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: l’enjeu de la connaissance
THEME INTRODUCTIF
Ressources :
Site de l’académie des sciences : https://www.academie-sciences.fr/fr/
Comment est-on passé d’une société de l’information à une société de la connaissance ? :
https://www.youtube.com/watch?v=MH6eMC05sKE
L’économie de la connaissance : https://www.youtube.com/watch?v=DEbZyIMeBxA
P.Juignet : « la connaissance est un rapport actif au monde qui vise a s’en faire une représentation et a
l’expliquer. Cette action associe l’action a la réflexion, le savoir est le produit de la connaissance. »
Ainsi, avoir pour seule certitude le fait que l’on est ignorant est le seul moyen de rester en quête de connaissance.
Plus on se sait ignorant, le mieux on apprend. « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » Socrate.
L’accès et le partage de la connaissance sont des enjeux majeurs pour les Etats :
- Affirmer leur puissance économique (générer de la croissance et attirer des investisseurs)
- Permet une puissance géopolitique (rayonnement international grâce au Soft Power)
- Levier du développement (facilité par la puissance d’Internet mais créateur de profonde inégalités)
La connaissance est une source de compétition et de tension (espionnage industriel)
Peter Drucker : (1909-2005) Né en Autriche, Peter Drucker fut professeur de science politique et de philosophie.
En 1969, dans The Age of Discontinuity, Guidelines to Our Changing Society, il théorise la notion de « société de la
connaissance » dans laquelle se généralisent la diffusion et l’usage d’informations par l’intermédiaire des nouvelles
technologiques de l’information et de la communication (NTIC). En 1993, dans Post-capitalist society, il montre
que, grâce au taylorisme, que la révolution de la productivité a permis d’éviter la révolution prolétarienne prédite
par Marx. Il en déduit que la connaissance est le seul élément qui compte vraiment au travail, les facteurs de
production traditionnels (terre, capital, travail) étant passés au second plan. Pour Drucker, inventeur du
management moderne, ce sont les hommes et les femmes qui, par leur capacité d’innovation et la façon dont ils
organisent leurs relations de travail, font progresser l’entreprise: « L’intelligence, l’imagination et la
connaissance, écrit-il, sont des ressources essentielles, mais seule l’efficacité peut les transformer en résultats. »
La connaissance basée sur l’éducation de masse est la condition essentielle à cette efficacité.
Pour P.F.Drucker, The Age of Discontinuity: “La connaissance est notre source de richesse . appliquée au
taches que nous savons déjà faire elle est productivité. Appliquées aux taches nouvelles, elle devient
innovation. »
1. Dans quelle mesure la théorie de Peter Drucker constitue t’elle une rupture avec le taylorisme et le
fordisme ?
Rappel : Le tayloro-fordisme ou OST (organisation scientifique du travail) est 3inventé au début du XXe siècle. Il
s’agit d’une réorganisation du travail afin de le rendre plus productif. Chaque ouvrier est assigné à une tâche
unique sur la chaîne de montage. La connaissance est ici facteur de gain de productivité.
La théorie de Drucker diffère de cette pensée car :
- Pour lui il est important d’améliorer le bien-être au travail de la main d’œuvre afin que l’ouvrier trouve du
sens à son travail et soit motivé.
- Le facteur de production essentiel n’est plus le capital (Marxisme) mais le savoir, qui doit donner une
meilleure productivité à l’entreprise.
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
3. Docs. 1, 2 et 3 : Quelles recommandations la théorie de Drucker induit-elle pour les Etats et les
entreprises
Il faut permettre a l’ouvrier de s’exprimer et d’expliquer son point de vue . L’innovation et l’éducation doivent être
au centre de la relation ouvrier/entreprise. Il faut des travailleurs du savoir épanouis.
4. Docs. 2 et 3 p. 403 + doc 4 fiche : Présentez les documents. Quels débats et critiques la société de la
connaissance suscite-t-elle ?
La société de la connaissance souligne un rapport de domination, ceux qui la possède domine ceux qui n’en n’ont
pas Inégalité entre les Etats riches et les Etats pauvres Creuse les inégalités.
La société de la connaissance peut aussi amener à une société de la surveillance où le savoir sur tout pourrait
amener à un savoir sur tous.
5. D’après la diapo projetée n°6 : quelles sont les conditions nécessaires à la mise en œuvre d’une société
de la connaissance pour tous ?
- Mettre en place des institutions : rendre possible les conditions technique pour faciliter la circulation et le
partage de connaissances. Ils faut surtout démocratiser l’accès aux NTIC (nouvelles technologies de
l’information et de la communication.)
- Favoriser les investissements de l’Etat ou des acteurs privés
- Développer l’accès à la connaissance tout en veillant à ne pas creuser les inégalités
- Réduire la fracture numérique entre et dans les pays. Internet est une source de données qui permet
d’accéder à une société de connaissance. Mais il y a une certaine fracture numérique entre les pays les plus
développer et les pays les moins développer. Ainsi, des aides existent tel que Emmaüs connecte (c’est une
association qui aide les plus démunis à accéder au numérique.)
- Augmenter le nombre d’individus qui seraient susceptible de recevoir, produire, diffuser, de la connaissance :
grâce à l’éducation. L’Unesco aimerait accéder, d’ici 2050, à une « alphabétisation universelle ».
La notion de « société de connaissance » a été proposée par Peter Drucker politicien et philosophe autrichien
en 1969. Il s’agit d’une société dans laquelle la connaissance est produite diffusée et utilisée comme une
ressource au cœur de l’économie d’un Etat au même titre que le capital (ce qu’une entreprise détient)
ou la main d’œuvre, le savoir y est considéré comme une ressource à exploiter.
Pour accéder à une « société de la connaissance », il est indispensable de façonner une « société de
l’information » (: donnée inerte, brute.) La connaissance peut être une source d’enrichissement pour les états
mais aussi pour les entreprises notamment avec le pôle recherche et développement : on parle alors « d’économie
de la connaissance ».
La connaissance peut aussi être utilisée à des fins mercantiles = commerciales comme par exemple l’industrie
pharmaceutique qui l’utilise de cette façon
D’après le programme mondial du développement 9% des enfants ne sont pas scolarisés, 1 filles sur 4, et 6 ado
sur 10 n’atteignent pas les niveaux minimums en mathématiques et en lecture.
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
En 1666, Colbert crée une Académie qui se consacre au développement des sciences et conseille le pouvoir en ce
domaine. Il choisit des savants, mathématiciens (astronomes, mathématiciens et physiciens) et des physiciens
(anatomistes, botanistes, zoologistes et chimistes) afin de constituer une assemblé et d’appuyer le roi dans ses
décisions.
Aujourd’hui, il s’agit aussi d’une communauté qui sert la gloire des Etats, (ceci depuis sa création). En effet sous
le règne de Louis XIV, elle a permis d’attirer des savants étrangers et donc de capter leurs savoirs-faires.
Aujourd’hui dans le statut de l’académie des sciences réécrit en 2002-2003, l’article 4 stipule: « L’Académie des
Sciences concoure au développement des relations scientifiques internationales et à la représentation de la science
française » Soft Power. L’Académie construit la connaissance scientifique par l’esprit critique et
l’universalisme scientifique (= communauté de savants qui dépasse le cadre des frontières (Par exemple
Newton, un savant Anglais). Finalement elle permet de diffuser les savoirs notamment par ses conférences en
ligne, ses colloques et aussi grâce à sa revue scientifique « La recherche ».
Aujourd’hui, l’Académie des sciences est une assemblée de scientifiques, choisis parmi les plus éminents
spécialistes français et étrangers. (250 scientifiques dont la moitié ont moins de 55ans.) Leur rôle est de fournir un
cadre d’expertise, de conseil, d’alerte, vis à vis des enjeux politiques et sociétaux que pose la science. Elle conduit
des réflexions relatives aux enjeux politiques, éthiques et sociétaux que posent les grandes questions
scientifiques, actuelles et futures. Elle réfléchit, anticipe, explique et se prononce, notamment à travers des avis et
des recommandations, marquant quand cela est nécessaire des prises de position. Ses travaux visent à fournir un
cadre d’expertise, de conseil et d’alerte, sur lequel peuvent s’appuyer les politiques publiques, et plus largement à
éclairer les débats et les choix de notre société.
Aujourd’hui il existe un partenariat entre L’Académie des Sciences et l’Education Nationale. Ce partenariat
montre que la vulgarisation du scientifique poussé à son extrême avec notamment un concours : « la main à la
pâte ». Il doit permettre d’inculquer l’esprit scientifique aux élèves de la maternelle jusqu’au lycée afin de créer
des vocations scientifiques. La mission de l’Académie des Sciences dépasse le cadre des Académiciens. Cela
montre que la diffusion de la connaissance doit se faire à tout âge et dans les différentes classes sociales de la
société, elle s’ouvre au monde scolaire.
L’Académie des sciences soutient en outre la recherche, s’engage pour la qualité de l’enseignement
des sciences (Education Nationale) et encourage la vie scientifique sur le plan international.
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
La science comme « activité » se développe comme activité dès l’Antiquité en Mésopotamie (le « croissant
fertile ».) Des lieux sont déjà dédiés à la connaissance comme la bibliothèque d’Alexandrie.
Dès l’Antiquité/au Moyen Age : les souverains ont à cœur de rassembler autour d’eux des savants, c’était un
outil de leur soft power. Exemple : Léonard de Vinci était proche de François 1er, qui était son mécène.
Au 17ème et 18ème les souverains ont souhaité de construire des académies, des universités pour diffuser les
connaissances et les faire perdurer. Louis XIV n’était pas le seul à mener ce projet, un peu partout en Europe des
universités se créer. Exemple : La Royal Society, 1660 à Londres.
Au 18ème, développement des lieus de sociabilité : les salons, tenus par des salonnière (ex : salon de Mme
Geoffrin) Les Nobles et les bourgeois avaient à cœur de s’entourer des grands philosophes et savants pour
disserter et confronter leurs opinions. Au 18ème siècle on parle même de la « République des sciences » avec
l’Encyclopédie Diderot et d’Alembert.
Universalisme des savants puisque toutes ces sociétés savantes sont ouvertes aux savants étrangers : la
connaissance ne respecte pas le cadre étatique, la connaissance circule et dépasse le cadre national.
Elle a un champ d’action international et transnational car elle accueille lors de ses évènements des
scientifiques du monde entier
Différentes Organisations existent, exemples : IAU « communauté scientifique de l’espace » crée en 1919 à Paris.
