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PREUVES
PRATIQUES
Membres des comités
M. ARNOULD, Strasbourg
Revue de médecine générale fondée sur les preuves
Gastro-entérologie
S. BENICHOU, Beaulieu sur Mer
M. BISMUTH, Labarthe sur Leze
E. BOTBOL, Strasbourg
J.-J. BRABANT, Roubaix
C. BRONNER, Strasbourg Par le Professeur François MION, Lyon
J. CATON, Lyon
C. CAZARD, Lherm
Urologie
C. CHARANI, Roubaix
J.-N. CHARPY, Lyon
E. CHARRE, Le Cannet
J. CLAVERO, Paris
J.-P. CORBINAU, Lille Par les Docteurs Delphine AMSELLEM-OUAZANA
P. DESPREZ, Caen
J.-M. DEVIENNE, Lille
et Sophie CONQUY, PARIS
T. DUBON, Bordeaux
G. DUROUX, La Teste de Buch
J.-J. DUVAL, Beaujeu
G. ERRIEAU, Paris
D. FAREAU, Marseille
J.-L. FEDERICI, Marseille
S. FERRACI, Lesparre
J.-B. GASC, Marseille
Gastro-entérologie
F. GHISONI, Plan du Var
G. GRANET, Ste Foy les Lyon
G. HASSID, Paris
J.-P. LARRUMBE, Velaux
P. LAUWICK, Roubaix
JQue faire en cas de découverte d’une
B. LEFRANCQ, Lille hyperferritinémie ? Page 4
M. LEVEQUE, Thann
A. LEVY, New-York J Données récentes sur la maladie coeliaque Page 6
P. LEVY, Vitry sur Seine
A. LION, Gambsheim J Prise en charge des constipations de l’adulte. Page 9
B. LOUIS, Villeurbanne
J.-C. LUCAS, Portet sur Garonne
G. LYON, Paris
D. MAUFFROY, Paris
M. MELTZ, Lyon
J.-B. PERREIN, Bordeaux
X. PERRIN, Pessac
Urologie
P. PEYTOUR, St Médard en Jalles
J Andropause : mythe ou réalité ? Page 14
J.-L. PHILIP, Nice
P. PRAS, Nice J Impériosités mictionnelles chez la femme... Page 17
G. RECORBET, Marseille
R. RIGOLI, Vienne J Prise en charge actuelle du cancer de la prostate
J. ROSSANT LUMBROSO, Nice au stade métastatique Page 18
M. RUETSCH, Dessenheim
M. SABBAH, Grasse
B. SIBOULET, Nantes
G. THUILIER, Paris
G. VAN QUI, Toulouse
J.-Y. VOGEL, Husseren Wesserling
D. WEIL, Hangenbieten CE QUI VA MODIFIER VOTRE PRATIQUE ■
Edito
Directrice de la Publicité Notre volonté d’aller à la rencontre d’autres régions françaises et d’établir des liens avec vos
Odile KRIEF
responsables associatifs nous amène à proposer nos congrès Preuves & Pratiques dans
odilekrief@societeccc.fr
14 villes en 2006. Comme toujours, le programme est établi par un comité scientifique natio-
Tél. : 08 71 11 84 55
nal composé de médecins généralistes indépendants et les experts sont choisis par un comité
régional composé exclusivement de médecins généralistes. En 2006, pour notre 4ème année
Rédaction Clermont-Ferrand et Rennes viendront rejoindre Bordeaux, Deauville, Lille, Lyon, Marseille,
Montpellier, Nantes, Nancy, Nice, Paris, Strasbourg et Toulouse.
Directeur de la publication
Dr Alain SEBAOUN
Rédacteur en chef
Dr François PHILIPPE Enfin, nous avons réalisé un sondage auprès de tous les participants à nos congrès pour savoir
Directeur médical
comment mieux assurer la diffusion des connaissances au travers de notre concept et vous en
Dr Alain SEBAOUN
trouverez les résultats dans le prochain numéro.
