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République Algérienne Démocratique Et Populaire

Ministère De L'enseignement Supérieur Et De La Recherche Scientifique

UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU (UMMTO)


FACULTE DU GENIE DE LA CONSTRUCTION
DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL
Définitions
- Les roches : (silice, calcaire, feldspath, …) sont des agglomérats de grains minéraux liés par des forces de
cohésion (adhérence) fortes et permanentes, même après immersion prolongée dans l'eau. C’est des matériaux
durs qui ne peuvent être fragmentés qu’aux prix de gros efforts mécaniques.

- Les sols : au contraire, sont des agrégats minéraux qui peuvent se décomposer en éléments de dimensions plus
ou moins grandes sans nécessiter un effort considérable. Ils résultent de l’altération des roches selon différents
façons : chimique (oxydation, …), physique (variation de température, gel, …) ou mécanique (érosion,
vagues,…). Les sols sont des matériaux meubles (souples), poreux, hétérogènes et anisotropes. Ils sont
généralement en état de grains ou de particules avec des formes et des dimensions variables.

- Les sols à grains fins (sols fins ou sols cohérents) : c’est des sols dont les particules sont caractérisées par une
forme en feuillet (le rapport de la longueur sur l’épaisseur est généralement supérieur à 10), ce qui donne aux
particules une apparence semblable à celle d’une feuille de papier. En général ces particules sont plus flexibles
que les particules volumineuses. Les sols qui en sont constitués sont donc plus compressibles et ils se déforment
facilement sous l’effet d’une charge statique, par contre ils peuvent présenter une meilleure stabilité face aux
vibrations et aux chocs. Les sols à grains fins regroupent tous les sols dont les particules sont invisibles à l’œil nu.
Le diamètre équivalent des particules peut varier d’environ 1 nm (10-6 mm) à 0,08 mm.

- Les sols à gros grains (sols pulvérulents ou sols grenus ou sols frottants) : c’est des sols dont les particules
sont visibles à l’œil nu, caractérisées par une forme volumineuse (longueur, largeur et épaisseur sont pratiquement
du même ordre de grandeur). Les particules sont alors grossièrement sphériques, comportant des arrêtes plus ou
moins arrondies ou plus ou moins angulaires. Le diamètre équivalent des particules est généralement supérieur à
0,08 mm.

- Les sols cohérents et frottants : c’est des sols constitués à la fois de gros éléments et de particules fines (les
limons). Leur résistance mécanique est donc assurée à la fois par la cohésion et le frottement internes considérables
qui se développent entre les grains.

- Cohésion (c) : exprimée en kPa, représente l’ensemble des forces d’attraction qui se développent entre les
particules fines du sol.

- Frottement interne (φ) : exprimée en degré, représentent le frottement qui se développe entre les points de
contact des grains. Il est directement lié à la surface rugueuse et anguleuse des grains.

- Echantillon intact (non remanié) : C’est est un échantillon non perturbé, prélevé dans des conditions modifiant
le moins possible la nature et l'état du terrain d’où il est extrait. Il est prélevé sur chantier souvent par carottage
aussitôt paraffiné et transporté au laboratoire dans des boites spéciales de façon à garder les mêmes
caractéristiques (physiques, hydriques, chimiques, ….) du sol en place. Il est découpé et taillés au laboratoire de
façon à répondre à la forme et aux dimensions de la boite ou de l’anneau nécessaire pour l’essai à réaliser
(cisaillement, œdomètre, ...), il est soumis à l’essai dans l’immédiat de façon à éviter toutes perturbations
notamment hydriques (teneur en eau). Ce type d’échantillon est souvent utilisé dans le cas d’études de projets
réels, pour la caractérisation physique, chimique et mécanique des matériaux.

Figure 01 : Echantillon intact paraffiné.


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- Echantillon remanié : C’est un échantillon prélevé sur chantier de façon aléatoire sans se soucier à la
perturbation d’une ou de plusieurs de ses caractéristiques physique, chimique ou hydrique. Il est généralement
utilisé pour déterminer certaines de ces caractéristiques. A titre d’exemple, pour déterminer la teneur en eau d’un
sol il est souvent utilisé des échantillons remaniés sans qu’il y ait influence de leurs densités même si elle est
complètement perturbée.

- Echantillons reconstitué : C’est un échantillon reconstitué (fabriqué et préparé) au laboratoire d’un ou de


plusieurs matériaux, selon les besoins. Ce type d’échantillon est généralement utilisé dans le cas des travaux de
recherche, il permet de contrôler les différents paramètres liés à sa densité, sa teneur en eau,... A titre d’exemples
pour étudier l’influence des particules fines sur le comportement d’un sable, on prépare des mélanges de sable
avec différentes proportions de fines. Pour étudier l’influence de la teneur en eau sur le comportement d’un
matériau, on prépare des échantillons de ce matériau humidifiés à différentes proportions d’eau et on les soumet
ensuite aux essais souhaités.

- Essais d’identification : c’est l’ensemble des essais permettant l’identification physique, chimique et
minéralogique d’un matériau (granulométrie, densités, teneur en eau, composition chimique, composition
minéralogique,...

- Essais mécaniques : c’est l’ensemble des essais permettant l’étude du comportement mécanique et la
détermination des caractéristiques mécaniques d’un matériau (cisaillement, compressibilité, portance, …).

-2-
Principales Formules Utilisées En Mécanique Des Sols
Avant de passer aux essais, il est nécessaire de rappeler certains notions et formules importantes utilisées
fréquemment en mécanique des sols.

La masse et le poids
- La masse M : la masse d’un corps donné, est une quantité constante indépendante de la pesanteur (ne varie pas
avec la variation de la pesanteur (g) et donc du lieu de mesure). La masse d’un corps donné sur la planète terre est
la masse du même corps sur la lune sont les mêmes. La masse est exprimée généralement en gramme (g) ou en
kilogramme (kg).
M [g, kg,…]

- Le poids P : le poids d’un corps donné, est une quantité variable dépendante de la pesanteur (il varie avec la
variation de la pesanteur g). Le poids d’un corps donné sur la planète terre est le poids du même corps sur la lune
sont différents (les forces de pesanteur sont différentes). Le poids est exprimé généralement en newton (N) ou en
kilo-newton (kN).

P = M . g [N, kN, …]

NB : lorsqu’on prend M (kg) et g (m/s 2), on aura un poids P en [N].

La masse volumique et le poids volumique


- La masse volumique ρ : est le rapport de la masse M au volume V.

M g kg
ρ= . Elle est exprimée en unité de masse sur unité de volume, généralement en ( 3 ou 3 )
V cm m

- Le poids volumique γ : le poids volumique (ou poids spécifique) d’une manière générale, est le rapport du
poids P au volume V.
P M .g M kN
γ= = = . g = ρ . g , exprimé généralement en ( 3 )
V V V m

Notations conventionnelles
Sol : phase solide (grain) + phase liquide (eau) + phase gazeuse (air)
P : poids total du sol (grains, eau et air). V : volume total du sol (grains + eau + air).
Ps : poids des particules solides (grains). Vs : volume des particules solides (grains).
Pw : poids de l'eau. Vw : volume de l’eau
Pa : poids de l’air (Pa = 0). Va : volume de l’air. Volume des vides = Va +Vw

Les différents poids volumiques (poids spécifiques)


- Le poids volumique du sol (ou poids volumique apparent ou poids volumique humide ou encore poids
volumique total), noté γ ou γh : c'est le rapport du poids total (grains + eau) au volume total du sol (grains + eau
+ air). Le poids de l’air étant négligeable : Pa = 0.

P Ph Ps + Pw + Pa Ps + Pw
γ = γh = = = =
V V Vs + Vw + Va Vs + Vw + Va

- Le poids volumique de l’eau, noté γw : c'est le rapport du poids de l’eau Pw au volume de l’eau Vw.

Pw
γw =
Vw
m kN m kN
Pour g = 10 => γw = 10 Pour g = 9,8 => 𝛾w = 9,8 .
s2 m3 s2 m3

- Le poids volumique des particules ou des grains solides, noté γs (de la matière constituant les grains): c'est
le rapport du poids des grains Ps au volume des grains solides Vs.
Ps
γs =
Vs

-3-
- Le poids volumique du sol sec, noté γd (pas d’eau => sol constitué uniquement de grains + air): c'est le rapport
du poids des grains solides Ps au volume total du sol V.

Ps Ps
γd = = (sol sec => Vw = 0 => Vv = Va )
V Vs + Va

- Le poids volumique du sol saturé, noté γsat (tous les vides sont remplis d’eau => sol constitué de deux
phases uniquement : grains solides + eau, pas d’air) : c'est le rapport du poids du sol au volume total du sol
(avec : Pa = Va = 0), car tous les vides sont remplis d’eau et donc Vv = Vw.

Ps + Pw Ps + Pw
γsat = = (sol saturé => Va = 0 => Vv = Vw )
Vs + Vv Vs + Vw

- Le poids volumique du sol déjaugé, noté γ’ : il est pris en compte lorsque le sol est saturé, entièrement immergé
(noyé dans l’eau). Il tient compte de la présence de l'eau, qui remplit tous les vides et de la poussée d'Archimède :

γ′ = γsat − γw

Les différentes densités (par rapport à l’eau)


La densité par rapport à l’eau est le rapport d’u poids volumique γ au poids volumique de l’eau γw. C’est un rapport
sans unité.
γ
G=
γw

- Densité humide, noté G ou Gh : C’est le rapport du poids volumique humide γ h au poids volumique de l’eau γw
:
γ γh
G = Gh = =
γw γw

- Densité sèche, noté Gd : C’est le rapport du poids volumique sec γ d au poids volumique de l’eau γw :

γd
Gd =
γw

- Densité des grains (solides), noté Gs : C’est le rapport du poids volumique des grains γs au poids volumique de
l’eau γw :
γs
Gs =
γw

La porosité (n) et l’indice des vides (e)


- La porosité (n) : C’est le rapport du volume des vides contenus dans un échantillon à son volume total. Elle
permet, de connaître la proportion des vides, du volume total du sol.

Vv Vw + Va
n= =
V V

NB : n ∈ [0 ; 1]. La porosité est toujours inférieure à 1. Elle est exprimée sans unité, ou en pourcentage (%).

- L’indice des vides (e) : C’est le rapport du volume des vides contenus dans un échantillon au volume du solide
(grains) de cet échantillon. Il permet, de connaître la proportion des vides, du volume du solide du sol.

Vv Vw + Va
e= =
Vs Vs

NB : L'indice des vides peut être supérieur à 1, il varie généralement entre [0,1 ; 5], mais il peut atteindre des
valeurs importantes (e > 10) pour certains sols. Il est exprimé sans unité ou en pourcentage (%).

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La teneur en eau (w) et le degré de saturation (Sr)
- La Teneur en eau (w) : C’est le rapport du poids de l'eau Pw au poids des grains solides Ps. Elle permet de
quantifier l’eau contenue dans le sol. Elle est exprimée en pourcentage (%)

Pw Ph − Ps Mh − Ms
w= . 100 = . 100 = . 100 (%)
Ps Ps Ms

NB : La teneur en eau peut dépasser 100 %, et atteindre plusieurs centaines de pour-cent.

- Le Degré de saturation (Sr) : C’est le rapport du volume occupé par l’eau au volume total des vides. Il indique
à quelle proportion les vides sont remplis d’eau.

Vw Vw
Sr = =
Vv Vw + Va

NB : Sr ∈ [0 ; 1], il peut être exprimé en pourcentage (%) : Sr ∈ [0% ; 100%]. Le degré de saturation peut varier
de 0 % (cas d’un sol sec, cas très rare !) à 100% (cas d’un sol totalement saturé).
Pour un sol sec : Sr = 0 ou 0% ; Pour un sol saturé : Sr = 1 ou 100%.

Sol humide (grains + eau + air) Sol saturé (grains + eau) Sol sec (grains + air)

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Figure 02 : Représentations d’un sol.

Différents types d’eau dans le sol


Eau de constitution : elle correspond à des molécules d'eau inextricables de la constitution chimique des masses
minérales du sol. Elle rentre dans la composition chimique des minéraux dont les particules de sol sont formées.

Eau liée ou adsorbée : elle est fixée à la surface des grains fins du sol par des forces d'attraction moléculaire et
électrostatiques ; elle a une viscosité élevée et ne transmet pas les pressions. Elle ne peut être extraite que par
dessiccation à des températures très élevées.

Eau libre : elle circule librement dans les pores du sol sous l’effet des forces de pesanteur.

Eau pelliculaire : elle est retenue dans les canaux les plus fins du sol non saturé par les forces capillaires en
présence d’air ou d’autres gaz.

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Essai N° 01
Analyse Granulométrique à Sec Après Lavage
(NF P 94-056)
Introduction
L’analyse granulométrique des sols est un essai d’identification qui fait l’objet de deux normes :
- L’analyse granulométrique par tamisage à sec après lavage, décrite par la norme NF P 94-056 (1996). Elle
concerne les sols dont la dimension des éléments est supérieure à 80 μm (0,08 mm). C’est les éléments qui
constituent le refus au tamis 80 μm (0,08 mm).
- L’analyse granulométrique par sédimentation, décrite par la norme NF P 94-057 (1992). Elle concerne les sols
dont la dimension des particules est inférieure à 80 μm (0,08 mm). C’est les particules qui passent au tamis 80
μm (0,08 mm).

Définitions
L’analyse granulométrique par tamisage est l’ensemble des opérations permettant la séparation selon leur grosseur
des éléments constituant un échantillon de sols, de matériaux rocheux et de tout autre sous-produit industriel
utilisé en génie civil, en employant des tamis de différentes dimensions afin d'obtenir une représentation de la
répartition de la masse des particules à l'état sec en fonction de leur dimension. Elle s'applique à tous les granulats
de dimension nominale inférieure ou égale à 100 mm, à l'exclusion des fillers (0,08 mm ≤ ϕ ≤ 100 mm).

- Refus : Partie du matériau retenu sur un tamis.


- Tamisat ou passant : Partie du matériau passant à travers les mailles d'un tamis.
- Classe granulaire : Ensemble des éléments dont les dimensions sont comprises entre deux ouvertures de tamis
définissant un intervalle. Exemple : une classe granulaire 10/14 regroupe tous les éléments passants aux tamis 14
mm et retenus au tamis 10 mm.
- Granulométrie : La granulométrie est la mesure de la dimension des granulats contenus dans un lot de matière
et leur répartition selon leur taille (Exp : par tamisage).

Objectifs et buts de l’essai


L’analyse granulométrique a pour objectifs :
- La détermination de la grosseur et des pourcentages pondéraux respectifs des différentes familles de grains
constituant les sols en vue de leur description et de leur classification (cas d’échantillons intacts ou remaniés) ;
- La détermination des classes granulométriques et la vérification des classes granulométriques imposées (cas
d’échantillons reconstitués).
- L'essai contribue également à apprécier les qualités drainantes et la sensibilité à l'eau des matériaux ainsi que
leur aptitude au compactage.

Principe de l’essai
L’essai consiste à séparer les éléments agglomérés d’une masse connue d’un matériau (grains et particules) par
brassage sous l’eau (voie humide). Après séchage des grains et des particules, fractionner l’ensemble (matériau)
au moyen d’une série de tamis emboités par ordre décroissant du haut vers le bas soumise à des vibrations au
moyen d’une tamiseuse. La masse des refus cumulés sur chaque tamis est ensuite rapporté à la masse totale sèche
du matériau soumis à l’essai.

Mode opératoire
Appareillage
L’analyse granulométrique est l’un des essais de laboratoire les plus simples à réaliser. Elle nécessite le matériel
essentiel suivant :
- Un dispositif de lavage (arroseur, bacs, brosses,…) ;
- Une série de tamis (avec couvercles et fonds de tamis) conforme à la norme en vigueur ;
- Récipients en matériau non altérable, brosses, pinceaux,... ;
- Balances de précision, dont les portées maximale et minimale sont compatibles avec les masses à peser et telles
que les pesées sont effectuées avec une incertitude de 1/1 000 de la valeur mesurée ;
- Une étuve de dessiccation à température réglable.
- Une tamiseuse électrique.

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Figure 01 : Appareillage pour l’analyse granulométrique par tamisage.
Conditions de l’essai
Avant de commencer l’essai, il faut fixer certains paramètres liés à la nature du matériau à analyser et à la nature
du projet à réaliser. Ces paramètres permettent de réaliser l’essai dans les meilleures conditions.

- Choix de la température de séchage


Avant de commence l’essai, il y a lieu de procéder d’abord à une identification sommaire afin de savoir si le
matériau à étudier est susceptibles d'être modifiés par le processus opératoire de l'essai (par exemple : sols
solubles, sols contenant des matières organiques,...). En particulier, les sols insensibles à la chaleur sont séchés à
une température de 105 °C, tandis que la température de séchage ne doit pas dépasser 50 °C dans le cas des sols
sensibles à la chaleur. En cas de doute sur sa nature, le matériau est traité comme étant sensible à la chaleur.

- Choix de la série de tamis


La série de tamis (nombre de tamis et diamètres des tamis) à prendre en compte pour le tamisage, dépend de la
sensibilité et de la précision souhaitée de l’étude à réaliser. Dans le cas d’un projet important, tous les tamis
compris dans l’intervalle de la série (voir tableau 01) doivent être utilisés pour le tamisage. Si la série de tamis est
importante (un nombre important de tamis qu’on ne peut faire monter sur la tamiseuse en une seule fois) il y a
lieu de faire le tamisage en plusieurs sous séries pour balayer toute la série.
Tableau 01 : Dimensions nominales des tamis.

- Choix de la masse du matériau


La quantité (masse) du matériau à utiliser pour l’analyse doit répondre à différentes conditions parfois
contradictoires :
- La masse du matériau à analyser doit être assez grande pour que l'échantillon soit représentatif.
- La masse du matériau à analyser doit être assez faible pour que la durée de l'essai soit acceptable et que les tamis
ne soient pas trop chargés (saturés) et donc inopérants.
Dans la pratique, la masse à utiliser pour l’analyse vérifie généralement la relation : M = 0,2 D
Avec :
M : masse de l'échantillon [Kg], D : diamètre du plus gros grain du matériau [mm].

Exécution de l’essai
 Phase de lavage du matériau
- Dans le cas des sols grenus propres (sable et graviers propres), il est possible de passer directement au tamisage
à sec sans aucun lavage préalable.
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- Dans le cas des matériaux comportant une fraction de fines argileuses, il est nécessaire de procéder par voie
humide. L'échantillon est d’abord séché à l’étuve à une température adéquate afin d’éviter tout influence sur sa
structure granulaire. Après refroidissement à l’air libre, il est pesé et soumis à un tamisage par voie humide.
Le matériau est versé sur le tamis le plus fins de la série de tamis choisie pour l’essai (généralement 0,08 mm).
Projeter de l’eau et brosser le matériau en le remuant jusqu’à ce qu’il ne reste sur le tamis que des éléments
propres.
- Recueillir tout le tamisât (eau de lavage contenant les particules fines) issu du lavage dans un récipient de
capacité suffisante. L’ensemble est laissé décanter, siphonner l’eau et sécher les particules fines restantes pour
faire l’objet d’une analyse granulométrique par sédimentation (cette méthode fera l’objet du TP suivant).
- Rassembler le refus (élément retenus par le tamis de lavage) dans un autre récipient et le mettre à l’étuve pour
séchage afin de procéder par la suite à la phase du tamisage à sec.

 Phase de tamisage à sec


- Verser la totalité du matériau séché et pesé, au sommet de la colonne de tamis de maille décroissante du haut
vers le bas et ayant à sa base un fond de tamis ;
- Agiter la colonne de tamis manuellement ou mécaniquement par l’intermédiaire d’une tamiseuse électrique ;
- Recueillir le refus de chaque tamis, le peser et noter la valeur sur un tableau portant, les diamètres des tamis, les
refus correspondant, les refus cumulés et les tamisât cumulés ;
- Pour vérification, additionner à la fin tous les refus y compris celui du fond et peser l’ensemble pour le comparer
à la masse initiale soumise au tamisage. La différence (l’erreur) ne doit pas être exagérée pour valider l’essai.
- Pour le calcul des tamisâts cumulés, il ne faut pas oublier d’additionner la masse sèche de la fraction fine issue
du lavage à la masse du refus correspondant au fond obtenue au tamisage à sec.

Figure 02 : Différentes phases de l’analyse granulométrique par tamisage.

Expression des résultats (exemple d’application)


A la fin de l’essai, les résultats doivent être présentés sous forme de tableau et de courbe :
Les résultats du tamisage d’une masse de 4000 grammes de matériau, tamisée sur une série de tamis (0/20), sont
présentés sur le tableau 02 suivant :
Tableau 02 : Résultats de l’analyse granulométrique par tamisage.
Refus Refus cum Refus cum Tamisâts cum
Tamis (mm)
(g) (g) (%) (%)
20,000 000,00 000,00 00,00 100,00
10,000 900,00 900,00 22,50 77,50
6,300 900,00 1800,00 45,00 55,00
4,000 700,00 2500,00 62,50 37,50
2,000 500,00 3000,00 75,00 25,00
0,500 400,00 3400,00 85,00 15,00
0,080 400,00 3800,00 95,00 5,00
Fond 200,00 4000,00 100,00 0,00

- Les refus sont déterminés par pesage ;


- Les refus cumulés en grammes pour un tamis donné, sont calculés en additionnant à chaque fois tous les refus
des tamis au-dessus de ce tamis ;
- Les refus cumulés sont calculés en %, par rapport à la masse initiale soumise au tamisage, représentant 100 %
du matériau ;
- Les tamisâts cumulés sont calculés en %, faisant une simple soustraction (100% - refus cum).

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Les résultats (tamisâts cumulés en fonction des diamètres des tamis) sont présentés sous forme de courbe appelée
courbe granulométrique, sur une échelle semi-logarithmique (axe des ordonnées en échelle arithmétique et axe
des abscisses en échelle logarithmique).

La courbe granulométrique correspondant est présentée sur la figure 03 suivante :

Gravier Sable Silt


100

90

80
Tamisats cumulés (%)

70

60

50

40

30

20

10

0
100.00 10.00 D60 D30 1.00 D10 0.10 0.01

Diamètre des tamis (mm)

Figure 03 : Courbe granulométrique.

- La première information que permet d’avoir la courbe granulométrique, consiste à distinguer les différents types
de sols qui composent l’échantillon analysé (voir sur le graphe les catégories de sol que balaye la courbe) ;
- En examinant la courbe de plus près, elle permet de déduire les proportions (exprimées en pourcentage) de
chaque type de sol qui composent l’échantillon. A base de ces informations il devient possible d’attribuer au sol
une appellation en fonction des valeurs de référence données dans le tableau 03.

Tableau 03 : Classification des sols selon le diamètre équivalent des particules.


Type de sol Diamètre équivalent (mm)
Blocs > 300
Cailloux 80 à 300
Gravier grossier 20 à 80
Gravier fin 5 à 20
Sable grossier 2à5
Sable moyen 0,4 à 2
Sable fin 0,08 à 0,4
Silt 0,002 à 0,08
Argile < 0,002

Tableau 04 : Terminologie en fonction de la proportion du sol.


Proportion des types de sols Terminologie Exemples
> 35% Nom Gravier, Sable, Silt, ...
20% à 35% Adjectif Graveleux, Sableux, Silteux, …
10% à 20% Un peu Un peu de sable, Un peu de silt, …
< 10% Des traces Avec des traces d’argile, Avec des traces de silt, …
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Coefficients d’uniformité Cu et de courbure Cc
Pour procéder à la classification complète du matériau analysé, il faut d’abord calculer les coefficients
d’uniformité Cu et de courbure Cc. Ces coefficients sont significatifs dans le cas des sols dont moins de 10% des
particules passent au tamis de 0,08mm ; dans les autres cas, ils présentent moins d'intérêt.

𝐃𝟔𝟎
- Le coefficient d’uniformité 𝐂𝐮 = 𝐃𝟏𝟎 : caractérise la pente de la courbe granulométrique, il permet d’exprimer
son étalement.
(𝐃𝟑𝟎)²
- Le coefficient de courbure 𝐂𝐜 = (𝐃𝟔𝟎∗𝐃𝟏𝟎) : traduit la forme plus ou moins régulière de la courbe.
Avec :
D10 : Diamètre correspondant à 10% des tamisas cumulés ;
D30 : Diamètre correspondant à 30% des tamisas cumulés ;
D60 : Diamètre correspondant à 60% des tamisas cumulés.

