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MAITRISE DU COMPORTEMENT
POUR UNE CONCEPTION OPTIMALE
Laurent DAUDEVILLE
Professeur, Université Joseph Fourier, Grenoble
Fabrice BERNARD
Maître Assistant, Ecole des Mines de Douai
Hélène CARRE
Maître de Conférences, ISA-BTP Anglet
13/11/2005
Le verre structural -2- L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
SOMMAIRE
Introduction ........................................................................................................... 3
Conclusion........................................................................................................... 35
Références ........................................................................................................... 37
LE VERRE STRUCTURAL
MAITRISE DU COMPORTEMENT POUR UNE
CONCEPTION OPTIMALE
Introduction
Les Ingénieurs ont peut-être une vision assez « conservatrice » de la conception des ouvrages.
Celle-ci repose sur l’utilisation de méthodes de conception et d’exécution validées par les très
nombreuses constructions réalisées au cours du temps. La France a la chance d’avoir un corps
des Architectes indépendant de celui des Ingénieurs civils tant par sa formation que par les
missions qui lui sont confiées. Ainsi, des structures audacieuses et très esthétiques ont pu voir
le jour dans notre pays grâce à la volonté des Architectes de rompre avec ce conservatisme et
grâce à la compétence de nos ingénieurs qui ont su concrétiser ces projets.
Le verre fascine ! Ce matériau est l’objet de tant d’applications qu’il est connu et admiré de
tous. L’utilisation du verre dans les structures est de plus en plus pratiquée par les Architectes
pour la réalisation de bâtiments prestigieux ou d’infrastructures de transports telles les
aéroports et les gares. Le verre est trop souvent associé à la construction métallique et l’on
peut souvent regretter que le caractère transparent du verre laisse entrevoir une structure
métallique qui a pour objet de « seconder » le matériau verre en cas de défaillance de ce
dernier. Ce regret en forme d’exemple illustre les défis auquel les ingénieurs sont aujourd’hui
soumis par les Architectes désirant de plus en plus profiter des qualités d’esthétisme et de
durabilité du matériau verre : – Maîtriser le comportement du matériau et disposer de
méthodes de conception des structures comme c’est aujourd’hui possible avec les autres
matériaux de construction ; – Disposer d’outils d’analyse pour la conception optimale des
structures ; – Disposer de méthodes de contrôle in-situ permettant de vérifier que les
contraintes maximales admissibles n’ont pas été atteintes dans l’ouvrage –.
Les recherches présentées par les auteurs ont fait l’objet de plusieurs publications et sont
reconnues au sein de la communauté internationale, certes bien plus limitée que celle du béton
ou des ponts, mais très visible par le grand public par les ouvrages étudiés ou réalisés au sein
de celle-ci.
Au travers du présent rapport, les auteurs souhaitent montrer leur contribution à l’innovation
en matière de conception des ouvrages et à la démonstration que le génie civil est une
discipline dynamique et moderne fondée sur un champ disciplinaire étendu.
Le verre structural -4- L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
Contexte de la recherche
Le verre n’est certainement pas un nouveau matériau de construction. Les Romains ont
découvert comment fabriquer du verre transparent et ont introduit les vitres en verre dans les
bâtiments. Ce n’est qu’au début du siècle précédent que le verre étiré a été produit
commercialement, le verre « float » (plat obtenu sur bain d’étain) suivant peu de temps après
la seconde guerre mondiale, ces deux produits ont constitué une avancée technologique
considérable.
Les applications du verre structural sont multiples. Nous renverrons le lecteur au récent
numéro spécial de la revue Structural Engineering International - Journal of the International
Association for Bridge and Structural Engineering (IABSE, 2004), pour la définition du verre
structural (qui supporte des charges) et pour une illustration des nombreuses applications qui
y sont liées. Parmi celles-ci nous citerons principalement :
- Les couvertures planes (fig. 1) ou incurvées (fig. 2, fig. 3) ;
- Les façades (les exemples sont multiples, par exemple fig. 4, fig. 5) ;
- Les éléments de structures : poutres (fig. 2, fig. 5 et fig. 6) ou poteaux en verre (fig. 7).
Le verre est un matériau fragile et des efforts ont été entrepris pour palier cet inconvénient, du
coté des produits — feuilletage, traitement thermique, traitement chimique —, ainsi que du
coté des méthodes de conception. Depuis une vingtaine d’années, il y a une tendance à
considérer le verre comme un matériau de construction au même titre que le béton, l’acier, le
bois ou l’aluminium. C’est un nouveau développement conduisant par exemple à l’utilisation
de poutres ou poteaux en verre. Cependant, il y a généralement un manque de méthodes de
calcul, notamment dans les normes de conception, de dimensionnement et de justification des
structures de bâtiment et de génie civil. La recherche présentée dans ce rapport a pour objet de
combler ces lacunes par la proposition :
1. de méthodes permettant la prédiction de la rupture des éléments courants soumis à
des sollicitations normales prenant en compte la distribution aléatoire des défauts
de façonnage,
2. de méthodes permettant la prédiction de la rupture des assemblages par
connecteur métallique,
3. de méthodes de contrôle in-situ permettant de garantir la pérennité de l’ouvrage.
