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BIOPOLITIQUE
Tiziana Villani
in Thierry Paquot et al., Le territoire des philosophes
La Découverte | « Recherches »
© La Découverte | Téléchargé le 03/02/2023 sur www.cairn.info via Nantes Université (IP: 178.51.136.203)
https://www.cairn.info/le-territoire-des-philosophes---page-161.htm
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Tiziana Villani
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de pensée. Pendant les années 1978-1979 il consacra ses séminaires
aux thèmes de la biopolitique et de la sécurité-territoire-
population.
Chez Foucault, le problème du territoire se pose en relation
avec les micropouvoirs, c’est-à-dire avec toutes ces forces qui rè-
glent et déterminent les relations humaines avec le territoire. Le ter-
ritoire urbain se constitue comme un domaine privilégié de gou-
vernance de la vie. Ce qui est intéressant chez Foucault, c’est la
considération de l’espace urbanisé ; non pas seulement comme
l’ensemble des conditions matérielles qui concernent les rues, les
immeubles, les usines, etc., mais plutôt les processus d’urbanisation
comme mouvement de transformation continue des techniques de
gouvernement des hommes et de leurs attitudes. Dès la conférence
de Tunis en 1967, « Des espaces autres », Foucault s’interroge au su-
jet des concepts d’espace-temps, en transformant la catégorisation
traditionnelle en assignant à l’espace, c’est-à-dire à la spatialisation,
une autonomie et une position centrale due à l’analyse des disposi-
tifs disciplinaires qui, dans l’espace, se trouvent concrétisés par le
quadrillage. La discipline produit la répartition et la distribution des
corps dans l’espace, au sein duquel se forment ainsi les constructions
discursives et les pratiques d’assujettissement. Comme le note Paul
Hirst : « l’architecture humaniste est la transformation des sujets hu-
mains à travers l’espace géométriquement organisé1 ».
1. Hirst Paul, « Foucault and Architecture », in Architectural Association Files, n.26,
1994, maintenant in Michel Foucault, 2, Critical Assessments, Routledge, Londres-New
York, 1995, vol. V, p. 350-371.
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Le territoire des philosophes
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et le territoire, surtout parce que l’urbain est un espace fort com-
plexe dans lequel les hiérarchies sont sûrement matérielles mais
aussi sociales, linguistiques et comportementales. Donc il faut sé-
curiser l’espace urbain. Le paradigme de Bentham répond à cette
nécessité. À ce propos, Foucault remarque comment « l’État de
police, c’est un gouvernement qui se confond avec l’administra-
tion, un gouvernement qui est entièrement administratif et une
administration qui a pour elle, derrière elle, le poids intégral d’une
gouvernementalité2 ».
Le problème du gouvernement de l’espace urbain avait été
posé par Foucault à partir de la problématisation du rapport
« savoir/pouvoir ». Cette considération trouve à présent, non
seulement une confirmation, mais une articulation des plus
extrêmes puisque, avec le devenir urbain du territoire à l’échelle
planétaire, le savoir s’éloigne de plus en plus de la connaissance :
on peut ainsi articuler les systèmes de pouvoir en distinguant ceux
qui détiennent les savoirs et ceux qui en appliquent les connais-
sances, de façon de plus en plus partielle d’ailleurs. Le capitalisme
cognitif, qui est dorénavant une des formes de manifestation du
capital, concerne ainsi la transformation de la polis. Dans le texte
intitulé « Gouverner », Thierry Paquot, faisant référence au
problème du gouvernement et du statut catégoriel de la « cité »
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de mutation, requiert la mise en œuvre d’un savoir que Michel
Foucault situe comme instrument nécessaire pour transformer la
vie. C’est la raison pour laquelle Foucault en appelle aux racines
de la pensée occidentale ; ce tournant a lieu au début des années
quatre-vingt, en 1983 exactement, quand il inaugure au Collège de
France le cours intitulé Le gouvernement de soi et des autres. Au
centre de la recherche menée au cours de ces séminaires, qui