La valeur de Cu, varie généralement entre 1 et 200. Néanmoins, elle peut dépasser 1000 dans certains cas
particuliers. Selon la valeur de Cu, Cinque classes granulométriques peuvent être distinguées :

Tableau 05 : Classes granulométriques en fonction de Cu.


Valeurs de Cu Classes granulométriques
Cu ≤ 2 Granulométrie très serrée
2 < Cu ≤ 5 Granulométrie serrée
5 < Cu ≤ 20 Granulométrie semi-étalée
20 < Cu ≤ 200 Granulométrie étalée
Cu > 200 Granulométrie très étalée

Tableau 06 : Désignation des sols en fonction de Cu et Cc.


Matériau Conditions Désignation Symbole
Cu ≥ 6 et 1 ≤ Cc ≤ 3 Bien gradué Sable bien gradué (SW)
Sable
Cu < 6 ou 1 > Cc > 3 Mal gradué Sable mal gradué (SP)
Cu ≥ 4 et 1 ≤ Cc ≤ 3 Bien gradué Gravier bien gradué (GW)
Gravier
Cu < 4 ou 1 > Cc > 3 Mal gradué Gravier mal gradué (GP)
S : Sable (Sand), G : Gravier (Gravel), W : bien gradué (Well graded), P: mal gradué (Poorly graded)

Quelques interprétations
- Plus Cu est petit, plus la granulométrie est serrée. Plus Cu est grand, plus la granulométrie est étalée.
- Cu = 1 : sol composé de particules ayant un même diamètre équivalent.
- Les sols dont le Cu est inférieur à 5 sont souvent qualifiés d’uniforme.
- A titre d’exemple un sable de plage présente un Cu qui varie entre 1 et 3. Tandis qu’un Cu d’un gravier argileux
peut varier de 25 à 1000.

- Lorsque Cc augmente (Cc > 3), la courbe granulométrique montre une courbure de plus en plus accentuée vers
le bas (creux orienté vers le bas). Par contre, lorsque Cc < 1, le creux de courbure s’oriente vers le haut.
- Un Cc trop petit ou trop grand indique l’absence de certains diamètres entre D10 et D60, la granulométrie est alors
mal graduée.
- Lorsque 1 < Cc < 3 et Cu > 4 pour le gravier et Cu > 6 pour le sable, la courbe granulométrique descend d'une
façon assez régulière, indiquant la présence d'une grande variété de diamètres. Dans ce cas, la granulométrie est
bien graduée.

Exemple (figure 04)


- La courbe A, correspond à un sol à granulométrie très étalée, qui contient 35 % de gravier, 40 % de sable, 22%
de silt et une faible quantité d'argile (3 %). La granulométrie est bien graduée puisque l'examen de la courbe et la
valeur du coefficient de courbure ne montrent l'absence d'aucune catégorie de particules.

- La courbe B, représente un sol à granulométrie semi-étalée, constitué en majorité de sable (87 %). La faible
valeur de Cc révèle une granulométrie mal graduée. En effet, la proportion de particules entre les tamis de
1,25 mm et de 160 μm est très petite (4 %). Ce sol ne contient donc pratiquement pas de sable moyen.

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- La courbe C, illustre une granulométrie très serrée d'un sable fin uniforme. Elle signifie que la plupart des
particules de sol traversent le tamis de 315 μm et sont retenues sur le tamis de 160 μm. Il s'agit donc d'un sable
constitué de particules ayant pratiquement toutes le même diamètre équivalent.

Figure 04 : Courbes granulométriques.

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Essai N° 02
Essai De Compactage Proctor (Normal et Modifié)
(NF P 94-093)
Introduction
Les méthodes d’amélioration et de stabilisation des sols sont diverses et souvent pratiquées par l’un des procédés
suivants : le traitement chimique, l’injection ou le malaxage de (chaux, ciment…), le traitement thermique, le
traitement électrique, et le traitement mécanique dont figure la densification ou le compactage. Le compactage
figure parmi les plus anciennes méthodes d’amélioration et de stabilisation des sols dont la pratique est
généralement simple et maitrisée, ce qui le rend très fréquent et indispensable notamment dans les travaux de
routes et de barrages.

Définition, objectif et but du compactage


Le compactage est une méthode de stabilisation des sols qui agit en surface. Il a pour but d’améliorer la capacité
portante du sol par le resserrement des grains et la réduction du volume des vides existants. Le compactage
s’effectue sur chantier par les différents engins de compactage et en laboratoire principalement par les essais
Proctor normal ou modifié.

Définition et but de l’essai Proctor


L’essai Proctor est un essai de compactage en laboratoire. Il a pour objectif de déterminer la teneur en eau
optimale (quantité d’eau adéquate) permettant d’atteindre la densité sèche maximale du matériau compacté. Il
permet ainsi de définir les caractéristiques de compactage d'un matériau, à savoir :
- La teneur en eau optimale (wopt).
- La densité sèche maximale (γ dmax).
Le compactage sur chantier a donc tendance d’atteindre les caractéristiques de compactage d’un sol ou d’un
matériau donné, déterminées préalablement au laboratoire. Ce qui fait d’améliorer ses caractéristiques
mécaniques.

Eclaircissement : avant l’utilisation d’un matériau sur chantier (construction des chaussées) il faudra d’abord
déterminer ses caractéristiques mécaniques au laboratoire afin de voir s’il vérifie les seuils exigés par les normes,
lui permettant ainsi de résister correctement face aux efforts exercés sur chantier.
Dans le cas du compactage, il doit être soumis à des essais de compactage en laboratoire, pour déterminer la
densité sèche maximale qu’il peut atteindre et la quantité d’eau maximale (teneur en eau optimale) nécessaire
pour l’atteindre. Une fois que les caractéristiques du matériau sont déterminées au laboratoire et s’avèrent
satisfaisantes par rapport aux normes en vigueur, ce dernier est ensuite mis en application sur chantier. L’énergie
de compactage ainsi que la teneur en eau optimale de laboratoire sont alors reproduites respectivement par les
différents engins de compactage (rouleaux) et d’arrosage (camions citernes) sur chantier, qui font des vas et viens
sur les couches du matériau compacté.

Principe de l’essai
L’essai Proctor, consiste à prendre plusieurs échantillons du matériau à étudier (5 échantillons minimum).
Humidifier ces échantillons à des teneurs en eau différentes augmentées de 1 à 2,5% (selon la sensibilité à l’eau
du matériau). Compacter ensuite ces échantillons humides dans un moule normalisé, à l’aide d’une masse
normalisée, selon un processus bien défini. Les teneurs en eau et les masses volumiques sèches des éprouvettes
compactées sont déterminées et portées sur un graphique. La courbe obtenue, appelée courbe Proctor, présente
une valeur maximale de la masse volumique sèche du matériau correspondant à une valeur particulière de la teneur
en eau. Ces deux valeurs sont appelées caractéristiques optimales de compactage.

Remarque : Les deux essais Proctor normal et Proctor modifié sont identiques dans leur principe. Seules les
valeurs des paramètres qui définissent l'énergie de compactage appliquée qui les différencient.

Appareillage
Appareillage spécifique
- Un socle (une base) de compactage en béton - Moule Proctor et moule CBR - La dame dite «dame Proctor
normal» - La dame dite «dame Proctor modifié» - Dans le cas échéant, les machines à compacter mécanisées -
Un dispositif d'extraction des éprouvettes hors du moule.
- 13 -
Figure 01 : Appareillage Proctor (moules, dames de compactage, appareillage de compactage automatique, extracteur d’éprouvettes).

Appareillage d’usage courant


- Tamis d'ouvertures de mailles carrées de dimensions nominales 5 mm et 20 mm - Balance de précision de 1/1000
- Une enceinte thermique ou une étuve pour déterminer la teneur en eau des matériaux - Récipients ou sacs
hermétiques permettant de conserver la teneur en eau des échantillons - Un pulvérisateur à eau - Un malaxeur-
désagrégateur - Une règle à araser (lame en acier) - Matériels et outillages divers.

Figure 02 : Accessoires pour la préparation du matériau.


Mode opératoire
Matériaux compactés
Le mode opératoire présenté dans ce manuel s'applique aux matériaux dont la dimension des plus gros éléments
(Dmax) ne dépasse pas 20 mm.
- Dans le cas d’un matériau possédant plus de 30% d’élément supérieurs à 20mm, l’essai Proctor n’est pas
appliqué.
-Dans le cas d’un matériau possédant une proportion inférieure ou égale à 30%, des éléments supérieurs à 20mm,
l’essai Proctor est réalisé sur la fraction 0/20mm, tout en apportant des corrections sur les caractéristiques Proctor
déterminées, de la manière suivantes :
m
- La teneur en eau : w’ = w – Δw avec (∆w = 100 w)
w': la teneur en eau OPN cherchée du matériau 0/D, exprimée en % ;
w : la teneur en eau OPN déterminée sur la fraction 0/20, exprimée en % ;
m : la proportion de la fraction 20/D dans le matériau, exprimée en %.
𝜌𝑑
- La masse volumique sèche : 𝜌𝑑′ = 𝑚 𝜌𝑑
1+ ( −1)
100 𝜌𝑠

ρ'd : masse volumique sèche OPN (ou OPM) du matériau 0/D, exprimée en t/m3 ;
ρd : masse volumique sèche OPN (ou OPM) déterminée sur la fraction 0/20, exprimée t/m3 ;
ρs : masse volumique des particules solides du sol étudié, exprimée en t/m3 ;
m : proportion de la fraction 20/D dans le matériau, exprimée en %.
Prise d'échantillon
- 14 -
La masse totale de matériau nécessaire à l'exécution d'un essai Proctor varie suivant la granularité du matériau à
étudier. Elle doit être suffisante pour préparer un nombre d’échantillons égal aux nombre de points présentés sur
la courbe Proctor (faire un prélèvement nouveau pour chaque point de la courbe). Il n’est donc pas autorisé de
réutiliser un matériau déjà compacté pour la préparation d’autres échantillons (pour la détermination d’autres
points de la courbe Proctor).

L’ensemble du matériau nécessaire à l’essai est séché à l'air ou dans une étuve réglée à 50 °C maximum jusqu'à
un état hydrique jugé suffisamment sec. Après séchage, le matériau est passé au tamis 20 mm, seul le tamisât est
conservé pour l'essai. Le matériau est homogénéisé et divisé par appréciation visuelle en cinq échantillons égaux.

Les échantillons sont humidifiés à des teneurs en eau différentes tout en assurant un malaxage correct (briser les
mottes sans casser les grains). Après humidification, chaque échantillon est conservé en boîtes ou sacs
hermétiques durant un temps fonction de l'argilosité du matériau pour assurer la meilleure diffusion d'eau entre
les grains (L'humidification constitue la phase la plus délicate de l'essai).

- Cas d’un matériau sableux et graveleux : malaxage manuel ou à l'aide de malaxeur. Une durée de conservation
pour homogénéisation de 15 min en boîtes ou sacs hermétiques est suffisante ;

- Cas d’un matériau limoneux et sablo-limoneux : malaxage manuel ou à l'aide de malaxeur avec une conservation
en boîtes ou sacs étanches portée à 2h ou 3heures ;

- Cas d’un matériau argileux : il convient d'abord de les réduire en une mouture 0/2. Le matériau est humidifié à
l'aide d'un pulvérisateur, tout en maintenant le malaxage manuel ou plus avantageusement à l'aide du malaxeur-
désagrégateur. Après malaxage, le matériau est introduit dans des boîtes ou sacs hermétiques et conservé entre
24h et 48heures selon son argilosité.

Les teneurs en eau à attribuer à chaque échantillon, sont estimées par l'opérateur, en se basant sur des tests tactiles
et visuels et sur son expérience professionnelle. Cependant, cette opération n’est surement pas facile, notamment
s’il s’agit d’un matériau nouveau (matériau inconnu à l’opérateur).
Cependant, en se basant sur la nature des matériaux, nous pouvons préconiser les teneurs en eau approximatives
suivantes :
- Matériau sableux : la teneur en eau optimale peut varier de 3 à 7% ;
- Matériau limoneux : la teneur en eau optimale peut varier de 6 à 10% ;
- Matériau partiellement argileux : la teneur en eau optimale peut varier de 8 à 16% ;
- Matériau fortement argileux : la teneur en eau optimale peut varier de 18 à 26%.

Exécution de l’essai
Avant de commencer l’essai, il faudra d’abord fixer le type d’essai à réaliser (Proctor normal ou modifier) et le
matériel approprié à sa réalisation (type de moule, type de dame de compactage, …).

- Choix du type du moule


Le type de moule à utiliser (moule Proctor ou moule CBR) est imposé par la granularité du matériau (diamètre
Dmax du plus gros grain) et l'utilisation envisagée des résultats de l'essai.

- Si Dmax < 5 mm (et seulement dans ce cas), le moule Proctor est autorisé, mais le moule CBR est conseillé ;
- Si 5 < Dmax < 20 mm, utiliser le moule CBR ;
- Si (Dmax > 20 mm) < 30 %, l’essai se fait dans le moule CBR sur la fraction 0/20 mm, avec corrections apportées
aux caractéristiques du compactage ;
- Si (Dmax > 20 mm) > 30 %, l’essai Proctor ne peut être réalisé, sauf pour apprécier l’état hydrique du matériau.

Après le choix du type du moule (Proctor ou CBR) et du type d’essai (Proctor normal ou modifié), prendre le
premier échantillon humidifié et le diviser en 3 ou 5 couches (en fonction du type d’essai), mettre la première
couche dans le moule et procéder au compactage. La répartition des coups se fera de telle sorte à balayer toute la
surface de l’échantillon (voir figure 03 et tableau 03).

- 15 -
Figure 03 : Répartitions des coups de compactage dans les moules Proctor et CBR.

Tableau 01 : Modalités d'exécution des essais Proctor normal et modifié (NF P 94-093).

Après compactage d’une couche, sa surface est scarifiée (grattée) pour permettre à la couche suivante de se coller
facilement sur la surface rugueuse. Après avoir compacter la dernière couche, et retirer la rehausse, le matériau
doit dépasser le bord du moule de 1 à 2 cm au maximum. Cet excédent est arasé soigneusement au niveau du
moule en opérant avec la règle à araser radialement du centre vers la périphérie du moule. Si des grains sont
arrachés en laissant des vides à la surface de l'éprouvette, combler ceux-ci avec des éléments plus fins et lisser la
surface de l’éprouvette.
Démouler l’éprouvette, déterminer le poids humide et la mettre à l’étuve pour déterminer le poids sec. Ces
opérations sont répétées sur tous les échantillons compactés.

- 16 -
Expression des résultats
Pour chaque éprouvette compactée il convient de déterminer :
- La masse de l’éprouvette humide M h (pesée humide) ;
- La masse de l’éprouvette sèche Ms (pesée sèche) ;
Mh−Ms
- La teneur en eau : w = Ms
x100 ;
Ms
- La masse volumique sèche, en tenant compte du volume réel (v) du moule utilisé : ρs = V
.

Le volume du moule est généralement donné : 944 cm3 (moule Proctor : petit moule) et 2124 cm3 (moule CBR :
grand moule), toutefois, le volume diffère légèrement en fonction du nombre d’utilisations (procéder à la
vérification des dimensions du moule après plusieurs utilisations).
Les valeurs des masses volumiques et des teneurs en eau correspondantes sont portées sur un graphique
ρd = f (w %) comme le montre la figure 04.

Il convient de faire figurer également sur le graphique les courbes de saturation d'équation :

Sr ρs
ρd = ρs avec ∶ ρw = 1t/m3
Sr + w
ρw

Établies pour : Sr = 100 et 80 % et pour : ρs = 2,70 t/m3, si l’on ne dispose pas de la valeur mesurée de ρs du
matériau considéré.

Figure 04 : Exemple de courbe Proctor et courbes de saturation (NF P 94-093).

- 17 -
Indications importantes
- Le choix du moule (petit moule ou grand moule) dépend de la dimension des grains du matériau à compacter et
non pas du type d’essai Proctor normal ou modifié.
- La différence entre le Proctor normal et le Proctor modifié est l’énergie de compactage et non pas le type du
moule utilisé (petit moule ou grand moule). Le choix du type d’essai (intensité de compactage) dépend
essentiellement de la surcharge que va subir le matériau ou le sol sous l’ouvrage construit, durant sa mise en
service.
- Pour avoir une courbe Proctor harmonieuse, l’expérience montre qu’il est bien de varier de 1.5% à 3% max les
quantités d’eau (teneur en eau de malaxage) en passant d’un échantillon à un autre. Cependant, pour économiser
les pertes en matériau, il est préférable de commencer l’humidification par des teneurs en eau légèrement
élevées, est diminuer ensuite ou augmenter la quantité d’eau en fonction de l’état d’humidité constaté après la
préparation de chaque échantillon.

* Sols sableux : Teneur en eau de départ environ 5% à augmenter ou à diminuer de 1,5%.


* Sols limoneux : Teneur en eau de départ environ 12% à augmenter ou à diminuer de 2%.
* Sols Argileux : Teneur en eau de départ environ 18% à augmenter ou à diminuer de 2%.

- Les teneurs en eau à porter sur le graphe sont celles déterminées (calculées) sur l’éprouvette compactée et séchée
et non pas celles utilisées initialement pour l’humidification et le malaxage du matériau.
- Lorsque des matériaux friables tels que craies, marnes, schistes, grès et calcaires tendres,… etc sont compactés,
leur granulométrie est sensiblement modifiée, ce qui fait que leurs caractéristiques au compactage perdent une
partie de leur signification, ainsi l’essai nécessite une interprétation spécifique.
- L’énergie de compactage peut parfois être différente de 25 et de 56 coups par couche, notamment dans le cas
des travaux de recherche visant à étudier l’influence de l’énergie de compactage sur le comportement d’un
matériau (voir figure 05).

γd

w
Figure 05 : Influence de l’énergie de compactage.

Méthodes analytiques
- Quelques méthodes analytiques sont proposées par certains auteurs (Fleureau et al 2002) pour l’estimation des
caractéristiques de compactage dans le cas de l’essai Proctor normal en fonction d’autres paramètres du matériau
étudié.

wOPN (%) = 1.99 + 0.46 wL – 0.0012 wL2


(Dans ces relations, prendre wL en %)
γdOPN (kN/m3) = 21 – 0.11 wL + 0.00024 wL2

Avec :
wL : Limite de liquidité ;
wOPN : Teneur en eau optimale (Proctor normal) ; γdOPN : Poids volumique sec maximal (Proctor normal).

- 18 -
Tableau 02 : Quelques exemples.

Exemple d’application
Soit un matériau (X) compacté au laboratoire selon le processus du Proctor modifié, les résultats obtenus sont
présentés sur le tableau 03.

Tableau 03 : Présentation des résultats d’un essai Proctor


Teneur en eau Masses volumiques
Masse humide de Masse sèche de Teneurs en eau calculées
d’humidification sèches calculées
l’éprouvette l’éprouvette w = (Mh-Ms)*100/Ms
w (%) par rapport à la ρd = Ms/V (V=2124cm3)
Mh (g) Ms (g) (%)
masse de l’échantillon (g/cm3)
1,0 4276 4193 1,98 1,974
2,5 4514 4343 3,94 2,045
5,0 4886 4578 6,73 2,155
7,5 4953 4546 8,95 2,140
10,0 4798 4316 11,17 2,032
12,5 4725 4199 12,53 1,977

2.20
ρdmax
Masse volumique sèche (g/cm3)

2.15

2.10

2.05

2.00

1.95

1.90
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
wopt
Teneur en eau w (%)
Figure 06 : Courbes Proctor du matériau (X).

- 19 -
Quelques interprétations et conclusions

À partir de la courbe Proctor sont déterminées les caractéristiques de compactage du matériau :


wopt = 7,8% et ρdmax = 2,165 g/cm3
- La forme de la courbe Proctor (sa courbure) peut nous renseigner sur la sensibilité du matériau à l’eau (voir
figure 07).

2.20
Masse volumique sèche (g/cm3)

2.15

2.10

2.05

2.00

1.95 Matériau non sensible à l'eau

Matériau sensible à l'eau


1.90
0 2 4 6 8 10 12 14

Teneur en eau w (%)

Figure 07 : Courbes Proctor montrant la sensibilité des matériaux à l’eau.

Les courbes Proctor très bombées représentent généralement les matériaux sensibles à l’eau (sols fins argileux).
Les courbes Proctor très aplaties représentent généralement les matériaux non sensibles à l’eau (sols grenus
sableux).
- À titre indicatif, les densités sèches (masses volumiques) généralement requises pour un matériau de chaussée
sont au voisinage de 2 g/cm3 ( > 1,8) , en fonction de l’importance du trafic et de la couche visée.

- S’il s’agit d’un talus, d’un ouvrage en terre comme une digue ou des couches de forme, on utilise le Proctor
normal, par contre pour la constitution des couches de fondations d’une chaussée, c’est le Proctor modifié qui
s’avère le plus adéquat.

- Pour un sol donné et pour un mode de compactage déterminé, il existe une seule teneur en eau correspondant à
la densité sèche maximale. S’il n’y a pas assez d’eau, la lubrification entre les grains n’est pas assurée. S’il y a
trop d’eau, les grains solides glissent les uns sur les autres et ne peuvent plus se placer afin d’occuper une place
minimale ; de plus, l’eau prend la place des vides et absorbe une partie de l’énergie de compactage.

- 20 -
Essai N° 03
Essai De Portance Californien (California Bearing Ratio)
(C.B.R) (NF P 94-078)
(Indice Portant Immédiat : IPI - Indice CBR immédiat : CBR - Indice CBR après immersion CBRimm)

Introduction
L’essai CBR est l’un des principaux essais routiers, utilisés pour le dimensionnement des chaussées, il fut entrepris
à l’origine par le département des routes de l’état de Californie peu avant la 2 ème guerre mondiale. Le corps des
ingénieurs de l’armée américaine adopta cette méthode pendant la guerre puis la développa et l’améliora. Plus
tard, elle fut utilisée pratiquement par tous les pays du monde.

But et objectif de l’essai


L’essai CBR a pour but, d’évaluer la portance ou la résistance au poinçonnement d’un sol ou d'un matériau utilisé
dans la construction des ouvrages en terre ou des assises de chaussées. En d’autres termes, il sert à évaluer
l'aptitude des matériaux à supporter les charges verticales ayant tendance à les poinçonner. Cette caractéristique
est indispensable dans les travaux routiers, en particulier pour la confection des remblais et les couches de forme,
dans lesquels où sont admises que de faibles déformations.
L’indice CBR permet donc de :
- Établir une classification des sols GTR (Guide des Terrassements Routier) ;
- Évaluer la traficabilité des engins de terrassement ;
- Dimensionner les couches de fondation nécessaires à la construction d’une chaussée en fonction du sol sous-
jacent, du trafic et des charges par essieu et des conditions hydriques futures que subira la route (l’épaisseur des
couches diminue lorsque l’indice CBR augmente).

Domaine d’application
L’essai CBR s’applique à tous les matériaux utilisés dans les ouvrages en terre et des assises de chaussées, à
savoir, les sols, les matériaux rocheux et à tous les produits et sous-produit industriels définis par la norme
NF P 11-300, à condition que la proportion des éléments supérieurs à 20mm n’excède pas 30% (voir essai Proctor).
L’essai CBR permet la détermination de trois types d’indices CBR, à savoir :

- L'indice Portant Immédiat (IPI), pour évaluer l’aptitude d’un sol ou d’un matériau à supporter la circulation
des engins pendant la réalisation du chantier. Dans ce cas, le matériau est compacté à sa teneur en eau naturelle
ou dans la plage de teneurs en eau dans laquelle est susceptible d’évoluer. L’échantillon est compacté à l’énergie
Proctor normale dans le cas d’un sol et à l’énergie Proctor modifié dans le cas d’un matériau d’assise de chaussée.

