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Résumé
Quoique relativement peu nombreuses, les fraudes commises par les dirigeants d’entreprises
sont souvent spectaculaires et entraînent parfois des pertes considérables pour les
investisseurs et autres parties prenantes (employés, gouvernements, créanciers). La présente
thèse propose d’étudier le rôle des mécanismes de gouvernement d’entreprise comme
instrument de prévention des pratiques frauduleuses des dirigeants en matière de l’obligation
de l’information financière des entreprises cotées. La validation empirique a été conduite sur
un échantillon de 50 entreprises françaises cotées sur une période de 5 ans (2009-2013). Les
résultats d’une estimation logistique montrent qu’un bon système de gouvernance contribue à
atténuer la gravité des pratiques frauduleuses.
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1. Introduction
technologies et des sciences, les fraudes commises par les dirigeants d’entreprises,
représentent un danger sérieux qui coûtent très cher aux investisseurs, les créanciers et les
employés des sociétés visés et qui, à terme, mine le bon fonctionnement des marchés
financiers. En effet, En effet, toutes les manipulations correspondantes ont un point commun :
ce sont des tromperies délibérées commises en infraction à la loi et aux règlements et qui, au
français (AMF) imposent des sanctions à l’encontre de toute personne (physique ou morale)
dispositifs, qui existent dans la plupart des pays industriels, ont pour principaux objectifs de
réinstaurer la confiance dans les états financiers publiés et de prévenir efficacement les
manipulations, les abus et les fraudes à l’information financière. Ainsi, les lois sur la
régulation des marchés financiers (Sarbanes-Oxley Act aux Etats- Unis et la Loi de Sécurité
Financière d’août 2003 en France) ont tenté de renforcer les mécanismes de contrôle externe
et interne dans le cadre de la gouvernance1 (Leuz et al. 2003 ; La Porta et al. 2006).
débats initiés par les académiciens (Cohen et al. 2004), par les praticiens (KPMG et Ernst
&Young) et les législateurs. Ces études ont soulignés la relation entre les mécanismes de
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La gouvernance d’une entreprise peut être décrit comme le système par lequel une société est dirigée et contrôlée. Ce
système détermine les rôles et responsabilités ainsi que les droits des différents participants à la vie de la société tels que
leconseil d’administration (conseil de surveillance le cas échéant), les dirigeants, les actionnaires et autres parties prenantes
(MOREAU F. 2002).
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Pour cela, dans le cadre de la théorie d’agence, on essayera d’étudier le comportement des
visant à diminuer le risque que certains dirigeants d’entreprises peu scrupuleux profitent de
premier lieu, on présente une revue de la littérature spécialisée dans ce thème de recherche
peut utiliser au détriment des partenaires dans le cadre de la relation contractuelle. A travers la
politique comptable, le dirigeant peut mettre en œuvre des pratiques frauduleuses donnant une
recherche relatives aux paramètres de gouvernance des entreprises. Nous allons nous focaliser
sur le conseil d’administration, son comité d’audit, la structure de propriété, l’audit externe et
l’endettement.
On a essayé de classer nos hypothèses de recherches selon les variables à tester sur le terrain :
contrôle que joue le conseil d’administration. Les résultats des études empiriques portant sur
la taille du conseil d’administration n’ont pas fait l’objet d’un consensus. En effet, Zahra et al.
(1989) ont affirmé qu’un grand nombre d’administrateurs tend à renforcer ses capacités de
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contrôle, à améliorer ses sources informationnelles et à fournir des meilleurs liens
environnementaux en faisant preuve d’une meilleure compétence, ce qui aide à atténuer les
tentatives des pratiques illégales des dirigeants (Dalton et al. 1999). Cependant, ces avantages
peuvent être anéantis par la difficulté de coordonner les contributions individuelles lors de la
prise de décisions, à cause de la difficulté de maintenir de bonnes relations entre les membres
managériale.
Cette hypothèse se concentre sur la proportion des directeurs externes à qui les actionnaires
ont délégué leur pouvoir pour les représenter dans les réunions ainsi que dans la prise des
décisions stratégiques. Il faut signaler que ces administrateurs ne peuvent être ni actionnaires
Les évidences empiriques qui ont traité l’efficacité du contrôle exercé par les administrateurs
indépendants soutiennent l’idée que ces administrateurs peuvent utiliser leurs compétences
particulières et leurs détachements pour apporter une vision critique des problèmes ou projets
managériale.