L’ESA « Agence spatiale européenne » créé en 1975. Le GIEC : « groupe d’expert intergouvernemental sur
l’évolution du climat » crée en 1988. Cette organisation permet de comprendre les fondements scientifiques du
changement climatique causés par les Hommes afin de proposer des solutions. L’ISS « station spatiale
internationale » crée en 1978.
La communauté scientifique est également reconnue par les paires grâce au décernement de prix. Ainsi, le Prix
Nobel a été créé par Alfred Nobel en 1901. Il récompense différents domaines scientifiques (plus la paix et la
littérature) excepté les mathématiques. Les chercheurs en mathématiques sont récompensés par la Médaille
Fields. Enfin, la médaille Émile Picard est une distinction en mathématiques décernée tous les six ans par
l'Académie des sciences, en France. Elle porte le nom du mathématicien Émile Picard.
Aujourd’hui cette communauté scientifique s’autonomise de la tutelle des états mais à quand même besoin de
l’état pour être financé. Relation d’Interdépendance (ex : Covid (recherche du vaccin), climat)
Acteurs qui financent et qui Acteurs qui produisent : Acteurs qui diffusent :
contrôlent : - Scientifiques - Enseignants
- Etat (CNRS) - Amateurs (Wikimédia) - Scientifiques
- Entreprises privées ex (Revus/congés/colloques)
Silicon Valley - Les étudiants : projet
Erasmus : connaissance de
partage
CONCLUSION
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Aujourd’hui la connaissance est produite et diffusée par des acteurs multiples sur l’ensemble de la planète et elle a
existé de tout temps, mais cette démocratisation de la connaissance n’est que partielle : elle reste surtout utilisé
par les Etat au service de leur Smart Power.
Jalon 1 : Accéder à la connaissance : l’alphabétisation des femmes du XVIème siècle à nos jours
Ressources :
Discours de Malala à L’ONU : https://youtu.be/3rNhZu3ttIU
Où en est l’alphabétisation dans le monde ? (2min)
https://www.lemonde.fr/education/video/2017/09/08/ou-en-est-l-alphabetisation-dans-le-
monde_5182711_1473685.html Cours en vidéo : https://youtu.be/tRSCzhUER3o, https://youtu.be/OsLjBI989Dw,
https://youtu.be/N9GGWYZ29kI
Emilie du Chatelet : : Emilie du Châtelet, une femme de science dans les Lumières - Panorama Grand Est (ina.fr)
De tout temps les filles sont allées à l’école. Cependant, l’accès a l’école reste inégalitaire en fonction des milieux
sociaux des familles et de la région. De tout temps les hommes se sont intéressés à l’éducation des femmes.
Ex : Geoffroi de la Tour Landry : Livre pour l’enseignement des filles au XIV siècle
Instruction pour le mariage et la maternité ainsi que la religion
3. D’après les auteurs quels sont les modes d’alphabétisation des filles à l’époque moderne ?
Les modes d’alphabétisation des femmes à cette époque sont les livres religieux : la Bible, et l’alphabétisation
des filles à la maison, pour les plus riches à l’aide d’un précepteur et pour les plus pauvres, des écoles de
campagnes mais elles sont loin d’être rependues.
4. Quel est le rôle de l’éducation défendu par ces auteurs ?
L’objectif va être d’améliorer l’éducation des fils par l’éducation des femmes, d’admettre davantage d’égalité
au sein du couple. Mais de manière générale cette éducation des femmes reste liée à une conception religieuse
du rôle de la femme : être une bonne épouse et une bonne mère, pour tenir au mieux son foyer. L’éducation
des femme est tournée vers l’intérieur (le foyer) tandis que celle des hommes est tourné vers l’extérieur.
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
est lié également au milieu social, on a certes, une alphabétisation des classes populaires, par ex 38% femmes
de boulangers étaient alphabétisées, mais cette alphabétisation restait inégale à l’intérieur même des classes
populaires. Avec, par ex 49% des femmes de cordonnier plus à même d’être alphabétisées. Le manque de
structure scolaire en est aussi une cause.
La Réforme protestante et contre-réforme catholique : étape essentielle dans l’éducation des femmes :
La réforme protestante :
Volonté de diffusion de l’éducation en écrivant des livres en langue vernaculaire ( : de tous les jours) et ouvre des
écoles pour instruire les femmes. Le but est alors d’instruire les fidèles et d’instruire les femmes.
Luther considère qu’il faut bâtir des écoles pour les deux sexes, afin que chacun puisse lire les saintes écritures,
traduites en langue vernaculaire. Dans ces écoles, Luther souhaite que les enfants puissent apprendre un métier
et avoir une orientation adaptée. Philipe Mélencton va, lui, réformer le système scolaire des protestant qui ne sera
plus sous l’autorité religieuse mais sous une autorité politique. Il va ouvrir des école de filles dès 1530. Théodore
de Bèze : 1er recteur de l’Académie de Genève fondée par Jean Colin, elle va rendre l’enseignement élémentaire
obligatoire et gratuit pour les filles et les garçons
Pour tous ces réformateur, l’éducation des filles est un enjeu majeur car c’est pour eux « l’avenir de leur Eglise
protestante ». Cet avenir repose sur l’éducation de la famille dans son entièreté et donc celle des femmes. Pour
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Martin Luther, les familles ont le devoir d’instruire leurs enfants : c’est une obligation d’envoyer les enfants à
l’école pour qu’il deviennent de bon chrétiens.
la contre-réforme catholique :
Exemple de congrégations :
- Les Ursulines (1535) : favorise l’éducation des filles fortunées
- Les Filles de la Charité (1633) : confié à Louise de Marillac : enseignement donné aux filles pauvres
notamment
ATTENTION : Au 16ème siècle : 20% de la population européenne qui savait peut-être lire. Finalement sur fond de
querelle religieuse, l‘éducation des filles à pu progresser mais avec un bémol : les écoles se développent surtout
en milieu urbain autant pour les plus pauvres que pour les Catho. Il n’y a pas de loi universelle d’éducation sur
l’ensemble du territoire. Les conséquences de cette évolution, elles, se verront surtout au siècle suivant.
A l’origine : « Maison Royale de Saint Louis » Ce pensionnat pour jeunes filles est créé en 1686 à Saint Cyr dans
les Yvelines et la demande de madame de Maintenon, maitresse de Louis XIV et gouvernante des enfants battards
du roi. Cet établissement devait pouvoir former les jeunes filles de la noblesse désargenté et notamment la
noblesse qui à servit dans les guerres de Louis XIV. Elle ferme en 1793 (Révolution). C’est plus de 3000 jeunes
filles qui vont passer dans cette institution. L’école de Saint Cyr est la première institution d’Etat gratuite. Les
demoiselles y sont admissent à l’âge de 7 ans et en ressortent à l’âge de 20 ans avec deux choix : soit rentrer au
cloitre soit de se marier. Le temps scolaire était accordé avec des temps de loisirs de prières de travaux manuelles
et de littérature : de pièces écrites aux 17 ème siècle. Elles étaient coupées du monde pendant 20 ans mais le
réintroduisaient avec l’entière connaissance de l’actualité. Cette école a inspiré la création de « l’école des
demoiselles de la légion d’honneur » créer par Louis XVI.
c) L’Europe des Lumières : des femmes productrices de connaissances et à l’origine de leur diffusion
Emilie du Châtelet Emilie du Châtelet, une femme de science dans les Lumières - Panorama Grand Est
(ina.fr)
Malgré la révolution scientifique du XVII e siècle et le rayonnement de la philosophie des Lumières, au XVIII e, les
femmes de science sont rares. L’immense majorité des jeunes filles ne reçoit pas l’éducation dispensée aux
garçons. Les rares femmes de sciences travaillent dans l’ombre de leur mari ou publient sous de faux noms,
d’hommes en général.
Émilie de Breteuil, la future marquise du Châtelet, fait figure d’exception. Elle naît à Paris
dans une famille noble au début du XVIII e (En 1706) et a la chance d’être éduquée par les
précepteurs de ses frères qui lui enseigne les sciences. Son père est en effet ouvert d’esprit
et veut pour sa fille une éducation humaniste à laquelle les jeunes filles de son temps
n’ont normalement pas accès. On lui enseigne le latin, le grec et les langues étrangères. Elle
apprend également à monter à cheval, à danser, à chanter, à jouer du clavecin. Mais c’est
pour les sciences que la jeune Émilie montre le plus d’aptitudes. Elle se passionne pour les
mathématiques et la physique.
Émilie est mariée à l'âge de 19 ans au Marquis du Châtelet, un militaire dont elle aura
trois enfants, mais elle a plusieurs amants et se moque des préjugés de son temps. Son mari, qui admire son
intelligence, laisse faire. Il la laisse ainsi partir à Paris et Versailles, où elle retrouve la vie mondaine qu’elle avait
connue avec son père sous la Régence (1715-1723). Elle suit des cours particuliers chez le célèbre astronome et
mathématicien Maupertuis, son professeur, et quelque temps son amant.
Mais c’est en 1733 qu’elle rencontre l’amour de sa vie, Voltaire. Elle a alors 27 ans. Elle devient sa maîtresse.
Quand Voltaire doit fuir Paris après la publication des Lettres philosophiques, qui font l’éloge du système politique
anglais (qui est une critique implicite de la monarchie absolue française), Émilie l’accueille chez elle, dans son
château de Cirey,près de la frontière de Lorraine. Dans ce château de Cirey, elle organise aussi des salons où elle
recoit de nombreux savants et participe aux débats.
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Se moquant encore une fois des règles de la bienséance et de sa réputation, elle vit là avec Voltaire cinq années
de bonheur et d’études. C’est elle qui l’initie à Newton, à Leibniz. En 1737, elle seconde son amant pour le
concours de l’Académie des sciences qui porte sur la nature du feu… tout en rédigeant en cachette, la nuit, une
étude sur le même sujet qu’elle soumet anonymement à l’Académie, et qui est publiée. C’est la 1re fois qu’un
travail scientifique d’une femme est publiée par l’Académie des sciences. Cette grande victoire la pousse à
aller plus loin : en 1740, elle publie, sous son propre nom, son livre Institutions de Physique. Malgré les critiques
misogynes, son livre est un grand succès qui lui offre une renommée internationale.
Elle se lance en 1745 dans la difficile traduction des Principes mathématiques de Newton (but : le rendre
accessible au plus grand nombre) . Elle est reçue l’année suivante à l’Académie des sciences de l’Institut de
Bologne. Sa traduction de Newton est publiée en 1756-59, et favorisera les progrès scientifiques en France.
