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La bibliothèque juridique numérique a été réalisée par JURISCONSULT

sous la direction de Mme PAYE Mayemouna DIOP, Docteur en Droit

Avec la collaboration de :

Mlle Monique Thérèse SARR, Assistante juridique

Mme Assanatou GERALDO, Assistante

Mr Malick NDOYE, Informaticien

Mr Alioune Badara NDIAYE, Informaticien.

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LOI N° 84-09 DU 4 JANVIER 1984 PORTANT CREATION DE L'ORDRE DES AVOCATS

Article premier

Il est créé un Ordre des Avocats.

L'Ordre des Avocats a la personnalité civile et l'autonomie financière.

Il dispose d'un patrimoine propre provenant des cotisations de ses membres ainsi que de dons
et legs. Il peut créer ou subventionner des oeuvres intéressant la profession.

Article 2 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

L'Ordre est organisé en Barreau institué auprès du Conseil constitutionnel, de la Cour Suprême
et des Cours d'Appel.

Les Avocats inscrits au Barreau exercent, tant devant lesdites Cours que devant toutes les
juridictions, les attributions qui étaient celles du corps des Avocats près la Cour d'Appel du
Sénégal.

Les Avocats inscrits au Barreau portent le titre d'Avocat à la Cour suivi, le cas échéant, des titres
universitaires et des distinctions professionnelles.

Article 3

Les avocats sont des auxiliaires de la justice.

Ils prêtent serment et revêtent, dans l'exercice de leurs fonctions judiciaires, le costume de leur
Profession.

Article 4 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Devant les juridictions, sous réserve des dispositions des articles 5 à 8 et suivants de la
présente loi, seuls les avocats ont qualité pour plaider, postuler, assister et représenter les
parties en toutes matières.

Ils font et signent tous actes nécessaires à l'exécution des jugements et arrêts, s'il y a lieu.

Ils assistent leurs clients devant toutes les administrations, notamment celles qui sont habilitées
à transiger en cas de litige. Ils peuvent être arbitres ou conciliateurs.

Les avocats peuvent donner conseils et consultations en matière juridique et rédiger, pour des
tiers, les actes sous seing privé.

Les personnes morales de droit privé en peuvent intervenir en justice, tant en demande qu'en
défense, que par un avocat inscrit au Barreau.

Article 5 (Loi N° 87 -30 du 28 décembre 1987)

Toutefois, toute personne peut plaider et postuler, verbalement ou par mémoire, soit pour
elle-même, soit pour ses cohéritiers, soit pour ses parents et alliés sans exception en ligne
directe et jusqu'au second degré inclusivement en ligne collatérale, le mari peut de même
plaider et postuler pour sa femme, celle-ci pour son mari, le tuteur pour ses pupilles, ou
l'administrateur provisoire ou le curateur d'office pour les personnes qu'il représente. Les
représentants légaux sont dispensés de la justification de leur mandat.

Article 6 (Loi N° 87 -30 du 28 décembre 1987)

Devant les justices de paix, le ministère de l'avocat n'est pas obligatoire et les parties peuvent se
faire représenter par un mandataire de leur choix, agréé par le juge et muni d'un pouvoir écrit
spécial.

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Article 7 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Il n'est pas dérogé aux règles posées par le Code du Travail en ce qui concerne la
représentation des parties autres que les sociétés civiles et commerciales en matière de
différends individuels et collectifs du travail et sur l'exécution des décisions rendues par les
juridictions du travail.

Article 8

Les dispositions de l'article 4 ne font pas obstacle à l'application des dispositions législatives ou
réglementaires particulières en vigueur à la date de publication de la présente loi, notamment en
ce qui concerne les attributions de l'Agent judiciaire de l'Etat.

Article 9 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Les avocats inscrits au Barreau d'un Etat accordant la réciprocité peuvent plaider devant les
juridictions du Sénégal dans une affaire déterminée, à charge pour eux d'élire domicile chez un
avocat inscrit à l'Ordre des Avocats du Sénégal et d'en informer, préalablement, le Bâtonnier,
l'avocat de la partie adverse et, s'il s'agit d'une affaire pénale ou communicable, le représentant
du Ministère public.

Article 9 bis (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Quiconque aura exercé des attributions relevant du ministère de l'avocat en violation des
dispositions de la présente loi, sera déclaré coupable du délit d'exercice illégal de la profession
d'avocat et puni d'un emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d'une amende de 500.000 francs
CFA à 10.000.000 de francs CFA, ou de l'une de ces peines seulement.

Article 10 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Libérale et indépendante, la profession d'avocat est incompatible avec :

- toutes les fonctions publiques, y compris celles d'enseignant ;

- le statut d'associé dans une société en nom colletif, une société en commandité simple
ou par actions ;

- les fonctions de gérant d'une SARL, de Président du Conseil d'administration, de


Directeur général ou d'Administrateur délégué d'une société anonyme ;

- les charges d'officiers publics ou ministériels ;

- les fonctions de commissaire aux comptes.

Les avocats peuvent être chargés par l'Etat de missions temporaires mêmes rétribuées, mais à
la condition de ne faire pendant la durée de leurs missions aucun acte de la profession ni
directement, ni indirectement. L'avocat chargé de mission doit en aviser le Bâtonnier. Celui-ci
saisit le conseil de l'Ordre lequel décide si l'avocat est tenu, dans les dix jours de la notification
qui lui en est faite, d'opter et d'aviser le Bâtonnier. S'il opte pour l'exercice de la mission ou s'il
garde le silence, il est omis d'office.

La profession d'avocat est, en outre, incompatible avec les charges d'officier public, avec tout
emploi de directeur, de gérant et d'administrateur de société, avec les emplois à gages, ceux
d'experts et avec toute espèce de négoce.

La même interdiction s'applique à l'avocat investi d'un mandat municipal pour les affaires de la
commune dont il est l'élu et des établissements communaux. Les avocats inscrits au barreau et
investis d'un mandat électif qui sont chargés d'affaires de la nature de celles dont il leur est
interdit de s'occuper ont un délai de trois mois à dater de leur élection pour se conformer aux
présentes dispositions.

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Article 11 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

L'avocat investi d'un mandat parlementaire est soumis aux incompatibilités édictées par les lois
relatives au Sénat et à l'Assemblée nationale et par les règlements intérieurs de ces deux
assemblées.

Il en est de même lorsque l'avocat est investi d'un mandat municipal ou d'une collectivité
publique ou territoriale décentralisée dans les conditions fixées par la loi. Les avocats peuvent
recevoir des missions confiées par justice.

Ils peuvent s'ils justifient de 10 ans d'exercice professionnel, remplir la fonction d'administrateur
provisoire ou de syndic, ou de rapporteur dans le cadre d'une instance judiciaire.

Les avocats doivent avant l'accomplissement de l'une de ses missions, en aviser par écrit, le
Bâtonnier.

Toutefois la même personne ne peut exercer simultanément ou successivement pour une même
entreprise les fonctions d'avocat et d'administrateur judiciaire.

Cette interdiction s'applique également aux associés, aux collaborateurs et aux salariés de ladite
personne.

La même obligation s'impose à l'avocat chargé de missions temporaires par l'Etat ou par les
organismes internationaux.

Dans l'un des cas, le Bâtonnier saisi, aussi rapidement que possible le Conseil de l'Ordre qui
peut interdire à l'avocat concerné, pendant sa mission, d'accomplir, directement ou
indirectement, les actes de sa profession. Dans l'acceptation ou l'accomplissement des missions
visées aux deux alinéas précédents du présent article, l'avocat est tenu aux règles de
confidentialité, de moralité ou de compatibilité relevant de sa profession.

Les avocats, anciens fonctionnaires ou agents quelconques de l'Etat ou d'une collectivité


publique ou territoriale décentralisée, ne peuvent accomplir contre ou pour l'Etat, les
administrations relevant de l'Etat et les collectivités publiques ou territoriales décentralisées
aucun acte de la profession pendant un délai de trois ans à dater de la cessation légale et
effective de leurs fonctions.

La même interdiction s'applique :

- aux avocats investis d'un mandat territorial pour les affaires des établissements
communaux, des communes et des collectivités locales dont ils sont élus ou d'un mandat
parlementaire pour les affaires de l'Etat et de ses démembrements ;

- aux avocats, anciens magistrats, pour les affaires dont ils ont connu à un titre
quelconque en qualité de magistrats. En cas d'infraction aux dispositions du présent
article, seront appliquées les règles disciplinaires prévues dans la présente loi.

Article 12 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

L'avocat peut exercer sa profession soit à titre individuel, soit en groupe dans le cadre
d'associations, avec un autre avocat ou un groupe d'avocats ou au sein de sociétés civiles
professionnelles, soit en qualité de collaborateur, salarié ou non salarié conformément au
règlement intérieur du Barreau.

Chacun des avocats groupés demeure responsable vis-à-vis des clients du groupe. Ces avocats
ne peuvent assister ni représenter des parties ayant des intérêts différents. Les droits de chacun
des avocats dans le groupe lui sont personnels.

L'avocat salarié est lié à l'avocat employeur par un contrat écrit qui ne peut porter atteinte au
principe déontologique d'égalité entre avocats, d'indépendance de la profession et de liberté de
conscience et qui ne peut être soumis au Code du Travail.

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Le règlement des litiges pouvant survenir entre l'avocat salarié et l'avocat employeur relève de la
compétence du Bâtonnier qui tente la conciliation et, en cas d'échec, prend une décision
susceptible d'appel devant le Conseil de l'Ordre.

L'avocat salarié est soumis aux régimes de retraite et de sécurité sociale des avocats organisés
par l'Ordre. Le Règlement intérieur de l'Ordre fixe les conditions générales de la collaboration et
les conditions particulières du salariat.

Article 13

En cas de décès ou d'empêchement grave d'un avocat exerçant à titre individuel, en l'absence
de désignation émanant de cet avocat, le Bâtonnier désigne immédiatement un confrère qui
gère et liquide les affaires en cours pour le compte des ayants droit.

En cas de contestation, le Conseil de l'Ordre arbitrera les honoraires dus à l'avocat ainsi
désigné. L'apposition des scellés est obligatoire, dans le cas du décès ci-dessus prévu, sur les
locaux occupés par le cabinet. Leur levée sera requise par le Bâtonnier ou l'avocat désigné. Les
mêmes mesures pourront être prises dans le cas d'empêchement grave.

Article 14

L'avocat régulièrement commis d'office ne peut refuser son ministère sans faire préalablement
approuver ses motifs d'excuse ou d'empêchement par le Bâtonnier ou par le magistrat
commettant.

En cas de non approbation, et si l'avocat persiste dans son refus, le conseil de discipline
prononce s'il y a lieu l'une des sanctions portées à l'article 45

La nomination d'office de l'avocat est faite conformément aux textes réglementant la procédure
pénale et l'assistance judiciaire.

Article 15

Les actes de procédure et la postulation sont taxés conformément au tarif applicable. Les
honoraires sont fixés d'accord parties entre l'avocat et son client.

Toutefois, et seulement en cas de contestation, le différend est soumis à l'arbitrage du Bâtonnier


qui statue dans les limites du barème prévu aux articles 29 et 69

CHAPITRE II : DU TABLEAU DE L'ORDRE

Article 16 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Nul ne peut demander son inscription au Tableau de l'Ordre des Avocats, sous réserve des
droits acquis, s'il ne remplit pas toutes les conditions suivantes :

- être sénégalais ou ressortissant d'un Etat accordant la réciprocité ;

- être âgé de vingt quatre ans au moins et de cinquante ans au plus ;

- être en possession d'un certificat de stage, conformément aux dispositions de l'article


40, sous réserve de la disposition prévue par l'article 41, alinéa 2 et des dispositions
de l'article 43

Une enquête sur la moralité des postulants, même ceux dispensés du stage est faite par les
soins du Conseil de l'Ordre et détermine l'inscription au tableau de l'Ordre.

Les avocats ressortissants de l'espace de l'UEMOA pourront être inscrits au Tableau suivant la
réglementation prévue par l'Union. Les ressortissants sénégalais ayant exercé à l'étranger la
profession d'avocat pendant au moins cinq ans, non compris toute période de stage ou de
formation, pourront demander leur inscription au tableau à la condition toutefois de subir avec
succès un examen de contrôle de connaissance en droit sénégalais dont le contenu et les

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modalités seront arrêtés par le Conseil de l'Ordre, l'inscription sera subordonnée aux résultats
d'une enquête de moralité, le candidat devra préciser le barreau de rattachement de son
établissement principal pour la détermination de la colonne dans laquelle il sera inscrit en
application de l'article 18 de la présente loi.

L'avocat étranger ayant exercé sa profession pendant au moins 5 ans, non comprise toute
période de stage ou de formation, peut demander son inscription au barreau du Sénégal, pour y
exercer sa profession conformément aux dispositions du règlement intérieur de l'Ordre, si des
accords de réciprocité entre barreaux ont été passés.

Cette inscription sera subordonnée aux résultats d'un examen de contrôle de connaissance en
droit sénégalais et d'une enquête de moralité.

Les avocats étrangers inscrits au tableau seront soumis à la discipline de l'Ordre des Avocats
du Sénégal. En outre, les sanctions disciplinaires prononcées contre eux, par leurs barreaux
d'origine, seront de plein droit et sans formalité particulières, applicables au Sénégal.