Il s’agit bien entendu de recherches pré-normatives qui, nous l’espérons, permettront à terme
de proposer des méthodes simplifiées de dimensionnement des ouvrages en verre structural.
Le verre structural -5- L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
Nous nous sommes plus particulièrement intéressés aux membres structuraux (poteaux et
poutres porteurs ou de contreventement) constitués de produits plats et aux liaisons entre ces
éléments. Les panneaux de couverture ou de façade, sollicités par les charges permanentes et
climatiques de façon plus modérée que les membres structuraux n’ont pas été étudiés.
L’augmentation de la capacité portante d’un élément de verre plat passe par :
- L’utilisation éventuelle de verre feuilleté, les feuilles externes jouant un rôle
supplémentaire de protection mécanique et chimique de l’âme. Les éléments
structuraux étant principalement chargés dans leur plan, le comportement mécanique
de l’interface de polyvinyl de butyral située entre les feuilles de verre n’a pas
d’influence sur le comportement global du feuilleté.
- La trempe du verre : ce traitement thermique ou chimique a pour objet de créer un état
de contraintes résiduelles dans l’épaisseur du verre. Les couches externes d’une plaque
trempée sont comprimées tandis que l’âme est en tension par équilibre. Les défauts à
l’origine des ruptures étant situés sur les surfaces façonnées, cette précontrainte
initiale tend à refermer les défauts et à augmenter la résistance du matériau. La trempe
chimique permet d’atteindre de très grandes précontraintes de compression mais sur
une épaisseur réduite. Ce type de traitement est peu utilisé en Europe pour le verre
structural, nous avons limité notre étude au verre trempé thermiquement.
Fig. 2 : Sortie de métro à Tokyo (Forum International) : les poutres porteuses sont en verre.
C’est la plus grande structure en verre ne comportant aucun support métallique.
Fig. 4 : Usine de production d’électricité à Fig. 5 : Maison de verre (Japon) – plancher, façade
Maastricht et contreventements sont en verre
Le verre structural -7- L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
fissure entre le verre et l’humidité ambiante). Cette propagation sous-critique des défauts est
responsable d’une diminution de la résistance du verre avec le temps. Ainsi, faute de
connaissances vraiment approfondies du comportement du matériau à long terme, l’utilisation
du verre dans les applications structurales est défavorisée, d’une part, en raison d’essais en
vraie grandeur exigés par les bureaux de contrôle pour la validation expérimentale du
dispositif retenu pour la construction, et d’autre part, en raison de coefficients de sécurité très
grands pour le dimensionnement à l'état limite ultime, particulièrement dissuasifs. Ces
coefficients sont en effet égaux à 7 environ et proviennent :
- d’un coefficient d’environ 3,5 classique pour les matériaux fragiles, intégrant
l’incertitude sur le chargement, sur le matériau ;
- d’un coefficient partiel 2 qui vient de l’estimation de la perte de résistance du verre
due à la propagation sous-critique des défauts sur des durées de vie demandées dans le
bâtiment (50 ans).
L’exemple de la figure 8 illustre cette problématique. Il s’agit d’une verrière (75 m2),
soutenue par dix poutres en verre espacées de 1.40 m, installée au laboratoire des musées de
France au Louvre afin de couvrir un puits de jour. Les poutres sont constituées de quatre
lames de verre trempé de quinze millimètres d’épaisseurs assemblées par trois films de
polyvinyle de butyral (PVB). Ce film permet d’augmenter l’épaisseur des plaques (qui
n’excédent jamais 25 mm d’épaisseur) et surtout d’assurer la cohésion de l’ensemble en cas
de rupture partielle de l’une d’elles et éviter toute chute de morceaux. Les poutres sont
appuyées sur des sabots en acier par l’intermédiaire d’appuis en chloroprène. La validation
des choix technologiques et de calcul des poutres a nécessité la réalisation d’essais en vraie
grandeur au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (Fig. 9).
Le verre structural -9- L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
Verre
Intercalaire
Connecteur métallique
Les résultats expérimentaux montrés dans ce dossier ont été obtenus sur plaques de verre
« float » silico-sodo-calcique fourni par Saint-Gobain. C’est le verre courant utilisé pour ces
applications.
L’épaisseur des plaques de verre est de 19 mm. La géométrie du trou et du chanfrein qui
l’accompagne, sont montrées en fig. 11 et tableau 1.
Dans ces conditions, les couches de surface deviennent rapidement rigides alors que les
couches internes (« le cœur ») sont encore visqueuses. La contraction thermique initiale des
couches superficielles provoque un fluage du cœur encore proche du point de ramollissement,
ce qui relâche les contraintes. A partir du moment où le cœur atteint une température
suffisamment basse pour qu’une relaxation visqueuse ne puisse plus se produire, on a alors la
situation où un gradient de température existe dans l’épaisseur du verre. Lorsque l’objet est
finalement refroidi à la température ambiante, le cœur plus chaud doit se contracter plus que
les couches superficielles. Cela conduit donc à l’apparition de contraintes de compression
dans les couches voisines de la surface, équilibrées par des contraintes de traction dans les
couches internes.
