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BrownWalker Press
EPFL Professor Michael Grätzel is ranked #1 in a list of 100,000 top scientists across all fields.
La version papier n'a pas les couleurs présentes dans cet extrait.
Ah, la thermodynamique ! Pour certains étudiants, c'est un pur bonheur, une vraie jouissance,
mais pour d'autres, elle est ce que la physique produit de pire. Pourquoi ? Tous les
enseignants savent l'écueil majeur : la thermodynamique classique fait usage de formes
différentielles, à un moment des études où l'étudiant n'en a pas la maîtrise. D'où des
contorsions pédagogiques qui font souvent apparaître la matière sous un jour épineux.
Pourtant, la thermodynamique classique fascine, aussi, parce qu'elle est précisément ce qu'est
la physique... Posons-nous donc d'abord la question : qu'est-ce que la science ? en quoi est-
elle différente de la technologie ? Je ne crois pas inutile de rappeler que la science cherche les
mécanismes des phénomènes (une montagne se dresse : comment est-elle venue là ?), alors
que la technologie utilise les résultats des sciences pour perfectionner la technique, la
transformer. D'ailleurs, il serait juste d'ajouter que, la raison pour laquelle les ingénieurs sont
formés aux sciences, c'est essentiellement que l'on ne peut utiliser les résultats des sciences si
on ne les connaît pas. Comment la science fonctionne-t-elle ?
I
II Thermodynamique : principes et applications
D'où quelques conséquences : que ceux qui se destinent à une carrière scientifique ne fassent
pas l'impasse de l'étude de ces équations, d'une part ; et qu'ils considèrent la thermodynamique
classique comme une sorte de terrain de jeux, où ils pourront exercer leurs talents différentiels
plus facilement qu'en d'autres domaines.
Avant de poursuivre, je m'en voudrais de ne pas ajouter une note méthodologique, à propos
des « lois » qui ont été évoquées : il faut clamer qu'elles sont fausses ! Ou, du moins, toujours
insuffisantes. Pour le comprendre, reprenons l'exemple de la loi d'Ohm. Nous savons tous que
si l'intensité du courant est excessive, le fil de fer fond : donc U n'est égal à RI que dans une
certaine gamme ! Mieux encore, lors des mesures et de l'établissement de la loi, nous avons
bien vu que les points ne sont pas parfaitement alignés sur une droite : certes, la mesure
introduit des incertitudes, mais nous devons penser, aussi, que les points ne sont pas
parfaitement alignés. Ce serait trop beau si la nature était si simple. Ce que nous avons fait,
c'est de simplifier les phénomènes pour les décrire, mais nous ne devons pas nous illusionner
au point de croire que les choses sont comme nous voudrions qu'elles soient. Il vaut mieux
penser que la droite U = R I n'est une droite qu'en première approximation, et que nous avons,
avec cette loi, un modèle. Modèle ? Pensons aux modèles réduits : de voiture, d'avion : ce ne
sont ni des voitures, ni des avions, mais des reconstitutions simplifiées. Cette idée permet de
comprendre la vraie nature de la science et du travail scientifique : oui, nous devons produire
des lois... Mais aussi penser qu'elles sont fausses. Ce qui nous conduit à prendre les lois de
nos prédécesseurs, à nous dire qu'elles sont fausses, ou du moins insuffisantes, et à chercher
en quoi elles sont fausses. En gros, c'est ce qu'a fait Klaus von Klitzing avec la loi d'Ohm, ce
qui l'a conduit à l'effet Hall quantique et au prix Nobel de physique en 1985.
l'ordre dans les phénomènes, qui montrait des relations insoupçonnées. Et on passe à une
vision microscopique des phénomènes... qui se révèle expliquer ces relations. Cette fois, nous
sommes lancés dans le questionnement essentiel de la physique : existerait-il un niveau de
description encore plus fin, qui expliquerait davantage ? Certains iront vers ce nouveau champ,
mais je voudrais signaler que d'autres, tout aussi légitimement, s'arrêteront à ce stade, parce
que le défrichement est loin d'être achevé. Et c'est ainsi que des physiciens tels que Pierre-
Gilles de Gennes ont été conduits au prix Nobel de physique, en explorant le comportement
fascinant de la matière dite « molle » : gels, mousses, émulsions, suspensions...
aussi, parce ce livre ne s'arrête pas à la description au premier ordre, mais il la discute ;
merveilleux, aussi, parce que le sens physique n'est jamais oublié.
La question du pourquoi le sucre n'entre pas, maintenant : cette question montre précisément
en quoi la physico-chimie est une extraordinaire discipline... transdisciplinaire. Pour
comprendre pourquoi le sirop n'entre pas, il faut se poser la question de comment le sucre
interagit avec le réseau qui piège l'eau du gel. Ce réseau n'est pas inerte, il n'est pas fait de
sphères dures, abstraites, glacées ; il vit, et c'est lui qui, finalement, nous fait échapper à la
pure diffusion dans l'eau, pour nous faire arriver au vrai phénomène physique. L’image
suivante montrent quelque chose d'équivalent :
Il s'agit de deux gels de gélatine sur lesquels
on a déposé, après la prise, un peu d'un
colorant (dans une cuisine, on aurait pu
déposer du café en poudre !). La
« diffusion » n'est pas la même, parce que la
concentration en gélatine est supérieure à
gauche : c'est bien la preuve que le réseau
intervient... et que la physique ne suffit pas,
seule, à expliquer les phénomènes.
Heureusement, il n'existe plus de physiciens
qui puissent croire que la chimie est
réductible à la physique, que l'équation de Schrödinger explique tout : une maison ne s'explique
pas totalement à ses briques (ce que l'on peut dire autrement : étant donné des briques, on
peut construire des tas de maisons très différentes). Mieux encore, celui qui admet que la
physique peut s'approcher de la chimie pourra penser que la chimie peut s'approcher de la
physique. C'est ce qu'a fait Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie en 1987, avec la chimie
supramoléculaire, où l'on s'intéresse aux assemblages de molécules qui ne résultent pas de
liaisons covalentes, les « vraies » liaisons de la chimie, mais de liaisons faibles : liaisons
hydrogène, liaisons de Van der Waals, etc. Si je ne m'amusais tant à développer la discipline
scientifique nommée Gastronomie moléculaire, je me laisserais volontiers tenter, à étudier la
chimie supramoléculaire, parce que les assemblages supramoléculaires, résultant de liaisons
faibles, peuvent se défaire et se refaire, au gré des modifications du milieu. Je ne voudrais pas
mourir avant d'avoir vu l'auto-assemblage de molécules (prévu par un physico-chimiste) qui
construirait une « cellule vivante » entièrement artificielle, avec des capacités de reproduction,
de production de protéines, etc !
Ah, j'allais oublier, à ce propos : ne cédons jamais au « terrorisme intellectuel » qui est celui de
ceux qui n'aiment pas les mathématiques ou les sciences, et qui voudraient nous faire croire
qu'il y a plus de bonheur à regarder un match de football à la télévision qu'à étudier un manuel
de science. Personnellement, ce serait une terrible punition que de devoir perdre mon temps
devant un téléviseur, à regarder 22 paires de jambes courir derrière un ballon ! Ce serait une
punition que de m'ôter les livres de physique ou de chimie qui sont à la tête de mon lit, pour les
remplacer par de mauvais romans ! Revendiquons le plaisir d'étudier ! En ces temps de plomb
où l'argent tient lieu de valeur morale, crions très fort que la connaissance est notre meilleur
rempart contre l'intolérance. Celui qui, tranquillement, étudie les équations différentielles ou la
thermodynamique n'est pas en train de jeter des projectiles à des joueurs dans un terrain de
football, à prendre parti pour une équipe contre une autre. Il construit au lieu de détruire.
D'ailleurs, pourquoi certains aiment-ils les matchs de football ? Pendant longtemps, je n'ai pas
compris... mais je suis récemment devenu moins bête : un match de football, c'est une histoire
que l'on nous raconte ; il y a une introduction (les deux équipes arrivent sur le terrain), un
développement avec des rebondissements (du ballon, mais pas seulement), et une conclusion
(une équipe qui gagne). Au fond, ceux qui regardent des matchs de football à la télévision sont
des enfants à qui l'on raconte une histoire. Et l'être humain aime qu'on lui raconte des histoires.
Ce n'est pas très différent, en science, mais il faut s'en rendre compte : un manuel tel que celui-
ci raconte l'histoire de la compréhension d'une partie du monde physique. C'est moins
accessible que le football, mais tout aussi amusant, si l'on a compris où est le jeu. N'ayez pas
peur du formalisme ; c'est seulement une question d'entraînement. Un peu comme en
musique, il ne faut pas aller trop vite. Tout musicien amateur craint les quadruples croches,
parce qu'elles lui semblent imposer un tempo trop difficile pour ses doigts encore
insuffisamment entraînés... Mais il suffit de jouer lento un morceau écrit ainsi pour qu'il
devienne simple. C'est pareil en thermodynamique, si le manuel est bien fait, s'il ne manque
pas d'étapes nécessaires... ce qui est le cas du livre que vous avez dans les mains.
Allons, il faut arrêter ici cette préface, sans quoi vous n'entrerez jamais en thermodynamique.
Je vous souhaite de toujours rester plein d'enthousiasme, pour lire ligne à ligne le corps du
texte, pour faire les exercices et éprouver votre nouveau savoir (n'oubliez pas de penser que
les petites bouchées sont plus digestes que les grosses : je vous propose d'avancer à petit
pas). Amusez vous bien, et vive cette thermodynamique qui vous donnera le plaisir de la
découvrir.
VI Thermodynamique : principes et applications
Préface VII
Avant-Propos
Cet ouvrage est la version française de notre livre “The Bases of Chemical Thermodynamics”,
parue chez Universal Publishers en 2 volumes en 2000 et révisé en 2002. L’ordre des
chapitres est le même que dans le texte anglais. Nous avons profité cependant de cette
publication pour effectuer une mise à jour soignée avec quelques ajouts ciblés. Certains sujets
ont migré d’un chapitre à un autre, en particulier du chapitre 4 vers le chapitre 5 et du chapitre 9
vers le chapitre 10 et réciproquement. L’effet des contraintes expérimentales sur les équilibres
chimiques est exposé en détail. On a pris soin de clarifier quelques points qui ont pu paraître
obscurs à certains utilisateurs de la version anglaise. Le chapitre 13, thermodynamique
statistique, a aussi été modifié et la signification des multiplicateurs de Lagrange y est présenté
de façon plus simple et plus claire. Les énoncés des problèmes sont maintenant à la fin de
chaque chapitre. Leurs solutions sont regroupées en fin de volume. On en a profité pour
éliminer des erreurs typographiques et l’on a corrigé les erreurs numériques qui en résultaient.
Les figures originales sont maintenant en couleur. Ceci n’a que peu d’effet pour les utilisateurs
de la version imprimée, mais représente une amélioration pour les utilisateurs du livre sous
forme électronique (livre électronique - ebook).
Le format adopté a permis une réduction substantielle du nombre de pages, tout en permettant
une meilleure clarté du texte.
Nous remercions chaleureusement Hervé This qui a eu la gentillesse de nous rédiger une
préface motivante pour nos lecteurs potentiels.
Nous remercions également tous nos anciens collègues et amis qui, par leurs efforts, ont
permis d’améliorer la qualité de cet ouvrage par leurs lectures et relectures si attentives.
