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Cours de Pépinière Et Reboisement 1.1. Objectif Du Cours: Chapitre I.: INTRODUCTION
Cours de Pépinière Et Reboisement 1.1. Objectif Du Cours: Chapitre I.: INTRODUCTION
Chapitre I. : INTRODUCTION
Facteurs de destruction
² Agriculture itinérante
² Non-respect de la législation forestière
² Exploitation forestière mécanique
² Elevage
Malheureusement, aucun programme de reforestation ne suit le rythme de déforestation
observée ci-dessus. Il arrive parfois que ces exploitants forestiers dilapident les arbres dans
nos réserves forestières surtout au Mayombe.
L’utilisation de charbon de bois aux fins de la cuisson est faite par 60 % de ménage
urbains.
Il y a aussi d’autres pressions sur les écosystèmes forestières notamment :
L’ouverture de nouvelles routes ;
La création des pâturages en zones forestières ;
Développement de certains projets d’aménagement agricole ;
L’extension des villes et autres agglomérations ;
L’exploitation pétrolière, etc…
En tirant les conséquences, face à la complexité des problèmes soulevés dans le domaine
de l’exploitation forestière et de leur impact sur l’environnement, les autorités du pays ont
initié en 1984, le premier symposium en vue de faire le point sur ce secteur et jeter les
basses d’une politique concertée de l’exploitation forestière et du reboisement en RDC.
CHAPITRE II : LES SEMENCES FORESTIERES
2.1. Introduction
Tout plant forestier de repeuplement artificiel a pour origine une semence, que le mode
d’introduction soit le semis direct ou la plantation de sujets éduqués préalablement dans une
pépinière. Il peut également procéder d’une bouture ou d’un drageon prélevés directement sur
un sujet issu d’une graine ou de matériel reproduit végétativement. Le choix par le forestier
d’une bonne ou mauvaise semence est lourd de conséquences. Il engage l’avenir pour des
dizaines d’années chez les résineux et pour environ un siècle voire plus, pour les feuillus.
Entre les diverses provenances d’une espèce, il existe des différences énormes de production,
de forme, d’adaptabilité au milieu, de résistance aux agents atmosphériques ou aux
parasites… Les observations de ces comportements sont déjà anciennes. Des expériences
comparatives les ont confirmées depuis quelques dizaines d’années. Une réglementation
s’impose pour organiser un contrôle des qualités génétiques et des propriétés germinatives.
2.2. La récolte des fruits et des semences
La récolte des graines forestières n’est faite à grande échelle que par le commerce spécialisé
qui engage, pour la collecte, des entrepreneurs dont on doit surveiller de très près la
compétence et l’honnêteté. Les services forestiers, quand ils ne s’adressent pas aux grandes
firmes, n’assurent eux-mêmes que leurs propres ressources. Le propriétaire forestier privé
aurait grand avantage à récolter lui-même les semences dont il a besoin. Il assure ainsi non
seulement des propriétés germinatives des semences récoltées dans de bonnes conditions,
mais il est en outre certain de leur provenance.
Chaque espèce a son époque de maturation et de dissémination ainsi que son mécanisme
propre de dispersion, élément dont on doit tenir compte. La récolté se fait autant que possible
par temps sec.
On attend la chute naturelle des semences lourdes et on récolte à la main les graines qui, à
vue, sont de bonne qualité. On peut prévoir, pour faciliter la tâche, d’éliminer les semences
qui tombent les premières : elles sont habituellement attaquées par les insectes, mal formées,
pourries ou non mûres. On attend leur chute puis balaie sous les arbres producteurs ou on
couvre le terrain de bâches.
Les graines sont ramassées fréquemment pour éviter la germination prématurée sous l’effet
de l’humidité ambiante.
2.3. La préparation des semences
Les graines ou cônes aussitôt arrivés dans les lieux de dépôt et de traitement doivent être
sorties des sacs et mis en couches minces dans un grenier ou un hangar bien ventilé, à l’abri
de l’humidité et des rongeurs. La masse doit être ressuyée pour éviter l’échauffement, les
moisissures et la germination prématurée.
L’épaisseur des couches varie avec les espèces ainsi que la fréquence des pelletages
nécessaires. Généralement, la préparation se réduit à l’enlèvement des graines mauvaises et
des impuretés diverses. Le travail est déjà poussé lors du ramassage des gros fruits, il suffit de
compléter à la main. Les autres semences sont nettoyées au van ou au tamis ou passées au
tarare. Le passage au tarare est ensuite nécessaire pour éliminer les déchets, les graines vaines
ou trop petites, ainsi que celles encore munies de leur aile qui les rend trop légères. Des
dispositifs sont prévus pour récupérer ces dernières afin de les retraiter.
