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Revue de botanique appliquée et

d'agriculture coloniale

Les Techniques de l'Agriculture indigène en Afrique noire.


Auguste Chevalier

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Chevalier Auguste, R. P. Sacleux. Les Techniques de l'Agriculture indigène en Afrique noire.. In: Revue de botanique
appliquée et d'agriculture coloniale, 20ᵉ année, bulletin n°224, avril 1940. pp. 263-271;

doi : https://doi.org/10.3406/jatba.1940.1524

https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-3681_1940_num_20_224_1524

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Les Techniques de l'Agriculture indigène


en Afrique noire.
Par Aug. CHEVALIER et le R. P. SACLEUX.

De plus en plus, les vieilles techniques de l'agriculture indigène,


chez les peuples primitifs, tendent à disparaître, supplantées par
les méthodes nouvelles apportées par la colonisation. La plupart
de ces vieilles techniques millénaires dénotaient pourtant, de la
part des primitifs qui les pratiquaient, une grande ingéniosité, du
bon sens et une connaissance approfondie de la nature et des'
choses de la terre. Bientôt, il ne restera plus trace de cet art et\
de cette science de l'agriculture indigène et ce sera grand
dommage. Aussi nous avons cru qu'il serait bon pendant qu'il en est
temps encore de recueillir le plus qu'il est possible de
renseignements sur les procédés de culture et les genres de vie des
différentes peuplades africaines. A cet effet, nous avons rédigé un
questionnaire reproduit ici en caractères gras et nous l'avons envoyé
à divers correspondants se trouvant, par leurs séjours en Afrique
avec les indigènes, en état de nous renseigner.
Le R. P. Sacleux qui a passé de longues années en Afrique
orientale chez les Swahélis et qui a une connaissance approfondie
de leur langue et de leurs usages nous a adressé des réponses que
nous publions ci-après et qui peuvent être prises comme modèle
pour la même enquête chez d'autres peuplades. Nous serons
reconnaissant à ceux de nos lecteurs qui voudraient bien rédiger des
réponses plus ou moins analogues ou avec des variantes, de nous
les faire parvenir en nous autorisant à les utiliser pour un travail
coordonné sur la vie et les techniques des Paysans noirs.
A. C.
Quelles sont les plantes que l'on cultive près des habitations
(jardins)? Quelles sont les plantes que l'on cultive plus loin
(champs)? Par qui sont-elles cultivées (femme ou homme, maître
ou serviteur)? Quels instruments emploie-t-on (houe, pioche,
bâton, plantoir, bêche)? Décrivez en détail les instruments de
fabrication indigène; de combien de morceaux sont-ils faits, comment
ces morceaux sont-ils assemblés (ligaturés, chevillés, cloués)?
Comment s'en sert-on : l'ouvrier est-il debout, courbé en deux ou
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accroupi. Travaille-t-il seul ou en groupe, en famille ou avec des


voisins?