2 Travail ---------------------------------------------------------------------------------------- 13
2.1 Introduction --------------------------------------------------------------------------------------------------- 13
2.2 Convention de signe --------------------------------------------------------------------------------------- 13
2.3 Travail mécanique ------------------------------------------------------------------------------------------ 13
2.3.1 Définition ------------------------------------------------------------------------------------------------- 13
2.3.2 Travail de volume -------------------------------------------------------------------------------------- 14
2.3.3 Exemples ------------------------------------------------------------------------------------------------ 15
2.4 Travail électrique -------------------------------------------------------------------------------------------- 17
2.5 Diverses formes de l’énergie----------------------------------------------------------------------------- 18
2.6 Autres expressions du travail ---------------------------------------------------------------------------- 18
9.8 Incidence du choix de la pression standard sur les tables thermodynamiques ----------- 164
9.8.1 Justification du choix -------------------------------------------------------------------------------- 164
9.8.2 Equations à utiliser ---------------------------------------------------------------------------------- 164
9.8.3 Gaz parfaits ------------------------------------------------------------------------------------------- 164
9.8.4 Gaz réels ----------------------------------------------------------------------------------------------- 165
9.8.5 Cas de phases condensées----------------------------------------------------------------------- 165
9.8.6 Systèmes comportant une phase gazeuse et des phases condensées --------------- 166
9.9 Variables de combustion -------------------------------------------------------------------------------- 166
Bibliographie---------------------------------------------------------------------------------------------- 453
Manuels d’étude --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 453
Tables et livres de référence ----------------------------------------------------------------------------------------- 453
Articles ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 454
A B A B
Energie
Energie
Transfert
de
0 Chaleur 0
Chaud Froid Equilibre thermique
Etat initial Etat final
Particule A Particule B
Figure 4.2 Cristaux purs. Microétat possible d’un cristal mixte.
4 Deuxième principe de la thermodynamique 31
On trouve que le nombre de ces microétats est plus élevé dans l’état final que dans l’état initial.
En règle générale, le nombre de configurations possibles d’un système dépend de façon
complexe des effets énergétique et spatial qui souvent ne peuvent être séparés.
Vglobal = VA + VB = ∑ Vi (4.3)
i
Le nombre total de microétats du système global correspond au produit des valeurs de Ω des
systèmes individuels dont il est composé :
Ω = ΩA Ω B = ∏i Ω i (4.4)
La variable “nombre de microétats” n’a donc pas les propriétés d’une variable extensive que
l’on aimerait avoir où la valeur de la variable résultante serait la somme des valeurs des
variables des systèmes constituants. Pour obtenir une variable ayant des propriétés
extensives, Boltzmann† a proposé, dans ce contexte statistique, d’utiliser une nouvelle variable
d’état, l’entropie :
S = k ln Ω (4.5)
où k, la constante de Boltzmann, doit être choisie de façon appropriée (k = 1,3806505 10–23 J K–1).
Avec une telle définition, l’entropie est une fonction d’état extensive. Ainsi, pour le système
global constitué de A et B, l’entropie est donnée par :
S = k ln Ω = k ln ΩA Ω B = k ln ΩA + k ln ΩB = SA + SB (4.6)
Considérons maintenant un système fermé dont le volume est VI. On subdivise ce volume en
un nombre nI très grand d’éléments de volume qu’on appellera sites. On place dans ce volume
un nombre N de molécules, nettement plus petit que le nombre de sites (N << nI ), chaque site
ne comporte qu’une seule molécule. Un microétat du système est obtenu lorsqu’on distribue
les N molécules parmi les nI sites. On considère les molécules comme indiscernables ce qui
conduit au nombre de microétats possibles suivant :
nI !
ΩI spatial = (4.7)
(nI – N)! N !
nF !
ΩF spatial = (4.8)
(nF – N)! N !
En utilisant l’équation 4.5, la variation de l’entropie lors de cette transformation s’écrit :
Ω n ! (n – N)!
SF – SI = k ln ΩF spatial = k ln F I (4.9)
I spatial nI ! (nF – N)!
Les nombres de sites n I et n F sont nettement plus élevés que le nombre de particules N
présentes dans le système. On peut simplifier l’expression ci-dessus pour trouver :
n ! (n – N)! n (n – 1) (n – 2)…(n – N + 1) (n )N
F I F F F F F
n ! (n – N)! = n (n – 1) (n – 2)…(n – N + 1) >
I F I I I I (nI )
N
(4.10)
ΩF spatial
n N
SF – SI = k ln Ω = k ln F
I spatial nI
= k N ln nF
n
I
La constante d’Avogadro, N A, représente le nombre de particules présentes dans une mole
(NA = 6,0221415 1023 mol –1). En utilisant les relations suivantes :
R = k NA N = n NA (4.11)
et en tenant compte du fait que volume et nombre de sites sont proportionnels, on obtient
finalement :
nF VF V VF
= ⇒ SF – SI = k N ln F = n R ln
V (4.12)
nI VI VI I
où R est la constante des gaz parfaits et n est le nombre de moles dans le système.
Si l’on considère une détente ou une compression isotherme d’un gaz parfait, le nombre de
microétats énergétiques Ω énergétique n’est pas affecté. La variation d’entropie d’un gaz parfait
au cours d’un tel processus est :
ΩI énergétique = ΩF énergétique
⇓
(4.13)
VF
= n R ln
ΩF spatial ΩF énergétique
SF – SI = k ln V
ΩI spatial ΩI énergétique I
Nous obtiendrons ce résultat (Eq. 4.49) en suivant une autre approche et nous verrons que la
variation d’entropie ainsi obtenue correspond à la quantité de chaleur reçue par le système
divisée par la température du système, qrév/T, lors d’une transformation isotherme réversible.
4 Deuxième principe de la thermodynamique 33
A l’aide d’un système qui subit une transformation cyclique, il est impossible de
recueillir un travail utile si, globalement, il n’y a échange de chaleur qu’avec au
plus un seul thermostat.
Ce principe est aussi connu sous le nom de principe de Kelvin† . Une transformation d’un
système qui n’échange de la chaleur qu’avec un thermostat s’appelle une transformation
monotherme. Le travail reçu par le système au cours d’une telle transformation est toujours
positif ou nul puisqu’un travail utile est négatif. Sous forme mathématique :
w≥0 cycle, un thermostat affecté (4.14)
Voyons les conséquences directes de cet énoncé du deuxième principe, en prenant en compte
le premier principe de la thermodynamique. Considérons un système quelconque effectuant
une transformation cyclique monotherme. Pour un tel cycle, en utilisant 3.4, on peut conclure
que :
UF – UI = w + q = 0 ⇒ q≤0 (4.15)
En général, pour réaliser un tel cycle, il faut fournir du travail au système (w > 0) qui cède lui-
même une quantité correspondante de chaleur au thermostat. Si la transformation est
réversible alors w = 0. Cette affirmation est prouvée de la façon suivante. Faisons parcourir au
système un cycle réversible dans un sens déterminé 1 puis faisons parcourir au système le
même cycle dans le sens opposé 2. Nous avons :
wsens 1 ≥ 0 ; wsens 2 ≥ 0 ⇒ – wsens 2 ≤ 0 (4.16)
Nous avons vu qu’un changement de sens de parcours du cycle (§ 2.3.3.4) implique que
wsens 1 = – wsens 2 , on en déduit, à l’aide de 4.16, que wsens 1 = wsens 2 = 0. En raison du
premier principe, la quantité de chaleur reçue par le système est aussi zéro.
Lors d’une transformation cyclique réversible monotherme (système qui ne peut échanger de la
chaleur qu’avec un thermostat), le système ne reçoit ni travail ni chaleur. En conséquence,
l’inégalité dans l’équation (4.15) s’applique aux transformations irréversibles.
† Sadi Carnot (1796-1832) a développé la théorie des machines thermiques vers 1824 et l’a publiée dans un traité
intitulé “Réflexions sur la puissance motrice du feu”. Il a reconnu que l’obtention de travail est liée à un passage de
chaleur d’un corps chaud vers un corps froid.
4 Deuxième principe de la thermodynamique 35
Choisissons n2 de sorte que q b soit nulle. Le cycle résultant est un cycle monotherme
réversible pour lequel on a w = 0 et q = qh = 0 (§ 4.2). Nous trouvons alors :
n2 qb1
n1
=
qb2
qb1 q qb1 q
qh1 n2 ⇒ = h1 ⇒ = b2 (4.21)
qh = 0 ⇒ = qb2 qh2 qh1 qh2
qh2 n1
Lors d’un cycle de Carnot, le rapport des quantités de chaleur échangées avec le thermostat à
basse température et celui à haute température, est indépendant du système et ne dépend que
des thermostats et donc de ce qui les caractérise, leur température. Remarquons que ce
résultat est également valable pour un cycle de Carnot effectué dans le sens inverse.
† Notons au passage que la température d’ébullition de l’eau sous la pression standard 1 bar (105 Pa > 0,987 atm)
est de 372,8 K.
36 Thermodynamique : principes et applications
Toutes les formules que nous allons développer ne sont valables que si l’on utilise
l’échelle de température thermodynamique.
En raison de ce choix de l’échelle de température, pour un système qui subit un cycle de
Carnot (sens direct ou inverse), on a la relation :
qb qh
+ =0 (4.24)
Tb Th
I5
I4
q3
T3
I3 q4 q5
T4
I2 T5
I1
F5
A1 F4
F3
q2 F2
T2 q1 F1
T1 A2
Figure 4.3 Réseau de courbes isothermes comprises entre deux courbes adiabatiques réversibles.
La variation de la fonction S, lors d’une transformation d’un des états I à l’état F correspondant,
est indiquée sur chacune des courbes isothermes. Lors de chacune de ces transformations, le
système reçoit les quantités de chaleur q1, q2, … La variation d’entropie correspondante est :
q q
SF – SI = 1 … … SF – SI = 5 (4.27)
1 1 T1 5 5 T5
Considérons la transformation cyclique I1, I2, F2, F1, I1. Il s’agit d’un cycle de Carnot auquel
nous pouvons appliquer la relation correspondant à 4.24. On a :
q2 – q1 q2 q
+ =0 ⇒ = 1 ⇒ SF – SI = SF – SI (4.28)
T2 T1 T2 T1 2 2 1 1
q
SF – SI = SF – SI = SF – SI = SF – SI = SF – SI = 1 … (4.29)
1 1 2 2 3 3 4 4 5 5 T1
On trouve donc que la variation d’entropie d’un système est indépendante de la température
choisie pour effectuer une transformation isotherme (réversible) dont les limites sont sur deux
courbes adiabatiques réversibles.
Considérons maintenant le cas d’un système qui passe par une transformation réversible d’un
état I à un état F quelconques. Nous avons représenté ceci de façon schématique sur la
figure 4.4 (on a utilisé les coordonnées p, V en supposant que le système est constitué d’un
gaz mais cette hypothèse n’est pas indispensable).
Nous avons également tracé un réseau de courbes adiabatiques réversibles et de courbes
isothermes passant entre autres par I et F. Nous avons, en outre, représenté deux chemins
réversibles possibles qui constituent chacun une approximation du chemin I F.
38 Thermodynamique : principes et applications
I
Ib
Tb
Figure 4.4 Transformation réversible entre un état I et un état F. On a représenté deux approximations
du chemin I F.
Ces deux chemins sont composés d’une succession d’isothermes et d’adiabatiques réversibles.
La variation d’entropie le long des segments adiabatiques est nulle. La variation d’entropie le
long des segments d’isothermes peut être évaluée le long de n’importe quel segment
d’isotherme réversible compris entre les mêmes adiabatiques et, par exemple, le long de
l’isotherme à la température Tb. On trouve donc :
q
SF – SI = b (4.30)
Tb
où q b est la quantité de chaleur reçue par le système lors de la transformation isotherme
réversible I Ib . Ce raisonnement est valable pour n’importe quel chemin entre l’état I et l’état F
pourvu qu’il soit constitué d’une succession quelconque de transformations adiabatiques
réversibles et isothermes réversibles.
