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Diagnostic santé partagé -

Quartier de la Cité de l’Ill


SYNTHÈSE
décembre 2013

Contexte
 Réalisation d’un diagnostic local de santé (DLS) partagé avec l’ensemble des acteurs et partenaires de la Ville
de Strasbourg sur le sous-quartier de la Cité de l’Ill en réponse à un appel d’offres de la Ville de Strasbourg
lancé en mars 2013.
 Ce diagnostic a été financé par l’Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances).
 Il vise à préparer un projet territorial de santé intégrant la future Maison urbaine de santé (Maison de santé
pluridisciplinaire) dans le quartier.

Méthodologie
Un diagnostic quantitatif
Une analyse des données statistiques existantes a été réalisée sur :
 la population (situations démographique, économique, sanitaire et sociale…),
 le territoire (situation géographique),
 les ressources disponibles dans le quartier et à proximité de celui-ci (démographie des professions de santé,
offre hospitalière, structures, associations, actions d’éducation pour la santé, dépistage…).

Un diagnostic qualitatif
Il a permis d’approcher plus finement la perception et les attentes des professionnels de santé et de la population
quant aux :
 problèmes de santé rencontrés et jugés prioritaires,
 les déterminants de la santé sur lesquels agir,
 les publics concernés par les principaux problèmes de santé,
 les attentes des professionnels et habitants du quartier vis-à-vis d’un projet de maison de santé.
Il a également permis de recueillir les premières pistes d’actions qui permettraient de répondre aux problèmes repérés.
Ce diagnostic qualitatif se base sur des temps d’entretiens, d’échanges et d’observations sur le quartier :

 douze entretiens semi-directifs individuels ou collectifs (35 professionnels et responsables d’associations)


 un temps d’échanges permettant le recueil de la parole des habitants en utilisant un « mur d’expression » lors
de la fête de l’école,
 des temps d’observations dans le quartier à chaque déplacement.

La difficulté à toucher les personnes isolées est une des limites de ce diagnostic

Éléments de contexte
Repères géographiques
La Cité de l’Ill est intégrée au quartier de la Robertsau et est composée de deux Iris1 : Schwilgué et Anguille. Elle
jouxte les quartiers du Marais à Schiltigheim et le Ried à Hœnheim. Elle est classée en zone urbaine sensible de
priorité 2 et est intégrée à la ZUS « Grand Ried » à cheval sur les quatre communes, Bischheim, Hœnheim,
Schiltigheim et Strasbourg et sur les quartiers du Marais à Schilitigheim et de la Grossmatt à Hœnheim. Cette ZUS
comptait un peu plus de 10 000 habitants en 2009 (Figure 1).

Figure 1 : Plan de la ZUS Grand-Ried

Source 1 : Délégation interministérielle à la ville et au développement social urbain

1
Les communes d'au moins 10 000 habitants et une forte proportion des communes de 5 000 à 10 000 habitants sont découpées par l’Insee en IRIS
(Ilots Regroupés pour l'Information Statistique). Ce découpage constitue une partition de leur territoire. La France compte environ 16 100 IRIS dont
650 dans les DOM. Il s’agit principalement d’Iris d’habitat dont la population se situe général entre 1 800 et 5 000 habitants. La ville de Strasbourg
compte quant à elle 116 Iris.
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Composition du quartier
En 2009, le quartier comptait 4 749 habitants.

 C’est le 4ème plus petit quartier de Strasbourg (en nombre d’habitants) : 1,7 % de la population strasbourgeoise
et 20,4 % de la Robertsau, avec une population composée pour 20,5 % d’immigrés (10ème rang/222).
 Ce sont 1 782 logements répartis dans 57 immeubles avec 83 % de logements sociaux (2ème quartier/22) et
94 % de locataires (3ème quartier/22). Il y a peu de commerces, ceux-ci sont principalement situés rue de l’Ill :
un tabac-presse, deux salons de coiffure, une pharmacie, une épicerie, et un snack.
 Enfin, il existe des dessertes en transports en commun à proximité et dans le quartier même : le tram B (arrêt
pont Phario à Bischheim qui se situe à environ 600 mètres de la rue de la Doller), le bus 6 (passant par la place
de la République, les Halles et Souffelweyersheim), le 72a (jusqu’à la place de la République) et le 70 (passant
par le vieux Robertsau, Hautepierre jusqu’à Oberschaeffolsheim).