- L'indice CBR immédiat (CBR immédiat), c’est pour évaluer la portance d’un sol ou d’un matériau à supporter
les surcharges appliquées (par le trafic) sur la chaussée. L’échantillon dans ce cas est généralement humidifié à la
teneur en eau optimale déterminée au Proctor normal et ensuite compacté à l’énergie Proctor modifié.

- L'indice CBR après immersion (CBR immersion), c’est pour évaluer la portance d’un sol ou d’un matériau à
supporter les surcharges appliquées (par le trafic) sur la chaussée dans les plus mauvaises conditions
hygrométriques (présence d’eau, climat agressif). Dans ce cas le matériau est compacté à plusieurs teneurs en eau,
puis immergé dans l’eau pendant 4 jours, 96 heures (cas général). Toutefois, la durée d’immersion peut être
diminuée ou augmentée selon les conditions climatiques réelles auxquelles est soumise la chaussée à réaliser.

Remarque : L'indice CBR, est un nombre sans dimension, exprimé en (%), définit le rapport entre les pressions
produisant un enfoncement donné dans le matériau étudié d'une part, et dans le matériau type d'autre part.

Principe de l’essai
L’essai consiste à poinçonner une éprouvette d’un matériau compacté par un piston de section de 19,35 cm 2,
enfoncé à une vitesse constante de 1,27 mm/mn. Les valeurs particulières des deux forces ayant provoqué les
enfoncements de 2,5 et 5 mm, sont alors rapporteés aux valeurs 13,35 et 20 kN, qui sont les forces observées dans
les mêmes conditions sur un matériau de référence.

- 21 -
Mode opératoire
Les essais CBR avant et après immersion, sont réalisés au laboratoire selon la norme française (NF P 94-078).

- Appareillage
Les essais CBR nécessitent un appareillage de confection des éprouvettes et un appareillage de poinçonnement.

 Matériel de confection des éprouvettes et de chargement

Figure 01 : Moule CBR + dame Proctor, disque d’espacement, surcharges annulaires.

- Le moule CBR (l’essai CBR ne peut être réalisé que dans le moule CBR) ;
- Un disque d’espacement (disque métallique d’épaisseur normalisée) ;
- Le matériel de compactage (Proctor normal et modifié), avec l'ensemble de ses accessoires ;
- Une série de surcharges (disques métalliques), appelées également surcharges annulaires, représentant les
surcharge dues au trafic ;
- Le matériel d'usage courant : balance, bacs, règle à araser,...

Matériel de mise en immersion et de mesure de gonflement


- Bacs de hauteur suffisante pour l’immersion complète des éprouvettes ;
- Disque ou plateau de gonflement perforé, réglable + papier filtre ;
- Dispositif de mesure du gonflement (trépied pour comparateur).

Figure 02 : Trépied pour comparateur et plateau de gonflement réglable.

- 22 -
 Matériel de poinçonnement
Une presse de capacité minimale de 50 kN de 10 mm de course, équipée d'un poinçon cylindrique en acier de
19,35 cm2 de section et de 10 cm de longueur. Munie de dispositifs de mesure de l’enfoncement et de l’effort de
poinçonnement.

Figure 03 : Presse de poinçonnement (CBR) semi-automatique et automatique.

Déroulement de l’essai
 Confection des éprouvettes
- Les éprouvettes soumises à l’essai sont compactées à l’énergie Proctor normal ou modifié (selon les conditions
de l’essai à réaliser). A l’exception des essais Proctor, dans le cas où l’essai CBR est prévu, il faudra mettre un
disque d’espacement, à enlever par la suite après compactage pour laisser place aux surcharges annulaires, dans
ce cas, utiliser le grand moule CBR. Dans le cas des IPI, le disque d’espacement peut ne pas être utilisé, du fait
que l’essai ne demande pas de surcharges, le moule CBR standard peut être utilisé.
- Avec l’utilisation du disque d’espacement, le moule après compactage est retourné et la plaque de base est mise
sur l'autre face. Le disque d'espacement est extrait, ainsi la face inferieure initialement au cours du compactage
est maintenant devenue supérieure face au poinçonnement.

- 23 -
Figure 04 : Confection de l’éprouvette et retournement du moule.

Exécution du poinçonnement
Après avoir placé l'ensemble (moule + matériau) sur la presse en position centrée par rapport au piston, procéder
au poinçonnement de la manière suivante :

 Détermination de l'indice portant immédiat (IPI)


- Placer l'ensemble (moule + échantillon) sur la presse ;
- Approcher la face supérieure de l'éprouvette vers le piston jusqu'à ce qu'il affleure le matériau (le piston touche
légèrement la surface de l’échantillon) ;
- Régler la mise à zéro du dispositif dynamométrique mesurant la force et celle du comparateur mesurant
l'enfoncement ;
- Exécuter le poinçonnement à la vitesse de pénétration (normalisée) de la machine (1,27 mm/min) ;
- Noter les efforts de poinçonnement (forces) correspondant aux enfoncements de : 0,625 - 1,25 - 2 - 2,5 5 - 7,5
et 10 mm et arrêter le poinçonnement à cette valeur.

 Détermination de l'indice CBR immédiat (CBR)


- Placer l'ensemble (moule avec base perforée + échantillon) sur la presse ;
- Interposer dans le volume libéré par le disque d'espacement les surcharges annulaires (mettre autant de
surcharges que nécessaires pour reproduire les efforts que transmettra la chaussée sur le sol dus au trafic) ;
- Approcher la face supérieure de l'éprouvette vers le piston jusqu'à ce qu'il affleure le matériau (le piston touche
légèrement la surface de l’échantillon) ;
- Régler la mise à zéro du dispositif dynamométrique mesurant la force et celle du comparateur mesurant
l'enfoncement ;
- Exécuter le poinçonnement comme indiqué précédemment.

Figure 05 : Eprouvette après poinçonnement.

 Détermination de l’indice CBR après immersion


- Une fois que l’échantillon préparé (compacté), placer un papier-filtre à la surface de l’éprouvette, puis disposer
au-dessus le disque de gonflement et les surcharges annulaires nécessaires ;
- Fixer le trépied portant le comparateur de mesure du gonflement sur le bord supérieur du moule ;
- Effectuer la mise à zéro du comparateur ;
- Placer l'ensemble dans le bac d'immersion de telle sorte que l'eau recouvre de 1 à 2 cm l’éprouvette ;
- Après la durée d’immersion nécessaire (généralement, 4 jours : 96 heures), relever la mesure du gonflement
(hauteur : Δh) indiquée par le comparateur. Laisser égoutter quelques minutes et enlever le trépied, les surcharges
et le disque de gonflement ;
- Placer l'ensemble sur la presse, replacer les surcharges comme précédemment et procéder au poinçonnement.
- 24 -
But de l’imbibition (immersion dans l’eau)
Le but de cette opération est de placer le sol (le matériau) dans les plus mauvaises conditions hygrométriques qu’il
est susceptible de rencontrer dans la pratique. Trois cas peuvent être envisagés :

- Pour un terrain particulièrement sec ne risquant, ni de subir des remontées d’eau (nappe phréatique profonde),
ni de recevoir des eaux pluviales (climat très sec ou revêtement étanche), on peut se dispenser de cette imbibition
et d’exécuter le poinçonnement directement après compactage de l’éprouvette.

- Pour un terrain pouvant subir de fortes remontées d’eau, ou des inondations, ou recevoir les pluies d’un climat
très humide, on procède à une imbibition complète (jusqu’à ce que la variation d’épaisseur de l’échantillon
devienne inférieure à 0,03 mm par 24 heures).

- Dans les autres cas les plus fréquents (conditions normales habituelles), on imbibe l’échantillon pendant 4 jours
(96 heures), et on note le gonflement final.

Figure 06 : Imbibition et gonflement (CBR après immersion).


Remarque : la durée d’immersion est généralement de 96 heures (4 jours), toutefois, elle peut être augmentée ou
diminuée selon les conditions hydriques que subira le matériau en pratique.

Expression des résultats et interprétations


Une fois que le poinçonnement terminé, les lectures enregistrées sur l’anneau sont ensuite exprimées en forces
(kN). Les indices CBR sont calculés particulièrement aux efforts de pénétration correspondant à 2,5mm et 5mm
d’enfoncement. L’indice CBR est par convention, la plus grande des deux valeurs suivantes :

Effort de pénétration à 2,5 mm d'enfoncement (en kN)  100


I  .
(2,5) 13,35

Effort de pénétration à 5 mm d'enfoncement (en kN)  100


I  .
(5) 20

La capacité portante du sol est d’autant meilleure que l’indice CBR est plus élevé.
- Dans le cas de l'indice CBR après immersion, on calcule le gonflement linéaire relatif G :
Δh
G  100
H
Avec : Δh : Gonflement mesuré [mm] ;
H : Hauteur initiale de l'éprouvette = hauteur du moule, soit 116,4 mm.
Les résultats du poinçonnement sont de préférence présentés sur un tableau de la manière suivante :

- 25 -
Tableau 01 : Récapitulatif des résultats.
Enfoncements (mm) Lectures anneau (force) Forces (kN)
0,625
1,25
2
2,5
5
7,5
10

Présentation de la courbe (enfoncements - forces)


Les courbes (enfoncement - force) ont généralement l’allure présentée sur la figure 07.

- Lorsque la courbe effort-Enfoncement ou pénétration, présente une certaine déflexion au début de l’essai, elle
sera affectée d’une correction (voir figure 07).

Figure 07 : Exemple de courbes effort-enfoncement.

- L’indice CBR dépend sensiblement des caractéristiques d’état du matériau étudié, ainsi pour cerner correctement
son comportement, il sera indispensable de déterminer les valeurs d’indices CBR pour un ensemble de
caractéristiques d’état correspondant à une large plage balayant son état.
Il convient alors de réaliser une étude CBR selon le processus suivant :
- Compactage des éprouvettes à l’énergie Proctor normal, à l’énergie Proctor modifié et à une énergie
correspondant à 25% de l’énergie Proctor normal (14 coups par couche).
- Humidification des éprouvettes à cinq teneurs en eau réparties d’une manière à balayer les conditions du chantier
considéré.
- Considérer l’état de saturation le plus défavorable (4 jours d’immersion minimum) en cas d’absence de données
sur l’état hydrique réel du matériau.

Indications importantes
- Les Indices CBR et IPI, bien qu’ils dépendent de la nature du sol, néanmoins, ils ne constituent pas des
caractéristiques intrinsèques. Ils dépendent fortement de la teneur en eau du matériau, de sa masse volumique
sèche et de son degré de saturation qui sont des caractéristiques d’état, liées directement aux conditions de mise
en œuvre et d’environnement du matériau.
- L’indice CBR est accompagné par des indications concernant l’état du matériau, à savoir :
* la masse volumique sèche de l’éprouvette, exprimée en pourcentage de la masse volumique sèche maximale
obtenue au Proctor normal ou modifié du matériau.
- 26 -
* La teneur en eau de confection de l’éprouvette, exprimée en pourcentage de la teneur en eau optimale obtenue
au Proctor normal ou modifié du matériau.
* La valeur de déformation (gonflement) de l’éprouvette ainsi que sa teneur en eau après immersion dans le cas
de l’indice CBR après immersion.

Estimation théorique de l’indice CBR d’après (Sathawara Jigar et Patel, 2013)

- Cas d’un sol plastique : CBR = 75 / (1 + 0,728 WPI)


Avec : WPI = weighted plasticity index : (WPI= P0.075 × PI)
Avec : (PI : indice de plasticité en%, P0.075 = pourcentage de passant au tamis 0,075mm exprimé en décimal)

- Cas d’un sol non plastique : CBR = 28,091 (D60)0,3581


Avec : D60 = diamètre en mm des grains correspondant à 60% de tamisât

Exemple d’application
Essai CBR immédiat
Enfoncement (mm) Force (KN)
0 0,0
0,625 0,7
1,25 2,3
2 4,5
2,5 6,1
5 12,4
7,5 16,0
10 19,2

20

15
Forces (kN)

10

0
0 2.5 5 7.5 10

Enfoncements (mm)
6,1 12,4
I2,5 = x 100 = 45,82 % ; I5 = x 100 = 61,88 %
13,5 20
L’indice CBR à retenir est : CBR = 61,88% (la plus grande des deux valeurs).

Quelques valeurs de référence, guide technique de classification des chaussées selon l’indice CBR dans les
pays tropicaux (CEBTP, 1984)
Tableau 02 : Les classes de portance des sols retenues dans les pays tropicaux.
Type de sol Valeur CBR
S1 CBR < 5 - Les sols dont le CBR > 80 sont peu fréquents (sols
S2 5 < CBR < 10 rocheux ou graveleux).
S3 10 < CBR < 15
- Les sols gonflants ne sont pas inclus dans ce tableau, ils
S4 15 < CBR < 30 nécessitent une étude bien spécifique.
S5 CBR > 30
Source : Guide pratique de dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux (CEBTP, 1984).

- 27 -
- Couche de forme : le matériau de substitution ou d’apport à mettre en couche de forme en cas d’insuffisance
du sol support et pour permettre la circulation des engins de chantier devra présenter un indice CBR supérieur à
5. Cet indice doit être supérieur à 10 dans le cas des engins très lourd.

- Couche de fondation : les matériaux pour couche de fondation doivent vérifier :


- CBR ≥ 25% : pour chaussées à faible trafic T1.
- CBR ≥ 30% pour chaussées à moyen trafic T3.
- CBR ≥ 35% pour chaussées à fort trafic T4 et T5.

- Couche de base : Cette couche est généralement soumise à des sollicitations plus importantes que les couches
précédentes. Les matériaux qui la constituent doivent présenter des portances assez élevées (CBR ≥ 80). Sinon,
ils doivent être traités et améliorés, un indice CBR ≥ 60 permet leur utilisation dans le cas d’une chaussée à faible
trafic T1.
Ordre de grandeur des valeurs CBR de quelques sols et matériaux (CEBTP, 1984)
Tableau 03 : Indices CBR en fonction de la nature des sols (valeurs de référence).

Figure 08 : Abaque de dimensionnement des chaussées en terre en fonction de l’indice CBR.


- 28 -
Essai N° 04
Essai De Tassement-Consolidation à L’œdomètre
(NF P 94-090-1)
Introduction
Les sols in situ subissent au cours du temps plusieurs types de sollicitations aléatoires dues aux mouvements de
l’écorce terrestre. Ils peuvent se déformer sous les cycles de chargement-déchargement qui leur sont appliqués,
avec des amplitudes qui peuvent aller de quelques millimètres à quelques mètres.
Cependant, les déformations les plus importantes sont celles de certains massifs, qui peuvent durer pendant des
périodes parfois très longues (quelques mois à quelques dizaines d’années) en fonction de la nature du sol en
question. Prévoir ces déformations en amplitude et en temps et vérifier qu’elles seront acceptables vis-à-vis des
normes en vigueurs sous les ouvrages à construire est une préoccupation des ingénieurs avant tout projet de
construction. Ainsi, pour estimer les déformations verticales d’un sol, les ingénieurs ont souvent recours aux essais
de compressibilité à l’œdomètre réalisés au laboratoire. Ces derniers permettent d’étudier le comportement d’un
sol soumis à un accroissement de chargement et en déduire l’amplitude des tassements et la durée nécessaire pour
leur stabilisation.

But et objectif de l’essai


Les essais œdométriques sont des essais de laboratoire d’une réalisation assez simple, ils ont pour objectifs la
prédiction et l’estimation de l’amplitude ainsi que de la durée des tassement-consolidation des sols et leur
évolution dans le temps sous l’effet des cycles de chargements-déchargements qu’ils peuvent subir en pratique.
Ils permettent ainsi, la détermination des paramètres mécaniques du sol liés à la compressibilité (la contrainte de
préconsolidation σ’p, l’indice de compression Cc, l’indice de gonflement ou de recompression Cs, le module
œdométrique E et le coefficient de consolidation secondaire) et au phénomène de consolidation (le coefficient de
consolidation verticale Cv et le coefficient de perméabilité kv).

Quelques définitions importantes


- Déformabilité : La déformabilité prend des formes différentes selon la nature des sols et le type de
chargement appliqué.
- Tassements : le tassement est l’ensemble des déplacements verticaux qui se produisent dans un sol suite aux
efforts appliqués. Ces déplacements sont dus à la compression de l’air (tassement instantané, immédiat), à
l’expulsion de l’eau interstitielle (consolidation primaire) et à la compression du squelette solide (consolidation
secondaire). Ils peuvent être gênants lorsqu'ils sont trop importants.
- Tassements différentiels : Contrairement au tassement uniforme qui affecte de la même manière tous les points
d’une structure (le sol descend de la même valeur sous tous les points de la structure), les tassements différentiels,
sont les différences des tassements qui se produisent entre les points d’une structure (le sol descend de valeurs
différentes d’un point à l’autre sous la structure). Ils se produisent généralement lorsque le centre de gravité d'un
bâtiment rigide ne coïncide pas avec son centre géométrique (cas des structures très irrégulières), ou lorsque le
sol n’est pas homogène sous la structure (plusieurs types de sols : très compressibles et peu compressibles).
Tassements différentiels sont redoutables car ils peuvent créer des désordres très graves à la structure. Ils
apparaissent sous forme de fissurations et cisaillement des éléments de la structure, sinon, on aura basculement,
voire même renversement de la structure.

Figure 01 : Exemple de tassement différentiel : (Tour de Pise en Italie).


- 29 -
- Consolidation : la consolidation (d’un sol fin) est le phénomène conduisant à la dissipation des surpressions
interstitielles et à la diminution du volume du sol au cours du temps sous les charges qui lui sont appliquées. Elle
correspond à un transfert progressif de la charge, de l’eau interstitielle au squelette du sol.

- Pression de préconsolidation : la pression de préconsolidation σ’p est la pression maximale qu’a subit le sol
durant son histoire géologique (durant son existence). Elle permet en la comparant à la contrainte actuelle du sol
(σ’v0) déterminée au point de prélèvement de l’échantillon de décrire l’état du sol in situ :

- σ’p > σ’v0 : le sol est sur-consolidé (le sol a subit un chargement important dans le passé, exemple des terres
enlevées, des blocs de glace fondus, donc le sol a déjà tassé sous ce chargement dans le passé) ;
- σ’p = σ’v0 : le sol est normalement consolidé (le sol n’a pas subi des chargements à l’exception de son poids
propre, il a fini de tasser sous son propre poids) ;
- σ’p < σ’v0 : le sol est sous-consolidé (le sol n’a pas encore fini de tasser sous son propre poids, cas des remblais
récents) ;

Le rapport de surconsolidation (OCR ou Roc : over-consolidation ratio) caractérise l’état initial du sol. Il est égal
à 1 pour un sol normalement consolidé et supérieur à 1 pour un sol surconsolidé.

σ’𝑝
OCR ou R oc =
σ’v0
Principe de l’essai
L’essai consiste à placer un échantillon de sol dans un anneau (cellule) métallique rigide placé sur un dispositif
mécanique (œdomètre). À travers ce dispositif est appliqué un effort vertical par paliers constants, successivement
croissants ou décroissants sur l’échantillon drainé des cotés inferieur et supérieurs et maintenu saturé durant tout
l’essai. Après stabilisation sous chaque palier de chargement, est mesurée la variation de hauteur de l’échantillon
(tassement, gonflement ou recompression).

Appareillage
Les essais œdométriques nécessitent un appareillage spécifique à savoir :
- Une cellule œdométrique munie d’un réservoir de saturation, d’anneau métallique rigide de section cylindrique,
de deux pierres poreuses et d’un dispositif (cap) permettant de repartir uniformément la contrainte appliquée sur
la surface de l’échantillon ;
- Un dispositif de chargement ou bâti de chargement indéformable, accompagné d’une série de masses ou d’un
vérin commandé par ordinateur permettant d’appliquer les cycles de chargement-déchargement souhaités ;
- Un système de mesure (comparateur ou capteur) pour mesurer les variations de hauteur de l’échantillon sous les
différents chargements-déchargements appliqués ;
- Un appareillage d’usage courant tel que (une trousse coupante pour tailler l’échantillon, une balance électronique
de précision, une étuve, …).

Figure 02 : Appareillage œdométrique (classique et automatisé)


- 30 -
Figure 03 : Cellule œdométrique.

Mode opératoire
L’essai œdométrique est facile à réaliser avec un appareillage simple. L’appareillage automatisé permet de
réduire la durée de l’essai et de donner des résultats plus fiables avec plus de détails.

Préparation des échantillons


La préparation des échantillons est pratiquement l’opération la plus délicate dans un essai œdométrique, une fois
que l’échantillon est mis en place sur le bâti de chargement, il ne reste plus qu’à charger et décharger selon le
processus prescrit.

- Échantillon remanié ou reconstitué : ce type d’échantillon est utilisé notamment dans le cas des travaux de
recherche. Dans ce cas, l’échantillon est préparé à l’intérieur de la cellule œdométrique. Ainsi, le matériau est
compacté en couches dans l’anneau œdométrique selon les conditions d’essai voulues. Araser la surface
convenablement et le soumettre à l’essai.

- Échantillon intact (non perturbé) : ce type d’échantillon est prélevé avec soin du site à étudier sans aucune
modification de son état naturel réel. La préparation consiste à carotter l’échantillon en utilisant directement
l’anneau œdométrique lorsqu’il s’agit d’un sol tendre, ou le tailler par les outils de laboratoire (couteau) selon les
dimensions de l’anneau lorsqu’il s’agit d’un sol dur (pour ne pas abimer l’anneau). Une fois l’échantillon est
ajusté dans l’anneau, l’ensemble est mis dans la cellule œdométrique est soumis ensuite à l’essai.

Déroulement de l’essai
Les étapes principales parcourues pour la réalisation d’un essai œdométrique sont :
- Placer l’échantillon dans la cellule œdométrique et placer l’ensemble sur le bâti œdométrique ;
- Mettre en place le système de mesure (comparateur) et faire la remise à zéro (positionner le comparateur de telle
sorte à avoir une course suffisante permettant de mesurer le tassement et le gonflement de l’échantillon) ;

- 31 -
- Equilibrer le bras de levier de l’appareil de telle sorte à annuler sa masse afin qu’il n’exerce aucun effort sur
l’échantillon, maintenir cet équilibre et bloquer le bras de levier par une vise située au-dessous en attendant
d’appliquer le premier chargement ;
- Remplir d’eau le réservoir de saturation de l’échantillon et noter le gonflement immédiat de l’échantillon dans
le cas d’un matériau gonflant ;
- Appliquer le premier chargement (mettre la première masse sur le bâti de chargement) et diviser la vise pour
transmettre le chargement à l’échantillon ;
- Laisser un temps suffisant pour s’assurer de la stabilisation de l’évolution de la hauteur de l’échantillon (24
heures en général) et faire la lecture correspondante sous le chargement appliqué ;
- Passer au chargement suivant (généralement le chargement est doublé à chaque fois) et faire la lecture après
stabilisation comme précédemment ;
- Une fois que le chargement maximal atteint (cycle de chargement), passé ensuite au processus de déchargement
et faire des lectures après stabilisation. Le nombre et l’intensité des cycles de chargement-déchargement appliqués
dépendent des efforts réels que subira le sol étudié dans la nature ;
- Une fois terminé (on termine toujours par un cycle de déchargement), faire les différentes conversions de calcul
de façon à avoir l’indice des vide en fonction des contraintes effectives ;
- Porter les lectures sur une échelle semi-logarithmique et tracer la courbe œdométrique : e = f (log σ’).

Choix des cycles de chargement-déchargement


Dans le cas des échantillons intacts non gonflants, si la contrainte effective vertical au point de prélèvement de
l’échantillon (σ’v0) et la contraintes de préconsolidation (σ’p) sont connues ou estimées avant essai, les paliers de
chargement sont approchés au mieux par la procédure suivante :
σv (1) = contrainte due au poids du couvercle (dispositif de répartition des contraintes) sur l’échantillon (inférieure
à 10 kPa) ; σv (2) = 0,5 σ’v0 ; σv (3) = 0,75 σ’v0 ; σv (4) = σ’v0
Lorsque σ’p est connue et si le sol est sur-consolidé (σ’p > σ’v0) : l’accroissement des contraintes et de 0,5 à 1
jusqu’à dépasser σ’p, et faire de telle sorte à avoir si possible, un pallier avec une contrainte comprise entre σ’p et
σ’v0.
Lorsque σ’p est inconnue au moment de l’essai, elle est appréciée alors pendant l’essai sur la courbe œdométrique.
Elle est considérée dépassée dès qu’une courbure marquée apparait sur la courbe, à condition qu’elle ne soit pas
en contradiction avec les caractéristiques du sol étudié et de son histoire géologique.
Une fois atteint le premier palier (n1) pour lequel la contrainte est supérieure à la contrainte de préconsolidation
σ’v(n1) > σ’p, procéder à un cycle de déchargement-rechargement avec les paliers de contraintes suivants :

Tableau : 01 Paliers de chargements-déchargement.

