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Le verbe est le noyau dynamique de la phrase. Il lie le sujet à son action, il indique le temps
et exprime le mode et la façon dont se déroule l’action.
Présent de vérité
Il énonce une vérité, vraie de tout temps. Un triangle est un polygone à trois côtés.
générale
Elle se couche tous les jours de bonne
Présent d’habitude Il indique une action qui se répète.
heure.
Dans un récit au passé, il rend Un agneau se désaltérait […]./ Un
Présent de narration l’événement vivant et crée un effet de loup survient à jeun […] (Jean
style. de La Fontaine)
Présent à valeur de Il s’emploie pour une action qui va se Il part demain pour Berlin.
futur/passé proche produire ou vient de se produire. Il vient d’arriver.
Il rivalise avec le présentpour Selon que vous serez puissant ou misérable,/ Les
Futur de vérité
énoncer une vérité vraie de tout jugements de cour vous rendront blanc ou noir. (Jean
générale
temps. de La Fontaine)
Formes
Un jour qu’il était allé voir une tragédie d’Euripide, il
composées :
Elles présentent les faits se sentit inspiré à l’apparition de Télèphe, roi
passé composé, comme antérieurs aux faits de Mysie, vêtu avec des haillons de mendiant et tenant
plus-que-parfait, évoqués par les formes simples. une corbeille à la main.
passé antérieur,
(Marcel Schwob)
futur antérieur
S’exercer
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* Quelles sont les valeurs des verbes en gras au présent dans les phrases suivantes ?
* Quelles sont les valeurs des verbes en gras au présent dans les phrases suivantes ?
1. Tous les jeudis, Igor se rend à la piscine. Présent d’habitude
2. Napoléon naît le 15 août 1769 à Ajaccio. Présent de narration
3. Les hommes naissent libres et égaux en droits et en devoirs. Présent de vérité générale
4. Je passe à la mairie et je te rejoins. Présent à valeur de futur proche
5. Max redoute le jugement des autres. Présent de description
6. Lyon dévoile ses charmes à ses nombreux touristes. Présent de description (mais cela peut aussi être
d’habitude, d’énonciation, selon le contexte)
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** Justifiez l’emploi des temps des verbes en gras en précisant leur valeur.
DON SALLUSTE
Oh ! Je me vengerai, Gudiel ! Tu m’entends ! Futur catégorique / Présent d’énonciation, il s’adresse à Gudiel
Toi dont je suis l’élève, et qui depuis vingt ans Présent de description
M’as aidé, m’as servi dans les choses passées, Passé composé : actions terminées
Tu sais bien jusqu’où vont dans l’ombre mes pensées, Présent d’énonciation / Présent de description
Comme un bon architecte au coup d’œil exercé
Connaît la profondeur du puits qu’il a creusé. Présent de vérité générale / Passé composé
Je pars. Je vais aller à Finlas, en Castille, Présent d’énonciation (ou valeur futur proche) / Présent valeur
futur proche
Dans mes états, – et là, songer ! – Pour une fille !
Victor Hugo, Ruy Blas, I, 1, 1838.
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** Repérez les différents temps des verbes utilisés par l’auteur. Quelles sont les valeurs du futur ?
Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux
Pr. Indicatif p.simple futur simple Pr. indicatif
montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. Moi seul.
Futur simple
Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus ; j’ose croire
Pr. Indicatif Pr. Indicatif Pr indicatif P. composé Présent ind.
n’être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. […]
Présent indicatif Pr. indicatif
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra ; je viendrai ce livre à la main me présenter
Présent futur simple futur simple
devant le souverain juge. Je dirai hautement : voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus.
Futur simple p.composé p.composé passé simple
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, livre I, 1782.
Les futurs ont une valeur de futur catégorique, Rousseau est certain de ne pas être imité
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** Justifiez l’emploi des temps dans l’extrait suivant.
La bonne, qui couchait dans une petite pièce, derrière la cuisine, poussa des exclamations. Hélène était
revenue en courant. Elle piétinait en chemise, sans paraître sentir le froid de cette glaciale nuit de février.
Cette bonne laisserait donc mourir son enfant ! Une minute s’était à peine écoulée. Elle retourna dans la
cuisine, rentra dans la chambre. Et, rudement, à tâtons, elle passa une jupe, jeta un châle sur ses épaules. Elle
renversait les meubles, emplissait de la violence de son désespoir cette chambre où dormait une paix si
recueillie. Puis, chaussée de pantoufles, laissant les portes ouvertes, elle descendit elle-même les trois
étages, avec cette idée qu’elle seule ramènerait un médecin.
Émile Zola, Une page d’amour, 1879.
• passé simple pour les actions brèves de premier plan : « poussa des exclamations », « retourna »,
« rentra », « passa une jupe », « jeta un châle », « descendit »
• imparfait :
- d’habitude : « couchait »
- à valeur descriptive : « piétinait », « renversait », « emplissait »
- plus-que-parfait : « était revenue », « s’était écoulée » : renvoie à un moment antérieur au récit
- conditionnel présent : « laisserait », « ramènerait » = valeur de futur dans le passé
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*** Lisez ce début de fable puis répondez aux questions suivantes.
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a. *** Observez les emplois de « je revois » utilisés dans l’extrait suivant et précisez leurs temps et
mode(s) de conjugaison.
b. Identifiez l’aspect du verbe conjugué « je revois ».
c. En quoi ce choix révèle-t-il le projet autobiographique de l’auteur ?
Je naquis le 22 novembre 1869. Mes parents occupaient alors, rue de Médicis, un appartement au quatrième
ou cinquième étage, qu’ils quittèrent quelques années plus tard, et dont je n’ai pas gardé souvenir. Je revois
pourtant le balcon ; la place à vol d’oiseau et le jet d’eau de son bassin – ou, plus précisément encore, je
revois les dragons de papier, découpés par mon père, que nous lancions du haut de ce balcon, et
qu’emportait le vent, par-dessus le bassin de la place, jusqu’au jardin du Luxembourg où les hautes branches
des marronniers les accrochaient.
André Gide, Si le grain ne meurt, Gallimard, 1924.
a. « je revois » = présent de l’indicatif
b. Action non accomplie (puisqu’il se remémore ses souvenirs) mais souligne aussi une
action qui dure (il revoit encore sur une longue durée)
c. Le présent se distingue ici du passé qui reprend sa vie dans le passé. Le présent permet à
l’auteur de poser un regard à postériori (avec du recul) sur son enfance. Son regard
d’adulte revient sur les éléments de son enfance (tout cela est propre à
l’autobiographie)