En augmentant la densité des courbes des réseaux adiabatiques réversibles et isothermes
réversibles, on peut imaginer que n’importe quel chemin réversible entre I et F peut être
approché autant que l’on veut par une succession de transformations infinitésimales
adiabatiques réversibles et isothermes réversibles. Pour chacun de ces chemins la variation
d’entropie est donnée par 4.30. Elle est donc indépendante du chemin suivi.
L’entropie, S, est donc bien une fonction d’état.
wIF
q FI wFI
I
Figure 4.5 Représentation schématique d’un cycle constitué d’une partie irréversible et d’une partie
réversible.
UF – UI = wIF
⇒ qFI + wFI + wIF = 0 (4.31)
UI – UF = qFI + wFI
Le système ne peut être adiabatique pendant tout le processus car alors qFI serait nulle, la
quantité wIF + wFI serait nulle et la transformation serait complètement réversible (§ 4.2) ce qui
est contraire à nos hypothèses. Le cycle considéré possédant une portion irréversible est
globalement irréversible, ce qui implique wIF + wFI > 0 et donc q FI < 0 (Eq. 4.14). Durant au
moins une partie de la transformation réversible, le système doit ne pas être adiabatique.
Supposons qu’alors il échange de la chaleur avec un thermostat à la température T, le reste de
la transformation réversible ne peut être constitué que par des transformations adiabatiques
réversibles.
Nous pouvons obtenir la variation d’entropie du système entre les états I et F en utilisant la
portion réversible isotherme du cycle, puisque la variation d’entropie est nulle pour les portions
adiabatiques réversibles. On obtient :
⌠
I dqrév qFI
SI – SF =
= <0 (4.32)
T T
⌡F
On voit donc que pour un système fermé adiabatique qui évolue spontanément, on a :
SF > S I ⇔ SF – SI > 0 (4.33)
Ce que l’on peut énoncer :
Dans un système fermé adiabatique, un processus irréversible (donc spontané)
implique un accroissement de l’entropie du système.
C’est un énoncé du deuxième principe de la thermodynamique.
40 Thermodynamique : principes et applications
Considérons le cas d’une transformation infinitésimale d’un système global constitué par un
système qui peut entrer en contact avec un thermostat à la température Ttherm. Le système
global considéré est un système fermé adiabatique. Si la transformation est irréversible, le
raisonnement fait précédemment pour une transformation finie s’applique et la variation
d’entropie du système global est positive.
Imaginons maintenant que le système subisse une transformation infinitésimale réversible.
Pour que la transformation soit réversible, il faut que la température du système soit égale à
celle du thermostat lorsqu’ils sont en contact. Les autres parties de la transformation sont donc
des transformations adiabatiques réversibles. On peut imaginer une transformation adiabatique
réversible qui amène le système à la température du thermostat et une autre qui, après
l’échange de chaleur, amène la température du système à sa température finale. L’entropie du
système ne change pas pendant les transformations adiabatiques réversibles. On a donc :
(dqsys)
rév
= Tsys dSsys = Ttherm dSsys
Tsys = Ttherm
au contact
dqtherm = Ttherm dStherm
Système global fermé adiabatique
(dqsys) + dqtherm = 0
rév (4.34)
⇓
(dqsys) dqtherm
rév
dSglobal = + =0
Ttherm Ttherm
Nous pouvons conclure avec 4.33 que lors d’une transformation infinitésimale quelconque d’un
système fermé adiabatique, on a la relation :
dSglobal ≥ 0 (4.35)
L’égalité s’applique à une transformation réversible et l’inégalité à une transformation
irréversible. On peut souvent considérer qu’un système et son environnement constituent un
système fermé adiabatique.
Pour une transformation réversible finie d’un système fermé adiabatique, on peut intégrer le
résultat 4.34 et conclure que :
L’entropie d’un système fermé adiabatique reste constante au cours d’une
transformation réversible.
dqtherm dqsys
dStherm =
Ttherm
=–
Ttherm
dqsys
dSglobal = dSsys + dStherm = dSsys – ≥ 0 (4.37)
Ttherm
⇓
Ttherm dSsys = (dqsys)
rév
≥ dqsys
L’égalité de 4.37 est obtenue en imaginant la transformation élémentaire réversible qui permet
de faire passer le système de son état initial à son état final de façon réversible. On effectue
une transformation adiabatique réversible qui amène le système de sa température initiale à la
température du thermostat, suivie d’une transformation isotherme réversible à Ttherm et
finalement une autre transformation adiabatique réversible qui amène le système dans son état
final. Ce qui fournit l’expression de (dqsys)rév.
On trouve que lors d’une transformation irréversible d’un système en contact avec un
thermostat, la quantité de chaleur reçue par le système est algébriquement moindre que celle
reçue lors d’une transformation réversible réalisée entre les mêmes états. L’équation 4.37 nous
permet de conclure que :
• Si le système reçoit de la chaleur du thermostat [(dq sys)rév > 0] au cours d’une
transformation réversible, alors il en reçoit moins lors d’une transformation irréversible
entre les même états.
• Si le système cède de la chaleur au thermostat [(dqsys)rév < 0] au cours d’une
transformation réversible, alors il en cède plus lors d’une transformation irréversible entre
les même états.
42 Thermodynamique : principes et applications
∑ qiTsysi ≤ 0
n n n
† Rudolf Clausius (1822 -1888) a développé le concept d’entropie et a indiqué qu’elle ne peut décroître au cours
d’une transformation d’un système fermé adiabatique.
4 Deuxième principe de la thermodynamique 43
pext = pint = p
(4.41)
dU = dw + dqrév = – pext dV + T dS = – p dV + T dS
Les variables indépendantes V et S apparaissent tout naturellement et sont connues sous le
nom de variables caractéristiques (ou naturelles) pour l’énergie interne. Bien que
l’expression (4.41) ait été obtenue en considérant une transformation réversible, elle donne la
variation dU quelle que soit la transformation envisagée puisque U est une fonction d’état et dU
une différentielle totale. La variation de l’énergie interne pour une transformation finie
quelconque peut donc être obtenue par intégration de l’équation 4.41 en imaginant une
transformation réversible permettant de faire passer le système de l’état initial I jusqu’à l’état
final F.
Remarquons que l’intégrale du terme – p dV et l’intégrale du terme T dS (par un chemin
réversible sélectionné pour la commodité du calcul) n’expriment respectivement ni le travail
reçu, ni la quantité de chaleur reçue par le système lors d’une transformation irréversible. La
somme des deux quantités exprime cependant bien la variation de l’énergie interne du
système.
Nous verrons au chapitre 5 que, dans le cas de systèmes ouverts et où des réactions
chimiques peuvent éventuellement avoir lieu, la différentielle de l’énergie interne doit comporter
des termes additionnels nécessaires pour tenir compte du contenu du système et des
changements éventuels de sa composition chimique. De plus, des relations existent entre ces
termes additionnels lorsque l’équilibre chimique est réalisé (voir chapitre 9).
En utilisant la définition de la fonction enthalpie (voir chapitre 5), on obtient l’expression
différentielle correspondante :
H=U+pV ⇒ dH = dU + p dV + V dp = T dS + V dp (4.42)
dq
T1 T2
Figure 4.6 Echange de chaleur entre deux blocs. Le contact thermique est faible.
dq dq dq
dS = dS1 + dS2 = – = (T – T1 ) (4.43)
T1 T2 T1 T2 2
Cette transformation est spontanée si la variation correspondante d’entropie est positive,
dS > 0, soit T2 > T1. Ceci nous indique qu’il y a transfert spontané de chaleur du bloc chaud
vers le bloc froid, ce qui est conforme aux observations expérimentales.
Il n’y a plus transfert de chaleur si l’état d’équilibre est atteint, c’est-à-dire quand S a atteint un
maximum, on a alors :
dS = 0 ⇒ T2 = T1 (4.44)
L’équilibre thermique est atteint lorsque les deux blocs sont à la même température, ce qui est
également conforme aux observations.
Examinons le processus fini. Soient Cp1 et Cp2 les capacités calorifiques à pression constante
de chaque bloc. Nous verrons au chapitre 5 que la quantité de chaleur reçue par un système
lors d’une transformation monobare (pression extérieure constante) est donnée par la variation
de son enthalpie. Dans le cas présent, la variation d’enthalpie de ce système fermé
adiabatique est nulle. Ce fait nous permet d’obtenir la valeur de la température finale T F des
deux blocs. Supposons que les capacités calorifiques soient indépendantes de la température,
on a alors :
⌠
TF
HF – HI =
⌠
TF
Cp1 p dT + Cp2 dT = Cp1 (TF – T1 ) + Cp2 (TF – T2 ) = 0
T1
⌡ T
⌡ 2
(4.45)
⇓
Cp1 T1 + Cp2 T2
TF =
Cp1 + Cp2
La variation de l’entropie du système lors de cette transformation irréversible est obtenue par :
⌠
TF Cp1 ⌠
TF Cp2 T TF
SF – SI =
dT +
dT = Cp1 ln F + Cp2 ln
T (4.46)
T T T1
⌡T1 ⌡T2 2
Appliquons ce résultat au cas où les blocs sont de même taille, faits du même matériau et ont
par conséquent la même capacité calorifique, on trouve :
4 Deuxième principe de la thermodynamique 45
T + T2
TF = 1 et SF – SI = Cp ln
T F2
= Cp ln
(T1 + T2 )2
2 T1 T2 4 T1 T2
⇓ (4.47)
(T – T2 )2
SF – SI = Cp ln 1 + 1
4 T1 T2
Sous cette forme, on voit que la variation d’entropie correspondante est toujours positive
quelles que soient les températures initiales des blocs sauf si les deux corps sont à la même
température.
4.4.9 Changement de l’entropie lors d’une détente monotherme d’un gaz parfait
Nous allons examiner le cas d’une détente d’un gaz parfait en contact avec un thermostat. Les
résultats algébriques obtenus s’appliquent tout aussi bien à une compression. On dit que l’on a
une détente lorsque le volume augmente au cours de la transformation.
4.4.9.1 Détente isotherme (réversible)
Le système étudié est constitué par n moles d’un gaz parfait contenu dans un cylindre fermé
par un piston mobile dont la paroi est adiabatique. Nous avons représenté un schéma de cette
expérience sur la figure 4.7.
Les autres parois du cylindre sont en contact thermique avec un thermostat à la température T.
La température du système reste constante au cours de la transformation isotherme. Ceci ne
peut être réalisé que si la transformation est réversible. La réversibilité implique que, pour tout
état intermédiaire, la pression du système n’excède la pression de l’environnement que d’une
quantité infinitésimale dp. On peut donc écrire p ext > p int tout au long de la transformation.
L’état initial I du gaz est caractérisé par sa température T et son volume VI. La transformation
fait passer le gaz de l’état I à l’état F, le gaz étant toujours à la température T et occupant alors
un volume VF.
Thermostat à T Thermostat à T
Figure 4.7 Détente isotherme (ou monotherme) d’un gaz parfait. Les parois du cylindre sont en contact
thermique avec le thermostat. Le piston mobile est adiabatique.