Près des habitations. — Maïs, Eleusine, Ananas, Canna indica,


Bananier, Dioscorea, Colocase, Cocotier de Pemba, Areca catechu,
Goyavier, Citronnier, Oranger, Mandarinier, Gynandropsis penta-
phylla, Hibiscus sabdariffa, Cajanus indicus, Dolichos lablab, Ter-
minalia catappa, Piment, Papayer, Ocimum basilicum.
Plus loin (champs). — Sorgho, Maïs, Eleusine, Penicillaire,
Citrouille, Concombre, Luff a acutangula, Calebasse (Lagenaria) , Pha-
seolus lunatus, P. vulgaris, P. mungo, Vigna sinensis, Voandzeia
subterranea, Cajanus indicus, Arachis hypogaea, Anacardium
occidentale, Mangifera indica, Anona squamosa, Moringa pterigosper-
ma, Oncoba spinosa, Hibiscus esculentus, Gossypium herbaceum,
Oranger, Mandarinier, Citronnier, Zizyphus jujuba, Goyavier,
Eugenia caryophyllus (Giroflier), E. malaccensis, Lawsonia alba, Tel-
fairia pédala, Coffea, Vangueria edulis, Salvadora persica, Stry-
chnos spinosa, Cordia latifolia, Patate, Manioc, Solanum melon-
gêna, Tabac, Sésame, Solanum nigrum, Jatropha curcas, Ricinus
communis, Cannabis sativa var. indica, Morus alba, Artocarpus in-
tegrifolia, Vanillier, Bananier, Ananas, Ignames, Aréquier, Cocotier,
Elaeis, Dattier rare.
Chez les indigènes swahélis ou païens, l'homme comme la femme
travaille au champ. Chez les Musulmans aisés, le travail est dévolu
à l'esclave homme.
L'instrument employé est la houe indigène dyembe, emmanchée
par sa pointe dans un bâton assez court, 30 cm. Le fer exécuté
par les indigènes est le plus souvent aujourd'hui importé de l'Inde.
Au besoin, il remplace la monnaie dans les achats des produits du
pays. Le bâton-plantoir ne sert que pour mettre en terre les
graines maniables comme haricots, maïs, etc. Pour piocher,
l'ouvrier est nécessairement penché, le plus souvent seul, en groupe
lorsqu'il y a réquisition bénévole ou imposée. La hache indigène
est faite comme la houe (choka). Pour faucher les herbes, les
Céréales, les branchages, il y a une sorte de faucille appelée en
swahéli mundu, de forme analogue à celle de la hache, coupant
par le côté inférieur (Voir PI. VII, Fig. 1 à 3).

Quelle est la suite des travaux des champs au cours de l'année


(calendrier agricole)? Comment et avec quels instruments sème-t-on
chacune des plantes cultivées?
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Les Swahélis ont adopté, pour les travaux de culture, l'année


solaire persane de 365 jours, partagés en trois centaines,
fractionnées elles-mêmes en dizaines, telle centaine pour telle culture, pour
le partage de l'année en moussons. L'apparition au ciel le soir de
la constellation des Pléiades marque le début du travail des champs
(semis). Les semis, les plantations, se font après la préparation de
la terre par la pioche ou houe dyembe.

Quels procédés emploie-t-on pour protéger les cultures contre


les animaux nuisibles (fossés, clôture, garde)? Quels procédés
emploie-t-on pour lutter contre les mauvaises herbes?
Contre les sangliers. — Le champ est entoviré d'une clôture de
branches et d'épines entassées, avec une entrée-piège consistant
en une fosse profonde de 3 m., rétrécie dans le bas; l'entrée est
recouverte d'une sorte de plancher de menues branches et de paille;
en avant, deux bâtons qu'on a placés en les croisant pour obliger
le sanglier à sauter pour entrer, ce qui le fait tomber sur la fosse
au fond de laquelle il se trouve coincé par les pattes sans pouvoir
sortir (Voir PL VII, Fig. 4).
Contre les oiseaux. — Au moment de la récolte du Sorgho on a
disposé une sorte d'observatoire de 3 m. de haut sur piquets; un
enfant se tient )sur le plancher avec des mottes qu'il jette devant
les pillards, ou bien il agite une corde tendue au-dessus du champ,
garnie de coquillages ou de gros escargots (Limures) pour effrayer
les oiseaux.
Contre les mauvaises herbes des champs on ne connaît que la
préparation à la pioche avant de semer ou de planter. Avi cours de la
saison sèche, dans les grandes étendues herbeuses on a la
déplorable habitude d'incendier les grandes herbes.

Comment et avec quels instruments récolte-t-on chacune des


plantes cultivées? Comment sont faits les instruments (faucilles,
paniers) et comment s'en sert-on?

