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Module 14 : LES REMONTÉES CAPILLAIRES DANS LES OUVRAGES

14.1. Introduction
De part sa nature, l’homme a toujours ressenti le souci de se protéger des menaces
provenant de son milieu extérieur. Pour cela, il a su concevoir des abris qui se sont, au
fur et à mesure des siècles modernisés.
Le bâtiment est donc une construction destinée à abriter ou à isoler. Cependant des
désordres dans les bâtiments n’ont cessé de croitre, découlant de la non-maîtrise des
techniques de construction, du comportement des matériaux, de la qualification de
certains intervenants et des caprices du milieu naturel. Le constat fait, est que la quasi-
totalité des pathologies liées au bâtiment proviennent essentiellement de la terre d’assise
et du sous- sol
En effet la remontée capillaire ou l’humidité ascensionnelle fait partie des pathologies du
bâtiment les plus fréquentes et les plus destructives. D’origine souterraine, elle engendre
des dégâts visibles et invisibles.
Qu’est-ce qu’une remontée capillaire?
 C’est une migration permanente d’eau depuis le sous-sol 24h/24 et 365 jours par an.
 Elle s’effectue au niveau du bas des murs de l’ensemble des bâtiments, murs de
façades, murs de refend, cloisons, sols intérieurs et extérieurs.
 Son débit d’évaporation dépend de la température et du taux hygrométrie de l’air.
La présence anormale d’humidité dans les bâtiments peut altérer la qualité des
constructions. Elle a également une incidence sur la qualité des ambiances intérieures et
le confort thermique des occupants.
Ainsi pour mieux appréhender le sujet d’étude, nous allons faire des diagnostics pour
ainsi identifier les cause, les conséquences, et préconiser des solutions qui permettraient
d’éradiquer le problème. Notre étude sera achevé par des conseils pour la remise en état
d’une maison ayant été victime d’inondation.

14.2. Les signes de remontées capillaires

L’humidité ascensionnelle n’épargne aucun matériau, de structure ou décoratif. Les


dégradations se produisent à l’intérieur comme à l’extérieur des habitations.
En façade, les signes s’observent par des traces frangées ou ondulées sur de grandes
longueurs.

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L’humidité ascensionnelle se signale par des traces caractéristiques, ici de la moisissure à


la base des murs.
a) Des poils blancs
Dans la maison, les murs présentent en partie basse des auréoles persistantes. Les
peintures s’écaillent, les papiers peints se décollent. Les bois s’imbibent, deviennent
spongieux (cotonneux), tandis que les pièces métalliques s’oxydent. Des moisissures se
développent, caractérisées par une odeur tenace et des taches noirâtres qui, laissées en
l’état, évoluent en masses fibreuses. Elles révèlent la présence de micro-organismes
pathogènes, responsables d’allergies et d’asthme. A ce stade, la salubrité du bâtiment
est sérieusement menacée.
La présence de sels hygroscopiques (imperméables) au sein des maçonneries favorise
la formation de dépôts blanchâtres. Ces efflorescences (floraisons) dont le salpêtre
(nitrate de potassium) n’est qu’une forme particulière qui proviennent de la cristallisation
des sels en surface, quand l’eau s’évapore. Elles provoquent des détachements de
plaques qui, sous l’effet du gel, peuvent aboutir à la ruine des maçonneries. Les
problèmes d’humidité dans la maison impactent également la consommation énergétique
des habitations. L’inconfort incitant à chauffer plus que nécessaire. Or les acariens
apprécient les conditions humides et chaudes avec, autre conséquence sanitaire, des
réactions allergiques pouvant mener à des problèmes respiratoires majeurs.

Présence de salpêtre sous forme de poils blancs sur les murs

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b) Les signes qui ne trompent pas


Le premier signe qui doit mettre la puce à l’oreille pour la présence de remontées
capillaires est aussi peut s’élever en hauteur jusqu’à 1,50m mètres. La présence
d’humidité dans les murs. Cette dernière s’observe surtout dans la partie basse des
murs, mais murs ne se manifeste pas seulement par des traces humides sur ceux-ci,
mais aussi par des traces ondulées ou frangées plus sombres. Ces premiers signes
s’accompagnent d’une ambiance humide dans la maison qui constitue un climat
favorable au développement de micro-organismes tels que champignons qui fragilisent
les structures porteuses en bois et les moisissures.
Les remontées capillaires sont aussi à l’origine de nombreuses dégradations sur le bâti
comme le décollement du papier peint, l’écaillage de la peinture, la corrosion des
métaux, le pourrissement des bois et le claquage des enduits et plâtres. Dans la plupart
des cas, on observe également une formation d’efflorescences blanchâtres sur les murs.
Il s’agit de sels minéraux cristallisés au contact de l’air, plus précisément du nitrate de
potassium, plus connu sous le nom de salpêtre.

c) Distinguer les remontées capillaires des effets du rejaillissement


Le risque de faire un diagnostic erroné face à des traces d’humidité dans les murs est
très élevé. En effet, plusieurs causes sont à l’origine de ce désagrément. Elles peuvent
présenter beaucoup de similitudes au niveau de leurs symptômes. C’est le cas des
remontées capillaires et des effets du rejaillissement qui présentent des signes très
proches. L’on entend par rejaillissement la projection d’eau sur la surface qui provoque
des infiltrations latérales dans les murs. L’on observe surtout les traces d’humidité sur les
parties de la construction en saillie comme le rebord des fenêtres ou les corniches.
Contrairement aux désordres causés par les remontées capillaires qui sont permanents,
les effets du rejaillissement sont temporaires. Ils ne durent que le temps d’une
intempérie. Autre différence : l’humidité causée par le rejaillissement atteint l’épaisseur

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du mur de façon très rapide contrairement aux remontées capillaires qui prennent plus
de temps l’autre façade du mur.

d) Différencier les remontées du sol des fuites accidentelles


Mis à part le rejaillissement, les fuites accidentelles peuvent aussi présenter des
symptômes identiques aux remontées capillaires. Il s’agit d’une défaillance au niveau des
canalisations d’eaux créant ainsi des traces d’humidité dans les bas des murs quand elle
n’est pas diagnostiquée à temps. Elle peut être mise en évidence en voyant des traces
d’humidité plus importantes au niveau de la source du problème.

e) Reconnaitre les remontées capillaires par la forme des taches


Il est possible de reconnaître un cas de remontées capillaires en observant l’apparence
des taches humides qu’elles laissent sur les murs. Souvent la frange humide est
continue lorsqu’il s’agit de remontées souterraines. Ce diagnostic peut être confirmé par
l’observation des maisons construites aux alentours. Si celles-ci présentent également
des traces d’humidité sur leurs murs, notamment si elles utilisent les mêmes matériaux
de construction ou ont été construites à peu près vers la même époque, il ne peut s’agir
que de remontées capillaires. Avoir des taches humides de façon discontinue sur les
murs n’éloigne pas l’hypothèse d’avoir affaire à des remontées capillaires. Avec une
frange discontinue, l’on peut seulement penser à des causes autres que les remontées
capillaires. Il faut alors procéder à une vérification des canalisations et des gouttières
après la pluie pour connaitre la vraie raison du problème.