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2.1.3. Cumul des fonctions de direction et de présidence du conseil
d’administration
confier à la même personne une double mission de direction et de contrôle et par conséquent
Dans le même sillon, Gul et al (2002) affirment que le cumul des fonctions de direction et de
l’accumulation du pouvoir entre les mains d’une seule personne et de l’absence de contrôle.
Par contre, il y a des recherches qui ont soutenu que l’entreprise doit être dirigée par une seule
personne. Pour ces chercheurs, le cumul des deux fonctions permet d’avoir un leadership clair
conséquent, conduire à une performance supérieure (Godard, 1998). On se référant aux études
recherche suivante :
Les résultats des travaux d'Abbott et al, (2004) et de Farber (2005) confirment que les
aire de contrôle, pour augmenter le niveau de qualité perçue des services de vérification et le
Dès lors, le rapport du Blue Ribbon Committee (BRC) considère l’indépendance comme une
qualité primordiale pour que le comité d’audit accomplisse son rôle de surveillance. En effet,
ce rapport avance que plusieurs études récentes ont dégagé une corrélation entre
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l’indépendance du comité d’audit, le degré de surveillance et le niveau de la fraude dans les
états financiers (Choi et al 2004). Ce constat soutient l’idée que l’affectation des
hypothèse:
En effet, pour accomplir leur responsabilité de surveillance, les membres du comité d’audit
Par ailleurs, Bédard et al, (2004) précisent que la présence d’au moins un expert en
gestion des résultats, ce qui améliore la qualité du contrôle exercé par le conseil
d’administration.
À travers une revue de la littérature des validations empiriques faites par une panoplie
des pratiques frauduleuses des dirigeants. Pour cela, on se permet d’élaborer l’hypothèse
suivante :
managériale
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2.3. Hypothèses liées à la structure de propriété
gouvernance assurant l’alignement des intérêts. Jensen et Meckling (1976) considèrent que les
problèmes d’agence peuvent être réduits lorsque les dirigeants sont propriétaires d’une part du
capital de l’entreprise qu’ils gèrent. En d’autres termes, le dirigeant détenant une portion
élevée des actions a peu d’intérêt à maximiser sa richesse personnelle par des comportements
opportuniste n’a pas pu être validé par toutes les recherches. En effet, Certaines auteurs
considèrent une relation non linéaire entre la propriété managériale et la probabilité de fraude
(Hermalin et Weisbach, 1988; Chung et Pruitt, 1995). Ils confirment la coexistence de deux
stades différents de l’évolution des dirigeants dans l’entreprise. Les résultats sont donc non
gestion des dirigeants, était la problématique de plusieurs chercheurs qui ont adopté des
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démarches très différentes pour mettre en évidence le sens de cette influence. Dans ce cadre,
Fernández & Arrondo (2005) ainsi que Denis et al. (1997), montrent que plus la propriété est
concentrée, plus les dirigeants sont mieux contrôlés. En effet, les actionnaires détenant une
part significative du capital pourront trouver un intérêt à assumer le contrôle des dirigeants
dans la mesure où ils s’approprieront une part non négligeable des bénéfices supplémentaires
ainsi réalisés. Leur incitation à agir constitue la meilleure garantie de leur efficacité et
Ces arguments avancés dans le cadre de la théorie de l’agence montrent bien que la présence
managériale.
Dans ce cadre, la théorie d’agence analyse le recours à l’audit externe comme un moyen
de limiter les possibilités de manipulations comptables des dirigeants, de réguler les conflits
ou statutaire et le commissariat aux comptes (Dumontier & al, 2006). Sa qualité est
définit par Watts & Zimmerman (1981) et DeAngelo (1981) comme : « la probabilité
jointe que l’auditeur va à la fois découvrir les fraudes ou irrégularités dans les états
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Notons que les auditeurs externes ne présentent pas les mêmes garanties de compétence. En
« Big Four » est associé à une plus grande qualité d’audit grâce à l’existence de trois raisons
qui plaident en faveur de grands cabinets d’audit: ils ont une excellence réputation à protéger
(De Angelo, 1981), ils ont une meilleure capacité de surveillance (Watts et Zimmerman,
1986) et ils ont une grande expérience dans la résolution des différents litiges.
