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UNIVERSITÉ D’ABOMEY-CALAVI

Année Scolaire: 2021-2022

PROJET D’ANALYSE HILBERTIENNE

FILIÈRES CONCERNÉES:
-MATHÉMATIQUES FONDAMENTALES ET APPLICATIONS (MFA)
-STATISTIQUE PROBABILITÉ (STAT PROBA)

ANNÉE D’ÉTUDE : MASTER I

MEMBRES DU GROUPE

AKIYO Anselme
MFA
KORGA Rachelle
Stat Proba
MONNOU Maurice
Rendu le MFA
Vendredi 29 Juillet 2022
NUMATEKPO Bruno
MFA
Enseignant: Dr LEADI Liamidi
KPOVIESSI Dénise
Stat Proba
SABI GNIKOU Razak
Stat Proba
MAKINGABAYE Franklin
Stat Proba
EXERCICE 2 : Introduction des
polynômes orthogonaux

1. Montrons que (L2w (a, b), h·, ·i) est un espace de Hilbert.
Soit
(L2w (a, b), h·, ·i) −→ R
N: p
f 7−→ N (f ) = hf, f i
Nous allons montrer que N est une norme hilbertienne. Cela revient à
prouver que h·, ·i est un produit scalaire.
Rb
∀f, g ∈ L2w (a, b)hf, f, gi = a f (x)g(x)w(x)dx.
Soit f, g ∈ L2w (a, b)
• h·, ·i est une application bilinéaire (1)
Rb
• hf, f i = a f 2 (x)w(x)dx
w est une fonction poids donc strictement positif sur [a,b] et ∀ x ∈ [a, b],
f 2 (x) ≥ 0. Donc hf, f i ≥ 0 (2)
Posons hf, f i = 0
Rb
hf, f i = 0 ⇒ a f (x)g(x)w(x)dx = 0
∀x ∈ [a, b], f 2 (x)w(x) ≥ 0 et f et w sont continues sur [a,b] donc

hf, f i = 0 ⇒ f 2 (x)w(x) = 0
⇒ f 2 (x) = 0 car ∀x ∈ [a, b], w > 0 (fonction poids)
⇒ f (x) = 0
hf, f i = 0 ⇒ f = 0 (3)

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Z b
hf, gi = f (x)g(x)w(x)dx
a
Z b
= g(x)f (x)w(x)dx
a
hf, gi =< g, f >
alors h·, ·i est symétrique (4)
De (1), (2), (3) et (4) on déduit que h·, ·i est un produit scalaire.
Par suite, N est une norme préhilbertienne (a)
Montrons maintenant que (L2w (a, b), h·, ·i) est un espace de Banach.
• L2w (a, b) est un espace vectoriel normé (1)
• Soit (fn )n∈N une suite de Cauchy d’éléments de L2w (a, b), x ∈ [a, b].
Montrons que fn (x) converge vers f (x)
 
∀ √b−a > 0, ∃n0 ≥ 0, ∀(p, q) ≥ n0 , k fp (x) − fq (x) k≤ √b−a car (fn )n
est une suite de cauchy.
 √
k fp (x) − fq (x) k≤ √ ⇒  ≥ b − a k fp (x) − fq (x) k
b−a
s

Z b
≥ b−a (fp (x) − fq (x))2 g(x)w(x)dx
a
s s
Z b Z b
≥ 12 dx (fp (x) − fq (x))2 g(x)w(x)dx
a a
Z b p
≥ |fp (x) − fq (x)| w(x)dx
a
( d’après Cauchy-Swartz )
Z b p p 
≥| fp (x) w(x)dx − fq (x) w(x) dx|
Za b p Z b p
≥| fp (x) w(x)dx − fq (x) w(x)dx|
a a
 ≥ |ϕp − ϕq |avec
Z b p
ϕn = fn (x) w(x)dx ∀n ∈ N
a