Ainsi, dans ce procédé, le système équilibré de contraintes résulte de la disparition à
température ambiante du gradient de température introduit à une température élevée où les
contraintes correspondantes ne peuvent se maintenir par suite de la relaxation vitreuse.
Dans les zones éloignées des bords, le problème est unidimensionnel : la distribution des
contraintes est plane, et dans les deux directions du plan, les contraintes sont égales. En
fonction de la profondeur, la distribution est approximativement parabolique. La contrainte
maximale de compression en surface est environ le double de la contrainte maximale de
traction au centre. Le plan où la contrainte est nulle est situé à une profondeur
approximativement égale à 20% de l’épaisseur. Cette épaisseur assez importante de la couche
comprimée est l’intérêt majeur de la trempe thermique par rapport à la trempe chimique. Par
contre, la précontrainte de compression obtenue par trempe chimique est plus importante que
celle obtenue par trempe thermique (entre 100 et 200 MPa de précontrainte de compression
pour un verre silico-sodo-calcique normal).
Actuellement, les travaux portant sur la prédiction précise des contraintes résiduelles dues au
processus de trempe thermique n’ont été effectués que pour des plaques infinies, c’est-à-dire
dans des zones éloignées des bords et des éventuels trous (problème 1D). Dans un premier
Le verre structural - 12 - L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
temps, durant la thèse de Hélène Carré (Carré, 1996), nous avons modélisé le processus de
trempe près des bords (problème 2D) mais sans prendre en compte de manière exhaustive les
échanges thermiques intervenant pendant le processus. Une avancée du travail de Fabrice
Bernard (Bernard, 2001) fut de réaliser cette étude de manière complète, non seulement près
des bords, mais aussi dans les zones chanfreinées des trous de la plaque de verre (problème
tridimensionnel).
La méthode des Eléments Finis est utilisée. Un calcul thermomécanique découplé est réalisé.
Il est donc nécessaire de connaître le comportement mécanique du verre au cours de la
trempe, ainsi que l’historique des températures au cours du processus. Les différents
phénomènes d’échanges thermiques sont ainsi étudiés.
Le modèle théorique de Narayanaswami a été implanté dans un code aux éléments finis. Nos
travaux sur la prédiction des contraintes résiduelles de trempe près des bords (Carré, 1996)
et près des assemblages (Bernard, 2001) font référence. Le premier article que nous avons
écrit sur ce sujet en 1996 est très cité dans la littérature internationale car il constitue la
première base de données de matériaux qui a permis de prédire de façon correcte les
contraintes résiduelles au sein de plaques de verre traitées sur ligne industrielle de trempe.
Des appareils, dont le principe est basé sur les méthodes photoélastiques, ont permis de
déterminer les contraintes résiduelles, qui dépendent de la différence entre les températures de
surface et de volume au sein des plaques soumises à ces refroidissements :
– L’Epibiascope pour la mesure des contraintes superficielles ; cet appareil envoie un rayon
de lumière parallèlement à la surface de la plaque ;
– Le contrôleur de bord pour la mesure de la moyenne dans l’épaisseur de la différence des
contraintes principales.
L'erreur relative de mesure des contraintes résiduelles à l'aide de ces instruments est de 10%.
La bonne concordance, montrée dans le tableau 2, entre les valeurs moyennes des contraintes
résiduelles déterminées expérimentalement et par calcul numérique aux Eléments Finis
montre que le modèle d’échange thermique par rayonnement estime bien les températures de
volume. Il est par conséquent validé complètement.
Fig.14 : Différentes vues de la maquette (de dessus, et zoom sur les constituants du trou)
La maquette a ensuite été placée dans des conditions réelles de trempe (sur une ligne de
production de la société Saint-Gobain) mais a été portée à une température telle que le
rayonnement est négligeable. Les thermocouples ont permis de connaître l’historique des
températures en différents points de la maquette.
La résolution de l’équation de la chaleur sur ces essais nous permet d’identifier les
coefficients d’échange convectif vrais sur chacune des surfaces soumises au refroidissement
par air : sur les faces de la plaque, les bords droits, et sur toutes les faces du trou chanfreiné.
Le modèle permet aisément de simuler d’autres configurations de trempe à condition d’être
capable de relier les paramètres identifiés (coefficients d’échanges thermiques) aux données
du processus de trempe (débit de l’air, température de l’air). L’analyse dimensionnelle permet
d’obtenir ce résultat de façon exacte pour un jet normal à une plaque infinie. Dans le cas du
trou ou de toute autre géométrie complexe Une étude simplifiée est néanmoins possible à
partir de concepts issus de l'analyse dimensionnelle pour la dépendance entre débit,
température de l’air et coefficient d’échange et en supposant que les coefficients de
convection ne dépendent que du diamètre du trou et non pas de la longueur de la zone conique
du chanfrein. Nous avons pu montrer, en faisant varier diamètres extérieurs et intérieurs
séparément, que seule la différence des valeurs des diamètres intervient sur les contraintes.