Selon la théorie de l’agence, un endettement élevé est souvent considéré comme un dispositif
de l’endettement est démontré dans plusieurs recherches empiriques (Jensen, 1986 ; Kaplan,
Dès lors, l'augmentation de la proportion de la dette a donc une double finalité : d'une part,
elle permet aux actionnaires d'obliger les dirigeants à prendre des décisions de gestion
permettant de dégager un résultat d'exploitation suffisant pour rembourser les charges de dette
et, d'autre part, de renforcer le contrôle des dirigeants par les banques .
prédictions de la théorie d’agence. En effet, l’auteur constate, que l’endettement est une
variable manipulée par les dirigeants plutôt qu’une variable de contrôle. Une entreprise dont
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A l’instar de Dechow et al. (1996), Persons (1995), Djama (2003), nous supposons un effet
de recherche suivante :
managériale.
3. Méthodologie
Dans la présente étude, notre objectif consiste à étudier les caractéristiques des entreprises
L’échantillon de notre étude est constitué de 50 entreprises Françaises cotées sur la bourse de
Paris2 qui ont commis des fraudes sur une période qui s’étale sur 5ans (2009-2013).
Les données financières sont collectées des états financiers à partir des Bulletins mensuels et
www.amf-france.org/sanctions.
Les données sur les mécanismes de gouvernance (le conseil d’administration, comité d’audit,
structure de propriété…) sont collectées à partir des prospectus d’émission des entreprises
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Les différents marchés de la Bourse de Paris : NYSE Euronext Paris, Aternext Paris, Enternext Paris.
3
L’AMF : contrôle l’information financière permanente, périodique et occasionnelle délivrée par les sociétés cotées : elle
surveille le fonctionnement du marché lui-même et peut ouvrir des enquêtes sur d’éventuelles infractions boursières (délits ou
manquements d’initiés, manipulations de cours, fausses informations…). Selon le texte qui les a créées, les infractions
constituent un délit ou un manquement : de par la loi, les délits d’initié, de manipulation de cours ou de diffusion de fausse
information sont punissables d’amendes ou de peines de prison. Leur définition est proche mais légèrement différente de
celle des manquements correspondants définis par le Règlement Général de l’AMF qui peuvent faire l’objet d’une sanction
pécuniaire par l’AMF.
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frauduleuses disponibles sur le site de l’AMF et à partir des rapports annuels et des états
Sont exclues de l’échantillon, les banques, les assurances et les institutions financières en
raison de leurs spécificités puisqu’elles sont régies par des lois particulières et assujetties à
A ce stade, nous essayons de présenter une description des variables à étudier. Nous
commençons par la variable dépendante. Par la suite nous présentons les variables
indépendantes selon l’identité des acteurs de gouvernance impliqués dans la prévention des
pratiques frauduleuses des dirigeants. Ensuite, nous présentons les variables de contrôle.
pendant l’année t.
Les variables indépendantes sont collectées une année avant la détection de la fraude par
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prévu
Taille du conseil TAILL-CA Nombre total des administrateurs Abbott et al. (2004), -
(2001).
Indépendance des IND-CA Nombre des administrateurs externes Beasley et Petroni, (2001) ; -
Cumul des fonctions de CUMUL variable dichotomique égale à 1 Dechow et al. (1996) ; +
Indépendance de comité IND-COM Pourcentage de membres indépendants Abbott et al. (2004) ; Farber -
L’expertise du comité EXPERT-COM variable dichotomique égale à 1 s’il Yang et Krishnan (2005) ; -
CONC
La propriété managériale DIRIG Pourcentage de capital détenu par le Johnson et Hearly +/-
(2005).
La qualité de l’audit AUDIT Une variable dichotomique qui prend DeAngelo, 1981; Baber et
Le niveau d’endettement END Total des dettes financières/ Total des Jenson (1986) ; Dechow et al. +/-
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Tableau 2 : Récapitulation des variables de contrôle
étranger et 0 sinon.
Le modèle ci-dessous permet de tester nos hypothèses ainsi que la présumée relation entre les
Avec :
i = 1 à N et t = 1 à T
Soit,
N : nombre des entreprises et T : période d’estimation ;
β0 : constante
β1 à β11 : paramètres représentatifs du poids relatif de chaque variable exogène sur la variable
à expliquer FRAUD.
