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CHAPITRE I

CHROMATOGRAPHIE
-Aspects généraux-

1
I – INTRODUCTION

La chromatographie sous toutes ses formes, est une


méthode de séparation des constituants d’un mélange
gazeux, liquide ou solide. C’est une méthode de séparation,
donc d’analyse, basée sur les différences d’affinités que
peuvent présenter deux ou plusieurs composés pour deux
phases, l’une fixe ou stationnaire et l’autre mobile.
I – 3 - Historique

Il existe peu d’exemple de développement d’un


procédé ou d’une méthode aussi extraordinaire que celui de
la chromatographie.
Quelques dates importantes :
1906 : Découverte de phénomène chromatographique par M.
TSWETT
1952 : Première chromatographie gazeuse (MARTIN et
JAMES)
1967 : Début de la chromatographie liquide haute
performance (HUBER et HUZSMAN)
I – 4 - Buts de la chromatographie
Chromatographie analytique : analyses qualitatives et
quantitative (recherche, laboratoire, fabrication)
chromatographie prépara ive (recherche, synthèse).
La chromatographie est essentiellement une technique
de séparation physique dont le champ d'application en
analyse quantitative est restreint aux situations où la
composition du mélange à séparer est connue. Pour
identifier des composés séparés par chromatographie,
lorsqu'on ignore tout de leur structure chimique, il est
fréquent de coupler à la séparation comme telle, une
technique d'analyse complémentaire comme par exemple
la spectrométrie de masse ou la spectroscopie
infrarouge..
I – 1 – Principe général de tous les types de
chromatographie

Phase mobile
Phase stationnaire (fixe)

Fluide porteur
(ou vecteur)

soluté (éluât)
I – 2 – Classement selon la nature des phases
et processus mis en jeu

PHASE MOBILE PHASE METHODE


STATIONNAIRE CHROMATOGRAPHIQUE

Gaz Solide C.G.S


Gaz Liquide C.G.L
Liquide Solide C.L.S
Liquide Solide C.L.L

METHODES
MECANISMES
CHROMATOGRAPHIQUES

Adsorption L.G.S et C.L.S


Partition C.G.L et C.L.L
Echanges d’ions C.L.S
Perméations C.L.S
Classification

Phase Phase
Phase mobile type phénomène Phase mobile type
stationnaire stationnaire

liquide liquide LL adsorption liquide solide SL

adsorption gaz solide GS


liquide solide LS
partage liquide liquide LL

partage gaz liquide GS


gaz liquide GL
Échange ions
Liquide Échangeur Echange
ionique d’ions ions

gaz solide GS Exclusion


stérique Liquide gel exclusion
I – 2 – 1- Classement selon les techniques
opératoires
• Chromatographie sur couche mince ou sur papier;
• Chromatographie liquide sur colonne;
• Chromatographie sur colonne;
• Chromatographie par perméation de gel ou
d’exclusion (polymères);

I – 2 – 2 - Classement selon la méthode d’injection de


l’éluât

• Chromatographie pulsée ou d’élution;


• Chromatographie frontale.
I – 5 - Comparaison CG/CL
Les deux techniques de base de la
chromatographie ne sont pas compétitives mais tout à
fait complémentaires.
Quelques avantages de la CL :
• Possibilité de chromatographie : Produits thermolabiles
Produits de haute masse molaire.
• Dérivation des produits peut être automatisée
• Mode préparatif facile à mettre en œuvre

Quelques avantages de la C.G :


• Détecteurs spécifiques et sensibles
• Couplage avec spectrométrie
• Possibilité d’analyser les produits de très faibles masses
molaires.
GC : l’échantillon doit
être volatile

GL par partition –
Adsorption – échange d’ions

Chromatographie par pérmeation de gel


(composés solubles dans des Solvants aqueux
et organiques)

50 500 10000 2 millions et plus

Domaines d’utilisation rapportés aux poids moléculaires


●Une colonne est remplie avec une
phase stationnaire ou fixe.
●Une phase mobile, ou solvant
organique (ou mélange de solvants)
ou éluant, est introduite au sommet
de la colonne et entraine les
constituants (ou solutés) du mélange.
●Le solvant entraine les molécules de
solutés. Il existe une série de
transferts entre les 2 phases.

