’enduit (mortiers de ciment ou enduit
spécial du commerce). D’autres parties peuvent aussi être recouvertes par des carrelages ou
des pavés. L’adhérence entre ces revêtements et leur support peut faire défaut. Sinon, des
déformations du support peuvent aussi se traduire sur le revêtement. Enfin, le revêtement lui-
même peut aussi être sujet à des désordres liés à sa nature intrinsèques (vieillissement,
contact avec des substances nocives de son environnement, effets climatiques, etc …).

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Pathologie des toitures et des couvertures

L’élévation du bâtiment reçoit une couverture en général. Cette couverture peut être du dalle
pleine ou à éléments creux. Elle peut aussi être constituée de charpente métallique ou en
bois, avec des éléments de couverture tels que les tuiles ou les tôles.

Dans les deux cas, les pathologies peuvent affecter la solidité de la structure porteuse
(dalles, profilés de la charpente et les assemblages). Elle peut aussi affecter la fixation des
éléments de couverture pour les charpentes, ou bien le système d’étanchéité ou d’isolation
thermique.

Pathologie de défaut de confort

Pour assurer le confort thermique dans un bâtiment, le renouvellement d’air, le degré


d’hygrométrie et la température doivent être dans des fourchettes qui correspondent à celle
du confort des occupants. Le système de ventilation, de climatisation peuvent être défectueux.
Cela peut engendrer une pathologie dans le bâtiment. L’éclairement à l’intérieur des pièces
peut aussi être défectueux selon l’usage auquel la pièce est elle-même destinée. Les
exigences en matière de confort visuel ne sont pas les mêmes pour une salle de lecture que
pour un salon ou une chambre à coucher.

Pathologie liée à une présence non désirée d’eau

Ce cas de pathologie concerne à la fois les problèmes d’étanchéité des parois, mais aussi les
arrivées d’eau sous l’effet de la poussée du vent ou bien suite à un choix inapproprié de
dénivellations. Dans ces cas, l’eau entre dans le local sous sa forme liquide. Il peut arriver
aussi que l’eau entre sous forme gazeuse et se condense à certains endroits. Ces
condensations engendrent de l’humidité pouvant affecter les parois et leurs revêtements.

La méthodologie de réhabilitation

Pour remédier à la pathologie d’un bâtiment, il existe une démarche méthodologique qui fait
appel à cinq étapes qui sont :

1. Identification et description de la pathologie (symptômes), à travers une investigation


pour déceler les défauts ;

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2. Analyse des causes possibles de ces défauts constatés. Cette analyse devra permettre
d’exclure certaines causes pour ne retenir que les plus pertinentes. Si besoin, des
essais complémentaires peuvent être exécutés pour confirmer certaines hypothèses
sur les origines des dégradations constatées.

3. Proposition d’actions correctives pour la réhabilitation des désordres constatées ;


4. Etudes de conception pour aboutir aux méthodes d’exécution applicables, et décliner
les résultats en spécifications techniques aux entreprises chargées de la mise en
œuvre, tout en faisant un estimatif des coûts des travaux.
5. Supervision des travaux spécifiés pour s’assurer de leur conformité avec les
spécifications pour remédier aux défauts observés.

Cette démarche méthodologique est à rapprocher de celle du médecin devant son patient.
Une analogie avec la médecine montre que la méthode proposée passe par une phase de
diagnostic. C’est la phase de raisonnement menant à l’identification de la cause (l’origine)
d’une défaillance, d’un problème ou d’une maladie. Ce diagnostic s’appuie sur un examen
des symptômes. Un symptôme représente des manifestations subjectives d’une maladie ou
d’un processus pathologique, tel qu’exprimé par le patient.

Conclusion

Un bâtiment est ensemble d’éléments ayant des propriétés physiques et chimiques différentes.
Le bâtiment doit garantir une solidité et une rigidité d’une part pour sa sécurité. Certains
éléments ont la capacité d’adsorber, de transmettre ou de restreindre le passage de la lumière,
de la chaleur, de la vapeur d’eau, des gaz, de l’air, des liquides ou d’autres substances
particulières. Dans certains endroits, on s’attend à ce que la construction protège ses
occupants de l’agression des voleurs ou des visiteurs indésirables. Les occupants ont aussi
un besoin de confort selon les occupations des différentes pièces. Les substances
constitutives des différentes parties ne doivent pas porter atteinte à la santé des occupants.
Pour ce faire, des équipements sont installés pour garantir cette sécurité et ce confort. La
pathologie du bâtiment est donc toute dégradation pouvant affecter l’une ou quelques-unes
des exigences énumérées ci-dessus. La remédiation suppose donc des connaissances
transversales sur le bâtiment et des comportements des matériaux qui le composent, ainsi que
des comportements des sols supports.

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