« J’ai toujours pensé que le devoir le plus sacré des Hommes était de donner à leurs enfants une éducation qui
les empêchât dans un Age plus avancé de regretter leur jeunesse qui est le seul temps où l’on puisse
véritablement s’instruire. » Emilie du Chatelet.
Madame de Pompadour
C’est une femme des Lumière : Jeanne Antoinette Poisson fait partie du Tiers Etat. C’est
une bourgeoise (n’a pas de titre). Elle se sert de sa position en tant que maitresse du roi
Louis XIV pour défendre les intérêts des philosophes des Lumière. Dans son portrait
réalisé par Quentin De La Tour, elle s’illustre en tant que femme de goût (se passionne
pour les arts décoratifs), instruite par une instruction qui reste largement au-dessus que
celle reçu par le reste des femmes de son temps (<Emilie du Châtelet), une femme
engagée qui n’hésite pas à poser avec le tome 4 de l’Encyclopédie (dirigé par Diderot et
d’Alembert) alors qu’il avait été censuré (pose avec l’ouvrage de Montesquieu « l’Esprit
des lois » : importance de séparation des pouvoirs)
Finalement elle soutient des penseurs/ philosophes qui vont à l’encontre de
l’absolutisme alors qu’elle occupe elle-même la position de favorite du roi : soutenue la
diffusion d’idée nouvelle mais n’en est pas à l’origine comme Emilie du Chatelet.
Louis Maggiolo est un homme du XIXème siècle qui travaille dans l’éducation nationale. Lorsqu’il est à la retraite,
on lui confie une étude sur les progrès de l’alphabétisation en France depuis le XVIème siècle jusqu’à 1870. Pour
faire son enquête il s’appuie sur la capacité des personnes à signer leur contrat de mariage et mobilise de
nombreux instituteurs pour compléter ses recherchent sur le siècle présent.
Cependant sa recherche présente certaines limites, en effet, signer son contrat de mariage ne veut pas dire qu’on
la lu et compris. Mais son travail reste synthétique par tranche d’âge et par siècle qui reste aujourd’hui pour les
historiens qui travaillent sur l’alphabétisation une véritable source.
A partir de la Révolution Française, l’éducation prend un nouveau tournant en France (1 er tournant avec les
réformes et femmes de pouvoirs) car :
- recul de l’influence de l’Eglise
- les couvents et pensionnats ferment car recul de l’infl’Eglise (les parlementaires doivent décider d’un nouveau
moyen d’éduquer)
- développement d’une conscience citoyenne qui ne peut se développer que par une éducation large et pour
tous
Former de futurs citoyen qui s’engagent dans la défense de la patrie ce qui entraine la loi Jourdan en 1795 :
service militaire
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Détails :
1794 : Décret Lakanal : met en place un début de système scolaire qui est sous la coupe de l’Etat qui rétribue
(paye) l’enseignement mais ne met pas en place l’obligation scolaire.
1828 : création d’un ministère de l’instruction publique en France.
1830 : Loi Guizot : toute commune de plus de 500 habitants doit entretenir une école de garçon.
1836 : Ordonnance Pelet : va compléter la loi Guizot en formulant le souhait qu’il se également intéressant
d’ouvrir une école de fille, mais aucune obligation
1850 : Loi Falloux : cette loi donne un grande part de l’attitude à l’Eglise pour organiser l’enseignement des filles :
accès sur l’éducation morale et religieuse avec des rudiments d’écriture de lecture et de calcul et travaux manuel
accès sur les travaux d’aiguilles : permettre à l’Eglise d’ouvrir de plus en plus d’écoles de filles : congrégation
religieuses
1867 : Loi Duruy : alignement à la loi de Guizot : toute commune de plus de 500 habitants doit entretenir une
école de garçon et de filles (école toujours pas obligatoire) 17,5% de filles scolarisées en plus : 2/3 filles reçoivent
un enseignement primaire = elle incite les grandes villes à ouvrir des cours secondaires pour les femmes (accès en
enseignement secondaire car elle ont pas accès aux lycées napoléonien)
1879 : Loi Paul Bert : Oblige chaque département à créer une école normal de fille pour former des institutrices
1880 : Loi Camille Sée : approfondit les enlignements de la loi Duruy : car oblige grandes villes d’ouvrir des lycée
pour filles
1881 : Loi Ferry : école gratuite et instruction obligatoire de 6 à 13 ans : scolarisation de masse. Loi appliquée
très rapidement par des déclarations
« Il faut que la femme appartienne à la science ou qu’elle appartienne à l’Église » Jules Ferry
Cela montre qu’en instaurant une école publique laïque et obligatoires pour tous, il faut chasser les idées
conservatrices du système scolaire Créer des enseignants anticléricaux appelé les « hussards noirs de la
République »
1975 : Loi Habby : met en place la mixité scolaire
Conclusion : Cette législation montre que l’instruction des filles est devenue une préoccupation des pouvoirs
publics au XIX et XX siècle en France, non pas pour défendre une égalité mais au départ, par une volonté politique
(anticléricalisme notoire).
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
On remarque une accélération de l’alphabétisation dans le monde à la seconde moitié du XIX siècle (1940), avec
- la décolonisation car les Etats deviennent des Etats indépendants et peuvent mettre en place des lois pour
l’alphabétisation
A partir des années 80, l’alphabétisation est croissante avec la volonté de l’Unesco mais aussi car les pays
s’enrichissent et s’industrialisent.
86% de la population mondiale est alphabétisé (2018) mais il existe tout de même un fort contraste à ’échelle
planétaire et entre les sexes.
ex : 13 pays (PMA) ou le taux d’alphabétisation est inférieur à 50% :
- pauvreté
- guerre
- régimes islamistes : l’Afghanistan fait aujourd’hui partis des pays les moins alphabétisés.
En France, certains sont encore touchés d’illettrisme : les immigrés / les enfants handicapés
DUDH article 26 : « Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui
concerne l’enseignement élémentaire et fondamental » l’éducation doit permettre l’épanouissement de
l’individu : l’éducation est un gage de paix
L’UNICEF (United Nations International Children’s Emergency Fund, soit Fonds des Nations unies pour
l’enfance) : permet de promouvoir l’égalité entre les sexe et d’améliorer la conditions des enfants et des mères
dans le monde : elle a participé activement à la rédaction de la convention international des droits de l’enfant
de 1989 . l’article 28 de cette convention rappelle que tous les enfants doivent pouvoir être alphabétisés.
Partenariat mondial pour l’éducation : regroupe 65 pays créer en 2002 avec le soutien de la France : offre
à 870 millions enfants une éducation de qualité notamment dans les régions pauvre et en conflit
L’ONU et les organisations internationales considèrent que, pour favoriser le développement, il faut éduquer la
population. C’est ce que l’ONU a développé avec ses objectifs du développement durable de 2015.Ces
derniers ont été adoptés par les 193 Etats membres de l’ONU et doivent être atteint pour 2030. Le quatrième
volet de ces objectifs prévoit une éducation de qualité. Il était prévu de mettre en place une alphabétisation
fonctionnelle complète du monde. L’alphabétisation fonctionnelle se réfère à la capacité d'une personne à
s'engager dans toutes les activités dans lesquelles l'alphabétisation est nécessaire pour le fonctionnement
efficace de son groupe et de sa communauté et aussi pour lui permettre de continuer à utiliser la lecture,
l'écriture et le calcul pour ses propres besoins et le développement de la communauté.
Le programme « Education 2030 » est créé par l’UNESCO suite à une déclaration de 2015. Le programme
a pour objectif l’éducation inclusive et équitable en assistant sur le fait qu’on peut avoir accès à des formations
tout au long de sa vie. Plus de 120 chefs d’Etats s’engagent à le respecter. L’objectif final de ce programme
est d’éradiquer la pauvreté et promouvoir les Droits de l’Homme.
Pour que les Etats puissent l’appliquer, seuls de grandes orientations sont données et une grande liberté est
donnée aux Etats pour pouvoir appliquer le programme.
Mais ce programme ne concerne pas seulement les pays pauvres. Ainsi, la France est elle aussi concernée
avec population émigrées importante vivant en France.
Née en 1997 au Pakistan dans la Vallée du Swat, Malala a un père enseignant qui considère que
l’éducation est aussi importante pour les filles que pour les garçons, ce qui est une chance pour
elle. Lorsque les talibans prennent possession du pays, il renforce l’interdiction pour l’éducation
des filles, néanmoins, le père de Malala continue d’enseigner. Peu à commence a s’exprimer sur
un blog ou elle raconte sa vie et la situation au Pakistan. Elle est par la suite repérée par un
journaliste anglais pour écrire des articles/ blog pour la BBC pour expliquer son quotidien.
En 2012, alors qu’elle se rend à l’école, elle reçoit une balle dans la tête par un taliban. Elle sera
soignée dans un hôpital anglais car elle était connue en Europe.
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
https://youtu.be/3rNhZu3ttIU: Lors de son discours à l’ONU en 2013, elle dénoncer le manque de scolarisation
des femmes dans le monde, elle défend l’idée que le maintien des femmes dans l’ignorance est la source des
discriminations violences et injustices qu’elles peuvent subir (si elles ne connaissant pas leurs droits, elles ne
peuvent pas combattre). Ce discours à une résonnance importante car c’est une adolescente (singulier)
Elle reçoit le Prix Sakharov en 2013 (décerné par l’Union Européenne à des personnalités qui combattent pour les
droits fondamentaux ex Nelson Mandela)
En 2014, elle reçoit le prix Nobel de la paix.
Elle incarne le symbole du combat pour l’instruction des filles. Et profite de sa médiatisation pour
dénoncer la condition de l’éducation des filles aux Pakistan
L’engagement de Malala a eu un retentissement au Pakistan ou la situation de l’éducation des filles
s’est légèrement améliorée.
Citations :
Préface de son livre :. : « Je veux raconter mon histoire, mais ce sera aussi l’histoire des 61 millions d’enfants
non scolarisés. Je veux qu’elle participe au mouvement qui donnera à chaque garçons et à chaque filles le droit
d’aller a l’école. C’est un droit élémentaire pour eux. »
« Un enfant, un professeur, un livre, un crayon peuvent changer le monde »
« Education first »
CONCLUSION :
L’Alphabétisation des femmes est un enjeux social et politique : en faire de bonnes citoyennes, de bonnes
chrétiennes/musulmanes, de bonnes mères de famille, des femmes autonomes, des femmes qui peuvent aider
leur enfants à l’école, qui contrôlent leur fécondité, maîtrise mieux les négociations dans le ménage, ont plus de
chance d’accéder à une activité économique et donc par conséquent, contribuer aux frais de scolarité dans
lesquels elles ont aussi leur mot à dire.
