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ISSN: 2658-8455

Volume 3, Issue 2-1 (2022), pp.354-367.


© Authors: CC BY-NC-ND

Le développement des places financières en Afrique : Cas de


Casablanca finance city

The development of financial centers in Africa: Case of


Casablanca finance city

Moataz Bellah ALAYA, (Doctorant)


Laboratoire de Recherche en Finance, Comptabilité, Gestion et Systèmes d’Information
d’Aide à la Décision
Université Hassan 1er – Settat, Maroc

Abdessadeq SADQI, (Enseignant chercheur)


Laboratoire de Recherche en Finance, Comptabilité, Gestion et Systèmes d’Information
d’Aide à la Décision
Université Hassan 1er – Settat, Maroc
Laboratoire de Recherche en Finance, Comptabilité, Gestion
et Systèmes d’Information d’Aide à la Décision.
École National de Commerce et de Gestion Settat.
Adresse de correspondance : Université Hassan 1er - Settat
50 RUE IBNOU LHAYTHAM B.P. 577, SETTAT 26002
05237-21276
m.alaya@uhp.ac.ma
Les auteurs n'ont pas connaissance de quelconque financement
Déclaration de divulgation :
qui pourrait affecter l'objectivité de cette étude.
Conflit d’intérêts : Les auteurs ne signalent aucun conflit d'intérêts.
ALAYA, M. B., & SADQI, A. (2022). Le développement des
places financières en Afrique : Cas de Casablanca finance
Citer cet article city. International Journal of Accounting, Finance, Auditing,
Management and Economics, 3(2-1), 354-367.
https://doi.org/10.5281/zenodo.6388094
Cet article est publié en open Access sous licence
Licence
CC BY-NC-ND

Received: March 08, 2022 Published online: March 31, 2022

International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics - IJAFAME


ISSN: 2658-8455
Volume 3, Issue 2-1 (2022)
ISSN: 2658-8455
Volume 3, Issue 2-1 (2022), pp.354-367.
© Authors: CC BY-NC-ND

Le développement des places financières en Afrique : le cas de Casablanca


finance city

Résumé :
Les places financières sont au cœur des économies de demain. Un pays ne peut être attractif ni compétitif sans la
mise en place d’une place financière locale. La finance devient une source importante de pouvoir et d'innovation,
ainsi qu'un moyen de gouverner les circuits de valeur. Les places amènent, aux agents économiques financiers,
des services pointus et personnalisés, essentiels pour l’accompagnement de leurs transactions et proposent aux
décideurs du monde financier et de l’économie réelle des structures appropriées pour faciliter la mise en œuvre de
leur politique.
Le présent papier tend à mettre en exergue l’importance des centres financiers internationaux dans la structure
économique du pays en se basant sur le projet du centre financier de Casablanca (CFC). Ce dernier est destiné
spécialement à la canalisation des investissements vers le territoire Africain. Dans cet article, nous allons essayer
de répondre à la question suivante : Quel est l’état du centre financier international de Casablanca et son
développement depuis sa création ? En essayant de montrer la valeur ajoutée de la place financière et détecter les
obstacles qui entravent sa réussite. Nous sommes arrivés à la conclusion que CFC est sans aucun doute le premier
centre international en Afrique, et il ne peut maintenir cette situation qu'en travaillant sur le côté marketing et en
poussant son potentiel de développement du marché, notamment avec la montée de Cape Town, Johannesburg, et
Nairobi après la crise sanitaire.

Mots clés : Finance, centres financiers internationaux, investissement étranger, décision d'investissement,
Afrique.
Classification JEL : F55, F65, G15, G20
Type de l’article : Article théorique.

Abstract:
Financial centers are at the heart of tomorrow's economies. A country cannot be attractive or competitive without
the establishment of a local financial center. Finance becomes an important source of power and innovation, as
well as a means of governing money inflows. These centers provide financial economic agents with specialized
and personalized services essential to support their transactions and offer decision-makers in the financial world
and the real economy appropriate structures to facilitate the implementation of their policy.
This paper tends to highlight the importance of international financial centers in the economic structure of the
country based on the Casablanca Financial Center (CFC) project. The latter is specially intended for the channeling
of investments towards the African territory. In this article, we will try to answer the following question: What is
the state of the international financial center of Casablanca and how it developed since its creation? By trying to
show the added value of the financial center and detect the obstacles that hinder its success. We came to the
conclusion that CFC is without a doubt the first international center in Africa, and it can only maintain the current
situation by working on the marketing side and push its potential for further market development, particularly with
the rise of Cape Town, Johannesburg, and Nairobi after the sanitary crisis.

Keywords: Finance, international financial centers, foreign investment, investment decision, Africa.
JEL Classification: F55, F65, G15, G20
Paper type: Theoretical Research.