Ainsi, dans la configuration choisie, une seule variable définit les contraintes le long d’un
trou : la hauteur verticale du chanfrein. La valeur optimale de cette hauteur a été mise en
évidence en étudiant les contraintes résiduelles méridionales : il faut que le cylindre fasse un
quart de l’épaisseur de la plaque.
Cette partie de notre travail illustre bien le caractère pluridisciplinaire de cette recherche.
Le verre structural - 17 - L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
Contrainte superficielle mesurée = -147 MPa Contrainte superficielle calculée = -144 MPa
Tab.3 : Comparaison contrainte mesurée-contrainte calculée loin des bords
Contraintes intégrées
10 50 Contraintes intégrées (MPa)
0 Fin du chanfrein
-10 0
-20
-30 Calcul -50
Mesure1
-40 Mesure
-50 -100 Mesure2
-60 Simulation
-70 -150
-80 Distance depuis le bord Distance (mm)
-90 -200
0 5 10 15 20 25 0 2 4 6 8 10 12
Cont. tan. σ33 (MPa) Cont. tan. σ11 (MPa) σint au bord. Position ligne Ep.compres-sion
Type
Min. Moy. Max. Min. Moy. Max. (MPa) neutre (mm) (mm)
a1 -106.1 -123 -149.8 -119.6 5.38 3.00
a2 -114.6 -127.7 -149.7 -125.1 6.08 3.35
b1 -133.1 -143.8 -157.6 -28.1 -95.7 -141.1 -155.2 8.94 3.70
b2 -136.6 -147.9 -157.7 -26.8 -93.5 -138.7 -155.6 9.49 4.00
c1 -118.6 -132.8 -142.4 -32.8 -91.2 -124.6 -131.4 6.50 3.64
4. Etude de la rupture
La prédiction de l’état limite ultime de rupture d’une structure en verre nécessite d’étudier :
- La rupture intrinsèque du verre : pour cela des études sur verre recuit sont nécessaires.
- La rupture des éléments courants loin des zones d’assemblage : dans un tel cas les
éléments sont essentiellement soumis à un état de contrainte unidimensionnelle
normale. La densité, la forme et la taille des défauts initiaux, dus au façonnage,
influencera considérablement la rupture. Les défauts ayant une distribution aléatoire,
une approche probabiliste semble nécessaire.
- La rupture d’éléments en verre trempé : pour cela nous proposons une méthode de
superposition des états de contraintes résiduelles et celles dues au chargement.
- La rupture dans les zones d’assemblage : dans ce dernier cas, il sera montré que la
rupture est essentiellement due à un endommagement créé au contact, de plus, les
contraintes tridimensionnelles sont très localisées dans ces zones. Ces deux dernières
constatations militent pour une approche déterministe de la rupture.
∫
⎡ ⎛ σ − σ u ⎞ ⎤⎥
m
1
Pf = 1 − exp⎢− ⎜ ⎟
⎢ S0 ⎝ σ0 ⎠ ⎥
⎣ S ⎦
avec S0 = surface unitaire ; S = surface présentant des défauts (bord) ; σ = contrainte
appliquée ; σu = contrainte seuil (pour Pf = 0) ; m, σ0 = paramètres de Weibull
Ce modèle prend en compte l'effet d'échelle (un élément de grande dimension a une résistance
plus faible qu'un petit élément), et l'effet de la distribution des contraintes (un élément en
traction a une résistance plus faible qu'un élément en flexion 4 points et qu'un élément en
flexion 3 points).
Les paramètres de Weibull dépendent du matériau mais aussi de la vitesse de chargement à
cause de la fissuration sous-critique.
b. Fissuration sous-critique
La résistance du verre dépend de la vitesse et de la durée de chargement. Ce phénomène,
appelé aussi "fatigue statique", n'est pas observé dans le vide car il est dû à la présence d'eau
en fond de fissure (Michalske et al., 1983).
La rupture due à la propagation des défauts à partir des bords peut être modélisée au moyen
des facteurs d'intensité des contraintes en mécanique linéaire élastique de la rupture. Le verre
étant un matériau fragile, le mode de rupture peut être considéré comme le mode I pur. La
vitesse de fissuration en fonction du facteur d'intensité des contraintes pour différentes
conditions d'humidité (Widerhorn, 1967) est donnée Fig. 17. Evans (1974) a proposé une loi
puissance pour décrire la fissuration sous-critique :
KI < KIth pas de propagation
KIth < KI < KIc fissuration sous-critique v = AK I n
KIc < KI < KIcb propagation brutale de la fissure
KI = KIcb bifurcation de fissure
avec KI = facteur d'intensité des contraintes en mode I ; KIth = facteur d'intensité des
contraintes seuil ; KIc = facteur d'intensité des contraintes critique ; KIcb = facteur d'intensité
des contraintes de bifurcation ; v = vitesse de fissuration ; A,n = paramètres
Le verre structural - 21 - L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
v(m/s)
K Ith K Ic K cb
IV
10 3
1 III
II
eau
10 -3
I air 50 % H. R.