Article 16 bis (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

L'avocat inscrit au Tableau est tenu d'exercer réellement la profession d'avocat sur le territoire
du Sénégal, au sein d'un cabinet, dans les conditions prévues par le règlement intérieur de
l'Ordre.

Il peut ouvrir un cabinet secondaire au Sénégal ou à l'étranger à condition d'en informer,


préalablement, le Bâtonnier qui en informera le Conseil de l'Ordre.

Il peut aussi, sous la même condition, s'inscrire et prêter serment devant un barreau étranger
avec lequel l'Ordre aura conclu des accords de réciprocité.

Dans tous les cas, il reste soumis à la discipline de l'Ordre des Avocats du Sénégal, même pour
les actes de sa profession à l'étranger.

Les conditions d'ouverture et d'exercice d'un cabinet secondaire au Sénégal sont définies par le
Règlement intérieur de l'Ordre.

Article 17

Les avocats sont inscrits au Tableau d'après leur rang d'ancienneté, conformément aux
dispositions de l'article 29 et à celles du règlement intérieur.

Article 18 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Le Tableau est publié au commencement de chaque année judiciaire aux greffes du Conseil
Constitutionnel, de la Cour Suprême, des Cours d'Appel et des autres juridictions.

Une colonne du Tableau est réservée aux avocats étrangers, autorisés à exercer au Sénégal,
en vertu des dispositions de l'article 6 .

Doit être omis du Tableau, selon les procédures fixées par le règlement intérieur, l'avocat qui,
par l'effet de circonstances postérieures à son inscription, se trouve dans un cas d'exclusion ou
d'incompatibilité prévue par la loi.

Peut être omis des différentes colonnes du Tableau, selon les procédures fixées par le
règlement intérieur :

- l'avocat qui est empêché d'exercer réellement sa profession du fait :

- de son éloignement du Sénégal ;

- d'une maladie ou d'une infirmité graves ;

- de l'exercice d'activités étrangères au Barreau ;

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- l'avocat qui, investi de fonctions ou chargé d'un emploi impliquant subordination, n'est
plus en état d'exercer librement sa profession ;

- l'avocat dont le défaut d'honorabilité, hormis le cas de fautes ou infraction réprimées aux
articles 44 et 46 porte manifestement atteinte à la dignité de l'Ordre ;

- l'avocat qui, sans motif valable, n'acquitte pas, dans les délais prescrits, sa contribution
aux charges de l'Ordre et de la CARPA ;

- l'avocat qui, sans motif légitime, n'exerce pas effectivement sa profession.

Est omis d'office, sans préjudice des autres sanctions prévues par la présente loi :

- l'avocat privé de liberté ;

- l'avocat violant les cas d'incompatibilité des articles 10 et 11 de la présente loi.

Les omissions d'office prévues par la présente loi, sont constatées, sans formalités particulières,
par le Conseil de l'Ordre.

En outre, en cas de poursuites judiciaires ou disciplinaires ouvertes à l'encontre d'un avocat, le


Conseil de l'Ordre pourra, sans formalités particulières, mais par une décision motivée,
prononcer une mesure de suspension provisoire de l'avocat concerné dans l'attente de la
décision judiciaire ou disciplinaire.

Dans ce cas, le Conseil de l'Ordre prendra les mesures nécessaires pour la sauvegarde des
droits professionnels de l'avocat concerné et de ses clients.

Article 19

Seuls ont droit, sur le territoire du Sénégal, au titre d'avocat, ceux qui sont régulièrement inscrits
au Tableau de l'Ordre.

Article 20

Le titre d'avocat honoraire peut être conféré par le Conseil de l'Ordre aux avocats qui ont été
inscrits au Tableau durant vingt ans et qui ont cessé leurs fonctions après les avoir exercées
avec honneur et probité.

Les avocats honoraires restent soumis à la juridiction disciplinaire du conseil de l'Ordre. Leurs
droits et leurs devoirs sont déterminés par le règlement intérieur.

CHAPITRE III : DE L'ORGANISATION ET DE L'ADMINISTRATION DE L'ORDRE

Article 21

L'assemblée générale de l'Ordre est composée de tous les avocats inscrits au tableau. Les
avocats stagiaires peuvent assister et participer aux débats de l'assemblée générale sans droit
de vote.

Article 22

L'Ordre des Avocats est administré par un Conseil de l'Ordre présidé par le Bâtonnier.

Article 23 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Le Bâtonnier de l'Ordre est élu pour un mandat de trois ans non renouvelable par l'Assemblée
générale de l'Ordre, au scrutin secret, à la majorité absolue des membres ayant pris part au
vote, parmi les avocats ayant prêté serment depuis au moins quinze années. Au troisième tour,
la majorité relative suffit.

Il est procédé à l'élection du Bâtonnier avant celle des membres du Conseil de l'Ordre.

Les avocats peuvent voter par correspondance. Le bulletin de vote doit, dans ce cas, être

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adressé au Bâtonnier en exercice avant l'ouverture du scrutin.

Le dauphin du Bâtonnier est son successeur. Il est élu un an avant l'expiration du mandat du
Bâtonnier en exercice. En cas de vacance, il sera procédé à l'élection d'un nouveau dauphin.

Article 24 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Pour l'année qui suit l'expiration de son mandat, le bâtonnier sortant est membre de droit du
Conseil de l'Ordre, avec voix délibérative.

Le dauphin est également, membre de droit du Conseil de l'Ordre. Il n'a aucune voix délibérative
s'il n'est pas, au moment de son élection, déjà membre du Conseil de l'Ordre.

Le Conseil de l'Ordre est, en outre, composé de douze membres si le nombre d'avocats inscrits
au titre national est de cent à deux cents, de 24 au delà.

Article 25 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Les avocats inscrits sur la colonne visée à l'alinéa 2 de l'article 18 , ne peuvent être élus ni
bâtonnier, ni dauphin, ni membres du Conseil de l'Ordre.

Article 26 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Les membres du Conseil de l'Ordre sont élus directement par l'Assemblée générale parmi les
avocats ayant au moins dix ans d'ancienneté.

Leur mandat est de deux ans. Le renouvellement du Conseil a lieu, par moitié, chaque année.

L'élection a lieu au scrutin uninominal, chaque bulletin comportant autant de noms qu'il y a de
sièges à pourvoir, à la majorité absolue des suffrages des membres présents et de ceux ayant
voté par correspondance.

Au troisième tour, la majorité relative suffit.

Article 27 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Les élections générales ont lieu à l'époque et pour le temps fixé par le règlement intérieur de
l'Ordre. Les élections partielles sont faites dans les deux mois de l'événement qui les rend
nécessaires.

Toutefois, si cet événement survient pendant les vacances judiciaires ou dans les deux mois qui
les précèdent, il n'est procédé aux élections qu'à la rentrée judiciaire.

L'avocat contre lequel a été prononcé une mesure d'interdiction temporaire ou de suspension
provisoire ne peut, pendant la durée de cette mesure être élu ni comme Bâtonnier, ni comme
dauphin, ni comme membre du Conseil de l'Ordre.

En cas de décès, de démission ou d'empêchement grave du Bâtonnier, avant l'élection du


dauphin, l'intérim est assuré par le membre du Conseil de l'Ordre le plus ancien dans l'ordre
d'inscription au Tableau, et les élections ont lieu dans les délais précisés à l'alinéa 1er du
présent article. En cas de décès, de démission ou d'empêchement grave du Bâtonnier, après
l'élection du dauphin, celui-ci lui succède pour un mandat de trois ans.

Article 28

Les avocats inscrits au Tableau peuvent déférer les élections à la cour d'Appel dans le délai de
dix jours à partir desdites élections. Le procureur général près la Cour d'Appel a le même droit
dans le délai de quinze jours à partir de la notification qui lui a été faite par le Bâtonnier du
procès-verbal des élections.

Article 29

Le conseil de l'ordre a pour attributions :

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1°) de statuer sur l'admission au stage des postulants avant leur prestation de serment
devant la Cour d'Appel ;

2°) de statuer sur l'inscription au Tableau, sur l'omission dudit Tableau d'office ou à la
demande du Procureur générale près la Cour d'Appel sur l'inscription au Tableau des
avocats stagiaires après l'accomplissement de leur stage, ainsi que sur l'inscription et sur
le rang des avocats qui, ayant déjà été inscrits au Tableau et ayant abandonné l'exercice
de leur profession, se présentent de nouveau pour la reprendre ;

3°) de maintenir les principes de probité, de désintéressement, de modération et de


confraternité sur lesquels repose l'Ordre des Avocats et d'exercer la surveillance que
l'honneur et l'intérêt de l'Ordre rendent nécessaires ;

4°) de veiller à ce que les avocats soient présents aux audiences et se comportent en
loyaux auxiliaires de la justice ;

5°) de traiter toute question intéressant l'exercice de la profession la défense de droits des
avocats et la stricte observation de leurs devoirs ;

6°) de fixer le barème de référence des honoraires ;

7°) de gérer les biens de l'Ordre, d'administrer et d'utiliser les ressources de l'Ordre pour
assurer les secours, allocations ou avantages quelconques attribués aux membres ou
anciens membres de l'Ordre à leurs conjoints survivants ou à leurs enfants ;

8°) de fixer le montant des cotisations à payer par les membres de l'Ordre ;

9°) de fixer le montant du droit de plaidoirie à payer, à l'occasion de chaque affaire, par les
avocats constitués lorsqu'une assurance collective a été souscrite par l'Ordre pour couvrir
la responsabilité professionnelle de tous ses membres ;

10°) d'établir le règlement intérieur de l'Ordre ;

11°) d'exercer la discipline dans les conditions prévues par les articles 44 à 55, les décrets
pris pour l'application de la présente loi et le règlement intérieur ;

12°) de vérifier la tenue de la comptabilité des avocats exerçant individuellement ou en


groupe et la constitution des garanties imposées par les articles 56 à 60 et par les décrets
prévus aux dits articles ;

13°) d'autoriser le Bâtonnier à ester en justice, à accepter les dons et les legs faits à
l'Ordre, à transiger, à compromettre, à consentir toutes aliénations ou hypothèques et à
contracter tous emprunts.

La délibération visée au paragraphe 6 de l'alinéa précédent n'est exécutoire qu'après


approbation du Ministre chargé de la justice, à qui elle est transmise, par l'entreprise du
procureur général prés la Cour d'Appel.

Toute délibération étrangère aux attributions du Conseil de l'Ordre contraire à la loi est déclarée
nulle et de nul effet par la cour d'Appel à la poursuite du Procureur général prés la Cour d'Appel.

Article 30

Le Conseil de l'Ordre statue sur les demandes d'inscription au Tableau dans les trois mois à
partir de la réception de la demande.

La décision du Conseil de l'Ordre portant inscription au Tableau est notifiée dans les dix jours à
l'intéressé et au procureur général prés la Cour d'Appel. Dans le délai de deux mois à partir de
cette notification, le procureur général prés la Cour d'Appel peut dans les cas prévus à l'alinéa 5
du présent article la déférer à la Cour d'Appel.

A défaut d'une notification d'une décision dans le mois qui suit l'expiration du délai imparti au

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Conseil de l'Ordre pour statuer, l'intéressé peut considérer sa demande comme rejetée et se
pourvoir devant la Cour d'Appel dans le délai de deux mois.

La décision portant refus d'inscription ainsi que celle portant omission ou refus d'omission est
notifiée dans les dix jours à l'intéressé ainsi qu'au procureur général prés la Cour d'Appel qui
peuvent, dans les deux mois la déférer à la Cour d'Appel.

Celle-ci recherche non seulement si le postulant remplit toutes les conditions légales, mais
encore si sa situation ne fait pas obstacle au plein et libre exercice de la profession et s'il
présente, par sa moralité et son honorabilité, toutes garanties suffisantes pour la dignité de
l'Ordre, ou s'il se trouve dans un des cas d'omission prévu à l'article 18.

Dans chacun des cas ci-dessus, la Cour d'Appel statue en assemblée générale et en chambre
du Conseil dans le délai de deux mois.

Article 31 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Le Bâtonnier représente l'Ordre dans tous les actes de la vie civile.

Il peut déléguer temporairement tout ou partie de ses attributions à un ou plusieurs membres du


Conseil de l'Ordre. Il peut, en outre, confier toute mission spéciale à un avocat de son choix.

Article 32

L'assemblée générale se réunit au moins une fois par année, sous la présidence du Bâtonnier
ou d'un membre du Conseil de l'Ordre, ou, à défaut, du plus ancien des avocats présents dans
l'ordre du Tableau elle ne peut examiner que les problèmes qui lui sont soumis dans les
conditions fixées au règlement intérieur.

Le Conseil délibère sur les vœux émis par l'assemblée générale dans le délai de deux mois. En
cas de rejet, le Conseil motive sa décision.

Les décisions du Conseil sont portées à la connaissance de la plus prochaine assemblée


générale et notifiées en outre, dans le délai de dix jours, aux membres du Conseil de l'Ordre et à
l'avocat le plus ancien résidant au siège de chacune des juridictions autres que la Cour d'Appel.

Elles sont consignées sur un registre spécial tenu à la disposition de tous les avocats inscrits.