14.3. Le Diagnostic humidité, préalable à toute intervention

Les effets visuels des remontées de sol peuvent se confondre avec d’autres problèmes
d’humidité. Seule une expertise objective est en mesure d’identifier le mal à sa source et
de préconiser les moyens d’action appropriés.

a) Un diagnostic précis
Connaitre la cause de l’humidité dans les murs par une simple observation des dégâts à
l’extérieur ne peut qu’aboutir à des interprétations erronées. Il faut analyser tous les
signes qui se présentent pour pouvoir effectuer un diagnostic vrai et précis. Une prise en
compte d’un certains nombre de paramètres s’avère ainsi nécessaire vu que l’humidité
peut affecter les constructions de manière différente en fonction de leur âge ou de leurs
matériaux. Il faut de ce fait adopter une approche à la fois globale et au cas par cas pour

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être sûr du résultat et connaitre le traitement adapté. L’appel à un professionnel est


requis pour ne pas laisser de marge à l’erreur. Mais déjà, avant de recourir aux services
d’un pro en humidité, il faut savoir que les remontées capillaires sont des migrations de
l’eau du sol dans les parois des murs. Il faut donc vérifier l’état des maçonneries et de
tout ce qui peut être en contact direct avec les murs pour voir s’il n’y aurait pas
éventuellement une fuite quelque part. Il faut aussi connaitre le matériau qui compose la
maçonnerie, notamment si le bâti est déjà vieux. En fonction de la porosité du matériau,
l’on peut facilement reconnaître un cas de remontées capillaires. Dans tous les cas, faire
appel à un pro est toujours conseillé.

b) Le diagnostic professionnel
Quelle que soit la situation, un diagnostic effectué par un professionnel est toujours
recommandé quand on observe des traces d’humidité plus ou moins permanentes sur
les murs. Le risque de faire un faux diagnostic étant élevé, seul un professionnel saura
faire la différence et prescrira le bon traitement. Il ne faut pas se contenter d’un seul
devis. L’avis de deux voire trois experts est conseillé pour éliminer tout risque de fausse
interprétation. En général, un diagnostic professionnel passe par les 6 étapes suivantes :
 la mise en évidence de la cause de l’humidité
 la détermination de la solution adaptée
 la détermination du point de rosée
 le calcul de la teneur en sel
 la détermination de la teneur en eau et ;
 la mesure de l’humidité par radiofréquence et conductivité

L’humidimètre est utilisé dans le diagnostic humidité. Il permet d’effectuer des mesures
résistives (par conductimètrie)

c) comment se déroule le diagnostic humidité


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Le diagnostic se déroule en plusieurs phases. L’expertise débute par le constat des


dégâts apparents. Un professionnel consciencieux inspecte la maison de la cave au
grenier. Les signes d’humidité ont de multiples causes qui parfois se cumulent :
condensation (première cause d’humidité dans l’habitat) ; infiltrations en toiture ou par
des fissures ; ruissellements ou rejaillissements sur les murs extérieurs ; rupture de
canalisation sous pression…
En procédant par élimination, l’origine des symptômes se précise peu à peu. Différentes
mesures sont faites pour affiner le diagnostic : évaluation du taux d’humidité dans les
matériaux de structure ; détection et concentration de sels minéraux (nitrates, sulfates) ;
mesure de la charge électrique présente dans les murs…
Lorsque c’est possible, des prélèvements sont effectués pour être analysés. L’utilisation
d’un laboratoire mobile est chose courante.
L’expert interprète les résultats obtenus, commente les risques pour la construction et les
habitants. Les traces d’humidité proviennent parfois d’un simple effet de mèche, dont les
signes sont trompeurs mais les conséquences beaucoup moins graves. Ce phénomène
intermittent ne se produit qu’en surface. Il n’y a pas de dépôts de sels et les dégâts,
minimes, sont surtout d’ordre esthétique.

d) Le rapport des relevés du diagnostic humidité


A l’issue du diagnostic, un rapport complet est remis au client. Le document doit
comporter le détail des relevés et mesures effectuées, ainsi qu’une préconisation de
traitement. Selon le contexte, des procédés complémentaires peuvent être nécessaires.
Les plus lourds présentent un chantier d’envergure impliquant la mise à nu des
fondations. Sans préjuger du sérieux des professionnels de l’étanchéité, il semble
préférable que le diagnostic ne soit pas subordonné à l’offre de traitement. Le recours à
une entreprise assermentée, spécialisée dans l’expertise technique des bâtiments, offre
les meilleures garanties d’indépendance.

14.4. Causes des remontées capillaires

Les remontées capillaires résultent du contact direct des murs et des planchers bas avec
l’eau présente dans le sol. L’eau imprègne la maçonnerie dans toute son épaisseur et
grimpe par capillarité naturelle, pour s’évaporer à l’air libre. L’ascension s’arrête quand
elle trouve son point d’équilibre. (Hauteur moyenne est de 0,80 à 1,50m)
Dans les cas extrêmes, l’humidité peut atteindre une hauteur d’étage. Les remontées se
produisent dans les matériaux à pores ouverts et reliés entre eux en formant des canaux,

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capillaires. Elles sont plus ou moins lentes selon la teneur en eau du sol, la masse
volumique et l’épaisseur de la maçonnerie.