Comité de lecture
M. BISMUTH, Labarthe sur Lèze
Y. BOURHIS, Nantes
D. CASELLES, Nice
Comme à l’accoutumée je rappellerai les dates des manifestations à venir : la seconde édition
C. CHARANI, Roubaix de Preuves & Pratiques Nantes le 17 septembre, la première de Montpellier le 26 septembre,
P. DESPREZ, Caen la 3ème de Bordeaux, le 19 novembre et de Toulouse, le 26 novembre pour finir avec le
T. DUBON, Bordeaux premier congrès de Nancy le 3 décembre.
G. GRANET, Ste Foy les Lions
A. LEVY, New-York
M. MELTZ, Lyon Bonne rentrée
P. PEYTOUR, St Médard en Jalles
J.-L. PHILIP, Nice
G. RECORBET, Marseille Docteur Alain SEBAOUN
J. ROSSANT, LUMBROSO, Nice
M. RUETSCH, Dessenheim Directeur médical et scientifique
G. VAN QUI, Toulouse
J.-Y. VOGEL, Husseren Wesserling
D. WEIL, Hangenbieter
✂
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Maquette : Karine Augis
Date : Signature :
GASTRO-ENTEROLOGIE Q U E FA I R E E N C A S D E D É C O U V E R
RÉSUMÉ
L’hyperferritinémie doit faire évoquer une surcharge en fer, mais n’en est pas un synonyme.
L’exclusion des autres causes sans augmentation du stock de fer dans l’organisme est
indispensable. Le taux de saturation de la transferrine est indispensable : au-delà de 45 %,
il faut rechercher une surcharge secondaire à une cirrhose, une anomalie de l’érythro-
poïèse, une hémochromatose génétique ou un syndrome dysmétabolique. La réalité de la
surcharge en fer sera établie par l’IRM hépatique ou la biopsie de foie.
bas chez la femme non ménopausée). Une hyperferritinémie n’est cependant pas synonyme de
surcharge en fer : une cytolyse hépatique (augmentation des transaminases) peut entraîner une
hyperferritinémie, de même qu’un syndrome inflammatoire ou la consommation chronique
d’alcool.
La mesure du coefficient de saturation de la transferrine (protéine de transport du fer dans le
sang) est indispensable à l’évaluation d’une hyperferritinémie : en dessous de 35 %, la proba-
bilité d’une surcharge en fer est très faible, et il faut alors rechercher un syndrome inflammatoire
ou un éthylisme chronique.
Si la saturation de la transferrine est supérieure à 45 %, et ce en 2 occasions (pour éliminer un faux
positif), il faut alors éliminer une insuffisance hépatique (dans le cadre d’une cirrhose) entraînant
une diminution de la synthèse de la transferrine, ou une anomalie de l’érythropoïèse avec
augmentation réactionnelle de l’absorption digestive du fer : une anémie peut être présente dans
ce cas, et le myélogramme orientera le diagnostic.
Dans les autres cas, le diagnostic d’hémochromatose héréditaire était alors évoqué (1).
L’importance de la surcharge hépatique en fer peut être évaluée de façon indirecte par l’IRM
Preuves
CONCLUSION
Le dosage de la ferritinémie à la recherche d’une éventuelle surcharge en fer doit toujours
s’accompagner de la mesure du coefficient de saturation de la transferrine.
En cas d’hyperferritinémie et d’une augmentation de la saturation de la transferrine, il
faut éliminer une insuffisance hépatique ou une dyserythropoïèse. La recherche des
mutations du gène HFE est alors licite, et permettra de distinguer l’hémochromatose
génétique HFE1 des causes acquises de surcharge en fer (syndrome dysmétabolique).
L’évaluation de la surcharge en fer est réalisée par une IRM hépatique.
RÉFÉRENCES
■ 1. Pietrangello A. Hereditary hemochromatosis: a new look at an old disease. N Engl J Med 2004; 350: 2383-97.