CHAPITRE IV : DU STAGE

Article 33

Toute personne qui demande son admission au stage du Barreau doit être âgée de 21 ans au
moins, elle est en outre tenue de fournir au Conseil de l'Ordre :

1°) un extrait de son acte de naissance ;

2°) un extrait de son casier judiciaire datant de moins de trois mois ;

3°) les pièces établissant qu'elle possède la nationalité Sénégalaise ou d'un Etat
accordant la réciprocité ;

4°) le diplôme de la maîtrise en droit ou un diplôme reconnu équivalent ;

5°) le certificat d'aptitude à la profession d'avocat ou l'attestation de réussite à l'examen


d'aptitude au stage ;

6°) l'attestation délivrée par un avocat inscrit au Tableau ayant prêté serment depuis au
moins cinq années portant engagement d'assurer dans son cabinet la formation effective
du stagiaire.

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Article 34 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Il est institué un certificat d'aptitude à la profession d'avocat (C.A.P.A.).

L'organisation de l'enseignement et de l'examen en vue de l'obtention du certificat d'aptitude à la


profession d'avocat est fixée par décret.

A titre transitoire, et jusqu'à la réalisation des dispositions prévues à l'alinéa précédent, un


examen d'aptitude au stage sera organisé, tous les trois ans, en début d'année judiciaire, par les
soins du Ministre de la Justice dans des conditions fixées par décret.

En cas de nécessité l'examen prévu à l'alinéa précédent pourra être organisé sur demande du
Bâtonnier en début d'année judiciaire.

Article 35

Une enquête sur la moralité des postulants est faite par les soins du Conseil de l'Ordre .

Article 36

Les postulants doivent, sur présentation du Bâtonnier de l'Ordre prêter devant la Cour d'Appel
serment en ces termes :

« Je jure de remplir dignement et loyalement ma mission en veillant au respect strict des règles
de mon Ordre et de ne jamais m'écarter du respect dû à la justice et aux institutions ».

Aricle 37 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

L'admission au stage est prononcée par le Conseil de l'Ordre au plus tard dans les quatre mois
qui suivent la publication des résultats de l'examen prévu à l'article 34 ci-dessus.

Article 38

Les avocats stagiaires sont inscrits sur la liste du stage d'après la date de leur admission.

Article 39

Le stage comporte nécessairement :

1°) l'assiduité aux exercices du stage organisés conformément aux dispositions du


règlement intérieur de l'Ordre ;

2°) l'assiduité à un enseignement des règles, tradition et usages de la profession et,


notamment, du respect dû aux tribunaux ;

3°) la fréquentation des audiences ;

4°) le travail, pendant la durée du stage, dans le cabinet du maître de stage.

Le titulaire de la maîtrise en droit admis en stage ne peut prendre le titre d'avocat qu'en le
faisant suivre du mot « stagiaire ».

La durée du stage est de trois années effectives, mais peut, exceptionnellement, être portée à
cinq ans sur la demande du stagiaire ou par application des dispositions de l'article 40, alinéa 2.

Les avocats stagiaires ne peuvent, sous réserve de l'alinéa qui suit, consulter ou plaider que les
affaires qui leur sont confiées par le Bâtonnier ou son délégué, ou dans lesquelles ils ont été
commis d'office, conformément à l'article 14, alinéa 3.

Les avocats stagiaires peuvent, pendant toute la durée de leur stage, exercer sous la
responsabilité de l'avocat maître de stage, les attributions de celui-ci en son nom, notamment au
cas d'une absence temporaire de cet avocat. La substitution n'est autorisée qu'en cas de

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mandat spécial délivré à l'avocat par le maître de stage.

Article 40

A l'expiration du délai de stage, un certificat qui en constate l'accomplissement est délivré, s'il y
a lieu, au stagiaire, par le Bâtonnier.

Si le Bâtonnier estime que le stagiaire n'a pas satisfait aux obligations résultant des prescriptions
de l'article 39, il peut, après l'avoir entendu, prolonger le stage deux fois d'une année.

A l'expiration de la cinquième année, le certificat est, dans tous les cas, délivré ou refusé. Le
refus du certificat ne peut être prononcé que par une décision motivée du Conseil de l'Ordre.
Cette décision peut être déférée à la Cour d'Appel par l'intéressé dans les conditions fixées à
l'article 30, alinéa 3, 4 et 5

Article 41

Le stage peut être fait au Barreau du Sénégal ou pour partie au Barreau d'un Etat accordant la
réciprocité d'établissement, par périodes successives sans interruption de plus de trois mois,
sauf en cas d'appel sous les drapeaux.

Article 42

Lorsqu'il est commencé au Barreau d'un Etat accordant la réciprocité d'établissement, le stage
doit, obligatoirement être poursuivi au Barreau du Sénégal pour une période terminale d'une
durée d'une année au moins.

Article 43 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Sont dispensés de stage :

- les anciens membres et membres du Conseil d'Etat, de la Cour de Cassation et de la


Cour Suprême, autres que les auditeurs, s'ils sont magistrats sous réserve des
dispositions de l'article 16 de la présente loi.

- les anciens magistrats des cours et tribunaux ayant au moins dix années d'exercice
effectif non compris le temps de formation dans les écoles et centres de formation sous
réserve des dispositions de l'article 16 de la présente loi.

- ainsi que les agrégés des facultés de droit sous réserve des dispositions des articles 10
et 16 de la présente loi.

Ces postulants devront, toutefois, après le serment, suivre les cours de déontologie d'au moins
six mois dans un cabinet désigné par le Bâtonnier sur proposition conjointe du postulant et dudit
cabinet.

Article 45 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

Les peines disciplinaires sont :

- l'avertissement ;

- la réprimande ;

- l'interdiction temporaire, laquelle ne peut excéder trois années ;

- la radiation du tableau des Avocats ou de la liste du stage.

L'interdiction temporaire comporte, en outre, la privation du droit de faire partie du Conseil de


l'Ordre pendant une durée, n'excédant pas dix ans, fixée par la décision qui prononce la peine.

Les sanctions disciplinaires peuvent faire l'objet, par la décision qui prononce la peine

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disciplinaire, d'une publication dans les bulletins internes de l'Ordre.

La radiation, l'interdiction temporaires et les peines annexes confirmées en appel peuvent, en


outre, faire l'objet d'une publication dans un ou plusieurs journaux d'annonces légales.

Il peut être décidé le sursis à l'exécution des peines d'interdiction temporaires.

Les conditions et les effets de la récidive seront fixés par le règlement intérieur de l'Ordre.

L'avocat radié ne peut se faire inscrire ni au Tableau, ni au stage.

S'il est inscrit à l'étranger, il ne peut exercer au Sénégal.

La violation des dispositions des alinéas 6 et 7 du présent article sera punie des peines prévues
à l'article 9 ci-dessus.

Article 46

Aucune peine disciplinaire ne peut être prononcée sans que l'avocat mis en cause ait été
entendu ou appelé, avec délai d'un mois.

Ce délai est de dix jours francs dans les cas prévus à l'article 53, alinéa 1er.

Il sera fait application de la procédure prévue par les articles 45 à 52.

Toute infraction résultant d'une atteinte portée par l'avocat au secret de l'instruction, notamment
par la communication de renseignements extraits du dossier ou la publication de documents,
pièces ou lettres intéressant l'information en cours, est réprimée dans les condition prévues aux
articles 44 et 52.

Article 47

Le Bâtonnier notifie, par lettre recommandée avec demande d'avis de réception, toute décision
du Conseil de discipline à l'avocat qui en est l'objet, dans les dix jours de sa date. Il la notifie
également au Procureur général près la Cour d'Appel, en son parquet, dans les dix jours de sa
date, quelle que soit la décision intervenue.

Le procureur général près la Cour d'Appel assure et surveille l'exécution des peines
disciplinaires.

Les plaintes relatives à l'exercice de la profession d'avocat pour des faits relevant de la
discipline, transmises aux fins de poursuite par le Procureur général près la Cour d'Appel au
Conseil de l'Ordre doivent faire l'objet d'un accusé de réception dans les huit jours. Si dans un
délai de trois mois, lorsque l'avocat intéressé est présent au Sénégal, et de six mois s'il en est
absent, aucune décision du Conseil de discipline n'est intervenue, le Procureur général près la
Cour d'Appel peut saisir directement la Cour d'Appel qui évoque et statue au fond dans les
conditions fixées ci-après.

La même règle s'applique lorsque le Procureur général près la Cour d'Appel ayant connaissance
d'une plainte portée devant le Bâtonnier ou le Conseil de l'Ordre pour des faits relevant de la
discipline en avise ledit Conseil et qu'aucune décision n'est intervenue dans les mêmes délais à
compter de cet avis dont il doit être accusé réception dans les huit jours.

Article 48

Le Procureur général près la Cour d'Appel peut, quand il le juge nécessaire, requérir qu'il lui soit
délivré une expédition de toute décision rendue par la Conseil de l'Ordre en matière disciplinaire.

Article 49

Si la décision disciplinaire est rendue par défaut, l'avocat frappé d'une peine peut former
opposition dans le délai d'un mois à compter de la notification par procès-verbal à personne de

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la décision et, si la notification n'est pas faite à personne, dans les deux mois de la signification à
domicile par huissier.

L'opposition est reçue par simple déclaration au secrétariat de l'Ordre qui en délivre récépissé.

Article 50

Le droit d'appeler des décisions rendues par le Conseil de discipline appartient dans tous les cas
à l'avocat frappé d'une peine et au procureur général près la Cour d'Appel.

Article 51

L'appel, soit du Procureur général près la Cour d'Appel, soit de l'avocat frappé d'une peine n'est
recevable qu'autant qu'il a été formé dans le mois de la notification qui leur a été faite, par le
Bâtonnier, de la décision du Conseil de discipline toutefois, en cas de décision par défaut, ce
délai ne court qu'à compter de l'expiration dans des délais d'opposition.

L'appel est formé par lettres recommandées avec demande d'avis de réception adressée au
Bâtonnier et au Procureur général près la Cour d' Appel lorsqu'il émane de l'avocat intéressé. Le
procureur général près la Cour d'Appel doit notifier, en la même forme, son appel à l'avocat mis
en cause et, en outre, en donner avis au Bâtonnier et à la partie plaignante.

En cas d'appel de l'avocat ou du Procureur général près la Cour d'Appel, un délai d'un mois est
accordé à la partie à laquelle l'appel est notifié pour interjeter appel incident. Ce délai court du
jour de la réception par l'intéressé de la lettre recommandée avec avis de réception visée à
l'alinéa 2 du présent article.

L'avocat est convoqué devant la Cour par lettre recommandée, au moins huit jours avant
l'audience.

Article 52 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

La Cour d'Appel statue sur l'appel en assemblée générale et en chambre de conseil dans le
délai de deux mois.

Article 53

Toute faute, tout manquement aux obligations que lui impose son serment, commis à l'audience
par un avocat doit être consigné au plumitif d'audience. Le Conseil de l'Ordre, saisi
immédiatement sur réquisition du ministère public doit statuer dans le délai de dix jours francs.

Sont dispensés du stage : les anciens membres de la Cour Suprême, autres que les auditeurs et
les anciens magistrats des Cours et tribunaux ayant au moins dix années d'exercice effectif de
leur profession.

Article 54

Les sanctions prononcées dans le cas prévus à l'article précédent sont celles qui sont
énumérées à l'article 45.

Article 55 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

L'exercice du droit de discipline ne met point obstacle aux poursuites que le ministère public ou
les parties civiles se croient fondé à intenter devant les tribunaux pour la répression des actes
constituant des délits ou des crimes

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CHAPITRE VI : DE LA RESPONSABILITE ET DE LA GARANTIE PROFESSIONNELLE

Article 56 (Loi n° 2009-25 du 8 juillet 2009)

En matière pénale la Cour d'Appel de Dakar est seule compétente pour juger les avocats.

Elle siège alors en formation spéciale présidée par le Premier Président et composée de deux
autres magistrats choisis parmi les présidents de chambre.

Aucun avocat ne peut être arrêté ni détenu sans ordre du Procureur Général près la Cour
d'Appel ou du Président de la Chambre d'Accusation, le Bâtonnier de l'Ordre des avocats
préalablement consulté.

Les causes contre les avocats sont instruites par la Chambre d'Accusation.

Article 57

Il doit être justifié, soit par le Barreau soit collectivement ou personnellement par les avocats,
soit à la fois par le Barreau et par les avocats, d'une assurance garantissant la responsabilité
civile professionnelle de chaque avocat membre du Barreau, en raison des négligences et
fautes commises dans l'exercice de leurs fonctions, selon des modalités précisées par décret.
Le Bâtonnier informe le Procureur général près la Cour d'Appel, des garanties constituéès,
dans tous les cas.

Article 58

L'ordre peut contracter auprès d'une société d'assurance ou d'un assesseur agréé une
assurance garantissant au profit de qui il appartiendra le remboursement de fonds et la
restitution des effets et valeurs reçus par ses membres à l'occasion de l'exercice de leur activité
professionnelle.