Les remontées se combinent fréquemment avec des infiltrations latérales

a) Causes des remontées capillaires dans les constructions anciennes


Dans l’immense majorité des cas, les pathologies des constructions anciennes sont le
fait de transformations environnementales et de rénovations inopportunes.
Le développement urbain, en supprimant les fossés de drainage, a contribué à
augmenter la rétention d’eau des terrains.
Des parties de murs poreux autrefois à l’air libre sont mises en contact avec l’humidité du
sol à cause d’une surélévation de terrain, de la réalisation d’un ouvrage maçonné. De la
végétation plantée devant un mur de façade le prive de l’ensoleillement qui l’aidait à
évacuer son humidité.
L’ajout d’un étage exerce sur les fondations des charges susceptibles de les déstabiliser
et de les rendre plus sensibles à l’humidité ascensionnelle.
L’utilisation de produits « fermés » tels les joints et enduits à base de ciment, les
revêtements plastiques, les isolants synthétiques… potentialisent les problèmes en
emprisonnant l’eau dans les murs. Lors des périodes de grand froid, les éléments de
maçonnerie augmentent de volume et éclatent sous l’action du gel. Les constructions
anciennes, conçues pour supporter l’humidité: les anciens savaient que les
matériaux poreux comme le bois, la brique, le calcaire tendre, le pisé…. Sont sujets aux
remontées de sol. Mais ils avaient du bon sens et maitrisaient intuitivement les principes
de la bioclimatique. Même construites sans barrière étanche, leurs maisons reposaient
sur des embases faites de pierres denses très peu capillaires : gneiss, granit, schiste…
Les murs étaient conçus pour supporter une certaine quantité d’eau, nécessaire à leur
cohésion. Les mortiers de jointoiement et les enduits laissaient respirer les parois et
permettaient d’évacuer l’humidité excédentaire. Les caves aux sols en terre battue
étaient ventilées par des soupiraux. Le cas échéant, on plaçait à la base des murs
extérieurs des assécheurs en poterie.

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Sans ce savoir-faire, nos vieilles bâtisses auraient disparu depuis longtemps.


A terme, leurs effets entraînent le délabrement et l’insalubrité du bâtiment. Le mal affecte
principalement les constructions antérieures aux années 60, dépourvues de barrière
étanche. Il convient toutefois de distinguer le bâti ancien, patrimonial, dont les désordres
sont souvent liés aux transformations subies, des reconstructions de l’après –guerre
dictées par l’urgence. En janvier 1961, la première version du DTU (Document
Technique Unifié) impose des coupures de capillarité dans les ouvrages en maçonnerie
traditionnelle. Dans le même temps, l’industrie pétrochimique développe de nouveaux
moyens d’étanchéifier les fondations. Mais la construction moderne connait elle aussi
son lot de désagréments.
Habitat ancien ou contemporain, ce dossier vous donne les clés pour comprendre
l’origine des problèmes d’humidité qui vous concernent et trouver les bons remèdes.

b) Causes des remontées capillaires dans les constructions modernes


Dans la construction moderne, le respect du DTU 20.1, devenu la norme NF P 10.202,
limite considérablement les risques de remontées capillaires. Mais si la maison se trouve
en contrebas d’un terrain, à la suite d’un aménagement paysager par exemple, la
coupure de capillarité devient inopérante. Toutefois, l’examen des litiges montre que les
désordres sont dus fréquemment à de mauvaises pratiques constructives ou des
malfaçons.
La maison est bâtie sur un terrain marécageux ou une zone inondable au mépris de la
réglementation.
La proximité d’une nappe phréatique n’a pas été prise en compte
L’arase étanche est discontinue ou mal située au départ ; les matériaux employés sont
inappropriés….
L’étanchéité des fondations s’est dégradée ou a été négligée lors de la construction. Le
constructeur peut avoir omis ou mal conçu le système de drainage rendu indispensable
par la nature du terrain. Il arrive aussi, pour des raisons de coût, que l’on supprime les
regards de visite permettant l’entretien du dispositif.
Ailleurs, un regard d’évacuation sous-dimensionné finit par s’obstruer et déborder. La
liste n’est pas exhaustive. Lorsque la responsabilité des entreprises exécutantes est
engagée, il faut faire jouer la garantie décennale. Si l’on est confronté à un problème de
mitoyenneté, on peut toujours essayer de se parler avant de mener une action en justice

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Maison construite à proximité des paysages

14.5. Les conséquences de la remontée capillaire

a) Conséquences visibles sur les murs


L’humidité dans le sol peut provoquer des désordres plus ou moins importants sur le bâti.
Mis à part les peintures écaillées, les enduits claqués, le papier peint décollé, les
sols mouillés et les boiseries pourries, l’humidité est aussi propice à la prolifération de
petits organismes comme le mérule (champignon lignivore dévastateur puisqu’il dévore
le bois de nos habitations) ou d’insectes comme le termite mettant en cause la solidité de
la structure bâtie.
L’apparition de mousses et moisissures est aussi une conséquence directe des
remontées capillaires. L’on peut en outre parler de corrosion des métaux, d’apparition de
fissures dans les murs, d’affaiblissement de l’isolation thermique. Le dernier effet
secondaire des remontées secondaires est l’augmentation du besoin de chauffage.
Comme l’humidité s’installe partout dans la pièce, cette dernière réclamera plus de
consommation en chauffage.

a.1) la formation des sels minéraux


Les remontées capillaires causent de nombreux dégâts sur la construction. Parmi eux
figure la formation de sels minéraux. Ce sont des composés biochimiques contenus dans
l’eau du sol qui arrive donc en surface. Privés de leur humidité arrivés à une certaine
hauteur du mur, les sels minéraux vont migrer à la surface des murs et puiser l’humidité
de l’air ambiant. Mais en contact de l’air, ils se cristallisent et forment des corps solides
de couleur blanche sur les murs.
Ils peuvent prendre une couleur plus brune à cause d’un écoulement de purin ou encore
d’une fuite de fosse septique. A noter que les sels minéraux que l’on peut trouver sur les
murs, dus à l’humidité ascensionnelle, sont des sulfates, des chlorures ou des nitrates.
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Les chlorures sont plus visibles sur les constructions situées au bord de la mer. Sulfate
de sodium, sulfate de magnésium, chlorure de soude, chlorure de calcium, nitrate de
magnésium ou nitrate de potassium, voila des sels minéraux qui peuvent coloniser les
murs à cause des remontées capillaires.