■ 2. Feder JN et al. A novel MHC class I-like gene is mutated in patients with hereditary haemochromatosis. Nat Genet 1996;
13:399-408. ■ 3. Gandon Y et al. Non invasive assessment of hepatic iron stores by MRI. Lancet 2004; 363:357-62. 5
GASTRO-ENTEROLOGIE DONNÉES RÉCENTES SUR L
RÉSUMÉ
La prévalence sous-estimée de la maladie coeliaque doit pousser à évoquer ce diagnostic
plus facilement. Le diagnostic passe par le dosage des anticorps anti-transglutaminase, puis
par la réalisation de biopsies duodénales en cas de positivité. Le régime sans gluten, en
dépit de son caractère contraignant, est bénéfique.
porteurs de l’haplotype HLA DQ2, et la quasi-totalité des 10 % restant étant porteurs de l’haplo-
type HLA DQ8 (1). Pour être toxique, la gliadine doit être déamidée par la transglutaminase de la
muqueuse intestinale : les peptides dérivés possèdent une forte affinité pour les molécules HLA
DQ2 des cellules présentatrices d’antigènes. Une réaction lymphocytaire T cytotoxique s’ensuit,
aboutissant à la destruction des villosités intestinales. Des auto-anticorps dirigés contre la trans-
glutaminase sont produits au cours de la réaction immunitaire : ces anticorps n’inhibent que
partiellement la transglutaminase. Ils constituent un marqueur très spécifique de la maladie mais
n’ont pas un rôle pathogénique très significatif.
La maladie coeliaque était suspectée en cas de diarrhée chronique, avec amaigrissement et signes
cliniques et biologiques de malabsorption.
La prévalence de la maladie était estimée à 1/2500 environ.
Les patients présentant un syndrome de l’intestin irritable ont un risque plus élevé d’être
porteurs de la maladie coeliaque, avec une prévalence estimée entre 3 et 11 %. Deux études
récentes ont montré que le dépistage de la maladie coeliaque par la recherche des auto-
anticorps anti-transglutaminase dans ce groupe de patient était intéressant d’un point de vue
médico-économique (2).
Les autres manifestations potentiellement liées à la maladie coeliaque sont l’anémie ferriprive,
l’ostéopénie, le diabète de type I, la dermatite herpétiforme, la fatigue chronique, des trou-
bles neurologiques ou psychiatriques.
D’un point de vue physiopathologique, la description des formes frustes d’intolérance au
gluten s’est affinée : l’augmentation du nombre des lymphocytes intra-épithéliaux à l’extrémité
des villosités constitue un critère histologique important pour le diagnostic (3).
Des progrès ont été faits concernant la connaissance des fragments toxiques de la gliadine, ce
qui pourrait éventuellement dans le futur permettre de développer des régimes plus faciles à
suivre par les patients. Dans le même registre, il se confirme que l’introduction de l’avoine dans
le régime sans gluten n’entraîne pas de dégradation significative de l’état clinique ou
6 biologique. Ceci devrait permettre de faciliter l’adhérence au régime en le diversifiant.
R LA MALADIE COELIAQUE
GASTRO -ENTEROLOGIE
Professeur François MION
Exploration fonctionnelle digestive, hôpital E. Herriot, Lyon
une endoscopie digestive haute doit être réalisée pour obtenir des biopsies duodénales et
confirmer le diagnostic. Si le résultat est négatif, il faut compléter le bilan sérologique par le
dosage des IgG anti-transglutaminase, la recherche des anticorps anti-endomysium (IgA et IgG)
et le dosage des IgA sériques. En effet, le déficit en IgA, dont la prévalence est d’environ 1/500,
est responsable de faux négatifs. Si les anticorps anti-transglutaminase et anti-endomysium
(IgA et IgG) sont négatifs et le dosage pondéral des IgA normal, le diagnostic de maladie
coeliaque peut être exclu. Dans les autres situations, la réalisation des biopsies duodénales est
souhaitable, pour rechercher des signes de maladie coeliaque ou d’entéropathie liée au
déficit en IgA.
Le régime sans gluten s’impose en cas de maladie coeliaque : en dépit de son caractère
contraignant, les études les plus récentes confirment le bénéfice de ce régime pour les patients
en terme de réduction des symptômes et d’amélioration de la qualité de vie. Des informations
très utiles peuvent être obtenues auprès de l’Association Française des Intolérants au Gluten
(www.afdiag.org).
CONCLUSION
La mise au point de nouveaux tests sérologiques de la maladie coeliaque (anticorps anti-trans-
glutaminase) a permis de montrer la prévalence relativement élevée de cette affection, aussi
bien chez les adultes que chez les enfants. Il faut savoir évoquer le diagnostic devant une
diarrhée chronique avec malabsorption, mais aussi devant une anémie ferriprive isolée, une
ostéopénie, des troubles digestifs d’allure fonctionnelle, voire un diabète de type I ou une
dermatite herpétiforme. Le diagnostic repose sur la recherche des anticorps anti-transgluta-
minase, puis par le dosage des anticorps anti-endomysium et des IgA en cas de négativité.
