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Définitions :
Phase : une phase est un milieu dans lequel les paramètres varient de manière continue. De fait,
un corps pur dans un état (solide, liquide ou gazeux) donné constitue en général une seule phase.
Les trois états usuels de la matière que sont le gaz, le liquide et le solide constituent trois phases
distinctes. Les deux notions ne se confondent pas pour autant : un système composé de deux
liquides non miscibles comme l’eau et l’huile est composé de deux phases différentes, bien qu’il
soit dans un seul état (liquide).
Une phase est classée comme continue si elle occupe une région d’espace continuellement
connectée. Alors qu’une classification de dispersé est appliquée lorsque la phase occupe des
régions de l’espace déconnectées. La phase continue peut être soit gazeuse, soit liquide. La phase
dispersée peut être constituée d’un solide, d’un liquide ou d’un gaz.
Interface : C’est la surface de séparation entre deux phases non miscibles. Ces interfaces
constituent des surfaces de discontinuité des propriétés physiques au sein de l’écoulement. La
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Les écoulements diphasiques peuvent être classés selon les phases en présence (liquide, gaz,
particules) ou selon la distribution des interfaces.
à phases dispersées
à phases séparées
de transition
Dans ce cas, l’une des phases se présente sous forme de particules de dimensions très petites
par rapport aux échelles de longueurs caractéristiques de l’écoulement du fluide « porteur » ;
ces particules, qu’elles soient inclusions solides, bulles ou gouttelettes, peuvent être supposées
sphériques de sorte que dans ce type de problème les interfaces entre phases sont de forme
connue
Dans ce cas, on a une interface continue (une seule interface) séparant deux régions
monophasiques (écoulements annulaire et stratifié, jet).
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Cours Ecoulements Diphasiques
Master Dynamique des Fluides et Energétique
Ils concernent tous les écoulements qui sont à la transition entre les écoulements séparés et les
écoulements dispersés. Parmi eux se retrouvent les écoulements en bouchons, les écoulements
annulaires à gouttes, les écoulements annulaires à gouttes et bulles et les écoulements annulaires
à bulles .
Ecoulements de transition
Régimes d’écoulements :
Lors d’un écoulement diphasique gaz-liquide, l’interface entre les deux phases peut prendre
plusieurs formes. Parmi le grand nombre de paramètres contrôlant les régimes en écoulements
multiphasiques en conduite, on peut citer :
o Les débits de chaque phase ;
o Un éventuel apport de chaleur ;
o Les propriétés physiques de chaque phase (masse volumique, viscosité, capacité
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La différence principale entre les régimes d’écoulements diphasiques dans les conduites
verticales et horizontales réside dans la diversité des effets de la force de gravité. Dans les
conduites verticales, elle agit dans la même direction que la force d’inertie, tandis que dans la
configuration horizontale, la force de gravité agit dans une direction normale à l’axe du canal; ceci
a comme conséquence l’apparition de la stratification des deux phases.
L’écoulement diphasique dans un canal vertical a tendance à être plus symétrique, car les forces
de gravité agissent d’une manière identique dans les directions circonférentielles. La force
gravitationnelle joue un rôle prédominant dans la phase liquide (et donc dans l’ensemble de
l’écoulement diphasique) dans un canal vertical.
Esquisses de régimes d’écoulement pour un écoulement diphasique dans une conduite verticale.
De gauche à droite : (1) Écoulement à bulles, (2) Écoulement à poches, avec bouchons, (3) Ecoulement à forte
coalescence, (4) Écoulement annulaire, (5) Écoulement annulaire avec brouillard
Écoulement à bulles : La phase gazeuse de l’écoulement est répartie sous forme de bulles
dispersées dans le liquide qui constitue la phase continue. Les dimensions de ces bulles
sont petites en comparaison avec le diamètre de la conduite. Ce régime n’apparaît que pour
de faibles vitesses superficielles de gaz.
Écoulement à poches, avec bouchons : Lorsq’un grand nombre de bulles est présent dans
l’coulement, ces bulles coalescent pour donner lieu à des poches. A mesure que la taille des
poches augmente, des bouchons de liquide de sections voisines de celle de la conduite
peuvent se former. Les bouchons prennent souvent la forme d’une balle dans un
écoulement ascendant et peuvent être séparés par des régions occupées par le liquide avec
une dispersion de bulles de petites tailles. Ces bouchons en forme de balles sont
communément appelés «Bulles de Taylor» après une instabilité de Taylor.