a.2) le salpêtre
Ce phénomène est très fréquent lorsqu’on est en présence de remontées capillaires. Des
efflorescences de couleur blanche se forment sur les murs. L’ammoniaque contenue
dans l’eau du sol drainée en surface va se combiner avec le carbonate de potassium des
maçonneries pour former du nitrate de potassium. Au fur et à mesure de sa remontée, ce
dernier manque d’humidité. Il la puise alors dans l’air ambiant en migrant vers l’extérieur.
Au contact de l’oxygène de l’air, le composé se cristallise et forme des efflorescences
blanchâtres sur les murs. Celles-ci s’accumulent couche après couche sur les murs et
vont donner naissance à des plaques de salpêtre. Si aucun traitement n’est réalisé à
temps, les plaques peuvent décoller les revêtements des murs. Le salpêtre est surtout
visible à l’intérieur, car à l’extérieur il est balayé par la pluie et le vent. Après le
traitement, on peut penser que la concentration d’efflorescences sur les murs est signe
que l’humidité continue à faire des ravages à l’intérieur. Au contraire, ces signes
démontrent l’efficacité de la méthode adoptée. Il suffit de laver les murs pour se
débarrasser de ce désagrément de manière radicale.

Le salpêtre en bas des murs

b) Les autres conséquences des remontées capillaires


b.1) les effets de l’humidité sur la santé
Un taux d’humidité trop élevé influe beaucoup sur la qualité de l’air qui circule à l’intérieur
d’une pièce. Cette première joue un rôle très important sur la santé ainsi que sur le
confort des personnes qui occupent la maison. Il ne faut pas oublier qu’un air saturé dû
aux effets des remontées capillaires est toujours synonyme de froid. Ce qui mettra en

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cause le confort des occupants de la pièce. L’humidité dans la maison est aussi à
l’origine de l’installation d’une ambiance humide favorable au développement des
acariens, du mérule, du termite et d’autres parasites qui peuvent avoir des impacts plus
ou moins dangereux sur la santé. Ce sont des troubles respiratoires graves que
contractent essentiellement les jeunes et les enfants vu que l’immunité de ceux-ci reste
encore relativement faible.

b.2) la rhinite allergique


A distinguer de la rhinite saisonnière qui est due au pollen. Devenue chronique c’est à
dire permanente, cette forme de rhinite est aggravée par l’humidité qui règne en
permanence dans l’environnement dans lequel vit le patient. Elle se manifeste par une
congestion du nez, une inflammation des fosses nasales, une toux et une irritation des
yeux. A ces symptômes, s’ajoutent des maux de tête plus ou moins fréquents et une
fatigue anormale. Cette pathologie est due à la présence de moisissures et d’acariens
dans la maison.

b.3) l’allergie respiratoire


Un milieu trop humide, qui plus est mal aéré, est un lieu de prédilection des substances
allergènes comme les déjections des acariens, les pores des moisissures, les particules
chimiques émises par la dégradation des matériaux de construction sous l’effet de
l’humidité ou les mycotoxines. Toutes ces substances causent toutes sortes d’allergies
respiratoires. Les signes apparents d’une allergie respiratoire sont des éternuements, un
nez congestionné, un écoulement nasal et de la conjonctivite.

b.4) l’asthme
En général, c’est une allergie respiratoire non traitée qui conduit à l’asthme. Cette
pathologie se manifeste par une difficulté à respirer accompagnée de sensations
d’étouffement. Il s’agit d’une maladie due à une forte sensibilisation du patient aux
acariens, aux moisissures et aux mousses. Ces derniers sont des conséquences
directes de l’humidité sur le bâti.

b.5) les autres affections


Hormis les trois maladies qu’on vient de citer, d’autres maladies sont aussi causées par
l’humidité telles la pneumonie, la bronchite et l’alvéolite. Ces troubles pulmonaires
peuvent devenir graves s’ils ne sont pas traités à temps. Une prise en charge médicale
rigoureuse doit ainsi accompagner chaque mesure de lutte contre l’humidité que les
propriétaires d’une maison entreprennent.
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14.6. Les solutions aux remontées capillaires

En matière de lutte contre l'humidité ascensionnelle, il n'y a pas de panacée mais un


éventail de solutions adaptables au cas par cas. Les travaux cosmétiques sont à éviter
en toute circonstance, sous peine d'aggraver la situation.
Le traitement universel reste à inventer. Dans le secteur de l'assèchement, chacun
défend sa chapelle et s'efforce de convaincre par des explications « scientifiques » très
orientées. D'où l'intérêt d'un diagnostic humidité indépendant. La résolution du problème
est parfois d'une logique déconcertante. Des maisons anciennes ont ainsi été asséchées
en dégageant simplement la base des murs extérieurs, dont les premiers rangs étaient
recouverts par des apports de terre successifs. Dès que le niveau initial a été retrouvé,
les remontées d'humidité ont cessé.

Dans les situations plus sévères, plusieurs moyens d'action sont envisageables :
 stopper les remontées par une barrière étanche ;
 assécher les murs à l'aide d'un procédé électro-osmotique ou électronique

a) Injection de résine

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La résine, produit pour lutter contre les remontées capillaires

a.1) l’injection de résine, les conditions


L’injection de résine est une autre solution pour venir à bout des effets néfastes des
remontées capillaires. Comme traitement anti-humidité, elle est très efficace tout comme
l’assèchement des murs, le drainage, la pose d’une membrane d’étanchéité dans les
murs ou le cuvelage. Elle n’est pas pourtant dénuée de risques. Autrement, le risque
d’affaiblir davantage le mur est incontournable. Tout d’abord, il ne faut pas que le mur
comporte de quelconques défauts ou des fissures. Le mur doit être aussi sec. Il faut
attendre environ 6 à 8 mois, durée requise pour que le mur sèche complètement, avant
de commencer l’opération. La résine ou la silicone, l’on parle dans ce second cas de
techniques des MSC ou microémulsions de silicone-pénètre dans les capillaires les plus
fins de la maçonnerie et agit en profondeur. L’efficacité du procédé peut être constatée
48 heures après l’opération. Le traitement de l’humidité des murs par l’injection de résine
est très efficace. Toutefois, il conserve un risque majeur de dégradation du mur
notamment si ce dernier n’est pas suffisamment sec au moment de commencer le travail
ou est pourvu de petites fissures qui vont laisser entrer l’humidité.

a.2) En quoi consiste l’injection de résine ?