Éléments sociodémographiques
La Cité de l’Ill est un des quartiers strasbourgeois présentant des indicateurs sociaux défavorables, mais ne se situe
jamais dans les extrêmes.

Figure 2 : Données socio-économiques dans les quartiers de Strasbourg

37%
25%
Prop de chômeur
ème 16%
6 / 22 quartiers
8%

30% Extrême maximum


Prop Population bénéficiaire de la 16%
Cité de l'Ill
CMUC 8%
ème Strasbourg
8 / 22 quartiers 2%
Extrême minimum

24%
Prop d’allocataires dont le revenu est
14%
constitué à plus de 50 % de
prestations sociales 12%
ème
5%
9 / 22 quartiers

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%

Source 2 : Insee RP 2009

2
Le classement est fait sur 22 quartiers. Le découpage de la ville en 24 quartiers a été utilisé (cf. Rapport détaillée carte page 43), mais deux quartiers qui ne sont
pratiquement pas habités ont été exclus du classement (Zone d’activité du Port du Rhin et Zone d’activité de la plaine des bouchers).
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Concernant la situation économique et sociale de la population, ce quartier se situe :
 Entre la 6ème et la 8ème place des quartiers ayant la plus forte proportion de bénéficiaires de prestations
sociales
 à la 6ème place des quartiers où le revenu par unité de consommation est le plus faible (Cité de l’Ill : 11 075 €
vs. 23 495 € pour Strasbourg.

Sur le plan démographique, on note :


 une forte proportion de jeunes : la part des personnes âgées de moins de 20 ans en 2009 est de 28,3 % (vs.
23,3 % pour la Robertsau et 24,8 % pour Strasbourg),
 mais également de personnes âgées de 75 ans ou plus. La part des personnes âgées de 75 ans ou plus en 2009
atteint 7,6 % dans le quartier soit une proportion nettement inférieure à celle de la Robertsau (9,0 %), mais
légèrement plus élevée que celle de l’ensemble de la ville de Strasbourg (6,9 %).

Enfin, on constate également une mobilité résidentielle faible puisque 76 % d’habitants âgés de 5 ans et plus résident,
en 2007, dans le même logement qu’en 2002. Il y a peu de nouveaux arrivants et la population diminue :
 6,8 % de nouveaux arrivants entre 2002 et 2007 (vs. 19,3 % à la Robertsau et 22,3 % à Strasbourg),
 diminution de 5,4 % de la population entre 1999 et 2007 (vs. +1,5 % à la Robertsau et +3,1 % à Strasbourg).

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Éléments issus des entretiens
Approche par déterminant de la santé

Synthèse des résultats


Figure 3 : Déterminants de la santé évoqués lors des entretiens qualitatifs et nombres d’occurrences
biologie

population vieillissante 2

accueil de la petite enfance en collectif avant 3 ans 2

conditions sociales et
2
familiales difficiles, précarité
social et physique
envrionnement

échec scolaire lié aux inégalités sociales 3

phénomènes de violence (physique, verbale, psychologique) 4

qualité de vie sur le quartier (logement, environnement,


5
sentiment insécurité, bruit, parcs…)
de santé et offre
organisation du

accès aux soins 5


système

accès aux droits 5

recours aux soins de spécialistes 5


comportements

mobilité physique et frein à sortir du quartier 6

recours aux soins (utilisation ou consommation) 9

Source 3 : ORS Alsace/ Ireps Alsace

L’organisation du système de santé et l’offre de soins

Le quartier dispose d’un cabinet constitué de trois médecins généralistes et de deux infirmières, de deux autres
cabinets constitués chacun d’un médecin généraliste, et d’une pharmacie.

