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L'autocensure est la mise en œuvre préalable d'une censure que s'applique à elle-même une
personne, une institution, une organisation... Elle devance ce qui est perçu comme une
menace (réelle ou supposée) de censure par une autorité (politique, financière, religieuse) ou
plus largement par ce que l'on appelle l'opinion publique, le politiquement correct. Elle est liée
à la notion de conformisme (l’illusion de la libre parole).
Les relations sociales sont marquées par une forme d'autocensure car elle permet aux
individus et aux sociétés d'éviter l'explosion ou l'implosion par la non-énonciation d'une vérité
qui ne peut être entendue par l'autre ou par les autres.
La plupart des grands médias sont détenus par des sociétés privées actives dans d'autres
secteurs économiques.
Les journalistes ou les responsables des rédactions peuvent avoir la tentation de ne pas
développer une information portant préjudice aux intérêts des actionnaires ou des
annonceurs, voire développer un journalisme de connivence à la limite du publireportage[1].
Intérêts politiques
Les journalistes peuvent craindre (à raison) de diffuser une information qui porte préjudice
aux pouvoirs politiques[2] (risque d'être placés sur une liste noire, pressions sur la hiérarchie
du média, etc).
Intérêts religieux
En 2006 à Paris, des gendarmes protègent les locaux du journal Charlie Hebdo à la suite de la publication des
caricatures de Mahomet.
Certains médias pratiquent l'autocensure afin d'éviter d'éventuelles représailles de groupes
religieux.
Si le blasphème a été aboli en France par la Révolution française en 1792, il provoque encore
des réactions violentes : caricatures de Mahomet dans le journal Jyllands-Posten, incendie de
l'hebdomadaire Charlie Hebdo, attentat dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015,
etc.
Hiérarchie
Pour des raisons hiérarchiques, un journaliste peut hésiter à écrire un article dont il sait qu'il
sera mal perçu par sa hiérarchie[3], par peur d'un possible licenciement lorsque le journaliste
est salarié, et a fortiori lorsque son statut est plus précaire (pigiste)[4].
Conséquences
Ce type de censure est subtil : il permet d'éviter au pouvoir la forme contraignante d'une
censure effective, qui serait mal perçue par l'opinion. Elle permet à la fois de s'affranchir des
coûts de surveillance, mais aussi de la contre-publicité engendrée par la perception de la
censure dans l'opinion publique.
De leur côté, les agences de presse valident l'essentiel des informations et économisent
d'autant le besoin d'autocensure sur un contenu pré-validé. L'autocensure se pratique donc
essentiellement dans le choix rédactionnel des sujets abordés, la manière de traiter une
interview ou de rendre compte d'un sujet.
Bibliographie
Articles connexes
Code Hays, autocensure au cinéma
ORTF
Censure
Liberté de la presse
Politiquement correct
Désinformation
Liens externes
Concentration des médias et perte du pluralisme (http://www.ifj.org/default.asp?Issue=OW
NER&Language=FR)
Sources
Notes et références
1. Serge Halimi, Les Nouveaux Chiens de garde, 1997 ; nouvelle édition actualisée et
augmentée en 2005. (ISBN 2912107261)
2. Un exemple parmi d'autres, l'information sur l'existence d'une fille naturelle du président
François Mitterrand connue par nombre de journalistes mais longtemps non publiée
4. Exemple : Pierre Carles lors d'un reportage (Pas vu à la télé) filme une conversation privée
entre Patrick Le Lay et Gérard Longuet. La chaîne Canal+ ne le diffuse pas alors qu'elle
l'avait commandé et cesse de travailler avec ce journaliste.
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