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La reconnaissance de plantes pour les nuls

Article paru sur le blog de Groww - www.more.groww.fr - 2017. Licence CC-BY-SA


Reconnaitre une plante, c’est pas facile !

Cependant, on peut tout de m êm e, avec un peu de bon sens et quelques clés de com pr éhension,
ar r iver tr ès vite à des r ésultats sur pr enants ! Et c’est tellem ent chouet t e d’appr endr e ! On va vous
y aider !

Petit apar t é avant d’entam er ce petit cour s de botanique : il existe des solut ions sim ples si vous
avez besoin de r econnaître une plante et que vous n’y ar r ivez pas tout seul !

Les solutions alternatives

D’abor d, à tout seigneur tout honneur , si vous avez une plante dont vous ne connaissez pas le nom
ET que vous disposez d’un com pte Facebook , il existe un gr oupe qui peut vous aider : Quelle est
cette plante? Les m em br es du gr oupe – pr ès de 40 000 à l’heur e où nous écr ivons ces lignes ! – sont
pour cer tains de vér itables accr os à la r econnaissance, et vous donner ont une (ou des !) r éponses
en quelques m inutes. On ador e !

Petit conseil: Pr oposez une photo nette, avec une fleur si possible. Indiquez le lieu où vous l’avez
tr ouvée, c’est chouette, sans oublier qu’il est inter dit de cueillir des espèces pr otégées, donc si vous
ne savez pas ce que c’est, autant dir e que vous faites bien de photogr aphier sur place sans couper .
Et dem ander en disant bonjour , ça n’appor te r ien à la pr écision des identifications, m ais ça f ait
plaisir à t out le m onde.

On peut aussi fair e appel à l’intelligence ar tificielle et aux r éseaux de neur ones ! L’application
Pl@ntnet par exem ple, vous per m et d’identifier une plante sur la base d’une ou de plusieur s
photos. Soyons honnête, c’est efficace dans cer tains cas, et pas toujour s.

Pour quoi Pl@nt net ne m ar che pas toujour s? Tout d’abor d, Pl@ntnet vise à per m ettr e
l’identification des plantes sauvages, et pas for cém ent celles de vot r e jar din. Ensuite, il y a
effectivem ent des lim it es à l’exer cice. Cela tient par exem ple à la qualit é des photos que vous lui
pr oposez – et là encor e, une photo de fleur ser a en génér al plus déter m inante qu’une photo de
feuille. Ensuite, et bien, par fois, cer taines plantes se r essem blent for t, sans êtr e de la m êm e fam ille.
Ainsi, le jar dinier confondr a par fois lui-m êm e m élisse et cer taines var iétés de m ent he : il pour r a
d’un seul geste, fr oisser la feuille de l’une ou de l’autr e et dissiper le m oindr e doute : l’intelligence
ar tificielle, elle, ne peut pas en fair e autant.

Pour quoi on vous dit t out ça? Par ce que Gr oww tr availle avec une équipe de cher cheur s du CEA-
TECH sur une fonctionnalité de r econnaissance de plant es par r éseau de neur ones,
dir ectem ent dans notr e application. Et c’est quand m êm e dr ôlem ent r igolo. Affair e à suivr e : pour
nos utilisateur s fidèles, nous pr oposer ons une ver sion “béta” de cette fonctionnalité dans
quelques sem aines.
Une vidéo pour vous donner un petit aper çu de ce que ser a dans Gr oww cette nouvelle
fonctionnalité. Dans un pr ochain ar ticle, on aim er ait bien vous en dir e un peu plus sur com m ent
on s’y pr end pour fair e en sor te qu’une m achine appr enne toute seule à r econnaîtr e une or tie, c’est
inst r uct if .

Maintenant, r evenons à nos m outons.

La classification de base
Dans la taxonom ie, il existe des niveaux : r ègne, classe, or dr e, fam ille, genr e…

Ce qui nous intér esse aujour d’hui, c’est de r econnaîtr e la f am ille d’une plante à fleur : par ce que
c’est par là qu’un botaniste com m ence, pour ensuite déter m iner le genr e, l’espèce, et
éventuellem ent la var iété.