L’offre de soins sur le quartier est inférieure à la moyenne communale (la densité lissée d’omnipraticiens sur un rayon
de 1 000 mètres est de 52 médecins pour 100 000 habitants vs 96 pour 100 000 pour l’ensemble de la ville). L’accès
aux soins est jugé problématique par les professionnels rencontrés (5 entretiens). C’est plus précisément le manque

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d’autres professionnels de santé, spécialistes et paramédicaux dans le quartier qui a été évoqué, dont en particulier
l’absence de chirurgien-dentiste, d’orthophoniste, de kinésithérapeute et de laboratoire d’analyses médicales.

On pourra cependant noter que l’on trouve ces professionnels dans un rayon de deux kilomètres en partant du centre
du quartier.

L’accès aux droits et à l’information a également été cité de manière problématique dans 5 entretiens, notamment
pour la question des droits en matière de couverture sociale, souvent entravée du fait de démarches administratives
complexes. Ce problème se rencontre surtout chez les personnes âgées ou les personnes issues de l’immigration chez
lesquelles la barrière de la langue vient accentuer le problème.

Les soins à domicile, en demande croissante notamment pour les personnes âgées, ne semblent plus suffisants. Il
existe dans le quartier une Maison des aînés mais son rôle relève de l’information, du conseil et de la coordination.

L’environnement physique et le cadre de vie


Le cadre de vie est largement marqué par un manque de services et de commerces de proximité, ce qui peut limiter
les occasions de créer du lien social pour les personnes âgées vivant seules pour lesquelles les achats alimentaires sont
souvent une occasion de sorties et d’échanges avec les autres habitants.

L’accessibilité des logements est rendue difficile par l’absence d’ascenseurs, en particulier pour les personnes âgées en
perte de mobilité, les personnes handicapées et les familles avec des enfants en bas âge nécessitant des poussettes.

L’environnement extérieur est agréable, mais pas toujours suffisamment sécurisé ; en effet les aires de jeux ne sont
pas clôturées et les habitants se plaignent de la vitesse de circulation excessive de la part de certains automobilistes
ou deux-roues.

L’offre d’activités sportives, culturelles et de loisirs est importante, mais peut-être pas équivalente pour toutes les
catégories de population (manque d’activités pour les femmes et les plus jeunes) et pas suffisamment connue ou
accessible.

L’environnement socio-économique défavorable


Le quartier est considéré comme défavorisé au niveau socio-économique et les contraintes financières des habitants
peuvent constituer un frein à l’accès à certaines ressources de santé comme la dentisterie, la lunetterie et la
médecine spécialisée.

Les difficultés d’insertion socio-professionnelles et les longues périodes d’inactivité entraînent un sentiment de
dévalorisation et portent atteinte à l’estime de soi. Il a, enfin, été souligné que la pénibilité au travail impacte
fortement l’état de santé de certains travailleurs, principalement les ouvriers effectuant des gestes répétitifs et des
ports de charges lourdes.

L’environnement social
Les acteurs rencontrés parlent d’une « mentalité village » qui peut être vécue comme un atout du quartier lorsqu’elle
permet l’entraide entre les habitants, mais aussi comme un problème lorsqu’elle entraîne la stigmatisation de
certaines catégories d’habitants.

Le diagnostic a permis de montrer que les habitants de ce quartier seraient plus tolérants envers les personnes
présentant un handicap ou des troubles psychiatriques.

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Cependant, un sentiment de solitude ressenti par certains publics a été évoqué par les personnes rencontrées. Il est à
noter que ce quartier détient des taux plus importants, qu’en moyenne à Strasbourg, de personnes de plus de 75 ans
vivant seules et de familles monoparentales, populations davantage concernées par ces problèmes de solitude
ressentie.