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1. Introduction
La mondialisation a un impact considérable sur l’intensité des flux de capitaux internationaux
dans les économies mondiales. Par conséquent, les marchés financiers connaissent une
progression significative. L’approfondissement des marchés financiers réduit les vulnérabilités
de l'économie face à des sorties de capitaux incontrôlables. Selon Kindleberger (1974) le centre
financier régional est un lieu qui rassemble les institutions financières et joue un rôle
d'intermédiaire de transaction. Les entreprises souhaitent bénéficier des services des institutions
financières existantes dans le pays dans lequel elles opèrent. Ainsi, les centres financiers sont
généralement situés dans les zones où les entreprises sont densément regroupées, Xie T.F. et al.
(2008) ont souligné que le but d'une place financière est d’agglomérer et d'optimiser
efficacement l'allocation des ressources financières, ce qui contribuera à réduire le risque des
transactions et à améliorer leurs efficacités.
En effet, les centres financiers internationaux pourraient offrir aux investisseurs certaines
opportunités, à savoir des coûts de transaction faible, un risque minime et un accès facile au
capital. Une main-d'œuvre qualifiée, la stabilité politique et le potentiel de revenu sont les autres
caractéristiques apparentes des places financières. Des facteurs tels que l'accès aux compagnies
aériennes, le cadre juridique, le cadre réglementaire, le régime de taxe commerciale et
l'infrastructure jouent un rôle important dans le succès des places financières. Outre l'existence
de certains facteurs, tels que l’accès au marché (base économique, liberté économique et
financière, régime fiscal, stabilité de la politique et de l'économie, réputation), le rôle de la loi
et le respect de ses règles, une infrastructure financière fiable et adaptée de haute qualité sont
nécessaires pour la formation d'une place financière internationale (XIN Zhao et Murat karagoz
2015).
Après la révolution industrielle, Londres, Amsterdam et Paris ont gagné en importance en tant
que centres commerciaux et financiers (Adam Church 2018). Dû à son importance croissante
dans le commerce mondial, Casablanca a protégé son statut de capitale financière au Maroc et
vise maintenant le continent africain pour devenir un tremplin et un canal des investissements
vers l’Afrique. Les expériences multisectorielles du Maroc et l’expertise du Royaume en
matière de développement humain appuient la mise en place d’une réelle base de partenariat
Maroc-Afrique responsable et durable, basé sur un véritable cadre de Co-développement. Cette
stratégie, doit pouvoir soutenir la vision actuelle en dirigeant son champ fondateur de
coopération Sud-Sud vers l’établissement d’un partenariat économique « gagnant-gagnant »,
brisant la logique exclusive de l’assistanat ou du commerce de biens. Pierre angulaire et
principal bénéficiaire de cette stratégie, le secteur privé, encouragé par les pouvoirs publics,
doit s’impliquer davantage dans l’investissement rentable en Afrique, pour pérenniser la
présence du Maroc et la rendre non dépendante des aléas politiques.
L'amélioration des indicateurs macroéconomiques de l'économie marocaine et la croissance de
toutes les branches du secteur financier grâce à la stabilité politique et économique du Royaume
et l'excès de liquidité cyclique dans les pays de l’Afrique ont conduit à l'émergence des débats
sur la formation d'une place financière à Casablanca. En conséquence, le projet du Centre
financier international de Casablanca a été mis en pratique en décembre 2010. La vision du
Royaume, telle que portée par Sa Majesté le Roi, s’inscrivant dans un schéma construit autour
des notions de développement durable, de solidarité sud-sud renforcée et de fortes dimensions
humaines et sociales.
Dans ce papier théorique, nous tenons à souligner l’importance des places financières
internationales en se concentrant sur le projet du centre financier de Casablanca comme un cas
et évaluant sa situation actuelle à la lumière de l'indice Global Financial Center. Dans la
première partie de l'étude, les places financières internationales sont traitées théoriquement,
sans oublier de souligner le rôle des places financières internationales dans la croissance