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Donc ∃n0 ≥ 0, ∀(p, q) ≥ 0, |ϕp − ϕq | ≤ 
On a alors (ϕn )n ) est une suite de Cauchy dans R qui est complet.
Rb p
Par conséquent la suite (ϕn )n converge vers ϕ(x) = a f (x) w(x)dx
Rb p Rb p
On a (ϕn )n → ϕ(x) ie lim a fn (x) w(x)dx = a f (x) w(x)dx
n→+∞
Rb p
Alors lim a (fn (x) − f (x)) w(x)dx = 0(a) car ∀fn ∈ L2w (a, b)
Rn→+∞
b p Rb p
Donc a fn (x) w(x)dx < ∞ et a f (x) w(x)dx < ∞
Rb p
lim a (fn (x) − f (x)) w(x)dx = 0
n→+∞
Rb p
⇒ a lim (fn (x) − f (x)) w(x) = 0
n→+∞ p
⇒ lim (fn (x) − f (x)) w(x) = 0 car fn , f ∈ L2w (a, b) et w une
n→+∞
fonction poids.
Alors lim fn (x) − f (x) = 0 et donc lim fn (x) = f (x) avec f ∈
n→+∞ n→+∞
2
Lw (a, b)
Nous remarquons que toute suite de Cauchy converge dans L2w (a, b).
Ainsi, L2w (a, b) est complet.
Pour rappels, N est déjà une norme préhilbertienne alors (L2w (a, b), N )
est un espace de Banach. On déduit aisément que (L2w (a, b), N ) est un
espace de Hilbert.
Par suite toute suite de cauchy converge dans L2w ((a, b))(3)
Ainsi L2w (a, b) est complet (2). De (1) et (2) , on en déduit que (L2w (a, b), N )
est de Banach (ii)
De (i) et (ii) on en déduit que (L2w (a, b), N ) est un espace de Hilbert.
2. Montrons que si l’intervalle (a, b) est borné , alors R[X] est un sous-
espace vectoriel dense dans L2w (a, b)
On en déduit que R[X] = {vect{xn , n ∈ N} = L2w (a, b)
Soit f ∈ L2w (a, b)
f étant continue sur (a, b) , elle est donc limite uniforme d’une suite de
fonction polynomiale (Théorème de Werstrass).
Donc la famille (xn )n∈N est totale dans C((a, b), R) et donc dans L2w (a, b).

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Z b Z b
kf k2L2w (a,b) = 2
(f (x)) w(x)dx ≤ ( sup |f (x)|) w(x)dx
a x∈(a,b) a
Z b
≤ kf (x)k w(x)dx
a

Ainsi la suite (xn )n est totale dans (L2w (a, b), (., .))
D’où le résultat
3. ∀x ∈ R∗+ , posons w(x) = x− ln(x)
(a) Vérifions que w est bien un poids sur R∗+
• w est une fonction continue sur R∗+ , donc mesurable
• ∀x ∈ R∗+ , w(x) = xln(x)
1
>0
Soit n ≥ 1.
Montrons que x 7−→ xn w(x) ∈ L1 (a, b)
Z +∞ Z +∞
J= n
x w(x)dx =⇒ J = xn x−ln(x) dx
0 0

Posons U = ln(x) =⇒ x = eU donc dx = eU dU


Z +∞
J= (eU )n (eU )−U eU dU
Z−∞ +∞
= eU (eU )n−U dU
Z−∞ +∞
2
= (eU )n+1 e−U dU
Z−∞
2
= e−U +(n+1)U dU
ZR
n+1 2 n+1 2
= e−[(U + 2 ) −( 2 ) ] dU
ZR
n+1 2 n+1 2
= e−(U + 2 ) e( 2 ) dU
R Z
( n+1 2 n+1 2
J =e 2 )
e−(U + 2 ) dU
R

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Posons v = U + ( n+1
2 ) =⇒ dU = dv
Z
( n+1 2 2
J =e 2 )
e−v dv
R
√ ( n+1 )2
J = πe 2 < +∞ ∀n ≥ 1

Donc x 7→ xn w(x) ∈ L1 (a, b) Par conséquent w est bien un poids.