Figure 4 : Composition des ménages dans les quartiers de Strasbourg

Extrême maximum Cité de l'Ill STRASBOURG Extrême minimum

60,5% 60,5%
51,7% 49,80%

23%
14,5%
9,4%
5%

Prop ménages Famille monoparentale Prop de personnes de + de 75 ans vivant


seules

Source 4 : Insee RP 2009

De même, un sentiment d’insécurité a été exprimé par une large part de la population et des professionnels
rencontrés. Ce sentiment engendre des problèmes de stress, de sommeil et de souffrance psychique. En outre, ont été
évoqués d’une manière globale des problèmes de voisinage, des nuisances sonores et des agressions verbales.

Les comportements individuels et ressources personnelles


Le recours aux soins est jugé insuffisant par les professionnels interrogés. Ce phénomène peut s’expliquer par les
raisons évoquées précédemment, mais aussi par des freins individuels psychologiques (difficultés à « sortir du
quartier»). Il y aurait en revanche un recours aux urgences pédiatriques du CHU Hautepierre trop systématique et
pour des soins courants, ne relevant pas de l’urgence.

Deux professionnels ont abordé la faible participation des habitants aux dépistages organisés des cancers. Les données
statistiques disponibles mettent en évidence la situation contrastée du quartier de la Cité de l’Ill quant à la
participation des habitants aux campagnes de dépistage des cancers. En effet, les taux de dépistage du cancer du sein
et du col de l’utérus à la Cité de l’Ill sont proches de ceux de Strasbourg (respectivement 51 % vs 54 % et 57 % vs 60 %),
les taux pour le cancer colorectal sont par contre plus faibles avec 31 % contre 39 % à Strasbourg3.

En matière d’hygiène de vie, il a essentiellement été question d’habitudes alimentaires défavorables et de


consommations excessives de produits psychoactifs, que ce soit le tabac, l’alcool, certaines substances illicites ou
encore les médicaments psychotropes.

3
Source : Etude « Inégalités de participation aux campagnes de dépistage des cancers dans les quartiers des villes de Strasbourg et de Mulhouse » ORS Alsace, Sanofi,
décembre 2013. Cf. figure 9, p.36 du rapport détaillé.
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Approche par problèmes de santé
L’analyse des entretiens par problèmes de santé et par public permet de mettre en évidence des besoins plus
spécifiques aux différentes tranches d’âge.

Figure 5 : problèmes de santé évoqués lors des entretiens qualitatifs et nombres d’occurrences

surpoids et obésité chez enfants 6

retards de langage chez les enfants 5


comportements à risques, consommation excessive de
5
substances PA
déprime, mal-être, lié à la solitude isolement et à ennui 5

santé bucco-dentaire 5

TMS, mal de dos, dégradation santé des travailleurs manuels 4

santé mentale: troubles psychiques et psychiatriques 4

état de santé général plus dégradé 3

manque estime de soi, sentiment dévalorisation 3

troubles du comportement chez les enfants 3


prise en charge des personnes handicapées mentales et
2
physiques
troubles cognitifs des PA 2

santé périnatale 2
stress, anxiété pouvant être à l'origine de troubles du
1
sommeil chez habitants
diabète chez adultes et personnes âgées 1

Source 5 : ORS Alsace/ Ireps Alsace

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Surpoids et obésité des enfants
Le problème du surpoids et de l’obésité chez les enfants est une priorité incontestable dans ce quartier pour les
personnes rencontrées. Les données recueillies par les services de santé de la ville de Strasbourg au groupe scolaire de
la Cité de l’Ill confirment que les taux d’obésité et de surpoids sont nettement supérieurs pour les élèves de grande
section et de CE2 comparés à la moyenne de Strasbourg.

Tableau 1 Fréquence d’enfants scolarisés en grande section et en CE2 à l’école Schwilgué et à


4
Strasbourg en obésité 1 et 2 entre 2008 et 2011

Effectifs de
Année Classes Effectif total bilans effectués Obésité 1 et 2 Obésité 1 Obésité2
GS Schwilgué 214 213 9,4% 6,1% 3,3%
CE2 Schwilgué 173 167 19,2% 9,6% 9,6%
2008-2011
GS Strasbourg 2 844 2 783 7,4% 4,6% 2,8%
CE2 Strasbourg 2 736 2 214 12,9% 9,0% 3,9%

Source 6 : Ville de Strasbourg

Les troubles d’apprentissage chez les enfants


Les difficultés autour du langage rencontrées chez les enfants interpellent largement les professionnels notamment du
fait de leurs conséquences sur les apprentissages et à plus long terme sur leur avenir socioprofessionnel.