CHAPITRE VII : REGLEMENTS PECUNIAIRES ET COMPTABILITE

SECTION I : REGLEMENTS PECUNIAIRES

Article 59

Sous réserve de justifier d'un mandat spécial dans les cas où il est il est exigé par des
dispositions légales ou réglementaires, l'avocat est autorisé, lorsqu'il représente ou assiste
autrui, à procéder aux règlements pécuniaires directement liés à son activité professionnelle ou
observant les règles fixées par la présente loi, par les décrets pris pour son application et par le
règlement intérieur de l'Ordre.

Article 60

L'avocat ne peut procéder aux règlement pécuniaires portant sur les fonds, effets ou valeurs
reçus à l'occasion de son activité professionnelle que par l'intermédiaire d'un compte bancaire
professionnelle de dépôt en observant les prescriptions de comptabilité prévues pour son
utilisation.

SECTION II : REGLES ET DOCUMENTS COMPTABLES

Article 61

Les opérations de chaque avocat sont retracées dans des documents comptables destinés,
notamment, à constater les versements de fonds et remises d'effets ou valeurs qui lui sont faits
au titre de ses opérations professionnelles, ainsi que les opérations portant sur ces versements
ou remises. Cette comptabilité est tenue dans les conditions prévues, par l'article 67.

Article 62

L'avocat est tenu de présenter sa comptabilité à toute demande du Bâtonnier.

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Il est tenu de présenter tous extraits nécessaires de cette comptabilité lorsqu 'il en est requis par
le Président du Tribunal de première instance ou le Premier Président de la Cour d'Appel saisi
d'une contestation en matière d'honoraires ou débours ou en matière de taxe.

Article 63

Tous les versements de fonds ou remises d'effets ou valeurs à un avocat donnent lieu à la
délivrance ou à l'envoi d'un accusé de réception s'il n'en a pas été donné quittance.

Article 64

Le compte doit porter mention des sommes précédemment reçues à titre de provision ou autres.

Avant tout règlement définitif l'avocat remet à son client un compte détaillé. Ce compte du client
doit faire ressortir distinctement, d'une part les frais et débours et, d'autre part, les émoluments
et les honoraires.

Un compte établi les modalités prévues aux alinéas précédents doit également être délivré par
l'avocat à la demande de son client ou du Bâtonnier, ou lorsqu'il en est requis par le Premier
Président de la Cour d'Appel saisi d'une contestation en matière d'honoraires ou de débours, ou
en matière de taxe.

SECTION III : DISPOSITIONS PARTICULIERES AU COMPTE BANCAIRE PROFESSIONNEL


DE DEPOT

Article 65

Les avocats exerçant la profession à titre individuel ou dans le cadre d'une association, ainsi que
les sociétés civiles professionnelles d'avocats, sont tenus de faire ouvrir à leur nom dans une
banque, un compte de dépôt exclusivement affecté à la réception des fonds, effets ou valeurs
qu'ils reçoivent pour leurs clients à l'occasion de l'exercice de leur activité professionnelle et d'en
communiquer référence au Bâtonnier.

Les conditions d'ouvertures, de fonctionnement et de garantie de ce compte sont fixées par


décret.

Article 66

L'établissement où est ouvert le compte prévu à l'article 65 adresse au Bâtonnier sur sa


demande, tous relevés dudit compte.

Sur la demande du Procureur général près la Cour d'Appel, en cas de contestation, le Bâtonnier
devra, dans le délai de quinze jours, requérir auprès de l'établissement bancaire tous relevés du
compte et les lui communiquer. Le Procureur général pourra dans le cas de silence du
Bâtonnier, requérir directement lesdits renseignements auprès des organismes concernés.

Article 67

Les formes dans lesquelles doit être tenue la comptabilité des avocats sont fixées par
délibération du Conseil de l'Ordre.

Article 68

Le règlement intérieur de l'Ordre fixe les mesures propres à assurer les vérifications prévues par
l'article 29 (12). Le Bâtonnier informe le Procureur général près la Cour d'Appel, de l'exécution
de ces vérifications.

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CHAPTRE VIII : ETABLISSEMENT DU BAREME DE REFERENCE ET FIXATION DES
HONORAIRES

Article 69

Tous les deux ans, au début de l'année judiciaire, une délibération du Conseil de l'Ordre fixe le
barème de référence en ce qui concerne les honoraires.

Cette délibération est exécutoire après approbation par le Ministre de la justice à qui elle est
transmise, sans délai, par l'entremise du Procureur général près la Cour d'Appel.

Article 70

Lorsque le Conseil de l'Ordre n'a pas satisfait, le 1er décembre au plus tard, aux dispositions de
l'article précédent, ou si sa délibération n'est pas approuvée par le Ministre de la justice, le
dernier barème de référence rendu exécutoire reste en vigueur pour la nouvelle année judiciaire.

Article 71

Le barème est applicable à compter du 1er novembre de l'année judiciaire pour laquelle il a été
établi.

Il est communiqué au Procureur général près la Cour d'Appel.

Article 72

Le montant des honoraires est arrêté par l'avocat lorsque sa prestation est accomplie. Les
dispositions du présent article ne font pas obstacle à la perception de provision sur honoraires.

Article 73

Le bordereau d'honoraires fait mention des dispositions de l'article 75.

Article 74

Tout versement que lui fait un client donne lieu à l'établissement d'un reçu extrait d'un carnet à
souches tenu par l'avocat.

SECTION II : CONTESTATION EN MATIERE D'HONORAIRES ET DEBOURS

Article 75

Les contestations concernant le montant et le recouvrement des honoraires et débours des


avocats ne peuvent être réglées qu'en recourant à la procédure prévue par la présente section.
Toute contestation soulevée à l'expiration du délai de deux années suivant le versement de la
provision ou de l'honoraire par le client est irrecevable.

Article 76

Toute partie a la faculté de soumettre au Bâtonnier ses réclamations par simple lettre dont il est
donné récépissé.

L'avocat peut de même, saisir le Bâtonnier de toute difficulté.

Le Bâtonnier, s'il le juge utile, entend préalablement l'avocat et la partie. Il prend sa décision
dans les trois mois du dépôt de la réclamation. Cette décision est notifiée dans les quinze jours
de sa date à l'avocat et à la partie par le secrétaire de l'Ordre, par lettre recommandée avec
demande d'avis de réception ou par transmission administrative avec récépissé. La notification
doit reproduire littéralement les dispositions des articles 77 à 80.

Article 77

La partie ou l'avocat peut saisir de la contestation le Président du Tribunal de première instance

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dans le mois de la notification du Bâtonnier.

Si le bâtonnier n'a pas pris décision dans le délai prévu au troisième alinéa de l'article 76 de la
partie ou l'avocat peut saisir le président du tribunal sans condition de délai.

Le président du Tribunal de première instance est saisi par lettre recommandée avec demande
d'avis de réception.

Article 78 (Loi 87-30 du 28 décembre 1987)

L'avocat et la partie sont convoqués, avec délai de huit jours à compter de la réception de la
contestation, par le greffier en chef, par lettre recommandée avec demande d'avis de réception
ou par transmission administrative avec récépissé.

Le président les entend contradictoirement en chambre du conseil et procède à toute mesure


d'instruction utile. Il statue, dans les trois mois du dépôt de contestation, par ordonnance, dans
les limites du barème de référence prévue aux articles 29 et 69, sauf s'il existe une convention
d'honoraires entre les parties.

Cette ordonnance est notifiée dans les quinze jours de sa date de dépôt à l'avocat et à la partie
par le greffier en chef du tribunal régional, par lettre recommandée avec demande d'avis de
réception ou par transmission administrative avec récépissé.

Article 79 (Loi 87-30 du 28 décembre 1987).

Dans le mois de la notification de l'ordonnance faite par le greffier en chef par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception les parties peuvent se pouvoir devant le
Premier Président de la Cour d'Appel. Le Premier Président est saisi par lettre recommandée
avec demande d'avis de réception adressée au greffier en chef.

Si le président du tribunal régional n'a pas pris l'ordonnance dans le délai prévu au deuxième
alinéa de l'article 78 , l'avocat ou la partie peut saisir le Premier Président de la Cour d'Appel
sans condition de délai.

Le Premier Président de la Cour d'Appel statue par ordonnance suivant les règles de procédure
fixées à l'article 78. L'ordonnance est notifiée par les soins du greffier en chef de la Cour d'Appel
par lettre recommandée avec demande d'avis de réception.

Article 80 (Loi 87-30 du 28 décembre 1987)

Si la décision prise par le Bâtonnier n'a pas été déférée au président du tribunal de première
instance, elle est rendue exécutoire par ordonnance de ce magistrat à la requête soit de l'avocat,
soit de la partie. L'ordonnance n'est susceptible d'aucune voie de recours.

Si le premier président de la Cour d'Appel n'a pas pris d'ordonnance dans le délai prévu au
deuxième alinéa de l'article 78 , l'ordonnance du Président du Tribunal régional ou à défaut la
décision du Bâtonnier est considérée comme non déférée et devient exécutoire d'office.

Article 81

Lorsque la contestation porte sur les débours et honoraires du Bâtonnier, la décision prévue à
l'article 76 est prise par le Conseil de l'Ordre. La procédure applicable est celle des articles 77 et
suivants.

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CHAPITER IX : DISPOSITIONS DIVERSES

Article 82

L'ordre des Avocats du Sénégal est tenu de créer un organisme de règlement pécuniaire auquel
tous les avocats inscrits au tableau sont affiliés de plein droit et obligatoirement. Cet organisme
est destiné à centraliser, dans un compte unique, les fonds, effets et valeurs reçus par les
avocats à l'occasion de l'exercice de leur activité professionnelle.

Il en dresse l'acte constitutif, en arrête les règles de fonctionnement qui sont notifiées au
procureur général près la Cour d'Appel, lequel a la faculté d'en déférer les dispositions à la Cour
d'Appel s'il estime qu'elles sont contraires à la loi ou n'assurent pas les garanties et contrôles
nécessaires.

Le compte de cet organisme est, d'ordre public, insaisissable pour quelque cause que ce soit. Il
en est de même pour chaque sous compte qui ouvert au nom de chaque avocat, constitue, pour
ce dernier, le compte de dépôt professionnel obligatoire prévu par l'article 65.

Tous règlements, emplois, dépôts, séquestres directement liés à l'activité professionnelle des
avocats ne peuvent s'effectuer que par l'intermédiaire de cet organisme.

Il pourra être institué, à la demande du conseil de l'Ordre, une caisse des règlements
pécuniaires des avocats (C.A.R.P.A) ont le fonctionnement sera précisé par décret.

Article 83

A titre transitoire, le barème de référence des honoraires visé l'article 69 sera fixé par arrêté du
Ministre de la justice sur proposition du Procureur général près la Cour d'Appel, après
consultation du Bâtonnier, dans le cas où la délibération du Conseil de l'Ordre prévue audit
article ne serait pas intervenue dans le mois de la date d'entrée en vigueur de la présente loi ou,
même intervenue avant cette date n'aurait pas été rendue exécutoire.

Article 84

A titre transitoire, et pour l'application des dispositions de l'article 25 , alinéa 2, la durée du


mandat des membres du premier Conseil de l'Ordre élu après l'entrée en vigueur de la présente
loi, sera réduite à un an pour la moitié d'entre eux. La désignation des membres dont la durée du
mandat se trouvera ainsi exceptionnellement abrégée, s'effectuera par un tirage au sort opéré
lors de l'assemblée générale au cours de laquelle il aura été procédé à l'élection de ce premier
Conseil de l'Ordre.

Le Bâtonnier et le Conseil élus avant l'entrée en vigueur de la présente loi achèveront le mandat
d'un an qui leur a été dévolu en exerçant les attributions prévues par ladite loi.

Article 85

Les avocats inscrits au Tableau du Barreau des avocats près la Cour d'Appel du Sénégal à la
date d'entrée en vigueur de la présente loi, ainsi que les stagiaires inscrits sur la liste du stage,
bénéficient d'office du droit de réinscription au tableau et sur la liste du stage régis par la
présente loi, dans les mêmes termes et conditions que ceux de leur actuelle inscription.

Article 86

Sont abrogées toutes dispositions législatives ou réglementaires contraires à la présente loi,


notamment le décret N° 60-309 du 3 septembre 1960 portant création d'un Barreau près la Cour
d'Appel du Sénégal.

La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.

Fait à Dakar, le 4 janvier 1984.

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REGLEMENT INTERIEUR BARREAU DU SENEGAL

TITRE I

Article premier

Des principes.

1. L'Avocat au barreau du Sénégal doit exercer réellement sa profession.

2. Pour assurer cet exercice, il doit être inscrit au Tableau ou au stage et avoir son domicile
professionnel au siège d'une Juridiction du Sénégal.

3. Il est soumis aux règles du barreau du Sénégal telles qu'elles résultent des lois, décrets,
traditions et usages professionnels et du présent règlement.

4. L'inscription sur la liste du stage ne donne droit qu'au titre d'Avocat stagiaire.

Article 2

Du rang.

1. Les Avocats personnes physiques sont inscrits au Tableau d'après leur rang d'ancienneté.
L'ancienneté est déterminée d'après la date de prestation de serment. Lorsque plusieurs
avocats prêtent serment le même jour, l'ancienneté est déterminée d'après l'admission au
Barreau par décision du Conseil de l'Ordre.

Il est tenu compte pour les stagiaires des conditions d'accomplissement du stage.