Traitement de l'humidité par injection.

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Pour réaliser une barrière chimique contre l’humidité, selon le produit, l’injection se fait
sous une pression donnée (base) ou par gravité à l’aide de réservoir individuel rempli au
fur et à mesure.

La résine est un produit chimique souvent contenu dans un bidon de 5 litres qui coute
entre 32 000 francs CFA et 58 950 francs CFA. Il faut environ 2,50 litres pour un mètre
linéaire de mur, donc à peu près entre 16 375 francs CFA et 29 475 francs CFA pour un
mètre linéaire. L’injection de résine, comme l’indique ce nom, doit être réalisée avec des
seringues. Injecter de la résine liquide ou de la silicone en bas du mur dans des trous
réalisés tous les 15 cm à 20 cm environ. Il faut que la résine soit en contact avec l’eau,
car cette dernière l’aide à se plastifier, ce qui va créer une barrière étanche sur la partie
basse des murs et surtout dans leur épaisseur.

b) Procédés électronique : quelques failles


Ce système utilise un boîtier générateur de « contre-champ électromagnétique ».
D'après ses promoteurs, c'est une forme d'électro-osmose agissant à distance, sans
aucune intervention sur les maçonneries. Un argument qui fait mouche auprès des
particuliers. Cette solution rencontre beaucoup de scepticisme dans le milieu scientifique.
Pour le professeur Bruno Keller, retraité de l'institut de Physique du bâtiment de Zurich
(où il occupait une chaire), ce type d'appareil est inefficace. Le Professeur Bruno Keller
souligne que, pour générer un mouvement suffisant, il faudrait une tension de 50 à 6
volts. Or, même avec une batterie additionnelle, l’électro-osmose ne dépasse pas 4 volts.
De son côté, le physicien et auteur spécialisé Jürgen Weber ne donne au procédé
électromagnétique aucun crédit scientifique. En France, pour ne citer qu'eux, les

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Architectes du Patrimoine adoptent une attitude prudente. Comme il est dit dans
le Manuel de sensibilisation à la restauration de la maçonnerie, élaboré notamment sous
l'égide du ministère de la Culture, « seul l'avenir dira s'il s'agit là d'une solution miracle ».
À notre connaissance, la révélation n'a pas encore eu lieu...

c) Procédés électro-osmotique
Trois procédés reposent sur l'action de champs électriques ou électromagnétiques.
L'électro-osmose, système breveté en 1940 par le physicien suisse Paul Ernst, est
fondée sur un principe découvert en 1807 par Ferdinand Friedrich von Reuss, professeur
de chimie à l'université impériale de Moscou. Ce dernier avait observé qu'en soumettant
un corps creux saturé d'eau à une tension électrique, il était possible de faire déplacer le
fluide du pôle positif (l'anode) vers le pôle négatif (la cathode). L'électro-osmose, en
créant une différence de potentiel, attire vers le sol l'humidité qui cherche à grimper.
On en distingue deux sortes : passive et active. La première utilise deux séries
d'électrodes reliées par un fil conducteur. Elles sont constituées de métauxdifférents :
en cuivre pour le pôle +, qui équipe la maçonnerie, en magnésium ou fer pour le pôle -,
planté en terre. La méthode active reprend le principe mais en ajoutant une batterie
produisant un courant continu deux à trois fois plus important. L'électro-osmose-phorèse
complète le dispositif en injectant dans les pores un produit hydrophobe contenant des
particules métalliques. Sous l'action du champ électrique, celles-ci migrent vers la terre
avec l'humidité redescendante jusqu'à colmater les capillaires de la maçonnerie. Lorsque
l'étanchéité est effective, l'appareillage électrique peut être retiré.

Les procédés electroosmotiques imposent eux aussi le perçage des murs pour la pose
des électrodes. Il faut ensuite cacher les fils de liaison dans les joints ou sous enduit, et
faire en sorte que les prises de terre soient les plus discrètes possibles. Autre point de
friction, le scientifique soutient qu’une fois le mur asséché, le dispositif osmotique se
désactive forcement par manque d’humidité. Entretemps, les électrodes se corrodent et
ne sont plus en mesure de jouer leur rôle.

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Dans une maçonnerie en petits éléments (briques, parpaings, pierres etc…), il est simple
de percer dans les joints et d’y noyer les fils de liaison. Cependant, le sommet des prises
de terre reste apparent après remblayage de la tranchée.

d) Techniques d’assèchement: la barrière mécanique, longue et coûteuse


La solution mécanique implique de creuser une saignée dans toute la largeur et
l'épaisseur du mur pour y insérer une feuille en acier inoxydable, en bitume armé,
en polyéthylène... La saignée peut aussi être remplie de mortier hydrofuge. Ces diverses
techniques ont démontré leur efficacité. Mais le choix doit être mûrement réfléchi et la
procédure expliquée avec toutes ses implications.
Les expériences de chantier et des rapports d’études réalisées en France ou dans la
communauté européenne fournissent des indications précieuses sur la qualité des
moyens d’intervention existants. La mise en place d’une barrière mécanique, aussi
efficace soit-elle, est une méthode longue et coûteuse. Le travail se déroule par
longueurs successives de 80 cm environ, en alternant sciage du mur et insertion de la
feuille étanche ou remplissage au mortier hydrofuge. Cette technique radicale, à
caractère destructif, est difficile à réaliser avec des murs très épais et inadaptée aux
maçonneries instables ou constituées d’éléments creux.