Pour les Maïs, Sorgho, Haricots, etc., la récolte se fait à la main;


on emploie rarement la faucille mundu (Fig. 3). Pour la récolte des
noix de coco, on profite tout d'abord de celles que la maturité fait
tomber. Il n'y a plus ensuite que l'adresse des jeunes grimpeurs
ayant entre les jambes un lien solide entourant le tronc du Palmier.
A Zanzibar et sur la côte de la Grande Terre un panier employé
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pour la récolte et le port à domicile des fruits et tubercules est


formé de folioles de Cocotier entrelacées, formant un récipient de
la forme et de la grandeur d'un couffin. Le couffin et les sacs en
sparterie sont réservés au transport et à la conservation du grain :
sorgho, sésame, etc.

Gomment transporte-t-on les récoltes (paniers sur la tête, hotte


accrochée aux épaules)? Se sert-on d'animaux pour les transports?
Décrire les bâts.
Le transport des paniers, des cruches d'eau se fait toujours sur
la tête; pas de hotte. Pas de transport sur l'épaule, sauf quand deux
porteurs prennent entre eux une double charge au milieu d'une
perche. Les ânes servent au transport de matériaux de construction
et des récoltes, au moyen d'un bât constitué par un grand sac en
sparterie à double fond.

Gomment conserve-t-on les récoltes (protection contre les rats, les


insectes, l'humidité) ?
La récolte (grain, etc..) est placée à l'abri dans un sac en
sparterie juché en haut d'un poteau (Voir PI. VII, Fig. 5).

Combien de temps les champs éloignés restent-ils cultivés? Y a-t-il


une rotation des cultures? Pour quelle raison abandonne-t-on le
champ (épuisement du sol ou abondance de mauvaises herbes)?
Gomment choisit-on un nouvel emplacement à défricher? Avec quels
instruments et quel personnel fait-on le défrichement? Gomment
met-on le feu?
Les champs restent cultivés indéfiniment. Pas de rotation des
cultures. Pour défricher on met le feu au pied des arbres à abattre.
A cause de la difficulté d'obtenir du feu, on le conserve jalousement
dans la case. Mais on sait le produire au moyen d'un morceau de
bois sec et dur que l'on fait tourner très rapidement au-dessus d'un
autre bois sec et tendre garni d'une sorte d'étoupe.

La terre autour des habitations reste-t-elle toujours cultivée?


Au bout de combien de temps change-t-on l'habitation de place?
On cultive indéfiniment; on ne change que chassé par la guerre
ou effrayé par une épidémie.
R. P. Sacleux : Agriculture indigène. Planche VII.

Instruments de culture employés par les Swahélis.


1. Houe indigène (Dyembe). 2. Hache indigène (Choka). 3. Faucille (Mundu).
4. Entrée d'un piège à sangliers. 5. Sac en sparterie pour la conservation des
graines. 6. Long couteau porté au côté.
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Quelles sont les idées des indigènes sur les moyens de reconnaître
la fertilité d'un sol non cultivé, sur les moyens d'obtenir une bonne
récolte, sur l'efficacité du travail du sol?
Quand ils ont le choix, les indigènes établissent leurs champs dans
les vallées, sans se préoccuper autrement de l'amélioration du sol,
négligeant complètement l'emploi des engrais. Ce n'est qu'en pays
de montagne qu'ils ont recours à l'irrigation, en captant l'eau des
sources au moyen de tranchées savamment conduites au milieu de
plantations et réglementées pour l'utilisation, chacun devant
observer les heures d'ouverture et de fermeture dans les dérivations qui
lui ont été concédées.

Avez-vous une idée de ce que pouvait être l'agriculture indigène,


il y a cinq siècles, c'est-à-dire avant le contact avec les européens
et avant l'apport de plantes américaines?
L'insouciance connue des indigènes actuels n'autorise aucune
supposition favorable sur ce qu'ont pu faire leurs devanciers.

Peut-on faire une distinction entre les plantes cultivées


anciennement et celles importées par les européens, grâce aux rites tabous,
pratiques telles que prémices, relatives aux premières et qui ne
s'appliqueraient pas aux autres?
Aucune indication à ce sujet.