débutent – ce n’est pas un hasard – par une leçon consacrée au
Kant de l’Aufklärung, se trouve le rapport entre la philosophie et
la cité, qui doit s’exprimer dans la parrêsia, c’est-à dire dans l’art
de dire le vrai, dans le discours vérité. Or, l’expression vrai-dire
n’est pas employée par Foucault de manière univoque, le
philosophe français en explore l’ambiguïté terminologique, en
recherche archéologiquement la signification et, ce faisant, il
assigne une place prééminente à certains textes grecs, parmi
lesquels le Ion de Euripide, le Périclès de Thucydide, la VIIe Lettre
de Platon mais il se penche surtout sur l’Apologie de Socrate et
sur le Gorgias. Ce qui est en jeu dans chacune de ces réflexions
qui s’interrogent sur le problème du dire vrai concerne le milieu
public, l’agora. C’est l’éternel problème de l’opposition entre
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notion de parrêsia, ou, si vous voulez, ce qui est associé à cette
notion de parrêsia, c’est tout un champ de problèmes politiques
distincts des problèmes de la constitution, de la loi, disons de
l’organisation même de la cité. Ces problèmes de la constitution de
la cité, ces problèmes de la politeia existent. Ils ont leur propre
forme, ils impliquent un certain type d’analyse et ils ont donné lieu,
ils sont au point d’origine de toute une forme de réflexion politique
sur ce qu’est la loi, sur ce qu’est l’organisation d’une société, sur ce
que doit être l’État5.
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quelles les mécanismes de « véridiction » ont souvent à voir avec
les processus de persuasion visant à garantir les instances domi-
nantes. C’est la raison pour laquelle la philosophie peut exercer
une fonction de renvoi permanent au discours vrai, qui se traduit
par un mouvement de mise en question constante de la cristalli-
sation de la Loi et des institutions. Il s’agit de mettre en œuvre
des pratiques qui ne se mobilisent pas autour de la création d’un
quelconque consensus, mais qui visent à intensifier ces espaces où
les vies apparaissent souvent soumises et affaiblies. Ce sont des
pratiques du quotidien, en rien abstraites ; elles mettent en cause
les existences, les soins, le logement, la création. La gouverne-
mentalité doit être considérée dans le cadre de ce large éventail de
situations.
Avec Michel Lussault, on peut lire à propos de l’expérience
spatiale de l’habiter dans le processus d’évolution de la
gouvernabilité chez Foucault : « l’habiter autorise une saisie globale
de la gouvernabilité, conçue dès lors en tant qu’articulation, par les
opérateurs sociaux concernés (ici de l’habitant à l’organisation
internationale via les entreprises du secteur et les pouvoirs publics),
dans un même domaine d’activité, ici celui des relations des
individus avec la distance, des quatre groupes de techniques. Pour
un géographe, on énoncera comme principe que cette articulation
peut se comprendre à travers l’analyse des agencements spatiaux
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XXe siècles le fondement des théories de la race et de l’apparte-
nance identitaire remarquée non seulement par la pensée
conservatrice de Carl Schmitt, mais aussi par la pensée libérale
proche à se convertir en une pensée biopolitique.
Le problème qui se pose concerne la distribution de la
population dans l’espace, et surtout dans l’espace urbain qui doit
représenter une sorte de laboratoire de la nouvelle organisation
administrative et économique, l’organisation « fordiste » qui
deviendra le modèle d’organisation aussi des champs nazis. Dans
ces derniers, on vérifie jusqu’à quel point on peut résister à ces
conditions extrêmes, on essaie alors de contrôler, discipliner,
surveiller le corps autant que l’espace. C’est toute la pensée de la
souveraineté qui est mise en cause.
Il est intéressant de voir comment, d’ailleurs, à travers cette grille
de la souveraineté comme problème fondamental, on voit apparaître
un certain nombre de fonctions proprement urbaines, fonctions
économiques, fonctions morales et administratives, etc. » dit
Foucault, et encore « l’aménagement de la ville était essentiellement
pensé dans la catégorie plus générale, plus globale du territoire.