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économique. Ensuite, le développement de Casablanca finance city en tant que centre financier
est analysé sur la base annuelle de son rating.
2. Théorie du Centre financier international
Un CFI est une plaque tournante où se déroulent des transactions financières d'un volume et
d'une variété considérables. Il peut s'agir d'une ville, ou d'un quartier qui a une forte
concentration d'institutions financières proposant des produits au niveau régional ou mondial.
Le terme a été utilisé par plusieurs chercheurs ; par exemple. Johnson (1976), Kindleberger
(1974) et Reed (1981). Selon Reed (1981) les centres financiers signifient la centralisation : ces
endroits contiennent des concentrations d'institutions capables de faciliter la circulation des
services financiers et des capitaux entre leur économie nationale et celles d'autres pays. Pour
lui, une place financière possède de grandes bourses de valeurs, des marchés de capitaux, des
institutions financières et elle est la principale hôte des régulateurs et des banques centrales. En
ce qui concerne leur impact, un point frappant est fait par Jacobs (1984), qui soutient que les
principaux moteurs des économies mondiales ne sont pas des nations, mais des villes dotées de
centres financiers.
Par ailleurs, Richard et all. (1990) estiment que, les coûts, les avantages de la localisation, main-
d'œuvre et ressources humaines, technologies de la communication et de l'information,
législation et fiscalité, doivent être pris en compte lors de l'évaluation de la concurrence d'une
place financière. Ainsi, les centres financiers sont des sites clés, un marché pour les industries
économiques et financières. Ces pôles sont caractérisés comme des centres de commandement
et de contrôle dans l'économie mondiale et des services bancaires, financiers et autres, tels que
la comptabilité et le conseil. Entre autres, l'augmentation de la présence des multinationales et
des institutions financières mondiales est considérée comme une preuve qu'une ville est une
place financière (Saito et Thornley, 2003). Toutefois plusieurs termes sont adoptés pour
désigner les centres financiers. On énumère des expressions telles que "centre financier
mondial", "centre financier régional" et "centre financier international". Le reste pousse plus
sur le domaine bancaire ; il s’agit notamment de "centre financier offshore", "centre bancaire
international" et "centre bancaire offshore" (Jean-Marie YAO, 2012). Cependant d’après
Ansidei, J. (2001) il n’y a pas de classification généralement adoptée, il existe divers efforts de
répartition des places financières.
Pour Cheng, H-S. (1976) les termes "centre financier international", "centre financier régional"
et "centre financier régional international” sont déployés d’une manière indifférente. Alors que
Johnson, H.G. (1976) a toutefois recommandé la différenciation entre "centre financier
international" et "centre financier régional". Selon lui, le "centre financier international" est une
ville où les activités financières sont concentrées et sont largement en relation avec tout ou
partie significative du monde entier. Il distingue des "centres secondaires" (Paris, Hambourg et
Zurich) et des "centres financiers internationaux" (Londres et New York). Cette typologie a
beaucoup évolué avec l’économie financière moderne. Johnson dans son essai de détermination
des centres financiers régionaux, il n’avance aucune définition claire. Il avoue que certains
"centres financiers régionaux" (Hong Kong, Panama et Singapour) se sont formés grâce à un
mélange entre la proximité géographique des pays dans lesquels les clients sont actifs et de la
sécurité et la facilité accordée aux filiales, succursales et agences de banques étrangères dont le
siège social se trouve dans les "centres financiers internationaux". Pour Johnson, un "centre
financier régional" est une ville dans laquelle en centralise l’activité financière et qui assure les
nécessités financières des agents économiques d’une région. Finalement, Shin et Timberlake
(2000) soutiennent l'argument selon lequel les places financières servent de nœuds à travers
lesquels le capital et l'information circulent et dans lesquels les entreprises multinationales sont
concentrées. Knox (1995) illustre ces pôles comme des centres de sièges sociaux
multinationaux, qui maitrisent la finance et la télécommunication internationale et surtout le
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traitement de l'information. Londres et New York sont largement considérées comme les seules
places financières. Ils fonctionnent comme des lieux clés pour la gestion d'énormes quantités
de fonds par les sociétés de financement, de services et de la production d'innovations.
Pour Casablanca finance city on parle d’une place financière régionale. Elle est définie par la
concentration de services et de transactions financiers étendus ; elles interagissent
vigoureusement avec les places financières internationales. Les places financières régionales se
distinguent des places financières internationales vu que le rôle principal d’un centre régional
est sa proximité géographique avec la combinaison de pays dans lesquels ses clients opèrent
(Johnson, 1976). Ils hébergent des institutions financières étrangères qui les ont trouvées
pratiques pour localiser des bureaux, plutôt que des aimants de puissance financière. Les centres
financiers internationaux, en revanche, servent de tremplin pour les multinationaux menant des
activités financières dans le monde entier. Les places financières régionales ont développé des
marchés avec de bonnes infrastructures et des fonds intermédiaires dans et hors de leur région,
où ils fournissent des réglementations favorables, un cadre juridique amélioré et des conditions
sûres pour faire des affaires. Elles sont devenues plus importantes dans le monde au fur et à
mesure que leurs relations avec d'autres villes se sont étendues. Singapour et Hong Kong ne
sont que de simples centres financiers régionaux par rapport à Londres et New York. Francfort,
Paris et Amsterdam en Europe et Chicago en Amérique du Nord sont d'autres exemples de
centre régional. Hong Kong possède l’une des plus grandes places boursières d’Asie en termes
de capitalisation boursière et la deuxième valeur d’offre publique initiale la plus élevée au
monde. Singapour est un marché important dans le commerce des devises et des produits
dérivés et des fonds d'investissement immobilier ; cependant, il existe des différences nettes
entre les centres internationaux et les centres régionaux. Seules quelques villes ont les
ressources pour être dominantes au sein du réseau international des centres financiers et les
premières d'entre elles sont Londres et New York, avec leurs énormes concentrations de
capitaux et de flux financiers. Les CFI fonctionnent comme des hubs où d'énormes volumes de
transactions sont gérés entre les multinationaux du monde entier à l'aide d'instruments
financiers, tandis que les centres régionaux sont les rayons de ces transactions complexes, les
centres financiers régionaux ne sont qu’un canal de flux financiers des hubs internationaux.
Sassen (1999).
3. L'importance des centres financiers internationaux dans la croissance
économique
La capacité des centres financiers internationaux à attirer les fonds nécessaires au
développement des économies voisines est un bon indicateur de la profondeur et de l’ampleur
de ces centres financiers. Le développement et l'approfondissement du secteur des services
financiers jouent un rôle essentiel dans le développement et la croissance économique des
économies développées et en développement. L'existence d'un secteur financier international
dans une économie peut apporter une contribution significative au développement du pays, ainsi
qu'à l’enrichissement des marchés. Grâce à l'augmentation de l'efficacité du secteur financier
avec les places financières internationales, on peut observer certains effets positifs sur les
indicateurs macroéconomiques, à savoir l'emploi, les entrées de capitaux, l'implantation rapide
des entreprises. Parallèlement, la libéralisation réalisée après la formation des places financières
internationales peut aider les économies à devenir plus transparentes et à attirer les
investissements internationaux. Par ce moyen, le besoin des fonds nécessaires à la croissance
économique est satisfait. Nous explorerons plus en détail la valeur des CFI lorsqu'il s'agit de
mobiliser des financements pour le développement. Nous examinerons non seulement la taille
et la portée de ce rôle, mais également les preuves qui montrent que l'IDE voire les fonds
destinés aux économies en développement représentent l'activité dominante des CFI.