2. Le rang d'inscription des Avocats associés est déterminé d'après leur ancienneté
professionnelle.

Le rang d'inscription des sociétés civiles professionnelles est déterminé par leur date de
constitution.

3. La qualité de Doyen est conférée à l'avocat le plus ancien d'après la date d'inscription au
Tableau de l'Ordre.

Article 3

Du tableau.

1. Nul ne peut être inscrit au Tableau de l'Ordre des Avocats s'il ne remplit les conditions
édictées par l'article 16 de la loi n° 84-09 du 4 janvier 1984 et s'il n'est admis par décision du
Conseil de l'Ordre.

2. Le tableau est réimprimé une fois l'an, au commencement de chaque année judiciaire, et
déposé au Greffe de la Cour suprême, des Cours d'Appel et des différentes juridictions.

3. Seuls ont droit, sur le territoire du Sénégal, au titre d'avocat, ceux qui sont régulièrement
inscrits au Tableau de l'Ordre.

4. L'Avocat peut être omis au Tableau dans un des cas prévus par l'article 18 de la loi du 14
janvier 1984.

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TITRE II : DE L'ORGANISATION DE L'ORDRE

Article 4

Des élections.

1. Les élections générales sont faites en conformité des articles 23 à 27 de la loi n° 84-09 du 4
janvier 1984.

2. Elles ont lieu à la majorité absolue des suffrages exprimés, à l'exclusion des bulletins nuls ou
des bulletins blancs pour les deux premiers tours ; au 3e tour la majorité relative suffit.

3. Les Avocats peuvent voter par correspondance. Le bulletin de vote doit, en ce cas, être
adressé sous pli fermé au Bâtonnier en exercice avant l'ouverture du scrutin, au plus tard la
veille.

4. Les votes par procuration ne sont pas autorisés.

5. L'élection du Bâtonnier précède celle des membres du Conseil de l'Ordre; elle a lieu au mois
de février, tous les 2 ans.

6. L'élection des membres du Conseil de l'Ordre a lieu au mois de février de chaque année, pour
le renouvellement partiel, par moitié de ses membres.

7. L'Assemblée générale est convoquée pour les élections par circulaire portée à la
connaissance de tous les avocats inscrits et affichée dans la salle des avocats.

8. Les élections se déroulent au siège de l'Ordre des Avocats.

9. Le Bureau des élections est présidé par le Bâtonnier en exercice.

En cas d'empêchement, il est remplacé par le membre du Conseil de l'Ordre le plus ancien.

En outre, le Bureau comprend deux scrutateurs choisis parmi les avocats inscrits au Tableau
depuis au moins cinq ans.

10. Seuls peuvent prendre part au vote les avocats inscrits au Tableau, à jour des dernières
cotisations appelées par le Conseil de l'Ordre et n'ayant pas été l'objet d'une mesure
disciplinaire empêchant l'exercice régulier de la profession.

11. Le Procès-verbal des élections est signé du Président du Bureau de vote et des scrutateurs
puis affiché.

Lorsqu'un autre tour de scrutin est nécessaire, il se déroule à huitaine sauf si le Conseil de
l'Ordre en décide autrement.

12. Le Bâtonnier élu prend fonction dans les 5 jours qui suivent son élection, après la passation
de service qui doit intervenir impérativement dans ce délai.

13. Le Bâtonnier élu préside le Bureau de vote pour les élections des membres du Conseil de
l'Ordre.

En cas de contestation des élections, le Bâtonnier élu reste en fonction jusqu'à l'épuisement de
tous les recours.

En cas d'annulation définitive des élections, l'intérim est assuré par le membre du Conseil de
l'Ordre le plus ancien jusqu'à l'issue des nouvelles élections.

14. La contestation des élections du bâtonnier ne fait pas obstacle à l'élection des membres du
Conseil de l'Ordre. Ceux-ci prennent fonction dès leur élection.

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Article 5

Des colonnes d'avocats inscrits

1. Les Avocats inscrits sont répartis en colonnes dont le nombre est fixé chaque année par le
Conseil de l'Ordre et les listes affichées au secrétariat de l'Ordre.

2. Chaque colonne se réunit sous la présidence d'un ancien Bâtonnier ou ancien membre du
Conseil de l'Ordre faisant partie de ladite colonne, ou à défaut, du plus ancien des Avocats
présents dans l'Ordre du Tableau.

3. Les colonnes sont convoquées par leur Président, au moins 15 jours avant la date de leur
réunion, sauf urgence.

4. Les colonnes ne peuvent examiner que les questions mises à l'ordre du jour par le Conseil de
l'Ordre ou celles qui leur sont soumises par un de leur membre.

5. Les avis et les voeux exprimés par les différentes colonnes sont transmis au Conseil de
l'Ordre.

6. Le Conseil de l'Ordre délibère sur les avis et les voeux exprimés par les colonnes dans le
délai de 3 mois, non compris les vacances judiciaires, et en cas de rejet, motive sa décision.

7. Les décisions du Conseil statuant sur les avis et les voeux des colonnes sont portées à la
connaissance de toutes les colonnes dans les 15 jours de la délibération du Conseil de l'Ordre,
affichées au secrétariat et consignées sur un registre spécial tenu à la disposition de tous les
Avocats.

Article 6

De l'administration et de la représentation de l'Ordre

1. L'Ordre des Avocats est administré par un Conseil de l'Ordre présidé par le Bâtonnier.

2. Seul le Bâtonnier a qualité pour représenter l'Ordre dans tous les actes de la vie civile auprès
des pouvoirs publics, des autorités et des tiers. Il peut donner délégation à cet effet à un
membre du Conseil de l'Ordre.

3. Dans tous les cas, d'absence, le Bâtonnier doit déléguer un membre du Conseil de l'Ordre
pour assumer l'intérim.

4. Tout membre du Conseil de l'Ordre doit déférer à toute convocation, assister à toute réunion
du Conseil de l'Ordre.

5. En cas de carence, après 5 absences réitérées, non justifiées ou excusées, le membre du


Conseil de l'Ordre est considéré empêché ; il est pourvu à son remplacement dans les délais
prescrits par l'article 27 de la loi n° 84-09 du 4 janvier 1984.

6. Les attributions du Conseil de l'Ordre sont définies par les dispositions des articles 29 et
suivants de la loi n° 84-09 du 4 janvier 1984.

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TITRE III : DES DROITS DE L'AVOCAT

Article 7

Règle générale

L'Avocat conseille, consulte, rédige les actes, postule et plaide, sauf les restrictions édictées par
les lois, les décrets et le présent règlement intérieur

Article 8

De la postulation et de la plaidoirie

L'Avocat peut exercer son ministère devant toutes les juridictions et tous les organismes
juridictionnels ou disciplinaires de quelque nature que ce soit, sauf les prohibitions édictées par
la loi.

L'Avocat assiste son client au cours des mesures d'instruction prescrites ou ordonnées en
toutes matières, notamment en matière civile, commerciale, pénale, sociale, administrative,
économique ou disciplinaire.

Il peut le représenter dans tous les cas où la loi n'en dispose pas autrement.

Article 9.

De la réduction d'actes.

1. Les avocats sont autorisé, à établir tous actes intéressant les personnes physiques ou
morales, à procéder aux diverses formalités nécessaires à leur régularisation.

2. En cas de pluralité de parties, l'avocat doit informer celles-ci qu'elles ont la possibilité de se
faire assister par un Conseil de leur choix.

Article 10

Des rapports avec la partie adverse.

A l'occasion de tout différend susceptible de recevoir une solution amiable et avant toute
procédure, l'avocat peut avec l'assentiment de son client, prendre contact avec la partie
adverse en lui adressant une lettre.

1. Il lui est formellement interdit de recevoir seul la partie adverse lorsqu'elle a un Conseil.

2. Les pourparlers avec la partie adverse en personne doivent avoir lieu dans le Cabinet de
l'avocat, si la partie adverse n'a pas constitué avocat.

En toute circonstance l'avocat doit faire preuve, outre de la délicatesse habituelle, de la plus
grande prudence et de la plus grande circonspection.

3. Les textes préparés dans le Cabinet d'un avocat ne constitueront un accord entre les parties
que lorsqu'ils seront revêtus de leur signature.

4. Sauf en cas d'accord entre les parties, l'avocat ne peut recevoir l'honoraire que de son client.

Article 11

Des rapports avec l'avocat de la partie adverse

De façon générale, les rapports entre avocats sont régis par les règles déontologiques qui
s'imposent à tous.

Lorsque la partie adverse a constitué avocat, toutes les réunions en vue d'une transaction seront

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tenues dans le Cabinet de l'Avocat le plus ancien, et toujours dans celui du Bâtonnier quand il
est constitué.

Article 12

De la transaction des offres réelles

1. L'Avocat peut transiger hors la présence de son client, mais ne doit jamais transiger sans
avoir obtenu son accord.

2. Il en est de même pour les offres réelles faites et acceptées à la Barre.

Article 13

Des honoraires, émoluments, droits et débours

1. L'honoraire est libre ; il est fixé d'accord-parties entre l'avocat et son client, en fonction des
difficultés de la cause, du travail ou du service rendu.

2. Le montant des honoraires est arrêté par l'avocat lorsque sa prestation est accomplie.

3 A l'honoraire s'ajoutent les émoluments, droit et débours.

4. L'avocat peut exiger des provisions sur les frais et honoraires contre reçu.

5. L'avocat peut accepter d'un client des honoraires périodiques en rémunération de son activité
de Conseil.

6. Dans la mesure du travail déjà fourni ou du service déjà rendu, un honoraire est acquis à
l'avocat chargé par un client de l'étude d'une affaire, alors même que le dossier lui est retiré
avant l'introduction de l'affaire en justice ; il en est de même en cas de dépôt de l'avocat.

7. Lorsqu'un acte sous seing-privé est établi par le concours de deux ou plusieurs avocats, les
honoraires de rédaction sont partagés entre eux.

8. Lorsque deux ou plusieurs avocats sont constitués pour une même partie et dans une même
procédure, chaque avocat fixe ses honoraires comme s'il était seul.

9. Le recouvrement des émoluments, droits et débours relatifs à la postulation s'opère suivant


les dispositions réglementaires.

10. Le recouvrement des honoraires et débours, en cas de contestation, de non paiement ou de


toute autre difficulté, est soumis à l'arbitrage du Bâtonnier et à la taxation.

11. L'avocat a la faculté d'exercer son droit de rétention sur les pièces et dossier de son client en
cas de non paiement de ses honoraires et débours.

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TITRE IV : DES DEVOIRS DE L'AVOCAT - DES INTERDICTIONS - DES INCOMPATIBILITES

Article 14

Règles générales

L'avocat est tenu d'observer scrupuleusement les devoirs que lui imposent la loi, les règles,
traditions, et usages professionnels envers les magistrats, ses confrères, ses clients.

L'honneur, la loyauté, l'indépendance, la courtoisie et la délicatesse sont pour lui des devoirs
impérieux.

Article 15

Du papier à lettre des cartes de visite, de la plaque.

1. Les avocats sont autorisés à faire figurer, sur leur papier en tête leurs nom, prénoms, qualité
d'avocat à la Cour, adresse.

Ils sont également autorisés à mentionner les titres définis par le Conseil de l'Ordre : titres
universitaires, distinctions honorifiques, Bâtonnier ou ancien Bâtonnier, Membre ou ancien
Membre du Conseil de l'Ordre, Secrétaire ou ancien Secrétaire de la Conférence.

Ne peuvent figurer sur les papiers à lettre et sur la plaque du Cabinet que les Avocats inscrits
au Tableau.

2. Les avocats peuvent apposer, à l'extérieur comme à l'intérieur de l'immeuble où ils exercent,
une plaque indiquant outre la qualité d'avocat à la Cour, leur nom, prénoms ainsi que la situation
de leur Cabinet dans l'immeuble.

3. Lorsque l'exercice de la profession a lieu en association ou en Cabinet groupé, cette plaque


pourra comporter les noms et les prénoms de chacun des associés ou avocats groupés.

Lorsque l'exercice de la profession a lieu sous la forme société civile professionnelle, cette
plaque pourra comporter l'indication de la société.

Article 16

Des désignations et commissions

1. L'avocat est tenu de déférer aux désignations et commission d'office.

L'avocat commis ne peut refuser son ministère, sans faire approuver ses motifs d'excuse ou
d'empêchement par l'autorité qui l'a désigné.

2. Toute personne poursuivie pénalement disciplinairement a droit à l'assistance d'un avocat. Si


elle ne peut en choisir un, le Bâtonnier y pourvoit sur sa simple demande.

3. Dans les affaires pénales où l'assistance d'un avocat est requise par la loi, l'avocat commis ne
peut accepter d'honoraire que si la commission a été transformée en désignation par le
Bâtonnier, ou si un avocat désigné étant pressenti pour lui succéder, le Bâtonnier le relève de
cette commission.

4. L'avocat désigné peut recevoir des honoraires proportionnés à la difficulté de l'affaire, au


travail accompli, aux ressources du client, ou au service rendu

En aucun cas, il ne peut subordonner son assistance à la perception préalable des honoraires
convenus.

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Article 17

De l'aide judiciaire.