Les personnes rencontrées ont également parlé, mais de façon moins fréquente, de phénomènes d’agitation chez les
enfants.

La santé bucco-dentaire

Véritable marqueur des inégalités sociales de santé, le suivi et les soins dentaires sont aussi problématiques sur le
quartier même si la ville intervient auprès des enfants du groupe scolaire Schwilgué afin d’assurer les dépistages et
certaines prises en charge bucco dentaires.

Souffrance psychique
La souffrance psychique est prépondérante dans le quartier (12 entretiens) recouvrant aussi bien des problématiques de
dépression, mal-être, liés à des sentiments de dévalorisation que des situations psychiatriques avérées. Toutefois, le
déni de certains habitants et l’image péjorative de la psychiatrie freinent le recours à une offre psychiatrique bien
établie dans le quartier.

Les addictions
La consommation à risque de substances psychoactives, tabac, alcool, autres drogues, mais aussi médicaments
psychotropes a été évoquée dans 5 entretiens.

4
Bien que les données de l’année scolaire 2011-2012 soient déjà disponibles au moment de la rédaction de ce document, les valeurs présentées ici concernent
les années scolaires 2008-2009, 2009-2010 et 2010-2011 et ce, pour deux raisons :
 la petite taille du quartier nous oblige à cumuler trois années scolaires d’observation pour disposer de résultats statistiquement fiables,
 à la rentrée scolaire 2011, la Ville de Strasbourg a adopté, conformément aux recommandations nationales, la norme internationale IOTF
(International Obesity Task Force) pour la mesure de la corpulence (mesure du surpoids et de l’obésité). Il en résulte que les résultats de l’année
scolaire 2011-2012 ne peuvent être comparés à ceux des années précédentes où des courbes de référence françaises étaient utilisées.

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Le projet de Maison urbaine de santé (MUS)
Ce que le projet prévoit :
 développer les soins de proximité pour les habitants du quartier, avec le souci d’amélioration de la qualité de
l’offre en faveur des personnes qui vivent des situations de précarité,
 prendre en compte les professionnels de soin existants en leur proposant d’intégrer une démarche
coordonnée.

Une réponse possible à certains problèmes de santé pour un grand nombre de personnes
rencontrées
En termes organisationnels :
 en favorisant davantage le travail pluridisciplinaire et la prise en charge globale des patients (présence de
professionnels médicaux, sociaux, écrivain public et d’autres institutions comme l’Assurance Maladie,),
 en offrant la possibilité d’un partage du plateau technique avec la Clinique Sainte Anne, au centre du quartier
(avantage organisationnel),
 en ayant la volonté de toucher l’ensemble des habitants et surtout les plus éloignés du système de soins.

En termes d’amélioration de l’offre


 Médico-sociale
o par l’organisation de permanences de spécialistes, chirurgien-dentiste et professionnels
paramédicaux: orthophonistes, kinésithérapeute…
o … mais aussi de permanence sociale sur l’accès aux droits voire un écrivain public.
o par le développement d’une offre globale de soins pour éviter le recours inadapté aux urgences
o par le développement de l’offre de soins à domicile pour les personnes âgées ;
o par la prise en charge du surpoids- obésité chez les enfants par une diététicienne ;
o par l’ouverture d’un point accueil en partenariat avec l’Association de Lutte contre la Toxicomanie
(ALT) – permanences de professionnels des addictions …
o …et d’un lieu d’écoute plus informel sans référence spécifique à la psychiatrie comme le CMP: offres
alternatives (art-thérapie…) ;
 De prévention
o en étant repéré par les habitants comme une ressource en matière d’information sur l’ensemble des
offres existantes dans et autour du quartier,
o en pouvant être un espace d’éducation pour la santé (organisation d’ateliers éducatifs, des groupes de
parole d’habitants sur les questions de santé),
o par le développement d’actions d’éducation thérapeutique du patient (ETP).
o en étant accessible à tous et notamment au public handicapé pour des ateliers santé en partenariat
avec l’association le Parcours.
 De mutualisation
La MUS pourrait être un lieu ressource pour les professionnels en organisant des réunions d’échanges de pratiques
entre professionnels du quartier avec des intervenants extérieurs.