(b) Montrons que x 7→ sin(2π ln(x)) ∈ L1 (a, b)


Posons f (x) = sin(2π ln(x)), ∀x ∈ R∗+
• Les fonctions x 7→ sin(x) et x 7→ 2π ln(x) sont continues sur R∗+
Donc les fonctions f est continue sur R∗+ comme composé de deux
fonctions continues sur R∗+ .
• Posons
R +∞ R +∞
I = 0 f 2 (x)w(x)dx =⇒ I = 0 sin2 (2π ln(x))x− ln(x) dx
posons u = ln(x) =⇒ x = eu donc dx = eu du
On a
Z +∞
I= sin2 (2πu)(e−u )u eu du
Z0 +∞
2
= sin2 (2πu)e(−u +u) du
0

R +∞ 2 R +∞ 2
|I| = | 0 sin2 (2πu)e(−u +u) du| ≤ 0 e(−u +u) du
√ 1
|I| ≤ πe( 4 ) < +∞ donc I√< +∞
Par suite x 7→ sin(2π ln(x)) x− ln(x) ∈ L2 (R∗+ )
• Montrons que f est orthogonale à R[X]
f n’est pas la solution nulle (presque pas partout)
Si on note Pn = xn , n ∈ N ; on a

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Z +∞
(f, Pn ) = e(n−ln(x)) sin(2π ln(x))dx
Z0 +∞
2
= e(−u +(n+1)u) sin(2πu)du avec (u = ln(x))
0 Z
n+1 2 n+1 2
= e( 2 ) e−(u+( 2 )) sin(2πu)du
RZ
2 n+1
(f, Pn ) = (−1)n+1 sin(2πu)e−t du avec (t = u + )
R 2
2 2
La fonction x 7→ sin(2πu)e−t est impaire donc R sin(2πu)e−t du =
R

0
On a donc < f, Pn >= 0, ∀n ∈ N
4. Montrons qu’il existe une unique suite de polynomes unitaires(Pn,w )n∈N
satisfaisant
 aux trois conditions suivantes :
P0 = 1


∀n ∈ N, deg(Pn ) = n


∀n ≥ 1, ∀Q ∈ R [X], (Q, P ) = 0
n−1 n,w
Posons P0 ≡ 1 et Pn = X − πn−1 (X n )∀n ∈ N∗ avec πn la projection
n

orthogonale sur Rn [X].


πn−1 (X n ) ∈ Rn−1 [X] , donc deg Pn = n ∀n ∈ N∗ .
Soit Q ∈ Rn−1 [X]
hQ, Pn i = hQ, X n −πn−1 (X n )i = 0 car X n −πn−1 (X n ) ∈ (Rn−1 (X))⊥
Il apparait que la suite (Pn )n∈N est une suite de polynôme unitaires
satisfaisant aux trois conditions.
Soit (Tn )n∈N une suite de polynomes unitaires satisfaisant aux
trois conditions.
Puisque deg(Pn ) = n , alors il existe (αi )i∈[[0,n]] une famille de réelle
telle que
X n
Tn = αi P i
i=0
∀k ∈ [[0, n]], < Tn , Pk >= αk < Pk , Pk > (Puisque la famille Pn
est orthogonale)

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Par ailleurs pour 0 ≤ k ≤ n, < Tn , Pk >= 0 car Pk ∈ Rn−1 [X]
Donc ∀k ∈ [[0, n]], αk = 0.Alors Tn = αn Pn =⇒ kTn k = |α|kPn k
orkTn k = kPn k = 1 donc αn = 1 d’où ∀n, Tn = Pn
On en conclut quant à l’unicité de la suite (Pn )n de polynome unitaires
satisfaisant aux trois conditions.
5. Montrons que cette suite de polynomes unitaires (Pn,w )n∈N vérifie la
relation de recurrence suivante :
∀n ≥ 0, Pn+2 (X) = (X − λn+2 )Pn+1 (X) − νn+2 Pn (X) avec

