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européenne des sciences sociales
Catherine COLLIOT-THÉLÈNE
LA VILLE
ET LA DÉMOCRATIE
1 Otto Hintze, Féodalité, Capitalisme et Etat moderne, Editions de la Maison des scien-
ces de l'homme, Paris, 1991, p. 47.
2 Cf. PS, p. 333: «Quelle garantie peut-on fournir que, face à Pinéluctabilité croissante
et à la puissance grandissante du fonctionnariat étatique [...] des puissances existent qui tien-
nent dans des limites et contrôlent efficacement la puissance démesurée de cette couche dont
l'importance va toujours croissant? Comment la démocratie sera-t-elle simplement possible,
même en ce sens limité?» - Les titres complets et les références des œuvres de Weber utilisées
sont indiqués dans la bibliographie à la fin de l'article.
3 En tout premier lieu l'ouvrage de Wolfgang Mommsen, Max Weber et la politique alle-
mande, 1890-1920, PUF, 1985.
4 Catherine Colhot-Thélène, Le désenchantement de l'Etat, Ed. de Minuit, 1992, pp.
195-199.
9 Cf. W&G, p. 498 ; SD, p. 21 1 , où Weber résume en ces termes le principe du droit naturel
des XVIe et XVIIe siècles: « Tout droit légitime repose sur la codification, et celle-ci à son tour
en dernière instance toujours sur un accord rationnel. Cet accord peut être réel, c'est-à-dire qu'il
s'agit d'un contrat originel effectif entre individus libres, qui règle également le mode de créa-
tion du droit d'institution nouvelle pour l'avenir. Ou bien il peut s'entendre en un sens idéel:
seul est légitime un droit dont le contenu ne contredit pas le concept d'un ordre rationnel insti-
tué par un accord libre. »
10 Max Weber, La ville, Aubier Montaigne, 1992. - Le passage de la préface auquel je
fais allusion se trouve pp. 7-8.
sociales de la décadence d
l'héritage de la culture a
résurrection de la ville, fon
des premiers jalons de la
Le texte de 192114 repre
d'apprécier la contribution
tions caractéristiques de l
la liberté bourgeoise.
La comparaison entre an
l'historiographie du XIXe s
rée comme une variante su
guer cette comparaison ave
et l'Orient. Les différences
sur un fond de similitudes
port à la ville orientale. Le
parfois le texte difficile
qu'éprouve Weber de simpl
l'amène à faire état à tout moment des cas déviants: seules les villes de
l'Europe du Nord correspondent au type de la ville médiévale, les villes de
l'Italie ou du sud de la France restant proches au contraire de la cité antique;
les villes antiques, et jusqu'à un certain point les villes médiévales de
l'Europe du Sud également, sont par certains aspects des stades de transition
entre la ville asiatique et la ville occidentale moderne typique, etc. Le but
ultime de cette architecture d'oppositions multiples est pourtant très clair:
malgré les traits communs entre cités antiques et villes médiévales, force est
de constater que «ni le capitalisme moderne, ni l'Etat moderne ne se sont
constitués sur le sol des villes antiques, tandis que le développement des villes
médiévales, bien qu'il ne fut pas à lui seul une étape préalable déterminante,
ni même le porteur de ces deux phénomènes, fut cependant pour leur forma-
tion un facteur tout à fait décisif que l'on ne peut négliger. Malgré toutes les
ressemblances extérieures du développement, on doit donc être aussi en
mesure de déterminer des différences profondes» (W&G, p. 788).
Nous allons donc tenter de préciser, en entrant plus avant dans le maquis
du texte wébérien, ce que fut la contribution de la ville médiévale à l'élabora-
tion des diverses institutions caractéristiques de l'Occident moderne. Antici-
pant sur les pages qui viennent, nous pouvons déjà expliquer pourquoi, mal-
gré Julien Freund et quelques autres, «La Ville» est un texte achevé (même
si le lecteur peut considérer parfois qu'une retouche n'aurait pas nui à sa lisi-
bilité). La ville occidentale, et plus particulièrement la ville médiévale, est,
tendanciellement au moins, une entité politique autonome. Cette autonomie,
13 «Die sozialen Gründe des Untergangs der antiken Kultur», in GASW, pp. 289-311. En
français in Contrepoint ;, septembre 1973.