●Les constituants du mélange


migrent avec des vitesses différentes.
Ils sont élués (déplaces) et recueillis
séparément, en solution dans la
phase mobile, dans un détecteur de
concentration.
●Un chromatogramme présente des
pics en fonction du temps. Fig. Chromatographie
d'élution sur colonne
Fig. Séparation des constituants
d'un mélange par
Chromatographie d‘élution sur
colonne,

détecteur
II-1 – COMMENT AMÉLIORER UNE SÉPARATION EN
CHROMATOGRAPHIE ?

Figure 1: Séparations entre 2 pics en chromatographie


Il y a deux possibilités pour améliorer la séparation entre les 2
pics du chromatogramme (a) :
1- A largeur de pic constante, on peut augmenter la différence
de temps de rétention entre les 2 pics, ceci est illustré dans
chromatogramme (b)
2- A temps de rétention constant, on peut diminuer la largeur
des pics, le chromatogramme (c) illustre ce phénomène.
En pratique, on peut jouer à la fois sur ces 2 paramètres pour
améliorer une séparation.
En conclusion, deux paramètres s'avèrent donc primordiaux en
chromatographie, la rétention et la forme du pic.
Système CPG
Gaz vecteur
Le choix du gaz vecteur est conditionné par l'efficacité de la
séparation et la sensibilité du détecteur. Le gaz vecteur doit être pur,
inerte (il ne doit pas réagir avec les constituants du mélange à
séparer) et le moins miscible possible avec la phase stationnaire. Le
choix du gaz vecteur est en grande partie lié à la nature du détecteur
utilisé : hydrogène ou azote avec un détecteur à conductibilité
thermique (catharomètre), azote ou hélium avec un détecteur à
ionisation de flamme, azote ou mélange argon-méthane avec un
détecteur à capture d'électrons.
Injecteur
Le système d'injection joue plusieurs rôles, que l'échantillon se trouve
sous forme solide, liquide ou gazeuse :
- rôle d'interface qui permet d'introduire l'échantillon dans le
chromatographe,
- rôle de système de vaporisation (dans le cas d'un échantillon liquide
ou solide) ,
- rôle d'organe de transfert dans la colonne chromatographique
Les caractéristiques des injecteurs, ainsi que les modes d’injection,
diffèrent suivant le type de colonne auxquelles ils sont reliés.
• Injection par vaporisation directe
Le système le plus courant est l'injecteur à septum représenté ci-dessous. Il s’agit
d’un tube métallique, doublé d’un chemisage de verre (insert), balayé par le gaz
vecteur et chauffé à une température supérieure de 20 à 30 °C au point d'ébullition
du constituant le moins volatil du mélange analysé de façon à permettre une
vaporisation immédiate de tous les constituants du mélange.
Dessin d’une seringue de 10µL, couramment
utilisée en CPG
L’une des extrémités de l’injecteur est obturée par une pastille
d’élastomère siliconé nommée septum pour permettre le passage de
l’aiguille de la microseringue qui contient l’échantillon à injecter et
l’autre est reliée à la colonne. La totalité de l’échantillon injecté est
transféré dans la colonne.
L'introduction du mélange se fait par l'intermédiaire d'une
microseringue dont le volume varie généralement de 1 à 10 µL et
dont l’aiguille a un diamètre de l’ordre de 0,15 mm.
Il existe des injecteurs automatiques pour liquides, automates qui

répètent avec une excellente reproductibilité la séquence rinçage de

la seringue, prélèvement de l’échantillon et introduction de celui-ci

dans l’injecteur. La reproductibilité des volumes injectés est meilleure

que 2%. Dans ce cas, un passeur automatique d'échantillons est inclus

dans l'appareil. Ce mode d’injection est utilisé pour les colonnes

remplies et certaines colonnes capillaires.


b) Injection « split/splitless »

Il s’agit d’injecteurs pouvant fonctionner suivant deux modes,. En

mode split, le gaz vecteur arrive avec un grand débit dans la chambre

de vaporisation ; une vanne de fuite sépare le courant gazeux en deux

parties dont la plus petite est la seule à pénétrer dans la colonne. Ce

mode est utilisé dans le cas des colonnes capillaires à faible débit. Le

mode splitless est réservé aux échantillons très dilués.


