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Vincent Citot
Dans Hors collection 2022, pages 13 à 25
Éditions Presses Universitaires de France
ISBN 9782130835899
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 13/05/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 191.99.151.235)
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Introduction
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L es ouvrages généraux d’histoire de la philosophie ne manquent
pas. Il y en a pléthore, sous toutes les formes – synthèses pour étu‑
diants, sommes pour érudits, résumés pour grand public et ency‑
clopédies rassemblant des travaux de spécialistes. Leur objectif, en
revanche, semble toujours à peu près identique : renseigner le lecteur
sur les doctrines des philosophes du passé. Dans la mesure où la
finalité de ce genre de livres est de restituer les pensées passées, on
peut dire qu’ils relèvent plutôt de la doxographie. Genre littéraire
tout à fait légitime, car il est évidemment intéressant de savoir qui
a pensé quoi, et quand. Pour philosopher au contact des grands
auteurs, il faut connaître leurs idées.
Supposons maintenant que l’objectif ne soit pas de pénétrer dans
la pensée des autres, mais de comprendre la trame temporelle dans
laquelle elle se situe. Non pas explorer successivement l’intérieur
de diverses habitations – tantôt des maisonnettes, tantôt des forte‑
resses ; meublées comme ceci ou comme cela –, mais contempler le
paysage dans lequel elles prennent place. Comprendre le milieu, la
topographie et le climat qui déterminent leur mode de construction,
leur forme et leurs matériaux. Et même les plaques tectoniques sur
lesquelles elles dérivent par rapport à d’autres bâtisses sur d’autres
continents. Voilà la finalité de ce livre : saisir les auteurs du passé
dans les grands courants de la vie intellectuelle qui les portent et
les emportent. Non pas les singularités ni les exceptions, mais, tout
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qu’en étudiant ses rapports historiques à d’autres formes de pensées
– celles des théologiens, des mystiques, des savants, des politiques,
des bureaucrates, des journalistes, etc. – par rapport auxquelles elle
existe dans l’espace intellectuel. Il s’agit donc d’écrire une histoire
mondiale des grands courants de la pensée philosophique dans leurs
rapports à la vie intellectuelle qui les englobe. Ce genre de travail
est inédit. Détaillons maintenant son cadre méthodologique.
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individuelles. Il y a une philosophie indienne s’il y a suffisamment
d’Indiens qui philosophent et rendent publiques leurs idées, de façon
à constituer un réseau intellectuel spécifique. Il y a une histoire de
la philosophie indienne s’il y a suffisamment d’Indiens qui philo‑
sophent pendant un temps suffisamment long pour qu’on puisse
en tirer un récit.
Beaucoup de cultures ont produit de la philosophie, mais peu
l’ont fait d’une façon massive pendant longtemps et par écrit, de
telle sorte qu’on puisse en écrire l’histoire. De plus, une somme
considérable de textes s’est perdue, rendant impossible le travail de
l’historiographe. Au total, il ne reste que huit aires culturelles qui
répondent à l’appel – la Grèce, Rome, l’Islam, l’Europe, la Russie,
l’Inde, la Chine et le Japon. Il est possible qu’il y ait eu une histoire
de la philosophie à Sumer, une autre en Égypte, chez les Mayas ou
les Aztèques. Malheureusement, nous ne pouvons les écrire, faute de
documents le permettant. En tout cas, pas avec le degré de précision
que l’on trouve dans les huit civilisations citées.
Qu’est-ce qu’une civilisation ? Là encore, bornons-nous à une
définition opératoire, non technique, pratique pour l’historien de la
vie intellectuelle. La civilisation est à la culture ce que la philosophie
est à la pensée en général – plus approfondie, plus développée,
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et l’Iran moderne… Pourtant, le temps produit de l’hétérogène, de
sorte que l’Espagne romaine n’est pas l’Espagne visigothique, qui
n’est pas l’Espagne arabe, qui n’est pas l’Espagne européenne. Pour
l’historien de la philosophie, l’unité civilisationnelle se définit par la
continuité d’une vie intellectuelle au sein d’une continuité culturelle
englobante. L’Islam classique relie Al-Andalus à la Perse sur presque
huit cents ans, parce qu’il y a continuité des réseaux philosophiques
dans l’espace et le temps. La philosophie n’est qu’une partie de la vie
intellectuelle qui n’est elle-même qu’une partie de la vie culturelle,
qui n’est qu’une dimension de la civilisation. Aussi naît-elle après
et meurt-elle avant ce qui la comprend.