2.4. La conservation des semences
2.4.1. Objectifs et principes de la conservation
Il est avantageux d’utiliser les semences aussi fraiches que possible, à un moment peu éloigné
de l’époque de la dissémination naturelle. Les exigences du commerce et de la pratique
forestière courante ne le permettent pas souvent. On est obligé, par exemple, de semer
souvent beaucoup plus tard parce que la fourniture vient trop tard à l’arrière saison. Le plus
souvent, l’espacement des fructifications oblige à pratiquer une récolte abondante et à
constituer des réserves qui servent plusieurs années. Il convient dès lors de recourir à des
procédés propres à conserver les semences en bon état jusqu’à leur utilisation en les
préservant de la germination prématurée, de la fermentation, des moisissures, de la
dessiccation, des prédateurs...
2.4.2. Techniques de conservation et appareils
2.4.2.1. Conservation en tas à l’air libre
Le procédé le plus simple est la conservation à l’air libre, en tas, dans un local sec, bien aéré
comme un grenier, à l’abri des grands froids et des prédateurs, particulièrement des rongeurs.
Les semences sont étalées en couches d’épaisseur variable (10-30 cm). Elles sont brassées
périodiquement, 1 à 3 fois par semaine au début, pour qu’elles perdent leur eau de
transpiration et ne s’échauffent pas.
L’épaisseur des couches est augmentée progressivement au fur et à mesure de la dessiccation
et les pelletages s’espacent. Les pelles utilisées ne sont pas en métal mais en bois (pour éviter
de choc).
C’est le système fréquemment en usage pour les graines de conservation facile, celles qui
sont petites, sèches et transpirant peu (semences légères de feuillus) ; pour les semences qui
reprennent difficilement leur humidité après avoir été desséchées, la mise en tas empêche une
déperdition exagérée d’eau. Les grosses graines se mouillent, s’échauffent et moisissent si on
ne les aère pas fréquemment et perdent rapidement leur valeur. Si on les aère trop vite, elles
se dessèchent dangereusement et germent alors difficilement.
La conservation en tas est simple ; appliquée convenablement elle donne de bons résultats
pour les graines de conservation facile. Elle est plus délicate pour les autres pour les quelles
elle ne permet simplement que de retarder ou ralentir la détérioration. Elle exige de vaste
locaux, beaucoup de manipulations et de main d’œuvre. D’autres procédés variant avec les
espèces sont donc à envisager.
2.4.2.2. Conservation en sacs aérés
Les sacs en toile de jutes facilement perméables à l’air sont remplis de semences aux trois
quarts et suspendus dans un local sec et bien aéré. Ils sont visités assez fréquemment, brassés
et inspectés. Pour une meilleure garantie contre les rongeurs, les sacs sont suspendus au bout
d’une tige métallique munie d’un crochet à chaque extrémité,l’un recevant par un lien le sac
solidement fermé, l’autre permettant l’accrochage à une poutre. Ce moyen ne convient que
pour les graines petites, sèches, transpirant peu, ne nécessitant pas trop de contrôle et
conservant facilement.
2.4.2.3. Conservation en caisses
Les graines sont stockées dans les caisses en bois en forme de parallélépipède rectangle
terminé vers le bas par un tronc de pyramide régulière. Le procédé est fréquemment employé
pour les petites semences se conservant facilement. Il faut visiter,remuer et aérer
périodiquement. Le travail est facilité quand la caisse est munie à sa partie inférieure d’une
ouverture à clapet permettant de soutirer, dans un récipient, une quantité de graines que l’on
reverse ensuite à la partie supérieure du lot afin d’effectuer un mélange.
2.4.2.4. Conservation par stratification
La stratification consiste à conserver les semences en couches alternées avec du sable grossier le plus
souvent, quelques fois avec du gravier fin ou une autre matière du commerce. On se sert de tonneaux,
de caisses, de récipients divers, de fosses dont le fond est drainé (drain, rigole, lit de pierres, etc.).
Suivant que l’on désire hâter ou retarder la germination, le milieu est maintenu humide ou sec. Le
semis est effectué à la saison au premier signe de germination.
Les récipients peuvent être rangés dans un local aéré mais frais sans grande amplitude de température,
comme une cave ou un hangar abrité. Ils peuvent être placés à l’ extérieur contre un mur qui sert
d’abri. Le procédé est excellent dans son principe : il se rapproche du processus naturel de
conservation mais il demande des précautions et des soins. Il est particulièrement efficace pour
quelques catégories de semences :
² Les fruits gros et charnus, d’une conservation difficile ;
² Les semences à enveloppe dure ;
² Les graines à enveloppe mince ou riches en essences volatiles (sapin) qui pourraient perdre facilement
leur pouvoir germinatif.