<XPn+1 ,Pn+1 > kPn+1 k2


λn+2 = kPn+1 k2 et νn+2 = kPn k2

Fixons n ∈ N
Comme les polynomes Pn sont unitaires , alors XPn+1 (X) − Pn+2 (X)
n’a plus de monome en X n+2 c’est-à-dire XPn+1 (X) − Pn+2 (X) ∈
Rn+1 [X].
Il existe (αk )0≤k≤n+1 une famille de réelles telle que :
XPn+1 (X) − Pn+2 (X) = n+1
P
k=0 αk Pk (X) , de plus on a :
(XPn+1 − Pn+2 , Pn+1 ) = αn+1 kPn+1 k2 et (XPn+1 − Pn+2 , Pn+1 ) =
(XPn+1 , Pn+1 ) car (Pn+2 , Pn+1 ) = 0
Donc αn+1 kPn+1 k2 = (XPn+1 , Pn+1 ) =⇒ αn+1 = (XPkPn+1 ,Pn+1 )
n+1 k
2

∀k ∈ [[0, n]], ((XPn+1 − Pn+2 , Pk ) = (XPn+1 , Pk ) car (Pn+2 , Pk ) = 0


= (Pn+1 , XPk )

=⇒ (XPn+1 − Pn+2 , Pk ) = αk kPk k2

• si 0 ≤ k ≤ n, XPk ∈ Rn [X] et donc (Pn+1 , XPk ) = 0


Il apparait que pour k ∈ [[0, n]], αk = 0
• si k = n, αn = (Pn+1 ,XPn )
kPn k2

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(Pn+1 , XPn ) = (Pn+1 , XPn − Pn+1 + Pn+1 )
= kPn+1 k2 car ((XPn − Pn+1 ) ∈ Rn [X])
2
et on a αn = kPkPn+1
nk
k
2

On a XPn+1 (X) − Pn+2 X = λn+2 Pn+1 (X) + αn Pn (X)


Pn+2 (X) = (X − αn+1 )Pn+1 (X) − αn Pn (X)
Donc ∀n ≥ 0, Pn+2 = (X − λn+2 )Pn+1 (X) − νn+2 Pn (X)
kPn+1 k2
avec λn+2 = (XPkP n+1 ,Pn+1 )
n+1 k et νn+2 = kPn k2

6) Soit n ≥ 0.Montrons que Pn admet au moins une racine d’ordre


impair dans I =]a, b[
Supposons que Pn n’admet pas de racine réelle d’ordre impair dans
I =]a, b[
Alors Pn garde un signe constant sur I et il en est de meme que Pn,w .
Posons s = sign(Pn )
R
On a donc I sPn (x)w(x)dx > 0.
R
Ainsi I Pn (x)w(x)dx 6= 0 ce qui est absurde car
R
I Pn (x)w(x)dx = (Pn , P0 ) = 0
D’où Pn admet au moins une racine réelle d’ordre impair dans I
Soit x1 une racine Pn d’ordre impair k.
• si k > 0 alors ∃Q ∈ Rn−1 [X] tel que Pn = (x − x1 )2 Q
R
On a (Pn , Q) = I (x−x1 )2 Q2 (x)w(x)dx > 0 (absurde) puisque (Pn , Q) =
0 Comme Q ∈ Rn−1 [X].
Donc toutes racines réelles d’ordre impair sont simples.
Soit x1 , ........, xm les m racines réelles simples de Pn dans I.
• Si m < n , Posons P = m
Q
i=0 (x − xi )
P ∈ Rn−1 [X] et donc (Pn , P ) = 0
Soit Qm tel que Pn = P Qm
R
On a (Pn , P ) = I P 2 (x)Q(x)w(x)dx > 0 puisque Q n’admet pas de
racines réelles d’ordre impair dans I. ce qui est absurde donc m = n.
On en déduit que P a n racines réelles deux à deux distincts toutes conte-
nues dans ]a, b[.