2.3. Four
Le four est une enceinte thermostatée dans lequel se trouve la
colonne. La programmation de la température du four est un facteur
essentiel à l’obtention d’une bonne séparation avec une durée
d’analyse acceptable.
La température de la colonne est un paramètre important qui doit être
contrôlée à quelques dixième de degré. C’est pourquoi on place la
colonne dans un four qui est une enceinte thermostatée. L’atmosphère
de ce four d’inertie thermique faible, est agitée en permanence par
une ventilation forcée.
Le four peut fonctionner :

• soit en isotherme avec une régulation de température de 40 à 450°C

stabilisée au 1/10ème de degré,

• soit en programmation de température pour l’analyse d’échantillons

contenant une gamme étendue de points d’ébullition ou des produits

au temps de rétention différents.


2.4. Colonne :On distingue trois types de colonnes.
a) Colonne à remplissage également appelée colonne classique ou
colonne remplie : existant depuis les débuts de la CPG, les colonnes
analytiques classiques sont le plus souvent en acier ou plus rarement
en verre, de diamètre intérieur de 2 à 6 mm, ont une longueur
comprise entre 1 et 3 m et sont enroulées sous forme hélicoïdale. Elles
sont remplies d'un support poreux (dimension des particules : 100 à
200 µm) imprégné de 5 à 20% de phase stationnaire (chromatographie
gaz-liquide) ou sont remplies d'un adsorbant (chromatographie gaz-
solide).
Elles sont remplies d'un support poreux (dimension des particules :
100 à 200 µm) imprégné de 5 à 20% de phase stationnaire
(chromatographie gaz-liquide) ou sont remplies d'un adsorbant
(chromatographie gaz-solide).
b) Colonne capillaire : en acier à l’origine (1970) et maintenant en
verre de silice, elles ont un diamètre interne variant entre 0,05 et 0,35
mm et une longueur comprise entre 10 et 50 m. Pour plus de
robustesse, elles sont revêtues d’une couche de polymère ou d’un film
d’aluminium et sont enroulées sur un support métallique cylindrique
léger, en forme de cage. Il n'y a alors pas de remplissage : la phase
stationnaire ou l'adsorbant est déposé sur la paroi interne de la
colonne.
La faible quantité de phase stationnaire permet des analyses rapides
mais impose l'injection d'une quantité très faible d'échantillon,
Elles permettent des séparations sur des quantités très faibles
d‘échantillon: <1μg . Elles sont constituées d'un tube sur la paroi
interne duquel est déposée la phase stationnaire.
● Colonnes WCOT: wall coated open tubular column, colonne
capillaire a film mince:
Tube, en acier inoxydable, Al, Cu ou en verre.
Phase stationnaire liquide déposée.
Depuis 1979:FSOT, Fused Silica Open Tubular:
En silice fondue et très flexibles: Les parois sont plus minces mais
renforcées par une gaine en polyiamide appliquée lors de l‘étirage du
capillaire. Phase stationnaire greffée chimiquement.
● Colonnes PLOT: Porous Layer Open Tubular column:
Phase stationnaire solide (adsorbant) déposée.
● Colonnes SCOT: Support Coated Open Tubular column:
Phase stationnaire liquide imprégnée sur un support solide tel que la
terre de diatomées.
Moins utilisées, étant donne l'amélioration des techniques de dépôt
et de greffage des phases
stationnaires directement sur la paroi (évaporation, réticulation in situ
par liaison CC..)
c) Colonne semi-capillaire : plus récentes que les colonnes capillaires
(1983), elles sont constituées d’un tube de silice de 0,53 mm de
diamètre interne et ont une longueur variant de 5 à 50 m. Elles
remplacent, à l’heure actuelle, les colonnes à remplissage sur les
chromatographes anciens, tout en conservant les mêmes injecteurs et
détecteurs. Elle supporte l’injection d’une quantité plus grande
d’échantillon qu’une colonne capillaire mais la résolution est moins
bonne (plus le diamètre d’une colonne est faible, meilleure est la
résolution).
La colonne, enroulée sous forme hélicoïdale, est reliée à l'injecteur à
l'une de ses extrémités et au détecteur à l'autre. Elle est disposée dans
un four muni d'un système de régulation de température ,

a. colonne remplie,
b. colonne semi-capillaire, c. colonne capillaire et d. détail d’une colonne capillaire
COLONNE CAPILLAIRE
Colonnes semi capillaires ou megabore ou wide bore ou macro bore
Diam Int: 0,53 mm (= 530μm, "colonne 530", L=550m) (col. capill.:
0,15mm<D.I. < 0,53mm).
Injection du même volume que dans colonnes remplies.
Elles sont en silice greffée, avec moins de problèmes de "lessivage",
"bleeding" de la phase stationnaire par perte de celle-ci,
entrainée par le gaz vecteur.

