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J. Obi Oguejiofor
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J. OBI OGUEJIOFOR
1. Un bon exemple d’un tel principe ou modèle aujourd’hui est celui qui
sous-tend la démocratie libérale. Tout porte à croire qu’on trouverait bi-
zarre de nos jours que quelqu’un puisse se permettre de remettre en ques-
tion le bien-fondé de la démocratie. Ce qui semble par contre plus plausi-
ble, c’est la théorie de la fin de l’histoire de Francis Fukuyama (1992) selon
laquelle l’histoire, en tant que réelle nouveauté dans l’ordre sociopolitique,
est arrivée à son terme.
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nalité exige que l’on redécouvre les origines. C’est pourquoi la philoso-
phie est inévitablement historique.
4. Nous avons abordé cette question dans notre petit livre Philosophy and
the African Predicament, où nous tentons de démontrer que la philosophie
africaine contemporaine a été influencée, plus que par tout autre facteur,
par le choc de la rencontre de l’Afrique avec l’Occident depuis le commerce
des esclaves, la conquête coloniale et le complexe qu’ont engendré des
LA PHILOSOPHIE AFRICAINE ET SON HISTORIOGRAPHIE 201
entre les époques et entre les idées, mais comme nous l’avons vu ce
n’est pas là un facteur essentiel dans l’historiographie philosophi-
que.
En incluant Ibn Khaldoun dans un corpus sur la pensée politi-
que africaine, Kiros se positionne de manière non équivoque entre
deux camps opposés. Notons toutefois que son essai semble privilé-
gier la tradition islamique par rapport aux attitudes et à l’histoire
occidentales. Il y critique par exemple sévèrement Arnold Toynbee
pour avoir placé Khaldoun à l’arrière-plan du point de vue occiden-
tal qui fait débuter l’histoire moderne à la Renaissance. Katsiaficas
énumère aussi une série d’auteurs islamiques dont la pensée a
fertilisé l’esprit de Khaldoun, dans un souci de démystifier l’éloge
dénigrant de Toynbee qui faisait d’Ibn Khaldoun « le seul point de
lumière » de l’Islam. Ainsi, c’est de l’Islam que Katsiaficas fait
l’éloge en soulignant l’aspect universaliste de la pensée de Khal-
doun :
On doit dire, à son mérite, qu’Ibn Khaldoun, contrairement à Hegel
et tant d’autres philosophes, n’est pas tombé dans le travers de
l’ethnocentrisme en élevant son propre groupe au-dessus des autres.
Aujourd’hui encore, la dimension universaliste de l’Islam, devenue lé-
gendaire avec la transformation de Malcolm X suite à ses rencontres
avec des Blancs non racistes lors de son pèlerinage à La Mecque,
contribue à son statut de religion à la croissance la plus rapide du
monde (Kiros 2001 : 65).
Références
Allen, J. P. (1988) Genesis in Egypt: The Philosophy of Ancient
Egyptian Creation Account. New Haven, CT : Yale Egyptological Seminar.
Allen, J. P. et al., éds (1989) Religion and Philosophy in Ancient Egypt.
New Haven, CT : Yale Egyptological Seminar.
Asante, M. K. (2000) The Egyptian Philosophers: Ancient African
Voices from Imhotep to Akhenaten. Chicago : African Images.
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 04/01/2022 sur www.cairn.info (IP: 41.202.207.12)