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5 conseils pratiques pour exercer le

ministère de la louange

Le ministère des chantres et musiciens dans l'église est un "ministère d'aide" ordonné


par Dieu (Psaumes 100.4). Celui-ci a pour but, d'une part d'exhorter le peuple de Dieu à
louer, confesser, raconter les bienfaits de Dieu (temps de louange), et d'autre part, de
faire entrer ce peuple dans sa présence pour l'adorer (temps d'adoration). Il est donc
important de comprendre que ce moment se prépare au même titre que la prédication
ou que les autres ministères exercés dans l'église. Voici quelques conseils pour bien
préparer ces moments:

1- Préparation dans la prière :


Sans moment de prière, il n'y a ni communion, ni communication ! Ce moment est de
loin le plus important de tous ceux qui vont suivre. Il nous permet de nous rendre
disponibles et disposés à entendre ce que Dieu veut nous dire, recevoir une directive
de sa part pour le culte que nous préparons. C'est ainsi que nous pourrons sélectionner
des chants inspirés. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de choisir des chants qui
concordaient parfaitement avec le message du Pasteur, sans le connaître à l'avance.
Quelle joie d'avoir été sensible au Saint Esprit ! Non seulement ces chants confirment
une pensée que votre Pasteur a reçu et lui donnent de l'assurance pour prêcher son
message (ministère d'aide), mais l'auditoire en est doublement bénéficiaire, gloire à
Dieu !

2- La sélection des chants :


Choisir des chants pour le culte peut s'avérer être une chose facile. Nous jouissons
effectivement d'un vivier considérable de merveilleux chants mais ce n'est pas pour
autant qu'ils sont tous appropriés. Comme nous le disons plus haut, il nous faut
distinguer les chants de louange des chants d'adoration. 

Lorsque nous sommes dans un temps de louange, il se passe quelque chose de


merveilleux dans le domaine naturel et dans le domaine spirituel. Dans le domaine
naturel parce que vous voyez le visage du frère untel, arrivé en retard, fatigué de sa
semaine, découragé par je ne sais quelles circonstances, se transformer au fur et à
mesure qu'il entend et confesse lui-même de sa bouche les merveilles de son Dieu. 

Dans le domaine spirituel lorsque que la soeur unetelle déclare devant tout ce qui existe
(hommes, anges, démons) que Dieu est puissant, qu'il a fait de grandes choses, qu'il en
fait et qu'il en fera encore, alléluia !!!! 

Vient ensuite le temps d'adoration (qui est de loin mon moment préféré) où nous
entrons dans la présence de Dieu, une dimension profonde où nous pouvons l'adorer
en esprit et en vérité (Jean 4.24). Il est important que les chants d'adoration ne
s'adressent qu'à Dieu seul car ils sont l'expression de notre amour pour Lui. 

3- La répétition des chants :


Il m'est arrivé de faire ma liste de chants et de me retrouver au culte sans avoir répété.
Voici quelques conséquences vécues que vous voudrez certainement éviter :

Conséquences minimes :

 Tonalité beaucoup trop haute à vous égosiller...embarrassant


 Suite d'accords complètement à côté de la plaque lors du refrain...super
embarrassant
 Oubli total des paroles...no comment
Conséquences inacceptables:

Vous n'entrez pas dans la présence de Dieu puisque vous cherchez déplorablement à
retomber sur vos pattes. Mais il y a pire, l'auditoire aux yeux grands ouverts que vous
empêchez d'entrer dans la présence de Dieu, et qui vous regarde vous ramasser avec
compassion ! (ministère de la déconcentration)

Offrez à Dieu de la qualité dans votre service, il le mérite plus que tout !!!

4- Restez sensible au Saint Esprit !


Ce n'est pas parce que vous avez soigneusement fait votre liste de chant que vous
devez :

1. Les chanter tous obligatoirement


2. Désobéir au Saint-Esprit qui vous inspire un autre chant/un chant nouveau 
3. Désobéir à votre Pasteur lorsque celui-ci vous demande de chanter un tel autre
chant

Restez sensible au Saint-Esprit tout au long de votre service, ne l'empêchez jamais


d'agir sous prétexte que la liste a été transmise aux musiciens.

5- Prenez votre part !