-6 air 25 % H. R.
10
0 vide
10 -9
10 -12
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
K I ( MPa . m1 / 2 )
37,5
1,5
chanfrein
joint plat poli
L = 230 mm
Cela prouve bien la nécessité d'une analyse statistique de la rupture car la résistance de ces
éléments ne peut pas être définie de manière déterministe.
Détermination des paramètres de Weibull
A partir des courbes de la probabilité de rupture en fonction de la contrainte appliquée, les
paramètres de Weibull peuvent être identifiés pour chaque vitesse de chargement. Nous avons
utilisé la méthode de la vraisemblance maximale.
Probabilité de rupture
1
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
Essais à 0,5 MPa/s
Loi de Weibull identifiée
0,3
Essais à 0,05 MPa/s
Loi prédite
0,2
Loi de Weibull identifiée
0,1
Contrainte (MPa)
0
25 30 35 40 45 50 55 60
⎡ ⎛ σ⎞
m
⎤
Pf = 1 − exp ⎢−
⎢⎣
∫⎜ ⎟ dS⎥
S⎝ σ ⎠
0 ⎥⎦
2 1 ∗2
⎡ nm∗ m∗ m∗ ⎤ et t 0 = n − 2 AY 2 K n −2 σ 0
⎛ σ ⎞ n−2 ⎛ tf ⎞ n −2
= 1 − exp ⎢⎢− ⎛⎜ 1 ⎞⎟ dS⎥⎥
n −2
∫
IC
⎜ ∗⎟ ⎜ ⎟
S⎝ σ ⎠ ⎝ t0 ⎠ ⎝ n + 1⎠
⎢⎣ 0
⎥⎦
modèle de Weibull, ceux sur verre trempé servent à valider la méthode de superposition
proposée pour le calcul de la résistance d'éléments en verre trempé. Le montage expérimental,
présenté (Fig. 20) garantit l'application de la charge dans le plan des éléments.
Prédiction Tests
Pf =0,2 σrupt = 130,9 Mpa σ1 = 118,6 Mpa
moyenne σrupt = 133,3 Mpa σ2 = 135,1 MPa σmoyenne = 126,8 MPa
Pf =0,8 σrupt = 136,0 MPa
Tab. 6 : Rupture de grandes poutres en verre trempé : Prédiction et expérimentation
Les essais sur petits barreaux en verre recuit ont permis la détermination des paramètres
statistiques de la rupture du verre recuit et la mise en évidence de l'effet de la vitesse de
chargement. La loi probabiliste de Weibull a été utilisée. Elle permet de prendre en compte
l'effet d'échelle et l'effet de la distribution des contraintes.
Cette étude a mis en évidence l’influence des défauts de façonnages qu’il est possible de
prendre en compte avec le modèle probabiliste de Weibull. Les effets d’échelle sont bien
connus pour les matériaux fragiles, notamment le béton, il nous paraît possible de prendre en
compte cet effet dans les codes de dimensionnement semi-probabilistes comme les Eurocodes
mais une difficulté proviendra de l’évaluation de la qualité de façonnage.
Grâce aux résultats des deux modélisations précédentes, la méthode de superposition donne
la résistance d'éléments courants en verre trempé. Il est nécessaire par la suite de s’intéresser
aux zones d’assemblage.
verre est collé à deux flasques métalliques reliés à une rotule fixée au bâti de la machine
d’essais (MTS 500 kN). Le connecteur métallique est attaché à deux autres plaques
métalliques fixées à la traverse horizontale de la machine d’essai. Les figures 23 et 24
montrent une photographie et un schéma du connecteur utilisé pour ces essais.
Système d’ancrage
du connecteur
Connecteur
Verre
Fer U
Plaque
Pièce de d’accrochage du
liaison verre
Le connecteur est assujetti à se déplacer verticalement vers le haut, à une vitesse contrôlé de
0.5 mm/min. Loin du trou, l’état de contraintes dans le verre est un état de traction. Le
chargement est bien dans le plan de la plaque. La présence de la rotule assure la non-existence
d’effort de torsion et de flexion.