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EXERCICE 3

1. (a) Vérifions que la famille (Ln )n∈N définie par :


dn
∀n ≥ 0, Ln (X) = n
((X 2 − 1)n )
dX
est à normalisation près, la famille de polynômes orthogonaux
associés à L2w ([−1; 1])
(n)
Soit n ∈ N∗ , posons `n (x) = (x2 − 1)n de sorte que Ln = `n . Ln
est un polynôme de degré n car `n est de degré 2n.
Soit P ∈ R[X], on a :
R1
hLn , P i = −1 Ln (x)P (x)w(x)dx
R1
= −1 Ln (x)P (x)dx car w(x) = 1
R1
= −1 (`n )(n) (x)P (x)dx
1 R1
= (`n )(n−1) (x)P (x) −1 − −1 (`n )(n−1) (x)P 0 (x)dx


(par une intégration par parties)


−1 et 1 sont des racines d’ordre n du polynôme `n et donc, pour tout
k ∈ [[0, n]] −1 et 1 sont racines d’ordre n-k de (`n )(n−k) .
En particulier, 1 et -1 sont racines de (`n )(k) pour k ∈ [[0, n − 1]],
c’est-à-dire (`n )(n−1) (−1) = (`n )(n−1) (1) = 0 donc on obtient :
Z 1
hLn , P i = − (`n )(n−1) (x)P 0 (x)dx
−1

Plus généralement, après k intégrations par parties pour tout un entier


on a :

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R1
hLn , P i = (−1)k −1 (`n )
(n−k)
(x)P (k) (x)dx. Donc
 1
hLn , P i = (−1)k ( (`n )(n−k−1) (x)P (k) (x)dx −1
R1
− −1 (`n )(n−k−1)
R (x)P
(k+1)
(x)dx) 
k+1 1 (n−k−1) (k+1)
= (−1) −1 (`n ) (x)P (x)dx

On a ainsi montré par récurrence que pour tout entier k ∈ [[0, n]], on
a:
R1
hLn , P i = (−1)k −1 (`n )(n−k) (x)P (k) (x)dx
En particulier pour k = n,on a :
R1
hLn , P i = (−1)n −1 (`n )(x)P (n) (x)dx
R1
= (−1)n −1 (x2 − 1)n P (n) (x)dx
R1
= −1 (1 − x2 )n P (n) (x)dx (*)
Cette dernière égalité reste vraie pour n = 0 et on a montré que :
Z 1
∀n ∈ N, ∀P ∈ R[X], hLn , P i = (1 − x2 )n P (n) (x)dx
−1

. Soient alors n, p ∈ N deux entiers naturels tels que n 6= p.


Sans perte de gńéralité supposons que p < n
Z 1
hLn , Lp i = (1 − x2 )2 L(n)
p (x)dx
−1
(n)
Puisque deg(Lp ) = p < n, on Lp (x) = 0, ∀x ∈ [−1, 1]. On en
déduit que

hLn , Lp i = 0, ∀n, p ∈ N tel que n 6= p

De tout ce qui précède,on a montrer que : La famille (Ln )n∈N est la


famille de polynôme orthogonaux associé de l’espace (L2w ([−1, 1])).
(b) Calculons la norme dans L2w ([−1, 1]) des polynômes Ln .

Ln(n) (x) = (`(n)


n (x)
(n)
= `2n
n = (2n)!

On applique maintenant la formule (*) dans le cas particulier P =


Ln . On obtient

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R1 (n)
kLn k2 = −1 (1 − x2 )n Ln (x)dx
R1 (n)
= 2 0 (1 − x2 )n Ln (x)dx
R1
= 2 × (2n)! 0 (1 − x2 )n dx
R0
= 2 × (2n)! π/2 (1 − cos2 t)n (− sin t)dt avec (x = cos t)
R π/2
= 2 × (2n)! 0 (1 − cos2 t)n (sin t)dt
R π/2
= 2 × (2n)! 0 sin2n+1 tdt
kLn k2 = 2 × (2n)!W2n+1
avec
Z π/2
W2n+1 = sin2n+1 tdt (intégrale de W ALLIS)
0
On a : R π/2
W2n+1 = 0 sin2n+1
R π/2
= 0 sin t sin2n tdt
π/2 R π/2
= − cos t sin2n t 0 + 2n 0 cos2 t sin2n−1 tdt