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ancêtres, prêtres, rois, mages, sorciers, etc. Cette façon de chercher le
vrai est universelle ; on ne trouve aucune culture sur terre qui serait
ici dépourvue. Faire confiance et adhérer aux discours d’autorités
socialement légitimes est une constante de l’histoire humaine. Quand
ces discours sont structurés, stables et encadrés par un cérémoniel,
on parle de religion. La fonction d’une religion est de proposer une
vision-du-monde, un code de valeurs et un guide de conduite aptes
à renforcer les liens d’une communauté. La pensée religieuse est, à
l’échelle individuelle et sociale, la première forme de décentrement,
c’est-à-dire de vérification et de justification d’un discours vrai. La
vérité est ce que disent les autorités, les traditions et, le cas échéant,
les textes sacrés. Façon d’échapper à l’arbitraire des opinions par‑
ticulières ; façon de transcender son point de vue subjectif ; façon
de s’élever.
Une deuxième forme consiste à raisonner, observer, multiplier
les expériences, comparer les témoignages, douter, critiquer, juger,
analyser, généraliser, conceptualiser ; bref, philosopher. La philo‑
sophie peut ainsi être définie comme une religion qui aurait fait un
effort supplémentaire de décentration. L’une et l’autre se présentent
comme une théorie du réel, un ensemble de normes et un guide de
vie, mais la philosophie utilise des moyens de décentration plus
poussés.
Une troisième façon de se décentrer pour accéder au vrai consiste
à formaliser ses raisonnements, transformer les expériences en
expérimentations et les observations libres en examen méthodique.
Mathématiser, modéliser, expérimenter, quantifier, collecter des
données, construire des protocoles et des instruments pour affiner
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trer pour accéder au vrai. Nous avons là un excellent critère pour
cartographier la vie intellectuelle.
On reproche souvent aux historiographes s’intéressant aux philo
sophies orientales de projeter des catégories occidentales sur des
réalités culturelles qui leur seraient étrangères. Ainsi, on refuse à
l’Orient la « philosophie », la « science », voire la « religion ». S’il
est vrai qu’il faut être attentif à cette forme singulière d’ethnocen‑
trisme qui consiste à appliquer à une réalité culturelle des classifi‑
cations qui ne sont pas les siennes, il est vrai aussi qu’adopter le
point de vue qu’a une société sur elle-même, et utiliser seulement
les concepts par lesquels elle se pense elle-même, empêche de la
comprendre. Là encore, le vrai requiert la décentration ; on n’ex‑
plique un phénomène qu’en prenant du recul et en lui appliquant
des méthodes d’analyse élaborées par ailleurs. Ce n’est pas parce
que telle ou telle civilisation ne divise pas sa vie intellectuelle en
« religion », « philosophie » et « science » que cette division, telle
que nous l’avons conçue, n’y est pas pertinente. Il faudrait, sinon,
assumer la thèse selon laquelle les peuples asiatiques (et d’autres)
ne peuvent décentrer leurs réflexions au-delà d’une certaine borne.
Que les frontières soient floues entre religion, philosophie et
science n’est pas non plus une objection valable – car quelle fron‑
tière conceptuelle n’est pas floue dès lors qu’elle rencontre le réel ?