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Cours Ecoulements Diphasiques
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film liquide.
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Ecoulement dispersé à bulles : La phase vapeur (gaz) apparaît sous forme de bulles
distinctes dans la phase liquide continue. Les bulles ont tendance à monter au sommet de
l’écoulement en raison des effets de flottabilité. Lorsque la vitesse du liquide est
importante, les bulles peuvent être réparties d’une manière uniforme dans le liquide,
comme dans le cas d’un écoulement vertical.
Écoulement à poches, avec bouchons : Des vitesses de gaz et de liquides moyennes se
traduit par une plus grande taille de bulle de vapeur (gaz) et la formation de bouchons en
forme de balles, qui ont tendance à rester au sommet du canal en raison des forces de
flottabilité.
Écoulement stratifié : Les vitesses de liquide et de vapeur (gaz) dans ce régime sont
relativement petites. Le liquide s’écoule le long du fond du canal à cause des effets de la
gravité tandis que la phase vapeur (gaz) s’écoule en haut. Il est également possible qu’une
couche très mince de liquide se forme en haut du canal d’écoulement.
Écoulement stratifié ondulé: A mesure que la vitesse de la vapeur (gaz) augmente dans
l’écoulement stratifié, les forces de cisaillement de la phase vapeur (gaz) provoquent des
ondulations en dessus de la phase liquide et entraînent la formation d’ondes (vagues) au
niveau de l’interface liquide-vapeur (gaz). Les vagues grimpent sur les côtés du canal et la
couche liquide au fond commence à s’étirer et devient mince.
Écoulement avec vagues moutonnantes. L’amplitude des vagues formées augmente au fur
et à mesure que le débit du liquide augmente. Les crêtes peuvent ainsi couvrir tout le canal,
et un pont commence à se développer, séparant les structures ainsi formées (les bouchons)
les unes des autres. Cependant, une quantité importante de la phase liquide reste et la
gravité la tire au fond du canal. Le haut du le canal est toujours mouillé par un film de
liquide relativement mince.
Écoulement annulaire dispersé, semblable à la configuration de l’écoulement vertical, la
couche liquide s’écoule près de la paroi interne du canal et la vapeur (gaz) dans le noyau
central. Reste que la couche liquide en bas du canal est plus épaisse que celle au sommet
en raison des effets de la gravité. Il y a séparation des phases mais de fines gouttelettes
sont observées dans noyau gazeux central.
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Esquisses de régimes d’écoulement pour un écoulement diphasique dans une conduite horizontale.
Cartes d’écoulements
Une carte d’écoulement est une représentation graphique bidimensionnelle des domaines
d’existence des différents régimes.
La prédiction de la configuration d’écoulement n’est pas facile à donner, la principale raison étant
la complexité de l’écoulement diphasique, et plus particulièrement des différents phénomènes
rencontrés au niveau des interfaces. Ces derniers sont gouvernés par une multitude de facteurs
incluant la gravité, la géométrie, les débits, les propriétés des fluides ainsi que la forme de
l’interface. De plus, pour compliquer encore la situation, l’écoulement diphasique est
habituellement turbulent. C’est pourquoi les chercheurs essaient d’éviter les difficultés
mathématiques en s’appuyant plutôt sur des corrélations empiriques. Dans le but d’aider à la
prédiction des différentes configurations, de même que les transitions entre les divers régimes, il
est très utile de disposer d’une carte d‟écoulement montrant quel régime aura lieu pour
différentes combinaisons des débits phasiques ou autre. Ces cartes sont basées sur des
paramètres généraux issus de travaux connus aussi bien théoriques qu’expérimentaux. Ces cartes
sont différentes selon les auteurs. Les frontières entre les différents régimes n’ont jamais été bien
définies et les zones de transitions sont relativement étendues, d’où le caractère subjectif de ces
cartes d‟écoulement.
Source : https://www.encyclopedie-energie.org/la-cavitation-une-introduction.