Les réticences de certains :


Quelques professionnels pensent que le quartier n’a pas nécessairement besoin de ce nouveau dispositif :
• l’offre de soins de premier recours est jugée suffisante,
• une offre supplémentaire risque de compliquer la lisibilité du paysage sanitaire … avec un risque de rupture de
la continuité des soins et des prises en charge de certains patients.

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Conclusion et propositions de pistes de travail
• Le projet de MUS pourrait répondre à certaines des problématiques de santé identifiées dans le quartier,
notamment pour les personnes en difficulté d’accès aux soins :

o facilitation de l’accès aux droits,


o activités de promotion de la santé pour les personnes les plus éloignées des soins ;
o activités de prévention pour des publics spécifiques (personnes à mobilité réduite, difficulté de
compréhension de la langue française…),
o offres de consultations paramédicales, notamment pour les enfants, orthophoniste (retard de langage)
diététicienne (surpoids et obésité de l’enfant).

• La MUS, pourrait aussi devenir un lieu ressource pour l’ensemble des professionnels du quartier, mais à la
condition de travailler de concert avec les offres déjà existantes, en respectant les missions de chacun et en
s’inscrivant en complémentarité de l’existant dont notamment l’atelier territorial de partenaires (ATP) qui ne
fonctionne que depuis quelques mois sur le quartier et le centre médico-social (CMS). Il nous semblerait judicieux
que l’ATP santé soit conforté dans son rôle de lieu ressource et de partage d’informations. Il pourrait également
être un lieu de réflexion sur les moyens d’améliorer la diffusion de l’information aux habitants et la prise en
compte de la demande des habitants dans les actions santé. Dans cette optique l’ATP santé pourrait renforcer la
participation des habitants du quartier autour de la réflexion et de l’élaboration des actions qui leurs sont
destinées. Il pourrait ainsi être envisagé de réfléchir à des actions qui porteraient sur les objectifs suivants :

o désenclaver le quartier et permettre une meilleure mobilité des habitants à l’intérieur du quartier et à
l’extérieur (travail sur les freins psychologiques à sortir du quartier, développement de nouveaux
dispositifs autour de la mobilité…),
o faire évoluer les représentations réciproques de professionnels et des habitants sur les questions de
santé,
o renforcer le lien social dans le quartier par davantage d’engagement communautaire.

Mais cet engagement des habitants au côté des professionnels dans la promotion de la santé du quartier nécessite
une étape préalable ; le développement d’activités visant à valoriser les compétences des habitants, à renforcer leur
estime d’eux-mêmes, notamment lorsqu’elles vivent des situations sociales et économiques difficiles.

L’ATP santé et le projet de MUS constituent très certainement une bonne opportunité à la mise en œuvre de ces
actions de promotion de la santé dans le quartier. La participation des habitants dans une approche communautaire
des questions de santé pourrait devenir un objet de travail commun entre ces deux lieux de ressources pour
expérimenter la juste articulation entre l’existant et les nouvelles perspectives.

Remerciements
Nous tenons à remercier l’ensemble des professionnels et des habitants qui nous ont donné leur point de vue sur le
quartier de la Cité de l’Ill et les services de la Ville de Strasbourg.

Anne Benaim, chargée d’étude, ORS Alsace


Cécile Cayre, chargée de projet, Ireps Alsace
Frédéric Imbert, directeur, ORS Alsace
Nicole Schauder, directrice, Ireps Alsace

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