Colonnes capillaires narrow bore ou micro bore GC:D. I. < 0,18mm


(même 0,10 mm) pour chromato. rapide; L + petit: ~10m.
4. LES DETECTEURS
Les détecteurs décèlent la présence des substances
chromatographiées dans le gaz vecteur au fur et à mesure de leur
élution. Ils sont toujours placés en sortie de colonne. Ces substances
modifient une propriété chimique ou physique du gaz et ces
variations sont transformées par le détecteur en signaux électriques
qui sont amplifiés et transcrits sous forme d’un graphique.
Un détecteur idéal doit présenter les caractéristiques suivantes :
• bonne sensibilité
• bonne stabilité et reproductibilité
• large domaine de températures de fonctionnement (de la
température ambiante jusqu’à 400°C)
• temps de réponse rapide
• grande fiabilité et souplesse d’emploi
Aucun détecteur ne remplit toutes ces conditions. Le choix du
détecteur sera fonction de l’analyse effectuée. On peut répartir les
détecteurs en trois groupes :
• les détecteurs qui ne donnent que le temps de rétention. Certains
sont non spécifiques, d’autres sont spécifiques à une certaine
catégorie de composés.
• les détecteurs qui donnent en plus des informations structurales
sur les composés détectés.
4. 1, LES DETECTEURS NON SPECIFIQUES
LE DETECTEUR A CONDUCTIBILITE THERMIQUE (TCD) OU
CATHAROMETRE
Ce détecteur est plus connu sous le nom de catharomètre (en
France). C’est un détecteur universel dont le principe repose sur la
mesure de la conductibilité thermique de mélanges gazeux.
Cette mesure se fait à l’aide d’un pont de Wheastone dont deux
branches sont constituées par une cavité creusée dans un bloc
métallique qui est thermostaté à une température supérieure à celle
de la colonne et dans l’intérieur duquel se trouve un filament
thermo-sensible en platine ou en tungstène de résistance R et
parcouru par une intensité I..
Schéma représentatif d’un détecteur
b) Détecteur à ionisation de flamme (FID) : c'est le détecteur le plus
utilisé en CPG. Le courant gazeux issu de la colonne pénètre dans un
petit brûleur dont la flamme est alimentée par un mélange
d’hydrogène et d’air. La combustion des composés organiques élués
produit des ions qui sont collectés au moyen de deux électrodes. Le
courant très faible qui en résulte est transformé en une tension qui est
enregistrée

Représentation d’un FID


Thermoïonique (ou NPD)
• Même principe que la FID, mais présence d’un sel de métal alcalin
de Rb ou Ce placé près de la flamme multiplie la réponse des
composés azotés et phosphatés 200 à 500 fois
→céramique dopée avec sel dans l’axe de la flamme
• Détecte trace de composés N ou P qd composés matrice cplxe
• Détecteur très sensible et sélectif pour N et P
• Utilisation :
 Pour pesticides organophosphorés et m* azotées ds milieux bio
 Médicaments azotés (barbituriques, hydantoines, ATD…)
• Sensibilité et sélectivité recherchée ds matrice cplxe
d) Photométrie de flamme (FDP)
-composé P ou S dans flamme α-H2 réductrice (pour éviter la
formation d’oxydes)→excitation et émission de lumière
- analyse l’nrj lumineuse à l’aide de filtres (P :526 nm ,S :394 nm)
-très sensible et sélectif pour S et P
-analyse des pesticides P et S (sensibilité : ng-pg et sélectivité
recherchée dans matrice complexe
e) Capture d’e- (ECD)
- capacité de certaines molécules à capter les électrons émis par une
source radioactive et de former des ions négatifs susceptibles de se
combiner aux ions + du gaz vecteur diminution du courant de base.
- source radioactive émettrice de rayonnement β- de faible nrj (Ni ou H)
ionise le gaz vecteur selon relation :
β- + N2 →N2+ + e- courant de base
M + e-→M- M = substance électophile (Cl, Br →enregistre signaux
négatifs le courant de base (collecté par électrodes) ↓ en présence
d’une substance électrophile gde pureté des solvants pas de solvants
chlorés ,pas de bouchon PVP… réglementation particulière (localisation
,maintenance ,inspection)
•très sélectif et très sensible pour substances électrophiles
→détecteur donnant info structurale
Intéressant pour le dosage des médicaments susceptibles de donner
des dérivés fluoroacétylés
5. Facteurs dont dépend la séparation
5.1. Température