L’injection se fait tous les 15 à 20 cm dans des perçages normalement inclinés.


e) La barrière chimique : à faire faire par un professionnel
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L'idée est de créer une coupure de capillarité, chimique ou mécanique, une quinzaine de
centimètres au-dessus du sol. Elle doit être continue d'un bout à l'autre des murs. La
méthode chimique consiste à injecter dans une série de forages un produit hydrophobe à
base de gels acrylamides, de résines époxydes, de silicates de sodium ou de potassium,
de silicones. Selon l'épaisseur des murs, l'injection s'effectue d'un seul côté ou des deux.
Bien que moins lourde à mettre en œuvre, la barrière chimique doit être confiée à une
entreprise hautement qualifiée. Les particuliers qui prennent le risque de faire eux-
mêmes le travail prennent des risques inconsidérés. Le produit d’injection ne se choisit
pas au hasard. Ses caractéristiques de viscosité et de vitesse de polymérisation doivent
être en adéquation avec la structure capillaire des murs à traiter. L’exécution des forages
(diamètre, inclinaison, profondeur…) est tout aussi déterminante. De même que la
quantité de produit injecté, la durée d’injection et la pression. Cette méthode impose 6 à
24 mois de séchage, avant de pouvoir remettre les murs en état. Par ailleurs, il est
indispensable d’informer les clients de la toxicité de certains composants, tels les gels
acrylamides.

f) Drainage du sol
f.1) le drainage du sol, une solution de profondeur
Le drainage du sol fait partie des solutions dites de profondeur qui agissent contre
l’humidité dans la maison. Avec l’injection de résine, l’assèchement des murs, le puisard,
la membrane étanche et le cuvelage, il forme les principales techniques permettant de
venir à bout des remontées capillaires. Il ne peut être réalisé de façon isolée au risque de
voir tout le traitement tomber à l’eau. Son action doit être complétée par d’autres
traitements de surface. Avant d’envisager le drainage du sol comme traitement anti-
humidité, il est indispensable de consulter l’avis d’un professionnel. Ce dernier doit
réaliser un diagnostic pour déterminer exactement la cause de l’humidité et dire si le
drainage du sol est une solution appropriée ou non. Ce sont les murs du rez de
chaussée et du sous-sol qui sont les plus concernés par cette technique. Sa mise en
œuvre est assez complexe, ce qui demande beaucoup d’attention lors de l’installation du
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drain. Le drainage du sol est envisagé comme solution pour résoudre des problèmes
d’humidité relatifs aux remontées capillaires, à la pression hydrostatique et aux
infiltrations. Ces trois causes peuvent être résolues par l’installation de drains dans le sol
pour évacuer l’eau qui stagne. Cette dernière doit cependant être complétée par d’autres
traitements de surface comme l’injection de résine. Chaque traitement doit être bien
pensé avant d’être appliqué pour éviter le risque de tout refaire après un mois.

f.2) Principe du drainage du sol

Drainage périphérique : le DTU 20.1 recommande l’installation d’un regard de visite à


chaque changement important de direction du drain

Le drainage du sol consiste à installer un siphon atmosphérique dans le bas des murs à
l’extérieur pour aspirer l’humidité de ceux-ci. Pour bien installer le siphon, les fondations
de la maison doivent être mises à nu. Autrement, le siphon ne sera pas efficace et
n’accomplira pas convenablement sa mission qui est de stocker l’eau qui vient du sol et
empêcher celle-ci de remonter. Le drainage du sol n’est pas seulement efficace pour
lutter contre les remontées capillaires, il peut aussi intervenir dans la stagnation des eaux
pluviales qui engendrent des phénomènes d’infiltration. Le drainage du sol est une
solution anti-humidité efficace. Toutefois, il peut présenter des limites si la quantité d’eau
qu’il stocke devient trop importante. Il faut donc prévoir un drainage du terrain lui-même.
Un drainage du terrain consiste à coupler un drainage du sol extérieur avec un drainage
de la maison par l’intérieur. C’est une solution qui est très efficace surtout pour des
maisons en mitoyenneté. Quand l’installation est terminée, le travail doit être complété
par des suivis réguliers. Cette action permettra de savoir si la solution a été efficace et si
aucune défaillance dans les installations n’a été détectée entre temps.

f.3) Installation du drainage de la maison

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L’emplacement du drainage dépend de la configuration de la maison et de ses abords,


ainsi que de la nature du sous-sol. Dans les conditions courantes, le drain s’installe le
long des fondations : sur la semelle ou à côté. Les règles de construction interdisent de
le situer plus bas. Faire courir le drain sur le rebord de la semelle évite les risques
d’affouillement. S’il ne peut être placé qu’à coté de la semelle, il doit reposer sur un lit de
béton maigre établi suivant la pente d’écoulement. Des dispositions particulières sont
prévues, notamment, lorsqu’un ouvrage maçonné (terrasse, trottoir…) borde la maison.
Le drain est alors éloigné des murs, à une distance de 2m environ. Cette solution
présente l’avantage de protéger les fondations contre d’éventuels mouvements du
terrain. Elle peut être utilisée en l’absence de bordure maçonnée quand la maison est
édifiée sur un sol perméable, soumis essentiellement aux eaux de ruissellement. Le
terrain, qui gonfle et se rétracte de façon périodique, déstabilise les fondations jusqu’à
entrainer des tassements. Il appartient au maitre d’œuvre de décider de l’emplacement
du drainage et de la marche à suivre.

g) Le Cuvelage

g.1) Principe du cuvelage


Le cuvelage est une solution anti-humidité qui consiste en l’installation d’un caisson
étanche dans le sous-sol pour empêcher l’humidité ascensionnelle d’atteindre le haut
des murs.
Ce système peut convenir aussi bien à des cas d’infiltrations latérales dues à la pression
hydrostatique qu’aux infiltrations verticales telles les remontées capillaires. Il s’agit d’un
ouvrage en béton armé que l’on installe dans les fondations pour servir de barrière
étanche à celles-ci contre l’humidité.
Malheureusement, comme le cuvelage a tendance à augmenter la pression au niveau
des murs, il peut très bien déstabiliser ces derniers en déplaçant tout simplement le
problème dans le haut du mur. Si l’assèchement électronique agit sur les murs non
enterrés, le cuvelage pour sa part intervient notamment sur les murs des fondations
comme le sous-sol ou les caves.