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Les CFI jouent donc un rôle clé dans l'orientation des financements supplémentaires vers les
secteurs vitaux pour une croissance économique inclusive.
Les économies en développement, ironiquement, sont caractérisées par une incapacité à accéder
au financement pour le développement. Dans les pays à faible revenu, l'épargne des ménages
est faible en raison de leur lien structurel au revenu par habitant. Les secteurs bancaires
nationaux sont petits et les marchés de capitaux nationaux sont faibles ou absents, ce qui
explique la provenance de leur financement des sources internationales (ERD, 2015). Ce
problème est le plus aigu dans les pays les plus pauvres, où le financement privé est minime,
les systèmes financiers sont sous-développés, avec de faibles niveaux de crédit et de dépôts
privés, sans oublier le niveau élevé du coût de l'emprunt (Griffiths-Jones et al, 2013). La
mobilisation de financements privés internationaux est vitale pour le développement
(CNUCED, 2015). Cependant, la réalité est que les investisseurs privés internationaux sont
réticents à investir dans les pays en développement. Cela s'explique par son risque élevé,
notamment en raison de leur instabilité politique et macroéconomique (Tyson, 2018).
Les CFI peuvent jouer un rôle important dans l'atténuation des risques associés aux pays en
développement pour les investisseurs privés, mobilisant ainsi les financements privés dont ces
pays ont besoin. Selon (Tyson, 2019) Les CFI présentent deux avantages clés. Le premier
avantage est le respect des règles de lois dans les CFI qui participent à l’atténuation des risques
dans les pays en développement. De nombreux pays en développement ont des systèmes
juridiques et politiques qui créent une incertitude pour les investisseurs. Les problèmes incluent
un système judiciaire corrompu, des processus juridiques imprévisibles et longs et une
ingérence politique dans les droits de propriété privée et le règlement des différends. Les
problèmes qui peuvent survenir comprennent l'appropriation d'actifs, les demandes capricieuses
en matière de fiscalité et les différends à motivation politique (McMillan et al, 2017). Ces
problèmes sont difficiles à gérer pour les investisseurs privés et peuvent ruiner les
investissements à un point tel que la réponse la plus courante est simplement de ne pas investir
(Carter, 2017). Les CFI atténuent ces problèmes. Les entités et transactions domiciliées dans
des CFI sont soumises aux juridictions légales des économies avancées, telles que le Royaume-
Uni et les États-Unis. Cela comprend les contrats, le règlement des différends et les accords de
garantie. Par exemple, les îles Vierges britanniques maintiennent un système judiciaire efficace
et respecté basé sur le droit de « Common English » avec un tribunal de commerce dédié, par
recours ultime devant le Conseil privé. Ainsi, les CFI selon Tyson (2019) peuvent donner accès
à des juridictions et à des processus juridiques équitables, prévisibles et impartial, avec des
entités et des transactions fondées sur des principes qui permettent aux investisseurs de
compenser une grande partie du risque d'investissement dans les pays en développement. Les
investisseurs peuvent éviter de s'appuyer sur des systèmes juridiques potentiellement faibles,
corrompus et politiquement influencés dans les économies en développement.
Le deuxième avantage est de faciliter la canalisation des investissements et des fonds vers les
pays en développement. Les CFI offrent d’abord un emplacement neutre pour les fonds à
fusionner à partir de plusieurs investisseurs, puis à investir collectivement dans les pays en
développement. La diversification et la répartition des fonds communs réduisent le risque de
tels investissements à des niveaux acceptables pour les investisseurs privés internationaux.
Outre cela, les CFI offrent également la neutralité fiscale. Alors que les investisseurs privés
sont imposés dans les pays où ils sont domiciliés et où leurs investissements sont effectués, la
neutralité fiscale des CFI garantit qu'ils ne sont pas imposés une troisième fois au niveau des
fonds (Hay, 2016 ; Carter, 2017 ; Tyson, 2018, Hatayama, 2019). Ceci est important pour les
pays en développement de deux manières. Premièrement, le co-financement public-privé est