L’endoscopie digestive haute avec biopsies duodénales est souhaitable en cas de sérologie
positive. Le régime sans gluten reste le traitement exclusif : le bénéfice pour les patients est
indéniable, même dans les formes frustes de la maladie, malgré son caractère contraignant.
RÉFÉRENCES
■ 1. Howdle PD. Advances in celiac disease. Curr Opin Gastroenterol 2005; 21: 152-61. ■ 2. Spiegel BM, et al. Testing for
celiac sprue in irritable bowel syndrome with predominant diarrhea: a cost-effectiveness analysis. Gastroenterology 2004; 126:
1721-32. ■ 3. Biagi F, et al. Intraepithelial lymphocytes in the villous tip: do they indicate potential coeliac disease? J Clin Pathol
2004; 57: 835-9. 7
PRISE EN CHARGE DES CONSTIPATIONS
GASTRO-ENTEROLOGIE
D E L’ A D U LT E
Professeur François MION
Exploration fonctionnelle digestive, hôpital E. Herriot, Lyon
RÉSUMÉ
La constipation de l’adulte est un symptôme très fréquent. La majorité des cas répond à
des mesures hygiéno-diététiques simples, et l’usage de laxatifs non irritants. Les explora-
tions de première ligne doivent être orientées par les signes associés, pour éliminer une
néoplasie colique, une perturbation métabolique ou une maladie neurologique. Les explo-
rations physiologiques peuvent permettre d’orienter le traitement dans les formes les plus
sévères.ysiologiques peuvent permettre d’orienter le traitement dans les formes les plus
sévères.
Quelle que soit la prévalence exacte de la constipation, il est clair que la grande majorité des
constipations sont résolues par les mesures hygiéno-diététiques et comportementales simples.
L’augmentation de la ration des fibres dans l’alimentation suffit pour normaliser le transit dans
plus de 40 % des cas. L’adjonction de laxatifs lubrifiants ou osmotiques, de mucilages ou de
laxatifs par voie rectale permet de traiter la grande majorité des cas résistant aux mesures
hygiéno-diététiques.
Il faut également apprécier le rôle des prescriptions médicamenteuses associées dans la survenue
ou l’aggravation d’une constipation : de nombreux médicaments (en particulier les anti-
dépresseurs) peuvent ralentir de façon significative le transit colique.
La recherche de troubles métaboliques (hypothyroïdie, diabète, hyperparathyroïdie, hypercal-
cémie, hypokaliémie, hypomagnésémie) peut également s’envisager en cas de signes évoca-
teurs associés.
Les explorations sont habituellement inutiles à ce stade. L’exploration morphologique du côlon
(par coloscopie) peut se justifier si la constipation survient de façon relativement brutale, et a
fortiori si des symptômes associés (rectorragies, douleurs, altération de l’état général, syndrome
sub-occlusif) sont présents.
clinique, mais peuvent aider à la décision d’une prise en charge chirugicale. La mesure du
Pratiques
temps de transit colique par la méthode des pellets radio-opaques (Transi-kit® désormais
disponible en pharmacie, non remboursé par la Sécurité Sociale, mais l’ASP à faire réaliser le
7e jour est pris en charge) peut aider à confirmer un ralentissement du temps de transit colique.
Sur un plan thérapeutique, l’utilisation régulière des laxatifs irritants (docusate, anthracé-
niques, bisacodyl, sels de magnésium) est déconseillée, du fait du risque d’entraîner des lésions
des plexus nerveux intrinsèques coliques, qui peuvent majorer la constipation.
La colectomie a été proposée pour traiter les constipations sévères résistantes aux traitements
médicamenteux : elle doit être exceptionnellement envisagée, après une évaluation physiolo-
gique et psychologique exhaustive.
Pour les formes les plus sévères rebelles aux traitements standards, les explorations peuvent
permettre de classer les constipations en 4 grandes catégories :
Les différentes formes de constipation se répartissent de façon à peu près équivalente dans ces
4 catégories.