Généralement, si les constituants du mélange à séparer ont des polarités voisines, les
composés les plus volatils sont les plus rapidement entraînés. Si la température de la
colonne est trop basse, la vitesse d'échange entre la phase stationnaire et le gaz vecteur
est lente, la diffusion devient importante, le temps de rétention de certains composés
trop long et les pics correspondants sont dissymétriques ou déformés. Si la température
de la colonne est trop élevée, l'équilibre de chaque constituant entre les deux phases
mobile et stationnaire n'a pas le temps de s'établir et tous les constituants apparaissent à
la sortie de la colonne en même temps. Lorsque l'écart entre les points d'ébullition des
constituants du mélange à séparer est grand, il est souvent préférable d'augmenter la
température du four. Un programmateur électronique, mis en route à l'injection, fait
varier la température du four selon un profil choisi. Exemple : les deux chromatogrammes
ci-dessous sont ceux de l’analyse d’un mélange d’esters méthyliques d’acides gras (R-
CO2CH3
Si la température de la colonne est constante (chromatographie
isotherme ; la température du four est constante, égale à 200 °C), le
chromatogramme se présente comme une suite de pics de plus en
plus espacés (cas A). Si on effectue une programmation de la
température du four, le chromatogramme présente alors des écarts
beaucoup plus faibles entre les différents pics (cas B). RV-ENCPB 6/9

3.2. Débit du gaz vecteur


Il doit être tel que les différents constituants du mélange puissent
s'équilibrer entre les deux phases mobile et stationnaire. Si le débit
est trop rapide, la séparation des pics est médiocre. S’il est trop lent,
les pics perdent leur finesse par suite d'une diffusion trop
importante des constituants dans le gaz vecteur. Quand le débit est
bien réglé, on a intérêt à augmenter la température du four pour
améliorer la finesse des pics (voir exemple ci-dessus).
3.3. Longueur de la colonne
De façon générale, on accroît l'efficacité de la séparation en
augmentant la longueur de la colonne mais ceci se fait au détriment
de la finesse des pics. De plus, la longueur des colonnes est limitée
par le fait qu'une colonne trop longue exige une trop forte pression
du gaz vecteur.
3.4. Nature de la phase stationnaire
Le liquide qui constitue la phase stationnaire est, selon les cas, un
hydrocarbure ramifié tel que le squalane de polarité nulle, un
polyalkylsiloxane peu polaire, un polyéther polaire ou un polyester
très polaire
Ce liquide doit être chimiquement inerte vis à vis des composants du
mélange à séparer. De plus, on ne doit l'utiliser que dans les limites de
températures pour lequel il est prévu : si la température devient trop
basse, la phase stationnaire devient visqueuse, ce qui diminue
considérablement la vitesse d'échange entre le gaz vecteur et la phase
stationnaire ; si la température devient trop élevée, il y a perte de la
phase stationnaire par vaporisation. Le principe général qui doit servir
de guide au choix de la phase stationnaire est le suivant : les
structures de polarités voisines ont des affinités entre elles. Ainsi,
pour séparer des substances polaires, on utilise une phase fixe polaire
car ces substances sont fortement retenues par la phase fixe ; dans ce
cas, l’ordre de sortie des composés d’une série homologue est l’ordre
croissant de leur point d’ébullition.
Si des composés peu polaires se trouvent dans le mélange analysé, ils
sont peu retenus par la phase stationnaire polaire et sont élués avant
les composés polaires ayant même point d’ébullition. Si la phase
stationnaire est apolaire, c’est l’inverse qui se produit : les composés
non polaires sont bien retenus et sont élués selon l’ordre de leur point
d’ébullition croissant dans une série homologue et un composé polaire
est élué avant un composé non polaire ayant même point d’ébullition.
Ordre d’élution des constituants d’un mélange sur
une phase polaire

Ordre d’élution des constituants d’un mélange sur une


phase apolaire
La polarité d’une phase est donnée par la constante de McReynolds : plus le nombre est
élevé, plus la phase est polaire