devenu un élément central des initiatives politiques mobilisant des sommes importantes pour le
développement. Les entités de la CFI sont utilisées comme juridiction de co-financement pour
la mise en commun des fonds à cette fin (Banque mondiale, 2015). Deuxièmement, les
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investisseurs institutionnels - y compris les fonds communs de placement, les fonds de pension
et les assureurs-vie dans les économies avancées - ont un appétit considérable pour investir dans
les économies en développement et, encore une fois, sont essentiels pour mobiliser les fonds
dont ces pays ont besoin (Banque mondiale, 2015 ; Hatayama, 2019). Cependant, en raison de
leurs responsabilités fiduciaires, les investisseurs institutionnels ne sont pas en mesure d'acheter
des actifs à haut risque ou illiquides. Cela les empêche effectivement de faire des
investissements directs dans des projets ou des entreprises individuelles dans les pays
développés. Les CFI les aident à surmonter cet obstacle en hébergeant des fonds qui facilitent
la diversification et la structuration dont ils ont besoin (Tyson et Carter, 2015 ; Tyson, 2018).
4. L'état actuel de Casablanca finance city en tant que centre financier :
Au carrefour entre l'Europe et l'Afrique, la Casablanca Finance City (CFC) s'est positionnée
comme un centre économique et financier africain de premier plan. Lancé en 2010, CFC a été
conçu par le Royaume du Maroc en tant que partie public-privé pour créer un cadre privilégié
et développer les actifs stratégiques du Maroc tout en aidant les placements à se canaliser vers
l’Afrique1. La plateforme vise à créer ainsi un environnement de plein de synergie, un
écosystème attrayant et garantissant l'intégration des marchés financiers mondiaux. Pour
atteindre ces objectifs, CFC a construit une communauté intégrée de sociétés financières, de
fournisseurs de services, de sociétés de portefeuille et de sociétés régionaux de multinationales,
et s'est engagée à promouvoir des partenariats commerciaux solides qui renforcent son réseau.
Le Maroc dispose d’une position géostratégique idéale et aspire à attirer les investisseurs et
jouer le rôle de tremplin vers l’Afrique. Grâce aux multiples accords de libre-échange signés
avec différentes zones géographiques (Union Européenne en 1996, Pays Arabes en 1998, Pays
Méditerranéens en 2004 et USA en 2006), le Maroc ouvre à tous ses partenaires commerciaux
et ses investisseurs l’accès à un marché de plus de 1 milliards de consommateurs dans 55 pays
qui représentent environ 60% du PIB mondial. Équilibre politique et économique, flexibilité
des réformes (administratif, douanier, bancaire, etc.), coûts concurrentiels, stratégies
sectorielles visées et concevables, investissements dans des infrastructures robustes, un climat
des affaires favorable : beaucoup d’éléments qui autorisent au Maroc de fournir un jugement
de valeur à ses partenaires commerciaux et investisseurs. En mobilisant la plus grande ville
dans son territoire.
La structure géographique de la zone où elle se situe, son positionnement comme point de
passage de différents continents, sa richesse historique, sa population jeune, qualifiée et
cosmopolite, sa commodité au commerce et au tourisme grâce aux particularités climatiques et
naturelles, sa vie économique et commerciale culture dominée par le secteur privé, sa part
importante dans le PIB du pays peuvent être répertoriés comme les avantages de Casablanca
pour se transformer en une métropole mondiale.
Selon la classification des entreprises opérant au Maroc, la domination de la région du Grand
Casablanca est très claire avec 10,7% de la part de la population urbaine dans la population
totale du pays, et un PIB régional le plus élevé du pays (Nassori, 2017). Casablanca-Settat abrite
les sièges de toutes les fonctions économiques, bourse des valeurs, sièges des banques,
assurances, et grands groupes nationaux et internationaux, confirmant sa place de cœur
économique du Maroc. Sa vocation financière est désormais renforcée par la place financière
Casablanca Finance City, le centre financier numéro 1 en Afrique (GFCI 29,2021), où des
avantages considérables sont mis à disposition des investisseurs visant le marché marocain et

