La chromatographie
La chromatographie (du grec ancien khrôma, « couleur » et / graphein, « écrire ») est une
méthode physico-chimique qui sert à séparer les différentes substances présentes dans un
mélange (échantillon en phase homogène liquide ou gazeuse)
L'appareil utilisé pour effectuer certaines chromatographies se nomme chromatographe.
L'image ou le diagramme obtenu par chromatographie est appelé chromatogramme. Lorsqu'on
utilise un chromatographe et un logiciel de chromatographie, le chromatogramme prend
généralement la forme d'un graphique qui traduit la variation d’un paramètre relié à la
concentration du soluté en sortie de colonne, en fonction du temps (ou du volume) d’élution
Cette technique fut quasi-abandonnée jusqu'en 1930, où Edgar Lederer a purifié par la
méthode de Tswett la lutéine du jaune d’œuf.
La chromatographie repose sur l'entraînement d'un échantillon dissous par une phase mobile
(ou éluant) à travers une phase stationnaire (ou phase fixe).
La phase stationnaire, fixée soit sur la surface intérieure d'une colonne soit sur une surface
plane, retient plus ou moins fortement les substances contenues dans l'échantillon dilué selon
l'intensité des forces d'interactions de faible énergie (comme les forces de Van der Waals,
les liaisons hydrogène, etc.) réalisées entre les différentes espèces moléculaires et la phase
stationnaire.
Selon la technique chromatographique mise en jeu, la séparation des composants entraînés par
la phase mobile, résulte soit de leur adsorption et de leur désorption successives sur la phase
stationnaire, soit de leur solubilité différente dans chaque phase.
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Les gels de silice sont stables dans une grande gamme de pH mais ils ne supportent pas des
pH trop extrêmes. Il y a des risques de dissolution pour des pH trop acides ou trop basiques,
on se limite donc a la gamme 2 < pH < 12. Des gels spéciaux existent pour une utilisation à
pH extrêmes. La qualité d’un gel dépend de plusieurs paramètres : taille des grains, porosité
ouverte (dimensions et répartition des pores), résistance à l’écrasement, surface spécifique…
Les pompes doivent répondre aux exigences suivantes : fournir des pressions élevées jusqu'à
400 bars. Débit stable, et réglable de 0,1 à 10 mL/min. résistance à la corrosion quelque soit le
solvant utilisé
La pression à imposer dépend des facteurs suivants :
- débit de la phase mobile
- viscosité de l’éluant
- taille des grains de la phase stationnaire
- géométrie de la colonne
La phase normale:
La phase normale est constituée de gel de silice. Ce matériau est très polaire. Il faut donc
utiliser un éluant apolaire. Ainsi lors de l'injection d'une solution, les produits polaires sont
retenus dans la colonne, contrairement aux produits apolaire qui sortent en tête.
L'inconvénient d'une telle phase, c'est une détérioration rapide au cours du temps du gel de
silice, ce qui entraîne un manque de reproductibilité des séparations.
La phase inverse :
La phase inverse est majoritairement composée de silice greffée par des chaînes linéaires de 8
ou 18 atomes de carbones (C8 et C18). Cette phase est apolaire et nécessite donc un éluant
polaire. Dans ce cas, ce sont les composés polaires qui seront élués en premier. Contrairement
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à une phase normale, il n'y a pas d'évolution de la phase stationnaire au cours du temps, et la
qualité de la séparation est donc maintenue constante.
Si la phase stationnaire est polaire, on utilisera une phase mobile peu polaire la
chromatographie est dite en phase normale ;
Si la phase stationnaire est très peu polaire, on choisira une phase mobile polaire ( le plus
souvent des mélanges de méthanol ou d'acétonitrile avec de l'eau), c'est la chromatographie en
phase inverse. En modifiant la polarité de la phase mobile, on agit sur les facteurs de rétention
des composés.
CPG HPLC
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➢ Principe de la technique.
Lorsque la plaque sur laquelle on a déposé l'échantillon est placée dans la cuve fermée,
l'éluant monte à travers la phase stationnaire, essentiellement par capillarité. En outre, chaque
composant de l'échantillon se déplace à sa propre vitesse derrière le front du solvant. Cette
vitesse dépend d'une part, des forces électrostatiques retenant le composant sur la phase
stationnaire et, d'autre part, de sa solubilité dans la phase mobile. Les composés se déplacent
donc alternativement de la phase stationnaire à la phase mobile, l'action de rétention de la
phase stationnaire étant principalement contrôlée par des phénomènes d'adsorption.