Il existe des figures mixtes (philosophes-mystiques, philosophes-
savants, philosophes-écrivains, philosophes-journalistes, etc.) ; mais
les chevauchements attestent, plutôt qu’ils ne contestent, les caté‑
gories chevauchées. Nous montrerons qu’on ne peut faire de la
macro-histoire de la philosophie avec méthode qu’en structurant le
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vers la puissance technique et le savoir scientifique : les bifaces, la
maîtrise du feu, l’art rupestre, l’arc, l’élevage, l’agriculture, la bous‑
sole, l’imprimerie, la machine à vapeur, l’électricité, les gratte-ciel,
le nucléaire, les fusées, l’ADN, internet, etc. À large échelle, les
processus de diffusion culturelle dessinent une histoire ascendante,
car les hommes ne meurent pas sans transmettre un patrimoine de
savoirs et de savoir-faire. À petite échelle, le temps semble trop figé,
et les événements trop aléatoires, pour qu’on puisse écrire un récit
historique. Trop de coups de théâtre, ou trop peu, pour élaborer
un discours cohérent sur ce qui est à l’œuvre. À moyenne échelle,
l’histoire humaine est cyclique ; celle de la naissance, de la vie et
de la mort des diverses cultures et civilisations. Il est vrai, comme
nous venons de l’indiquer, qu’on ne meurt qu’en transmettant ; mais
il est vrai aussi qu’on meurt. Les Sumériens, Égyptiens, Assyriens,
Harappéens, Hittites, Crétois, Mèdes, Parthes, Khmers, Olmèques,
Toltèques, Nascas, Moches, Chimús et Incas ne sont plus. Comme
des dizaines d’autres cultures et civilisations, ils sont sortis de l’his‑
toire. Le plus souvent, cela n’est pas dû à l’advenue brutale et
contingente d’événements fâcheux – épidémie, tremblement de terre,
invasion foudroyante, sécheresse, etc. Ces accidents n’ont raison
d’une civilisation que parce que celle-ci, fragilisée, ne dispose plus
des ressources (démographiques, sociales, militaires, économiques,
financières, commerciales, intellectuelles, etc.) qui lui avaient permis,
jusque-là, de faire face à ces problèmes. Sauf exception, une civili‑
sation meurt lentement, d’affaiblissement interne.
La vie intellectuelle entretient avec la société sous-jacente un
rapport de dépendance relative. Ni dépendance trop stricte,
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catif minimal, etc. Quand une civilisation s’effondre, la philosophie
et la science lui emboîtent le pas nécessairement. On ne peut donc
faire de l’histoire intellectuelle correctement sans être aussi historien
généraliste. L’historien de la philosophie doit mettre en évidence
les liens qui unissent les époques de la pensée et celles de l’histoire
sociale – sans aller jusqu’à prendre l’une comme le pur reflet de
l’autre. Il s’agit de trouver la bonne mesure. L’histoire de la philo‑
sophie est, comme l’histoire générale, cyclique – puisqu’elle ne peut
survivre à la mort de la société qui la soutient. Il faut marquer les
étapes de ce cycle, sans les calquer trop mécaniquement sur celles de
l’histoire sociale, économique, politique ou militaire. Globalement,
les grandes inflexions de l’histoire de la philosophie sont les mêmes
que celles de l’histoire intellectuelle, culturelle et sociale.
Quelles sont ces étapes ? Nous avons divisé le champ intellectuel
en trois grandes catégories – pensée de type religieux, pensée de type
philosophique et pensée de type scientifique. L’évolution de leurs
rapports dans le temps fournit les critères de périodisation de l’his‑
toire intellectuelle. Aux époques archaïques, la pensée religieuse
domine intégralement la vie intellectuelle. Toute pensée théorique
à propos de ce qui est, de ce qui doit être ou de la façon dont il
convient de se comporter, est de près ou de loin religieuse. Puis, sur
ce terrain, apparaissent de nouvelles sortes de querelles, une façon
neuve d’argumenter et de raisonner, que l’on peut appeler la philo
sophie. Quand ces nouveautés deviennent dominantes dans la vie
intellectuelle, ou quand elles ont suffisamment d’importance pour
que les penseurs religieux se sentent tenus de les prendre en compte,
une nouvelle période s’ouvre. La philosophie rénove et bouscule les
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peut dire qu’elles deviennent des sciences. Nous entrons alors dans
la dernière étape de l’histoire intellectuelle ; celle pendant laquelle la
science est l’avant-garde de la production du savoir. La philosophie
ne cesse pas d’exister – pas plus que la pensée religieuse n’avait
cessé d’être quand la philosophie menait la danse –, mais elle n’est
plus maîtresse en matière cognitive. La connaissance, désormais,
s’élabore principalement hors de ses réseaux. Cette marginalisation
a des effets sur elle ; on ne philosophe pas de la même façon quand
la vie intellectuelle est dominée par des religieux, prise en main par
des philosophes ou polarisée par des savants.