1
Revue quadrimestrielle du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration,
Novembre 2020. L’article 26 de la Loi Organique n° 130-13 relative à la Loi de Finances, de l’article 29 de la
Loi de Finances 2020 et de l’article 25 du Décret 2.15.426 portant élaboration et application des Lois de Finances,
le compte d’affectation spéciale intitulé « Fonds d’Investissement Stratégique » a une mission d’appui aux activités
de production, d’accompagnement et de financement des grands projets d’investissement public-privé.

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le marché africain (CRICS, 2021). La ville profite déjà de la stabilité politique, des niveaux
d'inclusion financière élevés, des liens diplomatiques et économiques solides avec les pays
africains, des progrès rapides qui sont faits dans des domaines tels que les normes
réglementaires, les infrastructures et le capital humain. Ces éléments font également apparaitre
la domination, sur plusieurs plans, de la région Grand- Casablanca qui accueille plus de 1/3 des
établissements industriels. CFC offrira également de nombreux avantages aux entreprises ayant
son statut. Cela ouvrira la voie à la croissance économique en créant une impulsion à la fois
dans l'économie et le commerce.
L'économie du Maroc augmente régulièrement ces dernières décennies, les investissements
directs étrangers (IDE) augmentent à un taux accéléré. Les banques marocaines et les
entreprises d'assurance, ainsi que des télécommunications, des entreprises minières et de la
construction ont mis en place une présence importante dans les pays africains, ce qui rend le
Royaume une source d'investissement vitale. Cette tendance peut également être observée au
niveau régional : les flux internationaux d'IDE vers l'Afrique ont diminué de 18% pour atteindre
38 milliards de dollars environ, contre 46 milliards en 2019. Les annonces de projets Greenfield,
une indication des tendances futures des IDE a chuté de 63% à 28 milliards de dollars, contre
77 milliards de dollars en 2019. L'impact négatif de la pandémie sur les IDE a été amplifié par
les bas prix et la faible demande de produits de base.
L'Égypte est restée le principal bénéficiaire des IDE en Afrique, malgré une baisse significative
des entrées (-39%) à environ 5,5 milliards de dollars. Globalement, en Afrique du Nord, les
entrées d'IDE ont chuté de 32% à 9,4 milliards de dollars contre 14 milliards de dollars en
2019.seulement les flux vers le Maroc : ont été robustes et sont restés presque inchangés à 1,6
milliard de dollars, le profil des IDE du pays est relativement diversifié avec la présence
importante de plusieurs grandes multinationales dans les industries manufacturières, y compris
l'aérospatiale, automobile et le textile. Ces éléments - ainsi que les perspectives de croissance
optimiste post-COVID 19 - augurent bien pour le développement économique sur le continent,
les liens géographiques et la connectivité économique de Casablanca sont un avantage clé pour
ceux qui cherchent à tirer parti des opportunités de la région. Conformément à la vision du
gouvernement marocain d'accroître la croissance économique et de l'inclusion financière, CFC
a mis au point un système financier pour permettre la création de marchés financiers efficaces,
ainsi qu'une plate-forme financière de connecter des acteurs importants du secteur financier
avec l’Afrique.
L'organisation financière nommée Long Finance publie le GFCI depuis 2007 deux fois par an
en mars et septembre. Cet indice compare les places financières existantes ou les villes
candidates pour être une place financière en termes de capacité concurrentielle dans six
domaines différents. Ces domaines sont le capital humain, la fiscalité, l'environnement des
affaires, les infrastructures, la valeur de la marque (réputation) et le développement des secteurs
financiers.
Le tableau 1 reflète les données sur les CFI depuis l’indexation de la place financière de
Casablanca selon le GFCI. Les données sont évaluées sur la base des données du GFCI 15-22-
29. Le GFCI-15 a été publié en Mars 2014, le GFCI-22, en septembre 2017 et le GFCI-29 en
Mars 2021. Les quatre villes les mieux classées (Londres, New York, Hong Kong et Singapour)
sont restées inchangées dans l'ensemble des années en question. La concurrence entre ces CFI
est remarquable au fil des années. Les niveaux de développement de Shanghai, Dubaï et
Istanbul ont connu des hauts et des bas au cours de ces années par rapport aux autres IFC.
Cependant, plusieurs villes émergentes ont également gagné du terrain et ont fait d'énormes
progrès en tant que nouvelles économies et centres financiers.
Avec le lancement du projet CFC en 2010, Casablanca n’a accédé à la liste des CFI sur le GFCI
qu’en mars 2014 avec un score de 622 et un classement très intéressant pour un nouvel entrant.
Des procédures administratives rationalisées, des cadres juridiques et réglementaires renforcés,
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des incitations fiscales attrayantes pour les entreprises et le revenu, un capital humain qualifié,
une offre immobilière de premier ordre : tels sont les avantages offerts par l'ouverture au
commerce et aux investissements. Casablanca est montée au 35ème rang voir même 21e rang
en 2019 (GFCI 26). Cependant dû à la crise économique du COVID-19 des années 2020 et
2021, Casablanca revient au 53e rang.
Le tableau 2 présente les profils des villes des CFI. Casablanca est regroupée sous le titre de
« Candidats internationaux » dans l'analyse des profils des villes financières. La catégorisation
est faite sur la base de trois mesures Connectivité, Diversité et Spécialité.
« Connectivité » : la mesure dans laquelle un centre est bien connecté dans le monde, sur la
base du nombre d’évaluations données et reçues par ce centre de la part de professionnels basés
dans d’autres centres.
« Diversité » : les facteurs instrumentaux utilisés dans le modèle GFCI donnent une indication
d’une série de facteurs qui influencent la richesse et l’égalité des domaines de compétitivité qui
caractérisent une place financière particulière.
« Spécialité » : l’importance au sein du centre financier des secteurs suivants : gestion des
investissements, banque, assurance, services professionnels, et secteur gouvernemental et
réglementaire. La performance « spécialité » d’un centre est calculée à partir de la différence
entre le score GFCI et le score du secteur de l’industrie.
Tableau 1 : Classements et scores de l'indice des centres financiers mondiaux (GFCI)