Nous verrons que l’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de sa température et reste
donc constante lors de la transformation (chapitre 5). Les échanges d’énergie qui ont lieu lors
de cette transformation sont :
46 Thermodynamique : principes et applications
⌠ VF
wsys = –
⌠ VF
pext dV = –
nRT
dV = – n R T ln
VF p
= – n R T ln I
V p
V
⌡VI
⌡VI I F
UF – UI = 0 = wsys + qsys (4.48)
V p
qsys = n R T ln F = n R T ln I
VI pF
La transformation étant isotherme (réversible), la variation d’entropie du gaz est :
⌠F V
1 q
(SF – SI )sys =
dqrév = sys = n R ln F (4.49)
T T VI
⌡I
L’entropie du gaz a donc augmenté lors de la détente. Au cours de cette transformation, le
thermostat reçoit la quantité de chaleur qtherm = – q sys et la variation d’entropie du thermostat
est :
⌠F V
1 – qsys
(SF – SI )therm =
dqtherm = = – n R ln F (4.50)
T T VI
⌡I
On trouve que la variation d’entropie du système global (fermé adiabatique), composé du
système (gaz) et du thermostat, au cours de cette transformation réversible est nulle :
(SF – SI )global = (SF – SI )sys + (SF – SI )therm = 0 (4.51)
Ce résultat est en accord avec 4.34 et s’applique aussi bien à une détente qu’à une
compression.
4.4.9.2 Détente monotherme irréversible
Nous considérons maintenant une transformation irréversible du système (gaz) où les états
initial et final sont exactement les mêmes que dans le cas de la détente isotherme (réversible)
considérée précédemment (figure 4.7). Durant la transformation, la pression extérieure reste
constante et égale à pF (supposée inférieure à pI ), le système n’échange de la chaleur qu’avec
le thermostat. Le piston est lâché soudainement et on attend que l’équilibre thermique se
réalise. Lors de cette transformation, les variables du gaz sont mal définies et certainement
inhomogènes. L’entropie étant une fonction d’état, la variation d’entropie du système est
identique à celle que nous avons calculée pour la transformation réversible :
V
(SF – SI )sys = n R ln F (4.52)
VI
Le travail reçu par le système est donné par :
⌠ VF
⌠ VF
wsys = –
pext dV = –
pF dV = – pF (VF – VI ) (4.53)
⌡VI
⌡VI
En tenant compte du premier principe nous obtenons la quantité de chaleur reçue par le
système :
UF – UI = 0 = wsys + qsys ⇒ qsys = – wsys = pF (VF – VI ) (4.54)
Ce qui nous permet d’obtenir l’expression de la variation d’entropie du thermostat :
4 Deuxième principe de la thermodynamique 47
En combinant 4.52 et 4.55, on obtient la variation d’entropie du système global (système plus
thermostat) :
V V p p
(SF – SI )global = n R ln F – 1 – I = n R ln I – 1 – F (4.56)
VI VF pF pI
3,5
3,0
Détente
(SF – SI ) global
2,5 Compression
2,0
nR
1,5
1,0
0,5
0,0
0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0
pF
pI
Figure 4.8 Variation de l’entropie du système global (système plus thermostat) pour une transformation
monotherme irréversible d’un gaz parfait à pression extérieure constante, en contact avec un
thermostat.
Nous avons représenté cette variation sur la figure 4.8 en fonction du rapport pF / pI. On voit
que cette fonction n’est nulle que si pF = pI, c’est-à-dire quand il n’y a pas de transformation.
Qu’on effectue une détente (pF < pI ) ou une compression (p F > pI ), l’entropie du système
global augmente en accord avec 4.33.
où nous avons utilisé l’équation 5.56 pour remplacer n R par sa valeur en fonction des
capacités calorifiques du système. Supposons que les capacités calorifiques molaires soient
indépendantes de la température. Nous pouvons diviser 4.58 par le nombre de moles de
gaz, n et intégrer cette équation différentielle entre les deux états pour trouver :
T2 V2
CV, m ln + (Cp, m – CV, m) ln = 0 (4.59)
T1 V1
où CV, m et Cp, m sont les capacités calorifiques molaires du gaz respectivement à volume
constant et à pression constante†. Cette relation peut être mise sous diverses formes et en
particulier :
Cp, m
– 1
T2 V1 CV, m V1 {γ – 1} Cp, m
= = avec γ = (4.60)
T1 V2 V2 CV, m
avec pV=nRT ⇒
γ
p1V 1 = p2 V 2
γ
La quantité de chaleur dqrév reçue tout au long de la transformation est nulle et il en résulte
donc que la variation d’entropie d’un système est nulle lors d’une transformation adiabatique
réversible (transformation isentropique).
Lors d’une transformation isotherme d’un gaz parfait, le produit p V reste constant alors que lors
d’une transformation isentropique, c’est le produit p Vγ qui reste constant. En un point (p0, V0)
d’une représentation p, V de l’état du système, la pente de la courbe isotherme est – p0/V0 alors
que la pente de la courbe isentropique, qui passe par le même point, est – γ p0/V0. Le rapport
des capacités calorifiques à pression constante et à volume constant, γ est toujours supérieur
à 1. La valeur absolue de la pente de la courbe isentropique est donc toujours plus grande que
celle de la courbe isotherme qui passe par le même point. Ces résultats sont illustrés sur la
figure 4.9.
p Courbe isotherme
2 5
x10 -2
Courbe adiabatique
p0
V0 V
Figure 4.9 Comparaison des courbes isotherme et adiabatique réversibles pour un gaz parfait.
† Les grandeurs molaires seront définies avec précision au chapitre 6 (Eq. 6.28).
4 Deuxième principe de la thermodynamique 49
1 1 2
p T
4 2
3 4 3
V S
Figure 4.10 Représentation d’un cycle de Carnot en coordonnées p, V et T, S. Il est parcouru dans le
sens moteur. L’aire des cycles représente le travail reçu par l’utilisateur.
U2 – U1 = w12 + q12
(4.61)
q12 = qh = Th (S2 – S1)
• 2-3 Détente adiabatique réversible de Th à Tb (isentropique),
U3 – U2 = w23
(4.62)
q23 = 0 S3 = S2
• 3-4 Compression isotherme (réversible) en contact avec un thermostat à la température T b ,
U4 – U3 = w34 + q34
(4.63)
q34 = qb = Tb (S4 – S3) = – Tb (S2 – S1)
• 4-1 Compression adiabatique réversible de Tb à Th (isentropique),
50 Thermodynamique : principes et applications
U1 – U4 = w41
(4.64)
q41 = 0 S4 = S1
En utilisant le fait que la variation de l’énergie interne du système au cours du cycle est zéro, on
obtient pour l’expression du travail reçu par le système :
0 = U2 – U1 + U3 – U2 + U4 – U3 + U1 – U4
⇒ w = – (T –T ) (S – S ) (4.65)
h b 2 1
= w12 + w23 + w34 + w41 + Th (S2 – S1 ) – Tb (S2 – S1 )
L’expression du travail reçu par le système est donc exprimée de façon particulièrement simple.
En utilisant 4.61 et 4.63, on retrouve le résultat de l’équation 4.22 :
q T (S – S1) T
– h=– h 2 = h (4.66)
qb – Tb (S2 – S1) Tb
Les aires du cycle en coordonnées p, V et T, S sont égales puisqu’elles représentent toutes
deux le travail reçu par le système.
Au cours d’un cycle, l’entropie du système est inchangée. On peut calculer la variation
d’entropie des thermostats et la variation de l’entropie du système global. On obtient en
utilisant le résultat 4.24 :
q q
(SF – SI )h = – h (SF – SI )b = – b (SF – SI )sys = 0
Th Tb
(4.67)
(SF – SI )global = (SF – SI )sys + (SF – SI )h + (SF – SI )b = 0
Ce résultat est en accord avec les résultats du § 4.4.3, la variation d’entropie globale est nulle
pour une transformation réversible.
Le rendement d’un moteur pour un système parcourant un cycle de Carnot est le rapport du
travail fourni à l’environnement sur la quantité de chaleur fournie par la source chaude. On
obtient :
V2
n R Th ln
V2
Th ln
q T
– h= h=–
V1
=–
V1
qb Tb V4
n R Tb ln
V4
Tb ln
V3 V3 (4.70)
⇓
V
ln 2 = – ln
V1
V4
V
3
⇒
V2
V1
V
= 3
V4
On aurait pu déduire cette relation de l’équation 4.60 obtenue cependant avec l’hypothèse que
CV, m est constante, hypothèse plus restrictive que celles utilisées pour obtenir 4.70. Puisque
la capacité calorifique à volume constant d’un gaz parfait ne dépend pas de son volume, on en
déduit (voir § 5.5) :
⌠
Tb
U3 – U2 = w23 =
CV dT
⌡Th
⇒ w23 + w41 = 0 (4.71)
⌠
T
U1 – U4 = w41 = CV dT
h
⌡T b
Thermostat qh qb Thermostat
Th Machine Tb
Figure 4.11 Les échanges qui prennent place dans une machine ditherme. Les quantités indiquées sont
celles reçues par la machine qui constitue le système.
qh
+
qb
≤0 ⇒
T
qh ≤ – h qb
Th Tb
⇓
Tb
(4.74)
q < 0
h
puisque qb > 0
|qh | > qb
et, en appliquant en outre le premier principe (3.4) :
w = – qh – qb
w + qh + qb = 0 ⇒ (4.75)
w > 0
4 Deuxième principe de la thermodynamique 53
Nous voyons que pour soutirer de la chaleur à une source froide, il est nécessaire de fournir du
travail à la machine frigorifique.
L’équation 4.40 appliquée à un tel système, utilisée conjointement avec l’expression du
coefficient de performance, nous donne :
qh
+
qb
≤0 ⇒ q
– h ≥
Th
Th Tb
qb Tb
qb qb
⇓
(4.76)
ηr = = =
1
≤
1
–1
w – qh – qb qh Th
–
qb
–1
Tb
L’égalité s’applique à une machine fonctionnant de façon réversible, cas où l’efficacité est
maximale. Plus Tb et Th sont proches l’une de l’autre, plus le coefficient de performance est
grand et plus le travail à fournir pour soutirer qb à la source froide est faible.
4.6.3.2 Chauffage par pompe à chaleur
Dans ce cas, on désire voir la source chaude (l’intérieur d’un édifice) recevoir de la chaleur
prélevée à la source froide (l’air extérieur, une rivière, le sol …). Ceci implique donc que qb est
positive et q h négative. Les conditions de fonctionnement sont identiques à celles du
réfrigérateur ou du climatiseur, données par l’équation 4.74. L’expression du coefficient de
performance est cependant différente puisque, ce qui nous intéresse maintenant, c’est la
quantité de chaleur que l’on réussit à donner à la source chaude. On a :
qh
Th
+
qb
Tb
≤0 ⇒
qb
qh
T
≥– b
Th
⇓
(4.77)
ηpàc =
– qh
=
– qh
=
1
≤
1
w – qh – qb q
1+ b
T
1– b
qh Th
On voit donc que, selon le désir de l’utilisateur, le rendement et le coefficient de performance
peuvent prendre différentes formes selon la quantité que l’on cherche à valoriser. Dans tous
les cas, une machine réelle qui fonctionne forcément de façon irréversible, aura un rendement
ou un coefficient de performance moindre qu’une machine idéale fonctionnant de façon
réversible entre les mêmes sources de chaleur.
† Nikolaus Otto (1832-1891) Inventeur Allemand. Alphonse Beau de Rochas (1815-1893) Inventeur Français.