C’était à travers un macrocosme qu’on essayait de penser la ville,
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Donc, pour Foucault et pour Deleuze aussi, la question concerne
la tendance en cours, celle de contrôler la vie entière des humains.
Foucault ne concevait pas le pouvoir comme une totalité abstraite,
il préférait parler de micro pouvoirs, d’un réseau de relations où
agissent des forces qui peuvent toujours modifier une situation
donnée.
Mais avant tout, il faut comprendre la méthode archéologique
et généalogique selon laquelle Foucault étudie les transformations
des techniques de gouvernement aux différentes époques.
En se référant aux modalités de gestion du territoire et de la
population, Foucault conçoit un nouveau concept, le concept de
l’hétérotopie. L’hétérotopie possède une double signification,
d’un côté c’est le lieu des institutions totales, de l’autre, sont
hétérotopiques ces espaces qui constituent des espaces-crise, des
lieux de l’à-côté qui réalisent des expériences intenses comme,
par exemple suggère Foucault, les navires, les drives in, le voyage
de noces, etc13.
9. Ibid., p. 16 et 17.
10. Ibid., p. 23.
11. Cf. Marchesini Roberto, Post-human, Bollati Boringhieri, Turin, 2002.
12. Deleuze Gilles, L’Île déserte et autres textes, Minuit, Paris, 2002, p. 26.
13. Foucault Michel, « Des espaces autres », in Architecture, Mouvement, Continuité,
n° 5, oct. 1984.
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Comment (au XVIIIe siècle) le souverain du territoire était devenu
architecte de l’espace discipliné, mais aussi, et presque en même
temps, régulateur d’un milieu dans lequel il ne s’agit pas tellement de
fixer les limites, les frontières, dans lequel il ne s’agit pas tellement de
déterminer des emplacements, mais surtout essentiellement de
permettre, de garantir, d’assurer des circulations : circulations des
gens, circulations de marchandise, circulations de l’air, etc14.
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ajoute : « Un ensemble d’individus ayant des relations de coexis-
tence qui les font vivre et habiter ensemble. En somme une
population16. » L’ensemble des hommes, des objets, des relations
constituent le plateau, l’horizon sur lesquels des sciences, des dis-
ciplines comme la démographie, le droit, la santé, l’éducation,
sont obligées de s’interroger pour reformuler les distinctions entre
ce qui a droit de faire partie de la nouvelle polis et ce qui doit en
être exclu. Polis et population soulignent la question de la ci-
toyenneté. Question de la Loi, mais aussi et surtout question des
institutions, c’est le plan des micro-pouvoirs comme l’enseigne
Foucault, des « lignes de fuite », c’est-à-dire des espaces de sous-
traction à l’exercice de la biopolitique. On peut dire maintenant
que le paradigme de la biopolitique que Foucault avait esquissé
dans les cours du 1978-1979, semble dépassé par l’eugénisme qui
à travers les biotechnologies actuelles ne touche pas seulement le
domaine du bìos, mais aussi celui de la zoé.
C’est le cas de l’anatomo-politique, c’est à dire des actions des
contrôles régulateurs qui posent la thématique des droits, comme
le souligne Jean-Claude Monod : « Contre les justifications télé-
ologiques des terreurs et des oppressions d’État, Foucault voit
l’exigence d’un droit des gouvernés se former, se chercher comme
droit supranational et transétatique, notamment à travers le rôle
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L’urbanisation du territoire
Or quand on regarde, de fait, quels sont ces différents objets qui sont
donc définis comme relevant de la pratique, de l’intervention et aussi
de la réflexion de la police et sur la police, on voit, première chose
à remarquer, que ces objets sont tout de même essentiellement des
objets que l’on pourrait appeler urbains. Urbains, en ce sens que les
uns, certains de ces objets, n’existent que dans la ville et parce qu’il
y a une ville. Ce sont les rues, les places, les bâtiments, le marché,
le commerce, les manufactures, arts mécaniques, etc. Les autres sont
des objets qui font problème et qui relèvent de la police dans la
mesure où c’est surtout en ville qu’ils prennent l’essentiel de leur
importance18.