Ecrou
Flasque mobile
Axe cylindrique
Nombre d’essais
Type de trou Pré-serrage (daN.m) Charge ultime (kN)
(Ecart-type en kN)
2 12.2 4 (1.5)
Trou a1 3 13.2 1
5 15.3 5 (2.1)
2 15.7 3 (1.9)
Trou a2 5 11.4 6 (4.3)
10 16.6 1
0 12.7 1
Verre brut de float
1 23.3 5 (2.3)
Trou b1
2 22.7 4 (4.3)
>2.5 0 3
1 21.8 3 (2.1)
2 22 9 (2.5)
Trou b2
5 11.9 1
>5 0 2
2 24.4 2 (2.4)
2.5 16.8 3 (3.3)
Trou c1
3 20.5 5 (4.6)
5 26 2 (4.7)
2 72.5 2 (3.8)
Trou a1 5 72.4 6 (4.7)
10 76.5 2 (4.9)
2 77 2 (0)
2.5 63 1
Trou a2
5 77.9 4 (9)
Verre trempé thermiquement
>5 73 1
1 107 4 (7.1)
Trou b1
7.5 118.5 1
10 115.7 1
2 112 4 (6.1)
Trou b2 4 109 1
10 85 1
1 86.5 2 (9.2)
2.5 94.2 1
Trou c1
7.5 89 1
10 62 2 (2.9)
Lancettes
Zone miroir
Zone grenue
acb
Fig.25 : Schéma d’un faciès de rupture (ai : taille de défaut initial ; acr taille critique ; acb rayon
du miroir de rupture)
Nous sommes situés dans le plan de la fissure. Le verre est un matériau fragile et se fissure
donc uniquement en mode I ; ainsi il est supposé que seule la contrainte principale maximale
contribue à la fissuration. Autour du défaut de surface responsable de la rupture, trois zones
peuvent être distinguées.
Une première zone, appelée miroir de rupture, est bien lisse. La fissure s’est, à cet endroit,
propagée avec une vitesse croissante. La propagation est d’abord lente, elle est qualifiée de
sous-critique (ai<a<acr), c’est-à-dire que le facteur d’intensité des contraintes est inférieur à sa
valeur critique (K<Kc). Puis la vitesse de fissuration augmente (acr<a<acb; K>Kc) jusqu’à
atteindre la vitesse limite des ondes dans le matériau.
A partir de ce moment, la fissure, qui ne peut aller plus vite, va bifurquer pour pouvoir
dissiper une quantité d’énergie supplémentaire (K=Kcb), d’où la zone au relief
particulièrement accidenté composé de micro-bifurcations (zone grenue) puis de bifurcations
(lancettes). Pour le verre étudié Kcb=2.33 MPa m (Conway et al., 1989). La mesure du rayon
du miroir de rupture (acb) donne une estimation, à 10% près, de la contrainte à rupture ( σ ) par
une formule issue de la mécanique linéaire élastique de la rupture :
M
σ= verre brut de float
a cb
Le verre structural - 29 - L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
M
σ= − σres verre trempé (superposition des contraintes)
a cb
acb est le rayon du miroir de rupture ; σres est la contrainte résiduelle dans la direction
perpendiculaire au plan de la fissure (obtenue numériquement) ; M est une constante
dépendant du matériau, de la forme et de la position du défaut initiateur de la rupture, de la
géométrie de la structure, et du chargement extérieur appliqué.
Il est supposé que le défaut est circulaire, situé sur un bord droit et soumis à une contrainte
uniforme de traction. Un lien entre Kcb et M peut être obtenu à partir de la connaissance du
facteur de forme de l’éprouvette et on trouve alors M=1.85 MPa m pour les verres trempé et
recuit (Bernard, 2001).
Ainsi, pour chacun des essais, dès que le faciès de rupture a été retrouvé, la contrainte à
rupture a pu être estimée par la mesure du rayon du miroir de rupture.
Notons que la rupture est localisée en surface, au point où la contrainte principale maximale
est la plus grande. La rupture n’est pas symétrique car les défauts initiaux ne sont pas les
mêmes sur tous les points de la surface. L'origine de rupture dépend de la géométrie du trou.
Elle est légèrement au dessus du plan perpendiculaire à l'axe de chargement passant par le
centre du trou et proche de l'intersection entre le cylindre et le cône du trou chanfreiné
(figures 11 et 24).
b. La photoélasticité
Un orifice a été réalisé dans les plaques permettant de charger le connecteur métallique. Dans
cette zone, située juste au dessus et sur les côtés du trou, des mesures photoélastiques avec un
polariscope ont été effectuées. Le verre, chargé, devient en effet biréfringent. Deux vibrations
lumineuses issues d'un polariseur interfèrent après les avoir amenées dans un même plan au
moyen d'un analyseur (Aben et al., 1993). Les isochromes visibles sur les images obtenues au
cours de l’essai sont les lieux d’isovaleurs du retard de phase ∆ entre les deux vibrations
lumineuses (figure 25). Le retard de phase ∆ suit les équations de Neumann :
Ces comparaisons se révèlent satisfaisantes. L’écart moyen est inférieur à 10% c’est à dire de
l’ordre de grandeur de l’incertitude sur l’estimation de la contrainte à rupture issue de la
mesure du rayon du miroir.
b. Simulation des images photoélastiques
La deuxième validation se fait par la simulation des images photoélastiques. La résolution des
équations de Neumann se fait aisément en 2D, ou lorsque généralement les directions
principales secondaires n’évoluent pas dans l’épaisseur. Cependant, dans le cas étudié, cette
hypothèse, en particulier près des trous, n’est pas justifiable. Dans le cas général, plutôt que
d’essayer de résoudre les équations de Neumann dans leur intégralité, il est préférable de
passer par le système matriciel équivalent dont la variable est le champ électrostatique de la
lumière E (Aben et al., 1993) (x3 est la direction de l’épaisseur).