Repr enons un instant au début : juste sous le r ègne végétal, on distingue 4 lignées :

Les Br yophyt es, qui sont des plantes sans r acines, sans élém ents conducteur s de sève et sans
fleur s, assur ant leur r epr oduction par spor es : les m ousses et les sphaignes, par exem ple.
Les Pt ér idophyt es, des plantes avec r acines et élém ents conducteur s de sève m ais sans fleur s,
et assur ant aussi leur r epr oduction par spor es, com m e les f ougèr es.
Les Gym nosper m es, qui sont des plantes à fleur s, m ais à ovules et gr aines nus, telles que les
pins ou les sapins.
Et enfin les plantes à fleur s, dites Angiosper m es, dont les gr aines ou l’ovule sont logés dans un
ovair e fer m é – qui sont celles qui nous intér essent aujour d’hui.

Et apr ès ? Ben c’est un peu com m e avec les papous, chez qui il y a des papous à pous, et des
papous pas à pous : chez les angiosper m es, il y a les m onocot ylédones et les dicot ylédones.

Et ainsi de suite : avec une fleur , donc, il suffit souvent de suivr e, en connaissant les pr incipales
différ ences, quelques r ègles de base, et on tr ouve en génér al la f am ille, ce qui est déjà pas m al !
Par exem ple, une dicot ylédone, dont les fleur s ont les pétales soudés, sont r égulièr es et en
clochet t e, c’est à coup sûr une Er icacée – la fam ille des br uyèr es.
Erica Cinerea, une Er icacée, m er ci Vlad Pr oklv pour l’im age !

Pas de panique, on continue. Vous allez donc pour la suite avoir besoin de r econnaîtr e des feuilles à
ner vur es par allèles ou r am if iées, des fleur s r égulièr es ou ir r égulièr es, des pétales soudés ou
libr es, où se tr ouve l’ovair e dans la fleur , si elle a des éper ons ou non, r econnaîtr e des capit ules,
et enfin si les feuilles sont alt er nées, opposées, ver ticillées, voir e basales. Mais fr anchem ent, une
fois qu’on a com pr is c’est un jeu d’enf ant . On y va, accr ochez vous.

Alors, comment reconnait-on une plante


monocotylédone, d’une dicotylédone?
Les cotylédons, ce sont les pr em ièr es feuilles qui appar aissent, à la naissance d’une plante, et
qu’elle per d assez vite ensuit e. Par fois il y en a un (com m e le blé ou le m aïs) par fois deux, du coup,
m onocot ylédones, dicot ylédones. Sim ple non?

Oui, m ais com m ent je fais, une fois que la plante n’a plus ses cotylédons? Sim ple aussi :

Les m onocot ylédones une fois adultes, ont des feuilles dont les ner vur es sont par allèles : ce
sont souvent des feuilles qui r essem blent à une her be.
Les plantes dicot ylédones ont des feuilles dont la ner vur e pr incipale est r am if iée : ce sont des
her bacées, des ar br isseaux, des ar bustes…

Deux im ages pour bien com pr endr e : ner vur es par allèles ou r am ifiées :

Un Hosta, des feuilles aux ner vur es par allèles : pour l’im age, m er ci Kevin McCar thy
Une sim ple feuille aux ner vur es r am if iées aut our de la ner vur e cent r ale, im age Jane Star z

Voilà, vous avez la clé pour r econnaîtr e pr esqu’à coup sûr une plante dicot ylédone d’une plante
m onocot ylédone.

Quelques autres notions importantes

Fleur régulière, irrégulière?


Une fleur r égulièr e, c’est une fleur qui a plusieur s axes de sym étrie – et ir r égulièr e, une fleur qui
n’en a qu’un. On vous m ontr e?
Un Gér anium ver sicolor , dit f leur r égulièr e : des pétales habillés d’un joli m otif de dentelle, m ais
ce qui nous intér esse ici, c’est que l’on peut la découper selon de nom br eux axes de sym étrie. Ou
dit autr em ent, si vous r egar dez la phot o à l’enver s, vous la r econnaissez aussi.

Une or chidée, typique f leur ir r égulièr e et qu’on ne peut découper en sym étr ie que sur son axe
ver tical, im age SFEPBancour t. Une fleur de cette or chidée vue à l’enver s, ne r essem ble pas à la
m êm e fleur à l’endr oit. Vu?

Pétales soudés ou libres?

Tout aussi facile ! Les fleur s aux pétales soudés ou libr es, en im ages :
Le liser on, une fleur dite gam opét ale, soit aux pétales soudés entr e eux, im age Fr ancisco. Les
pétales libr es, c’est donc l’inver se, quand ils se détachent les uns des autr es, com m e chez une r ose.

Ovaire infère, ovaire supère?