R π/2
= 2n 0 (1 − sin2 t) sin2n−1 tdt
R π/2 R π/2
= 2n 0 sin2n−1 tdt − 2n 0 sin2n+1 tdt
W2n+1 = 2nW2n−1 − 2nW2n+1
2n
donc (2n + 1)W2n+1 = 2nW2n−1 soit W2n+1 = 2n+1 W2n−1
(2n)×(2n−2)×···×(2) 22n (n!)2
⇒ W2n+1 = (2n+1)×(2n−1)×···×(3) W1 = (2n+1)!
On obtient alors : 2n
(n!)2
kLn k2 = 2 × (2n)! × 2(2n+1)!
22n+1 (n!)2
kLn k2 = 2n+1
r
2 2n n!
Donc ∀n ∈ N, kLn k =
2n + 1 2n + 1
q 
2n+1 1
On en déduit que la famille L
2 2n n! n est une base ortho-
q n∈N
n (n)
normale de (R[X], h, i). Pour n ∈ N,on pose Pn = 2n+1 1 2

n
2 2 n! (X − 1)
(c) Établissons une relation entre les polynômes de Legendre et la fa-
mille de polynômes obtenue par application du procédé d’orthogo-
nalisation de Gram-Schmidt à la base
q canonique de R[X]
2n+1 1 2 n (n)
La famille (Pn )n∈N avec Pn = 2 2n n! (X − 1) est une
base orthonormée de R[X]. Chaque Pn , n ∈ N est de degré n et

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donc, ∀n ∈ N, V ect{P0 , · · · , Pn } = vect{1, X, · · · , X n } et de plus
on a :
On pose dom(Pn ) le coefficient dominant du polynôme Pn
∀n ∈ N, (Pn , X n ) = (dom(Pn )X n , X n ) car la famille (1, X, · · · , X n )
est orthonormale
⇒ (Pn , X n ) = dom(Pn )(X n , X n ) = dom(Pn ) et d’autre part on a :
(Pn , Pn ) = (dom(Pn ))2 (X n , X n ) = (dom(Pn ))2
donc (Pn , X n ) = dom1 (P ) (Pn , Pn ) avec dom(Pn ) le coéfficient do-
n
minant du dominant du polynôme Pn
Car Pn ∈ (P0 , · · · , Pn−1 )⊥ = (1, X, · · · , X n−1 )⊥ = (Rn−1 [X])⊥
Ceci montre que (Pn , X n ) > 0
L’orthonormalisé de la base canonique de R[X] est la famille des
polynômes
q de Legendre
2n+1 1 2
 
n (n)
2 2n n! (X − 1) n∈N
2. Posons [a, b] = R∗+ −x
et w :7→ e .
(a) Vérifions que la fonction w est bien une fonction poids sur R∗+
— La fonction w est continue et strictement positive sur R∗+ .
R +∞
— Soit n ≥ Posons Jn = 0 xn e−x dx
Z +∞
J1 = xe−x dx
0
=1
Z +∞
J2 = x2 e−x dx
0
=2
Supposons que Jn = n! et montrons que Jn+1 = (n + 1)!