1. L'avocat qui prêtait son concours au bénéficiaire de l'aide judiciaire avant que celle-ci n'ait été
accordée, ne peut refuser de le continuer sans faire approuver ses motifs d'excuse par le
Bâtonnier qui seul peut le relever de cette obligation.

Dans les affaires pour lesquelles l'aide judiciaire a été accordée, l'avocat ne peut demander que
les indemnités et contributions prévues par la loi.

Le recouvrement de la contribution mise à la charge du bénéficiaire de l'aide judiciaire s'opère


comme en matière d'émoluments.

2. L'avocat commis peut demander à son client des honoraires lorsque la condamnation en
principal et intérêts prononcée contre l'adversaire a procuré au bénéficiaire de l'aide judiciaire
des ressources telles que si elles avaient existé au jour où l'aide judiciaire a été demandée,
celle-ci n'aurait pas été accordée.

Ces honoraires ne peuvent être fixés par l'avocat qu'après que la condamnation soit passée en
force de chose jugée.

Toutefois les honoraires ainsi fixés ne pourront être réclamés qu'après exécution de la
condamnation en principal.

En cas de contestation ou de toute autre difficulté, il en est déféré au Bâtonnier selon la


procédure édictée par la loi n° 84-09 du 4 janvier 1984.

Article 18

Des publications.

Les avocats lorsqu'ils publient ou font publier des oeuvres à caractère juridique, peuvent faire
suivre leur nom de leur qualité.

Article 19

Des informations.

1. L'information du public relative à la profession d'avocat relève du Bâtonnier.

2. Toute recherche d'une publicité personnelle est interdite à l'Avocat.

Il lui est défendu de donner son assentiment exprès ou tacite à toute forme de publicité
professionnelle qui lui serait offerte, ou d'alimenter celle-ci par quelque moyen que ce soit.

Article 20

Des déclarations et manifestations publiques

Toute déclaration ou manifestation publique relative à un procès en cours est interdite à l'avocat
sous quelque forme que ce soit et quelles que soient les circonstances, sauf autorisation du
Bâtonnier.

Article 21.

De la sollicitation de la clientèle.

Toute sollicitation et tout démarchage de clientèle sont interdits à l'avocat.

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Article 22.

Du secret professionnel, du secret de l'instruction, du secret de la correspondance et des


pourparlers.

1. L'avocat est rigoureusement tenu au secret profession.

2. Le secret de l'instruction s'impose à l'avocat : toute communication de renseignements extrait


des dossiers ou publication de documents, pièces ou lettres intéressant une information en
cours lui sont interdites.

3. La correspondance professionnelle entre Avocats lorsqu'elle est confidentielle ne peut être


produite en justice.

Toutefois lorsque cette correspondance concrétise un accord définitif entre elle peut être versée
aux débats.

4. Les négociations poursuivies entre avocats, en vue de la recherche d'une éventuelle


conciliation, avec ou hors la présence de leurs clients, ont lieu, sous la foi du Palais et la teneur
ne peut en être divulguée.

Article 23.

Des devoirs envers un confrère précédemment charrié

1. Tout Avocat qui reçoit l'offre d'une clientèle ou d'un dossier doit s'assurer, avant d'accepter
cette offre, qu'aucun confrère n'a été préalablement chargé des intérêts du client comme
défenseur ou comme conseil et dans l'affirmative, s'assurer que celui-ci a été complètement
désintéressé.

2. Il ne pourra accepter cette clientèle or, ce dossier qu'après désintéressement du confrère qui
l'a précédé.

S'il ne se conforme pas aux prescriptions ci-dessus, l'Avocat s'expose à être déclaré par le
Bâtonnier personnellement débiteur.

3. Tout Avocat choisi, succédant à un Avocat commis, doit assurer ou faire assurer, la rétribution
équitable de ses peines et soins, après s'ils y a lieu arbitrage du Bâtonnier, sous peine de
s'exposer à être déclarer par le Bâtonnier personnellement débiteur.

4. L'Avocat ayant postulé pour le client d'un autre Avocat qui n'a pas postulé, ne peut, en aucun
cas, sans son accord ou à défaut sans l'autorisation du Bâtonnier, accepter de plaider pour ce
client.

Article 24

Du port de la robe.

L'Avocat doit se présenter en robe devant toutes les juridictions, ainsi que devant les magistrats
chargés des conciliations, des enquêtes, des appels en cause, des délibérés, ou des
instructions de même que pour requérir une ordonnance.

Article 25

Déplacement, des visites.

1. Lorsqu'il se déplace, l'Avocat doit rendre visite au Président et au Magistrat du Ministère


public tenant l'audience où il doit plaider, ainsi qu'au Membre du Conseil de l'Ordre ou l'Avocat le
plus ancien.

2. Il doit en outre, conformément aux traditions du Barreau, faire la démarche auprès du confrère

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plaidant pour la partie adverse.

Article 26

De la communication des pièces

1. L'Avocat doit communiquer à son confrère, avocat de la partie adverse, toutes les pièces qu'il
verse aux débats.

2. Cette communication doit être complète, préalable et spontanée.

3. L'Avocat qui reçoit les pièces doit, sans délai en accuser réception. Il ne doit pas s'en
dessaisir et doit les restituer à son confrère.

4. L'Avocat du demandeur doit communiquer ses pièces le premier, tant en première instance
qu'en cause d'appel même si son client est intimé devant la juridiction, du 2ème degré et
quelque soit cette juridiction sociale ou autre.

Article 27

Des requêtes

Si une requête adressée à un Magistrat a été refusée par lui, une requête semblable ou
analogue ne peut être présentée qu'au même magistrat et seulement en cas d'empêchement de
celui-ci à un autre magistrat.

En toute hypothèse, la requête et le refus précédents doivent obligatoirement être portés à la


connaissance du magistrat saisi.

Article 28

Des plaintes ou actions contre certaines personnes. Aucun Avocat ne peut déposer une plainte,
formuler une réclamation ou introduire une procédure contre un magistrat, un avocat ou un
officier ministériel, ou un auxiliaire de justice, sans en avoir référé préalablement au Bâtonnier.

Article 29

De la signification des actes d'avocat à avocat

Aucun acte ne peut être signifié par un Avocat à l'avocat de l'autre partie, en son étude, sans
l'accord préalable et expresse de ce dernier.

Toutefois, l'Avocat ne peut refuser de recevoir l'acte en cas d'élection de domicile en son étude,
sans indication de l'adresse précise de son client.

Article 30

Des cotisations et redevances

Chaque Avocat, quelque soit le mode d'exercice de sa profession doit contribuer


personnellement aux charges de l'ordre, le montant de sa cotisation est fixé par le Conseil de
l'Ordre.

Il sera également demandé à chaque Avocat de régler sa part de primes afférentes aux
assurances qui pourraient être contractées collectivement par l'Ordre tant pour la couverture de
la responsabilité professionnelle que pour la garantie du remboursement des fonds et de la
restitution des effets et valeurs reçus à l'occasion de l'activité professionnelle que pour les
documents volés dans un Cabinet ou perdus.

L'Avocat qui ne satisfait pas à ses obligations pécuniaires sans motif valable, pourra être omis
du Tableau sans préjudice d'éventuelles sanctions disciplinaires après lettre recommandée de
mise en demeure avec accusé de réception demeurée sans effet.

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Article. 31

Des incompatibilités générales

L'exercice de la profession d'avocat est incompatible avec toute occupation de nature à porter
atteinte à l'indépendance, à la dignité de l'Avocat, au caractère libéral de la profession, avec tout
emploi à gages et toute espèce de négoce et avec toutes fonctions d'associé d'une société en
nom collectif, commandite simple ou par actions, de gérant dans une société à responsabilité
limitée, de Président de Conseil d'Administration, Administrateur ou de Directeur général d'une
société anonyme ou de gérant d'une société civile à moins que celle-ci n'ait pour objet la gestion
d'intérêts familiaux ou professionnels.

Article 32.

Des avocats investis d'un mandat électif

L'Avocat investi d'un mandat électif ne peut accomplir aucun acte de sa profession d'Avocat
contre l'Etat, ses Administrations et ses services, les sociétés nationales, les collectivités ou
Établissements publics, ainsi que les services contrôlés, concédés ou subventionnés ni
intervenir à aucun titre et sous quelque forme que ce soit, dans une instruction ou une instance
dirigée contre eux.

Toutes ces interdictions s'appliquent, que l'Avocat intervienne personnellement ou par


l'intermédiaire d'associés ou de collaborateurs.

L'avocat investi d'un mandat électif dort veiller scrupuleusement à ce qu'aucune confusion ne
puisse s'établir entre l'exercice de sa profession et l'accomplissement de son mandat.

Article 33

Des avocats investis des fonctions ministérielles ou municipales ou des avocats anciens
fonctionnaires.

1. L'Avocats investi des fonctions de ministre ou de Secrétaire d'Etat doit s'abstenir d'exercer la
profession, sous quelque forme que ce soit, pendant la durée de ses fonctions.

2. L'Avocat qui remplit les fonctions de maire ou maire-adjoint d'une ville, ne peut accomplir
aucun acte de sa profession, directement ou indirectement, dans les affaires intéressant cette
ville et les établissements publics en relevant.

3. L'Avocat ancien fonctionnaire de l'Etat ne peut accomplir pour les administrations relevant du
département ministériel auquel il a appartenu, aucun acte de la profession pendant un délai de
cinq ans à compter de la cessation de ses activités

Article 34

Des avocats chargés de mission

Les Avocats peuvent être chargés par l'Etat de missions temporaires, même rétribuées, mais à
la condition de ne faire pendant la durée de leur mission aucun acte de leur profession, ni
directement ni indirectement.

L'Avocat chargé de mission en avise le Bâtonnier. Celui-ci saisit le Conseil de l'Ordre, qui décide
si l'avocat intéressé peut être maintenu au Tableau.

Dans la négative, l'avocat est tenu, dans les quinze jours de la notification qui lui est faite,
d'opter et d'aviser le Bâtonnier.

S'il opte pour l'exercice de la mission ou s'il garde le silence, il est omis du Tableau.

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Article 35

Des avocats accomplissant le service national

L'Avocat, pendant l'accomplissement du service national actif, ne peut exercer aucune activité
professionnelle.

Il est omis du Tableau pendant la durée de son service.

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TITRE V : DE LA DISCIPLINE

Article 36

De la juridiction du Conseil de l'Ordre

Le Conseil de l'Ordre siégeant comme Conseil de discipline a Juridiction sur les avocats inscrits
au Tableau ou au stage, et sur les avocats admis à l'honorariat.

Le Conseil de l'Ordre siégeant comme Conseil de discipline, est présidé par le Bâtonnier, ou, en
cas d'empêchement, par un ancien Bâtonnier, ou à défaut par celui des membres du Conseil de
l'Ordre le plus ancien dans l'ordre du Tableau.

Il prononce l'une des peines édictées par l'article 45 de la loi n° 84-09 du 4 janvier 1984 en
fonction de la gravité de la faute et pour tout manquement commis par l'avocat aux obligations
que lui impose son serment.

Après 3 avertissements ou réprimandes, il sera prononcé une peine d'interdiction ou la radiation


selon le cas.

L'exercice du droit de discipline ne met point obstacle aux poursuites que le ministère public ou
les parties civiles se croient fondées à intenter devant les tribunaux pour la répression des actes
constituant des délits ou des crimes.

Article 37

De l'interdiction temporaire.

Dans le cas où le Conseil de l'Ordre, siégeant comme Conseil de discipline, agissant soit
d'office, soit à la demande du Procureur général, interdit provisoirement l'exercice de ses
fonctions à l'Avocat qui fait l'objet d'une poursuite pénale ou disciplinaire, le Bâtonnier désigne
un ou plusieurs suppléants pour la durée de l'interdiction.

Article 38

De la radiation.

Dès qu'une mesure de radiation est devenue définitive, le Bâtonnier désigne un ou plusieurs
confrères pour administrer et liquider le Cabinet de l'Avocat radié.

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TITRE VI : DE L'OMISSION, DE LA SUPPLEANCE DES CESSATIONS D'ACTIVITES

Article 39

De l'omission

L'omission est prononcée par arrêté du Conseil de l'Ordre après que l'avocat aura été cité pour
être entendu.

Doit être omis du Tableau l'Avocat qui se trouve dans un des cas d'exclusion ou
d'incompatibilité prévu par la loi.

Peut être omis du Tableau

1. L'Avocat, qui du fait de son éloignement de la Juridiction près de laquelle il est inscrit,
soit par l'effet de maladie ou infirmités graves et permanentes, soit par acceptation
d'activités étrangères au Barreau, est empêché d'exercer réellement sa profession.

2. L'Avocat qui, investi de fonctions ou chargé d'un emploi impliquant subordination, n'est
plus en état d'exercer librement sa profession.

3. L'Avocat dont le défaut d'honorabilité, hormis le cas de fautes ou infractions réprimées


disciplinairement aux articles 44 et 46 de la loi n° 84-09 du 4 Janvier 1984, porte
manifestement atteinte à la dignité de l'Ordre.

4. L'avocat qui, sans motif valable, n'acquitte pas dans les délais prescrits, sa contribution
aux charges de l'Ordre.

5. L'Avocat qui, sans motif légitime, n'exerce pas effectivement sa profession.

Les effets de l'omission sont l'interdiction du port du titre d'avocat et de la robe, l'interdiction de
tous actes de la profession.