εit : erreurs.
4. Analyse des résultats
Afin d’analyse des résultats empiriques obtenus à partir de notre échantillon d’étude, nous
utilisons des données de type panel. Ces données dans leurs dimensions individuelle et
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d’analyse statistique des données, nous avons utilisé la méthode d’analyse logistique
notre variable endogène est une variable dichotomique qui prend la valeur 0 ou 1. Le logiciel
Afin de vérifier que les variables indépendantes ne sont pas ou peu corrélées entre elles, nous
examinons les coefficients de corrélation de Pearson. Une corrélation est considérée comme
peut être relevée à partir de ce tableau. Nous appliquons, donc la régressions logistique sur
notre modèle sans craindre l’existence d’un problème sérieux de multi-colinéarité entre les
Fraud TAILL- IND CUMUL IND- EXPERT- CONC DIRI AUDIT END COT SIZE
CA -CA COM COM G
Fraud 1
TAILL- -0.1162* 1
CA
IND-CA -0.2247** 0.1711* 1
CUMUL 0.2053** -0.0329 0.0844 1
IND- -0.0684 0.3505** 0.2153** 0.0209 1
COM
EXPERT -0.0921 0.1059* 0.1828* -0.1192* 0.3167 1
-COM
-0.0106 0.0333 0.065 0.0962 0.0321 -0.0253 1
CONC
DIRIG -0.0412 0.0594 -0.1314* -0.0981 -0.2163** -0.1635* -0.1825* 1
AUDIT -0.2254** 0.3433 0.3218** 0.0046 0.2685** 0.0518 0.0424 0.0931 1
END -0.1379* 0.0524 -0.0215 -0.1548 -0.0499 0.1281* -0.1513* 0.1764* -0.0034 1
COT -0.0522 0.2646** 0.0671 0.0675 0.2516** 0.0804 -0.0972 -0.0461 0.0619 0.1516* 1
SIZE 0.0109 -0.1120* 0.0450 0.0364 0.0983 0.0278 0.1682* -0.1023* -0.0196 0.1222* -0.0695 1
* : une significativité statistique au seuil de 5%, ** : une significativité statistique au seuil de 1%.
Les résultats présentés au tableau 5 montrent que notre modèle de base présente une bonne
d’information Akaike. Nous remarquons que l’AIC est faible, donc on peut conclure une
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qualité bonne d’ajustement linéaire de notre modèle. En outre, les statistiques de Wald (χ2)
rejeter l’hypothèse nulle selon laquelle tous les coefficients des modèle sont nuls.
N 250
AIC5 190.656
* significativité au seuil de 10%, ** : significativité statistique au seuil de 5%, *** : significativité statistique au
seuil de 1% ; Wald(χ2) : Statistique renseignant sur la significativité globale du modèle. Wald (χ2) : Statistique
renseignant sur la significativité globale du modèle. L0 : est la valeur maximale de la fonction log de vraisemblance du
modèle contraint, c’est-à-dire, quand tous les paramètres, à l’exception de la constante, sont mis à zéro. L1 est la valeur
maximale de la même fonction pour le modèle non contraint composé de tous les paramètres en plus de la constante.
AIC est une mesure de la qualité du modèle statistique proposé
4
L’indice du ratio de vraisemblance = 1-L1/L0. C’est une mesure du pouvoir prédictif proposé par McFadden (1974) pour
les modèles logistiques. Son interprétation est semblable à celle du coefficient de détermination R2 pour une régression
linéaire. Plus cet indice est proche de 1, plus adéquate est la capacité prédictive du modèle
5
AIC= -2Ln L(Mk) +2P/N avec : L(M) est le maximum de vraisemblance du modèle M k , N est le nombre d’observations
et P est le nombre de paramètres introduits dans le modèle.
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L’examen des résultats relatifs, aux variables conduit aux interprétations suivantes : la
managériale (P=0.021) au seuil de 5%. Ce résultat est conforme à ceux de Zahra et al. (1989)
et (Dalton et al. 1999). En d’autres termes, ce résultat stipule que les conseils
d’administrations de grande taille sont synonymes d’un contrôle plus efficace sur les
dirigeants. Par ailleurs, nous trouvons que la présence des administrateurs indépendants au
managériale (P=0,003) au seuil de 1%. Ce résultat confirme l’idée que la présence des
favorise une gestion plus efficace des fonds disponibles (Klein, 2002 ; Feki et al. 2008).