On ne peut conduire qui que ce soit dans un endroit où l'on ne va pas soi-même, alors
vivez la louange, vivez l'adoration au même titre que ceux que vous accompagnez,
faites le toujours de bon coeur avec simplicité et générosité.
Qu'y avait-il dans l'Arche
d'Alliance?
Nombres 17, 1 à 11; Exode 16, 11 à 15 et 31 à 33;
Hébreux 9, 1 à 4
Une réflexion sur l'Arche d'Alliance peut nous aider à comprendre le mode de
présence de Dieu dans nos existences. En effet, le peuple hébreu, cheminant dans
les déserts, transportait avec lui une grosse boîte en bois d'acacia, recouverte d'or,
sur les côtés de laquelle étaient fixés des anneaux dans les quels on passait des
barres de bois, permettant de le transporter. Ce coffre était appelé «l'arche
d'Alliance», car il devait rappeler l'alliance faite entre Dieu et son peuple au Sinaï, et
il symbolisait, pour le peuple, la présence même de Dieu en lui.

L'Ancien Testament nous révèle le contenu de ce coffre : il y avait trois choses, et il


est certain que ces trois choses représentent chacune un des aspects de la
présence et de l'aide de Dieu pour nous en ce monde.

On sait en général la première chose qui se trouvait dans l'Arche : les Tables de la
Loi données à Moïse sur le mont Sinaï. Mais on ignore souvent qu'il y avait aussi de
la «manne», ce pain tombé du ciel pour nourrir les hébreux, et le «bâton d'Aaron».

On comprend assez bien la présence des Tables de la Loi : elles sont la Parole de
Dieu, et effectivement, la présence de Dieu se trouve dans sa parole. La théologie
réformée est dans la droite ligne de cela en disant que la présence réelle de Dieu se
situe dans la lecture de la Parole de Dieu, la Bible et que c'est en se frottant
constamment à cette Parole en se rapprochant, en se plongeant dans la Bible que
l'on a une chance de trouver la plénitude de cette présence de Dieu.

La présence de la Manne est déjà plus mystérieuse. Une explication peut être
trouvée dans le sens même du mot « manne ». Et en effet lorsque la manne est
tombée, personne ne savait ce que c'était, et les hébreux disaient « Qu'est-ce que
cette chose-là? », ce qui se dit: « man hou » en hébreu, et faute de pouvoir répondre
on a appelé cette chose du nom de la question: « manna », « qu'est-ce que c'est ? ».
La question est devenue un nom, exactement comme en français le «vasistas» qui
vient de l'allemand «Was ist das», «Qu'est ce que c'est?»

Ainsi cette présence de Dieu, qui se trouve dans sa parole, n'est pas seulement une
loi à laquelle il faut obéir, ou des vérités à écouter et à croire, mais c'est une parole
à côté de laquelle on pose une question «qu'est-ce que c'est que ça ?». La présence
de Dieu est dans la Bible, mais dans une Bible sur laquelle on réfléchit, on travaille,
on médite, et c'est lorsqu'on a à la fois la Parole et la question posée sur cette
Parole que l'on a une chance de trouver la vraie présence de Dieu.

Cela permet d'éviter le fondamentalisme, qui exige que l'on prenne la Bible au pied
de la lettre, et qu'on y obéisse aveuglément; et d'éviter de croire qu'être protestant,
ce serait d'adorer la Bible et d'en faire un absolu, (ce qui est le risque quand nous
mettons la Bible sur un autel !). La manne a été donnée aux hébreux pour les
nourrir, or ils avaient déjà la parole qui est une nourriture, mais pour être vraiment
efficace, il faut qu'il y ait un questionnement à côté d'elle. Si jamais on cherche dans
la Bible des réponses, on ne trouvera pas la présence réelle de Dieu. C'est par les
questions que l'on avance; c'est parce que la Bible nous questionne, c'est parce
qu'elle nous secoue, nous dérange, que nous pouvons grandir et avancer, et c'est
dans ce but que doit être lue la Bible.

Et puis c'est aussi une Bible sur laquelle on a le droit de poser des questions :
même si c'est un texte sacré, la démarche constructive et nourrissante est de la
questionner et d'être questionné par elle, de chercher la signification du texte
aujourd'hui, de chercher pourquoi ce texte est ainsi.

La présence du Bâton d'Aaron dans l'Arche est plus difficile à expliquer. Il faut relire
l'histoire, et voir que dans Nombres 17, juste avant l'ordre de mettre le bâton dans
le tabernacle, ce qui était en jeu, c'était la légitimité du sacerdoce, de la tribu des
Lévites, c'est-à-dire en fait la légitimité de l'existence d'une Eglise, d'un culte
institué. Le peuple disait alors, comme aujourd'hui d'ailleurs, «On n'a pas besoin de
prêtres, de curés, de pasteurs, non plus que d'églises, de paroisses; on a la parole
de Dieu, et c'est suffisant». Les protestants, dans leur révérence à la Bible, ont trop
tendance à croire possible de se passer de toute Eglise. Mais dans le livre des
Nombres, Dieu leur donne un signe en faisant fleurir le bâton du chef de la tribu
des prêtres au milieu de tous les autres pour montrer qu'il tient bien à cette
prêtrise.