L'omission étant une mesure provisoire, tous liens existant entre l'Ordre et l'Avocat omis sont
maintenus.

Toute décision d'omission est aussitôt inscrite sur un registre tenu par l'Ordre ; tout avocat peut
le consulter.

L'omission prend fin par la réinscription au Tableau lorsque le Conseil constate la disparition de
la cause qui l'a fait prononcer.

Article 40

De la suppléance dans les actes de procédure

Lorsqu'un Avocat est empêché d'exercer ses fonctions, il est provisoirement remplacé pour les
actes de procédure par un ou plusieurs suppléants qu'il choisit parmi les avocats inscrits au
Barreau du Sénégal. Ce choix doit recueillir l'approbation du Bâtonnier

En cas de décès, ou lorsque l'Avocat empêché ou démissionnaire se trouve dans l'impossibilité


d'exercer son choix ou ne l'exerce pas, le ou les suppléants sont désignés par le Bâtonnier. Il en
est de même lorsque l'empêchement résulte d'une sanction disciplinaire ou d'une interdiction
provisoire.

Mentions des suppléances sont portées sur un registre tenu par l'Ordre ; tout avocat peut le
consulter.

Il est mis fin à la suppléance par le Bâtonnier.

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Article 41

Des cessations d'activités

Un avocat qui cesse l'exercice de sa profession peut donner mission à un ou plusieurs confrères
en qui il a une confiance particulière de prendre en charge tout ou partie de ses dossiers sous
réserve de l'accord des clients.

Il peut être convenu que les Avocats qui sont chargés de remplacer un avocat ayant cessé
d'exercer ou décédé, seront rétribués pour leur travail si les circonstances sont telles qu'ils ne
peuvent en retirer aucune contrepartie.

Il peut en être autrement si leur mise en contact avec la clientèle de l'avocat est éventuellement
susceptible de comporter pour eux des avantages.

Dans ce cas, ils verseront aux intéressés des indemnités convenables en contrepartie des
obligations licites de faire ou de ne pas faire que ceux-ci auront souscrites à leur égard.

Tout accord de cette nature devra être porté à la connaissance du Bâtonnier qui devra veiller à
ce qu'il demeure dans le cadre des règles de confraternité et de délicatesse qui s'imposent à
tout avocat.

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TITRE VII : DU STAGE

Article 42

Des conditions d'admission

Celles-ci sont définies par les articles 33 à 38 de la loi N° 84-09 du 4 janvier 1984 et par le
décret d'application n° 84-787 du 29 juin 1984.

Article 43

Des colonnes d'avocats stagiaires

Les Avocats stagiaires sont répartis en colonnes. Ces colonnes sont présidées par le Bâtonnier
ou par un membre du Conseil de l'Ordre ; elles ont pour secrétaire un Secrétaire de la
Conférence. Les colonnes sont réunies sur la convocation de leur Président ; leur nombre, pour
chaque année, est fixé par le Bâtonnier.

La présence des stagiaires aux réunions des colonnes est obligatoire. Les avocats stagiaires
doivent suivre les colonnes auxquelles ils sont affectés.

Article 44

De la conférence du stage

La conférence du stage se réunit les jours et heure fixés par le Bâtonnier.

Elle est présidée par le Bâtonnier ou par un membre du Conseil de l'Ordre délégué par lui et
discute les questions portées à l'Ordre du jour.

La présence des stagiaires à la Conférence est obligatoire, sauf dispense accordée par le
Bâtonnier.

Les absences prolongées sans excuse valable pourront donner lieu soit à une prolongation du
stage, soit au refus du certificat visé à l'article 40 de la Loi n° 84-09 du 4 janvier 1984.

Article 45

Des exercices du stage

Il sera organisé par les soins du Bâtonnier, pour les stagiaires et pour les avocats bénéficiant
des dispositions de l'article 43 de la loi, des exercices pratiques destinés à leur enseigner la
technique de la profession ainsi qu'un enseignement déontologique sur les règles, les traditions
et les usages de la profession.

Article 46

Du concours de la conférence

Les Secrétaires de la Conférence du stage sont désignés par le Conseil de l'Ordre sur la
proposition du Bâtonnier, à la suite d'un concours dont les modalités sont fixées par le
Règlement de la Conférence.

Les stagiaires frappés d'une peine disciplinaire ne peuvent pas prendre part au concours. Les
secrétaires de la conférence assistent le Bâtonnier aux réunions de la conférence.

Article 47

Des obligations des stagiaires

Ces obligations sont définies par l'article 39 de la loi n° 84-09 du 4 janvier 1984.

L'assiduité aux audiences et aux cours est exigée, et toute carence peut être sanctionnée dans

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les conditions édictées par l'article 40 de la loi.

Article 48

De la suspension du stage

1. Le stage peut être suspendu pour trois mois au maximum sur la demande du stagiaire par le
Bâtonnier.

2. Le stage est d'office suspendu par décision du Conseil pendant la durée du service national.
Le temps de cette suspension n'entre pas en compte pour le calcul de la durée du stage.

3. En dehors du second cas précité, la suspension du stage ne peut excéder trois mois, sur
demande du stagiaire, que sur motif grave justifié et sur décision du Conseil de l'Ordre.

Article 49

De la durée du stage, du Certificat du stage

La durée légale du stage est de 3 ans et peut être prorogée deux fois, une année.

Le stage doit être nécessairement accompli au cabinet du maître de stage choisi lors de la
demande d'admission au stage ; il ne peut être dérogé à cet état que pour motif légitime soumis
à l'appréciation du Conseil de l'Ordre qui, en cas d'acceptation de mutation, fixe le délai de
convenance à observer pour ce faire.

Article 50

De la rémunération des stagiaires et de leur cotisation

Pendant la durée du stage, la cotisation annuelle du stagiaire est acquittée par le maître du
stage.

Le montant de l'indemnisation des stagiaires est fixé par délibération du Conseil de l'Ordre.

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TITRE VIII : DE L'EXERCICE EN GROUPE DE LA PROFESSION

Article 51

Des modalités en groupe de la profession

Les avocats peuvent exercer leur profession, soit en groupe dans le cadre d'associations ou au
sein de sociétés civiles professionnelles, soit en qualité de collaborateur d'un autre avocat ou
groupe d'avocats.

Ils peuvent en outre, se réunir pour mettre en commun les moyens matériels afférents à
l'exercice individuel de la profession dans le cadre de société civile de moyens ou de cabinets
groupés.

Article 52

Du contrat de collaboration

La collaboration consiste pour un avocat figurant au tableau, à s'engager à consacrer, en


dehors de tout lien de subordination, et à l'exclusion de toute aide occasionnelle ou temporaire,
tout ou partie de son activité au cabinet d'un autre avocat.

Ce dernier s'engage de son côté à lui assurer, le cas échéant, une bonne formation
professionnelle et, en toutes circonstances, une équitable rémunération qui ne peut être
convenue sous forme de salaire.

Le contrat de collaboration est établi librement par les avocats qui le contractent. Toutes
difficultés relatives à la collaboration seront soumises à l'arbitrage du Bâtonnier.

N'est pas considéré comme collaboration le fait par un avocat de confier à un confrère en dehors
de tout esprit de formation ou de travail en commun, un dossier à étudier, préparer ou plaider.
Dans ce cas, qui constitue une simple modalité de travail à l'intérieur du barreau et non un
contrat emportant responsabilité civile de l'avocat substitué, un honoraire peut être librement
débattu entre les confrères à l'occasion de chaque affaire déterminée.

Article 53.

Des cabinets groupés

L'avocat peut exercer sa profession dans un local groupant plusieurs cabinets d'avocats. Toute
difficulté survenant à l'occasion de l'interprétation ou de l'exécution des conventions découlant
d'un contrat de cabinets groupés, sera soumis à l'appréciation du Bâtonnier.

Article 54

Des sociétés civiles de moyens

L'avocat personne physique ne peut faire partie d'une société civile de moyens ayant pour objet
exclusif de faciliter à chacun de ses membres l'exercice de sa propre activité professionnelle.

Il doit déposer les statuts de la société civile de moyens dont il est un des associés du
Bâtonnier.

L'avocat membre d'une société civile de moyens doit notamment disposer d'un bureau
personnel indépendant.

Article 55

Des associations

L' avocat peut exercer sa profession en groupe, dans le cadre d'associations.

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Aucun avocat ne peut appartenir en même temps à plus d'une association.

Chaque association doit être constatée par écrit.

Un exemplaire de la Convention d'association, ainsi que le cas échéant de toute convention


modificative, doit être déposé au Bâtonnier.

Toute difficulté survenant à l'occasion de l'interprétation ou de l'exécution des conventions


découlant du contrat d'association sera soumise à l'appréciation du Bâtonnier.

Article 56

Les sociétés civiles professionnelles

Les avocats inscrits au Tableau de l'Ordre peuvent, pour l'exercice de leur activité
professionnelle, constituer une société civile professionnelle dans le respect des dispositions
légales et du présent règlement.

Les avocats du barreau du Sénégal désirant constituer une société civile professionnelle
d'avocats doivent déposer leurs statuts au Bâtonnier.

Chaque avocat ne peut être membre que d'une seule société civile professionnelle et ne peut
exercer sa profession à titre individuel .

Toutes les dispositions du règlement intérieur sont applicables aux membres d'une société civile
professionnelle inscrite au tableau annexe de l'Ordre des Avocats.

Toute difficulté survenant à l'occasion de l'interprétation ou de l'exécution des conventions


découlant du contrat de société civile professionnelle sera soumise à l'appréciation du Bâtonnier.

Aucun avocat ne pourra engager une action judiciaire à une société civile professionnelle sans
en avoir référé préalablement au Bâtonnier.

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TITRE IX : DE LA COMPTABILITE

Article 57

De la comptabilité

Conformément aux dispositions des articles 59 à ti de la loi n° 84-09 du 4 janvier 1984, l'avocat
est tenu d'avoir une comptabilité régulière de toutes les sommes qu'il encaisse et débourse
pour les affaires dont il est chargé.

Cette comptabilité sera consignée sur deux livres journaux :

- l'un nominatif avec un compte étude et un compte clients ;

- l'autre identique au premier, mais anonyme, destiné à être présenté à l'Administration


fiscale pour assurer le respect du secret professionnel.

Ces comptabilités peuvent être contrôlées par le Bâtonnier, en cas de nécessité

- arbitrage d'honoraires ;

- à la demande du Procureur général ;

- litige entre avocats associés, cabinets groupés, et autres, quelle que soit la forme de la
collaboration.

Article 58

Des vérifications

Les vérifications de comptabilité prévues par l'article 29 (12°) de la loi n' 84-09 du 4 janvier 1984
seront déterminées par délibération du Conseil de l'Ordre.

Au cas où l'administration fiscale pour exercer son contrôle, voudrait prendre connaissance des
livres-comptables de l'avocat, celui-ci doit en référer au Bâtonnier qui déléguera un membre du
Conseil de l'Ordre en vue de s'assurer de la non-violation du secret professionnel.

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TITRE X

Article 59

De l'honorariat

Le titre d'avocat honoraire ne peut être conféré par le Conseil de l'Ordre qu'aux avocats qui ont
été inscrits au tableau pendant vingt ans et qui ont cessé leurs fonctions après les avoir
exercées avec honneur et probité.

Sauf cas exceptionnel, il ne sera statué que sur demande écrite dans laquelle le candidat à
l'honorariat exposera les motifs de sa requête, en indiquant quelles sont ou doivent être ses
occupations.

Le candidat à l'honorariat doit s'engager à ne rien faire qui puisse porter atteinte à son
honorabilité personnelle ou à la dignité de la profession qu'il a exercée.

Il s'engage à ne faire aucun acte rentrant dans la profession d'avocat, y compris la consultation.
L'avocat qui, sollicite l'honorariat ou qui l'a obtenu doit déclarer quelle situation il se propose
d'occuper.

Il doit aussi, chaque fois qu'il prend une situation nouvelle, en faire la déclaration au Bâtonnier.

Le Bâtonnier, s'il estime que la situation ainsi déclarée est contraire à l'honorabilité personnelle
de l'avocat ou à la dignité de la profession, lui en fera l'observation.

S'il passe outre, le Bâtonnier peut saisir le Conseil d'une proposition de retrait de l'honorariat.
L'honorariat ne peut être refusé sans que le demandeur ait été entendu ou appelé avec délai de
quinzaine.

L'avocat honoraire peut prendre part aux réunions et aux cérémonies de l'Ordre, à l'exception
des assemblées générales convoquées en vue de l'élection du Bâtonnier et de l'élection des
membres du Conseil de l'Ordre.

Il conserve le droit de revêtir le costume d'avocat et a accès à la bibliothèque.

Il est astreint au paiement d'une cotisation dont le montant est fixé par décision du Conseil de
l'Ordre.

L'avocat honoraire est soumis à la juridiction disciplinaire du Conseil de l'Ordre.

Article 60

Carte d'identité

Une carte d'identité sera délivrée aux avocats du barreau du Sénégal.

Cette carte sera distincte selon que l'avocat est inscrit, honoraire ou stagiaire.