Par ailleurs, les résultats obtenus montrent que le coefficient associé à la variable (CUMUL)
Le deuxième mécanisme auquel nous nous intéressons est le comité d’audit. Il s’avère que les
semblent pas exercer une influence statistiquement significative sur la fraude managériale.
Nos hypothèses quatre et cinq sont ainsi rejetées. Cela s’explique par le fait que la législation
française définit le comité d’audit comme un simple corps consultatif émanant du conseil
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fonctionnement du comité, en laissant ainsi le choix du mode d’organisation s’effectuer selon
l’estimation indiquent que la variable CONC a un effet négative mais non significatif sur la
fraude de dirigeant. Ces résultats soutiennent l’hypothèse de passivité des détenteurs de blocs
de contrôle (Del Brio et al. 2003 ; Nekhili 1999). Ces actionnaires majoritaires ne peuvent pas
contrôler le gaspillage ou la mauvaise utilisation des fonds disponibles du fait qu’ils ne sont
pas capables d’accéder à toutes les informations détenues par les dirigeants. Ceci ne nous
Par ailleurs, nous remarquons que la propriété managériale exerce un effet positif non
significatif sur la fraude managériale comme le soulignent (Erickson et al. 2005). En effet, les
dirigeants, possédant des parts importantes de l’entreprise, bénéficient d’un grand pouvoir, ce
qui peut réduire l’efficacité des mécanismes de contrôle et rendre la rentabilité tributaire de
leurs présences. Une autre explication possible a été fournie par Stulz (1990). A un niveau de
propriété donné, le dirigeant peut négliger certains mécanismes de gouvernance et gère, par
conséquent, l’entreprise selon ses propres intérêts, ce qui aggrave le conflit entre dirigeants et
6
Le code de commerce français ne contient actuellement aucune disposition portant directement sur le comité d’audit. De
même, la nouvelle loi relative à la sécurité financière (L. 2003-706 du 1er août 2003) ne comporte pas de dispositions
exigeant la mise en place de comités d’audit. Récemment, une loi européenne, votée le 17
décembre 2008, impose la présence d’un comité d’audit dans les sociétés cotées et dans les entreprises financières. Par
l’instauration de comité d’audit, la directive entend augmenter les garanties quant à la qualité de l’information financière, et
ainsi renforcer la confiance du public dans le caractère sincère et complet de cette information.
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Cependant, il s’avère que l’endettement exerce une influence statistiquement
significative mais de signe négatif au seuil de 1% (P=0.009), sur la fraude des dirigeants. Ce
Pour ce qui est des variables de contrôle, nous avons trouvé que le coefficient relatif à la
cotation (COT), est négatif mais statistiquement non significatif (P=0,267). Alors que le
coefficient de la variable (SIZE) est positif mais statistiquement non significatif (P=0,582).
Conclusion
Notre étude constitue un apport enrichissant de la documentation actuelle sur l’efficacité des
mécanismes de gouvernance utilisés pour prévenir les pratiques frauduleuses des dirigeants
d’entreprises.
Les résultats d’une estimation logistique montrent que les entreprises caractérisées par un
conseil d’administration de grande taille et indépendant n’incite pas les dirigeants à frauder,
l’information financière. Tandis ce que la variable liée au cumul des fonctions de président du
En ce qui concerne la structure de propriété, nous constatons que la présence des actionnaires
majoritaires semble avoir un impact négatif sur les probabilités de fraude. Toutefois, la
Les résultats révèlent également qu’une meilleure réputation de l’audit externe pourrait
réduire la fraude des dirigeants corroborant les résultats de Bamber et al. (2005).
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Nos résultats et conclusions que nous en tirons doivent cependant être interprétés en tenant
serait d’intégrer d’autres modes de gouvernance pour mieux apprécier la relation éventuelle
ces mécanismes sur la fraude. Notons également que le contrôle de certains mécanismes de
gouvernance n'offre pas une garantie absolue contre le risque de fraude dans les entreprises. Il
existe un risque inévitable que certains cas de fraude ne soient pas détectés. Nous sommes
d’avis qu’il vaut mieux investir pour améliorer la gouvernance et de concentrer les efforts
d’inspections.
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