16 16
2 2
Cette étude nous a permis de nouveau de mettre en œuvre des méthodes connues mais non
usuelles en génie civil : la fractographie, la photo-élasticité.
Notons l’utilisation originale de la photo-élasticité en théorie 3D (variation des directions
principales secondaires le long du chemin optique) qui nécessite la connaissance de l’état 3D
de contraintes par comparaison avec les résultats de simulation.
b. Proposition de dimensionnement
A partir de ces résultats, nous proposons une solution de dimensionnement : il s’agit ici de
déterminer la valeur de la charge de décompression de la surface et d’adopter cette valeur
comme limite de dimensionnement. On garantit alors que la fissuration sous-critique ne peut
se produire. La résistance à long terme est donc assurée, le facteur 2 dans le coefficient de
sécurité correspondant à la méconnaissance à long terme du matériau (diminution de la
résistance dans le temps en raison de la fissuration sous-critique) n’est plus nécessaire. De
plus, cette proposition permet de s'affranchir d'une réflexion sur le défaut critique
(localisation, propagation du défaut).
Cette approche de dimensionnement n’est peut-être pas aussi conservatrice qu’il n’y paraît.
En effet, l’interface verre-aluminium constitue un milieu confiné, fermé. Si de l’humidité s’y
condense, à cause de la diffusion sous contrainte des ions sodium à l’extrémité de la fissure, le
pH peut augmenter considérablement. Or, il est connu que la fatigue statique est exacerbée en
milieu basique, et que le seuil de fissuration sous-critique est repoussé vers le bas (Nghyem,
1998).
Le tableau 10 donne les charges de décompression que l’on a obtenues dans ce travail pour
différentes géométries de trou et pour différents couples de serrage.
c. Analyse de la rupture
Ce travail a débouché également sur un certain nombre de discussions sur la rupture et a mis
en évidence, en particulier, le rôle de la bague en aluminium sur la génération du défaut
responsable de la fracture. Elle « excite » plus ou moins les défauts de façonnage existants.
Diminuer le frottement entre le verre et l’aluminium a pour conséquence d’affaiblir cette
excitation, mais aussi de provoquer une concentration de contraintes. Les deux effets
s’opposent alors et on ne trouve pas d’amélioration notable des charge à rupture sur le verre
trempé thermiquement, sauf pour le trou de type b2 (grand chanfrein, grand diamètre) pour
lequel le deuxième effet est moins prononcé. Cette amélioration ne peut néanmoins être
utilisée que dans le cas où l’on connaît le seuil de fatigue statique, car il faut accepter que les
zones chargées soient en tension.
Les essais et les mesures fractographiques qui ont suivi, ont mis en évidence un effet
guérisseur de la trempe thermique sur les défauts superficiels. Ils ont même permis une
possible quantification de cette guérison. On aboutit alors à la conclusion que la résistance du
verre trempé thermiquement est supérieure à la résistance du verre brut de float additionnée à
la précompression de surface en valeur absolue. Ici aussi, cet effet ne trouvera son utilité que
dans la mesure où l’on connaîtra le seuil de fatigue statique.
Enfin, nous avons montré qu’une analyse déterministe de la rupture, dans les zones de
connexion, semble suffisante, au contraire des zones courantes pour lesquelles une approche
statistique, reliant contrainte et effet de surface, est obligatoire.
Les décompressions de surface sont calculées grâce à la simulation par Eléments Finis
détaillée précédemment. Par exemple pour des zones d’assemblage comportant un trou de
type b2, avec un chargement dans le plan de la plaque de verre et un pré-serrage de 2 daN.m,
la surface se décomprime à partir de 80 kN (voir précédemment). Un coefficient de sécurité
de 3.5, intégrant l’incertitude sur les charges et le caractère fragile du matériau, est
couramment utilisé pour de telles applications. Avec un tel coefficient de sécurité, la structure
ne devra pas supporter, en service, au niveau du trou, une charge supérieure à 80/3.5=22.9
kN. Si la méthode actuelle de dimensionnement est utilisée, un coefficient partiel de sécurité
de 2 caractérisant le comportement à long terme du matériau devra également être pris en
compte et le chargement appliqué sur le trou ne devra pas excéder le septième de la charge à
rupture (112 kN d’après précédemment), soit 112/7=16 kN. Pour ces trois cas ci-dessus, les
images photoélastiques simulées sont montrées dans la figure 26.
Suivant la méthode de dimensionnement préconisée, ces images donneront l’état limite
admissible.