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Z +∞
Jn+1 = xn+1 e−x dx
0
+∞
Z +∞
= −xn+1 e−x 0 + (n + 1) xn e−x dx

0
= (n + 1)In
= (n + 1)!
R +∞ n −x
Donc ∀n ∈ N, 0 x e dx < +∞
On déduit de tout ce qui précède que w est une fonction poids.
(b) Construisons la famille de polynôme orthogonaux associés à L2w (]0, +∞[)
La famille {xn , n ∈ N} est totale dans l’espace L2w (R)
Posons L0 = 1
L1 = X − αL0 telle que hL1 , L0 i = 0
hX, L0 i
hL1 , L0 i = 0 ⇒ α =
||L0 ||2
R +∞ −x
xe dx
⇒ α = R0 +∞
0 e−x dx
⇒α=1
Donc L1 = X − 1
L2 = X 2 − βL1 − γL0 avec hL2 , L1 i = 0 et hL2 , L0 i = 0

hX 2 , L1 i
hL2 , L1 i = 0 ⇒ β =
||L1 ||2
R +∞ 2
0 x (x − 1)e−x dx
⇒ β = R +∞
0 (x − 1)2 e−x dx
⇒β=4
hX 2 , L1 i
hL2 , L0 i = 0 ⇒ γ =
||L1 ||2
R +∞ 2 −x
x e dx
⇒ γ = R0 +∞
0 e−x dx
⇒γ=2

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Donc L2 = X 2 − 4L1 − 2L0 = X 2 − 4(X − 1) + 2

L2 = X 2 − 4X + 2
De façon générale on a
n−1
hX n , Lk i dn −x n 
X  
Ln (x) = X n − Lk = (−1)n ex e x
||Lk ||2 dxn
k=0

(c) Montrons que la norme des polynôme de Laguerre dans L2w est
égale à n!
Montrons d’abord que deg(Ln ) = n, ∀n ∈ N.
deg(L0 ) = 0, deg(L1 ) = 1.
Soit n ∈ N telle ∀k ≤ n, deg(Lk ) = k.
n
n+1
X hX n , Lk i
Ln+1 = X − Lk
||Lk ||2
k=0
P 
n hX n ,Lk i
D’après l’hypothèse de reccurence deg k=0 ||Lk ||2 Lk ≤ n. Donc

deg(Ln+1 ) = deg(X n+1 )


=n+1
D’où n ∈ N, deg(Ln ) = n. On déduit aussi que dom(Ln ) = 1
avec dom(Hn ) le coefficient dominamt de Hn . On a donc :
dn Ln
= n!
dxn
n−1
2 n
X hX n , Lk i
||Ln || = hLn , X − Lk i
||Lk ||2
k=0
= hLn , X n i
Z +∞
= xn Ln (x)dx
0  n 
d Ln
= (n!) ×
dxn
= (n!)2
On en déduit que ||Ln || = n!

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2
3. Posons w(x) = e−x
(a) Vérifions que w est une fonction poids sur R
— w est continue sur R
2
— ∀x ∈ R, w(x) = e−x > 0 donc la fonction w est strictement
positif sur R
2
— Soit n ∈ N. Posons In = R xn e−x dx.
R

∗ Si n est impair
2
La fonction x 7→ xn e−x est impaire donc In = 0 < +∞
∗ Si n est paire
2
Posons n = 2k, avec k ∈ N La fonction x 7→ xn e−x est paire
Z +∞
2
I2k = xn e−x dx
−∞
Montrons ∀n ∈ N, In est bien finie.
2 √
I0 = R e−x dx = π
R

Z +∞
2
I2 = 2 x2 e−x dx
0
1 +∞ −x2
  Z 
1 −x2
= 2 − xe + e dx
2 2 0
Z +∞
2
= e−x dx
√0
π
=
2
Z +∞
2
I4 = 2 x4 e−x dx
0
3 +∞ −x2
  Z 
1 3 −x2
=2 − x e + e dx
2 2 0
3
= I2
2
3√
= π
2
Soit k ∈ N

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Supposons que
√ Y k
π
I2k = k (2i + 1)
2 i=0
et montrons que
√ k+1
π Y
I2(k+1) = (2i + 1)
2k+1 i=0
Z
2
I2(k+1) = x2k+2 e−x dx