Au-delà du palier (n1+4), l’essai est poursuivi d’au moins 3 paliers de chargement avec un taux d’accroissement
de la contrainte i de 1. Le dernier palier de chargement est choisi de telle sorte à avoir trois points alignés de la
courbe œdométrique et avoir la contrainte du premier palier supérieure à la contrainte effective maximale que
subira le sol au point de prélèvement de l’échantillon après construction de l’ouvrage concerné par l’étude.
Dans le cas des échantillons non gonflants reconstitués au laboratoire, les paliers de chargement sont fixés en
fonction de l’objectif de l’étude avec un taux d’accroissement des contraintes généralement inférieur ou égal à 1.
Le déchargement est effectué lorsqu’une forte courbure est constatée sur la courbe œdométrique après le deuxième
palier. Le rechargement reprend à partir du premier chargement. Le dernier palier de chargement est choisi dans
la limite de l’appareillage de telle sorte que trois points alignés soient obtenus sur la courbe œdométrique au-delà
du deuxième chargement.
- 32 -
Dans le cas des échantillons gonflants, lors de la saturation ils ont tendance à soulever le dispositif de répartitions
des contraintes. Ce dernier devra être maintenu à sa position initiale en appliquant des chargements progressifs
immédiats jusqu’à l’apparition du premier tassement stabilisé. La contrainte correspondant à ce tassement est
notée σv2, le chargement est poursuivi avec un taux d’accroissement n’excédant pas 1 (sans déchargement
intermédiaire). Le dernier palier de chargement est généralement choisi dans la mesure du possible, de telle sorte
à obtenir trois points alignés sur la courbe œdométrique et la contrainte de ce dernier palier soit supérieure à la
contrainte effective à laquelle sera soumis le sol au point du prélèvement après construction de l’ouvrage concerné
par l’étude. Enfin l’essai se termine par un déchargement complet comportant au moins 4 paliers.

Durée de chargement et de déchargement d’un palier


La durée de chargement est généralement de 24 heures, cependant cette durée peut être augmentée ou diminuée
en fonction de la nature du sol soumis à l’essai. Elle est directement liée à la durée de consolidation des sols. Elle
peut durer quelques heures pour certains limons, comme elle peut atteindre quelques jours pour certaines argiles.
Dans le cas des sols gonflants par contre, la durée de chargement est réduite de telle sorte que l’échantillon ne
présente aucun gonflement.
Le déchargement est également maintenu au moins 24 heures, la durée de changement de paliers ne se fait que si
la déformation relative (∆H/∆Hi) est inférieure à 5.10-4 pour une durée de 08 heures.

Expression des résultats


Pour réaliser un essai œdométrique complet, il faut déterminer :
- Le volume initial de l’éprouvette (il correspond généralement au volume de l’anneau œdométrique) ;
- L’indice des vides initial de l’échantillon (e0) à partir des mesures de masse, de volume et de la masse volumique
des grains solides ρs (estimée ou déterminée) ;
- Les indices des vides (ei) à la fin de chaque palier de chargement (diminue en chargement et augmente en
déchargement) ;
- L’indice des vides final de l’échantillon (ef) à la fin de l’essai ;
- Les teneurs en eau initiale (avant essai) et finale (après essai) de l’échantillon ;
- Les masses volumiques sèches de l’échantillon, initiale (avant essai) et finale (après essai) ;
- Les masses volumiques humides de l’échantillon, initiale (avant essai) et finale (après essai) ;
- Les degrés de saturations de l’échantillon, initial (avant essai) et final (après essai) ;

Graphes à tracer
À l’issue d’un essai œdométrique, deux principaux types de courbes sont à tracer :

- Courbe œdométrique ou courbe de compressibilité : e = f (log σ’), elle représente l’évolution de l’indice des
vides en fonction du logarithme de la contrainte effective, cette courbe englobe tous les cycles de chargements-
déchargement auxquels est soumis l’échantillon (essai complet).

Figure 04 : Courbe œdométrique d’un sol pulvérulent. Figure 05 : Courbe œdométrique d’un sol fin.

- Courbe de consolidation : ∆H = f (t), elle représente la variation de la hauteur de l’échantillon (tassement) en


fonction du temps pour un chargement donné. Les mesures des tassements sont relevées à des temps bien définis,
à savoir : 0, 15 s, 30 s, 1 mn, 2mn, 4 mn, 8 mn, 15 mn, 30, mn, 60 mn, 2 h, 4 h, 8 h, 24 h, …

- 33 -
Figure 06 : Courbe de consolidation d’un sol fin.

Paramètres à déterminer
Les principaux paramètres à déterminer à partir de la courbe œdométrique sont :
- L’indice de compression (Cc), présente la pente de la partie finale de la courbe (droite CH : voir figure 05)

∆e
Cc =
∆(lg σ′v)

- L’indice de gonflement (Cs ou Cg) appelé également indice de recompression pour le distinguer des paramètres
caractérisant le comportement des sols gonflants. Il présente la pente de la partie initiale de la courbe (droite AB :
voir figure 05)
∆e
Cc ou Cs =
∆(lg σ′v)

- La contrainte de préconsolidation σ’p (coordonnées du point P : voir figure 05) ;


- Le module œdométrique Eoed : Pour tout intervalle de contraintes (σ’vb > σ’va), un module œdométrique sécant
peut être calculé.
σ’vb − σ’va
Eoed(σ’va , σ’vb ) = H
(Ha − Hb ) i

Avec : Ha : Hauteur de l’échantillon à la fin de la consolidation sous la contrainte σva ;


Ha : Hauteur de l’échantillon à la fin de la consolidation sous la contrainte σ vb ;
Hi : Hauteur initiale de l’échantillon.

- Le coefficient de compressibilité : mv (σ’va , σ’vb) = 1/ Eoed

Les principaux paramètres à déterminer à partir de la courbe de consolidation sont :


- Le coefficient de consolidation Cv, ce dernier peut être calculé après la détermination du temps de consolidation
par l’une des méthodes suivantes : (méthode de Taylor ou méthode de Casagrande).

Méthode de Taylor
Tracer la courbe de consolidation pour un palier de chargement donné (variation de la hauteur de l’échantillon en
fonction de la racine carrée du temps exprimé en mn). Tracer ensuite une droite (D1) correspondant à la partie
linéaire du début de la courbe qui coupe l’axe des ordonnées au point Sc. À partir de ce point (Sc), tracer une
- 34 -
droite (D2) de pente 1,15 fois celle de la droite (D 1). Cette droite coupe la courbe de consolidation en un point
correspondant à 90% de la consolidation primaire (S 90). Vérifier que la fin de la partie linéaire de la courbe de
tassement est proche de 60% de la consolidation primaire (S 60).

S60 − SC 6

S90 − SC 9

Figure 07 : Courbe de consolidation (Méthode de Taylor).

Le coefficient de consolidation Cv est déterminé pour un degré de consolidation de 90% (t 90).

h2
Cv = Tv .
t

Avec : Tv = 0,048 ; t = t90 (déterminé à partir de la courbe : figure 07) ;


h : distance de drainage (demi hauteur de l’échantillon, lorsque le drainage se produit des deux côtés).

Méthode de Casagrande
Pour un palier de chargement donné, le tassement conventionnel Sc est obtenu en déduisant du tassement obtenu
à 0,1mn, la différence des tassements entre 0,4mn et 0,1mn.
Tracer sur la courbe de consolidation les droite C1 (correspondant à la tangente au point d’inflexion) et C2
(correspondant à la partie linéaire finale). Leur point d’intersection de coordonnées (t100, S100) présente la fin
du tassement primaire. Lire sur la figure le temps correspondant à 50% de consolidation (t50), c’est-à-dire pour
un tassement S50 = 0,50 (Sc + S100).

- 35 -
Figure 08 : Courbe de consolidation (Méthode de Casagrande).

Le coefficient de consolidation Cv est déterminé pour un degré de consolidation de 50% (t50).

h2
Cv = Tv .
t

Avec : Tv = 0,197 ; t = t50 (déterminé à partir de la courbe : figure 08) ;


h : distance de drainage (demi hauteur de l’échantillon, lorsque le drainage se produit des deux côtés).

Exemple d’application
Soit un échantillon de sol de hauteur initiale h0 = 20 mm est soumis au laboratoire à un essai œdométrique selon
les cycles de chargement-déchargement présentés sur le tableau 02.

Soient :
h0 : hauteur initiale de l’échantillon ;
hp : hauteur des plains (hauteur de la matière seules, vides exclus) ;
Pd : poids sec de l’échantillon ;
γs : Poids volumique sec des grains solides (déterminé au laboratoire ou estimé, il varie généralement entre 25 et
27 kN/m3 selon la nature du sol) ;
S : section de l’échantillon (section de l’anneau œdométrique).

- 36 -
Tableau 02 : Résultats d’un essai œdométrique sur un sol fin.

Section de pd h − hp
Hauteur Charges Contraintes Lectures hp = e=
l’échantillon h = h0-∆h γs − S hp
initiale h0 (kg) (kPa) ∆h (mm)
S (cm2)
5 11,323 0,32 19,68 0,302
10 22,646 0,39 19,61 0,297
20 45,293 0,46 19,54 0,293
40 90,587 0,56 19,44 0,286
80 181,174 0,75 19,25 0,274
160 362,349 1,07 18,93 0,253
320 724,699 1,515 18,485 0,223
640 1449,398 2,17 17,83 0,180
44,15 20 15,11
1280 2898,796 2,88 17,12 0,133
640 1449,398 2,87 17,13 0,134
320 724,699 2,78 17,22 0,139
160 362,349 2,69 17,31 0,146
40 90,587 2,51 17,49 0,157
20 45,293 2,44 17,56 0,162
10 22,646 2,34 17,66 0,169
5 11,323 2,25 17,75 0,175

0.35

0.3
Indice des vides (e)

0.25

0.2

0.15

0.1
1 10 100 σ'p 1000 10000

log σ' (kPa)

Figure 09 : Courbe œdométrique d’un sol fin.

- La contrainte de préconsolidation : σ’p = 300 kPa (déterminée à partir du graphique, elle correspond au point
d’intersection des deux tangentes).
- L’indice de compression : prendre deux points sur la droite tangente à la partie vierge de la courbe et faire leurs
projections sur les axes des contraintes et des indices des vides. Pour faciliter les calculs, de préférence choisir
des points dont les projections coïncident avec les quadrillages horizontal et vertical du graphique.
∆e (0,26−0,16) (0,1) (0,1)
Cc = ∆(lg σ′) = (lg2000−lg400) = = = 0,143 (lg : logarithme décimal)
(3,301−2,602) (0,699)

- 37 -
- L’indice de recompression ou de gonflement : prendre deux points sur la droite tangente à la partie initiale de la
courbe et faire leurs projections sur les axes des contraintes et des indices des vides :
∆e (0,30−0,27) (0,03) (0,1)
Cs ou Cg = ∆(lg σ′) = (lg800−lg20) = = = 0,062
(2,903−1,301) (1,602)

Quelques valeurs de référence

Tableau 03 : Classification des sols suivant le coefficient de compression (selon Terzaghi)


Cc < 0,02 Sol incompressible
0,02 < Cc < 0,05 Sol très peu compressible sable
0,05 < Cc < 0,1 Sol peu compressible
0,1 < Cc < 0,2 Sol moyennement compressible Argile raide (kaolinite)
0,2 < Cc < 0,3 Sol assez fortement compressible
Argile moyenne
0,3 < Cc < 0,4 Sol très compressible
Cc > 0.5 Sol très extrêmement compressible Argile molle (montmorillonite)

Tableau 04 : Valeurs des coefficients de compression et de consolidation de certains sols


Type de sol Origine Cc Cv (m2/s)
Tourbe Caen 3,5 10-7
Argile vasarde très plastique Palavas 0,7 10-8
Argile molle très plastique Lanester 0,6 0,8 . 10-8
Argile molle organique Cubzac-les-Ponts 1,2 10-7
Argile peu plastique Narbonne 0,2 10-7
Limon argileux Plaine de l’Aude 0,13 5 . 10-7
Limon Orly 0,1 5 . 10-6

Expressions analytique du coefficient Cc


Pour effectuer des vérifications, l’expression analytique suivante peut être utilisée.
Cc = 0,009 (WL – 13)

Exemple d’interprétation d’une courbe œdométrique


La courbe œdométrique est généralement composée d’un premier cycle de chargement représenté par
deux parties sensiblement rectilignes à faible pente et à forte pente, raccordées par une partie courbe.
Ensuite, un deuxième cycle de déchargement rechargement représentant une boucle hystérésis plus ou
moins ouverte. Enfin, la courbe se termine par un dernier cycle de déchargement.

- 38 -
Essai N° 05
Essai De Cisaillement Rectiligne
A La Boite De Casagrande (NF P 94-071-1)
Introduction
Les instabilités observées en géotechnique peuvent être traduites par différents types de rupture. Souvent, la
rupture apparait sous forme d’un cisaillement localisé au niveau de la zone la plus faible dans le sol. Ces types de
ruptures peuvent affecter des talus (digues, remblais, berges…) ou bien des fondations, sous l’effet d’une
surcharge. A titre d’exemples, la rupture par cisaillement se produit en pratique dans les sols suite aux glissements
de terrains dans le cas des talus, suite aux tassements différentiels dans le cas des structures et suite à l’accélération
ou au freinage des véhicules notamment lourds dans le cas des couches de chaussées. Dans le but de pouvoir
dimensionner correctement les ouvrages, l’étude du comportement mécanique d’un sol vise donc en particulier à
connaître sa résistance au cisaillement. Cette dernière est parfois difficile à déterminer, particulièrement, lorsqu’il
s’agit de sols cohérents, elle est étudiée au laboratoire en se basant sur deux principaux appareils, à savoir le
triaxial et la boite de cisaillement direct (boite de Casagrande).

Objectif et but de l’essai


L’essai de cisaillement a pour objectifs :
- Étudier le comportement mécanique, particulièrement la résistance au cisaillement des sols (intacts, remaniés ou
reconstitués) à court et à long terme ;
- Déterminer les caractéristiques mécaniques des sols en cisaillement, à savoir l’angle de frottement interne φ et
la cohésion C.

Définitions importantes
Avant de passer à l’essai proprement dit, nous allons présenter quelques définitions permettant de faciliter la
compréhension des termes utilisés par la suite dans la présentation de l’essai.

- La résistance au cisaillement, est la contrainte de cisaillement dans le plan de la rupture, au moment de la


rupture.

- La cohésion (c), est l’ensemble des forces d’attraction que développent les sols fins, due pour partie aux liaisons
mécaniques pouvant exister entre les grains et créées par la cimentation (particules fines argileuses). Elle est
également due aux ménisques d’eau existants aux points de contact entre les grains (grains). Cette dernière
composante disparaît dès que la teneur en eau du sable augmente. La cohésion est indépendante de la contrainte
normale, ainsi, un sol cohérent peu développer une résistance au cisaillement même s’il n’est soumis à aucune
contrainte normale.

- L’angle de frottement (φ), est une caractéristique spécifique généralement aux sols pulvérulents mais qui peut
aussi apparaitre dans le cas des sols fins surconsolidés. Il est régi par le frottement des grains les uns contre les
autres au cours de leur mouvement suite aux efforts de cisaillement. Ce paramètre est lié directement à la rugosité
des éléments du sol et à la contrainte normale appliquée. Un sol pulvérulent peut ne pas développer une résistance
au cisaillement s’il n’est soumis à aucune contrainte normale.

- Le comportement à court terme (non drainé), est régi par un chargement assez rapide, compte tenu de la
perméabilité du sol (ou de son coefficient de consolidation) et de la longueur du chemin de drainage, pour
provoquer l’apparition de surpressions interstitielles qui ne peuvent se dissiper pendant la période considérée. En
l’absence de drainage, toute déformation se fait sans variation de volume, les contraintes normales induites dans
le milieu par l’application de l’effort sont transmises presque intégralement à la phase liquide. L'ensemble eau +
solide est considéré comme un matériau unique soumis à des contraintes totales. C'est le cas des comportements
d'une argile saturée sur laquelle on dispose un remblai ou une fondation.

- Le comportement à long terme (drainé), est régi par un chargement suffisamment lent et qui dure assez
longtemps, compte tenu de la perméabilité du sol (ou de son coefficient de consolidation) et de la longueur du
chemin de drainage, pour n’induire à aucun moment des surpressions interstitielles dans l’éprouvette de sol. Les
surpressions interstitielles étant nulles (négligeables), les efforts appliqués sont transmis intégralement au
squelette du sol et les contraintes induites sont des contraintes effectives. L’application de l’effort s’accompagne
- 39 -
d’une variation de volume, plus ou moins importante selon les contraintes appliquées. Cette diminution de volume
traduit un rapprochement des grains et un volume égal d’eau interstitielle est expulsé du sol au fur et à mesure du
chargement.

- La dilatance, est le phénomène d’augmentation de volume qui accompagne le cisaillement des sols pulvérulents
à l’état dense (sables compacts). A l’état compact, l’indice des vides est faible, les grains sont enchevêtrés et
serrés, la rupture s’effectue par l’application d’un effort provoquant le désenchevêtrement des grains. Cette
désorganisation des grains se fait avec une augmentation du volume de l’échantillon par rapport au volume initial
correspondant aux grains organisés.

- La contractance, est le phénomène de diminution de volume qui accompagne le cisaillement des sols
pulvérulents à l’état lâche (sables lâches). Dans ce cas, les grains sont peu resserrés, l’indice des vides est
relativement important, le cisaillement se produit avec diminution du volume de l’échantillon suite à
l’organisation de la structure de l’échantillon au cours du mouvement.

Principe de l’essai
L’essai consiste à placer un échantillon de sol (intact, remanié ou reconstitué) entre deux demi-boites
indépendantes, qui peuvent se déplacer l’une par rapport à l’autre suivant un plan horizontal imposé. L’échantillon
est soumis à une contrainte normale σ bien déterminée. La demi-boîte inférieure est entraînée horizontalement à
vitesse constante. La force totale de cisaillement T est mesurée à l’aide d’un anneau dynamométrique fixé à la
demi-boîte supérieure. Un comparateur mesure la déformation verticale de l’échantillon au cours du cisaillement.

Nomenclature des conditions initiales d’un essai de cisaillement rectiligne à la boite


Avant de réaliser un essai de cisaillement, certains paramètres doivent être fixés en relation avec la nature du
projet à réaliser et du sol sur lequel sera implanté.

Types d’essais à réaliser (UU, CU, CD)


Généralement, peuvent être exécutés à la boîte de cisaillement, des essais rapides et des essais lents, traduit par
des essais non drainés ou drainés respectivement (suivant la perméabilité du sol testé). Néanmoins,
l’impossibilité de contrôler les échanges d’eau entre l’intérieur et l’extérieur de la boîte de cisaillement fait que
l’exécution d’essais non drainés ne peut être assurée dans des conditions de fiabilité satisfaisantes. Sauf cas
exceptionnel, ce genre d’essai est donc déconseillé.
Cependant, suivant qu’il y a drainage ou non, qu’il y a consolidation ou non, trois types d’essais peuvent être
réalisés à la boite de cisaillement.

- Essai non consolidé non drainé UU (Unconsolidated-Undrained)


Ce type d’essai est spécifique aux sols fins à faibles perméabilité, il représente les conditions les plus défavorables
qui peuvent se produire en géotechnique. Dans ce cas, l’échantillon ne subit aucune consolidation, ni aucun
drainage sous la contrainte normale appliquée, le cisaillement est réalisé rapidement de telle sorte à éviter toute
dissipation des pressions interstitielles au cours du cisaillement. L’essai UU est un essai à court terme, il dure
généralement 5 à 10 minutes, il se produit sans variation de volume notable. Il est exprimé en contraintes totales,
la droite de coulomb est horizontale (sol fin saturé) et porte l’équation : τ = Cu

Figure 01 : Droite intrinsèque d’un essai (UU).

- Essai consolidé non drainé CU (Consolidated-Undrained)


Dans ce cas, l’échantillon est d’abord consolidé sous la même contrainte normale appliquée (drainage permis),
ensuite cisaillé rapidement (sans drainage, à volume constant) de telle sorte à éviter toute dissipation des pressions
interstitielles au cours du cisaillement, après consolidation, 5 à 10mn sont généralement suffisantes pour la phase
du cisaillement. L’essai est exprimé en contraintes totales, la droite intrinsèque a pour équation :
- 40 -
τ = Ccu + σ tg cu = Ccu + (σ’ + U) tg cu

Figure 02 : Droite intrinsèque d’un essai (CU).

- Essai consolidé drainé CD (Consolidated-Drained)


Dans ce cas, l’échantillon est d’abord consolidé sous la même contrainte normale appliquée, ensuite cisaillé
lentement (a drainage permis, avec variation de volume) avec une vitesse de cisaillement très faible relativement
à la perméabilité du sol, de telle sorte à assurer la dissipation des pressions interstitielles au cours du cisaillement
(les pressions interstitielles sont nulles tout le long du cisaillement). L’essai CD est très lent, il peut durer 4 à 6
semaines lorsqu’il s’agit de sols cohérents à faible perméabilité, tandis que cette durée peut se réduire
sensiblement dans le cas des sols perméables. A cet effet, ce type d’essai est rarement réalisé sur sols purement
cohérents, à l’exception des travaux de recherche. L’essai est exprimé en contraintes effectives, la droite
intrinsèque a pour équation :
τ = C’ + σ’ tg ’

Figure 03 : Droite intrinsèque d’un essai (CD).


Remarques
- Les paramètres de cisaillement dépendent de plusieurs facteurs (nature du sol, contrainte normale, …et de la
nature de l’essai réalisé). Cependant, les essais non drainés ne peuvent être réalisés que sur des argiles. Tandis
que les essais drainés (essais lents) peuvent être réalisés sur tout type de sol.

- Le type d’essai à adopter dépend de la nature du sol et du problème à traiter (projet à réaliser), en d’autres termes,
de la façon dont seront au mieux simulées les conditions du sol en pratique.
 Dans le cas des problèmes de stabilité à court terme : des fondations, des excavations et des digues en
terre, les essais non consolidé-non drainés (UU) sont les plus appropriés.
 Dans le cas des problèmes de stabilité à long terme, l’un des essais CU ou CD sont appropriés, ça dépend
principalement des conditions de drainage dans le domaine.
Un exemple d’étude important représentant un déchargement soudain après un chargement important est celui
d’un barrage en terre, derrière lequel le niveau d’eau baisse rapidement (vidange rapide). Ce type de comportement
peut être simulé par un essai consolidé non drainé.

Type (dimension) de la boite de cisaillement à utiliser


Le choix de la dimension de la boite de cisaillement à utiliser dépend de la dimension maximale des grains (d max)
du sol ou du matériau à soumettre à l’essai. Cependant, l’utilisation de la grande boite est toujours souhaitée pour
assurer une meilleure représentativité du matériau à étudier :
 dmax ≤ 5 mm, dans le cas de la boîte de 60 mm de côté ;
 dmax ≤ 8 mm, dans le cas de la boîte de 100 mm de côté.

- 41 -
NB : Des boite de 1m de côtés existent mais sont très rares, pour étudier des échantillons contenant des éléments
de dimensions importantes (supérieures à 8mm).

Contraintes normales appliquées


La contrainte normale σ à appliquer pour chaque échantillon est fixée par le géotechnicien responsable du projet.
Cependant, la contrainte maximale appliquée doit être supérieure à la contrainte effective verticale induite dans
le sol après réalisation de l'ouvrage (σ'v0). Si aucune spécification n'est donnée, prendre les valeurs présentées
dans le tableau 01, tout en respectant la condition précédente.