1. La constipation de transit.
L’inertie colique est la forme la plus sévère des constipations de transit : il s’agit d’un diagnostic
très rare. Un trouble moteur digestif généralisé doit être éliminé avant d’envisager l’excep-
tionnelle colectomie, qui doit être alors totale avec anastomose iléo-rectale. L’évaluation
psychologique approfondie est également indispensable dans ce cas. Des travaux récents ont
suggéré l’intérêt potentiel d’un nouveau traitement moins invasif, la neuro-modulation des
racines sacrées. Cette technique onéreuse consiste à stimuler en permanence une racine sacrée
(en général S3), par l’intermédiaire d’une électrode placée à travers le trou sacré au contact de
la racine nerveuse, reliée à un boîtier de stimulation implanté au niveau de la fesse. Ce traite-
ment, initialement développé pour le traitement de l’incontinence urinaire par instabilité
vésicale, puis de l’incontinence anale, semble également prometteur pour le traitement de la
constipation sévère par ralentissement du transit colique. Des études complémentaires sont
Pratiques
3. La constipation mixte comporte des éléments évoquant un transit colique ralenti et des
perturbations de l’exonération. Ici encore, l’efficacité objective des différentes thérapeutiques
reste à démontrer, et la prudence est de mise avant d’envisager des solutions chirurgicales
Pratiques
radicales. Il faut notamment insister sur la possibilité d’utiliser de façon raisonnée et contrôlée
les laxatifs irritants, qui semblent une étape indispensable dans l’escalade thérapeutique,
avant d’envisager par exemple une colectomie totale. Leur efficacité est possible dans un
certains nombre de cas, et la preuve de leur toxicité dans la littérature n’est pas définitive.
4. La constipation fonctionnelle (temps de transit colique normal – < 70 heures sur le temps de
transit des pellets – et absence d’anomalie avérée de l’évacuation fécale) est le plus souvent
accessible aux mesures hygiéno-diététiques et aux thérapies comportementales, les problèmes
psychologiques étant fréquemment retrouvés dans ce groupe de patients. La place des
thérapeutiques alternatives (hypnose, acupuncture…) n’est pas validée dans la littérature.
CONCLUSION
La médecine factuelle est malheureusement de peu d’utilité pour orienter la prise en charge
diagnostique et thérapeutique de la constipation. La littérature est très abondante, mais
faite essentiellement de revues ou d’avis d’experts : peu de données objectives et convain-
cantes sont disponibles, aussi bien en ce qui concerne la classification des symptômes, la
place des examens complémentaires et l’efficacité des traitements. La pratique clinique
nous enseigne cependant la grande banalité du symptôme, la difficulté de la définition du
terme constipation, qui peut varier selon le point de vue du malade ou du médecin. Les
modifications diététiques et l’utilisation des laxatifs "doux" permettent de régler la
majorité des problèmes. Pour les formes rebelles, les explorations complémentaires
peuvent aider à une classification plus physiopathologique, afin d’orienter plus
précisément la prise en charge thérapeutique.
RÉFÉRENCES
■ 1. Higgins R, et al. Epidemiology of constipation in North America: a systematic review. Am J Gastroenterol 2004; 99:750-9.
■ 2.Lembo A, et al. Chronic constipation. N Engl J Med 2003; 92: 95-8. ■ 3. Locke GR, et al. American Association Medical
Position Statement: guidelines on constipation. Gastroenterology 2000; 119: 1761-6.
11
UROLOGIE A N D R O PA U S E : M Y T
TITRE CHAPITRE
RÉSUMÉ
Le déficit hormonal lié à l’âge n’est pas inéluctable et n’est pas toujours symptomatique. En
revanche, lorsqu’il se manifeste (troubles sexuels, asthénie, ostéoporose), il est nécessaire de
le reconnaître par le dosage de la testostéronémie et de le prendre en charge par une
hormonothérapie substitutive dont on respectera les contre indications.
Les hormones sexuelles sont synthétisées dans la cellule de Leydig à partir du cholestérol. Deux
voies de transformation, l'une directe, l'autre indirecte, passant par la formation de progesté-
rone, permettent la synthèse de testostérone, avec une production moyenne de 7 mg de
testostérone par jour. Dans le testicule et dans les tissus périphériques, la testostérone est
ensuite transformée en 17 ß oestradiol ou en dihydrotestostérone qui exercent un rétrocon-
trôle sur la sécrétion de LH.