Cette carte, visée par le Bâtonnier, devra porter la photographie, du titulaire, sa signature ainsi
que le millésime de l'année.

Le coût de la carte sera perçu lors de sa délivrance.

En cas de démission ou de radiation, la carte sera retirée ; en cas de suspension ou


d'interdiction la carte devra être déposée au Secrétariat pour le temps de la suspension.

Délibéré en Conseil de l'ordre le 31 octobre 1984.

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DECRET N° 86-762 du 30 Juin 1986 fixant les modalités d'organisation et de
foctionnement de la Caisse Autonome des Règlements pécuniaires des Avocats (CARPA)

Article premier

La composition, l'organisation et la compétence de l'assemblée générale, du Conseil de gestion


et du Commissaire général de la CARPA institués par l'article 8 de la loi n° 86-21 du 16 Juin
1986 ainsi que les modalités de fonctionnement de la CARPA sont réglées par les dispositions
suivantes :

CHAPITRE PREMIER : ORGANISATION DE LA CARPA

SECTION 1 : DE L' ASSEMBLEE GENERALE

Article 2

L'assemblée générale de la CARPA est composée de tous les avocats au Tableau de l'Ordre
affiliés et titulaires d'un sous-compte.

Article 3

L'assemblée générale est convoquée ordinairement chaque année, dans le semestre suivant la
date de clôture de l'exercice qui est fixé au trente juin.

Elle peut en outre être convoquée extraordinairement soit par le conseil de gestion, soit à la
demande du cinquième au moins des avocats inscrits au tableau de l'Ordre, soit à la demande
du Commissaire général ayant exercé son droit de veto.

Article 4

Les convocations sont faites par le Président de la CARPA, quinze jours au moins avant la date
fixée, par lettres individuelles indiquant sommairement l'ordre du jour.

Cet ordre du jour est arrêté par le Conseil de gestion. Il n'y est porté que les dispositions
émanant du Conseil et celles qui lui ont été envoyées vingt jours au moins avant l'époque de la
réunion par les avocats inscrits au Tableau. Lorsque la convocation est provoquée par le
Commissaire général, l'ordre du jour ne porte que sur les décisions frappées de son veto.

Article 5

L'Assemblée générale est présidée par le Président de la CARPA ou, à défaut, par le
Vice-président, ou, encore à son défaut, par un membre du Conseil de gestion délégué par ledit
Conseil. Les fonctions de secrétaire sont remplies par le Secrétaire général ou, à défaut, par le
Secrétaire général adjoint, ou, à défaut, par un membre de l'Assemblée désigné par celle-ci.

Article 6

L'assemblée générale ne peut délibérer sur première convocation que si le quart au moins de
ses membres est présent ou représenté. A défaut de quorum, il est immédiatement procédé à
une nouvelle convocation reportant la réunion à une semaine au moins avec le même ordre d'un
jour. Sur deuxième convocation l'assemblée générale délibère valablement quelque soit le
nombre des membres présents ou représentés.

Un membre de l'assemblée générale ne peut s'y faire représenter que par un autre membre
porteur d'un pouvoir écrit spécial se référant à la réunion du jour laquelle il a été convoqué.

Article 7

Les délibérations sont prises à la majorité des membres présents ou représentés, les
abstentions n'étant pas prises en compte.

Chaque membre de l'assemblée a une voix et autant de voix supplémentaires qu'il représente

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de membres sans, toutefois qu'il puisse réunir, tant en son nom que comme mandataire plus de
quatre voix, les pouvoirs écrits dont il dispose devant être déposés sur le bureau de l'assemblée
dès l'ouverture de la séance pour être valablement utilisés.

Article 8

L'assemblée générale entend les rapports du Conseil sur sa gestion et sur la situation morale et
financière de la CARPA. Elle entend également le rapport du Commissaire aux comptes et les
observations du Commissaire général.

Elle approuve ou redresse les comptes de l'exercice clos au début de l'année budgétaire, vote le
budget de l'exercice suivant, pourvoit quand il y a lieu, au renouvellement des membres du
Conseil de gestion et à la désignation du Commissaire aux comptes et, d'une manière générale,
délibère sur toutes propositions faites à l'ordre du jour qui touchent au développement de la
CARPA et à la gestion de ses intérêts.

Article 9

Les délibérations de l'assemblée générale sont constatées par des procès-verbaux inscrits sur
un registre spécial et signés par les membres composant le bureau. Ces procès-verbaux
constatent le nombre des membres présents ou représentés à chaque réunion.

Les copies ou extraits de ces procès-verbaux sont signées par le Président du Conseil de
gestion ou par deux membres de ce Conseil.

Article 10

L'assemblée générale désigne, pour un mandat de quatre années les huit membres élus du
Conseil de gestion. Tout membre sortant est rééligible.

Si le nombre des conseillers élus devient inférieur à six, il est procédé dans les deux mois à des
élections destinées à pourvoir aux sièges vacants, les conseillers ainsi élus l'étant pour la durée
du mandat restant à accomplir par le conseiller qu'ils remplacent.

Le mandat le plus long restant à courir est affecté au conseiller ayant obtenu le plus grand
nombre de voix et ainsi de suite jusqu'à attribution de la totalité des sièges.

Article 11

Les membres élus du Conseil de gestion sont renouvelés par moitié tous les deux ans.

L'élection a lieu à un seul tour de scrutin.

Sont proclamés élus les candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix, dans la limite des
sièges à pourvoir. A égalité de voix est proclamé élu l'avocat le plus ancien.

Dès la proclamation de l'élection des huit membres du premier Conseil de gestion il est procédé
devant l'assemblée générale, à la désignation par tirage au sort des quatre membres élus dont,
18 mandat, à titre exceptionnel. sera réduit à deux années.

Article 12

L'assemblée générale désigne un commissaire aux comptes choisi dans la section "
commissaires aux comptes" de l'Ordre des Experts et Evaluateurs agréés pour un mandat d'une
durée de trois exercices. Elle peut désigner un commissaire aux comptes suppléant appelé à
remplacer le titulaire en cas de décès, d'empêchement ou de refus de celui-ci.

Si l'assemblée omet de désigner un commissaire aux comptes il y est pourvu par une
ordonnance du juge des référés prise à la requête du commissaire général, le Président de la
CARPA dûment appelé en cause. Le mandat ainsi conféré prend fin lorsqu'il a été pourvu à la
nomination du commissaire aux comptes par l'assemblée générale.

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SECTION 2 : DU CONSEIL DE GESTION

Article 13

Le Conseil de gestion est composé :

- du Bâtonnier en exercice, président;

- et de huit membres élus par l'assemblée générale dans les conditions fixées par l'article
10 Les fonctions de membre du Conseil de gestion sont gratuites.

Article 14

Le Conseil de gestion se réunit au moins trois fois par an sur la convocation de son Président,
ou de la moitié de ses membres ou du Commissaire général, et aussi souvent que les intérêts
de la CARPA l'exigent. En outre il se réunit sur la convocation du commissaire aux comptes
lorsque ce dernier fait état, dans un rapport écrit spécial de difficultés graves susceptibles de
porter atteinte à l'existence de la CARPA.

La présence de cinq au moins des membres du Conseil de gestion est nécessaire pour
permettre de délibérer valablement. Les délibérations sont prises à la majorité des membres
présents. En cas de partage égal la voix du Président est prépondérante.

Nul ne peut voter par procuration au Conseil.

Article 15

Le Conseil de gestion est investi des pouvoirs les plus étendus pour faire ou autoriser tous actes
et opérations permis à la CARPA et qui ne sont pas réservés à l'assemblée générale.

Lorsque le commissaire général oppose son veto à une décision du Conseil de gestion qui ne lui
parait pas conforme aux buts ou aux intérêts de la CARPA l'exécution de la décision est
suspendue. En même temps, le commissaire général, à défaut du Président, convoque dans les
meilleurs délais l'assemblée générale pour être statué par elle sur le maintien, la rétractation ou
la modification de la décision du Conseil de gestion, après avoir entendu les observations du
Commissaire général.

Article 16

Toutes les délibérations prises par le Conseil sont constatées par des procès-verbaux inscrits
sur un registre spécial et signées du président de la séance et du secrétaire. Les copies ou
extraits des procès-verbaux sont signés par le Président du Conseil de gestion ou par deux
membres du Conseil.

SECTION 3 : DU BUREAU

Article 17

Chaque année le Conseil de gestion désigne son bureau sous la présidence du Bâtonnier en
exercice, président de droit, comporte :

- un Vice-président ;

- un Secrétaire général ;

- un Secrétaire général adjoint ;

- un Trésorier.

Article 18

Le Bureau du Conseil de gestion est spécialement investi des attributions énumérées ci-après :

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- le Président assure l'exécution des décisions du Conseil et le fonctionnement régulier de
la caisse. Il représente la CARPA en justice, en demande aussi bien qu'en défense, ainsi
que dans tous les actes de la vie civile.

- le Vice-président seconde le Président dans l'exercice de ses fonctions et le remplace en


cas d'empêchement ;

- le Secrétaire général et le Secrétaire général adjoint sont chargés de l'administration de


la CARPA ainsi que des convocations, de la rédaction, des procès-verbaux et de la
correspondance ;

- le Trésorier tient les comptes de la CARPA et encaisse les recettes et règle les
dépenses.

Article 19

Les comptes bancaires de la CARPA concernant ses fonds et valeurs propres et visés à l'article

7 alinéa 2 de la loi n° 86-21 du 16 juin 1986 fonctionnent sous la double signature conjointe du
Trésorier et du Président.

SECTION 4 : DU COMMISSAIRE GENERAL

Article 20

Le Commissaire général assistant le Conseil de gestion est un magistrat désigné par arrêté du
Garde des Sceaux, Ministre de la Justice.

Article 21

A peine de nullité absolue, le commissaire général participe à toutes les réunions du Conseil de
gestion avec voix consultative.

Article 22

Le Commissaire général peut opposer son veto suspensif à l'exécution des décisions du
Conseil de gestion qui lui semblent contraires aux buts et intérêts de la CARPA. Ce veto a pour
effet de déférer les décisions qui en sont frappées à l'appréciation de l'assemblée générale
conformément aux dispositions fixées par l'article 15, alinéa 2.

Article 23

Le Commissaire général est obligatoirement destinataire de, tout rapport, général ou spécial,
établi par le Commissaire aux comptes.

Article 24

Un arrêté du Ministre chargé des Finances désigne l'agent du Trésor chargé, à titre permanent,
d'assister le Commissaire général dans les investigations qu'il mène en application de l'article 8,
alinéa 3 de la loi n° 86-21 du 16 juin 1986 .

CHAPITRE 2 : FONCTIONNEMENT DE LA CARPA

SECTION 1 : DISPOSITIONS GENERALES

Article 25

La comptabilité de la CARPA est tenue selon les dispositions du Plan comptable sénégalais

Article 26

Les comptes bancaires concernant les fonds et valeurs propres à la CARPA, visée à l'article 7
alinéa 2 de la loi n° 86-21 du 16 juin 1986 et les comptes bancaires personnels des avocats

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inscrits au Tableau de l'Ordre, sont obligatoirement ouverts dans un établissement bancaire
différent de celui où est ouvert le compte de dépôt unique visé par l'article 4 de ladite loi.

Dans la quinzaine de l'avis d'ouverture de son sous-compte CARPA l'avocat est tenu de justifier
auprès du Président de la CARPA de ce qui'il n'est titulaire d'aucun compte personnel dans
l'établissement où est ouvert ledit sous-compte. Le manquement à cette obligation constitue
une faute passible des peines disciplinaires.

SECTION 2 : COMPTE ET SOUS-COMPTE DE DEPOT DE REGLEMENT PECUNIAIRE

Article 27

L'Avocat inscrit au Tableau de l'Ordre doit porter référence de son sous-compte CARPA sur
chaque correspondance, acte de procédure ou pièce quelconque établis à l'occasion de son
activité professionnelle.

Article 28

Les fonds, effets et valeurs reçus par l'avocat à l'occasion de son activité professionnelle doivent
être déposés au compte CARPA le plus rapidement possible.

Article 29

Les chèques et ordres de virement tirés sur un sous-compte CARPA doivent comporter la
désignation du bénéficiaire avec l'indication de son adresse. A défaut de ces précisions le
chèque ou l'ordre de virement sont retournés au tireur ou donneur d'ordre sans pouvoir être
honorés.

Article 30

L'établissement bancaire où est ouvert le compte prévu à l'article 4 de la loi n° 86-21 du 16 juin
1986 adresse au Président de la CARPA, chaque trimestre, d'office, et en outre chaque fois qu'il
en fait la demande, tous relevés dudit compte et de ses sous-comptes.

Le relevé de son sous-compte est adressé à l'avocat qui en est titulaire, d'office chaque
semestre et en outre chaque fois qu'il en fait la demande

Sur la demande du Commissaire général saisi d'une contestation, le Président de la CARPA


devra, dans le délai de quinze jours, requérir auprès de l'établissement bancaire tous relevés du
compte ou des sous-comptes et photocopie de tous chèques ou ordres de virements tirés sur
les sous-comptes et les lui communiquer. Le Commissaire général pourra, dans le cas de
silence du Président de la CARPA requérir directement lesdits renseignements auprès des
organismes concernés.

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