GFCI 15 GFCI 22 GFCI 29


CFI
Classement Score Classement Score Classement Score
London 2 778 1 780 2 743
New York 1 777 2 756 1 764
Hong Kong 3 756 3 744 4 741
Singapore 4 746 4 742 5 740
Tokyo 6 718 5 725 7 736
Shanghai 20 690 6 711 3 742
Beijing 32 668 10 703 6 737
Zurich 7 717 9 704 10 720
Frankfurt 16 695 11 701 9 727
Boston 9 705 19 690 24 703
Paris 31 669 26 680 25 699
Istanbul 42 655 78 617 74 590
Le Moyen-Orient et l'Afrique
Dubai 29 684 18 691 19 710
Abu Dhabi 32 674 25 682 38 675
Tel Aviv 21 692 34 666 41 666
Casablanca 62 622 35 665 53 632
Doha - - 45 651 55 628
Johannesburg 50 647 48 648 90 572
Bahrain 40 660 51 645 68 596
Mauritius - - 69 626 89 573
Cape town - - - - 82 582
Nairobi - - - - 106 520
Source : Long Finance, Global Financial Centres Index 15, 22, 29.

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Schéma 1 : Les niveaux de connectivité de CFC avec le monde GFCI 27 (2020)

Source : Long Finance, (Global Financial Centers Index 27, 2021 :13)
Source : Long Finance, (Global Financial Centers Index 27, 2021 :13)
Comme clarifié dans le tableau 2 : la ville est passée de la catégorie des spécialistes
internationaux à la catégorie des candidats internationaux : un déclassement qui était inévitable
en raison du dernier score de Casablanca. La place financière devra donc faire plus d'efforts
pour essayer d'atteindre à nouveau cette catégorie. Le rapport explique la baisse par la faible
note que CFC avait dans ses évaluations de réputation, cela indique que la perception des
répondants à l’égard du centre est moins favorable que les seules mesures quantitatives ne le
suggèrent. CFC doit faire un effort de marketing plus important et régler les problèmes
fondamentaux liés au centre, des problèmes non identifier par le rapport et qui n’indique en
aucun cas l’incapacité de CFC a réclamé un meilleur classement (schéma 1).
Le graphique 1 fournit les données appartenant à Casablanca en termes de GFCI sur une base
annuelle. Au cours de la période commençant en 2014 avec les données GFCI-15 et s'étendant
jusqu'à la publication du GFCI-29 en mars 2021, il y a eu une augmentation régulière du score
de CFC en tant que place financière. Pourtant, elle a connu un déclin lors des trois dernières
publications, qui ne peut être expliqué que par la situation qu’a connue le monde à cause de
COVID-19 dans les deux dernières années.

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Tableau 2 : Profils des villes des centres financiers internationaux GFCI 29


Profile du centre Bien établie a Internationalement Spécialistes Candidats
financier international diversifié internationaux internationaux
Boston Istanbul Luxembourg Tianjin
Munich* Oslo* Nanjing Mauritius*
Rome Vienna Taipei Mumbai*
Busan Mexico City Cyprus New Delhi*
Toronto* Bangkok* Bogota (new) Riga*
Kuala Lumpur* Nur-sultan* Doha
Internationale Madrid* Panama Wuhan
Milan British Virgin Islands Casablanca*
Stuttgart Almaty Bermuda*
Sydney* Vilnius Guernsey
Athens Liechtenstein*
Melbourne*
Budapest
(*) Un astérisque indique les villes qui sont passées d'une catégorie à l'autre entre GFCI 28 et GFCI 29
Source : Long Finance, (Global Financial Centres Index 29, 2021 :19)
Graphique 1 : Le graphique de performance de Casablanca en termes de critères GFCI (2014-2021)

Source : Préparé par les auteurs avec les données du Long Finance, Global Financial Centres Index.
Nous ne pouvons pas nier que Shanghai est un centre financier plus ancien avec un excellent
positionnement sur le marché. Mais en tant que centre régional, il a les mêmes attributs que
CFC. Shanghai fournit ses services au niveau régional. Elle utilise un modèle de croissance axé
sur les exportations qui produit de l'épargne internationale et nécessite des investissements pour
améliorer la productivité et la compétitivité. Le système financier est dominé par les banques.
Les banques étrangères iront sur des acteurs marginaux, mais certaines ont développé des
opérations notamment dans la banque privée (M. Kasimoglu et al., 2016). Les Chinois sont
d’intenses utilisateurs de comptes bancaires. Les banques chinoises acheminent généralement
des financements à bas prix vers les entreprises publiques et, en particulier ces dernières années,
vers des gouvernements locaux. Les deux centres canalisent les IDE vers une région spécifique
avec l'aide des autorités et de leur positionnement géographique. Si l'on compare les deux
centres, le niveau de croissance est très différent puisque Shanghai s'est hissé au sommet du
tableau. Mais elle est toujours considérée comme un centre financier régional, car il se
concentre principalement sur la région Asie. Et c'est ce que CFC devrait viser et réaliser en