L’alphabétisme des femmes stagne à des niveaux élevés depuis 20 ans et il faudrait attendre les années 2070
pour atteindre une alphabétisation universelle.
Vidéos :
L’épopée du radium (10min) https://www.youtube.com/watch?v=WAghFSEaz50
Marie Curie (4min) https://www.youtube.com/watch?v=5xQDgtsvEaw
Marie Curie, une femme au Panthéon (6min) https://www.youtube.com/watch?v=6uoA4otAfWA
Le projet Manhattan (10min) https://www.youtube.com/watch?v=HOYiGpM-LXc
Les regrets de Oppenheimer (4min) https://www.youtube.com/watch?v=zkUbelhnb9o
Congrès Solvay :https://youtu.be/gUWABK3zDGw
Cours en vidéo : https://youtu.be/tRSCzhUER3o, https://youtu.be/OsLjBI989Dw, https://youtu.be/N9GGWYZ29kI
INTRODUCTION :
Rappels :
- Le réseau international scientifique est ancien : l’Académie des sciences apparaît dès le 17s (Académie des
Sciences de Paris crée 1666)
- A partir du XVIII siècle, les savants circulent tel Emilie du Chatelet qui accueille savants des lumières dans
son château de Cirey + création de grandes écoles ex Polytechnique, Lycées Napoléonien
- Au XIXe siècle, les travaux des savants se diffusent rapidement, congés colloques , Académie des sciences
Par la suite, la recherche fondamentale (travaux de recherche théorique dans le but d’élargir le champs de la
connaissance, sans finalité d’application scientifique) est encouragée dans la communauté scientifique.
11
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Ces recherches sont finalement couronnée par la création en 1901 par Alfred Nobel du prix Nobel. Il récompense
des chercheurs ou des personnalités dans différents domaines comme la médecine, la paix, la physique, la
littérature, la chimie. Attention, pas les mathématiques médailles Fields. Chaque année les prix sont remis le
10 décembre en Suède et chaque gagnant reçoit un prix de 900 000€.
b) Une collaboration scientifique indispensable pour faire avancer la recherche sur la radioactivité : exemple des Curie
Marie Curie (1867-1934) Née en 1867 à Varsovie, Marie Sklodowska-Curie arrive à Paris en 1891. Elle devient
Française part son mariage avec le physicien Pierre Curie. En 1897, elle commence sa thèse sur l’étude des
rayonnements produits par l’uranium, découverts par Becquerel en 1896. Étudiant la pechblende, un minerai, elle
découvre, avec son mari, Pierre Curie, le radium et le polonium, des substances très radioactives naturellement,
qui vont amener à des progrès médicaux déterminants dans la recherche contre les cancers. Elle soutient sa thèse
en 1903 et reçoit la même année le prix Nobel de physique avec Becquerel et Pierre Curie . En 1911, elle obtient
un second prix Nobel en chimie. C’est aujourd’hui la seule personne à avoir obtenu plusieurs prix Nobel.
Elle était partisante de l’émancipation par le savoir, était engagée pour les droits des femmes. Elle soutenait aussi
la paix entre les peuples, et était partisane d’une entente pacifique entre les peuples par la science. Pour elle, la
science était importante, surtout pour l’utilité publique de ses découvertes. Marquée par la guerre, elle appuie
l’importance de paix par la coopération autour du scientifique.
Elle participe aussi au premier « Congrès Solvay » qui a eu lieu du 30 octobre-3 novembre 1911 à Bruxelles. Ce
congrès fut organisé grâce au mécénat d'Ernest Solvay, un chimiste et industriel belge, mais initié par le chimiste
et physicien Walther Nernst après qu’il est pris connaissance de la portée des travaux d’Albert Einstein. Pour
Nernst, ces découvertes marquent un tournant historique pour la physique. Il souhaite alors organiser une réunion
internationale sur le sujet. La conférence scientifique en physique et en chimie s’organise alors et réunit des
12
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
scientifique français, anglais, hollandais… Les Conseils Solvay sont organisés depuis 1911 et ont toujours lieu
aujourd’hui. Ils sont organisés selon un cycle de trois ans : conseil de physique la première année, aucune
conférence la deuxième et conseil de chimie la troisième. Ce cycle a cependant été perturbé à quelques reprises
au cours de l'Histoire. Lors de chaque congrès, différents sujets sont abordés (le premier sujet, celui de 1911
étant « la théorie du rayonnement et des quantas ».) Les congrès Solvay ont permis de nombreuses avancée
notamment dans le domaine de la mécanique quantique.
https://youtu.be/gUWABK3zDGw
Sorbonne plage « groupe de Larcouest »: Les Curie ont su créer une communauté scientifique très importante,
surtout des chercheurs de la Sorbonne : Jean Baptiste Perrin (physicien et chimiste, Prix Nobel), Paul Langevin /
Les Joliot-Curie Maintenir les liens de la communauté scientifique en dehors de la recherche, permet de
maintenir une collaboration scientifique
Le radium, dans l’entre deux guerre, devient un symbole de modernité avec des applications médicales :
- Les 18 Petites Curies: Ambulances de radiographie qui permettent de voir les éclats d’obus chez les
blessés afin d’éviter l’amputation lors de la première guerre mondiale. Utilisé également dans le traitement
contre le cancer.
Cette utilisation est fait en lien avec Claudius Regaud, qui va découvrir les effets des rayons X contre les
tumeurs cancéreuses. Au sein du laboratoire qu’il codirige avec Marie Curie, il va lancer un programme de
lutte contre le cancer.
- Il y a un engouement médical autour du radium qui va être interdit très rapidement : crème (ex Tho-Radia
VS rides) / « médicament » à base de radium.
- Le radium permet d’approfondir les connaissances en archéologie : grâce à la radioactivité, l’américain
William Frank Libby va faire la première datation au « carbone 14 » sur des échantillons de bois provenant
de tombes égyptiennes.
- En 1934, Irène Jolliot Curie et son mari vont créer les premiers éléments de radioactivité artificielle pour
lesquels ils obtiennent un Nobel : l’atome va devenir un combustible pour la production d’électricité
notamment la production d’énergie nucléaire.
1951 : 1er réacteur nucléaire à produire de l’électricité en Amérique. 1956 premiers réacteurs nucléaires
français
Les découverte du plutonium par Seaborg en 1940 et de la première pile atomique en 1942 par Fermi italien (qui
démontre qu’il y a une libération de l’énergie atomique) vont accélérer les recherches autours de la radioactivité et
de ses potentielles utilisations.
Les perspectives militaires de la radioactivité ont très vite stoppé les collaborations scientifiques internationales
pour s’orienter sur des projets nationaux secrets (conserver le secret scientifiques pour être le premier à
développer la bombe atomique)
1. Origines:
Dans la lettre d’Albert Einstein datée du 2 août 1939 et adressée à Franklin Delano Roosevelt (alors président des
USA), le physicien alerte sur les avancés des recherches autour du phénomène nucléaire et sur « la réaction en
chaîne ». Il explique qu’une arme atomique pourrait être prochainement crée et qu’elle pourrait faire des dégâts
considérables. C’est cette lettre qui va enclencher le début du projet.
13
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Ce projet voit le jour en 1939 sous la direction de l’ancien militaire L.N Grooves. Ce dernier nomme en tant que
directeur des recherches scientifiques Robert Oppenheimer. (« père de la bombe atomique »)
Dans ce projet Manhattan il y a une collaboration scientifique considérable mais qui est tenue au secret. Il
rassemble de nombreux scientifiques dont Enrico Fermi (libération de l’énergie atomique) et environ 20 prix Nobel.
Même si le projet est secret, il prend une dimension international car il y des collaborations avec d’autres pays : le
Projet est soutenu par les alliés, accueil de savants européens aux USA , mobilisation de grandes université,
Import de ressources (eaux lourdes du Congo ou Uranium)
Qui dit projet secret dit espionnage : Ainsi, l’Allemand Klaus Fuchs participe au projet et informe Staline des
avancées du projet (il était communiste). Ce dernier ne le croira pas et ne commencera a développer la bombe
qu’en 1943 et l’accélérera qu’à partir d’août 1945.
Les 6 et 9 aout 1945, deux bombes atomiques sont lancées sur Hiroshima et Nagazaki. faisant près de 220 000
morts. La bombe est donc la conséquence du fruit d’un demi de recherches sur la radioactivité.
Après les bombardements, l’URSS poursuit le développement de sa bombe nucléaire :
1949 : l’URSS obtient la Bombe A.
1953 : l’URSS obtient la Bombe H. (obtenue en 1952 par les Etats Unis)
Lors de la guerre froide le monde vit sous « l’équilibre de la terreur ». La bombe nucléaire est un élément de
dissuasion.
Des organisations sont alors créées pour limiter l’utilisation de ces armes :
- 1957 : création de l’Agence Internationale pour l’Emergence Atomique (AIEA) : liée à l’ONU dans le but de
contrôler les activités nucléaires.
- 1950 : Appel de Stockholm : réuni Frederick Jolliot Curie, Picasso, Aragon, . C’est une appel d’intellectuel,
pas seulement de scientifique : 150 millions de signatures pour interdire l’utilisation de la bombe atomique
Dilemme : Comment continuer à faire avancer la recherche tout en se prémunissant de leurs effets les plus
destructeurs . De nombreux scientifiques ont émis des regrets après leur participations aux projets : Einstein,
Oppenheimer, Sakharov…
La science reste aujourd’hui un enjeu de puissance pour les Etats mais la collaboration internationale continue à se
développer. Ainsi le CNRS ( Centre National de la Recherche Scientifique) est créé en France en 1939. Des lieux
consacrés à la connaissance scientifique sont multipliés : l’Atomium de Bruxelles, Palais de la Découverte à Paris,
Museum d’Histoire Naturelle à New York, Musée de la Technologie et des Sciences de Pékin.