Chez les peuplades les plus primitives existait-il des arbres


fuitiers réellement cultivés?
Avant les introductions postérieures à l'arrivée des Blancs, en
fait ;d'arbres fruitiers, il ne devait y avoir que ceux que l'on
voit aujourd'hui à l'état sauvage, dont on profite à l'occasion sans
jamais songer, soit à les cultiver, soit à les améliorer. Je puis citer
par exemple le Tamarinier, le Baobab, le Vangueria edulis, ï'Anona
senegalensis, YUvaria lucida, le Flacourtia Ramontchi, YAllanbla-
ckia Sacleuxii en montagne pour sa graisse végétale, le Ximenia
americcina, le Zizyphus jujuba, le Sclerocarya cafra, le Parinarium
curatelleefolium, le Sideroxylon brevipes, le Strychnos spinosa, le
Cordia latifolia, le Vitex cuneata, YHoslundia decumbens, le Ficus
sycomorus, le Cycas Hildebrandtii, le Phoenix senegalensis, le
Borassus aethiopicus, YHyphaene thebaïca, le Pandanus odoratis-
simus.
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Quels outils agricoles existaient avant l'arrivée des européens :


houes, bêches, machetes, couteaux, appareils pour grimper aux
arbres fruitiers, kâches, ruches?
La houe décrite ci-dessus (j'en ai même vue en ébène, dont
une que j'ai donnée au Muséum), hache idem, faucille idem (mun-
du), grand couteau imité et importé aujourd'hui (couteau porté
au côté entre le pagne et la peau du ventre) (Voir PI. VII, Fig. 6) ;
pour monter aux arbres l'emploi de la corde s'enroulant sur le
tronc. Ruche placée dans la fourche d'un arbre; en guise d'appât
elle est enduite intérieurement avec le sang-dragon provenant
généralement de l'arbre Pterocarpus erinaceus. La ruche est faite de
l'écorce entière d'un arbre d'environ 40 cm. de diamètre. On fait
sur le tronc une incision circulaire jusqu'à l'aubier, une seconde
incision semblable 50 cm. plus bas; on réunit les deux incisions
circulaires par une troisième incision verticale, on décolle, on
recoud grossièrement les lèvres de la fente, on ajoute deux fonds
d'écorce également assujettis; à l'un de ces fonds, on pratique une
petite entrée et c'est tout.

Garde-t-on chez les primitifs des denrées alimentaires en réserve


et par quels moyens : Greniers, enfouissement, suspension dans
les cases enfumées ou dans des arbres?
Aucun souci de ce genre, sauf la conservation dans un panier
quelconque, placé au sommet d'un mât bien isolé. Cependant on
sait boucaner le poisson, rarement la viande, autour d'un feu libre
en plein vent, sur des bûches plantées tout contre.

Connaissez-vous des rites magiques et des tabous relatifs à la


culture et aux principales plantes cultivées?
Je ne connais que le charme placé à l'entrée d'un champ, d'un
jardin, de la case, pour sévir contre le voleur redouté. Le charme
est obtenu du sorcier moyennant finances.

Les peuplades de votre région savent-elles fabriquer des


boissons alcooliques. Avec quelles plantes? Décrire d'une manière
précise, si vous la connaissez, la technique de fabrication de chaque
boisson. Rites et prémices qui s'y rattachent?
La seule boisson alcoolique fabriquée par l'indigène est la bière
(pombe) de Sorgho, Maïs ou Canne à sucre. On utilise aussi le vin
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de palme obtenu par le tronçonnement de la partie supérieure de


la spathe du Palmier (Cocotier ou Borassus) .

Gomment prépare-t-on l'aliment le plus courant de la peuplade?


L'aliment le plus courant est la bouillie très épaisse (ugali) soit
de Sorgho, soit de Maïs. Le carry est apprécié mais non considéré
comme un aliment de soutien suffisant pour un homme de peine,
porteur de caravane ou travailleur au champ.

