Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Plan du module :
1. Introduction au module
2. Introduction à l’étude des gisements (Reservoir Engineering)
3. Completion. Établissement de la liaison couche-trou
4. Équipements de puits éruptifs
5. Activation de puits : Pompage et Gas-Lift
6. Fracturation Hydraulique
Objectifs d’une Completion. Les principaux buts de la completion d’un puits, considéré sous aspects
de la mise en place de l’équipement du puits et procédure de la mise en service, sont :
Optimiser les performances de productivité ou d’injectivité pendant toute la durée d’exploitation du
puits.
Optimiser la durée de vie active du puits et de ces équipements.
Assurer la fiabilité la sécurité d’exploitation du gisement.
Avoir la possibilité d’adapter les équipements du puits à fin d’envisager éventuellement des
modifications ultérieures.
Minimiser l’investissement initial, les frais d’exploitation et le coût des éventuels reconditionnements.
2. Paramètres liés à l’environnement : Le pays dans le lequel le puits est foré (Législations
environnementales), situation géographique (en mer ou sur terre, dans le désert ou en montagne),
conditions météorologiques, présence ou non de zones agricoles ou habitées à proximité.
Tous ceux-là sont des facteurs environnementaux qu’il faut prendre en compte lors de l’élaboration du
programme de completion.
Le tracé de la courbe de l’IP est dit IPR (Inflow Performance Relationship). Un exemple est illustré sur la
figure ci-dessous (Toujours dans le cas d’un réservoir d’huile à 100%)
La dérivée de l’équation nous donne une valeur unique, dite indice de productivité (Productivity Index) notée
PI ou J.
L’indice de productivité dépend à la fois des paramètres liés au fluide, à la roche réservoir et à la géométrie
du puits. Ce qui en fait un excellent paramètre pour caractériser la production d’un puits.
L’intersection avec l’axe des abscisses correspond au débit du puits dans le cas où la pression au front de la
formation serait réduite à la pression atmosphérique. (AOF : Absolute Open Flow)
Pour un puits contenant du gaz (% d’huile n’est pas égal à 100%), l’IPR n’est pas une ligne droite mais
présente une allure parabolique quand la pression passe en dessous du point de bulle.
Plusieurs paramètres peuvent venir s’ajouter à ceux cités plus haut et venir influencer la productivité d’un
puits. Il peut aussi bien s’agir de facteurs liés à un endommagement quelconque (Colmatage des perforations,
réduction de la perméabilité due au fluide de forage…) que de facteurs liés à une hausse de productivité (Dus
principalement à des opérations de stimulation : Acidification et Fracturation Hydraulique).
Pour caractériser cela, on utilise un facteur sans dimension appelé Skin, noté S.
Skin : Facteur non dimensionnel calculé dans le but de déterminer l’efficacité de production d’un puits en
comparant les conditions actuelles de ce dernier à des conditions idéales.
Le skin est un paramètre crucial dans le processus de design d’une completion, car c’est un facteur qu’on peut
contrôler partiellement, au contraire des paramètres liés au réservoir. Tout ce qui affecte la région entre les
parois du puits et le réservoir influence la valeur du skin. Ceci inclue la géométrie du puits, son inclinaison,
les perforations, présence de fluides étrangers…etc.
L’équation caractérisant l’IP devient dans ce cas :
0.00708𝑘 ℎ(𝑝 − 𝑝 )
𝑞 =
𝜇 𝐵 [ln(0.472𝑟 ⁄𝑟 ) + 𝑆]
Où S est un nombre quelconque. Si S > 0 cela signifie qu’il y a un endommagement, et si S < 0 c’est un signe
qu’il y a eu stimulation de la production, et donc que le puits produit plus qu’il ne devrait.
S<0
S>0
Du fait que l’exposition du réservoir est très importante, ce type de completion donne de forts indices de
productivités. Cette méthode possède néanmoins plusieurs limitations :
Impossibilité de contrôle du phénomène de Water Coning, et donc venues d’eau fréquentes.
Elle n’est pas possible si la roche réservoir est mal consolidée, ou bien si elle présente plusieurs
intersections d’argile, qui peuvent gonfler au contact de l’eau et finir par boucher le puits.