Sur des problèmes plus globaux, les scientifiques du monde entier se mobilisent afin d’apporter une
expertise (ex GIEC 1988)
« Je suis de ceux qui pensent que l’humanité tirera plus de bien que de mal des découvertes
nouvelles » Pierre Curie en 1903 lors de la remise de son Prix Nobel
La maitrise du savoir est un instrument de pouvoir et une des conditions pour garantir l’autonomie et
l’épanouissement des individus (ex : l’alphabétisation des femmes). La production et la diffusion des
connaissances impliquent des mécanismes de coopération, d’échanges, de circulation des savoirs qui relève de
14
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
politique mise en place par les Etats (ex : lois sur l’éducation) mais aussi de la mobilisation d’acteurs individuels et
collectifs (ex : Congrès Solvay). Les communautés scientifiques jouent donc un rôle essentiel dans la production et
la diffusion des connaissance.
Potentielle accroche : En 2020, les Etats les plus développés se sont lancés dans une course au vaccin contre
la COVID-19. Pour parvenir à le développer les premiers, les Etats ont massivement soutenu leurs chercheurs,
mais ont aussi utilisé leurs services de renseignements. Ainsi courant septembre 2020, un laboratoire
pharmaceutique espagnol a affirmé s'être fait voler des données par des pirates informatiques chinois. De même,
l'Université de Caroline du Nord aurait subi les attaques de hackers qui auraient tenté d'infiltrer le réseau du
département d'épidémiologie de l'école : cette école a pu ensuite bénéficier d’une protection numérique 24h/24h
par le FBI. Cet exemple révèle tant l’importance que les Etats accordent au soutien de leurs chercheurs et
étudiants pour soutenir leur économie (ici, l’industrie pharmaceutique et l’épidémiologie), que l’utilisation intensive
qu’ils font de leurs services de renseignements (tant pour obtenir des renseignements et que pour protéger leurs
secrets). C’est que la connaissance est, pour les Etat, un enjeu politique et géopolitique majeur.
Autre accroche : Le 4 février 2023, les USA ont abattu un ballon d’observation chinois. Ce dernier est un ballon
espion pour les USA et météorologique pour la Chine. Ces découvertes successives (car 4 ballons on survolé les
USA et le Canada) suscitent de vives inquiétudes en Amérique du nord, dans un contexte de regain de tensions
avec la Chine. Pour l'heure, seul le premier appareil détecté le 2 février a été attribué à Pékin. Les Etats-Unis
estiment que le ballon était contrôlé par l'armée chinoise et faisait partie d'une flotte envoyée par Pékin au-dessus
de plus de 40 pays sur cinq continents, à des fins d'espionnage. Dimanche 12 février, la secrétaire adjointe à la
Défense américaine Melissa Dalton a déclaré que "des contacts ont été pris" avec la Chine au sujet de ce premier
ballon, sans en préciser la nature. Juste après cette découverte, le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken,
avait annoncé le report de sa visite prévue en Chine. La Chine répond aux accusations américaines ce lundi 13
février. Pékin a accusé des ballons américains d'avoir violé son espace aérien plus d'une dizaine de fois depuis
début 2022. C'est un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, qui a fait cette annonce à la presse. Il
n'a pas donné de détails sur ces incidents. Des médias chinois ont pour leur part rapporté dimanche qu'un objet
volant non identifié avait été repéré au large de la Chine, sur sa côte Est, et que l'armée se préparait à l'abattre.
Wang Wenbin a refusé lundi de commenter l'information, arguant que cela était du ressort des "autorités
compétentes".
Jalon 1 : « Le renseignement au service des Etats les services secrets soviétiques et américains durant la
Guerre Froide »
Ressources :
La Guerre Froide, résumée en carte (8min) : https://www.youtube.com/watch?v=MhfraAqwZD0&t=51s
Les services secrets pendant la Guerre Froide (4min) https://www.youtube.com/watch?v=FQbe5adnC3M&t=1s
Le Pont des Espions (3min) https://www.youtube.com/watch?v=LLOxB0zK7NI
L’avion U2 (3min) https://www.youtube.com/watch?v=5eq6ynBiAMg
Les époux rosenberg : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/les-epoux-rosenberg-l-
amour-atomique-2256220
INTRODUCTION:
Détenir un savoir ou une information que les autres n’ont pas c’est une façon d’affirmer son pouvoir et de le
légitimer. Ainsi très tôt les Etats ont développé des services d’espionnage. Exemple : Mata Hari (1876-1917), une
danseuse et courtisane néerlandaise. Elle fut fusillée pour espionnage pendant la Première Guerre Mondiale
L’espionnage est institutionnalisé au XIXe siècle
Espionnage : collecte de renseignements clandestine que certains acteurs cherchent à garder secrets,
Contre-espionnage : développement des dispositifs de sécurité pour lutter contre l’espionnage
15
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Aujourd’hui toutes les puissances ont des services secrets mais c’est durant la GF que les services de
renseignements atteignent leur paradoxisme puisque chacune des superpuissances cherchent à obtenir des infos
sur l’autre.
CORRECTION DE DISSERTATION: La connaissance, un enjeu géopolitique : le renseignement au service des
Etats : les services secrets soviétiques et américains durant la guerre froide
En 2020, certains Etats se sont lancés dans une course au vaccin contre le COVID-19. Pour parvenir à le
développer les premiers, les Etats ont soutenu leurs chercheurs, mais ont aussi utilisé leurs services de
renseignement. Ainsi, l'université de Caroline du Nord aurait subi les attaques de hackers qui auraient tenté
d'infiltrer le réseau du département épidémiologiques. Loin d'être isolés, ces épisodes se sont produits de
nombreuses fois au cours de l'histoire et particulièrement lors de la Guerre Froide. Cette dernière débute en 1947
et oppose le bloc de l'Est dominé par l'URSS au bloc de l'Ouest dominé par les Etats-Unis. Les deux « Grands » se
livrent une guerre idéologique mais aussi des guerres indirectes, jusqu'en 1991, date de la chute du régime
soviétique. Ces deux blocs ont la volonté de s'affirmer dans tous les domaines. Connaître les secrets de
l'adversaire, essayer de lui en subtiliser en mettant au point des technologies de pointe sont au cœur des
prérogatives des services de renseignement. Ainsi, nous pouvons nous demander comment les services de
renseignement des deux Grands ont permis de les engager dans une « course à la connaissance ». autour de
laquelle les enjeux sont multiples. Dans une première partie, nous verrons que les services secrets témoignent de
la bipolarisation du monde. Puis nous décrierons les caractéristiques de la « course à la connaissance ». Enfin,
nous analyserons les enjeux géopolitiques de la « guerre de la connaissance »
Dans cette première partie, nous verrons que les services de renseignements soviétiques et états-uniens
témoignent de la bipolarisation du monde durant la guerre froide. Ainsi, à partir de 1943, avec le projet Verona,
les Etats-Unis décryptent les codes de communication des services de renseignement de l'URSS. Les débuts de lá
guerre froide sont marqués par de fortes tensions entre un Etat qui possède l'arme nuciéaire et l'autre qui
souhaite la développer. L'année 1947 qui marque le début de conflit est également celle de la création de la CIA
(Central Intelligence Agency), crée par le biais du National Security Act, sous la présidence de Harry Truman dont
l'objectif, au même titre que le plan Marshall, est d'endiguer l'extension soviétique. Il s'agit de collecter et
d'analyser des renseignements venus de l'extérieur afin de déstabiliser l'ennemi. Indépendante du gouvernement,
la CIA n'a pas de mandat pour conduire d'opérations sur le sol Etats-Unien, le contre-espionnage étant assuré par
le FBI. Parallèlement, la NSA est créée en 1952 par le président Harry Truman. Contrairement à la CIA, fondée de
manière très officielle, la NSA est restée secrète jusqu'en 1957. Sa mission est de collecter des renseignements
d'origine électromagnétique et d'assurer la sécurité des systèmes d'information du gouvernement américain. Très
rapidement, l'URSS, souhaite se doter d'un service de renseignement moderne, qui puisse remplacer la Tchéka,
fondée sous Lénine. Le KGB (Comité pour la sécurité de l'Etat) est fondé en 1954, sur le modèle de la CIA. Son
siège est à La Loubianka à Moscou. Les différents organes de renseignement sont placés sous la tutelle du KGB,
chargé du renseignement intérieur et extérieur, de la sécurité de l'Etat et de la lutte contre les opposants. Son
budget et ses activités ne sont pas contrôlés et il n'a de compte à rendre qu'au secrétaire général du parti
communiste. Il recrute des agents partout dans le monde et finance et organise des opérations de déstabilisation.
Il peut aussi compter sur les services secrets des démocraties populaires comme la Stasi Est-allemande, à la tête
de 5 000 agents dans toute l'Europe. Ces services ont plusieurs fonctions telles que l'espionnage, le contre-
espionnage et la sécurité intérieure. Ils utilisent des espions, des moyens technologiques moderne : la dissuasion,
l'intimidation, l'infiltration ; La guerre des renseignements est alors
ouverte. Une ville en particulier illustre matériellement et idéologiquement ces tensions: Berlin. Occupée à la fin de
la 2nde GM, elle est le théâtre de tensions notamment lorsque les soviétiques organisent le blocus de Berlin
(1948-1949) ou lorsqu’ils font construire le mur à partir de 1962. Ce dernier matérialise cette division du monde.
Ainsi, dans une même ville, des services de renseignements rivaux opèrent. La méfiance est palpable. Par
exemple, en 1954, la CIA lance l'opération « Gold » dont l'objectif est de creuser un tunnel sous Berlin Ouest pour
espionner les soviétiques, qui connaissent le projet grâce à un agent infiltré. Il est opérationnel entre mai 1955 et
avril 1956. Également, le pont de Glienicke, communément appelé « le pont des espions » symbolise les liens
parfois ambivalents entre les deux organisations. Il servait de point de rencontre entre la RFA et la RDA pour des
échanges d'espions Captures. Ainsi, en 1962, Gary Power, pliote américain arrêté en URSS est échangé contre
Rudolf Abel (allas Willam Fischer). Ce pont montre que espionnage entre Occidentaux ét Soviétiques n'est pas
seulement l'objet d'une opposition frontale, mais qu'il y a aussi une forme de collaboration entre les deux camps,
sous la forme d'échanges de prisonniers et de négociations.
Ces deux services de renseignements doivent alors redoubler d'ingéniosité pour obtenir des
renseignements. Cette course à la connaissance se mesure aux progrès réalisés en matière d'espionnage ce que
nous verrons dans une deuxième partie.