14 II s'agit de la date de la première publication de «Die Stadt», dans la revue Archiv für
Sozialwissenschaft und Sozialpolitik. Le texte avait été mis au point par Weber dans les derniers
mois précédant sa mort, en juin 1920.
19 Ici encore les analyses de Weber témoignent d'un certain flottement. En soulignant
l'importance de la conjuratio, en tant que forme d'institution privilégiée de la ville occidentale,
il laisse entendre que celle-ci avait dès l'origine le caractère d'une confédération d'individus.
Ailleurs il reconnaît que cette conjuratio pouvait être le fait de familles ou de lignages qui domi-
nèrent dans un premier temps l'administration de la ville, avant que la poussée de la plebs ou
du popolo n'erode leurs privilèges, en sorte que c'est peu à peu seulement que la ville devint
une «confédération de citoyens individuels (chefs de famille), si bien que l'appartenance du cita-
din/citoyen {Stadtbürger) à des communautés extra-urbaines perdît pratiquement toute signifi-
cation en face de la commune urbaine» (W&G, p. 745).
définitivement de se présen
groupes de soldats ou de lig
toriale institutionnelle [eine
droit: libéré de toute référe
pes de légitimation qui leur
le produit d'une création v
La codification progresse,
jours des règles nouvelles au
«La loi remplaça la jurispr
ment à l'élimination de la
lois» (W&G, p. 782). Weber c
à une époque, il était dem
les lois existantes maintenu
t-il, que le droit en vigueur
sur l'assentiment de ceux
La ville, domination illégit
fut le produit d'une «usurp
à aucun principe de légitima
tion d'un principe de légit
habitués à considérer comme le cœur de la démocratie: l'assentiment des
gouvernés aux normes juridiques auxquelles ils sont soumis.
21 Cf. W&G, p. 783 : Au nombre des conséquences de la victoire du popolo dans les villes
du Moyen Age, Weber mentionne «des rédactions massives de droits des villes, la codification
du droit bourgeois et de la procédure, une véritable inondation de statuts de toutes sortes».
22 Cf. W&G, p. 752 : Le droit bourgeois signifiait « formellement une élimination du vieux
principe de la personnalité du droit, matériellement la destruction des liens des relations féoda-
les et du patrimonialisme des ordres».
23 Cf. W&G, p. 805 : «La victoire du popolo reposait en premier lieu sur des raisons éco-
nomiques. Et la ville médiévale typique, ville située à l'intérieur des terres, bourgeoise et indus-
trieuse, était en général d'abord orientée économiquement.»
24 Neue Freie Presse, 26 octobre 1917, n° 19102, p. 10. Je remercie Stefan Breuer de
m'avoir communiqué ce texte, fort bienvenu pour supporter mon argument.
chapitre: la bourgeoisie. D
de Pépoque médiévale s'an
moderne, indissociableme
terme en français) et citoy
En allemand:
Gesammelte politische Schriften, J.C.B. Mohr (Paul Siebeck), UTB, Tübingen, 1988. - Cité:
PS
Gesammelte Aufsätze zur Soziologie und Sozialpolitik, J.C.B. Mohr, UTB, Tübingen, 1988. -
Cité: GASS
Gesammelte Aufsätze zur Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, J.C.B. Mohr, UTB, Tübingen,
1988. - Cité: GASW
Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie (3 volumes), J.C.B. Mohr, UTB, Tübingen, 1988
Wissenschaftslehre, J.C.B. Mohr, UTB, 1988. - Cité: WL
Wirtschaft und Gesellschaft, 5e édition, 3 vol., J.C.B. Mohr, Tübingen, 1976. - Cité: W
En français:
Economie et Société I, Librairie Pion, Paris 1971. - Cité: E&S
Histoire économique, Gallimard, 1991. - Cité: HE
Sociologie du droit, PUF, 1986. - Cité: SD
Essais sur la théorie de la science, Pion, 1965. - Cité: ETS
La ville, Aubier Montaigne, 1982.