La testostérone libérée dans la circulation sanguine circule principalement liée à des protéines :
testostérone-oestradiol binding globuline (TEBG), cortisol binding globuline (CBG), albumine
et 2 % de la testostérone reste libre. La sécrétion de testostérone n'est pas régulière avec un
rythme circadien (taux de testostérone plus élevé le matin) et un rythme circannuel (taux de
testostérone plus élevé en automne).
Les effets des androgènes concernent essentiellement le développement des organes génitaux
et des caractères sexuels secondaires puis possèdent un effet stimulant sur la libido et provo-
quent une augmentation de la masse musculaire par stimulation de l'anabolisme protéique.
La diminution de la testostéronémie est constante mais très variable d'un sujet à l'autre, avec
un taux maximal entre 20 et 30 ans et une décroissance particulièrement significative entre 60
et 70 ans (5).
■ Le terme d'andropause a été remplacé par celui de "déficit androgénique lié à l'âge" (DALA)
pour différencier cette carence hormonale progressive du phénomène inéluctable de la
ménopause. Cette dénomination différente permet d'insister sur l'absence de caractère
inéluctable de ces anomalies et de différencier les patients présentant un simple vieillissement
de ceux pour lesquels la carence hormonale est d'une autre cause.
Une meilleure compréhension de la physiopathologie et les progrès de l'endocrinologie
12 amènent à considérer plus spécifiquement le taux de testostérone biodisponible qui est la
UROLOGIE
YTHE OU RÉALITE ?
DALA. Mais tous les hommes présentant un déficit androgénique ne sont pas symptomatiques
et il importe donc d'apprécier le retentissement, notamment psycho-sexuel de cette carence
hormonale. Les symptômes les plus fréquemment retrouvés concernent la baisse de la libido et
la dysfonction érectile consistant essentiellement en un défaut de maintien de
l'érection, mais également des symptômes plus généraux (asthénie physique et psychique,
insomnie, irritabilité) et des modifications physiques (diminution de la masse musculaire,
augmentation de la masse graisseuse, bouffées de chaleur et éventuellement déminéralisation
osseuse pouvant être objectivée par l'ostéodensitométrie) (3).
Le DALA est confirmé lorsqu'en présence de tels symptômes, la testostérone totale est
inférieure à 3 ng/ml, la testostérone biodisponible inférieure à 0,7 ng/ml et le taux de LH
supérieur à 10 UI/l (4).
L'intérêt du traitement est de lutter contre les conséquences de l'hypoandrogénie liée à l'âge,
permettant ainsi de restaurer la libido et une activité sexuelle satisfaisante, mais elle permet
également une prévention de l'ostéoporose et la réduction de certains facteurs de risques cardio
vasculaires sous réserve de respecter des doses physiologiques.
Les contre-indications principales au traitement hormonal sont la préexistance d'un syndrome
d'apnées du sommeil qui pourrait être aggravé par le traitement, l'aggravation d'une gynéco-
mastie préexistante et surtout l'aggravation d'un adénocarcinome prostatique qui constitue une
contre indication absolue à la prescription de ce traitement.
Le traitement sera maintenu, en contrôlant le taux de testostérone plasmatique, sous réserve
qu'il comporte une efficacité clinique avec atténuation ou disparition des symptômes liés au
DALA et qu'une surveillance prostatique régulière soit effectuée au minimum une fois par an.
La déhydroépiandrostendione (DHEA) est un précurseur de la testostérone sans récepteur propre
et sans activité androgénique intrinsèque, dont la prescription ne repose pas actuellement sur de
réelles données objectives chez l'homme âgé (1).
CONCLUSION
Face à une symptomatologie en rapport avec la carence hormonale chez l’homme âgé, le
dosage de testostérone biodisponible permet de poser le diagnostic de DALA. Dès lors, un
traitement substitutif (injectable, per os ou transdermique) permet une amélioration signifi-
cative des symptômes. Toutefois, ce traitement ne peut se concevoir sans une surveillance
médicale régulière concernant, en particulier, le cancer de prostate (toucher rectal et dosage
de PSA annuel).