Les progrès en matière d'espionnage sont acquis grâce à une innovation technologique durant la guerre
froide. Le renseignement d'origine technique permet de récolter des données nettement plus nombreuses et plus
précises que le renseignement d'origine humaine. Qu’il s'agisse d'images (prises depuis un ballon, un avion ou un
satellite) ou de télécommunications interceptées puis traitées, ce mode de renseignement permet de disposer de
16
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
nombreuses données, sans exposer des espions en les envoyant sur un territoire hostile. Ces données sont
précieuses car il est difficile de dissimuler de grands complexes militaires ou industriels à un objectif pointé depuis
les airs. Les États-Unis cherchent davantage à connaître les positions des soviétiques, grâce à des ballons
d'observation équipés de caméras, mais cette méthode est incertaine et peu efficace. Entre 1956 et 1960, ils
développent le U2, un avion volant deux fois plus haut que les avions de ligne, difficilement repérable et surtout
difficilement atteignables. Les Lockheed U2 survolent 23 fois le territoire soviétique afin de collecter des images.
Cependant, un avion, aussi haut qu'il puisse voler, n'est jamais vraiment hors de portée de l'adversaire (avions de
chasse, missiles sol-air). La capture de Gary Powers en 1960, après que son avion a été abattu, en témoigne bien.
C'est ainsi que les Etats-Unis se tournent vers l'espionnage par satellite.
Le réseau Echelon, témoigne de cette technologie nouvelle. Il consiste en une interception
des communications internationales par le biais de satellites de communication. Afin de pouvoir couvrir l'ensemble
de la planète, les États-Unis se sont associés avec le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
Aux États-Unis, c'est la NSA (National Security Agency) qui en est le principal promoteur et contributeur.
Egalement, Berlin accueille la tour de la NSA à Teufelsberg, chargée de capter les transmissions et les
communications. Cependant, un État peut également être abusé par de fausses informations récoltées par
ces moyens techniques. De plus, face à l'afflux d'informations, il est nécessaire de savoir où chercher. Pour cela, le
renseignement d'origine humaine reste un complément indispensable. Les deux superpuissances emploient des
espions, des agents chargés de recueillir clandestinement des documents, des renseignements secrets. De 1970 à
1975, au plus fort de la détente, le nombre d'agents du KGB en poste aux États-Unis passa de 120 à 220. Les
affiches de recrutement pour le KGB en Syrie démontrent l'importance de ce recrutement. Les espions sont
présents dans plusieurs pays. Ils peuvent utiliser des moyens divers et variés telles que la mise sur écoute. Ainsi,
en 1962, les Soviétiques installent un gigantesque centre d'écoutes à Lourdes, au sud-ouest de La Havane. Ils
redoublent d'inventivité : compartiments secrets pour cacher du matériel d'écoute dans les chaussures, brosse
contenant un appareil photographique. L'URSS met au point le parapluie bulgare qui dissimule du poison capable
de tuer la personne ayant été piquée en quelques jours, mais on ne connait qu'une victime réelle.
Ainsi, la guerre froide se transforme en une véritable guerre de la connaissance dont les enjeux
sont multiples ce que nous verrons dans une dernière partie.
La guerre des services de renseignement reflète les enjeux idéologiques de la guerre froide : l'opposition
entre le système libéraliste et capitaliste des Etats-Unis et celui communiste de l'URSS. Les services secrets ont
contribué à la promotion de ces idéologies en diabolisant l'adversaire. Par exemple, la CIA a mené des missions «
peur des rouges » notamment en soutenant les moudjahidines lors de la première guerre d'Afghanistan (1979-
1989) ou en tentant de renverser le pouvoir au Guatemala en 1954. Le KGB cherche davantage à donner l'image
d'une Amérique fragmentée en soutenant les mouvements d'opposition à la guerre du Vietnam ou les
revendications des afro-américains. A l'inverse, certains ont adhéré à l'idéologie adverse ce qui en fait des agents
infiltrés de premier choix. Nous pouvons prendre l'exemple de Vladmir Vetrov, espion déçu du KGB, qui décide de
trahir son pays et de transmettre des informations à l'Ouest, en particulier à la France. Ainsi, la mission « Farewell
» permet d'obtenir plus de 4 000 pages de documents permettant d'établir l'organigramme complet du KGB,
d'identifier plus de 400 officiers dont 220 sous couverture diplomatiques, de connaître les programmes militaires,
ainsi que le contenu du pillage technologique que les soviétiques sont obligés d'effectuer afin de pallier leur retard
et leur insuffisance en R&D. A l'inverse, les « Cinq de Cambridge », et parmi eux Kim Philby et Anthony Blunt,
agents doubles britanniques au MI6, sont acquis aux idées communistes.
Les agents doubles sont nécessaires dans cette guerre visant à piller la connaissance de l'ennemi.
L'espionnage doit permettre de révéler les secrets de son adversaire. Ainsi, les enjeux militaro-industriels sont à
souligner. Connaître les programmes d'armement de son adversaire permet de prendre de l'avance dans une
guerre où « l'équilibre de la terreur » passe par la course aux armements. L'URSS a pu rattraper son retard
nucléaire grâce à ses espions tels que William Fischer ou les époux Rosenberg. Même si le rôle de ces derniers
dans cette affaire n'est pas clair, aujourd'hui nous savons qu'ils ont communiqué des informations aux soviétiques.
Parallèlement, l'espionnage peut aussi être à l'origine de tensions importantes. En mai 1960, on observe un regain
de tensions entre les deux Grands quand un avion U2 est abattu et son pilote capturé. Également, lorsque des
avions espions américains découvrent en 1962 les installations de rampes de lancement de missiles nucléaires à
Cuba, dirigées vers les Etats-Unis. Ainsi, les images prises par les avions espions peuvent justifier une intervention
militaire. Cette date marque le point culminant des tensions entre les deux Grands, qui évitent de justesse une
guerre destructrice et s'engagent dans une politique de « détente Enfin, afin de protéger son territoire et ses
secrets, la « traque des espions » indique que les enjeux de sécurité sont pris au sérieux par les services de
renseignements. Les services recherchent les « taupes », les « sources » en faisant du contre-espionnage. A ce
jour, on sait que les autorités judiciaires américaines ont condamné pas moins de 139 personnes pour des
activités d'espionnage ayant eu lieu entre 1940 et 1994, chiffre ne rend que partiellement compte cependant de
l'ampleur quantitative de l'espionnage au profit de l'URSS car, bien entendu, tous les espions ne furent pas
démasqués et parce qu'à plusieurs occasions, afin de préserver ses secrets, le gouvernement américain préféra ne
pas instruire de procès contre des espions avérés. Par exemple, entre 1950 et 1953, le sénateur MacCarthy lance
une « grande chasse aux sorcières » contre les fonctionnaires qui seraient des « communistes notoires ». C'est
17
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
durant cette période que Rosa et Julius Rosenberg sont arrêtés, jugés et exécutés (1953). La médiatisation de
cette affaire, touchant au secret de la bombe nucléaire, eu un fort retentissement dans le monde, et notamment
en France où les communistes ont soutenu le couple.
Pour conclure, la bipolarisation du monde durant la guerre froide s'effectue à toutes les échelles et dans
tous les domaines. Les renseignements soviétiques et américains ne font que relayer cette guerre idéologique
durant laquelle deux superpuissances entendent imposer leur idéologie et leur leadership au monde. Dans cette
course effrénée à la puissance industrielle, militaire, spatiale, ... l'espionnage est une « arme » au service des
Etats. Connaître mieux son ennemi est indispensable pour pouvoir le distancer et le saboter. Ainsi, maîtriser la
connaissance permet d'asseoir sa supériorité et d'étendre son influence. Tous les moyens sont utilisés pour
parvenir à ses fins jusqu'au projet les plus ambitieux, ayant les résultats les plus limités comme en témoigne le
projet Azorian. Aujourd'hui, tous les secrets de la CIA et du KGB, durant la guerre froide, n'ont pas été révélés.
Par exemple, le réseau Echelon a été reconnu publiquement qu'en 1995. Ainsi, les larges moyens mis en œuvre
par la CIA et le KGB ainsi que les larges secrets dont ils ont les clés ont montré à leurs détracteurs qu'ils pouvaient
être un « Etat dans l'Etat », hors de tout contrôle démocratique. Au XXIème siècle, ces agences sont orientées
dans la lutte contre le terrorisme ou la lutte contre le pillage technologique. Si les enjeux sont différents, les
finalités sont les mêmes : rester maître de ses compétences et de ses connaissances tout en assurant la sécurité
sur son territoire national.
Conclusion :
Chaque Etat dispose aujourd’hui de services de renseignements, de services secrets. De plus en plus, ces services
sont engagés dans la lutte contre le terrorisme et orientés vers l’intelligence économique.
Intelligence économique : ensemble des activités de collecte et d’exploitation des informations de nature
économique, dans l’objectif de défendre les entreprises nationales contre le risque de pillage technologique.
Pillage technologique : vol de connaissances scientifiques et techniques afin d’alimenter sa propre économie.
Le développement du numérique : des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont
décuplés les moyens de ces agences qui peuvent plus facilement faire du pillage technologique et capables plus
rapidement de trouver des informations ou des individus (vidéo surveillance, échanges téléphonique, internet). Il
est aussi plus simple de faire des recherches sur les flux bancaires.
En 2019, il y avait eu des altercations avec l’entreprise Huawei : France et pays occidentaux ont montré leur
défiance face à l’entreprise, qu’ils accusent de transférer des données aux services chinois loi oblige depuis
2017 à transmettre des infos au parti communiste.
Jalon 2 : Circulation et formation des étudiants, transferts de technologie et puissance économique : l’exemple de
l’INDE
Ressources :
Reportage France 24 : https://youtu.be/WtscGdreM20
Pression des étudiants en Inde : https://youtu.be/oLnCcnmHfsA
1) Les IIT sont « les instituts indiens de technologie ». Il s’agit de grandes écoles sélectives tournées
vers l’espace, l’aéronautique, ou l’informatique. Ces écoles sont créées sur le modèle du MET de Boston et
accessibles par une sélection très élitiste après les études secondaires. De plus, les IIT ont été développés
en 1947, suite à l’indépendance de l’Inde ce qui montre sa volonté de développer sa propre communauté
scientifique. Le premier IIT pour former des ingénieurs et des scientifiques fut construit en 1951. Il s’agit
de « l’IIT de Kharagpur » au Bengale Occidental. Il est considéré comme l’une des meilleures écoles en
Inde. A partir de 2008, les IIT se sont multipliés. Il y en a aujourd’hui environ 23.