54 Thermodynamique : principes et applications
q
ηm = 1 + b (4.78)
qh
Pour obtenir le rapport qb/qh , on fait les hypothèses suivantes :
q T – T4
ηm = 1 + b = 1 + 1 (4.80)
qh T3 – T2
En utilisant 4.60 pour une transformation adiabatique réversible d’un gaz parfait, on a :
T2 V (γ – 1)
= 1
(γ – 1) γ = Cp = Cp, m
=a
T1 V2 C C
où V V V, m (4.81)
(γ – 1) (γ – 1) a = 1
T3 V4
=
T4 V3
V
= 1
V2
=a
(γ – 1)
V2
a est le taux de compression. Utilisons les équations ci-dessus dans l’expression du
rendement (4.80). Nous obtenons :
T – T4 1
ηm = 1 + 1 = 1 – (γ – 1) (4.82)
T3 – T2 a
On voit que le rendement de ce cycle est d’autant plus grand que le taux de compression est
élevé. En utilisant γ = 1,4 et en prenant a = 8 pour le taux de compression, on trouve un
rendement théorique ηm = 0,57. Pour une température initiale des gaz, T1 = 300 K, on trouve
T2 = 689 K. En supposant que la combustion fournisse 800 J au mélange gazeux constitué par
0,016 moles de gaz (supposé diatomique, CV, m = 5 R/2), on trouve comme température de fin
de combustion :
4 Deuxième principe de la thermodynamique 55
p
3
4
2
1
V
Figure 4.12 Cycle d’Otto ou de Beau de Rochas.
q 800
T3 = T2 + h = 689 + > 3094 K (4.83)
CV 5 · 8,3145
0,016 ·
2
La température T4 est alors :
3094
T4 = > 1347 K (4.84)
8 0,4
3094
p2 = 1,013 105 · 8 1,4 = 1,86 106 Pa p3 = 1,86 106 > 8,36 106 Pa (4.85)
689
p
2 3
1
V
Figure 4.13 Cycle de Diesel.
qh = Cp (T3 – T2 ) q 1 T – T1
⇒ ηm = 1 + b = 1 – γ 4 (4.86)
qb = CV (T1 – T4 )
qh T3 – T2
V1 V1
a= b= (4.87)
V2 V3
En tenant compte des propriétés des transformations isentropiques et de la loi des gaz parfaits,
on a les relations suivantes entre les températures :
V (γ – 1) (1 – γ) V (γ – 1) (1 – γ)
T1 = T2 2 T4 = T3 3
V1
= T2 a
V1
= T3 b
(4.88)
T2 T3
=
V2 V3
⇒ T2 = T3
V2
V3
V V
= T3 2 1 = T3
V1 V3
b
a
On peut remplacer les températures dans l’équation 4.86, par exemple, en fonction de T 3 .
Après simplification, on obtient pour l’expression du rendement :
–γ –γ
1b –a
ηm = 1 – γ –1 –1 (4.89)
b –a
4 Deuxième principe de la thermodynamique 57
2 1
V
Figure 4.14 Cycle de Stirling.
1-2 U2 – U1 = 0
V
qb = – wb = n R Tb ln 1
V2
⌠
Th
2-3 U3 – U2 =
T
CV dT = qi w23 = 0
⌡ b
(4.90)
3-4 U4 – U3 = 0
V
qh = – wh = n R Th ln 2
V1
⌠
Tb
4-1 U1 – U4 =
⌡Th
CV dT = – qi w41 = 0
On trouve pour le travail :
V
– w = (qb + qh) = n R (Th – Tb ) ln 2 (4.91)
V
1
Moteur Stirling
Source
chaude
Piston de
Accumulateur déplacement
d'énergie
Source
froide
Fluide de
refroidissement
Piston de 2
1 travail
Figure 4.15 Schéma d’un moteur Stirling. Les états 1 à 4 correspondent aux états de la figure 4.14.
4 Deuxième principe de la thermodynamique 59
w T
ηm = – =1– b (4.92)
qh Th
On a représenté dans la figure 4.15 les quatre étapes du cycle. Les échanges de chaleur avec
les thermostats aux températures Tb et Th ont lieu lors des étapes 1 → 2 et 3 → 4. Le gaz qui
parcourt le cycle n’est pas en communication avec l’extérieur. Dans une réalisation pratique, la
quantité de chaleur q i reçue par le système lors de 2 → 3, provient d’un accumulateur de
chaleur, chaud au début de l’étape, que le gaz traverse dans un sens. Lors de la
transformation 4 → 1, le gaz traverse l’accumulateur de chaleur, froid au début de l’étape, dans
l’autre sens et lui cède la quantité de chaleur – qi.
p
2 3
4
1
V
Figure 4.16 Cycle de Joule.
Notons que le système reçoit de la chaleur lors de 2-3. Le rendement moteur d’un tel cycle
est :
60 Thermodynamique : principes et applications
– w qh + qb q T – T1
ηm = = =1+ b=1– 4 (4.94)
qh qh qh T3 – T2
Nous avons vu que lors d’une détente adiabatique d’un gaz parfait (4.60) :
T2 V1 ( γ – 1 ) γ γ 1 –γ γ 1 –γ γ
= ⇔ p1 V 1 = p2 V 2 ⇔ p1 T 1 = p2 T2 (4.95)
T1 V
2
où γ est le rapport Cp, m / CV, m. En tenant compte de l’équation d’état des gaz parfaits, nous
pouvons écrire :
1–γ
ph 1 – γ T1 γ T4 γ T1 T4 ph γ
= = ⇒ = = (4.96)
p T T T2 T3 pb
b 2 3
Appelons a le taux de compression, a = V1 /V2, nous voyons que nous pouvons également
écrire :
T2 (γ – 1 ) 1
=a ⇒ ηm = 1 – (4.98)
T1 (γ – 1 )
a
Cette expression est identique à celle que nous avions trouvée pour le moteur à combustion
interne (4.82).
––––––––◊–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––◊–––––––
Problèmes du chapitre 4
4.1
Soit la transformation chimique :
1
H2 (g) + O (g) H2 O (g)
2 2
effectuée dans un système fermé à parois diathermes. On constate qu’en présence d’un
catalyseur, un mélange de H2 et O2 réagit spontanément pour former de l’eau. Pourtant, la
variation d’entropie du système due à la réaction chimique lors de la transformation est
négative.
Indiquer qualitativement les raisons qui font que ce fait n’est pas en contradiction avec le
deuxième principe.
4.2
Un système constitué par une mole d’un gaz parfait sous la pression de 105 Pa, subit une
transformation isotherme réversible à 300 K qui fait passer son volume de V I à V F = 2 VI.
L’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de sa température et γ = 7/5.
4 Deuxième principe de la thermodynamique 61
T, p
Gaz Vide
La température initiale du gaz est 25 °C. Le volume de chaque enceinte est 1,25 l. On ouvre le
robinet et l’on attend que le système soit à l’équilibre. Cette expérience est l’expérience de
Joule.
1) On suppose que le gaz se comporte comme un gaz parfait. Son énergie interne est
indépendante de son volume et dépend linéairement de la température. Trouver la variation
d’énergie interne du gaz au cours de la transformation.
2) Trouver la variation d’entropie de ce système au cours de la transformation et commenter le
résultat.
Utiliser l’équation des gaz parfaits :
pV= nRT
4.5
On considère un système constitué par de l’eau liquide à 273,15 K sous une pression de 1 bar.
L’eau est en contact avec l’extérieur (considéré comme un thermostat) dont la température est
de 271,15 K. Lorsqu’une mole d’eau passe de l’état liquide à l’état de glace à 273,15 K sous
une pression de 1 bar, le système cède à l’environnement 6,01 kJ sous forme de chaleur.
Trouver la variation d’entropie du système, de l’environnement ainsi que la variation d’entropie
globale lors de cette transformation.
62 Thermodynamique : principes et applications
4.6
Une enceinte adiabatique est divisée en deux parties par une paroi diatherme. A l’état initial,
une paroi adiabatique recouvre la paroi diatherme. Le compartiment A contient nA = 1 mole de
N2 à 300 K sous une pression de pA = 105 Pa. Le compartiment B contient nB = 2 moles
d’azote N2 à 1200 K et sous une pression pB = 105 Pa. On enlève la paroi adiabatique, pour
permettre l’échange de chaleur entre les deux compartiments (voir représentation
schématique).
1) Exprimer la variation d’énergie interne du système au cours de la transformation et en
déduire la température d’équilibre.
2) Exprimer la variation d’entropie du système et vérifier que le résultat obtenu est en accord
avec le deuxième principe.
Le gaz se comporte comme un gaz parfait. Utiliser :
5R
U2 – U1 = n CV, m (T2 – T1 ) et CV, m =
2
nA nB
pA pB nA nB
TA TB
4.7
Exprimer le travail reçu par n moles d’un gaz parfait lors d’une transformation adiabatique
quelconque en fonction de n, CV, m (indépendant de la température), R, des pressions et
volumes initial et final. La variation d’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de sa
température et vaut :
U2 – U1 = n CV, m (T2 – T1 )
Equation d’état de n moles d’un gaz parfait : p V = n R T
4.8
On considère un système constitué d’un cylindre horizontal fermé par un piston qui peut se
mouvoir sans frottement. Toutes les parois sont adiabatiques. A l’état initial, le piston étant
bloqué, ce système renferme un gaz parfait caractérisé par V I = 10–3 m3 , pI = 5 104 Pa
TI = 300 K et de capacité calorifique à volume constant C V, m = 5 R/2, indépendante de la
température. La pression extérieure est pext = 105 Pa. On a également :
Cp, m 7
γ= =
CV, m 5
4 Deuxième principe de la thermodynamique 63
p T
I I p ext
VI n
On néglige les échanges d’énergie liés aux frictions et les capacités calorifiques du cylindre et
du piston.
1) A l’état initial, état 1, le cylindre contient une mole de gaz parfait à 298 K et sous une
pression de 0,5 bar. La pression extérieure est de 1 bar. On libère soudainement le piston et
on attend que le système atteigne son état d’équilibre, l’état 2. La pression extérieure
s’exerçant sur le piston est constante. Trouver le volume du gaz à l’état 1, la température et le
volume d’équilibre du système à l’état 2 et le travail reçu par le système au cours de la
transformation.
2) Partant de l’état 2, on effectue une transformation adiabatique réversible qui amène le gaz
dans un état 3 dont la température est égale à sa température initiale, T1. Caractériser cet état
et trouver le travail reçu par le système au cours de la transformation.
3) Partant de l’état 3, on effectue une transformation réversible qui ramène le système à l’état 1.
Caractériser cette transformation ainsi que le travail, la quantité de chaleur reçus par le
système et la variation d’entropie du système au cours de cette transformation.
4) En déduire la variation d’entropie du système lorsqu’il passe de l’état 1 à l’état 2.
64 Thermodynamique : principes et applications
On suppose que la capacité calorifique à volume constant du gaz est CV, m = 5 R/2 et que la
capacité calorifique à pression constante du gaz est C p, m = 7 R/2 et donc γ = 7/5. On utilise
l’équation d’état des gaz parfaits et l’expression de la variation de l’énergie interne d’un gaz
parfait :
4.10
On fait subir à 1 kg d’air qui se comporte comme un gaz parfait un cycle réversible comportant
les transformations suivantes :
– compression isotherme de l’état 1 (p1 = 1 bar, T1 = 350 K) à l’état 2 (p2 = 8 bar, T1 ).
– échauffement isobare de l’état 2 à l’état 3 (T3 = 1400 K).
– détente adiabatique réversible de l’état 3 à l’état 4.
– refroidissement isobare de l’état 4 à l’état initial 1.
1) Calculer la capacité calorifique à pression constante de l’air et déterminer la pression, le
volume et la température de l’air dans chacun des états 1, 2, 3 et 4.