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Enduit de cuvelage

Le produit imperméabilisant, ici base de résine polyuréthane, doit au minimum remonter à


hauteur du niveau d’eau déterminé par une analyse du terrain

g.2) Une solution insuffisante :


Une lutte contre l’humidité qui passe uniquement par le système de cuvelage n’est pas
suffisante. L’installation d’un caisson étanche dans le sol ne traite pas les problèmes dus
à l’humidité en profondeur. Pour éliminer de manière durable les risques de migration
d’humidité dans les murs, il faut associer le procédé à d’autres techniques. Parmi elles,
on peut citer le système du drainage qui va permettre d’évacuer les eaux de pluie
ailleurs. Un meilleur état des drains et des canalisations est une solution efficace face au
problème d’excès d’humidité dans le sol. L’installation d’une membrane étanche dans les
fondations à l’extérieur peut aussi accompagner le cuvelage pour lui permettre d’être
plus efficace. Il faut aussi mentionner l’injection de résine dans les capillarités des murs
pour permettre à celles-ci de refouler l’eau venant du sous-sol. Et enfin, la mise en place

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d’un hydrofuge de surface est aussi une excellente idée pour empêcher l’eau de s’infiltrer
dans les murs tout en permettant à ces derniers de mieux respirer.

h) Membrane étanche
h.1) lutter contre l’humidité en installant une membrane étanche
La membrane étanche est l’une des solutions proposées par les professionnel pour venir
à bout de l’humidité dans la maison, notamment quand celle-ci est occasionnée par des
remontées capillaires. Elle assure une meilleure protection des fondations contre
l’humidité. Toutefois, son rôle n’est complet que si elle est jumelée avec d’autres
traitements de surface comme l’injection de résine, le drainage, le cuvelage ou
l’assèchement des murs. A cause de sa mise en œuvre assez complexe, la pose d’une
membrane étanche s’envisage habituellement quand les autres solutions destinées à
lutter contre les remontées capillaires ne sont pas possibles; ce sont les murs du rez de
chaussée et du sous-sol qui sont concernés par l’utilité de cette membrane étanche.

Avant de commencer l’opération et de décider du traitement adéquat, il est indispensable


de consulter un professionnel pour faire un diagnostic pertinent et bien étudier la cause
de l’humidité dans les murs. Après le diagnostic, il peut conseiller le traitement adapté
dans le but d’éviter le risque d’investir dans un traitement inadéquat qui ne fera que
repousser le problème ou juste le camoufler.

h.2) Principe de la membrane étanche


La membrane étanche fait partie des traitements protégeant vos murs de l'humidité avec
le drainage, le cuvelage ou l'assèchement des murs.

Les nappes PEHD se posent en dirigeant leurs excroissances thermoformées vers le mur
afin de ménager une lame d’air permanente
Il faut poser la membrane étanche au niveau des murs enterrés à l’extérieur. Elle va
former une barrière étanche qui empêche l’humidité de migrer en hauteur ou encore la
formation de salpêtre.

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Cette forme de barrière d’étanchéité présente une grande efficacité, toutefois, l’on ne
peut pas dire qu’elle résoudra les problèmes pour autant. En principe, la membrane se
présente sous deux formes : la membrane étanche en bitume et celle en caoutchouc.
Dans l’un ou l’autre cas, il faut utiliser la spatule (machette) ou le pistolet pour
l’application du produit tout comme on fait avec l’enduit. Après séchage, la membrane
étanche devient un revêtement élastique durable qui peut s’adapter aux irrégularités des
murs.

Hormis les membranes étanches en caoutchouc et en bitume, il y a aussi des


membranes étanches en polyéthylène haute densité qui se présentent sous la forme
d’un rouleau à fixer contre les murs. Il s’agit d’une méthode très pratique, car elle peut
régler facilement les problèmes grâce à la surface interne de la membrane étanche qui
comporte des excroissances. Celles-ci créent une lame d’air entre la membrane et le mur
pour le laisser respirer.

14.7. Bâtiments ayant été inondés


14.7.1. Constatations des dommages visibles et dommages invisibles

Les traces de boue et d’humidité sur les parois intérieures sont les signes visibles de
l’inondation. Elles indiquent la hauteur du niveau d’eau dont l’analyse sera utile lors de la
prise de décision relative à la remise en état.
Par delà ces dommages visibles qui entraînent des décisions assez simples de remise
en état, il faut porter une attention particulière aux «dommages invisibles»
Par dommages invisibles, on entend les conséquences non immédiatement apparentes
de l’inondation telles que :
 L’imprégnation par remontée capillaire de certains matériaux de construction au
dessus du niveau apparent de l’eau;
 Le remplissage par de l’eau chargée de matières organiques de certains vides de
construction;
 La stagnation des eaux dans des zones inaccessibles.
 La non-détection de ces «pièges» peut être à l’origine de désordres qui
apparaîtront avec un certain retard et dont les conséquences, tant sur la santé des
occupants que sur le bâtiment, peuvent être redoutables.
 L’examen visuel des différents ouvrages doit souvent être complété par d’autres
investigations telles que des sondages (contrôles destructifs mais nécessaires)

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14.8. Recommandations

 Sécher les locaux avant d’entreprendre des travaux de remise en état :


 chauffer et ventiler les locaux,
 utiliser des déshumidificateurs.
 Evaluer le degré d’humidité des matériaux (mesure de l’humidimètre étalonné,
pesées différentielles…).
 Evaluer la dureté superficielle des parois (duromètre Shore C).
 Nettoyer et désinfecter les surfaces touchées afin d’éviter l’apparition des
moisissures sur les revêtements.

14.9. Conseils pour la remise en état


Après une inondation, la plupart des matériaux de construction se détériorent lorsqu’ils
sont en contact avec l’eau boueuse et polluée, amenée par une inondation. C’est par
exemple, le cas des peintures, des tapisseries, du plâtre, des isolants thermiques, du
bois, etc. Voilà pourquoi, il est indispensable de prendre des mesures immédiates pour
faire sortir l’eau de l’intérieur du bâtiment. Il peut s’agir, par exemple, d’aspirer l’eau avec
une pompe et de mettre à l’abri le mobilier. Le nettoyage de la maison après inondation
nécessite de déployer des installations d’assèchement spécifiques au sinistre. Elle
suppose, préalablement, que les traces du sinistre puissent être conservées pour les
besoins de l’assurance et afin d’être justement indemnisé.

Comment assécher un mur humide ?


Les moisissures aiment proliférer dans un environnement humide. En l’absence de
mesures pour assécher les murs imbibés d’eau, les moisissures risquent de se
développer et d’engendrer une contamination biologique à l’intérieur de la maison. On
comprend, ainsi, facilement la nécessité d’assécher les murs après l’inondation,
notamment par mise en place de déshumidificateurs électriques. Il existe des solutions
efficaces pour venir à bout de l’humidité en cas d’inondation.
Comment enlever des moisissures sur un mur ?
Une fois l’humidité traitée et les surfaces intérieures asséchées, les signes de l’humidité
peuvent être nettoyés. Les moisissures se nettoient facilement. Il existe plusieurs façon
de s’en débarrasser. Par exemple en frottant à l’aide d’une brosse dure, puis en les
lavant avec de l’eau chaude contenant du détergent ou du savon de Marseille ou encore
avec un mélange d’eau chaude avec de la lessive. Condition sine qua non de réussite :

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les surfaces imbibées d’eau à cause de l’inondation doivent être parfaitement sèches.
L’éradication des moisissures peut donc prendre du temps.