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Surface d’échange : la surface d’échange offerte par un volume ܸ de matière se présentant sous
la forme de ܰ sphères de diamètre ݀, soit ܸ = ܰߨ݀ଷ/6, est ܵ = ܰߨ݀ଶ = 6ܸ/d donc
inversement proportionnelle au diamètre des particules.
Tension de surface :
La tension superficielle est un phénomène lié aux interactions moléculaires d’un fluide. Elle
résulte de l’augmentation de l’énergie à l’interface entre deux fluides. Le système tend vers un
équilibre qui correspond à la configuration de plus basse énergie, il modifie donc sa géométrie
pour diminuer l’aire de cette interface. La force qui maintient le système dans cette configuration
est la tension superficielle.
On peut également la définir comme la force de traction agissant sur un élément de surface situé
dans un plan tangent à la surface et qui s’oppose à la dilatation de celle‐ci. Ce coefficient est
homogène au quotient d’une force par une longueur.
La tension interfaciale est la force nécessaire pour rompre la surface entre deux liquides
immiscibles.
Puisque le système liquide va spontanément adopter la forme qui minimise sa surface, si on veut
augmenter la taille de cette surface, il faudra donc apporter de l’énergie au système. On admet
qu’il y a un rapport de proportionnalité entre le travail élémentaire apporté ܹ݀ et la variation de
surface correspondante ݀ܵ :
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ܹ݀ = ߪ݀ܵ
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Soit un film de fluide (de savon par exemple), tendu sur un cadre rectangulaire dont un des
݀ݔ
côtés est une tige mobile (voir figure).
⃗ܨ ܮ
ݔ
ܱ
⃗ = ݀ݔଓ
On applique une force ⃗ܨsur la tige et il s’ensuit un déplacement élémentaire ݈݀ Ԧde celle-ci.
Le travail ainsi fourni au liquide est : ܹ݀ = ⃗ܨ. ݈݀⃗ = ܵ݀ߪ = ݔ݀ܨ
ݑܮߪ = ⃗ܨ
ሬ
⃗
Où ݑ
ሬ
⃗ est le vecteur unitaire tangent à la surface et ܮla longueur sur laquelle celle-ci est appliquée.
Loi de Laplace :
Une première conséquence de l’existence de cette tension superficielle est qu’il existera une
différence de pression de part et d’autre d’une interface fuide.
Soit une goutte sphérique de rayon ܴ : les forces de tension superficielle, qui sont dirigées vers
l’intérieur de la goutte, exercent une compression à l’intérieur de celle-ci. La pression dans la
goutte (qui est en équilibre) est donc supérieure à celle du milieu extérieur, . Cette compression
est, bien sûr, d’autant plus grande que les forces superficielles sont grandes, donc que la tension
superficielle ߪ est élevée.
Supposons que l’on augmente le rayon de la bulle d’une quantité ܴ݀. Il s’ensuit une augmentation
de volume ܸ݀ = ܵ. ܴ݀ = 4ߨܴଶܴ݀ où S est la surface de la goutte.
⃗ = −ܵ݁ ܴ
ܹ݀ = −ܵ݁
ሬሬሬ
⃗. ݈݀
⃗. (ܴ݀݁
ሬሬሬ
⃗) = −ܴܵ݀ = −4ߨܴଶܴ݀.
ሬሬሬ
ܹ݀ = ܵ݁
ሬሬሬ ⃗ = ܵ݁
⃗. ݈݀
⃗. (ܴ݀݁
ሬሬሬ
⃗) = ܴܵ݀ = 4ߨܴଶܴ݀.
ሬሬሬ
ܹ݀ = ( − ).4ߨܴଶܴ݀
Une goutte de liquide déposée sur une plaque solide plane et horizontale peut :
Mouillage parfait
Soit former une lentille, avec deux cas de figure :
le liquide mouille imparfaitement le solide ߠ൏ ͻ Ͳ ᶆ :
Mouillage imparfait
le liquide ne mouille pas le solide ߠ ͻ Ͳ ᶆ
Absence de mouillage
L’angle ߠ est appelé l’angle de contact. Il dépend a priori du liquide étudié, du solide utilisé, et du
gaz environnant. Ces trois paramètres vont intervenir dans le bilan des forces :
Etant donné que la force de tension superficielle est tangente à l’interface, l’équilibre de la goutte
s’écrit par projection sur l’axe horizontal :
ߪௌ ߠ ߪௌ
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