Nous appelons préclassique la période de l’histoire de la philo‑
sophie durant laquelle la philosophie se pratique dans l’horizon de
la pensée religieuse ; classique celle durant laquelle la philosophie
s’affranchit de cette tutelle ; postclassique celle qui la voit, sur le
plan cognitif, marginalisée par la science. Avant que ne disparaisse
la civilisation soutenant cette vie intellectuelle, science et philosophie
se fondent à nouveau dans la pensée religieuse – qui a toujours
le dernier mot. Ainsi, l’histoire de la philosophie décrit un cycle
préclassique-classique-postclassique, qui consiste en une recompo‑
sition successive des trois grandes façons de penser l’accès au vrai.
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parables.
La méthode comparative est le moyen dont disposent les sciences
humaines – histoire comprise – pour échafauder des hypothèses et
les tester. Comme nous le verrons, la cyclicité est la même dans les
huit civilisations étudiées. Pourquoi cela ? Quels sont les mécanismes
qui font que l’histoire intellectuelle du Japon ressemble à celle de la
Grèce ou de l’Inde ? Notre histoire mondiale, sans répondre à ces
questions, prépare leur traitement. Elle pose les bases d’un compa‑
ratisme méthodique1. La philosophie comparée, telle que pratiquée
jusqu’à présent, consiste essentiellement à faire des sauts dans le
temps et l’espace pour trouver des affinités entre auteurs. Nous pro‑
posons, tout à l’inverse, de comparer des évolutions intellectuelles.
Il fallait pour cela commencer par les exposer séparément. D’où la
division en huit chapitres, chacun consacré à une civilisation.
Leur succession correspond à une logique chronologique mais
aussi de proximité culturelle. Les études sur la Grèce, Rome, l’Islam,
l’Europe et la Russie s’enchaînent naturellement, car la philosophie
russe doit beaucoup à celle de l’Europe occidentale, qui a une dette
envers l’Antiquité et l’Islam, qui, à son tour, en contracte une à
l’égard des Grecs, auxquels les Romains doivent tout. On passe
ensuite en Inde par un saut qui est à la fois temporel, culturel et
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page entière les doctrines de Platon ou de Descartes ; l’essentiel du
travail consistant à les replacer dans le mouvement historique qui
les englobe. Pour les auteurs orientaux moins connus, mais d’une
importance capitale, cela fait davantage sens.
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confronte pas avec la littérature primaire, ce n’est pas par paresse,
manque de place, ni parce que nous ne lisons pas le sanscrit, le
chinois, ou l’arabe aussi bien que le français. Une première raison
tient au fait qu’il s’agit de penser les œuvres dans l’époque qui les
comprend, donc d’interpréter leur orientation intellectuelle. Or un
auteur ne s’interprète pas lui-même ; et quand bien même, nous
n’aurions pas à le suivre dans l’idée qu’il se fait de sa propre place
dans l’histoire. Ensuite, il est toujours possible de faire dire ce que
l’on veut à n’importe quel texte en extrayant telle ou telle citation.
Enfin, il existe d’excellents experts dont c’est le travail d’indiquer
comment lire les auteurs dont ils sont les spécialistes. Dans la mesure
où la spécialisation est l’un des moteurs essentiels du progrès des
connaissances, il faut savoir s’adosser aux travaux faisant autorité
dans les domaines concernés.
En nous appuyant sur la littérature secondaire, et non pas sur
les sources, nous pensons minimiser le sentiment d’arbitraire. Bien
entendu, quand les interprétations des spécialistes divergent, il faut
trancher. Nos choix paraîtront discutables aux uns, éclairants aux
autres. Il est impossible de faire un travail de synthèse et, en même
de temps, de tout justifier comme il le faudrait dans des études plus
ciblées. Notre objectif est de trouver l’équilibre entre des thèses
incongrues (parce que mal justifiées) et incomprises (parce que
noyées dans des justifications érudites).
Trop généraliste pour ceux qui considèrent qu’il n’y a de science
historique que dans l’étude directe et minutieuse des sources, notre
Histoire mondiale est aussi trop détaillée pour ceux qui cherchent
une vision simple de ce qui a été pensé et écrit « en Orient » ou
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Nous avons fait de notre mieux, sur la base des réflexions histo‑
riographiques évoquées plus haut, pour restituer le passé de la vie
intellectuelle (de la philosophie en particulier) en un seul volume.
La scientificité du travail, comme toujours, est affectée par telles
ou telles insuffisances, ignorances et influences. Mais céder aux
modes de l’époque, nous espérons y échapper dans une large mesure,
puisque c’est justement pour n’en être pas trop victime que nous
avons entrepris ce genre d’étude.