Limitations liées aux opérations de stimulations, plus particulièrement à la fracturation hydraulique.
A partir des années 1980, la completion en Open Hole fut de plus en plus remplacée par la completion avec
‘’Slotted Liner’’ associée à un ECP (External Casing Packer), et ce, surtout pour les puits horizontaux.
La Completion avec Slotted Liner. La procédure pour mettre en place un Slotted Liner est
pratiquement la même qu’avec un Liner ordinaire. Le puits est foré jusqu’au sommet (top) du réservoir, on
descend un tubage intermédiaire. On fore la partie réservoir, ensuite on descend un Liner avec un ancrage sur
le tubage au-dessus. La différence est que le Liner est préalablement perforé en surface. Le Liner est accroché
au tubage précédent par un Liner Hanger, et peut souvent être consolidé par un ECP (External Casing packer)
cimenté.
Le grand avantage de cette méthode, c’est qu’il n’y a aucun endommagement de la formation productrice par
le ciment. En plus, du fait que le réservoir représente seul la dernière phase de forage, il est possible de le forer
avec une boue de forage adaptée pour limiter l’endommagement.
Cette méthode offre également un bon contrôle de la production de sable (Sand Control). Les grains fins, qui
peuvent être amenés en surface par les hydrocarbures, sont bloqués par des grains de plus gros diamètre, qui
eux, ne passent pas à travers les perforations. Ces gros grains sont dits Sand Bridge ou Sand Gravel pack.
La taille et la forme des perforations sont choisies en fonction de la taille moyenne des grains et de la
matrice pour créer ce Sand Bridge. Dans le cas où cela ne peut être achevé, on incorpore un Gravel Pack au
Liner ou bien on utilise d’autres moyens de contrôle de sable.
Partie 4 : Contrôle des sables
Environ 60% de la production mondiale de pétrole vient de réservoirs carbonatés, mais 90% des réservoirs à
travers le monde sont gréseux. Un tiers (1/3) de ces derniers sont friables au point de produire du sable.
Une production de sable peut entrainer une érosion et une dégradation du matériel de fond et de surface. D’un
autre côté, une installation non nécessaire d’équipements de contrôle des sables peut s’avérer une mauvaise
idée. Car les équipements coutent très cher et peuvent nuire à la bonne productivité d’un puits.
Une étude des propriétés géomécaniques intrinsèques à la roche (résistance de la roche, présence de contraintes
in-situ, effet des perforations) réservoir est donc primordiale pour prédire une future production de sable.
Dans la partie précédente, on a énoncé une première méthode de contrôle des sables : le Gravel Pack.
Completion avec Gravel Pack. Cette méthode est souvent utilisée dans le cas de formations mal
consolidées avec une très forte production de sable.
La procédure la plus récente pour l’installation de Gravel Pack est la suivante :
Un WWS (Wire-Wrapped Screen, figure ci-dessous) est descendu dans le puits jusqu’à être en face de la zone
à produire. Le gravier est alors pompé dans l’annulaire entre le WWS et les parois du puits à l’aide d’un fluide
adapté (packing fluid). Le gravier va se déposer et former un filtre qui va prévenir les sables d’entrer dans le
puits. Le WWS vient en second lieu pour empêcher les particules fines d’entrer également.
Pour résoudre les problèmes liés aux différents cas, on peut opter pour un Gravel Pack à trou ouvert (Open
Hole Gravel Pack), où bien un Gravel pack à trou tubé (Cased Hole Gravel Pack).
Open Hole Gravel Pack : Si les conditions géologiques permettent d’adopter une complétion en
Open Hole et qu’il y a production de sable. Cette méthode est recommandée. La procédure pour la
mise en place de ce type de complétion est la suivante :
Forer jusqu’au sommet du réservoir, descendre un tubage et le cimenter. Entamer la phase réservoir avec
un outil de plus petit diamètre, ensuite descendre un Underreaming Expansion Bit, élargir le trou jusqu’à
3 fois le diamètre initial.
Avec l’Open Hole Gravel Pack, le gravier déposé agit comme un filtre pour le sable venant de la formation,
laissant passer uniquement les fluides.