Comment se protéger des inondations ?


Afin de se protéger au mieux contre une inondation, il convient d’abord de se renseigner
sur le risque éventuel auquel s’expose votre zone d’habitation. Pour ce faire, de multiples
interlocuteurs physiques ou virtuels peuvent apporter quelques éclaircissements. Les
pouvoirs publiques, notamment par le biais des mairies, publient des informations sur les
risques naturels et notamment d’inondation par ruissellement et même remontée de
nappe phréatique

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14.10. Les ouvrages annexes enterrés

Nombre de caves mal ventilées, en plus d'être sombres et froides, sont humides. Ce
dernier défaut qui restreint leur utilisation, peut être combattu. Mais il faut auparavant en
connaître les causes. Des fuites sur les collecteurs sont possibles. Des murs enterrés
sans protection laissent suinter l'eau lors de fortes pluies ou se dégradent sous la
constance de l'humidité.

Le manque de ventilation, l'excès d'humidité, les infiltrations ou les fuites d'eau et


d'autres facteurs peuvent compromettre la qualité de l'air dans votre maison. Afin d'éviter
la condensation, l'apparition de traces d'humidité ou de moisissures, il est impératif
d'évacuer la vapeur d'eau ou condensation produite par l'activité à l'intérieur des
bâtiments (douches, cuisine, lavage, séchage…).

Pour lutter contre l'humidité, il est recommandé d'utiliser un absorbeur d'humidité qui est
 Sans danger
 N'irrite pas la peau
 A base de chlorure de magnésium
 Sans odeur
 Recharge tissée, sachet protecteur
 Évite les odeurs, la condensation, les moisissures
 Durée d'action : 3 mois pour une pièce de 40 m³

Un absorbeur d'humidité, ou sachet déshydratant, est une pochette à base de gel de


silice ou d'argile déshydratée activée qui accompagne des préparations alimentaires ou
des colis destinés à l'exportation (transport maritime…).
Le dispositif absorbe l'humidité de façon à prolonger la conservation. Sous forme de
pochette, cela permet une protection efficace contre l'oxydation, la corrosion, le mottage
des poudres, les moisissures et toutes les dégradations liées à l'humidité, et ainsi la
protection et la conservation de denrées alimentaires telles que le cacao, le café, le thé,
le riz, les farines, les eaux minérales, l'alimentation animale, mais aussi les pièces
métalliques, les conserves, le tabac ou encore les tissus.
De nombreux dispositifs de précision (appareils photos, jumelles, instruments de
musique, disques durs, etc.) sont préservés des dégâts de l'humidité (buée,
grippage, etc.) par des sachets absorbeurs durant leur transport et même dans leur étui
de rangement.

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Dans quel cas utiliser l'absorbeur d'humidité ?


Il assainit et assèche l'air des pièces dont l'humidité ambiante est trop importante, et est
sans danger pour l'homme et son environnement. Un absorbeur est constitué de cristaux
de magnésium enrichi, issue du monde pharmaceutique.

Sachet absorbeur d’humidité Absorbeur d’humidité Carrefour

Absorbeur d’humidité Carrefour Capteur d’humidité-sonde

Absorbeur d’humidité (charbon de bois) Absorbeur d’humidité (gros sel)

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Un déshumidificateur d'air est un appareil destiné à réduire le taux d'humidité


relative d'une pièce, ou d'un bâtiment. On distingue généralement les déshumidificateurs
domestiques des déshumidificateurs industriels. Le séchage de l'air comprimé concerne
le sécheur d'air.
Il existe trois types de déshumidificateurs :
1) à condensation : l'air est amené par un ventilateur sur un évaporateur où il est
refroidi sous sa température de point de rosée puis sur un condenseur où il est
réchauffé pour atteindre sa température de soufflage. Il nécessite la présence
d'un compresseur et de fluide frigorigène dans sa conception, un peu de la même
manière que dans un réfrigérateur ou une climatisation. L’humidité de l’air de la
pièce est recueillie dans un bac ou évacuée à la vidange par un tuyau.
2) à adsorption : l'air est amené par un ventilateur sur une roue alvéolée enduite de
gel de silice qui capte superficiellement l'humidité contenue dans l'air. La roue de
gel de silice est à son tour désaturée d'humidité par de l'air chauffé appelé air de
régénération. Voici une vidéo qui indique comment fonctionne le déshumidificateur
(ou déshydrateur) à adsorption.
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3) à absorption : l'air humide entre en contact avec un sel hygroscopique chlorure


de calcium…(qui absorbe l'humidité dans des conditions standards). La solution
obtenue s'écoule dans un réservoir. Le sel hygroscopique souvent conditionné en
sachet ou cartouche doit être remplacé régulièrement.

14.11. Conclusions générales

Avant de traiter vos murs humides, il faut les assécher. Cela prend entre 6 et 8 mois. Si
ce n'est pas fait avant tout traitement, l'humidité n'aura de cesse de revenir, par n'importe
quel autre chemin.
 Après avoir asséché vos murs, si l'humidité est légère, appliquez sur vos murs
une peinture anti humidité. Elle a pour but de créer une barrière étanche
supplémentaire entre l'extérieur et votre maison.

 Si votre façade est poreuse et laisse pénétrer les eaux de pluie par infiltrations, il
faut hydrofuger la façade en projetant directement sur le mur extérieur ou en
l'enduisant au rouleau avec un produit hydrofuge. Cela accroît en outre la durée
de vie de votre façade.

 Victime d'une humidité ascensionnelle, votre maison absorbe l'humidité des sols
et la rejette par les murs comme une éponge ? Les injections de produit traitant
dans des trous tous les 10 cm dans le mur sont très efficaces et rendent étanche
le mur durablement.
 L’humidité dans les murs ou les sols a pour conséquence systématiquement d’une
augmentation du taux d’hygrométrique dans l’air. C’est cette humidité ambiante

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profonde qui est la source de très gros problèmes de santé ? Rhumatismes,


Arthrose, Asthmes, Allergies, Affections respiratoires.

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