Tableau 01 : Valeurs des contraintes normales pour essais de cisaillement rectilignes


Contraintes normales (kPa) σ'v0 < 100 (kPa) σ'v0 ≥ 100 (kPa)
σ1 50 0,5 σ'v0
σ2 100 σ'v0
σ3 200 2 σ'v0
σ'v0 : contrainte effective verticale au point de prélèvement de l’échantillon.

Toutefois, les valeurs suivantes sont également souvent utilisées dans la pratique :
- Cas d’un sol pulvérulent : (100, 200 et 300 kPa) ;
- Cas d’un sol cohérent + essai non consolidé non drainé : (50, 100, 200 et 300 kPa) ;
- Cas d’un sol cohérent + essai consolidé drainé ou non drainé : (appliquer les mêmes pressions appliquées
pour la consolidation)

Vitesses de cisaillement adoptées


La vitesse de cisaillement est un paramètre très important à maitriser dans un essai de cisaillement à la boite,
notamment qu’elle influe sur le drainage ou non de l’échantillon au cours de l’essai. Le choix de la vitesse de
cisaillement est directement lié à la phase de consolidation de l’échantillon.
La vitesse maximale de cisaillement exprimée en micromètre par minute est déterminée par la relation suivante :
125
Vmax = Avec ∶ Vmax < 25μm/mn ou (0,025mm/mn)
t 100
t100 : temps de consolidation totale exprimé en minutes, déterminé par la construction de la courbe présentée sur
la figure 04.

Figure 04 : Détermination du temps de consolidation totale.

NB : Dans la pratique, les vitesses suivantes sont souvent utilisées :


- Cas d’un sol pulvérulent : (Vmax = 1,5 mm/mn) ;
- Cas d’un sol cohérent + essai non drainé CU ou UU : (Vmax = 1,5 mm/mn) ;
- Cas d’un sol cohérent + essai drainé : la vitesse la plus lente possible.

Mode opératoire
L’essai de cisaillement à la boite est simple et rapide relativement aux autres essais de cisaillement (triaxial),
toutefois il nécessite certaines précisions notamment pour fixer les paramètres d’essai.
Appareillage
- 42 -
La machine de cisaillement, la boite de cisaillement ou boite de Casagrande. Elle comporte essentiellement :
- Une demi-boite inférieure mobile, munie d’une pierre poreuse plate, striée ou dentée ;
- Une demi-boite supérieure fixe ; les dimensions intérieures des demi-boites sont généralement de 6 x 6 cm, la
profondeur de la demi-boite inférieure est de 2 cm environ. Cette dimension est valable dans le cas des sols dont
la dimension des plus gros grains ne dépasse pas 5mm. Dans le cas contraire, il faut passer à des boites de
dimensions plus grandes (10 x 10, …100 x 100).
Une pierre poreuse plate, striée ou dentée, glissant librement dans la demi-boite supérieure et transmettant à
l’éprouvette l’effort verticale exercé, deux goupilles, solidarisant les deux demi-boites (avant l’essai) et d’autres
appareillages d’usage courant (balance de précision, étuve, …).

Machine de cisaillement semi-automatique Machine de cisaillement automatique Schéma de la machine de cisaillement rectiligne

Eléments d’une boite de cisaillement (Carrée) Outils de fabrication des échantillons (Carrés)

Eléments d’une boite de cisaillement (Circulaire) Capteurs déplacements Capteur force

Figure 04 : Appareillage et accessoires d’un essai de cisaillement à la boite.

Préparation des échantillons


Les essais de cisaillement comme la plupart des essais de laboratoire peuvent être réalisés sur des échantillons
intacts ou des échantillons reconstitués. Pour étudier la résistance au cisaillement d’un sol ou d’un matériau donné,
il faut réaliser au moins 3 essais sur des échantillons du même sol préparés de la même manière, cisaillés à la
même vitesse, mais à des contraintes normales différentes (σ 1, σ2 et σ3).
Dans le cas d’échantillons intacts (sols cohérents), l’échantillon est taillé à l’extérieur de la boite selon ses
dimensions en utilisant une trousse coupante. Dans le cas d’échantillons reconstitués (sols pulvérulent),
l’échantillon est reconstitué à l’intérieur de la boite en le compactant en plusieurs couches humidifiées selon les
conditions du terrain étudié (sur lequel est réalisé le projet). Ce type d’échantillon est utilisé notamment dans le
cas des projets de recherche du fait qu’il permet le control des paramètre du matériau, à savoir, la teneur en eau,
la densité,…

- 43 -
Exécution de l’essai
L’essai de cisaillement passe par les principales phases suivantes : mise en place, saturation et consolidation,
cisaillement.

- Phase I : Mise en place


Une fois que la boîte de cisaillement contenant l'échantillon est placée dans le châssis étanche fixé sur le bâti de
l’appareil (avant d’enlever les vises solidarisant les deux demi-boîtes), les opérations suivantes se déroulent sans
interruption.
- Placer le piston muni de sa plaque drainante sur la surface de l’échantillon ;
- Mettre hors tension l’anneau dynamométrique d’application de l’effort de cisaillement (T) → (τ) et réinitialiser
le capteur correspondant ;
- Réinitialiser le capteur de mesure du déplacement relatif horizontal entre les deux demi-boîtes (régler à la
position zéro) ;
- Réinitialiser le capteur de mesure du déplacement relatif vertical (régler à la position zéro) ;
- Appliquer l'effort normal (N) → (σ) sur la partie supérieure de l’échantillon ;
- Mesurer le déplacement vertical du piston δh en fonction du temps.

Phase II : Saturation et consolidation


Remplir le boitier contenant la boîte de cisaillement d'eau déminéralisée. Mesurer le déplacement vertical δh du
piston en fonction du temps pendant 1 h au moins et jusqu'à stabilisation. Cette dernière est considérée atteinte
dès que les mesures permettent de déterminer une direction asymptotique (voir figure 05). Cette figure montre
également la mode de détermination du déplacement vertical δhc en fin de la consolidation.

Figure 05 : Courbe de consolidation.


Phase III : Cisaillement
- Libérer le système de solidarisation des deux demi-boîtes (enlever les vis) ;
- Imposer le déplacement relatif des deux demi-boîtes à une vitesse constante ;
- Actionner la machine (lancer l’essai) et prendre des lectures sur les trois comparateurs simultanément, à des
intervalles de temps réguliers (toutes les 15 secondes, ou tous les ¼ de tour de l’aiguille du comparateur de
déplacement horizontal) ;
La rupture de l’échantillon soumis à l’essai est caractérisée par l’apparition d’un pic (cas des sols pulvérulent ou
sols sur-consolidés) ou par l’existence d’un palier (sols fins plastiques), ce qui permet d’arrêter l’essai après un
certain nombre de lectures décroissantes ou stabilisées (5 à 7 lectures), si non, l’essai est arrêté à une déformation
horizontale de 15 à 20%, correspondant à (1 à 1,2 cm) de déplacement horizontal.
- Arrêter l’essai à la fin du cisaillement.

Remarque : dans certains cas (à la demande de l’ingénieur géotechnicien responsable du projet, la saturation peut
être effectuée avant l’application de l’effort normal).

- Une fois que l’essai est terminé ; enlever l’échantillon de la boite de cisaillement, relever les particularités
constatées, notamment au niveau du plan de cisaillement (prendre en photos). Déterminer sa teneur en eau, faire
s’il y a lieu une analyse granulométrique après essai pour évaluer le degré d’écrasement des grains (cas des sols
pulvérulents).
- Convertir toutes les lectures obtenues sur les différents comparateurs en unités de calcul et passer au traçage des
graphes et à la détermination des caractéristiques mécaniques en cisaillement du matériau étudié.
- Interpréter les résultats et conclure.
- 44 -
Expression des résultats
Les comparateurs mesurant les déplacements horizontaux et verticaux sont dotés généralement d’une échelle
1/100, (voir symbole ┤├ 0.01 mentionné sur le cadran du comparateur), ceci signifie que chaque division du
comparateur vaut 0,01 mm, et donc pour 100 divisions du comparateur (1tour de l’aiguille) correspond 1mm de
déplacement. Les lectures enregistrées sur ces comparateurs sont alors converties en mm en les multipliant par
l’échelle du comparateur, ensuite en cm selon le besoin. L’essentiel c’est de manipuler des unités homogènes pour
avoir une unité correcte de la contrainte (exp : kPa).

Les essais de cisaillement direct à la boite sont présentés sous forme de trois types de courbes, à savoir :

- Contraintes tangentielles en fonction des déplacements horizontaux ou des déformations horizontales


(contraintes-déplacements ou courbes contraintes-déformations) : τ = f (ΔL) ou τ = f (ΔL/L) ;
- Déplacements (ou déformations) verticaux en fonction des déplacements (ou déformations)
horizontaux : (ΔV) = f (ΔL) ;
- Contraintes tangentielles en fonction de la contrainte normale, droites intrinsèques : τ = f (σ).

Pour tracer les courbes de contraintes-déformations ou contraintes-déplacements, il faut calculer les contraintes
tangentielles qui sont fonction de la section (section corrigée) de l’échantillon. En effet, au cours du cisaillement,
la demi-boite inferieure se déplace par rapport à la demi-boite supérieure dans le sens du cisaillement, ce qui fait
réduire la section de l’échantillon tout le long du déplacement, ainsi, la section diminue tout le long de l’essai
d’une valeur (∆L x L).
T
La contrainte tangentielle : τ=S [ bar , kPa]
c
Avec : T : Force tangentielle de cisaillement [daN] ; Sc : Section corrigée [cm2].
T = Lecture sur anneau (force) x Coefficient de l’anneau = Force en [daN]. T est obtenue par plusieurs manières
en fonction de l’appareillage utilisé (abaques, coefficients, …).
La section corrigée : S c = L (L – ΔL) [cm2, mm2, …]
Avec : L : Longueur du côté de la boite de cisaillement, (souvent, L = 6 cm) ;
ΔL : déplacement horizontal [mm, cm, …] ;
ΔV : déplacement vertical [mm, cm, ….].

Remarques
- La contrainte normale σ est fixée (imposée) avant de commencer l’essai, elle est maintenue constante tout le
long de l’essai.
- Le déplacement horizontal est toujours positif, s’accrois jusqu’à la fin de l’essai ;
- Le déplacement vertical peut prendre des valeurs positives ou négatives en fonction de l’augmentation ou de la
diminution de la hauteur de l’échantillon au cours du cisaillement par rapport à la hauteur initiale avant essai ;
- La force tangentielle T est toujours positive, néanmoins, elle peut augmenter au diminuer durant l’essai en
fonction de la résistance de l’échantillon cisaillé.

Présentation des résultats


Les résultats sont de préférence présentés sous forme de tableau et de courbe comme suit :

Tableau 02 : Récapitulatif des résultats.


Projet : ……………………………………………………………..………………..
σ1 = 100 kPa σ2 = 200 kPa σ3 = 300 kPa
ΔL
ΔV T ΔV T ΔV T
0 0 0 0 0 0 0
25
50
75
100
125
.
.
.

ΔL : déplacement horizontal, ΔV : déplacement vertical, T : effort tangentiel

- 45 -
Remarque : de préférence noter toutes les lectures en division sur les différents comparateurs au cours de l’essai,
passer ensuite à la conversion en unités de calculs.

Les courbes de contraintes-déformations ou contraintes-déplacements


La courbe I présente le comportement d’un sol pulvérulent très compact (dense) ou encore une argile
surconsolidée. Il présente un maximum prononcé (pic), ensuite la résistance décroit de plus en plus. Ce
comportement est régi par une rupture franche.
La courbe II présente le comportement d’un sol pulvérulent lâche, elle ne présente pas un maximum franc, elle
évolue lentement pour tendre vers la courbe I dans le domaine des grandes déformations.

 max Pic
Contrainte tangentielle τ (kPa)

 max Etat critique


Palier
II

Déplacement horizontal ∆L (mm) ou


Déformations horizontales  = ∆L/L (%)
Figure 06 : Courbe contraintes-déformations.

Une argile non remaniée présente généralement une courbe de contrainte-déformation similaire à celle d’un sable
compact (courbe I, figure 07). Néanmoins, le cisaillement correspond à la rupture (destruction) de l’échantillon et
non pas au désenchevetrement des grains. Le cisaillement se fait généralement à volume décroissant sauf peut-
être dans le cas d’une argile très surconsolidée.
Dans le cas d’une argile remaniée (peu compacte), la courbe de cisaillement (courbe II) ne présente pas de
maximum, elle évolue plutôt en palier (rupture plastique).
Contrainte tangentielle τ (kPa)

 max
I

 max
II

Déplacement horizontal ∆L (mm) ou


Déformations horizontales  = ∆L/L (%)

Figure 07 : Courbe contraintes-déformations.

Courbes de variation du déplacement vertical en fonction du déplacement horizontal


Le phénomène élémentaire régissant la variation de volume au cours du cisaillement est illustré par la figure 08.
On y trouve une représentation schématique d’un sable fortement tassé (figure a) où les grains sont en ce point
enchevêtrés, et leur déformation est impossible (s’il n’y a écrasement des grains), à moins qu’elle ne
s’accompagne d’un décompactage représenté sur la figure (b). Si le sable est peu tassé, les déformations de
cisaillement provoquent la pénétration des particules dans les espaces vides, ce déplacement s’accompagne d’une
réduction de volume figures (c) et (d). (Leonards, 1968).

- 46 -
Augmentation de volume au cours du cisaillement
σ
σ ∆

(a) : Sable dense avant cisaillement (b) : Sable dense augmentant de


volume au cours du cisaillement

Diminution de volume au cours du cisaillement


σ σ

(c) : Sable lâche avant cisaillement (d) : Sable lâche diminuant de


volume au cours du cisaillement

Figure 08 : Effet du cisaillement sur le volume des sols pulvérulents.

Les essais de cisaillement drainés réalisés sur les sols s’accompagnent généralement de variations de hauteur,
positives ou négatives. Les sols très compacts initialement (dense), sont le siège de variations de hauteur négatives
(dilatance). Les sols dilatants présentent généralement un pic de résistance. En revanche, les sols peu compacts
initialement (lâches), sont le siège de variations de volume positive (contractance). Le phénomène de
contractance-dilatance des sols pulvérulents dépend de leur compacité (état de densité initial), mais aussi de la
contrainte normale appliquée au cours de l’essai. Un sable lâche sous faible contrainte peut être dilatant et un
sable compact sous forte contrainte peut être contractant.
Déplacement vertical δh (mm)

Sable dense
Dilatance
Contractance 0

Déplacement horizontal δL (mm)

Sable lâche

Figure 09 : Courbe montrant la contractance et la dilatance au cours du cisaillement d’un sable.

En fonction du comportement du sol, les courbes de déplacement horizontal - déplacement vertical peuvent
présenter plusieurs allures (voir figure 10).
Déplacement vertical δh (mm)

Dilatance
Contractance 0

Déplacement horizontal δL (mm)

Figure 10 : Courbe montrant la contractance et la dilatance au cours du cisaillement d’un sable.


- 47 -
Droite intrinsèque
La droite intrinsèque résume l’ensemble de l’essai et permet de déduire les caractéristiques mécaniques du
matériau au cisaillement (cohésion c et angle de frottement ). Elle est tracée en représentant les contraintes
tangentielles de cisaillement (τimax) en fonction des contraintes normales appliquées (σi). Trois types de courbes
intrinsèques peuvent être obtenus en fonction de la nature du sol soumis à l’essai (sols pulvérulents ou sols grenus,
sols purement cohérents, sols cohérents et frottants) :

- Cas particulier des sols pulvérulents (φ ≠ 0 et C = 0) : essais drainés, échantillon sec ou saturé. Les sols
pulvérulents, grenus ou frottants, sont constitués de grains volumineux (siltes, sables et graviers), leur résistance
au cisaillement provient du frottement et de l’enchevêtrement des grains, la cohésion est pratiquement nulle. Le
frottement résulte de la rugosité superficielle des grains qui entrent en contact les uns avec les autres. Quant à
l’enchevêtrement, il est surtout dû aux arrêtes plus ou moins angulaires de certains grains, qui en s’emboîtant dans
les interstices entre les autres grains, créent une résistance au mouvement. Dans le cas de ces sols, la droite de
Coulomb est inclinée d’un angle φ par rapport à l’axe des abscisses et passe par l’origine, c'est-à-dire que le
terme "C" est nul (C = 0). L’angle de frottement interne dépend principalement de la compacité du sol, de la
forme (angularité) et de l’état de surface (rugosité) des grains solides. En l’absence de contraintes normales, la
résistance au cisaillement de ce type de sols est pratiquement nulle.

 =  tg  + C (C = 0)
Contrainte tangentielle ()

 =  tg 


Contrainte normale ()

Figure 11 : Droite intrinsèque (sol pulvérulent).

A l’échelle microscopique, les surfaces sont rugueuses dans le cas des sables (sols pulvérulents). Le contact ne se
produit donc que pour un nombre limité d’aspérités (voir figure 12) et la distance entre les éléments de surface
correspondants est si faible que ceux-ci interagissent par le biais de forces attractives (interaction de van der walls,
…). Ceci dit que les deux mécanismes de frottement sont, d’une part, l’adhérence due aux forces attractives, et
d’autre part, le cisaillement des aspérités.

Figure 12 : Zoom sur un contact de grains.


- L’angle de frottement que développe un sable sec et un sable saturé sont presque les mêmes.
- Pour se placer dans les conditions les plus défavorables, l’échantillon à cisailler est généralement saturés.
Néanmoins, dans certains cas particuliers, les essais de cisaillement peuvent être réalisés sur des sols non saturés
(échantillon remaniés : remblais).

- Cas particulier des sols cohérents (φ = 0 et C ≠ 0)


Les sols cohérents sont constitués de particules d’argile en forme de feuillets, leur résistance au cisaillement
provient peu du frottement et de l’enchevêtrement des particules, mais principalement de la cohésion entre les
particules. Cette cohésion désigne l’ensemble des forces d’attraction qui unissent les particules d’argiles, leur
conférant ainsi une résistance au cisaillement le long d’un plan de rupture même quand aucune contrainte normale
n’est appliquée. Cette cohésion est liée à la présence de charges électriques à la surface des particules d’argile,
qui engendrent des forces d’attraction entre les particules par l’intermédiaire des impuretés contenues dans l’eau
qui sature souvent les sols cohérents.
Dans le cas des sols cohérents, la droite de Coulomb ne passe pas par l’origine, elle est pratiquement parallèle
à l’axe des abscisses, c'est-à-dire que le terme (φ) est nul.
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Contrainte tangentielle ()
 =  tg  + C ( = 0)
τ=C

Contrainte normale ()


Figure 13 : Droite intrinsèque (sol cohérent).

- Cas général des sols cohérents et frottants (φ ≠ 0 et C ≠ 0)


Les sols cohérents et frottants sont constitués de mélanges de particules fines et d’éléments de plus grandes
dimensions (limons), c’est les sols les plus fréquents dans la nature. Leur résistance au cisaillement provient à la
fois du frottement et de l’enchevêtrement des grains, ainsi que de la cohésion entre les particules.
Dans le cas des sols cohérents et frottants, la droite de Coulomb est inclinée d’un angle φ par rapport à l’axe des
abscisses et ne passe pas par l’origine, c'est-à-dire que les deux termes C et φ sont non nuls.

 = C +  tg 
Contrainte tangentielle ()

max4
max3
max2
max1

σ1 σ2 σ3 σ4
Contraintes normales ()
Figure 14 : Droite intrinsèque (Cas des sols cohérents et frottants).

Les contraintes (σ1 , σ2 , σ3 et σ4) sont les contraintes normales appliquées au cours du cisaillement. Les contraintes
(τ1max , τ2max , τ3max et τ4max) sont par contre, les contraintes tangentielles maximales que développent les échantillons
au cours du cisaillement sous les contraintes normales (σ1 , σ2 , σ3 et σ4) respectivement. Elles sont déterminées à
partir des courbes de contraintes-déformations correspondant à chaque essai.
Trois points minimum et donc trois essais minimum, nécessaires pour tracer la droite intrinsèque. Cette dernière
doit être tracée de telle sorte à ce qu’elle soit proche de tous les points (elle passe sur tous les points si l’essai est
parfait !). Une fois que la droite intrinsèque est tracée ; reste à déterminer les caractéristiques mécaniques du
matériau à partir du graphe.
- La contrainte correspondant au point d’intersection de la droite avec l’axe des ordonnées (axe vertical des
τ) représente la cohésion C (kPa, bar,…) ;
- L’angle que fait la droit avec l’axe horizontal représente l’angle de frottement interne (φ : degrés).

Quelques Interprétations
Influence de la contrainte normale et de la nature du sol sur la résistance au cisaillement
 Cas des sols pulvérulents
La résistance au cisaillement augmente avec l’augmentation de la contrainte normale. En effet, avec
l’accroissement de l’effort vertical, les grains sont de plus en plus resserrés les uns contre les autres, les vides sont
réduits, le nombre de point de contact augmente entre les grains, ce qui augmente leur enchevêtrement et leur
frottement. Ceci crée des forces importantes s’opposant aux mouvements dus aux efforts de cisaillement.
Sous l’action d’une force normale, la rugosité se déforme (voir figure 12). La surface de contact effective étant
beaucoup plus petite que la surface apparente, la contrainte exercée au niveau de chaque point rugueux est
- 49 -
supérieure au seuil de plasticité du matériau. Elles se déforment donc à pression constante jusqu’à supporter la
force normale appliquée. Afin de séparer les deux éléments, il est nécessaire d’exercer une force tangentielle
suffisante pour rompre l’ensemble des liaisons établies au niveau des aspérités. Cette force est proportionnelle à
la surface de contact effective et par conséquent à la force normale appliquée.

 Cas des sols Cohérents


L’influence de la contrainte normale est par contre moins sensible dans les sols cohérents comparativement aux
sols pulvérulents. En effet, la résistance au cisaillement des argiles n’augmente pas proportionnellement à
l’augmentation de la contrainte normale. Ce phénomène est expliqué par le fait que la résistance au cisaillement
des sols cohérents (argile constituées de particules en feuillets) provient principalement de la cohésion entre les
particules qui est liée à la présence de charges électriques à leurs surfaces, et qui engendrent des forces d’attraction
qui les unissent, leur conférant ainsi une résistance au cisaillement le long d’un plan de rupture même quand
aucune contrainte normale n’est appliquée.

Variations de volume
- Les sols grenus (sables) initialement denses présentent généralement un comportement en deux phases. Une
légère contractance est observée au début de l’essai qui traduit une certaine densification (diminution de volume,
exprimée positivement) due au réarrangement des grains suite aux premiers déplacements en cisaillement. Ce
phénomène est d'autant prononcé que le sable est moins dense initialement. Ensuite, une autre phase plus
importante se manifeste où le sens de variation de volume s’inverse, caractérisant de ce fait le comportement
dilatant du matériau (augmentation de volume, exprimée négativement) règne généralement tout le long de l’essai.
Ceci est dû au fait que le sable au-delà d’un état dense maximal, les grains commencent à se désenchevêtrer et
montent les uns sur les autres en se déplaçant pour éviter le cisaillement (écrasement) au cours de l’essai, ce qui
provoque l’augmentation de volume de l’échantillon, notamment lorsqu’il est soumis à de faibles contraintes
normales.

Cependant, d’autres phases de réarrangement et de restructuration des grains peuvent réapparaitre au cours de
l’essai, ce qui peut provoquer d’autres phases alternées de contractance et de dilatance.
Le pic de résistance observé précédemment sur les courbes de contraintes-déformations est dû essentiellement au
comportement dilatant du matériau.
- Les sols grenus (sables) à l’état lâche présentent par contre un comportement contractant. Lors du déplacement
des grains au cours du cisaillement, ils ont tendance à se réarranger pour former une structure plus stable et plus
dense avec le minimum de vides possible, ce qui réduit le volume de l’échantillon (contractance).
- Les sables présentant un état de densité intermédiaire avec un indice des vides intermédiaire appelé indice des
vides critique, sont cisaillés pratiquement à volume constant (sans variation de volume notable).
- Les sols fins présentent généralement un comportement contractant, notamment sous de fortes contraintes
normales. Les particules fines en forme de feuillets ont plus de tendance à se compresser sous l’effet de la
contrainte normale. Ce comportement peut être également expliqué par l’état de surface des particules argileuses
généralement lisse, sachant que des expériences réalisées sur des billes de verre ont montré qu’un échantillon
composé de billes lisses était moins dilatant qu’un échantillon composé de billes frottantes.
Cependant, à l’état surconsolidé, les sols fins peuvent développer un comportement dilatant, notamment sous de
faibles contraintes normales.