RÉFÉRENCES
■ 1. Allolio B, Arlt W (2002) DHEA treatment: myth or reality? Trends Endocrinol Metab 13:288-294 ■ 2. Bhasin S, Singh AB,
Mac RP, Carter B, Lee MI, Cunningham GR (2003) Managing the risks of prostate disease during testosterone replacement
therapy in older men: recommendations for a standardized monitoring plan. J Androl 24:299-311 ■ 3. Gooren L (2003)
Androgen deficiency in the aging male: benefits and risks of androgen supplementation. J Steroid Biochem Mol Biol 85:349-
355. ■ 4. Kelleher S, Conway AJ, Handelsman DJ (2004) Blood testosterone threshold for androgen deficiency symptoms. J Clin
Endocrinol Metab 89:3813-3817 ■ 5. Vermeulen A, Kaufman JM (1995) Ageing of the hypothalamo-pituitary-testicular axis in
men. Horm Res 43:25-28. 13
UROLOGIE IMPÉRIOSITÉS MICTION
TITRE CHAPITRE
L’ A U T R E C A U S E D ’ I N C
RÉSUMÉ
Les impériosités mictionnelles représentent près de la moitié des incontinences urinaires chez
la femme, notamment après 65 ans. Leur diagnostic est essentiellement clinique : fuites
d’urine précédées d’un besoin irrépressible. La prise en charge repose essentiellement sur les
traitements anticholinergiques.
être un facteur aggravant des impériosités mictionnelles et des infections urinaires (elles-
mêmes responsables d'impériosités).
UROLOGIE
NCONTINENCE URINAIRE
Docteurs Sophie CONQUY et Delphine AMSELLEM-OUAZANA
Service d'Urologie, Hôpital Cochin, Paris
d'un tracé normal ne rend pas cet examen inutile puisqu'il permet de confirmer qu'il s'agit
d'une pollakiurie sensitive ou psychogène et qu'il pourra être utilisé comme document
objectif pour démontrer à la patiente la bonne capacité de sa vessie.
- La fréquence notable des incontinences urinaires mixtes a conduit à reconsidérer la physio-
pathologie de ces fuites et amène à penser qu'une partie des vessies hyperactives le sont en
raison d'un trouble de la statique pelvienne dont la correction chirurgicale amènera non
seulement l'amélioration fonctionnelle attendue mais également la disparition des mictions
impérieuses.
- La mise sur le marché de nouvelles molécules (solifénacine Vesicare®, toltérodine Détrusitol®,
flavoxate Urispas®, chlorure de trospium Céris®) dont certaines ne franchissant pas la barrière
hémato-méningée, a permis une diversité de traitements bénéfiques pour les patients. De
même, des techniques de prise en charge par neuromodulation sacrée (qui consiste à stimuler
électriquement la racine S3 à l’aide d’une électrode implantée chirurgicalement) ou par
instillations endovésicales de substances (capsaïcine ou résinifératoxine) inhibant les récepteurs
vanilloïdes ont progressivement élargi l'arsenal thérapeutique dans les hyperactivités détruso-
riennes rebelles en particulier neurologiques (1, 4).
d'essai par un anticholinergique validé (par exemple oxybutinine 15 mg/j, solifénacine 5mg/j,
trospium 40mg/j pendant 3 mois). En l'absence d'efficacité ou en cas de mauvaise tolérance de
ce traitement, des examens complémentaires et en particulier l'examen urodynamique trouve
leur place pour confirmer le diagnostic. Si le diagnostic est confirmé, il est utile de tenter une
modification du traitement anticholinergique, certains ayant une activité différente d'une
patiente à l'autre, éventuellement associés à des traitements comportementaux et à une
rééducation périnéale dont le bénéfice est particulièrement intéressant dans cette population,
sans effet indésirable. L'amélioration de la trophicité vaginale par un traitement oestrogé-
nique local est un appoint thérapeutique souvent utile, notamment lorsqu'une rééducation est
prescrite. En l'absence d'efficacité de ces différents traitements et compte tenu de la gêne
intense provoquée par ce symptôme, on peut envisager une prise en charge par neuromodu-
lation sacrée.