4. Précautions générales à prendre pour effectuer une CPG


- l’échantillon à analyser doit toujours avoir subi un traitement minimum de purification :
élimination des goudrons, de l’eau et des particules en suspension
- contrôle de la nature de la phase stationnaire de la colonne
- ne jamais utiliser la colonne en dehors des limites de températures indiquées par le
fabricant
- la seringue doit être rincée plusieurs fois avec l’échantillon avant l’injection
- il faut prendre soin de ne pas courber l’aiguille au moment de son introduction à travers le
septum de l’injecteur
- le septum doit être changé régulièrement (toutes les 50 injections environ)
- il faut injecter le mélange dès que l’aiguille est enfoncée
5. Influence des conditions opératoires en CPG
Tous les chromatogrammes étudiés sont ceux d’un même mélange d’octane (Teb = 126 °C),
de nonane (Teb = 151 °C) et de décane (Teb = 174 °C), en quantités sensiblement équimas-
siques, effectués dans des conditions de chromatographie différentes.
5.1. Influence de la température du four
La température de l’injecteur et du détecteur sont identiques (220 °C). La colonne utilisée
est une colonne HP1, apolaire. Le volume injecté est sensiblement égal à 0,5 L. La pression
du gaz vecteur (dihydrogène) est égale à 1 bar
a) Température du four constante, égale à 60
°C tR (octane) = 0,580 min. 35 s ; le pic
correspondant présente un petite
déformation, il n’est pas tout à fait symétrique
tR (nonane) = 1,250 min. 1 min. 15 s ; le pic
correspondant montre une déformation
importante
tR (décane) = 2,774 min. 2 min. 46 s ; le pic
correspondant est très déformé ; une
température trop basse du four induit une
telle déformation : le composé « traîne » sur la
colonne.
b) Température du four constante, égale à 80
°C tR (octane)≈ 18 s ; le pic correspondant est
presque symétrique tR (nonane) ≈ 33 s ; le pic
correspondant est encore un peu large
tR (décane) = 1 min. 6s ; le pic correspondant
est encore très déformé (non symétrique ;
pour l’améliorer, il faudrait une température
du four plus élevée).
c) Température du four constante, égale à 100 °C

(octane) ≈ 11 s
tR (nonane) ≈ 18 s les pics correspondants sont pratiquement symétriques et sont bien
résolus ; cette température du four est convenable pour séparer correctement les deux
composés.
d) Température du four constante, égale à 120 °C

tR (octane) ≈ 7,5 s
tR (nonane) ≈ 11 s les pics correspondants sont bien symétriques mais ils ne sont pas tout à
fait résolus ; la température du four est un peu trop élevée pour bien séparer les deux
composés
e) Température du four constante, égale à 140 °C

les pics correspondants sont bien symétriques mais ils ne sont pas résolus ; la température du
four est trop élevée pour bien séparer les deux composés tR (décane) ≈ 10,5 s ; le pic
correspondant est symétrique ; cette température du four convient pratiquement pour le
décane mais il n’est pas parfaitement résolu (le décane commence à sortir alors que le nonane
n’a pas tout à fait fini de sortir)
g) Température du four variant au cours du temps

tR (octane) ≈ 27 s
tR (nonane) ≈ 43,5 s les pics sont bien
séparés mais celui du décane n’est pas tout à
fait symétrique ; tR (décane) ≈ 1 min. 3,5 s
5.2. Influence de la pression du gaz vecteur
La température de l’injecteur et du détecteur sont identiques (220 °C). Le volume injecté est
sensiblement égal à 0,5 L. La température du four est programmée de façon semblable au
cas 1.7.
a) Pression du dihydrogène : 0,5 bar

b) Pression du dihydrogène : 1 bar. C’est le cas vu précédemment.


c) Pression du dihydrogène : 1,5 bar
d) Conclusion
Plus la pression du gaz vecteur est faible, plus les temps de rétention sont élevés et plus les
pics sont larges.
5.3. Influence de la nature de la phase stationnaire
La température de l’injecteur et du détecteur sont identiques (220 °C). Le volume injecté
est sensiblement égal à 0,5 µL. La pression du gaz vecteur est de 1 bar. La température du
four est programmée de façon semblable au cas 1.7.
a) Colonne semi-capillaire apolaire. C’est le cas 1.7.
b) Colonne semi-capillaire polaire
Les trois alcanes sortent tous en même temps : une colonne polaire ne permet pas de
séparer de façon efficace des composés apolaires.

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