Quelques valeurs de référence des caractéristiques mécaniques C et 


Angle de frottement interne effectif ’ (°)
Etat lâche Etat compact
Nature du sol Cohésion (kPa)
Particules Particules Particules Particules
arrondies angulaires arrondies angulaires
Gravier 35 40 45 50
Gravier et sable 36 42 40 48
Sable 28 à 30 30 à 35 35 à 38 40 à 45
Sable à granulométrie étalée 34 39 40 45
Sable fin à moyen à
30 35 37 43
granulométrie serrée
Sable silteux 25 à 35 30 à 36
Limon 20 à 30
Argile sèche ≥ 10 ≥ 100

- 50 -
Avantages et inconvénients de l’essai de cisaillement direct à la boite
L’essai de cisaillement direct à la boite comporte des avantages et des inconvénients. Essentiellement, l’essai est
économique, rapide et simple, en particulier avec les matériaux granulaires. Les échantillons utilisés dans la boite
de cisaillement sont peu épais ce qui facilite leur drainage. En outre, on observe dans la nature, des plans de
cisaillement parfois très localisés, ainsi, il semble normal d’induire dans les échantillons des plans de rupture, sur
lesquels on peut ensuite mesurer les contraintes. Toutefois, au moment de situer le plan de rupture à un endroit
précis, on ne peut pas s’assurer que cette direction correspond au plan le plus faible ou à la direction critique sur
le terrain.

Cependant, il est difficile, voire impossible, de contrôler les conditions de drainage, en particulier dans le cas des
sols à grains fins. Par conséquent, l’essai ne peut être utilisé que pour simuler des conditions de drainage complet.
De plus, la surface de l’échantillon soumise aux efforts de cisaillement, varie au cours de l’essai puisqu’il y a
déplacement relatif des deux demi-boites. Ce déplacement n’atteint généralement pas le centimètre, l’erreur est
donc de 10% au maximum, mais cette incertitude est néanmoins gênante.

La répartition des contraintes sur le plan de cisaillement n’est pas uniforme, (ce qu’on a supposé implicitement
N
en écrivant : σ = A) ; ainsi, la contrainte normale de cisaillement est maximale au centre de l’échantillon et décroît
pour s’annuler pratiquement vers les bords.
Une des limitations principales des essais de cisaillement direct à la boite, est que le taux de cisaillement ne peut
pas être très élevé, car l’aire du plan cisaillé diminue le long de l’essai. En revanche cette difficulté est contournée
par l’essai de cisaillement annulaire présenté par Estrada, (2008). De plus, la mesure de la variation de volume est
plus appropriée avec le triaxial.

Enfin, les efforts de frottement parasites sont mal connus, et difficiles à prendre en compte. Il s’agit
principalement, du frottement entre les deux demi boites et des parties métalliques de la demi-boite supérieure sur
la partie cisaillée de l’échantillon. Toutes ces imperfections, influent négativement sur les résultats des essais, et
nécessitent parfois de refaire un essai plusieurs fois pour obtenir des résultats satisfaisants. (Costet et Sanglerat,
1981).

- 51 -
Essai N° 06
Essai Triaxial (NF P 94-070)
Introduction
L’essai triaxial a été développé pour l’étude de la résistance au cisaillement des sols dans le but de reproduire au
mieux les conditions réelles (du sol) in situ. Cet essai permet donc de combler et de contourner les différents
problèmes (insuffisances et inconvénients) rencontrés dans l’essai de cisaillement direct à la boite initialement
utilisé dans tous projet de mécanique des sols. En effet, l’essai triaxial, permet de reproduire parfaitement les
différents états du sol (CD, CU et UU) avec un contrôle parfait des conditions de drainage sur tous les types de
sols sans qu’il y ait choix antérieur d’un plan de cisaillement. Effectivement, durant cet essai, la rupture se produit
selon la zone la plus faible dans l’échantillon.

Objectifs et but de l’essai


L’essai triaxial permet de caractériser la résistance des sols soumis à des contraintes de cisaillement sous
conditions de drainage contrôlées et déterminer leurs caractéristiques mécaniques, cohésion et angle de frottement
(C et φ).

Principe de l’essai
L’essai triaxial consiste à soumettre une éprouvette cylindrique de diamètre D et de hauteur H, de dimensions
généralement (H = 2.D) à un champ de contrainte uniforme qui a pour composantes une pression hydraulique
(2 = 3) appliquées par l’intermédiaire d’un fluide remplissant la cellule triaxial (généralement de l’eau) et une
contrainte axiale ou déviateur (1 - 3 ) appliquée par l'intermédiaire d’un piston. Dans un essai de compression
triaxiale monotone classique, l'éprouvette est soumise à un champ de contraintes isotropes jusqu'à une valeur
donnée. On maintient ensuite la pression de confinement représentée par 2 et 3 constante, et on augmente
progressivement la contrainte axiale 1 ou le déviateur (1 - 3) jusqu'à la rupture de l’éprouvette. La rupture se
produit selon un plan et une forme arbitraire, en fonction de la nature et de la zone la plus faible dans l’éprouvette.

Mode opératoire
L’essai triaxial est assez complexe relativement aux essais de cisaillement direct à la boite. En outre, il nécessite
un appareillage spécifique en plus des outils d’usage courant.

Appareillage
- La presse triaxiale : Plusieurs types de presse triaxiale existent sur le marché, à savoir des presses mécaniques,
semi-automatiques et des presses automatiques.

Figure 01 : Presse triaxial (mécanique, semi-automatique et automatique).

- Principaux accessoires de l’appareil triaxial : Cellule triaxial (pour assurer le confinement), pierres poreuses et
papier filtre (pour assurer le drainage), membranes en caoutchouc et outil de mise en place de la membrane (pour
isoler l’échantillon de l’eau dans la cellule triaxiale), joints toriques et outil de de mise en place des joints (pour
fixer la membrane sur la base et le top cap dans la cellule), moule métallique pour fabrication des éprouvettes.
Une unité d’acquisition de données par l’intermédiaire des différents capteurs et un ordinateur, muni d’un
logicielle approprié. Il permet le traitement des données, et la génération du fichier résultats (tableaux, courbes,...).
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Figure 02 : Accessoires d’un appareillage triaxial.

Préparation des échantillons et du dispositif expérimental


L’essai triaxial peut être réalisé sur des échantillons intacts (obtenus par carottage) ou sur des échantillons
remaniés ou reconstitués au laboratoire selon le type de recherche à effectuer.
- Nettoyer les pierres poreuses (de préférence après chaque utilisation, notamment dans le cas des sols argileux
qui colmatent les pores) en les faisant bouillir pendant 15 minutes dans de l'eau ;
- Placer une pierre poreuse sur la base de la cellule (recouverte d'un film d'eau pour ne pas emprisonner de l'air) :
- Mise en place de l’échantillon. La manière dont l’échantillon (de forme cylindrique) est mis sur la base de la
cellule et dans la membrane dépend de la nature de l’échantillon (intact ou reconstitué) et de la nature du sol
(cohérent ou pulvérulent).

 Cas d’un échantillon intact (carotte) : Déterminer d’abord les caractéristiques de l'échantillon : (poids,
hauteur, diamètre). Poser l’éprouvette sur la pierre poreuse et poser le tout sur la base de la cellule.
Placer une membrane dans un moule (en plastique généralement) de diamètre légèrement supérieur au diamètre
de l’échantillon et plier les bords de la membrane sur les bords du moule, aspirer l’air à l’aide du tuyau pour que
la membrane épouse parfaitement la forme du moule, boucher le tuyau à la main pour empêcher l’air de rentrer.
Mettre la membrane sur l’échantillon et poser la deuxième pierre poreuse ensuite le top cap de saturation sur la
surface supérieure de l’échantillon (tout en le tournant de façon que le tube reliant la base et le sommet s'enroule
autour de l'échantillon et ne gêne pas la course du piston de la cellule). Lâcher le tuyau pour laisser passer l’air,
la membrane se décolle du moule fondu et épouse la forme de l’échantillon. Elle peut être à priori fixée sur la
base de la cellule et sur le top cap à l’aide de 4 joints toriques (2 à la partie inférieure et 2 à la partie supérieure)
en utilisant l’anneau fondu en acier. Attention à bien viser les rainures prévues pour les joints et à ne pas écraser
l'échantillon.

Figure 03 : Préparation d’un échantillon de sol cohérent pour essai triaxial.

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 Cas d’un échantillon reconstitué argileux (cohérent) : L’échantillon est préparé dans un moule fondu en
acier, constitué de deux parties longitudinales assemblées et fixées. Préparer l’échantillon à l’intérieur du moule
par couches compactées selon les conditions d’humidité et de densité souhaitées. Une fois terminé, désolidariser
et dissocier les deux partie du moule et retirer l’éprouvette. Poursuivre ensuite les mêmes procédures décrites
précédemment. Dans le cas d’un matériau qui colle sur le moule au cours de sa préparation, humidifier légèrement
les parois du moule avec de l’eau ou de l’huile pour retirer l’échantillon facilement et éviter de le déformer.

 Cas d’un échantillon reconstitué sableux ou graveleux (pulvérulent) : Placer la pierre poreuse et fixer un
bord de la membrane sur la base de la cellule triaxial. Dans le cas d’un sable fin humide, la procédure de
préparation ressemble à celle d’un matériau cohérent. Prendre un moule fondu en acier constitué de deux parties
longitudinales, muni d’un même système d’aspiration que le précèdent. Assembler les deux parties du moule sur
la membrane, et plier le bord supérieur de la membrane sur le bord supérieur du moule, aspirer l’air et boucher le
tuyau le temps de préparer l’échantillon. Lâcher le tuyau pour laisser passer l’air, la membrane se décolle du
moule fondu et épouse la forme de l’échantillon. Elle peut être à priori fixée sur la base de la cellule et sur le cap
supérieur à l’aide de 4 joints toriques (2 à la partie inférieure et 2 à la partie supérieure) en utilisant l’anneau fondu
en acier.

NB : Dans le cas d’un matériau pulvérulent (Sable grossier ou gravier), l’échantillon ne peut être maintenu vertical
au cours de sa préparation, à cet effet, l’échantillon est généralement préparé sous vide, en utilisant une pompe à
vide pour assurer sa verticalité du fait que le matériau n’est pas doté de cohésion.

Montage de la cellule
Une fois l’échantillon mis en place, nettoyer soigneusement toute la surface sur laquelle reposera la cellule, afin
d’assurer une bonne étanchéité. Cette dernière peut être perturbée par les grains même très petits. Placer la cellule
triaxiale correctement et prudemment (attention à ne pas écraser l’échantillon, le piston doit être en position haute),
la fixer ensuite avec les tiges prévues. Les tiges doivent être positionnées simultanément et vissées en même temps
au fur et à mesure jusqu’au serrage complet de la cellule. Une fois serrée, procéder à son remplissage par de l’eau
désaérée issue du désaérateur d’eau. Au cours du remplissage la vise de purge situé à la partie supérieure de la
cellule doit être dévissée afin de permettre de chasser tout l’air (bulle d’air), une fois l’eau déborde, fermer le
robinet d’alimentation d’eau et visser la vise de purge. A ce moment, reste à fixer les différents paramètres de
l’essai (régler toutes les pressions à appliquer ainsi que le type d’essai à réaliser).

Exécution de l’essai
L’essai triaxial est décrit avec plus de détails par la norme française de mécanique des sols NF P 94-074,
neanmoins, dans ce manuel seront présentées les principales etapes. Dans le cas général, l’essai se réalise en trois
étapes (saturation, consolidation et cisaillement). Cependant, l’étape de consolidation peut être écartée, en
fonction du type d’essai à réaliser (consolidé ou non). Les manipulations diffèrent d’un appareil à un autre en
fonction de son degré d’automatisation.
- Avant tout essai, il faudra d’abord vérifier toutes les conduites d’eau et d’air afin de s’assurer qu’il y aura pas
de déperditions de pression au cours de l’essai. Ensuite, chasser l’air de toutes les conduites en envoyant de l’eau
désaérée préalablement par le désaérateur d’eau jusqu’à débordement. Ensuite chasser l’excès de pression produit
dans le système par le désaérateur, en ouvrant et en fermant rapidement l’un des robinets communiquant avec
l’extérieur. Ceci permet de mettre le système au repos sans aucune pression initiale (pression parasité).

1- Saturation de l’échantillon : L’étape de saturation est une étape évidente (le traitement des sols non saturé
constitue un autre domaine de recherche plus complexe en mécanique des sols), elle est réalisée en appliquant des
incréments de pressions de confinement (cell pressure) et de contre pression (back pressure). A faire attention à
ne pas appliquer un incrément de contre pression qui soit supérieur à l’incrément de la pression de confinement,
ce qui engendrera une explosion de l’échantillon sous la pression interne appliquée (back pressure). Il faut veillez
à terminer toujours l’étape de saturation par un incrément de cell pressure de façon à appliquer la contrainte de
confinement finale désirée. Le taux de saturation est évalué par la mesure du coefficient de Skempton B qui est
égal à (Δu/Δσ) ; ce dernier est généralement calculé par le logiciel de traitement des données.

2- Consolidation de l’échantillon : Après saturation, on procède à la deuxième étape, qui est la consolidation.
Pour les essais consolidés (CD ou CU), après avoir saturé l’échantillon, on ouvre le robinet adéquat pour laisser
l’échantillon consolider sous le confinement appliqué. La consolidation est terminée à la fin de la dissipation de
l’eau et l’annulation de toute pression interstitielle dans l’échantillon sous la pression de confinement appliquée.

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La consolidation peut prendre quelques minutes pour les sols grenus, comme elle peut s’étaler sur plusieurs mois
pour les sols fins (argiles). Après consolidation, on entame la dernière étape qui est le cisaillement.

NB : l’étape de cisaillement est directement entamée après saturation dans le cas des essais non consolidés (UU),
sans passer par la consolidation.

3- Cisaillement de l’échantillon : Après consolidation, on passe à la dernière phase qui qui consiste au
cisaillement de l’échantillon. Les échantillons sont cisaillés à des vitesses différentes, selon la nature du sol. Des
vitesses lentes, inférieures à 0,5 µm/mn pour les sols fins de très faible perméabilité et des vitesses rapide allant
parfois jusqu’à 1,5 mm/mn dans le cas des sols grenus très perméables. Le cisaillement est poursuivi jusqu’à la
rupture de l’échantillon. A la fin du cisaillement l’essai est arrêté, les données récoltées par l’unité d’acquisition
(ADU) sont directement traitées manuellement ou par un logiciel de traitement des données. Enfin, un rapport
détaillé est généré comportant tous les résultats de l’essai sous forme de tableaux et de courbes.

NB : Pour étudier un sol donné, trois éprouvettes minimum sont à cisailler. Elles doivent être reconstituées de la
même manière (échantillons reconstitués) ou prélevées d’un même endroit (échantillons intacts) ; la seule
différence consiste en la pression de confinement. En résumé, les mêmes conditions d’essais doivent être
préservées, sauf les pressions de confinement qui doivent être différentes.

Nomenclature des conditions initiales d’un essai de cisaillement à l’appareil triaxial


Avant de réaliser un essai triaxial, certains paramètres doivent être fixés en relation avec la nature du projet à
réaliser et du sol sur lequel sera implanté. Doivent être fixés les paramètres suivants : le type d’essai à réaliser, les
pressions de confinement et la vitesse de cisaillement à appliquer.

Différents types d’essais à réaliser à l’appareil triaxial


Généralement, peuvent être exécutés à l’appareil triaxial des essais rapides et des essais lents, traduit par des
essais non drainés ou drainés respectivement (suivant la perméabilité du sol étudié). Contrairement à la boite de
cisaillement rectiligne ou le contrôle des échanges d’eau entre l’intérieur et l’extérieur de la boîte est pratiquement
impossible ce qui fait que l’exécution des essais non drainés ne peut être assurée dans des conditions de fiabilité
satisfaisantes. L’appareil triaxial assure parfaitement les conditions de drainage au cours du cisaillement, à cet
effet, les trois types d’essais (CU, UU, CD) peuvent être réalisés correctement. Ces derniers se basent
essentiellement sur les conditions d’essai (consolidé ou non avant le cisaillement et drainé ou non au cours du
cisaillement):

- Essais consolidé – drainé : Consolidated Drained (CD).


- Essai consolidé – non drainé : Consolidated Undrained (CU).
- Essai non consolidé – non drainé : Unconsolidated Undrained (UU).

Tableau 01 : Différents essais de cisaillement.


Avant le cisaillement Pendant le cisaillement Symbole
Consolidé Drainé CD
Consolidé Non drainé CU
Non consolidé Non drainé UU

Tableau 02 : Récapitulatif des essais de cisaillement.


Pressions
Type de Contraintes
Type de sol Perméabilité Caractéristiques interstitielles Drainage
calcul induites
induites
Sol pulvérulent Forte à moyenne Long terme Drainées Effectives U= 0 Autorisé
ou grenu Faible Long terme et Drainées Effectives U= 0 Autorisé
Sol fin Faible à très faible court terme Non drainées Totales U≠0 Autorisé ou empêché

Contraintes de confinement et vitesse de cisaillement


La vitesse de cisaillement et les contraintes de confinement à appliquer dépendent de plusieurs paramètres, à
savoir : la nature du matériau étudié, le type d’essai à réaliser, la nature du projet...

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- Pression de consolidation pour essais consolidés non drainés (CU et CU+u)

Tableau 03 : Pression de consolidation aux essais CU et CU+u).


Nature du matériau Pression de consolidation
2/3σ’v0
Sol très compressible (argiles molles et
2/3σ’v0 + 50 kPa
tourbes cu < 25 kPa)
2/3σ’v0 + 100 kPa
2/3σ’v0
Autres sols (cas général) 2/3σ’v0 + 100 kPa
2/3σ’v0 + 200 kPa
2/3σ’v0
Sols très raides (cu > 150 kPa) 2/3σ’v0 + 150 kPa
2/3σ’v0 + 300 kPa

- Pression de consolidation pour essais consolidés drainés (CD)

Tableau 04 : Pression de consolidation aux essais CD.


Nature du matériau Pression de consolidation
1/3σ’v0
Sol très compressible (argiles molles
1/3σ’v0 + 25 kPa
et tourbes cu < 25 kPa)
1/3σ’v0 + 50 kPa
1/3σ’v0
Autres sols (cas général) 1/3σ’v0 + 50 kPa
1/3σ’v0 + 100 kPa
1/3σ’v0
Sols très raides (cu > 150 kPa) 1/3σ’v0 + 75 kPa
1/3σ’v0 + 150 kPa
σ’v0 : contrainte verticale effective du sol en place (à l’état naturel sur chantier)

- Vitesse de cisaillement ou de déformation


Dans le cas général, lorsqu’il s’agit des essais drainés, la vitesse de cisaillement doit être très faible afin de
permettre la dissipation de l’eau sans provoquer des pressions interstitielles (u = 0). Tandis que, dans le cas des
essais non drainés (UU), la vitesse de cisaillement est relativement plus élevée ; toutefois elle ne doit pas être
exagérée.

Réellement, la vitesse de cisaillement est déduite avec plus de précision de la phase de consolidation du matériau.
Toutefois, en l’absence de données suffisantes, les vitesses de déformation en fonction de l’indice de plasticité
des matériaux peuvent être estimées en se référant aux valeurs présentées dans le tableau suivant :

Tableau 05 : Vitesse de cisaillement en fonction de la nature du sol.


Vitesse de déformation (% / min)
Indice de plasticité
Matériaux Essai CD avec drain latéral
(IP) Essai CU + u
et un disque drainant
Sol sableux ≤ 10 0,015 0,1
Sol argileux 10 à 25 0,007 0,05
25 à 50 0,003 0,02
Argile
> 50 0,0015 0,01

Dans tous les cas, l’essai est arrêté à environ cinq points après l’apparition d’un pic du déviateur. Si aucun pic
n’est observé, l’essai est donc arrêté lorsque la déformation atteint 15%.

Dimension des éprouvettes


Les éprouvettes soumises à l’essai triaxial sont de forme cylindrique à section droite de diamètre supérieur ou
égal à 35 mm. Leur élancement est tel que leur hauteur est comprise entre 1,9 et 2,2 fois leur diamètre. Ce dernier
est de telle sorte qu’il soit égal à :
- Au moins à cinq (5) fois la dimension du plus gros élément d’un sol à granularité étalée ;
- Au moins à dix (10) fois la dimension du plus gros élément d’un sol à granularité uniforme.

Expression des résultats


- 56 -
Les résultats des essais triaxiaux sont exprimés sous forme de tableaux et de courbes en fonction du type d’essai
réalisé.

- Essais consolidé – drainé (CD)


L'essai consolidé drainé (CD), permet de déterminer la courbe intrinsèque du squelette du sol et les caractéristiques
effectives (des grains) C’ et ’; on étudie alors le comportement du sol à long terme. L'essai est réalisé en deux
temps (après saturation) :
En premier temps : On consolide l’échantillon sous une contrainte isotrope (σ3). Pour cela on maintient constante
la pression hydrostatique, avec orifice de drainage ouvert, jusqu'à ce que la surpression interstitielle soit annulée
(u = 0). La consolidation est terminée après arrêt du déplacement de l’eau. Le temps de consolidation dépend de
la nature du matériau soumis à l’essai, (plus le matériau est fin, plus la vitesse est très lente).
En deuxième temps : La contrainte latérale d'intensité (σ3) restant constante et l'orifice de drainage étant laissé
ouvert on cisaille (on écrase) l'éprouvette en augmentant très lentement la contrainte axiale (σ1), de façon à ce qu'à
tout instant la surpression interstitielle reste nulle (u = 0). L’essai est poursuivi jusqu'à la rupture (a drainage
permis, avec variation de volume).
L'essai drainé est long et n'est valable que s'il est effectué à très faible vitesse (raccourcissement de l’éprouvette
de quelques µm par minute au maximum. Il peut durer quelques semaines, voire quelques mois lorsqu’il s’agit de
sols cohérents à très faible perméabilité, tandis que cette durée peut se réduire sensiblement dans le cas des sols
perméables.
- σ3 : pression de confinement ;
- Δσ : déviateur de pression ;
- σ1 = σ3 + Δσ = contrainte principale ;
- L’essai étant drainé, la pression de l’eau est dissipée, elle est nulle à tout instant (Δu = 0).

Figure 04 : Principales étapes d’un essai Consolidé Drainé (CD).

L’essai est exprimé en contraintes effectives, la droite intrinsèque a pour équation :

τ = C’ + σ’ tg ’

La courbe intrinsèque obtenue à partir de plusieurs essais est une droite dont les caractéristiques sont :
φ’ : angle de frottement interne, angle que fait la droite intrinsèque avec l'axe des contraintes normales.
C' : cohésion effective ou cohésion drainée, ordonnée à l'origine de la droite intrinsèque.

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Figure 05 : Courbe intrinsèque d’un essai CD.
NB : Ce type d’essai est rarement réalisé sur les sols cohérents car il est très lent et donc pas économique, à
l’exception des projets sensibles (de très grande importance) et les travaux de recherche.

- Essai consolidé – non drainé (CU)


Dans ce cas, l’échantillon est d’abord consolidé (drainage permis), ensuite cisaillé sans drainage (à volume
constant) avec mesure de la pression interstitielle. L’essai est exprimé en contraintes totales ; cependant, la
connaissance de la pression interstitielle permet la détermination des contraintes effectives. La vitesse de
cisaillement peut être plus grande que dans l’essai CD, mais elle reste limitée par l’obligation de maintenir dans
l’éprouvette une pression interstitielle aussi uniforme que possible, de manière que la mesure effectuée à l’une
des extrémités de l’éprouvette soit significative. L’ordre de grandeur de la vitesse de déformation est, pour une
argile, de 2 µm/min à 20 µm/min. La durée totale de l’essai est de l’ordre de deux semaines.