CONCLUSION
Une meilleure compréhension du fonctionnement vésico-sphinctérien a permis de différencier
les fuites d’urine à l’effort (de mécanisme sous vésical) et les fuites par impériosités de
mécanisme vésical. Après avoir éliminé une cause locorégionale (infection, calcul, tumeur de
vessie…) ou neurologique (SEP, maladie de Parkinson), un traitement anticholinergique
d’essai est recommandé. Les anomalies urodynamiques sont inconstantes et ne doivent pas
faire réfuter le diagnostic. Dans les cas rebelles, un traitement par neuromodulation peut être
envisagé.
RÉFÉRENCES
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PRISE EN CHARGE ACTUELLE
UROLOGIE
DU CANCER DE LA PROSTATE AU STADE
METASTATIQUE
Docteurs Sophie CONQUY et Delphine AMSELLEM-OUAZANA
Service d'Urologie, Hôpital Cochin, Paris
RÉSUMÉ
Savoir orienter précocement les patients ayant un cancer de la prostate métastatique vers
une association hormono-chimiothérapie et prévenir les risques osseux par l’adjonction de
biphosphonates.
trimestrielle. La castration chimique a l'avantage d'être réversible. Les effets secondaires les
plus fréquents et classiques sont une impuissance sexuelle, une chute de la libido, des
bouffées de chaleur et à terme une ostéoporose ainsi que des effets psychologiques (anxiété,
dépression, instabilité affective).
La suite de la prise en charge, jusqu’à présent, ne consistait qu'en une série de manipulations
hormonales : suppression de l’antiandrogène (syndrome du retrait des anti androgènes),
ré-introduction d’un antiandrogène, changement de l'agoniste de la LH-RH, avec une évolu-
tion inéluctable vers le stade d'hormonorésistance. C'est à ce stade qu'étaient utilisées les mou-
tardes azotées (Estracyt®) avec leurs complications thrombo-emboliques connues qui en limi-
taient l'utilisation. Parallèlement, les patients présentaient souvent de multiples
métastases osseuses douloureuses et/ou se compliquant de fractures pathologiques nécessitant
un traitement palliatif (radiothérapie antalgique et/ou chirurgie orthopédique). En cas
d'évolution locale (rétention d'urine ou au contraire anurie), des résections prostatiques
palliatives ou une libération des voies excrétrices supérieures (drainage par sonde JJ ou
néphrostomie) étaient proposées.
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UROLOGIE PRISE EN CHARGE ACTUELLE
DU CANCER DE LA PROSTATE AU STADE
METASTATIQUE (SUITE)
Docteurs Sophie CONQUY et Delphine AMSELLEM-OUAZANA
Service d'Urologie, Hôpital Cochin, Paris
Le fait que l'émergence de clônes mutants hormonorésistants se fasse par la pression de sélec-
tion due à l'hormonothérapie a conduit certains à évaluer le bénéfice d'une hormonothérapie
intermittente (2) qui pour l'instant n'a pas montré d'efficacité supérieure à l'hormonothérapie
continue en terme de survie, mais permet une amélioration de la qualité de vie dans la mesure
où les patients peuvent avoir des périodes longues sans traitement hormonal.
En 2004, une étude parue dans le New England Journal of Medecine a montré que l'associa-
tion de docetaxel (Taxotere®) à l'hormonothérapie permet d'obtenir non seulement une
amélioration de la qualité de vie, mais aussi une amélioration de la survie pour ces patients
métastatiques (4, 5). Ce produit a reçu une AMM dans cette indication.
La qualité de vie des patients au stade métastatique étant une préoccupation majeure de leur
prise en charge, un nombre important de recherches s'est orienté vers la compréhension des
phénomènes osseux dus au cancer lui-même et à l'hormonothérapie prescrite. Il existe un nom-
bre croissant de données cliniques confirmant l'intérêt des biphosphonates de dernière géné-
ration (Zometa®) dans la prise en charge des ostéopathies métastatiques (6). Des études ont
montré que l’acide zolédronique (Zometa® biphosphonate de dernière génération)
pouvait diminuer la morbidité liée aux complications osseuses, notamment la douleur et
améliorer la qualité de vie chez des patients présentant des métastases osseuses, en particulier
secondaire à un cancer de la prostate.
RÉFÉRENCES
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