2) Exprimer le rendement thermodynamique η du cycle. Le comparer au rendement du cycle
de Carnot fonctionnant entre deux thermostats aux mêmes températures que les températures
extrêmes atteintes dans le cycle précédent.
3) Calculer, pour chacune des quatre transformations du cycle, les variations de l’énergie
interne et de l’entropie du gaz. Vérifier que l’énergie interne et l’entropie du gaz sont
inchangées lors de la transformation cyclique.
4) Représenter le cycle étudié dans des diagrammes (p, V) et (T, S).
On donne :
Cp, m = q
7 R/2 et CV, m = 5 R/2 γ = 7/5
A 0 °C et sous 1 atm, une mole de gaz occupe 22,415 l et 1 l d’air pèse 1,29 g.
4.11
Une enceinte adiabatique de 200 l est vide et fermée par un robinet. La température de l’air
ambiant est de 300 K et sa pression de 1 bar. On ouvre le robinet (diamètre intérieur faible)
pendant un instant durant lequel une mole d’air pénètre dans l’enceinte.
T ext = 300 K
p int = 0
p ext = 1 bar
Cp, m 7
On donne : γ = = et Cp, m – CV, m = R. La variation d’énergie interne de n moles de gaz
CV, m 5
parfait en fonction de la température est donnée par :
U2 – U1 = n CV, m (T2 – T1 )
Suggestion : on pourra imaginer que le système à étudier contient le gaz qui va pénétrer dans
l’enceinte.
4.12
Une pompe à chaleur est en liaison avec deux sources de chaleur. L’une est constituée par
1 m3 d’eau, de capacité calorifique massique cp = 4180 J kg–1 K – 1 , initialement à la
température T hI = 280 K, l’autre est l’atmosphère à la température T b supposée constante,
Tb = 280 K.
On suppose que la pompe à chaleur fonctionne de façon réversible. On fournit un travail
électrique à la pompe à chaleur pour chauffer l’eau.
1) Exprimer la quantité de chaleur reçue par l’eau, la variation d’entropie de l’eau. En tenant
compte du fait que la pompe fonctionne de façon réversible, exprimer la quantité de chaleur
reçue par l’atmosphère et le travail w reçu par la pompe à chaleur lorsque l’eau atteint la
température ThF = 333 K.
2) Quel est le coefficient de performance ηpàc de la pompe à chaleur, rapport de la quantité de
chaleur fournie à la source chaude au travail fourni à la pompe pendant ce processus.
Commenter le résultat obtenu.
4.13
Une enceinte adiabatique de 10 litres contient 0,1 mole de gaz à 250 K. Elle est fermée par un
robinet. L’air ambiant est à 300 K à une pression de 1 bar. Le robinet est ouvert pendant un
certain temps puis refermé. Lorsque le gaz à l’intérieur de l’enceinte a atteint son état
d’équilibre, on mesure sa température qui est 350 K.
1) On suppose que l’air se comporte comme un gaz parfait. Trouver la pression initiale du gaz
dans l’enceinte ainsi que le nombre de moles d’air qui ont pénétré dans l’enceinte. Trouver
également la variation de l’énergie interne du système constitué du gaz initialement dans le
container et du gaz qui y a pénétré. Trouver la pression finale dans l’enceinte.
2) Trouver la variation de l’enthalpie et de l’entropie du gaz qui se trouve dans l’enceinte à l’état
final. Utiliser le résultat du problème 4.3.
7
Utiliser γ = Cp, m / CV, m = et C p, m – CV, m = R. La variation de l’énergie interne d’un gaz
5
parfait avec la température est donnée par :
U2 – U1 = n CV, m (T2 – T1 )
66 Thermodynamique : principes et applications
4 Deuxième principe de la thermodynamique
4.1
La diminution de l’entropie du système fermé (réacteur) est largement compensée par
l’augmentation de l’entropie de l’extérieur produite par la chaleur dégagée lors de la réaction
fortement exothermique. Finalement :
(SF – SI )global = (SF – SI )ext + (SF – SI )sys > 0
4.2
1) Le travail reçu par le gaz au cours de la transformation réversible isotherme considérée est :
⌠
⎮ VF ⌠
⎮ VF n R T ⎛V ⎞
wsys = –⎮
⎮ pext dV = –⎮
⎮ dV = – n R T ln ⎜⎜ F⎟⎟
⎮ ⎮V V ⎝ VI ⎠
⌡VI ⌡ I
R TI 8,3145 · 300 ⎫
VI =
pI
=
105
> 0,0249 m3
⎪
TM ⎛ VI ⎞ {γ – 1} ⎪
⎬
(1 – γ)
= ⎜⎜ ⎟⎟ =2 ⇒ TM > 227,4 K
TI ⎝ VF⎠
⎪
R TM R TI – γ –γ ⎪
pM =
VM
=
VI
2 = pI 2 > 3,79 104 Pa
⎭
La quantité de chaleur reçue par le système est nulle au cours de la transformation adiabatique.
La variation d’énergie interne au cours de la transformation IM est égale au travail reçu par le
système. On peut calculer ce travail, par exemple, par intégration directe. On a :
γ γ γ
⌠
⎮ VM ⌠ VM
γ⎮ –γ
pI V I = pM V F = p V ⇒ w = –⎮
⎮ p dV = – p V ⎮
I I ⎮ V dV
⎮
⌡VI ⎮
⌡VI
ce qui donne finalement :
301
302 Thermodynamique : principes et applications
(1 – γ) (1 – γ)
p V – pI VI 2 –1 2 –1
U M – UI = w = M F = pI VI = R TI > – 1510 J
γ–1 γ–1 γ–1
p I
V
Au cours de la transformation isochore, le système ne reçoit aucun travail et la quantité de
chaleur qu’il reçoit est donc égale à la variation de son énergie interne. En tenant compte du
fait que l’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de sa température, on obtient :
(1 – γ )
2 –1
UM – UI + UF – UM = 0 et donc qMF = UF – UM = – (UM – UI ) = – R TI > 1510 J
γ–1
Pendant la transformation adiabatique réversible, la variation d’entropie du système est nulle.
Durant la transformation isochore, la variation d’entropie du système est la même que celle
trouvée en 2).
4.3
On imagine une transformation réversible simple qui amène le système dans l’état final désiré.
On effectue d’abord une transformation adiabatique réversible qui fait passer la température du
gaz à T1, la pression étant alors pint et le volume Vint. On trouve l’expression de pint :
V0
T
=nR 0
⎫⎪
⎪
p0 γ
⎛T ⎞ γ – 1
T1
⎬ ⇒ pint = p0 ⎜⎜ 1⎟⎟
Vint =nR
pint ⎪ ⎝T ⎠ 0
γ γ
p0 V 0 = pint V int
⎪⎭
L’entropie du gaz ne change pas lors de cette transformation.
Sint – S0 = 0
On effectue ensuite une transformation isotherme réversible pour amener le gaz au volume
final V1 :
Solutions des problèmes : 4 Deuxième principe de la thermodynamique 303
n R T1
V1 =
p1
Lors de cette transformation, la variation d’énergie interne du gaz parfait est nulle et la variation
d’entropie est :
⎛ ⎛T ⎞ γ ⎞⎫
⎜p ⎜ 1⎟ γ –1 ⎟⎪
q ⎛V ⎞ ⎜ 0 ⎜⎝T0⎟⎠ ⎟⎪
S1 – Sint = rév = n R ln ⎜⎜ 1 ⎟⎟ = n R ln ⎜ ⎟
T1 ⎝ Vint ⎠ ⎝ p1 ⎠⎬
⇓ ⎪
⎛
S1 – S0= n ⎜⎜ Cp, m ln
T1 p1⎞
– R ln ⎟⎟
⎪
⎝ T 0 p ⎠ 0 ⎭
où nous avons tenu compte du fait que :
γ
Cp, m = R
γ–1
On peut envisager d’autres méthodes. Effectuons tout d’abord une transformation à volume
constant qui fait varier la température de T0 à T 1 . Le gaz ne reçoit pas de travail. Pour une
transformation infinitésimale à la température T, on a :
n CV, m
dU = dq + dw = dq = n CV, m dT ⇒ dS = dT
T
La variation d’entropie du gaz pour la transformation finie à volume constant est :
⌠
⎮ T1 n CV, m T
Sint – S 0 = ⎮
⎮ dT = n CV, m ln 1
⎮ T T
⌡T0 0
Puisque la température du gaz varie, cette transformation ne peut être réversible que si l’on
imagine que la transformation est une suite d’échange de chaleur avec une infinité de
thermostats. On effectue ensuite une transformation isotherme réversible pour amener le
système à la pression p1 (où son volume est V1 ). On obtient pour cette transformation :
V V V
w = – n R T1 ln 1 qrév = n R T1 ln 1 ⇒ S1 – Sint = n R ln 1
V0 V0 V0
On utilise la loi des gaz parfaits pour obtenir l’expression de la variation d’entropie en fonction
des variables p et T. On a :
V T p ⎛ T1 p ⎞
S1 – Sint = n R ln 1 = n R ln 1 0 = n ⎜⎜ R ln – R ln 1⎟⎟
V0 T0 p1 ⎝ T0 p0⎠
T T p ⎧⎪ T p1⎫⎪
S1 – S0 = n CV, m ln 1 + n R ln 1 – n R ln 1 = n ⎨⎪(CV, m + R) ln 1 – R ln ⎬
T0 T0 p0 ⎩ T0 p ⎪⎭
0
Ce résultat est nécessairement identique à celui trouvé par l’autre méthode en tenant compte
de la relation qui existe entre Cp, m et CV, m.
304 Thermodynamique : principes et applications
4.4
1) Au cours de cette transformation, le système ne reçoit ni travail, ni chaleur. Appliquons le
premier principe de la thermodynamique :
UF – UI = w + q = 0
Puisque l’énergie interne du gaz dépend linéairement de la température et est indépendante de
son volume, la température finale du gaz est la même que sa température initiale. Le
produit p V reste constant et puisque le volume double, la pression est divisée par un facteur 2.
La pression finale du gaz est donc 10 bars.
2) Il est possible d’amener le système du même état initial au même état final que dans 1) mais
à l’aide d’une transformation isotherme réversible. Au cours de cette transformation réversible,
le système reçoit une quantité de chaleur qrév donnée par :
⌠
⎮ 2V ⌠
⎮ 2V n R T
q rév = – w rév = ⎮
⎮ pext dV = ⎮
⎮ dV = n R T ln 2 = p V ln 2
⎮ ⎮ V
⌡V ⌡V
⌠ TF
⎮ ⎛T ⎞
dT
(SF – SI )A = nA CV, m⎮
⎮ = nA CV, m ln ⎜⎜ F ⎟⎟
⎮ T ⎝ TA⎠
⌡TA
5 900
= 1 · · 8,3145 ln > 22,84 J K–1
2 300
⌠
⎮ TF dT ⎛T ⎞
(SF – SI )B = nB CV, m⎮
⎮ = nB CV, m ln⎜⎜ F ⎟⎟
⎮T T ⎝ TB⎠
⌡ B
5 900
= 2 · · 8,3145 ln > – 11,96 J K–1
2 1200
La variation d’entropie du système au cours de cette transformation est donc :
UF – UI = n CV, m (TF – TI ) = w
En utilisant l’équation d’état des gaz parfaits, on obtient :
306 Thermodynamique : principes et applications
p V ⎫
n TF = F F⎪ CV, m
R
⎬
pI VI ⎪ w=
R
(pF VF – pI VI )
n TI =
R ⎭
Ce résultat montre que, dans le cas d’une transformation adiabatique, le travail est une fonction
d’état et ne dépend que de l’état initial et de l’état final. Il convient cependant de remarquer que
l’état final atteint par le système dépend de la façon dont la transformation est effectuée.