Figure 06 : Courbe intrinsèque d’un sol cohérent (essai consolidé non drainé avec mesure de u).

Les valeurs de c ’ et  ’ déduites des essais consolidés non drainés avec mesure de u sont pratiquement égales à
celles déduites des essais consolidés drainés. Il est donc évident que les essais CU avec mesure de u, qui sont plus
rapides, soient beaucoup plus fréquents que les essais CD.

τ = Ccu + σ tg cu = Ccu + (σ’ + U) tg cu

L'essai consolidé-non drainé a deux objectifs :


- Déterminer les caractéristiques de la résistance au cisaillement à long terme (C' et φ ') en mesurant la pression
interstitielle au moment de la rupture.
- Déterminer la variation de la cohésion non drainée C u, en fonction de la contrainte de consolidation σ c’.
Les caractéristiques de la résistance au cisaillement à long terme, C ' et φ ', sont obtenues en traçant les cercles
de Mohr de rupture en contraintes effectives (la pression interstitielle au moment de la rupture est connue).
σ1’ = σ1 - u et σ3’ = σ3 - u

- 58 -
L'essai CU présente l’avantage d'être plus rapide, donc plus économique que l'essai CD. Il est réalisé en deux
temps (après saturation) :
On consolide d’abord l'échantillon sous une contrainte isotrope σ c’ = σ0. L’orifice de drainage étant fermée et la
contrainte latérale étant maintenue constante, on cisaille l'échantillon en augmentant jusqu'à la rupture la
contrainte axiale σ1.
- σ3 : pression de confinement
- Δσ : déviateur de pression
- σ1 = σ3 + Δσ = contrainte principale
- L’essai étant non drainé, la pression de l’eau n’est pas dissipée (Δu ≠ 0), pas de variation de volume (essai à
volume constant).

Figure 07 : Etapes d’un essai CU.

- Essai non consolidé – non drainé (UU)


Ce type d’essai est spécifique aux sols fins à faibles perméabilité et correspond au comportement à court. Il
représente les conditions les plus défavorables qui peuvent se produire en géotechnique. Dans ce cas, l’échantillon
ne subit aucune consolidation, ni aucun drainage, le cisaillement est réalisé directement après saturation de
l’échantillon et rapidement avec le robinet du drainage fermé de telle sorte à éviter toute dissipation des pressions
interstitielles au cours du cisaillement. L’essai UU dure quelques minutes (d’ailleurs il est appelé également quick
test), il se produit sans variation de volume notable. Il est exprimé en contraintes totales, la droite de coulomb est
horizontale (sol fin saturé) et porte l’équation :
τ = Cu
La résistance au cisaillement du sol ainsi déterminée est indépendante de la valeur de la contrainte isotrope initiale.
Le diamètre des cercles de Mohr reste constant quelle que soit la valeur de σ 0. L'enveloppe des cercles de Mohr
est une droite parallèle à l'axe des abscisses (Oσ) dont l'ordonnée à l'origine, appelée cohésion non drainée, est
notée Cu.

Figure 08 : Courbe intrinsèque d’un essai UU.

- 59 -
- σ3 : pression de confinement ;
- Δσ : déviateur de pression ;
- σ1 = σ3 + Δσ = contrainte principale ;
- L’essai étant non drainé, la pression de l’eau n’est pas dissipée (u c ≠ 0 Δu ≠ 0).

Figure 09 : Etapes d’un essai UU.

Figure 10 : Drainage et comportement des sols.


- 60 -
Figure 11 : Récapitulatif des différents essais triaxiaux (Tech Ing, c216).

Variation de volume au cours du cisaillement


- Les sols pulvérulents montrent généralement une variation de volume positive (contractance ou compression :
diminution de volume) ou négative (dilatance ou gonflement : augmentation de volume) au cours de leur
cisaillement. Ce phénomène de variation de volume est représenté par les courbes présentées sur la figure 12.
Ces courbes, montrent que, le cisaillement s’accompagne d’une diminution de volume dans les sols peu compacts
ou lâches, et d’une augmentation de volume dans les sols compacts ou denses.

En résumé : Les sols très compacts sont le siège de variations de volume négatives, c’est-à-dire d’une
augmentation de volume au cours du cisaillement appelée dilatance. Toutefois, une légère diminution de volume
apparait souvent au début du cisaillement, avant qu’elle soit suivie d’une augmentation de volume. Les sols
initialement lâches (peu compacts) sont le siège de variations de volume positives, c'est-à-dire d’une diminution
de volume au cours du cisaillement appelée contractance.

- Les essais de cisaillement conduits sur les sols cohérents s’accompagnent par contre de :
 Variations de volume, positives ou négatives, dans les essais drainés ;
 Apparition de surpressions interstitielles, positives ou négatives, dans les essais non drainés.

- 61 -
Figure 12 : Phénomène de variation de volume au cours de cisaillement.

Remarques
Au cours des essais de cisaillement (au triaxial ou à la boite), les paramètres de cisaillement dépendent de
plusieurs facteurs (nature du sol, contrainte normale ou de confinnement, …) et de la nature de l’essai réalisé.
Cependant, les essais non drainés ne peuvent être réalisés que sur des argiles. Tandis que les essais drainés (essais
lents) peuvent être réalisés sur tout type de sol.
Le type d’essai à adopter dépend de la nature du sol et du problème à traiter (projet à réaliser), en d’autres
termes, de la façon dont seront au mieux simulées les conditions du sol en pratique.
Dans le cas des problèmes de stabilité à court terme, des fondations, des excavations et des digues en terre, les
essais non consolidé-non drainés (UU) sont les plus appropriés.
Dans le cas des problèmes de stabilité à long terme, l’un des essais CU ou CD sont appropriés, ça dépend
principalement des conditions de drainage dans le domaine, tout en sachant que les essais CU sont plus rapides et
donc plus économiques.

- 62 -
Un exemple d’étude important représentant un déchargement soudain après un chargement important est celui
d’un barrage en terre, derrière lequel le niveau d’eau baisse rapidement (vidange rapide). Ce type de comportement
peut être simulé par un essai consolidé non drainé.

Modes de rupture des échantillons aux essais triaxiaux


Contrairement aux essais de cisaillement direct à la boite ou la rupture est imposée selon un plan horizontal ; dans
le cas des essais triaxiaux plusieurs types de ruptures peuvent être observés (selon la nature du sol et les zones
faibles existantes dans l’échantillon).

La rupture d’une éprouvette de sol soumise à un essai triaxial emprunte généralement une des trois formes
suivante : (rupture fragile, rupture semi plastique et rupture plastique).

Figure 13 : Modes de rupture des échantillons sous essais triaxiaux.

La rupture de l’échantillon empreinte généralement l’une des trois formes présentées ci-avant.
- La rupture fragile est caractérisée par un plan de cisaillement net (franc) généralement oblique (incliné à 45°
environ). Dans ce cas, l’échantillon résiste jusqu’à une certaine limite, ensuite il cède (brusquement) selon un plan
de cisaillement apparent traduisant la zone la plus faible.
- La rupture plastique apparait progressivement, l’échantillon dans ce cas s’aplatit tout en prenant une forme
d’un tonneau, sans aucun plan de cisaillement apparent. La contrainte de cisaillement est alors difficile à
déterminer du fait que la résistance de l’échantillon progresse à un certain point où elle devient pratiquement
constante tout le long de l’essai. Ainsi on considère que la rupture est atteinte après une déformation axiale de 15
à 20%.
- Le troisième type de rupture, combine les deux premiers types de ruptures. L’échantillon s’aplatit en forme de
tonneau avec apparition de fissures.

Valeurs de référence

Tableau 01 : Classification des sols cohérents selon leur résistance mécanique à court terme.
Sol Essai simplifié Cohésion non drainée Cu (kPa)
Très mou Séchage entre les doigts sous une pression < 20
Mou Peut être pétri par une légère pression des doigts 20 à 40
Ferme Peut être pétri par une forte pression des doigts 40 à 75
Ne peut être pétri par les doigts, le pouce y marque
Raide 75 à 150
une empreinte
Très raide Rayé à l’angle 150 à 300
Dur > 300
Source : Norme (XP P 94-202)

- 63 -
Tableau 02 : Ordre de grandeur des caractéristiques mécaniques en cisaillement de certains sols de référence.

- 64 -
Essai N° 07
Essai Los Angeles (LA) (NF P 18-573)
Introduction
Certaines caractéristiques mécaniques des granulats ne sont pas déterminées par les différents essais mécaniques
cités précédemment. Il existe par contre, d’autres essais permettant de reproduire certaines sollicitations propres
à des usages bien spécifiques, à savoir, les constructions routières. Dans ce cas particulier, les granulats qui leur
sont destinés doivent présenter une certaine résistance aux chocs.

Objectifs et but de l’essai


L’essai a pour objectif, la mesure de la résistance à la fragmentation par chocs (dureté par rapport aux chocs) des
granulats d'origine naturelle ou artificielle utilisés dans le domaine du génie civil, particulièrement dans le
domaine routier.

Principe de l’essai
L'essai consiste à mesurer la quantité d'éléments inférieurs à 1,6 mm produite d’un matériau, soumis aux chocs
de boulets normalisés (boulles en acier) dans la machine Los Angeles. La granularité initiale du matériau soumis
à l'essai est choisie parmi les six classes granulaires suivantes (4 - 6,3mm ; 6,3 - 10mm ; 10 - 14mm ; 10 - 25mm;
16 - 31,5mm et 25 - 50mm). Telles que, la classe (10 - 25mm) doit contenir 60 % de (10 - 16mm), la classe (16
- 31,5mm) 60 % de (16-25mm) et la classe (25 - 50mm) 60 % de (25 - 40mm).

Mode opératoire
L’essai Los Angeles est un essai très facile à réaliser avec un appareillage très simple et facile à maitriser.

Appareillage
L’essai Los Angeles nécessite un matériel d’échantillonnage et une série de tamis de : 1,6 - 4 - 6,3 - 10 - 14 - 16
- 20 - 25 - 31,5 - 40 et 50mm. Une machine Los Angeles + Charge de boulets en acier de 47 mm de diamètre et
pesant entre 420 et 445g. Un bac pour recueillir les matériaux après essai. Une balance de précision et une étuve.

Figure 01 : Appareillage Los Angeles et charge de boulets.

Préparation du matériau
Laver le matériau et le sécher totalement à l'étuve à 105 °C jusqu’à masse constante. Tamiser le matériau à sec
sur les tamis de la classe granulaire choisie. La masse M de l'échantillon nécessaire pour l’essai est de 5000g.
NB : la classe granulaire est généralement choisie en fonction de la fraction prépondérante dans le matériau.

Exécution de l’essai
Introduire avec précaution les boulets dans l’appareil Los Angeles, ensuite l’échantillon à soumettre à l’essai (cet
ordre évite l’écrasement des grains avant essai). La charge de boulet est fixée conformément aux indications du
tableau 01.
Tableau 01 : Charge de boulets pour essais Los Angeles.
Classes granulaires (mm) Nombre de boulets Masse totale de la charge (g)
4 — 6,3 07 3080 + 20
6,3 — 10 09 3960 à
10 — 14 11 4840 - 150
10 — 25,0 11 4840 + 20
16 — 31,5 12 5280 à
25 — 50,0 12 5280 - 150
- 65 -
Actionner la machine à 500 rotations, (sauf pour la classe 25-50 mm, c’est 1000 rotations), à une vitesse régulière
comprise entre 30 tr/min et 33 tr/min. Au cours de l’essai, le matériau subira des chocs de boulets en rotation. A
la fin de l’essai, recueillir le matériau dans un bac placé sous l'appareil, en évitant toute perte de matériau.
Tamiser le matériau recueilli sur le tamis 1,6 mm. Tamiser en plusieurs parties pour assurer le tamisage dans de
bonnes conditions. Une fois tamisé, laver le refus au tamis de 1,6 mm. Égoutter et sécher à l'étuve à 105 °C jusqu’à
masse constante M’.

Figure 02 : Etapes de l’essai Los Angeles.

Expression des résultats


Soient :
M : la masse sèche totale de l’échantillon soumise à l’essai (M = 5000g) ;
M' : la masse sèche du refus au tamis de 1,6mm (obtenue à la fin de l’essai).

La résistance à la fragmentation par chocs s'exprime par le coefficient Los Angeles par la formule suivante :

(M − M′) (5000 − M′)


LA = 100 = LA = 100
M 5000

L’essai est répété au moins deux fois pour confirmation des résultats. Les données et les résultats de l’essai
peuvent être récapitulés dans un tableau comme suit :

Tableau 02 : Récapitulatif des résultats.


Paramètre Valeur
Classe granulaire Choisie
Charge de boulet En fonction de la granularité choisie
Masse sèche de l’échantillon (M) Pesée : 5000 g
Masse sèche du refus au tamis 1,6mm (M’) Pesée (g)
Masse sèche du tamisât au tamis 1,6mm (M - M’) à déduire
Coefficient Los Angeles (LA) Valeur recherchée

Appréciation et interprétation des résultats


Tableau 03 : Valeurs de référence
Coefficient LA Appréciation
< 15 Très bon à Bon
15 à 25 Bon à moyen
25 à 40 Moyen à faible
> 40 Médiocre
Plus LA est élevé, moins le matériau est dur
Source : http://idrop2.weebly.com/essais-mateacuteriaux-granulaires/essai-los-angeles

- 66 -
Essai N° 08
Essai Micro Deval (MDS et MDE) (NF P18-572)
Introduction
Certaines caractéristiques mécaniques des granulats ne sont pas déterminées par les différents essais mécaniques
cités précédemment. Il existe par contre, d’autres essais permettant de reproduire certaines sollicitations propres
à des usages bien spécifiques, à savoir, les constructions routières. Dans ce cas particulier, les granulats qui leur
sont destinés doivent présenter une certaine résistance à l’usure.

Objectifs et but de l’essai


L’essai a pour objectif, la mesure de la résistance à l'usure par attrition, à sec (MDS) ou en présence d’eau (MDE )
d’échantillon de roches ou de granulats d'origine naturelle ou artificielle utilisés dans le domaine du génie civil,
particulièrement dans le domaine routier.

Principe de l’essai
L'essai consiste à mesurer la quantité d'éléments inférieurs à 1,6 mm produite d’un matériau, soumis à l'usure des
granulats par frottements dans la machine Micro-Deval dans des conditions bien définies. La granularité initiale
du matériau soumis à l'essai est choisie parmi les classes granulaires suivantes : (4 - 6,3 mm ; 6,3 - 10 mm ;
10 - 14 mm et 25 - 50 mm). Dans le cas des gravillons entre 4 et 14 mm, une charge abrasive (billes en acier) est
utilisée. NB : La classe granulaire 25 - 50 mm doit contenir 60 % de 25 - 40 mm.

Mode opératoire
L’essai microdeval est également très facile à réaliser, avec un appareillage simple et facile à manipuler.

Appareillage
L’essai microdeval nécessite un matériel d’échantillonnage et une série de tamis de : 1,6 - 4 - 6,3 - 8 - 10 - 14 -
25 - 40 et 50mm. Une machine Micro-Deval à quatre cylindres creux, (de diamètres 200 mm pour les gravillons
compris entre 4 et 14 mm et de 400 mm ± 2 mm pour les gravillons 25-50 mm), chaque cylindre permet d'effectuer
un essai. Une charge abrasive constituée de billes sphériques de 10 mm de diamètre en acier inox. Un moteur
assurant aux cylindres une vitesse de rotation régulière de 100 tr/min. Un bac pour recueillir le matériau après
essai. Une balance de précision et une étuve.

Figure 01 : Appareillage microdeval et charge abrasive.

Préparation du matériau
Laver le matériau et le sécher totalement à l'étuve à 105 °C jusqu’à masse constante. Tamiser à sec sur les tamis
de la classe granulaire choisie. La masse M de l'échantillon nécessaire pour l’essai est de 500 g pour les granulats
(4 - 14 mm) et de 10 kg pour les granulats (25 - 50 mm).
NB : la classe granulaire est généralement choisie en fonction de la fraction prépondérante dans le matériau.

Exécution de l’essai
L’essai micro-deval présente certaines particularités liées à la dimension des grains et à la nature de l’essai (à sec
ou en présence d’eau).

- Cas des granulats (4 - 14 mm) : Introduire avec précaution la charge abrasive dans l’appareil Micro-Deval,
ensuite l’échantillon à soumettre à l’essai (500 g). La charge abrasive est fixée conformément aux indications du
tableau 01.

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Tableau 01 : Charge abrasive en fonction de la classe granulaire
Classe granulaire (mm) Charge abrasive (g)

04 — 6,3 2 000 ± 5
6,3 — 10 4 000 ± 5
10 — 14 5 000 ± 5

Dans le cas d’un essai en présence d'eau (MDE), rajouter 2,5 litres d'eau. Mettre les cylindres en rotation à une
vitesse de 100 tr/min pendant 2h00 ou 12000 tours. A la fin de l’essai, recueillir le granulat et la charge abrasive
dans un bac. Laver soigneusement l'intérieur du cylindre, en recueillant l'eau et les particules dans le bac.
Emboiter les tamis de 8mm et de 1,6mm, laver et tamiser manuellement l’ensemble (matériau + eau + billes en
acier) sur les deux tamis dans un bac. La charge abrasive sera retenue sur le tamis de 8mm avec peut être une
partie du matériau ; une autre partie du matériau sera retenue sur le tamis de 1,6mm et le reste (tamisât du tamis
1,6mm) sera recueilli dans le bac. Retirer la charge abrasive (à l'aide d'un aimant par exemple) du matériau sur le
tamis 8mm. Sécher le refus au tamis 1,6 mm à l'étuve à 105 °C, jusqu'à masse constante. Peser soigneusement ce
refus de masse (M').

Figure 02 : Etapes d’un essai microdeval.

- Cas des granulats (25 - 50 mm) : Introduire avec précaution la charge abrasive dans l’appareil Micro-Deval,
ensuite l’échantillon à soumettre à l’essai (10 000 g). Dans le cas d’un essai en présence d'eau, rajouter 2 litres
d'eau. Mettre les cylindres en rotation à une vitesse de 100 tr/min pendant 2h20mn ou 14000 tours. A la fin de
l’essai, recueillir le granulat et la charge abrasive dans un bac. Laver soigneusement l'intérieur du cylindre, en
recueillant l'eau et les particules dans le bac.
Emboiter les tamis de 8mm et de 1,6mm, laver et tamiser manuellement l’ensemble (matériau + eau + billes en
acier) sur les deux tamis dans un bac. La charge abrasive sera retenue sur le tamis de 8mm avec peut être une
partie du matériau ; une autre partie du matériau sera retenue sur le tamis de 1,6mm et le reste (tamisât du tamis
1,6mm) sera recueilli dans le bac.
Retirer la charge abrasive (à l'aide d'un aimant par exemple) du matériau sur le tamis 8mm et l’additionner au
tamis 1,6mm. Sécher le refus au tamis 1,6 mm à l'étuve à 105 °C, jusqu'à masse constante. Peser soigneusement
ce refus de masse (M').

Expression des résultats


Soient :
M : la masse sèche totale de l’échantillon soumise à l’essai (M = 500g ou 10000g) selon la granulométrie
utilisée ;
M' : la masse sèche du refus au tamis de 1,6 mm (à la fin de l’essai) ;
La résistance à l’usure s'exprime par le coefficient Micro-Deval à sec (MDS) ou en présence d’eau (MDE) par la
formule suivante :
(M − M′)
MDE ou MDS = 100
M

L’essai est répété au moins deux fois pour confirmation des résultats. Les données de l’essai sont de préférence
récapitulées dans un tableau comme suit :

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Tableau 02 : Récapitulatif des résultats.
Paramètre Valeur
Classe granulaire Choisie
Charge abrasive En fonction de la granularité choisie
Masse sèche de l’échantillon (M) Pesée (500g ou 10000g)
Masse sèche du refus au tamis 1,6mm (M’) Pesée (g)
Masse sèche du tamisât au tamis 1,6mm (M - M’) à déduire
Coefficient Micro-Deval (MDE ou MDS) Valeurs recherchées

Appréciation et interprétation des résultats


Tableau 03 : Valeurs de référence
Coefficient LA Appréciation
< 10 Très bon à Bon
10 à 20 Bon à moyen
20 à 35 Moyen à faible
> 35 Médiocre
Plus LA est élevé, moins le matériau est dur
Source : http://idrop2.weebly.com/essais-mateacuteriaux-granulaires/essai-los-angeles

NB : les essais LA et MDE sont souvent combinés et réalisés pour tous matériaux routiers, ainsi l’appréciation des
résultats peut être également combinée selon les résultats obtenus aux deux essais (voir tableau 04).

Tableau 04 : Catégories des granulats selon la résistance aux chocs et à l'usure. (Moron, BRGM)
Catégories LA + MDE LA MDE
A ≤ 25 ≤ 20 ≤ 15
B ≤ 35 ≤ 25 ≤ 20
C ≤ 45 ≤ 30 ≤ 25
D ≤ 55 ≤ 35 ≤ 30
E ≤ 80 ≤ 45 ≤ 45
F > 80 > 45 > 45

Catégorie A : Matériau utilisable pour toutes couches de chaussées, tout trafic, y compris les couches de
roulement à trafic important.
Catégorie B : Matériau utilisable pour toutes couches de chaussées, tout trafic, sauf couches de roulement à trafic
important.
Catégorie C : Matériau utilisable pour couches de fondations, et couches de base tout trafic.
Catégorie D : Matériau utilisable pour couches de fondations toutes chaussées, et couches de base pour chaussées
à moyen trafic.
Catégorie E : Matériau utilisable pour couches de chaussées, avec ou sans traitement, à définir selon le trafic.

Remarque : Même si un matériau appartient à l'une des catégories, d'autres conditions doivent être respectées :
- Conditions liées au gisement : propreté, pollution, sensibilité au gel,…
- Conditions liées au traitement : granulométrie, indice de concassage et autres caractéristiques complémentaires.

- 69 -
Essai N° 09
Essai De Fragmentabilité Des Matériaux Rocheux
(NF P 94-066)
Introduction
La granularité des matériaux évolue continuellement sous les différents types de sollicitations auxquelles ils sont
soumis. Cette évolution est particulièrement plus importante dans le cas des matériaux routiers, vu qu’ils sont
soumis à des sollicitations cycliques mécaniques et climatiques (fragmentation, usure,...). Ainsi, avoir une idée
sur l’évolution des grains permettra sans doute d’éviter certains désordres à court ou à long terme pouvant affecter
les ouvrages construits.

Objectifs et but de l’essai


L’essai de fragmentabilité, exprimé par le coefficient de fragmentabilité (FR) permet de traduire l’évolution
continue de la granularité de certains matériaux rocheux depuis leur extraction jusqu'à leur mise en œuvre et qui,
pour quelques-uns d'entre eux, se poursuit encore durant la vie des ouvrages dans lesquels sont utilisés.
C’est un des paramètres d'identification retenu dans la classification des matériaux pour remblais et couches de
forme d'infrastructures routières (norme NF P 11-300). Sa détermination est en particulier nécessaire pour
préciser le classement des roches argileuses (marnes, argilites, schistes sédimentaires,...) et des roches siliceuses,
magmatiques et métamorphiques altérées ou peu résistantes. L’essai a donc pour objectif, l’étude de la
fragmentabilité d’un matériau (roches argileuses) sous sollicitations mécaniques (pilonnage) pour procéder à son
classement par rapport aux valeurs de référence.

Principe de l’essai
L'essai consiste à déterminer la réduction du D10 d'un échantillon de granularité d/D donnée, soumis à un pilonnage
conventionnel.

Mode opératoire
L’essai de fragmentabilité est facile à réaliser, rapide, avec un matériel simple, habituellement utilisé aux essais
de compactage Proctor.

Appareillage
Matériel utilisé pour essai Proctor, particulièrement (moule CBR, dame Proctor Normal) - Une colonne de tamis
de mailles : 1, 2, 5, 10, 16, 20, 40, 50 ou 63, 80 mm - Une balance de précision.