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I. Introduction
Grace à cette méthode, on est arrivé à séparer des corps ayant des points d’ébullition très
voisines comme (para xylène : 138.5 ; méta xylène : 139 ; ortho xylène : 144°C).
➢ Four c'est une enceinte thermo statée à température réglable entre 20 et 400°C. Il
contient l'injecteur, la colonne et le détecteur. La chambre d'injection et le détecteur sont
généralement portés à une température plus élevée que la colonne pour permettre une
vaporisation rapide et surtout pour empêcher une condensation dans le détecteur. La
température choisie doit être maintenue constante grâce à un système de régulation. Les
appareils plus perfectionnés sont munis d'un ensemble de programmation permettant, à
partir d'un moment donné, d'augmenter régulièrement la température du four, avec un
gradient pouvant varier d'une fraction de degré à plusieurs degrés.
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analyser. La quantité injectée varie entre 0.1 à 5µl. L’injection se fait grâce à des micro
seringues.
✓ Assurer une récupération totale sans prendre les légers au dépend des lourds
✓ Avoir une reproductibilité et une justesse pour permettre l’analyse quantitative
✓ Autoriser l’introduction pour n’importe quelle concentration, volatilité et polarité du
soluté
✓ Etre d’une utilisation simple
✓ Avoir un cout le plus bas possible
Colonnes remplies
Les colonnes les plus répandues sont en acier inox ou en verre, leur longueur standard est de 3
m, leur diamètre intérieur étant compris entre 10 et 4 mm.
Ces colonnes sont remplies d'un support inerte imprégné d'une phase stationnaire. Pour la
CPG gaz-solide, le remplissage se fait avec un support adsorbant (charbon actif, tamis
moléculaire, alumine) et pour la CPG gaz liquide, le remplissage se fait avec un support
inactif (silice, poudre de brique). Le diamètre des particules est entre 100 et 200 mm. Le taux
d'imprégnation des phases stationnaires varie entre 1 et 10% en masse. Pour ce type de
colonne, le tube étant bobiné dans le four. Ces colonnes sont maintenant très peu employées.
Colonnes capillaires
Les colonnes standard sont en quartz fondu (silice très pure) et entourées d'une gaine de
polymère souple, ce qui leur confère une grande résistance à la torsion
Elles ont entre 10 et 100 m de long et leur diamètre intérieur est entre 0,10 ou 0,70 mm. La
phase stationnaire est greffée sur les parois de la colonne, l'épaisseur de phase stationnaire
varie entre 0,10 mm et 5 mm. Les colonnes les plus répandues sont du type WCOT (Wall
Coated upon Tubular Column)
-CPG gaz-liquide : la phase stationnaire répartie sous forme d’un film mince
-CPG gaz-solide : phase stationnaire répartie sous forme d’une forme d’une couche fine
d’adsorbant
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➢ Phase stationnaire est la partie active de la colonne, la séparation a lieu entre celle-ci
et le gaz vecteur (phase mobile). La phase stationnaire est caractérisée par :
• Une inertie chimique
• Une solubilité appréciable vis-à-vis des solutés à analyser et qui sont transporté par le
gaz vecteur.
Il faut que le soluté ou l’échantillon à analyser ait une polarité proche de celle de la phase
stationnaire.
A B
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Quatre types de gaz vecteur sont surtout utilisés : hélium (He), dihydrogène (H2), diazote (N2)
et argon (Ar). Ils peuvent être fournis soit par des cylindres de gaz ou produits par des
générateurs. Ces gaz vecteurs doivent être purs, exempts d’eau, de dioxygène et
d’hydrocarbures légers pour éviter toutes réactions avec les solutés et la phase stationnaire.
Si en plus en utilise le détecteur à ionisation de flamme, il faut avoir deux autres bouteilles
une d’Hydrogène et une autre d’air reconstitué.
Certains chromatographes son équipés d’un système de mesure du débit du gaz vecteur, soit à
l’entrée, soit à la sortie de la colonne, sinon, on mesure le débit du gaz vecteur à la sortie de la
colonne grâce à des débitmètres.