4.3.2. Techniques
La pépinière volante est établie dans périmètre à planter ou à proximité immédiate. Les essences
héliophiles et robustes s’accommodent du plein découvert en terrain nu. La plupart des autres sont
plus ou moins délicates et demandent ou exigent une protection. Un coupe-feu peut convenir comme
emplacement s’il bénéficie de l’abri latéral de peuplements. On peut installer la pépinière volante sous
le couvert bien dosé, plus ou moins léger ou dense, d’un taillis, taillis sous futaie ou futaie feuillue et
résineuse.
Le choix d’un bon emplacement doit avoir pour critère non seulement l’abri nécessaire mais aussi un
sol de bonne qualité. Ce dernier doit être assez profond, meuble, drainé, de fertilité au moins
moyenne. Une rapide étude phytosociologique et pédologique sera très utile. La composition
botanique et la vigueur du peuplement protecteur sera déjà guide précieux.
Comme le nombre de récoltes est limité, on est conduit, lors de l’installation, à envisager que les soins
strictement nécessaires, sans cependant ne pas trop les limiter. La clôture pourrait paraître superflue :
elle sera néanmoins indispensable dans la plupart des cas pour éviter les déprédations du gibier, mais
on peut limiter les frais.
La préparation du terrain, à profondeur superficielle ou moyenne, est faite mécaniquement quand c’est
possible (terrain nu, coupe-feu) ou manuellement en travaillant entre les couches du peuplement. On
ne fertilise habituellement pas mais des engrais mobilisateurs à base de P2O5 ou de N seraient très
utiles.
On peut assimiler à une pépinière volante les noyaux ANDERSON à fort densité où on reprend avec
motte des plants en excès pour étendre la surface occupée. Les sujets à prélever font l’objet d’une
préparation avant l’extraction. Elle consiste en un cernage préalable, antérieur d’une saison, qui
permet de refaire un enracinement concentré dans la future motte. Au moment de la transplantation,
un coupe de bêche profond dépivote le plant et soulève la motte en un seul bloc. Celui-ci est mis en
place dans une fosse de dimensions appropriées, en le déposant sans tassement pour éviter le
désagréger la motte.
Les nouvelles racines passent rapidement de la tranche fraiche inférieure au fond de la cavité. Les
racines latérales pénètrent dans le sol en place quand le contact est établi entre ce dernier et les parois
de la motte.
On peut également considérer comme pépinières volantes les placeaux à sol travaillé, éventuellement
fumés et engrillagés, que l’on installe sous le couvert d’arbres semenciers, en prévision ou à
l’occasion d’une bonne fructification, pour obtenir, en quantité importante, des semis naturels de
valeur. Ces derniers seront repris avec ou sans motte pour la plantation d’un parterre voisin. On peut
le faire également à partir de bandes travaillées dans un peuplement en régénération. C’est en réalité
une modalité de la régénération naturelle assistée.
4.3.3. Avantages et inconvénients
La pépinière volante présente de nombreux avantages qui justifient son extension. Les plantes vivent
dans le climat local dont elles épousent les rythmes. Lors de la plantation définitive, les frais
d’emballage et de transport sont supprimés. Les plants sont extraits au fur et à mesure de la mise en
place, ne souffrent guère des manipulations et de la plantation, gardent leur fraîcheur et ont ainsi une
reprise en général excellente. Point important pour les espèces délicates qui sont particulièrement
visées, les mortalités éventuelles ont lieu dans la pépinière même.
On élimine encore les rebuts et on utilise que des sujets vigoureux. Les remplacements sont réduits et
le boisement plus régulier, il est possible, par le prélèvement en motte, de pratiquer la culture de
plants forts, sélectionnés, à grands intervalles.
L’extraction et la plantation ultérieure en motte est facilitée si on ménage les écartements
satisfaisantes dans une terre suffisamment liante. Cette pratique élève les coûts de l’extraction et de la
plantation mais l’emballage est supprimé et le transport facilité par les faibles distances. Les
pépinières volantes autorisent l’éducation de semis naturels dont on améliore l’enracinement, la forme
et la vigueur. Elles permettent de tirer des semences récoltées dans le domaine et d’éduquer ainsi les
écotypes locaux. Elles changent de place fréquemment et sont ainsi peu exposées aux champignons et
insectes.