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étant depuis des années le premier centre en Afrique. Beaucoup de travail a été fait par CFC
pour maintenir sa position au sommet africain. Le centre a été le moteur de cette croissance en
encourageant les acteurs clés à adopter des technologies innovantes, du cloud computing et de
la blockchain, à l'intelligence artificielle et aux données biométriques. Cela a été rendu possible
en créant les conditions propices à la création et au développement de produits fintech, tels que
des réseaux et des infrastructures modernes, une réglementation souple, mais solide et la
capacité d'attirer des investisseurs étrangers. Dans le même temps, l'innovation, en particulier
dans le segment des technologies financières, est de plus en plus une activité transfrontalière,
les nouvelles entreprises et les start-up établissant leur présence partout où leurs opérations
peuvent prospérer. Le centre organise de nombreux événements, webinaires, cours,
programmes et tables rondes autour de nombreux sujets importants pour enrichir les
connaissances dans un écosystème de plus en plus grand. En parallèle, CFC a dirigé le
développement d'un écosystème financier plus large qui répond aux normes internationales,
avec des centres spécialisés pour effectuer des transactions transfrontalières avec divers
produits financiers. Les partenariats croissants entre les secteurs public et privé lui ont
également permis de s'améliorer dans des domaines tels que le service à la clientèle, la gestion
des risques financiers et le conseil en investissement, tout en facilitant la diversification et la
flexibilité des services offerts. CFC est bien placé pour profiter de tout développement
économique survenant au Maroc et en Afrique. À cet égard, les investisseurs africains et
internationaux voient un énorme potentiel dans le secteur financier marocain, porté par un cadre
économique et juridique solide, la stabilité macroéconomique, la compétitivité et la solidité
financière.
5. Conclusion
Les CFI fonctionnent comme des hubs où d'énormes volumes de transactions sont gérés entre
les multinationaux du monde entier à l'aide d'instruments financiers, tandis que les centres
régionaux sont les rayons de ces transactions complexes, les centres financiers régionaux ne
sont qu’un canal de flux financiers des hubs internationaux. Les CFI peuvent jouer un rôle
important dans l'atténuation des risques associés aux pays en développement pour les
investisseurs privés, mobilisant ainsi les financements privés dont ces pays ont besoin. La
libéralisation réalisée après la formation des places financières internationales peut aider les
économies à devenir plus transparentes et à attirer les investissements internationaux. Par ce
moyen, le besoin des fonds nécessaires à la croissance économique est satisfait. Nous avons
exploré plus en détail la valeur des CFI lorsqu'il s'agit de mobiliser des financements pour le
développement. Puis on s’est focalisé sur CFC comme un centre émergent dans un pays qui
cherche son positionnement est vise d’être une puissance régionale.
La voix du Maroc se fait entendre dans le continent africain, cherchant à se positionner comme
un « pôle régional au service du Co-développement » dans des secteurs d’intérêt commun. Le
royaume a renforcé ses liens économiques et commerciaux avec le reste du continent depuis les
années 20002. Les investissements du Maroc ont également été facilités par les réformes
législatives qui ont libéralisé les investissements privés à l'étranger en 20143. L'ensemble de ces
études suggèrent que le Maroc accorde une importance vitale au renforcement de ses relations
avec les autres pays africains grâce à l'investissement.
Après avoir expliqué l'importance des CFI en se concentrant sur le projet du centre financier de
Casablanca, l'étude a évalué l'état actuel de CFC à la lumière des mesures prises depuis 2010.
L'analyse de l'étude a été réalisée en utilisant les données GFCI préparées par le Royaume-Uni.
La position de Casablanca a démontré des hauts et des bas en termes de développement du CFI.

2
Amadeus
3
Ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration (AL MALIYA) Novembre 2020

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Avec le lancement du projet CFC en 2010, Casablanca est entrée sur la liste dans le 62eme rang
avec un score de 622 en 2014. Avec son développement rapide, Casablanca est montée au
21ème rang. Après la crise sanitaire des années 2020 et 2021, Casablanca revient au 53e rang.
Elle a affiché de meilleures performances par rapport à ses rivaux entre 2014 et 2019. En
conséquence, il a été classé au-dessus d'eux. En particulier, la sélection d'Istanbul comme cible
de la tentative de coup d'État ratée de juillet 2016 a nui à la « valeur de marque (réputation) »
de la ville qui constitue l'un des critères pris en compte par l'indice. Avec la reprise, le score de
CFC au GFCI doit augmenter. Une meilleure performance des rivaux peut également être
identifiée comme une raison derrière cela. En outre, il a également été détecté que pour l’indice
CFC n’est qu’un candidat qui veut intégrer sur la scène internationale.
Casablanca peut être considérée comme un centre financier régional grâce à ses avantages.
Cependant, les développements cycliques et internes des pays en voie de développement
peuvent apparaître comme des obstacles de taille au développement de CFC. En outre, une
analyse quantitative plus détaillée s’impose pour évaluer l’impact direct de CFC sur l’Afrique
et un débat plus équilibré reflétant les gains potentiels, ainsi que les pertes potentielles, de
l'engagement de CFC dans l’Afrique est nécessaire.

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