Ca se com plique un tout petit peu dans cer tains cas, m ais pas tant que ça : les fleur s à ovair e inf èr e
vont fair e un fr uit dans l’ovair e qui est placé sous les sépales, les fleur s à ovair e supèr e ont
l’ovair e placé au dessus des sépales. En im ages :
Sur cette Cucur bita, on voit bien le fr uit qui se développe sous les sépales de la fleur ! Im age Maja
Dum at
Alor s que sur ce Papaver , on voit déjà la capsule qui contient les gr aines ! Et cette capsule est bien
au dessus des sépales. Im age Hans Splinter

Le profil d’une fleur

Un petit schém a pour r econnaîtr e les diver s élém ents d’une fleur ? C’est par ti :
Appr enez à distinguer les ét am ines, le pist il, les sépales, vous en aur ez souvent besoin pour
identifier une fleur .

Ah, j’allais oublier : on distingue encor e les fleur s avec éper ons des fleur s sans. Vous savez ce que
c’est un éper on? Bougez pas, on vous m ontr e :
Une ancolie, dont on distingue clair em ent les éper ons à l’ar r ièr e, im age Kaim ar Kar u

Dans la pr atique, la pr ésence ou non d’un ou de plusieur s éper ons vous per m ettr a de distinguer à
coup sûr une Fabacée d’une Violacée. Pr atique non?

Cas particulier des fleurs en capitule

Le capitule est un type d’inflor escence, et voilà à quoi ça r essem ble :


Une fleur qui n’en est pas une! En effet les fleur s sont en r éalité r éunies en capit ule : ce sont ces
m inuscules fleur s jaunes au m ilieu ! Im age par Cather ine Singleton

C’est un cas vr aim ent par ticulier , et qui vous per m et d’identifier à coup sûr une dicotylédone de la
(tr ès gr ande) fam ille des Ast ér acées !

D’ailleur s, à pr opos des for m es d’inflor escences, il y en a d’autr es :

Les formes des inflorescences


Vous avez sur tout besoin de com pr endr e la différ ence subtile entr e des fleur s en om belles –
typique des Apiacées, aussi appelées Om béllif èr es – et en cor ym be.

Feuilles alternes, opposées, basales


Un der nier tr uc im por tant : r econnaîtr e aisém ent les feuilles alter nes et opposées. Un petit dessin?

Feuiles alterne
Et enfin, le m ystèr e des feuilles basales est r ésolu sous vos yeux ébahis : il s’agit de feuilles
attachées à la base de la plante, com m e sur le pissenlit par exem ple.

Des pissenlits, dont on distingue bien les feuilles “basales”, im age Lee Royal

Et c’est m aintenant que tout s’explique ! Deux tableaux pour tout r ésum er :
Les monocotylédones
Les m onocotylédones, les clés d’identification et des exem ples de plantes avec leur nom com m un –
on appelle ça nom ver naculair e, soit dit en passant, m ais vous avez eu assez de science pour
aujour d’hui peut-êtr e…?

A par tir de là, c’est sim ple : Une m onocot ylédone, dont les fleur s sont ir r égulièr es? C’est une
Or chidacée. Une fleur r égulièr e, à fleur s color ées, à ovair es inf èr es et 6 ét am ines? C’est une
Am ar ylidacée.

Les dicocotylédones.
Les dicotylédones avec les clés d’identification et des exem ples de plantes.

Mêm e chose, en à peine plus com pliqué : Une dicot ylédone, dont les fleur s sont r égulièr es à
pétales soudés et dont les feuilles sont basales, c’est une Pr im ulacée, com m e la pr im evèr e, par
exem ple.

Une Pr im ula, dont on distingue bien les fleur s r égulièr es, les pétales soudés et les feuilles basales
aux ner vur es r am if iées. Mer ci pour l’im age, Apalca!
Pour aller plus loin, un petit tour sur un ar ticle de l’association suisse Plantes et vie
qui nous a pas m al inspir é : ici.

Voilà, c’est fini pour aujour d’hui. Appr enez tous les schém as, et inter r ogation or ale dem ain dans les
pr és!

Mais alors Groww, c’est quoi?


Si vous avez lu jusqu’ici, et que vous ne connaissez pas encor e l’application Gr oww, essayez la, c’est
gr at uit , ça vous r appelle ce que vous avez à f air e au jar din, en fonction de vos plantes, de la
saison, de la m étéo – et bientôt, Gr oww vous per m ettr a d’ident if ier vos plant es en un instant.

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