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Les avantages de ce détecteur sont : sa simplicité, son large domaine de linéarité, sa réponse
générale aux espèces organiques ou inorganiques (universel) et son caractère non destructif
qui permet de collecter les solutés après leur détection (il ne détruit pas l’échantillon à
analyser).
Les avantages sont : une sensibilité élevée (≈10-13 g de soluté / ml de gaz vecteur). Cette
sensibilité évolue selon les molécules : elle est maximale pour les molécules possédant des
atomes de carbones liés à d’autres atomes de carbone ou des atomes d’hydrogène. La
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sensibilité diminue si le composé possède des groupements fonctionnels tels que : carbonyles,
alcool, halogène et amine. Il présente un domaine étendu de réponse linéaire. Il est robuste et
simple d’utilisation. Il est insensible à la plupart des composés inorganiques (à l'eau en
particulier), donc les solutions aqueuses peuvent être injectées.
I tR
tm t’R
t
0
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t’R : temps de rétention réduit= tR- tm, où tm est le temps que va mettre un composé non retenu
de l’injection jusqu’à la sortie de la colonne.
Donc t’R c’est le temps que va mettre un composé dans la phase stationnaire.
Mais pour la CPG il y a des pertes de charge entre l’entrée et la sortie de la colonne, donc le
débit du gaz vecteur à la sortie de la colonne est supérieur à celui de l’entrée.
Donc on définit (t’R)° « temps de rétention absolu » comme étant t’R corrigé et on a
(t’R)° = J t’R
Remarque
Quand l’appareil de chromatographie n’est pas équipé d’un intégrateur, les mesures du temps
de rétention se font sur papier, soit la vitesse de déroulement de papier
tR= dR/v
2. Volume de rétention
3. Facteur de résolution
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L’efficacité d’une colonne est mesurée pour chaque composé, par le nombre de plateaux
théorique N ainsi que la détermination de H (HEPT) (hauteur équivalente à un plateau
théorique).
Avant toute analyse, il faut tracer la courbe de Van Deemter qui change si on change le gaz
vecteur.
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6. Le facteur de sélectivité α
1. Analyse qualitative
L’analyse qualitative peut se faire par injection des corps purs (méthode des étalons) et
comparer leurs temps de rétention avec celui de l’échantillon inconnu. Il faut compléter cette
analyse par des ajouts des corps purs à l’échantillon de départ (méthode de superposition)
Quand, il s’agit d’un corps dont on connaît la famille (alcanes, alcènes, alcools), on utilise les
formules
IX = 100n ((log (tRX’) - log (tRZ’) / (log (tRZ+n’) - log (tRZ’)) + 100 Z
2. Analyse quantitative
- L’aire du pic correspondant (ou parfois la hauteur du pic lorsqu’il est très étroit).
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L’évaluation de la surface des pics peut être réalisée par différentes méthodes (méthodes
manuelle, géométriques)
Ces méthodes ont perdu leur importance au profit de système d’intégration automatique qui
permet la détermination des aires des pics. Ces appareils automatiques utilisés visualisent et
affichent les surfaces intégrées.
L’aire du pic obtenue est liée à la quantité de soluté ayant traversé le détecteur par la relation
suivante : mi= fi* Ai
Dans des conditions d’analyses contrôlées, ces deux paramètres varient linéairement avec la
concentration du soluté.
C’est une méthode réservée aux mélanges dont les solutés ont été élués et dont les pics sont
séparés.
% poids = [fi Ai / fi Ai]*100
On considère que les coefficients de correction sont connus dans les conditions
expérimentales considérées.
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Si les facteurs de correction sont les mêmes pour tous les composés, on a
% poids = Ai / Ai
Remarque
- Les coefficients de correction doivent être déterminés dans les mêmes conditions d’analyse.
- Tous les composés du mélange doivent être élués avec une bonne résolution
• Chromatogramme du dosage :
On injecte un volume V rigoureusement identique au précédent de la solution à doser du
composé M de concentration inconnue CEch, on mesure l’aire du pic AEch.
Exigences de la méthode:
- Les concentrations des solutions de référence et de dosage doivent être du même ordre
de grandeur.
- Les conditions chromatographiques doivent rester strictement inchangées entre les
injections (l’irrégularité des volumes injectés peut être minimisée par l’utilisation
d’injecteur à vanne ou injecteur automatique).
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