Classer par ordre d'importance les quatre cultures principales


alimentaires : Bananier à cuire, Manioc, Maïs, Riz ou Mil (en pays
de savane, et les cinq autres cultures accessoires : Haricot-Dolique,
Arachide, Voandzou, Taro, Patate.
Avant tout : le Sorgho (en bouillie épaisse), Maïs (en bouillie
également), Riz chez les particuliers aisés, Mil (Penicillaire),
Manioc, Igname, Colocase, Patate douce, Banane à cuire.

Accessoires : Haricots-Doliques, Citrouille, Patate douce, Taro


(Colocase), Pastèque (l'Arachide et la Voandzou sont peu utilisées
en Afrique orientale), Concombre, Hibiscus esculentus, Luffa acu-
tangula, Brèdes diverses.

Cocotier. — Le nom swahéli du Cocotier, nom qui s'est


propagé partout dans l'Afrique orientale, est mnazi, le fruit (coco)
nazi qui n'est autre chose que le portugais noz « noix », ce qui me
fait croire que le Cocotier a été introduit par les Portugais au
moment de leur domination en Afrique orientale, alors que leurs
colonies du Mozambique et de Kilwa étaient en relations
constantes avec celle de Goa dans l'Inde.
Monsieur de Scey-Montbeillard qui a été plusieurs années
attaché à la représentation française à Addis-Abeba, en Abyssinie,
présente le Bananier comme d'importance secondaire dans ce
pays, ce qui me fait penser que notre Bananier de l'Afrique
orientale n'a qu'une affinité éloignée avec le Musa ensete que nous
trouvons dans nos montagnes. Le Bananier cultivé aurait été importé
du S de la Chine où nous le trouvons avec toutes ses variétés.
Tout ce qui est plante cultivée, tout ce qui est animal
domestique, me paraît aujourd'hui avoir été importé. Par qui et
comment? J'ai confiance en la linguistique qui a son mot à dire et
qui nous autorise à voir partout, ou à peu près, des mots nou-
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veaux, parfois importés, comme celui de la poule : kuku. L'Afrique,


à ce point de vue, est un pays neuf, qui a tout reçu de l'étranger
sans avoir eu le mérite de tirer parti du peu qu'elle avait.
En Afrique orientale, je crois que les Arabes ont éduqué les
indigènes pour la culture du Sorgho qu'ils auraient peut-être même
importée. Notons d'autre part, que l'Afrique orientale a été en
relations suivies avec l'Arabie et exploitée par elle, bien avant
l'islamisme... jusqu'à quelle date ancienne??? En supposition, on
peut aller très loin en arrière.
R. P. Sacleux.

NOTES & ACTUALITÉS

Le Karkadé et la Morelle noire.


[Hibiscus Sabdariffa L. et Solanum nigrum L.)
Par B. P. G. HOCHREUT1NER.

I. Le Karkadé. — Au mois de mai 1936, c'est-à-dire au moment


de la guerre d'Ethiopie, nous avions reçu, au Conservatoire
botanique de Genève, d'un grand droguiste de la place, un échantillon
de fleurs séchées que l'on allait mettre en vente sous le nom de
Karkadé. Cette drogue avait été introduite récemment d'Italie et
servait à faire une infusion qui remplaçait le thé.
Après quelques recherches, il s'avéra qu'il s'agissait tout
simplement des calices séchés de l'Hibiscus Sabdariffa L., qui fut appelé
aussi H. cruenlus Bertol., H. sanguineus Griff., etc., etc., une Mal-
vacée récoltée souvent en Afrique tropicale.
Cette espèce d'Hibiscus a la propriété singulière d'avoir un calice
qui devient charnu au moment de la maturité du fruit. Cette partie
charnue est presque toujours rouge et a la consistance et un peu le
goût de la groseille. Lors d'un voyage à Java, j'ai ouï dire qu'on en
faisait une confiture. C'est cet organe, le calice, avec les quelques
bractées l'entourant à la base, qui est séché et utilisé, ensuite, pour
faire une infusion d'un rouge écarlate très appétissant et d'un goût
légèrement acidulé et parfumé fort agréable.

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