Cased Hole Gravel Pack : Cette méthode implique les mêmes procédures que pour la complétion
avec tubage cimenté ensuite perforé. Il est à ajouter la nécessité d’une grande densité de perforations
avec un diamètre très large. Utilisé dans le cas de réservoirs mal consolidés mais à forte production de
sable.
En général, cette technique est associée à une fracturation hydraulique dans le but d’accroitre la
production. Cette technique est dite Frac Pack Completion.
Precision Millipore Composite Sand Control Screen. On utilise un tubage standard,
perforé. Auquel est rajouté (autour de la zone perforée du tubage, celle qui sera en contact avec le réservoir)
un filtre de contrôle de sable (Sand Control Filter).
Ce Sand Screen est un composé multicouche formé de plusieurs grilles superposées. La couche extérieure est
dite de diffusion (Diffusion Layer), est formée d’orifices assez larges, le but est de ralentir la vitesse des
effluents pour qu’ils soient mieux filtrés par la couche intérieure dite de filtration (Filtration Layer). La couche
de diffusion sert par ailleurs à bloquer les particules solides de grand diamètre (de l’ordre d’un millimètre).
Cette méthode de contrôle offre plusieurs avantages :
La présence d’un Gravel pack est optionnelle
Surface de filtration très grande par rapport au WWS
Très bonne performance de filtration, et ce dû à une grande perméabilité du filtre.
Partie 5 : La perforation
L’opération de perforation est nécessaire et obligatoire sur les puits cuvelés, elle a pour objectif d’établir la
communication entre le puits et la formation en réalisant des trous à travers le tubage, le ciment et la formation
pour permettre le passage du fluide entre la formation et la colonne ou le contraire.
Les premières techniques utilisaient des balles pour établir la connexion avec la formation. De nos jours, la
technique la plus commune est la perforation avec charges creuses (Perforating with shaped charges, or jet
perforators). Les composants des charges creuses sont illustrés sur la figure ci-dessous.
L’énergie explosive libérée par la détonation est focalisée dans une seule direction. Le liner au moment de la
détonation va passer à l’état liquide et être expulsé sous forme d’un jet à très haute vitesse (environ 1000 m/s)
et génère une pression de l’ordre de 5 millions de psi. (Figure ci-dessous)
Cette pression est suffisante pour perforer le tubage, le ciment et pour pénétrer dans la formation. Il est à noter
que l’opération génère des débris qui doivent être enlevés pour que la perforation soit efficace.
L’explosif le plus couramment utilisé est le RDX (Formule C3H6N6O6), ce dernier entame sa réaction à
température 217 °C. Dans le cas d’un puits à haute température, on utilise des dérivés de ce composant comme
le HMX (formule C4H8N8O8).
Il existe plusieurs types de canons perforateurs :
Canons transportés par câble (Wireline Conveyed Guns)
Canons tranportés par tubing (Tubing Conveyed perforating or TCP)
Les dépôts minéraux. Ces dépôts, dits Mineral Scales ou simplement Scales, sont des solides
inorganiques précipités à partir des eaux de formation. Peuvent induire un blocage des perforations, screens,
et également une corrosion du matériel tubulaire.
Les dépôts les plus fréquents sont :
Carbonates : Carbonates de Calcium ou carbonates de fer.
Sulfates : Sulfates de Barium, de Strontium, ou de Calcium
Sels : Surtout des chlorures de sodium
Les 2 premiers types de dépôts sont traités grâce à des inhibiteurs chimiques, principalement phosphatés.
Les dépôts de sels se produisent quand l’eau des gisements est saturée en chlorures de sodium (Halite). L’eau
des gisements peut devenir saturée pour plusieurs raisons. Le changement des conditions de pression ou de
température affecte la solubilité de l’eau (Baisse de température ou de pression).
Le traitement des dépôts de sels se fait en général par l’injection d’eau dans le puits (via coiled tubing ou alors
un tubing parasite permanent).
Les dépôts organiques. Sont principalement les paraffines, les asphaltènes et les hydrates de gaz
naturel.
Les paraffines
Les asphaltènes.
Les hydrates de gaz naturel