R +∞ Z
1 2k+1 −x2 (2k + 1) 2
= − x e + x2k e−x dx
2 −∞ 2 R
(2k + 1)
= I2k
2
√ Y k
!
(2k + 1) π
= (2i + 1)
2 2k i=0
√ Y k+1
π
= k+1 (2i + 1)
2 i=0
R n
Donc n ∈ N, R x w(x)dx < +∞
De tout ce qui précède on déduit que w est bien une fonction poids.
(b) Par le procédé d’orthogonalisation de Gram-Schmidt, construi-
sons (à normalisation près) la famille de polymômes orthogonaux
(Hn )n≥0 associée à l’espace L2w (R)
Pour f, g ∈ L2w (R)
Z +∞
2
hf, gi = f (x)g(x)e−x dx
−∞

La famille {xn , n ∈ N} est totale dans l’espace L2w (R)


Étape 1 : P0 = 1

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Étape 2 : P1 = X − λP0 avec hP1 , P0 i = 0
hX, P0 i
hP1 , P0 >= 0 ⇒ λ =
||P0 ||2
−x2
R
xe dx
⇒ λ = RR −x2
Z Re dx
2
λ = 0 car xe−x dx = 0
R

Donc H1 = X
Posons H2 = X 2 − αH0 − βH1 avec hP2 , P0 i = 0 et hH2 , H1 i = 0
hX 2 , H0 i
hH2 , H0 i = 0 ⇒ α =
||H0 ||2
R 2 −x2
x e dx
⇒ α = RR −x2
Re dx
⇒α=1

hX 2 , H1 i
hH2 , H1 i = 0 ⇒ β =
||H1 ||2
R 3 −x2
x e dx I3
⇒ β = RR −x2 = R −x2
Re dx Re dx
⇒β=0
Donc H2 = X 2 − 1
Par recurrence on construire la famille (Hn )n∈N et
n−1
n
X hX n , Hi i x2 dn
n x2
Hn = X − Hi = (−1) exp( ) n exp(− )
||Hi ||2 2 dx 2
k=0

Les polynôme de Hermite vérifient la rélation

Hn+1 (x) + nHn−1 (x) = xHn (x) ∗


(c) Montrons que pour tous n ≥ 0, le carré de la norme dans la

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norme de Hn dans L2w (R) est égal à 2n n! π
n−1
2 n
X hX n , Hi i
||Hn || = hHn , X − Hi i
||Hi ||2
k=0
n
= hHn , X h car ∀k ∈ [[1, n − 1]], hHn , Hk i = 0
Z
2
= xn Hn (x)e−x dx
R
Z  n 
1 d Hn −x2
= n (x) e dx
2 R dxn
Montrons d’abord que ∀n ∈ N Hn est unitaire et de degré n
— Montrons que ∀n ∈ N, deg(Hn ) = n
H0 = 1, H1 = X et H2 = X 2 − 1
deg(H0 ) = 0, deg(H1 ) = 1 et deg(H2 ) = 2.
Soit n ∈ N.
Supponsons que pour tous k ≥ n, deg(Hk ) = k et montrons
que deg(Hn+1 = n + 1).
D’après ∗ Hn+1 (x) = xHn (x) − nHn−1 (x) et d’après l’hypo-
thèse de récurrence deg(Hn ) < deg(Hn−1 ). Donc
deg(Hn+1 ) = deg(xHn )
=n+1
D’où ∀n ∈ N, deg(Hn ) = n
— Montrons que Hn est unitaire
H0 = 1, H1 = X et H2 = X 2 − 1 sont tous unitaire. On note
dom(Hn ) le coefficient dominant du polynôme Hn .
Soit n ∈ N. Supposons que dom(Hn ) = 1 et montrons que
dom(Hn+1 ) = 1.
∗ Hn+1 (x) = xHn (x) − nHn−1 (x). Comme
D’après la relation
Hn+1 est de degré n + 1 alors
domHn+1 = dom(xHn )
= dom(Hn )
=1
D’où ∀n ∈ N, Hn est unitaire

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dn Hn
Comme Hn est unitaire et de dégré n alors dxn (x) =!n. De plus
R −x2 √
Re dx = π. D’où

n! π
||Hn ||2 = n
2

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