4.8
1) A l’équilibre la pression du gaz à l’intérieur du cylindre est p F = pext. Le travail reçu par le
système peut s’écrire de deux façons différentes en terme de volumes et de pressions :
CV, m
w = – pext (VF – VI ) = UF – UI = n CV, m (TF – TI ) = (pext VF – pI VI )
R
Ce qui permet d’obtenir VF :
pI
CV, m +R
pext ⎛2 5 pI ⎞ 9
VF = VI = VI ⎜⎜ + ⎟= –3 –3 3
⎟⎠ 14 · 10 > 0,643 10 m
CV, m + R ⎝ 7 7 pext
A l’aide de l’équation d’état des gaz parfaits, on trouve pour la température finale :
p V 105 · 0,643 10–3
TF = TI F F = 300 > 385,8 K
pI VI 5 104 · 10–3
2) Puisque la transformation est adiabatique, la variation d’énergie interne du gaz parfait est
égale au travail reçu par le système. On a :
⌠ VF n R T
⎮
w = – qrév = –⎮
⎮
F
dV
⎫⎪
⎮
⌡Vint
V
⎪
⎬
⎛ VF ⎞
⎛ 1 ⎞
⎜ V ⎛T ⎞ 1 – γ ⎟ ⎪
⎟ = n R T ln ⎜⎜ I ⎜ F⎟ ⎟ – 11,99 J ⎪
⎟>
= – n R TF ln ⎜⎜
V ⎟
⎝ int ⎠ F ⎜ V ⎜ T
⎝ F ⎝ I⎠
⎟ ⎟
⎠ ⎭
Solutions des problèmes : 4 Deuxième principe de la thermodynamique 307
La variation d’entropie du système entre l’état initial et l’état final est donc :
q ⎛V ⎞
SF – SI = rév = n R ln ⎜⎜ F ⎟⎟ > 0,0311 J K–1
TF ⎝ Vint ⎠
Pour la transformation envisagée en 1), le système est fermé et adiabatique. Cette
transformation spontanée s’accompagne d’une augmentation de l’entropie en accord avec le
deuxième principe.
4) On écrit :
VI = V VF = V + dV pI = p pF = p + dp
et on utilise le résultat de 1) :
1
p CV, m +R ⎛ dp⎞
dp
CV, m +R 1+ CV, m ⎜ 1 – ⎟ + R
V + dV p + dp dV p ⎝ p⎠
= =1+ = >
V CV, m + R V CV, m + R CV, m + R
Ce qui donne :
dV CV, m dp 1 dp
=– =– γ
V CV, m + R p p
Ce qui correspond bien à l’équation différentielle pour une transformation adiabatique
réversible.
4.9
1) Le volume du gaz à l’état 1 est :
n R T1 8,3145 · 298
V1 = = > 49,55 10–3 m3
pint 0,5 105
Au cours de la transformation, le système reçoit du travail mais ne reçoit pas de chaleur (q = 0)
puisque les parois sont adiabatiques. A l’équilibre, la pression du gaz dans le cylindre est égale
à 1 bar. On obtient la température d’équilibre du gaz en écrivant que la variation de son
énergie interne est égale au travail qu’il a reçu. En utilisant le premier principe, on a :
U2 – U1 = w + q = – pext (V2 – V1) = n CV, m (T2 – T1 )
A l’aide de l’équation d’état des gaz parfaits :
n R T1
– pext (V2 – V1) = – n R T2 + pext = n CV, m (T2 – T1 )
pint
p
CV, m + extR 5
pint +2
2
T2 = T1 = 298 > 383,14 K
CV, m + R 5
+1
2
Le volume du gaz à l’état 2 est :
308 Thermodynamique : principes et applications
n R T2 8,3145 · 383,14
V2 = = > 31,856 10–3 m3
pext 105
Le travail reçu par le système au cours de cette transformation est égal à la variation de son
énergie interne :
5
w = U2 – U1 = n CV, m (T2 – T1 ) = · 8,3145 · (383,14 – 298) > 1769,8 J
2
2) Puisque la transformation est adiabatique réversible et que les capacités calorifiques sont
constantes, on a la relation :
γ γ
p2 V2 = p3 V3
En tenant compte de l’équation d’état des gaz parfaits et du fait que la température de l’état 3
est T1 , on a :
γ
⎛5 + 2 ⎞ – 27
⎛ T2⎞ 1 – γ ⎜2 ⎟
p3 = p2 ⎜⎜ ⎟⎟ = 105 ⎜ ⎟ > 41494,9 Pa
⎝ T1⎠ ⎜⎝52 + 1 ⎟⎠
Cette pression est donc inférieure à la pression initiale. Le volume du système est alors :
n R T1
V3 = > 59,71 10–3 m3
p3
Le travail reçu par le système au cours de cette transformation est :
⎛V ⎞ ⎛p ⎞ 41494,8
w = – n R T1 ln ⎜⎜ 1 ⎟⎟ = – n R T1 ln ⎜⎜ 3⎟⎟ = – 8,3145 · 298 ln > 461,98 J
⎝ V3 ⎠ ⎝ p1⎠ 50000
Puisque la transformation est isotherme, la quantité de chaleur reçue par le système est
donnée par :
q 461,98
S1 – S3 = rév = – > – 1,55 J K–1
T1 298
4) En tenant compte du fait que la transformation 2 → 3 est adiabatique réversible
(isentropique), la variation d’entropie au cours de la transformation 1 → 2 est donc :
Solutions des problèmes : 4 Deuxième principe de la thermodynamique 309
7 1000
Cp, m = R avec n= > 34,58 mol kg–1
2 22,415 · 1,29
7
cp = 34,58 · · 8,3145 > 1006 J K–1 kg–1
2
Etat 1 : le volume de l’air est :
T 1400
V3 = V2 3 = 0,126 · > 0,503 m3
T2 350
Etat 4 :
1 5
γ γ ⎛p ⎞
p3 V 3 = p4 V 4 ⇒ V4 = V3 ⎜⎜ 3⎟⎟ γ = 0,503 · (8)7 > 2,22 m3
⎝ p1⎠
V
T4 = T1 4 > 773 K
V1
2) Le travail reçu par le système au cours de ce cycle est :
⎛V ⎞
w = – n R T1 ln ⎜⎜ 2 ⎟⎟ – p2 (V3 – V2) + CV (T4 – T3 ) – p1 (V1 – V4)
⎝ V1 ⎠
w 4,22 105
η=– = > 0,40
qh 1,06 106
Le rendement d’un cycle de Carnot fonctionnant entre les mêmes températures extrêmes
serait :
350
η=1– > 0,75
1400
3) On a :
C 1006
C V = γp = > 719 J K–1
7
5
Pour chaque transformation, on a :
UF – UI = CV (TF – TI )
U2 – U1 = 0 ⎫⎪
U3 – U2 = CV (T3 – T2 ) > 719 · 1050 > 755000J > 755 kJ ⎪
⎬
U4 – U3 = CV (T4 – T3 ) > – 719 · 627 > – 450830 J > – 451 kJ ⎪
U1 – U4 = CV (T1 – T4 ) > – 719 · 423 > – 304000 J > – 304 kJ
⎪⎭
On remarque que la variation de l’énergie interne au cours du cycle est nulle.
p V ⎛ p2⎞ ⌠
⎮ T3 Cp dT
S2 – S1 = – 1 1 ln ⎜ ⎟ > – 598 J K–1
⎜⎝ p ⎟⎠ S3 – S2 = ⎮
⎮ > 1395 J K–1
T1 ⎮T T
1 ⌡ 2
⌠
⎮ T1 Cp dT
S4 – S3 = 0 S1 – S4 = ⎮
⎮ > – 797 J K–1
⎮ T
⌡T4
On voit que la variation d’entropie pour le cycle est nulle.
Solutions des problèmes : 4 Deuxième principe de la thermodynamique 311
1,0
2 3
0,8
Pression [ MPa ]
0,6
0,4
0,2 1 4
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
3
Volume [ m ]
1600
3
1400
Température [ K ]
1200
1000
800
4
600
400 2
1
200
-400 0 400 800
–1
Variation de l'entropie [ J K ]
4.11
1) On considère le système constitué par l’enceinte ainsi que par un volume suffisant d’air
extérieur que l’on peut imaginer limité par un piston virtuel. Soit VI le volume de ce système
dans son état initial. Lorsque l’air a pénétré, le volume de ce système est VF, le piston virtuel
s’étant déplacé de façon correspondante. La variation de volume de ce système correspond au
volume d’une mole d’air dans les conditions ambiantes. Le travail reçu par le système lors de
cette transformation est (pour n moles) :
312 Thermodynamique : principes et applications
T ? T ext = 300 K
p ext = 1 bar
VF VI
⎧ 1 ⎫
⎨ ⎬ ⎫⎪
⎛ V ⎞ Vint ⎛ T ⎞ ⎩γ – 1⎭
SF – SI = n R ln ⎜⎜ int ⎟
⎟⎠ avec = ⎜⎜ enc⎟⎟ ⎪
⎝V – V
⎪
I F Venc ⎝ Text ⎠
⎡⎢ 1 ⎤ ⎬
⎪
⎧ ⎫
⎞ –1 ⎥
⎨ ⎬
γ
⎪
⎩ ⎭
⎢Venc ⎛⎜⎜⎝TTenc ⎟
⎟ ⎥
⎪
⎣ VI – VF ⎥⎦
⎢ ext ⎠
SF – SI = n R ln
⎭
Solutions des problèmes : 4 Deuxième principe de la thermodynamique 313
SF – SI = 2 · 8,3145 · ln
105 · 0,2
+2·
8,3145
· ln
420 ⎫⎪
2 · 8,3145 · 300 0,4 300 ⎬
> 23,09 + 13,99 > 37,1 J K–1
⎪⎭
4.12
1) La pompe à chaleur reçoit (algébriquement) w électrique, q h du réservoir d’eau et qb de
l’atmosphère. Après avoir fonctionné un certain temps, la pompe à chaleur n’a pas subi de
transformation. On a :
(UF – UI )pompe = w + qh + qb = 0 (SF – SI )pompe = 0
Au cours de la transformation, la température du réservoir d’eau varie. La quantité de chaleur
reçue par la pompe à chaleur est :
⌠T
⎮ ⎫
qh = – qeau = – ⎮
⎮
hF
m cp dT = – m cp (ThF – ThI ) ⎪
⎮
⌡ThI ⎬
⎪
= – 103 · 4180 · (333 – 280) >– 2,215 108 J > – 221 MJ ⎭
3
= 10 · 4180 · ln
333
> 7,246 10 J K ⎭
5 –1 ⎪
280
La variation d’entropie de l’atmosphère est :
314 Thermodynamique : principes et applications
q
(SF – SI )atm = – b
Tb
La transformation envisagée est réversible. La variation d’entropie globale de l’ensemble du
système (atmosphère, eau et pompe) est nulle :
(SF – SI )global = (SF – SI )eau + (SF – SI )atm + (SF – SI )pompe = 0
Puisque la variation d’entropie de la pompe est nulle, on obtient la quantité de chaleur reçue
par l’atmosphère. On a :
⎛T ⎞ q
(SF – SI )global = m cp ln ⎜⎜ hF⎟⎟ – b = 0 ⎪⎫
⇓
⎝ ThI ⎠ Tb ⎪⎬
⎛T ⎞ ⎪
qb = Tb m cp ln ⎜⎜ hF⎟⎟
⎝T ⎠ hI
⎪⎭
Le travail reçu par la pompe à chaleur au cours de la transformation est :
⎪⎧ ⎛ T ⎞ ⎪⎫
w = – (qh + qb) = m cp⎨⎪(ThF – ThI ) – Tb ln ⎜⎜ hF⎟⎟ ⎬⎪
⎩ ⎝T ⎠ ⎭ hI
⎛ 333⎞
= 1000 · 4180 · ⎜ 53 – 280 · ln ⎟ > 18648 kJ > 18,7 MJ
⎝ 280⎠
2) On trouve donc pour le coefficient de performance :
– qh (ThF – ThI ) 53
ηpàc = = = > 11,9
w ⎛ ThF⎞ 333
(ThF – ThI ) – Tb ln ⎜⎜ ⎟ 53 – 280 · ln
⎝ T ⎟⎠ 280
hI
4.13
1) La pression initiale à l’intérieur de l’enceinte est :
> 498,9 J
Au cours du processus, la variation d’entropie du gaz qui se retrouve dans l’enceinte est :
⎪⎧ ⎛T ⎞ ⎛p ⎞ ⎪⎫ ⎪⎧ ⎛T ⎞ ⎛p ⎞⎪⎫
SF – SI = nintér ⎨⎪Cp, m ln ⎜⎜ finale⎟⎟ – R ln ⎜⎜ finale⎟⎟ ⎬⎪ + nentré ⎨⎪Cp, m ln ⎜⎜ finale⎟⎟ – R ln ⎜⎜ finale⎟⎟⎬⎪
⎩ T
⎝ intér ⎠ p
⎝ intér ⎠ ⎭ ⎩ T
⎝ ext ⎠ p
⎝ ext ⎠⎭
I
II Thermodynamique : principes et applications
de Carnot d’un gaz parfait 50 des fréquences de vibration selon Debye 275
de Diesel 55 la plus probable 270
de Joule 59 Dulong et Petit
de Stirling 57 règle de — 273
définition 6
Eau - éthanol
ditherme 33, 35
mélange — 97
étude d’un — 64, 87
Ebullition
Dalton
courbe d’— 211, 213, 232, 233
loi de — 106