Direction du chargement
10
3
Limite du connecteur
Conclusion
Ce travail s’inscrit dans le contexte du « verre structural », c’est-à-dire l’utilisation du verre
dans les structures du Génie Civil. Nos travaux ont démontré que nous pouvions prédire de
façon correcte les contraintes résiduelles de trempe. Ces travaux font aujourd’hui référence
mais ils doivent être poursuivis pour la constitution de méthodes analytiques ou d’abaques
permettant de connaître rapidement la précontrainte pour un produit trempé selon un
processus (trempe Sekurit ou simple durcissement) et une géométrie donnés. Dans un premier
temps la rupture des membres soumis à des sollicitations normales a été étudiée et il est
Le verre structural - 36 - L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
apparu que la rupture était gouvernée par les défauts de façonnage. L’aspect probabiliste de la
rupture ne devrait pas poser de problème particulier dans la perspective de la rédaction d’un
code de dimensionnement mais la caractérisation de la qualité de façonnage devra être prise
en compte. L’accent s’est porté également sur les liaisons structurelles entre éléments en verre
plat. Une analyse déterministe par Eléments Finis des assemblages de type tige pour l’étude
du chargement du connecteur métallique dans un trou de la plaque de verre a été développée.
Le chargement est typique de ceux que l’on rencontre dans ce contexte : chargement dans le
plan de la plaque.
On débouche finalement sur une proposition de dimensionnement des zones de connexion
garantissant la pérennité des assemblages (les éléments courants posant moins de problèmes
de calculs). Il pourrait ainsi être envisagé de supprimer le coefficient partiel de sécurité égal à
2, relatif à la perte de résistance dans le temps. L'utilisation du modèle numérique
tridimensionnel pourrait également permettre la fin des essais en vraie grandeur exigés par les
bureaux de contrôle pour la validation de la conception.
Pour assurer le contrôle in situ des structures, nous proposons en outre l’utilisation de la
photoélasticité. En réalisant des images photoélastiques sur des structures existantes, on peut
grâce au programme d’analyse d’images écrit dans ce travail (figure 25), réaliser une analyse
inverse de l’état de contraintes dans le matériau. Il est ainsi envisageable de vérifier une
possible décompression de la surface de contact par analyse inverse ou quantifier l’écart de
contraintes avant cette décompression, et être en mesure de dresser ou non des certificats de
garantie.
Ce dernier aspect de nos travaux revêt une importance particulière pour le développement des
structures en verre dans la confiance accordée au matériau à jouer un rôle « structural ».
Le verre structural - 37 - L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
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Le verre structural - 38 - L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
Diffusion de la recherche
Suite à ces travaux, Laurent DAUDEVILLE a été l’un des deux représentants pour la France
au sein de l’action COST C13 “Glass and Interactive Building Envelopes”, Working Group 3
“Structural Aspects of Glazing”. L’objectif sur quatre années de ce groupe de travail a été de
rédiger un code européen (plutôt un guide) de calcul des structures en verre trempé.
Ce groupe a rédigé un rapport final qui sera prochainement publié. L’intérêt majeur de ce
projet Européen fut de mettre en relation les principaux acteurs, architectes, ingénieurs et
universitaires concernés par la demande croissante d’utilisation du verre structural.
Outre les publications listées ci-après, nous avons été invités à présenter nos travaux au sein
de plusieurs conférences ou réunions d’experts.
Revues nationales
J7 BERNARD F., DAUDEVILLE L. & GY R. La biréfringence du verre : une propriété remarquable pour
l’ingénieur. Photonique (numéro spécial Photomécanique) (à paraître).
J8 BERNARD F., DAUDEVILLE L. & GY R. Calcul des contraintes résiduelles dans les zones d’assemblage
de plaques en verre trempé. Mécanique et Industries. (à paraître) (numéro spécial après MECAMAT 2003).
J9 BERNARD F., DAUDEVILLE L. & GY R. 2004. Vers une procédure de contrôle des structures en verre
trempé. Mécanique et Industries. 5(3) :267-273.
J10 BERNARD F., DAUDEVILLE L. & GY R. 2002. Sur le dimensionnement des structures en verre trempé.
Revue Française de Génie Civil. 6(7-8) : 1359-1380.
Le verre structural - 39 - L. Daudeville, F. Bernard & H. Carré
J11 CARRÉ H., DAUDEVILLE L. 1997. Détermination de la résistance du verre trempé. Verre. 3(3): 54-64.
CHAPITRE DE LIVRE
BERNARD F., DAUDEVILLE L. 2005. Is prestressing control possible for tempered glass structures ?. In
“Glass and interactive building envelopes”. Final report of COST C13 Working Group Structures. To appear.
CONFERENCES INVITÉ
DAUDEVILLE L., Prediction of the load bearing capacity of joints in tempered glass structures, Glass days
2003, Eindhoven, The Netherlands, 2003
DAUDEVILLE L., Prédiction de la résistance d'assemblages par connecteur métallique dans les structures en
verre trempé, colloque MECAMAT 2003, Aussois, 2003.