Le bâton d'Aaron présent dans l'Arche montre au peuple qu'il ne peut ni ne doit se
passer d'une institution l'aidant à se mettre en relation avec Dieu. Car c'est cela le
rôle des prêtres, être un lien entre le peuple et Dieu. La Parole de Dieu et le
questionnement ne suffisent pas : la dimension communautaire de l'Eglise,
l'importance de toute cette organisation qui comprend la paroisse, le temple, le
culte, les sacrements, la communion, les pasteurs, tout cela représente un lien
humain entre Dieu et son peuple, indispensable pour nous faire sentir la présence
de Dieu.

Ce rôle de l'Eglise comme élément de la présence de Dieu pour le fidèle peut


sembler être une apologie du système catholique. Mais ce n'est pas si éloigné qu'on
pourrait l'imaginer de la pensée protestante. Calvin lui-même disait que la chose
essentielle dans la vie chrétienne et dans l'organisation chrétienne ici-bas, c'est, que
«La Parole soit plainement prêchée...», donc la parole de Dieu, le questionnement,
ce que nous faisons dans la prédication sur le texte biblique, «...et que les
sacrements soient droitement administrés». Ce qui fait la distinction entre la
pensée catholique et la pensée protestante, c'est que dans l'Eglise Romaine, l'Eglise
arrive en premier comme vecteur de la présence de Dieu, et la Bible et la réflexion
en second, alors que dans la pensée protestante, la Parole de Dieu est première, la
prédication et les sacrements seconds. Cela correspond d'ailleurs bien à ce qui
apparaît dans notre texte, en effet, contrairement à l'Epître aux Hébreux qui met
les trois éléments dans l'Arche, il semble que les Tables de la Loi aient une place
privilégiée, la Manne et le Bâton n'étant pas vraiment dans l'Arche, mais devant
celle-ci, dans le tabernacle, la tente qui abritait l'Arche. Cependant, le fait que la
Parole de Dieu soit première ne veut pas dire que l'on puisse se passer des deux
autres éléments.

Nous devons donc prendre garde de conserver «les sacrements droitement


administrés», c'est-à-dire tout le service de l'église, le bâton d'Aaron, à côté de la
parole plainement prêchée, avec le questionnement, la réflexion personnelle, la
prédication, qui sont la manne.

Mais cette réflexion peut aller encore plus loin. En effet, l'Arche d'Alliance sera le
fondement même du temple de Jérusalem, celui-ci étant fait pour le contenir. Or,
dans le Nouveau Testament il est dit: Vous êtes le Temple du Seigneur (1Co 3:16),
ce qui amène à penser que c'est aussi en nous-mêmes que doivent se trouver ces
trois objets de l'Arche.

Pour les Tables de la Loi, il est évident que nous devons être les tabernacles dans
lesquels se trouve la plénitude de la Parole de Dieu. Paul dit bien : Que la Parole de
Dieu habite en vous (Jean 14:23, Col 3:16) et Ce n'est pas dans des tables de pierre
qu'est gravée la parole, mais dans des tables de chair, dans vos cœurs (2Cor 3:3).
Nous devons manger, intégrer, incorporer cette Parole, pour qu'elle soit en nous,
gravée profondément en nos cœurs.

Mais nous avons aussi à nous incorporer la Manne, à intégrer ces questions qui
parfois nous embêtent: il faut les admettre comme une part de nous-mêmes. Peut-
être même devrions-nous même aller plus loin, et devenir pour les autres une
question qu'ils se posent. Ce n'est pas un hasard si l'on parle souvent de
Témoignage pour parler de l'attitude que Dieu attend de ses fidèles, et si cette
Arche s'appelait aussi: « l'Arche du Témoignage ».

Nous pouvons être un témoignage si la Parole de Dieu habite en nous, mais aussi si
nous sommes nous-mêmes pour ceux qui nous rencontrent une question. Le
témoignage chrétien ne doit pas être une façon sectaire d'aller jeter sur les gens
des certitudes, des réponses, des idées toutes faites; le témoignage, c'est d'être
pour les autres une question par sa vie, sa façon de vivre, sa foi. Cela les induit à se
poser des questions, à se remettre en cause, à briser leurs certitudes, à aller de
l'avant.