élévation du point d’ — d’une solution en présence d’un
Debye soluté 217
loi limite de — 276
Effet
modèle de — 274
d’un gaz inerte sur la pression de vapeur d’une espèce
température caractéristique de — 275 chimique pure 137
théorie de — et Hückel 243 d’une espèce chimique inerte sur un équilibre chimique
Degré d’avancement d’une réaction 148, 166, 202-207 190, 205
Degrés de liberté 133, 264, 273 de l’état standard choisi sur les tables thermodynamiques
164
Détente
de la pression sur la température de fusion d’un solide
d’un gaz 7, 14
143
de Joule - Thomson 118, 127
de la pression sur le potentiel chimique d’un solide 143
isotherme (réversible) d’un gaz parfait 45
de la pression sur un équilibre chimique 189, 205
monotherme irréversible d’un gaz parfait 46
de la température sur un équilibre chimique 188, 205
Deuxième principe du volume sur un équilibre chimique 189
énoncé du — de la thermodynamique 33, 39
Effets dissipatifs 9
implications du — 38
Efficacité
Déviation positive ou négative d’un azéotrope 228 d’un réfrigérateur ou d’un climatiseur 52
Diagramme d’équilibre d’une machine thermique 51
isobare 213, 233
Einstein
isotherme 211, 232, 247, 249
modèle d’ — 273
liquide solide 224
température d’ — 273
Diatherme
Electrolyte
enceinte — 3
dissociation d’un — 241
Diesel solution d’ — 241
cycle de — 55
Electroneutralité d’une solution 241
Différentielle
Electronique
de fonctions d’état (système multiphase) 129 fonction de partition — 268
expression — 9
expression — de l’énergie interne 43 Elévation du point d’ébullition d’une solution 223
expression — de l’enthalpie 43 Elévation du point d’ébullition d’une solution en présence
expression — de l’entropie d’un gaz parfait 86 d’un soluté 217
expressions —s pour les systèmes ouverts 73 Elimination de Gauss 180, 182
totale 8, 9
Endothermique
Dilatation réaction — 159, 188, 197
coefficient de — à 0 K 277
Energie
coefficient de — isobare 5, 10, 11 convention de signe pour les échanges d’— 13
coefficient de — isochore 6, 11 conversion de l’— chimique en travail 159
Dissociation de dissociation 265
d’un électrolyte 241 de Gibbs 67
équilibre de — 243 de Gibbs de mélange 107, 108
Distillation 214, 233, 234 de Helmholtz 67
de Helmholtz de mélange 107, 108
Distribution
de particules dans divers états 254 diverses formes de l’— 18
IV Thermodynamique : principes et applications
Monotherme Phase
détente — irréversible d’un gaz parfait 46 activité d’une — condensée pure 177
transformation — 26, 33, 81, 82, 84, 111, 199 changement de — 137
transformation — d’un gaz parfait 19, 25, 46 choix de l’état standard d’une — condensée 165
Moteur définition 129
à combustion interne 53 diagramme de — 139
ditherme 33 équilibre de deux —s 134, 144
Stirling 58 étude d’une — condensée 88
loi d’action de masse en — liquide 240
Multiplicateurs de Lagrange 131, 207, 260, 270, 280, 281,
nombre de —s d’un système 133
450
potentiel chimique d’une — condensée pure 176
signification des — dans l’ensemble canonique 270
règle des —s 4, 133, 185
signification des — dans l’ensemble microcanonique 261
règle des —s et électrolytes 242
Nombre
Pile 161
d’espèces chimiques d’un système 133
de complexions 254, 259 Plomb
de degrés de liberté 133, 264, 273 accumulateur au — 161
de microétats 254 Point critique 116, 141
de phases d’un système 133 Point triple 35, 140, 142, 143
de réactions indépendantes 179, 181, 183, 193, 203, 204
Pompe à chaleur
quantique de rotation 267
chauffage par — 53, 65
quantique de vibration 266
coefficient de performance d’une — 53
Osmotique
Potentiel
pression — 218, 251
de réduction 245
Otto électrochimique standard de cellule 163
cycle d’ — 53 standard de demi-cellule 245
Ouvert Potentiel chimique
expressions différentielles dans un système — 132 à l’équilibre de plusieurs phases 131
système — 2, 64, 65, 69-74 d’un constituant d’une solution non idéale 225
transformation irréversible d’un système — 27, 64, 65 d’un gaz parfait dans un mélange 109-110
Oxydation de l’éthanol 158 d’un gaz parfait pur 103
Particule dans une boîte 262, 279, 280, 282 d’un gaz réel dans un mélange 120
d’un gaz réel pur 113
Particules
d’une phase condensée pure 176
indépendantes et discernables 272
dans une solution idéale 209
indépendantes et indiscernables 272
définition 71
indiscernables 254
des ions en solution 242
libres dans une boîte 262-264
grandeur intensive 92
Partielle relations de définition 73
grandeur molaire — 89 standard 103
pression — 209
Potentiel d’électrode
pression — d’un gaz parfait dans un mélange 106
définition 245
variable molaire — 100, 121
relation avec l’entropie standard 245
Partition
Premier principe
coefficient de — 238
généralités 21-24
fonction de — canonique 269, 279, 282
fonction de — canonique pour les gaz rares 279 Pression
fonction de — de rotation 267 critique 116
fonction de — de translation 265 d’une solution idéale en équilibre avec sa vapeur 211
fonction de — de vibration 265 de vapeur saturante 135
fonction de — électronique 268 de vapeur saturante et température 144
fonction de — microcanonique 260 effet d’un gaz inerte sur la — de vapeur 137, 144
fonction de — moléculaire 260 effet de la température sur la — de vapeur 138, 145
effet de la — sur le potentiel chimique d’un solide 143
Index IX
influence de la — sur un équilibre chimique 189, 205 entre grandeurs molaires partielles 95, 96
osmotique 218, 251 entre la convention II et l’échelle de molalité 239
partielle 209 entre les capacités calorifiques à volume constant et à
partielle d’un gaz parfait dans un mélange 106 pression constante 77
standard 103, 153 entre les coefficients d’activité dans les systèmes binaires
229, 247
Principe
—s de Maxwell 74
de Kelvin 33
de la thermodynamique à l’échelle moléculaire 29 Rendement d’un moteur 51
de Le Châtelier 188, 206 Représentation
deuxième — de la thermodynamique 29, 40 isobare de l’équilibre liquide vapeur 233
premier — de la thermodynamique 21 isobare, solution parfaite 213, 220
première forme du deuxième — de la thermodynamique isotherme 232, 249
33 isotherme, solution parfaite 211, 220
troisième — de la thermodynamique 277
Retard aux changements de phase 142
zéro de la thermodynamique 4
Réversibilité
Produits 147, 176 critères de — 8
Rang d’une matrice 180, 182, 184 Réversible
Raoult Approximation d’une transformation — 26
constante de — 211, 236
Rosée
loi de — 211, 234 courbe de — 213, 232
Réactifs 147, 176 Rotation
Réaction fonction de partition de — 267
chimique 147, 171
Schrödinger
degré d’avancement d’une — 148, 166, 202-207 équation de — 262
endothermique 159, 188, 197
énergétique des —s chimiques 147-166 Schwarz
théorème de — 8, 74, 75, 79
exothermique 159, 188, 189, 196, 197, 198
système à plusieurs —s chimiques 150 Sens inverse 17, 34
système sans —s chimiques 129-142 Séparation d’un mélange de gaz 125
travail de volume lors d’une — chimique 16
SI
variables de — 149, 206 unités — 19
variables standard de — 153, 167, 168
—s indépendantes 179-184, 193, 203, 204 Signification
des multiplicateurs de Lagrange dans l’ensemble
Réarrangement spatial 29 microcanonique 261
Réduction du multiplicateur de Lagrange dans l’ensemble canonique
des oxydes de fer 192-199 270
des oxydes de fer par l’hydrogène 197 physique de l’énergie interne 68
par l’oxyde de carbone 193 physique de l’énergie libre 80
Référence physique de l’enthalpie 68
état de — pour l’énergie 265, 268 physique de l’enthalpie libre 82
Réfrigérateur Solide
coefficient de performance d’un — 52 sous plusieurs formes 142
sous une forme 139
Règle
de Dulong et Petit 273 Solidification 135
de Lewis - Randall 124 Solubilité dans un mélange parfait 224
des phases 4, 133 Soluté
des phases et électrolytes 242 effet d’un — sur la température de congélation 216, 222
des phases, applications 186 idéal 234
des phases, cas général 185
Solution
du bras de levier 213, 214
Convention de l’ion hydrogène pour les —s aqueuses 244
Relation d’électrolyte 241
de Gibbs - Duhem 94
X Thermodynamique : principes et applications
Variétés
énantiotropes 142
monotropes 142
Vibration
fonction de partition de — 265
Viriel
coefficients du — 114, 125
équation du — 114, 125
Volume
critique 116
de mélange 97, 100, 101, 121, 215
de réaction 149
influence du — sur un équilibre chimique 189
mesure des —s molaires partiels 97-100
molaire d’un liquide pur 210
molaire partiel 100
molaire partiel d’un gaz parfait 106
molaire partiel d’un gaz réel 121
partiel d’un gaz parfait 106
propre d’une molécule 115
travail de — 14-17, 19, 60
Zéro
principe — de la thermodynamique 4