Préparation du matériau
Prélever un échantillon représentatif du matériau rocheux considéré et préparer la fraction d/D qui sera soumise à
l'essai. (Le matériau constitue le passant du diamètre D et le refus du diamètre d).
Le matériau est obtenu en fragmentant, si nécessaire, l'échantillon à l'aide d'un marteau, puis en procédant à son
tamisage au travers les tamis suivants :
- 10 et 20 mm pour les matériaux issus des roches argileuses du type marnes, argilites, pelites...
- 40 et 80 mm pour les matériaux issus des roches argileuses du type schistes sédimentaires et des roches
magmatiques et métamorphiques altérées.
Les refus aux tamis de 20 et 80 mm peuvent être fragmentés de nouveau et réintégrés dans la fraction d/D aux
travers les tamis respectifs 10/20 mm ou 40/80 mm. L’échantillon à soumettre à l’essai d’une masse de 2 kg doit
être conservé à l'abri de l'évaporation.

Exécution de l’essai
Tamiser la fraction 10/20 mm ou 40/80 mm préalablement préparée respectivement au travers des tamis de
16 mm et 50 ou 63 mm, peser et noter les refus à ces tamis. Mélanger et réhomogénéiser tout le matériau (refus)
pour reconstituer de nouveau la fraction d/D et l'introduire dans le moule CBR. Les éléments sont arrangés
manuellement en appliquant de légers coups sur les parois du moule et avoir la surface supérieure de l'échantillon
aussi régulière que possible.
Appliquer à la surface de l'échantillon (en une seule couche) 100 coups de dame Proctor Normal distribués
conformément au mode opératoire de compactage dans l'essai Proctor. A la fin du pilonnage, récupérer tout le
matériau contenu dans le moule CBR et le tamiser et peser les refus des tamis suivants :
 1, 2, 5, 10 mm (cas de la fraction 10/20 mm) ;
 5, 10, 20, 40 mm (cas de la fraction 40/80 mm).
- 70 -
Figure 01 : Etapes d’un essai de fragmentabilité.

NB : Si la désagrégation manuelle s'avère délicate du fait de la formation d'un «cake» emprisonnant les granules
dans une matrice plus ou moins argileuse et plastique, l'essai n'est pas poursuivi et ce comportement est
mentionné sur le rapport d'essai.

Expression des résultats


En se basant sur les masses des refus déterminées au tamisage du matériau avant et après essais (avant et après
pilonnage au moule CBR) sur les série de tamis définies précédemment, tracer les courbes granulométriques
correspondantes sur un même graphique.
Déterminer sur ces courbes les valeurs respectives du D10 du matériau respectivement avant et après pilonnage,
(D10 : diamètre du tamis correspondant à 10% de tamisât).
Calculer le coefficient de fragmentabilité FR en utilisant l'expression suivante :

D10 avant pilonnage(avant essai)


FR =
D10 après pilonnage(après essai)

L’essai est répété au moins deux fois pour confirmation des résultats. Les données et les résultats de l’essai sont
de préférence récapitulés dans un tableau comme suit :

Tableau 01 : Récapitulatif des résultats (cas de la fraction 10/20 mm).


Masse sèche de l’échantillon : ……………………
Avant essai
Tamis (mm) Refus (g) Refus cum (g) Refus cum (%)
(10/20) mm (40/80) mm Tamisâts cum (%)
20 80
16 50 ou 63
10 40
Après essai
Tamis (mm) Refus (g) Refus cum (g) Refus cum (%)
(10/20) mm (40/80) mm Tamisâts cum (%)
20 80
10 40
5 20
2 10
1 5

Tracer les courbes granulométriques avant et après essais (pilonnage) sur un même graphe et déterminer les D 10
correspondants aux deux courbes (avant et après essai).
- 71 -
Tableau 02 : Récapitulatif des résultats.
Paramètre Valeur
Classe granulaire Choisie
Masse de l’échantillon (M) Pesée (2000g)
D10 avant essai à déduire de la courbe avant essai (mm)
D10 après essai à déduire de la courbe après essai (mm)
Coefficient de fragmentabilité (FR) Valeur recherchée

Valeurs de référence : Seuil retenu FR = 7

Tableau 03 : Valeurs de références.


Valeur de FR Commentaire
FR < 7 Roche peu fragmentable
FR > 7 Roche fragmentable

Exemple d’application

- 72 -
Essai N° 10
Essai De Dégradabilité Des Matériaux Rocheux
(NF P 94-067)
Introduction
La granularité des matériaux évolue continuellement sous les différents types de sollicitations auxquelles ils sont
soumis. Cette évolution est particulièrement plus importante dans le cas des matériaux routiers, vu qu’ils sont
soumis à des sollicitations cycliques mécaniques et climatiques (fragmentation, usure,...). Ainsi, avoir une idée
sur l’évolution des grains notamment en présence d’eau permettra sans doute d’éviter certains désordres à court
ou à long terme pouvant affecter les ouvrages construits.

Objectifs et but de l’essai


L’essai de dégradabilité, exprimé par le coefficient de dégradabilité (DR) permet l'identification et la
classification des matériaux utilisables dans la construction des remblais et des couches de forme d'infrastructures
routières (norme NF P 11-300). Il traduit l’évolution continue des caractéristiques géotechniques (granularité,
argilosité, plasticité,...) de certains matériaux rocheux par rapport à celles observées immédiatement après leur
extraction. Cette évolution est liée à un ensemble d'actions combinées des agents climatiques ou
hydrogéologiques (gel, cycles imbibition-séchage) et des contraintes mécaniques subies. Ces actions conduisent
par conséquent dans le cas des matériaux rocheux dégradables à une réduction plus ou moins importante et
ininterrompue des caractéristiques mécaniques et géométriques des ouvrages dans lesquels ils sont utilisés.
En résumé, l’essai permet l’étude du degré de dégradabilité des matériaux rocheux dégradables (roches
argileuses : marnes, argilites, schistes sédimentaires,...) et de qualifier leur sensibilité aux sollicitations hydriques
(risque d'évolution à long terme).

Principe de l’essai
L'essai consiste à déterminer la réduction du D10 d'un échantillon de granularité d/D donnée, soumis à quatre
cycles (imbibition-séchage) conventionnels.

Mode opératoire
L’essai de dégradabilité est facile à réaliser, mais il nécessite un temps important relativement aux autres essais,
avec un matériel simple, habituellement utilisé aux différents essais courants de géotechniques.

Appareillage
Une colonne de tamis de mailles : 1, 2, 5, 10, 16, 20, 40, 50 ou 63, 80 mm - Une étuve - Bacs métalliques.

Préparation du matériau
Prélever un échantillon représentatif du matériau rocheux considéré et préparer la fraction d/D qui sera soumise à
l'essai. (Le matériau constitue le passant du diamètre D et le refus du diamètre d).
Le matériau est obtenu en fragmentant, si nécessaire, l'échantillon à l'aide d'un marteau, puis en procédant à son
tamisage au travers les tamis suivants :
- 10 et 20 mm pour les matériaux issus des roches argileuses du type marnes, argilites, pelites...
- 40 et 80 mm pour les matériaux issus des roches argileuses du type schistes sédimentaires.
Les refus aux tamis de 20 et 80 mm peuvent être fragmentés de nouveau et réintégrés dans la fraction d/D aux
travers les tamis respectifs 10/20 mm ou 40/80 mm. L’échantillon à soumettre à l’essai est d’une masse sèche de
2 kg (séché avant essai à faible température).

Exécution de l’essai
Tamiser la fraction 10/20 mm ou 40/80 mm préalablement préparée respectivement au travers des tamis de
16 mm et 50 ou 63 mm, peser et noter les refus à ces tamis. Mélanger et réhomogénéiser tout le matériau (refus)
pour reconstituer de nouveau la fraction d/D et la répartir dans le bac métallique. Celui-ci est alors placé
alternativement quatre fois successives en immersion dans un grand bac, puis dans l'étuve réglée à 105 °C.
Le 1er cycle débute par une mise en immersion et le 4eme cycle se termine par un séchage. La durée d'un cycle est
de : 8 heures ± 1 heure d'immersion, et 16 heures ± 1 heures de séchage.
Procéder au siphonnage de l'eau restant dans le bac métallique (sans entrainement de particules du matériau) après
chaque phase d'immersion et avant l’introduction de l'échantillon dans l'étuve. À la fin du 4 eme cycle, procéder au
tamisage à sec de l'échantillon au travers les colonnes de tamis suivantes :
- 73 -
 1, 2, 5 et 10 mm lorsque la fraction soumise à l'essai est 10/20 mm.
 5, 10, 20, 40 mm lorsque la fraction soumise à l'essai est 40/80 mm.
Procéder enfin à la pesée des refus sur chacun des tamis.

Figure 01 : Etapes d’un essai de dégradabilité.

Expression des résultats


En se basant sur les masses des refus déterminées au tamisage du matériau avant et après essais (avant et après
imbibition-séchage) sur les série de tamis définies précédemment, tracer les courbes granulométriques
correspondantes sur un même graphique.
Déterminer sur ces courbes les valeurs respectives du D10 du matériau respectivement avant et après essais, (D10 :
diamètre du tamis correspondant à 10% de tamisât).
Calculer le coefficient de dégradabilité DR en utilisant l'expression suivante :

D10 avant le 1er cycle imbébition/séchage (avant essai)


DR =
D10 après le 4eme cycle imbébition/séchage(après essai)

L’essai est répété au moins deux fois pour confirmation des résultats. Les données et les résultats de l’essai sont
de préférence récapitulés dans un tableau comme suit :

Tableau 01 : Récapitulatif des résultats.


Masse sèche de l’échantillon : ……………………
Avant essai
Tamis (mm) Refus (g) Refus cum (g) Refus cum (%)
(10/20) mm (40/80) mm Tamisâts cum (%)
20 80
16 50 ou 63
10 40
Après essai
Tamis (mm) Refus (g) Refus cum (g) Refus cum (%)
(10/20) mm (40/80) mm Tamisâts cum (%)
20 80
10 40
5 20
2 10
1 5

Tracer les courbes granulométriques avant et après essais (imbibition-séchage) sur un même graphe et déterminer
les D10 correspondants aux deux courbes (avant et après essai).
- 74 -
Tableau 02 : Récapitulatif des résultats.
Paramètre Valeur
Classe granulaire Choisie
Masse de l’échantillon (M) Pesée (2000g)
D10 avant essai à déduire de la courbe avant essai (mm)
D10 après essai à déduire de la courbe après essai (mm)
Coefficient de fragmentabilité (FR) Valeur recherchée

Valeurs de référence : Seuils retenus : DG = 5 et 20

Tableau 03 : Valeurs de références.


Valeur de DG Commentaire
DG < 5 Matériaux rocheux peu dégradables
5 < DG < 20 Matériaux rocheux moyennement dégradables
DG > 20 Matériaux rocheux très dégradables

Exemple d’application

- 75 -
Essai N° 11
Essai De Masses Volumiques Minimale Et Maximale
Des Sols Non Cohérents "Densité Relative" (NF P 94-059)
Introduction
Selon son état (lâche ou dense), un sol pulvérulent peut présenter des masses volumiques très variables.

Définition, objectif et but de l’essai


Les masses volumiques minimales et maximales, caractérisent un même sol (sables et graviers généralement) en
fonction de son état de compacité. La masse volumique minimale et maximale exprime respectivement les états
lâche et dense selon un procède de mise en œuvre bien définit d’un même sol (non cohérent) dont les plus gros
éléments ne dépassent pas 50 mm et dont les pourcentages pondéraux de matériau sec passant au tamis 31,5 mm
et de 80 μm sont respectivement supérieur ou égal à 70 % et inférieur ou égal à 12 %, (ϕ 31,5mm ≥ 70% et ϕ
0,08mm ≤ 12%).

Principe de l’essai
L’essai consiste à mettre en œuvre dans un moule normalisé, selon une procédure bien définie, l'échantillon de
sol à étudier, successivement dans un état lâche puis dans un état serré (densification en utilisant une table
vibrante). Par convention, ces deux états sont considérés comme étant caractéristiques respectivement des
compacités minimale et maximale du sol considéré.

Mode opératoire
Appareillage
- Balance de précision - Enceinte thermostatique - Série de tamis (50 mm, 31,5 mm, 20 mm, 10 mm, 5 mm et
0,08mm) - Bacs et règle à araser.
- Trois moules métalliques cylindriques normalisés de (750 cm3 - 2500 cm3 et 10000 cm3) - Dispositif de mise en
place des matériaux avec son système de positionnement - Outils pour mise en place des matériaux - Dispositif
de surcharges statiques - Table vibrante - Cales de mesure - Capteurs de déplacement - Chronomètre.

Figure 01 : Appareillage (schéma d’un moule d’essai).

Tableau 01 : Dimensions des moules d’essai.


Volume Dimensions (mm)
des moules Hauteur du moule Diamètre Hauteur de la hausse
(cm3) em
Hm Tolérance Dm Tolérance hr Tolérance
150 95,4 100 15 50
+ 0,25 + 0,25 +1
2500 141,4 150 15 60
- 0,00 - 0,00 -0
10000 203,7 250 15 120

- 76 -
Exécution de l’essai
Sécher un échantillon de sol vérifiant les conditions de dimensions et de proportions définie précédemment, après
séchage, le malaxer et l’homogénéiser délicatement afin de détacher les grains faiblement cimentés tout en évitant
une ségrégation. Remplir le moule (de masse et de volume connus) correspondant à la granularité du matériau,
dans un état lâche par répandage (pour les sables : avec une hauteur de chute nulle ; pour les graves : à la pelle).
La dimension du moule d'essai et la méthode de remplissage dépendent de la dimension des plus gros éléments
du matériau à tester (voir tableau 01).

- Méthode de remplissage par répandage : adoptée pour les matériaux dont les plus gros éléments sont inférieurs
ou égale à 10 mm, en utilisant un moule de diamètre inférieur ou égal à 150 mm. Positionner le dispositif de mise
en place par répandage dans l'axe du moule et mettre la base de la goulotte en contact avec le fond du moule.
Verser dans le réservoir du système une quantité de matériau suffisante pour remplir le moule et constituer un
excédent conique au-dessus. Relever verticalement la goulotte le plus régulièrement possible en gardant la hauteur
de chute du matériau inférieure à 5 mm, jusqu'à ce que le réservoir soit vide. Araser le sol surmontant le moule
avec précaution de ne pas densifier le sol. Enfin, nettoyer la surface extérieure du moule de toute particule parasite.

- Méthode utilisant une petite pelle ou une louche : adoptée pour les matériaux dont les plus gros éléments sont
supérieurs à 10 mm, en utilisant un moule de diamètre supérieur ou égal à 150 mm (en fonction de la dimension
des plus gros grains). Mettre le matériau en place (dans le moule) à la pelle ou à la louche en gardant toujours le
bord de la pelle ou de la louche près de la surface de l'échantillon sans jamais la toucher, jusqu'au débordement
du moule. Enlever le matériau surmontant le moule à la main pour les plus gros éléments ou à la règle à araser
avec précaution de ne pas densifier le sol. Enfin, nettoyer la surface extérieure du moule de toute particule parasite.
Pour déterminer la masse volumique minimale du matériau (après avoir arasé le moule), il suffit de le peser (avec
le matériau contenu) et de déduire la masse du matériau, sachant que son volume est par convention égal au
volume du moule (connu).

Figure 02 : Matériel de mise en place du matériau dans le moule : - Dispositif de mise en place des sables par
épandage - Pelle cuillère - Louche (de caractéristiques définies).

Pour passer à la détermination de la masse volumique maximale, monter la hausse cylindrique sur le moule d'essai
(pour éviter de perdre du matériau au cours des manipulations et des vibrations). Fixer le moule sur la table
vibrante, et poser sur l’échantillon (dans le moule) la surcharge statique adaptée au moule, afin de procéder à son
compactage par vibration. Actionner la table vibrante pendant une durée de 8 min ± 15 s. A la fin de l’opération,
enlever la surcharge et la hausse prudemment et procéder à la mesure du volume occupé par le matériau dans le
moule (de dimensions connues) en utilisant les accessoires nécessaires accompagnants le dispositif d’essai. Passer
ensuite à la détermination de la masse de l’ensemble (moule + matériau) par pesée. Une fois la masse et le volume
du matériau sont déterminés, calculer facilement la masse volumique maximale du matériau à l’état dense.
- 77 -
Figure 02 : Appareillage (moule monté sur une table vibrante et accessoires).

Tableau 02 : Choix du moule d’essai.


Taille (d) des plus Moule d’essai Masse de matériau sec
grosses particules Diamètre intérieur Volume nominal nécessaire (kg)
de matériau (mm) Dm (mm) Vm (cm3)
d<5 100 750 ≥ 7,5
5 ≤ d ≤ 31,5 150 2500 ≥ 25
31,5 ≤ d ≤ 50 250 10000 ≥ 100

Tableau 03 : Choix de la méthode de mise en place du matériau dans le moule.


Taille (d) des plus Méthode de mise en place du matériau
grosses particules Diamètre goulotte
Type
de matériau (mm) (mm)
d<5 Répandage 12,5
5 ≤ d < 10 Répandage 25,0
10 ≤ d < 31,5 Pelle-cuillère -
31,5 ≤ d < 50 Louche -

Expression des résultats


La détermination des masses volumiques minimales et maximales est une opération très délicate qui nécessite une
précision particulière. La géométrie des grains très compliquée, rend pratiquement impossible de reproduire
parfaitement un même état de densité avec le même échantillon. A cet effet, l’essai doit être répété plusieurs fois,
3 à 5 fois, et faire ensuite la moyenne arithmétique de l’ensemble des résultats obtenus pour donner un résultat
moyen final.

- Masse volumique sèche minimale (ρdmin)


La masse volumique sèche pour chaque échantillon est calculée par la formule simple suivante :
Md
ρd =
Vm
Md : Masse sèche de l’échantillon, déterminée par pesée ;
Vm : Volume intérieur du moule d'essai (connu ou déterminé en connaissant la hauteur Hm et le diamètre intérieur

π .D2
D: V= Hm ) ;
4
Md = M – Mm
M : Masse du moule et de son contenu (moule + échantillon) ;
Mm : Masse du moule d'essai (connue ou mesurée).
M − Mm
ρd =
Vm

- 78 -
La valeur moyenne des résultats obtenus sur l'ensemble des mesures effectuées sur plusieurs échantillons et par
convention la masse volumique sèche minimale (ρd min) du matériau étudié.

- Masse volumique sèche maximale (ρd max)


La masse volumique sèche pour chaque échantillon est calculée par la formule simple suivante :

Md
ρd =
Ve

Md : Masse sèche de l’échantillon, déterminée par pesée ;


Ve : Volume de l’échantillon dans le moule.

Md = M – Mm

M : Masse du moule et de son contenu (moule + échantillon) ;


Mm : Masse du moule d'essai (connue ou mesurée).

Le volume de l'échantillon de sol (Ve) est calculé en se basant sur les dimensions du moule et des lectures des
capteurs après densification par vibrations. Il est égal au volume total du moule auquel on soustrait le volume du
vide libéré par le matériau dans le moule après sa densification par vibration.
On l’exprime par la hauteur intérieure utile du moule à laquelle on soustrait la hauteur de la partie vide du moule
(libérée après densification du matériau dans le moule), le résultat est multiplié par la surface du moule (pour
passer au volume qui est égale à la surface que multiplie la hauteur).

Ve = Am (Hm − hc − hv )

π . D2
Ve = (Hm − hc − hv )
4
π . D2
Am : Section droite de la base du moule d’essai (surface droite du moule) : Am = 4
Hm : Hauteur intérieure du moule d'essai (hauteur du moule maximale que peut occuper le matériau à l’état lâche,
avant densification) ;
hc : Hauteur ou épaisseur de la cale de mesure (c’est un disque rigide à mettre sur la surface du matériau pour
obtenir une section droite permettant de mesurer la hauteur du vide moyenne du bord du moule à la surface du sol
dans le moule ;
hv : Hauteur de l’espace vide (distance entre le dessus de la cale de mesure et le sommet du moule d'essai),
généralement plusieurs mesures sont réalisées et la moyenne de ces mesures est utilisée dans les calculs.

D
hv

Cale de mesure hc
Hm
Hm
Sol à Sol à
l’état lâche l’état dense

Figure 04 : Détermination du volume du sol après densification.

La valeur moyenne (moyenne arithmétique) des résultats obtenus sur l'ensemble des mesures effectuées sur
plusieurs échantillons et par convention la masse volumique sèche maximale (ρ d max) du matériau étudié.
Si l'écart entre les valeurs mesurées est supérieur à 2 % de la valeur moyenne, un autre essai doit être effectué.
Les données et les résultats peuvent être récapitulés dans un tableau comme suit :

- 79 -
Tableau 04 : Récapitulatif des résultats.
Paramètre Valeur
Masse sèche de l’échantillon (Md) à mesurer (pesée)
Masse du moule d'essai (connue ou mesurée) (Mm) Connu ou à mesurer
Volume intérieur du moule d'essai (Vm) Connu ou à mesurer
Diamètre intérieure du moule (D) Connu ou à mesurer
Section droite de la base du moule d’essai (surface droite du moule) (Am) à calculer
Hauteur intérieure utile du moule d'essai (Hm) Connu ou à mesurer
Hauteur ou épaisseur de la cale de mesure (hc) Connu ou à mesurer
Hauteur de l’espace vide (hv) à déterminer (mesurer)
Masse du moule et de son contenu (moule + échantillon) (M) à mesurer (pesée)
Volume de l’échantillon dans le moule (Ve) à calculer
Masses volumiques sèches minimales (ρd min) et maximales (ρd max) Valeurs recherchées

Les résultats obtenus (ρ d min et ρd max) permettent par la suite de déterminer les indices des vides maximal et minimal
respectivement (ρ d min → emax et ρd max → emin).

ρs ρs
emax = −1 emin = −1
ρd min ρd max

e : Indice des vides du matériau à l’état naturel ;


emax : Indice des vides maximal du matériau ; emin : Indice des vides minimal du matériau ;
ρs : Masse volumique des particules solides ; ρ d : Masse volumique sèche du matériau ;
ρd max : Masse volumique sèche maximale du matériau ; ρd min : Masse volumique sèche minimale du matériau.

Connaissant l’indice des vides du sol à l’état naturel, on pourra déterminer l’indice de compacté ou indice de
densité du sol par la formule suivante :
emax − e
ID =
emax − emin
Conclusion
L'indice de densité relative permet de quantifier la compacité d'un sol. Il sert à estimer la qualité du compactage
effectué sur le chantier. Il peut varier de l00% (ρd chantier = ρd max pour emin sur chantier) à 0% (ρd chantier = ρd min pour
emax sur chantier), ce qui exprime respectivement les états compact et lâche du sol sur chantier.

Tableau 05 : États de compacité des sols pulvérulents.


ID (%) État de compacité
< 15 Très lâche
15 - 35 Lâche
35 - 65 Moyennement compact
65 - 85 Compact
85 - 100 Très compact
Source : Robitaille et Tremblay (1997)

- 80 -
ANNEXES
Principales formules de mécanique des sols et relation entre les caractéristiques physiques

- 81 -
- 82 -
Principales unités utilisées en mécanique des sols

Transformation des unités


1 bar 102 kPa
1 bar 1dan/cm2
1 bar 1 kgf/cm2
1 bar 105 Pa
1 bar 1N/mm2
Contraintes 1 Pa 1N/m2
1 kPa 103 Pa
1 MPa 106 Pa
1dan/cm2 10 N/cm2
1 kgf/m2 10 Pa
1 kgf/mm2 107 Pa
1 m3 103 dm3
1 m3 106 cm3
Volumes 1 litre 1 dm3
1 litre 103 cm3
1 litre ≈ 1 kg
1 kg 103 g
1 kN 103 N
1 kgf 10 N
Masses et poids 1 daN 1kgf
1N 105 dyn
Masses volumiques 1 tonne 103 kg
1 quintal 102 kg
Poids volumiques 1tonne/m3 1 kg/litre
1 kg/m3 103 kg/litre
1 g/cm3 103 kg/m3
1 g/litre 1 kg/m3
1m 102 cm
Longueurs 1m 103 mm
1 km 103 m
1 m2 104 cm2
1 m2 106 mm2
Surfaces
1 km2 106 m2
1 hectare (ha) 104 m2

- 83 -
Références Bibliographiques
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