2) Le nombre d’étudiants en Inde devrait être amené à doubler d’ici 2030, alors qu’il est déjà évalué à 35
millions aujourd’hui. En effet, la croissance démographique est importante car le pays n’a pas fini sa
transition démographique. Cela est un problème car le système éducatif paraît déjà sous dimensionné par
rapports aux besoins malgré ses 730 universités et 45 000 collèges. Ainsi, de grands industriels ou
18
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
businessmen fortunés commencent à ouvrir des universités et instituts privés. Ce faisant, seul les indiens
les plus aisés peuvent en bénéficier et ce, malgré les bourses. Certains étudiants aisés continueront à se
former à l’étranger. La sélection se fait donc sur l’argent et pas sur le mérite et la connaissance.
Système Indien calqué sur le système anglais mais très inégalitaires : entre riches et pauvres, il existe
toujours des castes, et surtout des inégalités hommes/femmes ( Les familles privilégient l’éducation pour
les hommes). L’alphabétisation y est de 66% et la part du PIB consacré à l’éducation est de 3,8% en
Inde contre 5,4% en France. Au classement de Shanghai, il n’y a seulement qu’une université indienne sur
les 500 premières mondiales.
3) Ainsi, en 2016 selon la Banque Mondiale, 221 milliers d’étudiants indiens formés sont partis à l’étranger,
on parle de la fuite des cerveaux indiens BRAIN DRAIN . Ainsi, les étudiants indiens sont très
recherchés dans le monde, car la plupart sortent de grandes écoles très sélectives tel que les IIT ou
d’universités privés où ils ont reçu un enseignement d’excellence en y mettant le prix. De plus, on peut
expliquer ce phénomène par le fait que l’Inde forme des élites scientifiques et des ingénieurs anglophones
(les cours sont majoritairement en Anglais). Cela facilite la poursuite d’études et de carrière à l’étranger,
notamment au sein des puissances occidentales (USA par ex). En outre, les Indiens sont reconnus pour
leurs formation d’excellence notamment dans les IIT, leur compétences de management et
d’entreprenariat, ils reçoivent un enseignement économique et financier en anglais qui les rends
recrutables sur le marché international, ils ont connaissance du marché asiatique du fait de la position
géographique de l’Inde, et sont par conséquent recrutés pour ces compétences.
EX : SUNDAR PICHAI. Il est né en 1972 dans une famille modeste. Il étudie dans un IIT et obtient une
bourse d’étude pour aller étudier à Stanford. Il devient en 2015, PDG d’Alphabet (entreprise mère de
Google)
Le risque pour le système Indien c’est que le nombre d’étudiants qui partent dans les pays étrangers se
fassent employer dans les pays développés et donc ne repartent pas en Inde du fait de salaires plus
attractifs dans les pays occidentaux.
L’Inde est la 5ème puissance économique du monde (Elle appartient aux BRICS, crée en 2009 et regroupe
les principaux pays émergents). Pour concurrencer les principales puissances mondiales et pour répondre
à ses nombreux défis et concurrencer son homologue chinois, elle veut développer une économie de la
connaissance.
Economie de la connaissance : l’objectif est de former mieux les travailleurs et les élites dans les
nouvelles technologies afin de développer leurs savoirs et leurs compétences afin qu’il puissent participer
davantage à la croissance économique de leur pays. Aujourd’hui, de nombreux Etats du monde sont
engagés dans l’économie de la connaissance, ce qui entraine de la compétition entre ces Etats. Les pays
émergeant ont compris que c’est en formant leurs jeunes qu’ils vont pouvoir se développer davantage.
L’Inde est confronté au « Brain drain », mais cette diaspora indienne participe au soft power indien. De
plus, le fait que des étudiants puissent aller étudier à l’étranger permet de reconnaître leurs compétences.
Quand des indiens comme Sundar Pichai (Google) réussissent, le prestige rejaillit sur l’Inde. A tel point
que des pays développés tel que la France ou l’Allemagne courtisent les étudiants indiens pour qu’ils
viennent étudier chez eux.
L’Inde sait aujourd’hui qu’afin de s’inscrire dans la recherche, et produire des savoirs, elle a besoin de ses
élites. Elle se lance alors dans un processus de « Brain Gain » : elle propose des rémunérations plus
attractives et des conditions de vie meilleurs. Ainsi elle tente de faire revenir ses élites au pays, et cherche
à attirer des scientifiques étrangers.
1) La puissance économique de l’Inde ne cesse de gagner en puissance devrait devenir la 3 ème puissance
mondiale en 2022. 7ème en 2017, 5ème aujourd’hui l’Inde à de véritables capacité de développement.
2) La formation des jeunes indiens est essentielle pour continuer à développer la croissance économique du
pays car elle bénéficie d’une pop jeune et nombreuse. C’est un défi de former cette jeunesse car il faut
réussir à créer des emplois pour ces millions de personnes. Ainsi, le programme « Make In India » initié
par Narandra Modi en 2014, vise à remettre l’industrie au cœur du développement économique. Pour Modi
les secteurs des services et de l’agriculture ne suffiront plus. Ce programme intègre une vingtaine de
secteurs dont l’automobile, l’aéronautique, la chimie, le textile, les NTIC et les énergies renouvelables. Son
objectif est que le secteur industriel puisse augmenter le PIB du pays dans un souci de croissance
économique.
3) Les entreprises qui se sont installées en Inde viennent de la Corée du Sud. Ex Samsung (coréen) en
2018 : leur objectif est donc de concurrencer les autres entreprises téléphoniques ex Huawei et de
pénétrer le marché indien. Ce transfert ce fait dans le cadre de la politique « Make In India »
19
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Exemple : le chantier naval français de « naval groupe », situé à Mumbai. Son objectif est le transfert des
savoir-faire de construction des sous-marins avec l’Inde pour les aider à fabriquer leurs propres sous-
marins. Le contrat est signé en 2005.
Transfert de technologie : idée de fabriquer en Inde ou de livrer du matériel à l’Inde dans le cadre
d’accords bilatéraux qui vont impliquer que les pays transferts leur technologies (mais transfert tout de
même encadré car les pays gardent la propriété intellectuelle) à l’Inde qui peut ensuite reproduire cette
technologie là
Ainsi Trump formule des accusations de pillage de propriété intellectuelles contre la Chine par
exemple. au début les entreprises occidentales s’associent avec les entreprises locales de l’Inde qui
obtiennent donc leurs brevets. Leurs modes de productions finissent par dépasser les entreprises
« sources » ex frappant de la téléphonie
4) L’Inde en tant que 6eme puissance mondiale mise beaucoup sur sa défense pour devenir une puissance
militaire : HARD POWER (forte hausse d’investissements dans société de défense). Son objectif est de ne
plus être seulement importateur mais également exportateur et les contrats avec l’étranger. Le pays
permet aux pays étrangers de pénétrer sur le marché indien et de s’assurer des livraisons sur un long
terme.
Exemple : Commande de 36 rafales (avions militaires) par Narendra Modi sous le mandat de François
Hollande en 2015 (livrés en 2019). C’est un Transfert de technologie. mais aussi
Les transferts de technologies permettent aussi a l’Inde de renforcer son soft power. Notamment avec ses
étudiants à l’étranger et ensuite dans l’espoir de les ramener au pays dans l’objectif du « Brain gain »
(exemple des étudiants Indiens à Toulouse)
Conclusion Axe 2 :
20
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Ressources :
Le cyber, nouvel espace géopolitique (12min) https://www.youtube.com/watch?v=H6vnLv4FtkM
Câbles sous-marins, l’autre guerre ? (3min) https://www.youtube.com/watch?v=EGWYbyvTF2Q
Cyberdéfense, nouvelle arme géopolitique (4min) https://www.youtube.com/watch?v=zulYEkSPDAg&t=2s
L’ère de la cyberguerre (6min) https://www.youtube.com/watch?v=OtVsLJDQTns
Guerre en Ukraine et Cyberattaques (7min) https://www.youtube.com/watch?v=3wbSEHVTC5g
Histoire de l’ICANN (3min) https://www.icann.org/fr/history
Qu’est-ce que l’ANSSI (6min) https://www.ssi.gouv.fr/actualite/lanssi-en-neuf-re-decouvrez-lagence-en-images
Le COMCYBER (3min) https://www.youtube.com/watch?time_continue=10&v=hKUr92TeJL8&feature=emb_logo
Qu’est-ce que l’appel de Paris (3min) https://www.youtube.com/watch?v=Z6003fl7Kn4
Histoire des Anonymous (4min) https://www.youtube.com/watch?v=jjT3_1Spwyw
Accroche :
Couverture de « Courrier international » de 2019 : Qui règnera sur internet ?
La main représente l’enjeu du contrôle d’internet. Elle montre les enjeux
géopolitiques de rivalités entre puissances. Par exemples, la rivalité entre les USA et
la Chine : la compétition entre également dans le cyberespace
Introduction:
Le cyberespace est-il un territoire sans frontières ?
Le cyberespace rend possible la circulation d’information à travers le monde à une vitesse inégalée et finalement
en abolissant la notion de frontière. Il permet des collaborations transnationales notamment dans la coproduction
de savoirs (par exemple : Wikipédia) des collaborations financière (crowdfunding).
La liberté de ces échanges est considéré comme un principe essentiel pour certains, notamment par John Perry
Barlow. Ainsi, en 1996, il rédige la déclaration d’indépendance du cyberespace. Pour lui il ne doit pas y avoir de
gouvernance ou de régulation d’internet. Ce doit être un espace de grande liberté ou les données doivent être
librement disponibles pour tous.
« Vous n’avez pas de souveraineté où nous nous rassemblons »
« Le cyberespace ne se situe pas dans la frontière des états »
Aujourd’hui, il existe une législation contraignante qui limite certaines pratiques sur internet a l’échelle nationale
mais il n’y a pas de droit international. Le cyberespace qui se veut être un espace sans frontière ne l’est pas
réellement puisque les Etats disposent d’outils juridiques et techniques pour exercer un contrôle plus ou moins
étroit sur le cyberespace.
99% de notre réseau internet dépend de câbles sous-marins. Une autre partie des données circulent par satellites.
Le cyberespace est un espace privilégié ou se met en œuvre l’intelligence collective. Le terme a été théorisé
par Pierre Levy et désigne la capacité à mettre en commun des idées et des savoirs entre les membres d’une
communauté afin qu’ils puissent interagir entre eux.