En pépinière volante, les prix de revient à l’unité marchande dépassent habituellement ceux du
commerce. Les travaux sont ordinairement manuels. On mobilisé, pour des besognes intermittentes,
un personnel d’exécution et de surveillance. Les mortalités et les rebuts consentis influencent
évidement le prix au mille. Mais les conditions de plantation et les plants eux-mêmes sont meilleurs,
la reprise est plus élevée, la vigueur et la régularité du jeune boisement favorisées, les coûts de
remplacement et de dégagement abaissés. En résume, le bilan est positif pour les essences délicates.
4.3.4. Etendue de la pépinière
Pour déterminer l’étendue d’une pépinière volante ou semi-permanente, il y a lieu de considérer :
Le nombre de plants normalement utilisés chaque année ;
A l’âge des sujets à planter ou la durée de leur séjour dans la pépinière ;
La densité au m² ou à l’are tenant compte de l’écartement entre les lignes et de la distance des plants
dans la ligne ; les rebuts et déchets et surtout l’intensité du triage.
4.4. Pépinières semi-permanentes
Les pépinières semi-permanentes sont des pépinières volantes prolongées pendant quelques années ou
des pépinières permanentes à objectifs limités. Dans le premier cas, on ne change rien à l’installation,
aux objectifs et à la technique. On prélève simplement plusieurs récoltes au même endroit, en
envisageant une fertilisation d’entretien et quelques sarclages aujourd’hui facilités par des herbicides
bien choisis et si possible sans rémanence.
La véritable pépinière semi-permanente occupe le même emplacement pendant plusieurs années mais
on y réduit au minimum les équipements. Elle conserve tous les objectifs de la pépinière volante ;
éducation de peu d’espèces avec une essence principale et de la seule catégorie des repiqués, culture
complète de plants rares ou d’écotypes locaux et surtout élevage d’essences délicates sensibles au
repiquage et à la plantation.
Son étendue varie de quelques dizaines d’ares à un hectare. Elle est installée dans un bon sol
répondant aux critères définis antérieurement mais en plein découvert, après défrichement et
dessouchement. L’abri latéral sera donné par la ceinture des peuplements voisins. Souvent, on choisit
pour l’emplacement une terre de culture ou une prairie dont le sol à les qualités exigées pour une
pépinière permanente, bordée par un bois ou une rangés d’arbres protégeant des vents secs et froids.
La clôture est haute, solidement établie pour une durée de plusieurs années. Les chemins sont limités
à des sentiers de circulation et, éventuellement, une étroite allée en sol naturel permet le passage d’un
petit véhicule à deux roues tracté de main d’homme.
L’alimentation en eau est réduite à un ruisseau, une mare ou fossé voisin ; les arrosages ne sont
habituellement pas prévus. La protection latérale est quelquefois complétée par le procédé simple des
rameaux fichés verticalement en terre.
Les travaux sont réduits mais prennent plus d’ampleur que dans la pépinière volante. Le labour et la
préparation du sol peuvent être mécaniques. On peut utiliser les outils tractés de l’exploitation
agricole voisine du domaine. Les autres travaux se font manuellement sans investissements onéreux
de machines. La fertilisation doit être étudiée et appliquée comme dans la pépinière permanente.
L’entretien annuel consiste surtout en sarclages manuels ou chimiques.
4.5. Production industrielle de plants forestiers
La production industrielle de plants forestiers repose sur la nature de semis en conteneurs. Elle est
souvent combinée à une plantation mécanisée ou non en sols préparés.
Dans les climats à période de végétation courte, les semis en conteneurs sont éduqués en serre, puis
mis à l’extérieur pour s’endurcir avant la plantation.
Sur le plan technique, la culture de semis se fait ordinairement en conteneurs de petites dimensions.
Très rapprochés les uns des autres, ils occupent de faibles surfaces. Au Canada, on avance des chiffres
évoluant de 2.500.000 à 3.200.000 sujets à l’acre (0,40 ha) soit 625-800 au m².
Les serres, ordinairement en plastique, sont relativement onéreuses et leurs frais de fonctionnement
sont à prendre en considération. Elles sont munies de systèmes de chauffage et souvent équipées
d’appareils automatiques d’arrosage et de fertilisation.
Parfois même, un éclairage d’appoint est prévu pour lever la dormance ou allonger la durée du jour.
On expérimente également l’enrichissement de l’atmosphère en CO2 et on recommande l’inoculation
des mycorhizes spécifiques.
L’élevage de semis en conteneurs sous serre isole les plants de conditions édaphiques et climatiques
adverses, les protège des parasites, des prédateurs et de la concurrence des mauvaises herbes.