17. Monod Jean-Claude, La Police des conduites, Michalon, Paris, 1997, p. 96.
18. Foucault Michel, Sécurité, Territoire, Population, Cours au Collège de
France. 1977-1978, Gallimard-Seuil, Paris, 2004, Leçon du 11 janvier 1978, p. 24-25.
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l’État le prend pour la première fois en compte et ceci à travers la
ville et à travers des problèmes comme ceux de la santé, des rues, des
marchés, des grains, des routes, c’est parce que le commerce est
pensé à ce moment-là comme l’instrument principal de la puissance
de l’État et donc comme l’objet privilégié d’une police qui a pour
objectif la croissance des forces de l’État20.
19. Cf. Haking Ian, Les fous voyageurs, L’âme réécrite, Les Empêcheurs de penser en
rond, Paris, 2002.
20. Foucault Michel, Naissance de la biopolitique, Cours au Collège de France. 1978-
1979, p. 342.
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l’apparition, non pas encore d’une notion de milieu, mais d’un projet,
d’une technique politique qui s’adresserait au milieu21.
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Gouvernementalité et population
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La gestion de la population s’affiche de plus en plus difficile
dès que l’urbain réalise un croisement des stratégies économiques,
sociales et disciplinaires.
Le problème de l’économie à présent est de se transformer en un
pouvoir de gestion de l’existence à travers les régimes de la
publicité et de la communication. La communication s’affirme
comme stratégie d’auto-persuasion, d’autoréglementation de la
véracité du « lieu commun ». Dans cet esprit, on peut comprendre
comment les technologies disciplinaires interviennent dans ce qui
touche la vie dans sa réalité la plus intime : le génome, la « nue
vie »24 en tant que patrimoine du « bien commun ». Selon Foucault,
c’est surtout l’économie qui détermine la réalité des nouvelles
relations humaines, mais il faut bien comprendre qu’il y a un coté
presque paradoxal dans ce domaine, car l’économie n’est pas une
science exacte et il s’agit surtout d’une métanarration qui vise à
gérer la vie en tant qu’état instable du devenir de tout vivant.
Se soustraire à ce régime de gouvernement signifie « devenir
autre », les gens qui s’enfuient sont perçus au contraire comme
des marginaux, soumis à la police, au pouvoir de discrimination
et de ségrégation.
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systèmes de soustraction, entre l’intériorisation des modèles
dominants et la possibilité d’une résistance.
Naissance de la biopolique
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pousse jusqu’au bout l’adéquation totale. Mais Foucault nous
prévient de l’existence des « lignes de fuite », pouvoirs de
soustractions qui neutralisent les mécanismes de contrôle. En
d’autres termes, la puissance de l’environnement contre la
géopolitique. L’environnement s’impose à l’âge de la biopolitique
comme le plan de la contamination possible des micros pouvoirs
qui visent à créer une nouvelle polis. L’environnement, avec les
mots de Foucault, correspond à la production d’espaces autres.
L’hétérotopie, c’est une métaphore, mais en même temps une
technique de création d’environnement28.
Le rôle de l’hétérotopie est de subvertir, de désarticuler la
« grammaire majeure », c’est une « technocritique », puisque
Foucault a inlassablement souligné qu’il n’existe pas de
fondements métaphysiques destinés à exprimer les problèmes
d’une société, qu’il existe plutôt des relations réciproques, des
écarts, des pratiques qui nous montrent que les jeux ne sont jamais
complètement définis ou faits une fois pour toutes. C’est ainsi que
la position centrale que Foucault assigne à l’espace acquiert
l’importance d’une méthode apte à explorer la réalité, à savoir
l’intuition de cette transformation des catégories de l’espace et du
temps que l’on ne peut plus concevoir dans un sens idéaliste, ni
dans un sens dualiste puisque l’impact des technologies, autant
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BIBLIOGRAPHIE
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Gallimard-Seuil, Paris, 2008.
« Des espaces autres », Architecture, Mouvement, Continuité, n° 5, oct. 1984.
Il faut défendre la société, Cours au Collège de France. 1975-1976, Gallimard-
Seuil, EHESS, Paris, 1997.