Le cyber espace permet la coproduction (ex : réseau WIKIMEDIA avec WIKIPEDIA, les réseaux sociaux…)
Potentielle accroche : logo de Wikipédia. Il représente une sphère avec des lettres de
différents alphabets symbolisant le caractère mondial et universel de l’encyclopédie. Les
pièces des puzzles illustrent la coproduction des savoirs. La sphère est incomplète ce qui
marque que la production des savoirs n’est pas encore achevée.
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
La production et diffusion de connaissance sur cyberespace peuvent aussi relever d’un enjeu économique pour les
GAFAM Dans ces entreprises l’intégralité de leurs bénéfices n’est pas imposable car la plupart du temps les
services proposés sont gratuits
Ex : Chiffre Affaire de Google en 2018 : 27,8 milliards d’€
II. Le cyberespace, un enjeu politique et géopolitique pour les Etats dans le contrôle des données numériques
ONG Access Now qui défend le principe d’un internet totalement libre et ouvert et défend les droits de
l’homme à l’air du numérique (se sont attaqué à TikTok par exemple)
Le cyberespace doit être totalement indépendant des tyrannies, sont fonctionnement ne peut dépendre que de
l’autocontrôle sur lequel les Etats n’ont pas a légiférer.
Le cyberespace est un enjeux politique pour les Etats. Il y a donc une volonté de pouvoir le contrôler .
C’est une nouveau territoire ou ils peuvent exercer leur souveraineté . Cependant, le cyberespace est dit être
un « territoire sans frontières » donc paradoxe. Les Etats mettent alors en place des règles ou des
infrastructures matérielles telles que les data center ou les 450 câbles sous-marins (Exemple : câble MAREA
qui est celui de Facebook et Microsoft et s’étend sur 6400km entre 2 Data Center : Virginia Beach et Bilbao =
câble le plus puissance du monde) ou encore les réseaux 4G et 5G qui connectent le monde. Ces derniers leurs
permettent de contrôler la partie « matérielle » du cyberespace.
Cybercensure : permet aux Etats d’affirmer leur souveraineté sur une partie du cyberespace, exercer un
contrôle et une surveillance de la population pour réprimer des formes oppositions et empêcher des
sources d’informations contraires au régime de se diffuser. Ainsi, la Chine qui censure son cyberespace en
vient parfois à couper son réseau du réseau mondial totalement ou partiellement.
22
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Le poids grandissant des sociétés du web qui ne dépendent pas de la souveraineté des Etats :
les GAFAM-NATU
(Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Netflix, Airbnb, Tesla, Uber)
Grace au nombre d’utilisateurs d’internet grandissant (multiplié par 8 depuis le début du 21 e siecle), en 20
ans ces start-ups sont devenus des multinationales. La capitalisation boursière cumulée de ces
entreprises esst supérieur au PIB de pays comme la France ou l’Allemagne.
Google représente 90% des recherches internet dans le monde à la fin 2019
Ces société du web sont de plus en plus critiqué pour leur organisation économique, leur empreinte
environnementale mais surtout parce qu’ils stockent, analysent et monétisent les données de leurs
internautes. .
Le cyberespace peut devenir une société de surveillance dans lequel les libertés individuelles et la vie privée des
citoyens pourrait être menacées. Les données les plus personnelles des utilisateurs pourraient même être la cible
de cybercriminels : vie des personnes pourraient être menacée Cette société de la surveillance va pousser
les Etats à légiférer pour mieux protéger les données de leurs citoyens
- En France : la CNIL (Commission Nationale Informatique et Liberté). C’est une commission indépendante
de l’Etat mais qui a autorité sur la territoire. Elle est chargé de veiller à ce que l’informatique soit au
service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni aux libertés individuelles ou publiques, ni aux droits de
l’homme, nie à la vie privée :
Exemples : Décembre 2019 condamnation de Free a 300 000$ d’amende pour manquement de la sécurité
des données . Condamnation de Microsoft a 60M d’euro d’amende pour n’avoir pas permis aux utilisateurs
de refuser facilement les cookies.
- Aux états Unis : Le Dashboard Act. C’est une proposition de loi de 2019 qui obligerait les plateformes de
plus de 100 millions de membres a dévoilé à chaque internaute le prix des données estimés.
Conclusion :
23
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Deux visions qui s’opposent, une première qui est celle des cyber-militants tel que Barlow. C’est une vision
libertaire mais très difficile à appliquer voir utopique et de l’autres une vision, plus encadrée où le cyberespace
serait à surveiller et finalement un territoire ordinaire sur lequel il faudrait légiférer .
… Contesté :
- Tension autour de l’ICANN car pendant longtemps sous la souveraineté des USA
- Concurrence avec les BATX chinois
- Scandale de cybersurveillance (Cambridge Analitika ou Edward Snowden)
La CHINE :
La Chine veut devenir un leader dans le cyberespace tout en continuant à contrôler son propre accès à internet :
paradoxe.
- Ainsi elle verrouille les câbles indispensable au fonctionnement du cyberespace dans le pays mais contrôle les
entrées et sorties de câbles qui ne lui sont pas nécessaire. Son objectif est donc de contrôler sa souveraineté
numérique en ayant son propre réseau.
- Elle pratique la cybercensure.
- L’émergence des BATX lui permet une montée en puissance dans l’économique du numérique assez important
- Ses politique sont assez paradoxale. Le pays prône la censure pour pouvoir protéger la liberté des internautes
tout en affirmant qu’il ne doit pas y avoir d’hégémonie dans le cyberespace et que celui-ci doit rester un
espace libre.
- La Chine met en place des cyber-raids : accusation d’utilisation par Pékin du système d’espionnage
« Pegasus » en 2021 (cheval de Troie)
La RUSSIE :
Elle fait du cyberespace un outil au service de sa puissance :
- Runet : ensemble des sites visités par les russophones. L’objectif étant de ne rendre ces sites accessibles que
dans certaines langues, ils ne peuvent être visités que par des populations russophones ou du Kazakhstan ce
qui permet à la Russie d’avoir un moyen de contrôle sur ses anciennes républiques.
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Face aux risques de cyber attaque, de cybercriminalité avec le rôle accru d’internet, les Etats mettent au point des
stratégies de cyber défense pour se défendre. Ainsi, la France a mis au point un programme qui vise à assurer sa
souveraineté sur son territoire tout en coopérant avec ses homologues européens.
France : cyber menaces diverses qui peuvent émaner : d’organisations privées (ex activistes, mercenaires du
web), d’Etats nations (ex Russie), de groupes terroristes, pour certains c’est un jeu (ils recherchent une
satisfaction à pouvoir pirater les logiciels des Etats, entreprises, hôpitaux)
Exemple de cyber attaque qui vise des entreprises : le virus NOTPETYA a infecté réseau de la SNCF en 2017
Exemple : cyber attaque qui vise des particuliers (Cheval de Troie (virus dans un mail, dans un lien))
Les objectifs de la cyber défense française sont doubles et datent de 2015. Ils comportent un aspect défensif et un
aspect offensif, qui reposent sur des services spécialisés qu’ils soient civils ou militaires.
1) aspect défensif
Vise à protéger les entreprises et citoyens : on parle de lutte informative défensive (LID) avec 2
organisations :
- Agence nationale des systèmes de sécurité et d’information (ANSSI) (veiller détecter alerter riposter)
- Sous-direction de la lutte contre le criminalité (SDLC) sous la direction de la direction générale de la
sécurité intérieure (DGSI)
2) aspect offensif
Il prend part à la cyber guerre en lançant des cyber attaques sur les pays ennemis : on parle lutte informative
défensive (LIO)
Avec le commandement de cyber défense (COM CYBER) qui dépend du ministère des armées et existe depuis
2017 (il est à la tête de cyber combattants la France devrait en compter 4000 d’ici 2025)
Depuis 2016 la France se dote : réserve citoyenne de cyber défense (RCC) qui vise à former des citoyens
volontaire à la cyber défense dans l’objectif de renforcer les capacités opérationnelles de l’armée française
La France en tant que membre de l’OTAN collabore avec ses partenaires dans le cadre de la cyber défense mais
surtout avec les membres de l’Union Européenne. Il y a alors plusieurs initiatives :
Exemples de projet : le projet Concordia entièrement financé par UE dont l’objectif est que chaque Etat membre
aient les moyens de mettre en place une cyber défense et renforcer la souveraineté numérique de l’Union
Européenne. La défense n’est pas forcément étatique mais permet la coopération de divers acteurs, dont privés
qui trouvent un intérêt à s’engager. Le projet RGPD existe depuis 2016 et encadre lui le traitement des données
personnelles dans l’UE
Conclusion :
L’appel de Paris prononcé le 12 novembre 2018 par Macron à l’occasion du forum de gouvernance de l’internet
(FGI) qui s’est tenue à l’UNESCO à Paris. Dans cet appel, le président a fait une déclaration en faveur d’une
élaboration de principes de communs de sécurisation du cyber espace (renforcer la confiance en le cyber espace +
sa sécurité). C’est la plus grande initiative multi-acteurs en matière de cyber sécurité qui rassemble plus de 1100
soutiens dans le monde, soit des acteurs étatiques, soit des citoyens (associations) ou des entreprises. Il faut
mettre en place des objectifs pour garantir une stabilité dans le cyberespace.
Objet de toutes les utopies et de tous les espoirs, le cyberespace est un espace particulier où des acteurs multiples
agissent (Etats, FTN, entreprises, citoyens). C’est un réseau matérialisé par l’existence de câbles sous-marins et
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Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
de data centers. Mais c’est aussi un lieu de tensions et d’affrontement entre acteurs public aux intérêts divergents.
Espace virtuel de la libre circulation de l’information, il contribue à la mise en place de sociétés de la connaissance.
Arme géopolitique, c’est un espace d’expression des cybermenaces et des politiques de cyberdéfenses des Etats
qui en font un enjeu national de souveraineté et même de coopération. Il participe au contrôle de plus en plus
étroit des citoyens par les grandes entreprises et les gouvernements, et donne naissance à des sociétés de la
surveillance obsédée par la cybersécurité, qui constitut un enjeu clé de l’économie de la connaissance.
Pour autant, le droit international du cyberespace ne peut pas se baser sur le droit international existant. Plusieurs
difficultés sont soulignées : d’une part, le problème de la dimension territoriale. D’autre part, la capacité d’un
programme informatique à se transformer en arme, donc la difficulté a définir précisément ce qu’est une
cyberarme pour pouvoir la légiférer en matière.
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