Et pour que le chrétien soit une question, il doit se remettre en question, être sans
cesse en mouvement, il ne doit pas se contenter de ce qu'il est, il doit être
perpétuellement en route.

Enfin, le chrétien doit aussi avoir en lui même le bâton d'Aaron, symbole du pouvoir
sacerdotal Là, on retrouve la notion bien protestante du sacerdoce universel. Plus
haut, nous avons vu l'importance de l'Église, mais il ne faut pas s'arrêter là: nous
devons tous être nous-mêmes des prêtres pour nos proches, les mettre en relation
avec Dieu. Nous devons nous sentir responsables de la relation des autres à Dieu,
et ce bâton d'Aaron nous en montre la manière, si on relit bien les textes.

Le bâton d'Aaron avait en effet déjà eu un rôle considérable avant qu'il ne fleurisse
miraculeusement. C'est ce même bâton qui se trouvait déjà dans la main de Moïse,
et avec lequel il a fait de grands prodiges : il a effrayé le Pharaon en se
transformant en serpent, il a permis d'ouvrir la mer Rouge, de faire jaillir l'eau d'un
rocher. Et c'est ce bâton par lequel Dieu a opéré de grandes choses dans son
peuple qui deviendra le signe de la légitimité du sacerdoce d'Aaron. Si nous devons
être ce bâton d'Aaron, peut être cela signifie-t-il que pour être un témoignage pour
nos proches, nous devons être la démonstration de ce que Dieu opère en nous,
montrer que Dieu opère de grandes transformations, qu'il nous permet de
traverser à pied sec des choses que nous n'aurions jamais imaginé traverser, et que
dans les déserts de sécheresse, de crainte, par la présence de Dieu qui est en nous,
par cette Loi, cette Parole, ce questionnement, des sources d'eau vivante jaillissent
dans nos cœurs.

C'est ainsi que nous pouvons être des signes de la présence de Dieu. Dans
l'Evangile, il est écrit cette pensée très semblable : Que vos œuvres bonnes (tout ce
que Dieu nous fait faire) soient visibles aux yeux de tous les hommes, et qu'ainsi ils
glorifient Dieu qui est dans le ciel: (Matt 5:16) que les autres glorifient Dieu parce
qu'ils voient ce que Dieu opère en vous.

Ainsi, dans l'Arche d'Alliance, la présence de Dieu se fait par sa Parole, d'abord, et
par la Manne et le Bâton. La Manne est cette aide intérieure, ce pain vivant que
Dieu nous donne pour nous nourrir et nous soutenir dans nos déserts, sans doute
nous nourrit-il de questions, mais c'est loin d'être vide. Et le Bâton est cette
puissance de Dieu qui agit pour nous libérer de l'esclavage, nous aider à traverser
la mer, et à trouver l'eau de la vie. La présence de Dieu, c'est tout à la fois ce qui
nous fortifie et nous réconforte, et ce qui nous permet de sortir, d'avancer, d'être
en route.

Ce contenu de l'Arche d'Alliance explicite au mieux la façon par laquelle la Parole de


Dieu peut être présente en nous, et comment elle nous conduit à la vie et au
bonheur. La Manne, pour soi, c'est la question, pour les autres, c'est le témoignage,
intriguer et questionner. Le Bâton c'est, pour soi, le rôle de l'église, la pratique
religieuse, tous ces moyens de croissance spirituelle que sont l'Église, ces objets qui
nous permettent d'accéder à cette parole, et pour les autres, c'est le rôle que nous
avons, nous, à jouer, puisque chacun de nous doit jouer pour les autres le rôle
d'Eglise et de prêtre.

Et c'est alors que nous avons ce tabernacle, cette présence de Dieu qui nous
accompagne en tous temps et en tous lieux, sous ses formes diverses, humaines,
spirituelles, divines, complexes, variées, pour peu que nous n'ayons garde de
l'oublier dans quelque recoin de notre vie. Il faut effectivement faire l'effort de
trimbaler partout avec nous cette Arche d'alliance, avec sa Loi, sa Manne et son
Bâton. Nous aurons alors cette plénitude de la présence de Dieu, avec laquelle
nous pouvons franchir tous les déserts, avec laquelle nous sommes en marche vers
la Terre Promise, le pays où coule le lait et le miel, vers le pays de joie et de vie.

Amen.

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