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COLLOQUE FATEAC 2014

Christianisme et contexte de vie : Les initiatives africaines

Introduction
Le christianisme et le contexte africain n'ont jamais fait bon voisinage depuis la nuit des
temps. Le christianisme1 dont le rôle est de transformer toute société n'a pas encore atteint cet
objectif en Afrique et plus précisément en Afrique francophone, il y a donc un problème
d'inadéquation. Et le problème à la base de cette inadéquation entre le christianisme et le
contexte de vie en Afrique peut être recherché aussi bien du côté du christianisme que du côté
du contexte, ce que cet article se donne la tâche de faire. Dans une première partie, la
philosophie des deux types du christianisme présent en Afrique francophone nous permettra
de lever le voile sur les causes internes et externes de cette inadéquation. Ensuite nous
évoquerons brièvement les problèmes théologiques que posent cette inadéquation dans le
contexte africain. Puis nous terminerons par évoquer les interpellations du christianisme
endogène à l'endroit des théologiens évangéliques.

A. La philosophie des deux christianismes d'Afrique

Nous définissons par christianisme la réponse d’un peuple à l'Evangile. Ceci permettra à notre
interlocuteur de nous comprendre dans l'usage des deux mots : christianisme et Evangile, les
deux ne sont pas interchangeables.

Le christianisme est venu d'ailleurs comme une importation religieuse d'un autre peuple. Ce
premier christianisme appelé encore christianisme mission était une réponse à l'Evangile dans
un contexte spécifique que nous négligeons souvent d'examiner. De ce premier christianisme
va naître un autre christianisme que nous appelons christianisme africain, que certains
refusent de reconnaître l'existence. La naissance d'un christianisme à partir d'un autre
christianisme soulève déjà le problème d'inadéquation que nous découvrirons dans cette
session à partir du détour historique de chacun et de leur philosophie de vie

I. Le christianisme missionnaire

Parler du christianisme missionnaire ne relève ni d'une critique ni d'une diffamation, mais du


réalisme historique. Nous pouvons identifier trois groupes de christianisme missionnaire en
Afrique. Il s'agit du christianisme catholique, le christianisme protestant et le christianisme
évangélique. La différence n'est pas liée à l'espace géographique ni au peuple qui l'a produit.
Mais il s'agit de différentes étapes du développement du christianisme occidental. Et pour
1
Nous faisons une nuance entre le christianisme et l'évangile, parce que le christianisme est une réponse d'un
groupe de personnes ou un peuple, tribu ou ethnie à l'évangile. Cette nuance permet déjà de comprendre
pourquoi le christianisme n'a pas l'impact transformationnel souhaité en Afrique.

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appréhender la philosophie qui orientait leurs actions et attitudes sur le champ de mission,
nous allons nous intéresser à leur contexte d'élaboration.

1.1. Le christianisme occidental et son contexte de vie

Le christianisme missionnaire, qu'il soit catholique, protestant ou évangélique a été élaboré,


s'est développé dans un même contexte, le contexte occidental. Il ne s'agira pas de faire un
développement dudit contexte mais de rappeler brièvement les pensée dominantes qui vont
déterminer les différentes attitudes de tous les missionnaires sur le champ de mission. Pour le
faire il faut remonter à la période d'étude des religions : le XVIIIe et le XIXe siècle. Et c'est
cette période qui est appelée la période de l'éclosion, la période d'étude scientifique des
religions. La connaissance de cette période est très importante pour comprendre la naissance
de l'intérêt que les occidentaux ont porté aux religions à un certain moment de leur histoire.

C'est pendant cette période que les occidentaux ont développé une théorie appelée la théorie
générale de la science sociale laquelle a donné naissance à l'anthropologie, la sociologie et la
psychologie. Ces 3 disciplines sont les sciences par lesquelles l'étude des religions était faite
car la préoccupation des intellectuels occidentaux était d'étudier toute l'histoire de l'humanité.
Ils étaient parvenus à la conclusion que toutes les sociétés dans leur évolution étaient censées
passer par 3 étapes principales à savoir : - la sauvagerie, la barbarie et la civilisation.
L'anthropologue Auguste Comte viendra parfaire cette hiérarchisation par sa théorie du
positivisme. Théorie, selon laquelle toutes les sociétés humaines passent par les 3 étapes que
sont : - la période théologique - la période métaphysique - la période positive.

Pour A. COMTE, pendant la période théologique, les êtres humains expliquent la réalité par,
l'animisme c'est-à-dire que la réalité sous quelque forme qu'elle puisse être est animée par un
esprit. Ainsi parle-t-on en Afrique de lieux hantés, de rivières sacrées, d'arbres sacrés parce
qu'on attribue à ces choses une animation par un esprit. La pensée dominante depuis cette
théorie jus jusqu'à ce jour c'est que l'Afrique est une société animiste et l'Occident une société
civilisée qui a la lourde responsabilité de faire sortir les sauvages de leur état primitif. La
théorie de Darwin sur l'origine de l'humanité et la sélection naturelle viendra corroborer toute
cette mentalité pour figer dans l'imaginaire occidental la pensée de domination et de la
civilisation du reste du monde en l'occurrence l'Afrique. Le christianisme né dans ce contexte
ne va pas échapper à la pensée de ce siècle là et c'est sur le champ missionnaire que cela va se
révéler.

Les premiers missionnaires vont construit partout des stations missionnaires parce qu'il n'est
pas digne, voire impossible de vivre avec les "sauvages". Même si les stations missionnaires
ont disparu aujourd'hui, la pensée du complexe de supériorité demeure omniprésente dans nos
relations. Consciemment ou non, les missionnaires ont été prisonniers de leur environnement
et n'avaient pas perçu que leur propre mentalité a été marquée par leur culture impérialiste.
Ainsi ils ont bâti un christianisme impérialiste qui demeure jusqu'à aujourd'hui avec les
variantes liées aux différentes mutations.

1.2. Le christianisme occidental et la philosophie impérialiste

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L'humilité missionnaire consiste aussi à faire l'effort de comprendre et d'apprécier une culture
autre que la sienne. C'est à cette condition que pourra s'établir un véritable dialogue "ouvert
dans l'amour afin de mieux comprendre le prochain" (Déclaration de Lausanne § 4)2. Cette
affirmation du rapport de Willowbank nous montre que nous sommes à des milliers de
kilomètres des réalités du christianisme en Afrique. Evoquons seulement quelques faits
historiques, le rapport aux cultures des autochtones et le souci de l'avenir de l'église.

1.2.1. Quelques faits historiques

Nous avons développé dans un article "Théologiens et théologie en tension" que les deux
grands faits historiques qui ont révélé la nature impérialiste du christianisme occidental sont :
la controverse de Valladolid et le code noir. La controverse de Valladolid ne confirme pas
seulement que les Africains sont au rang de la sauvagerie, mais elle montre qu'à l'intérieur de
la sauvagerie, il y a encore une classification où les Africains seraient plus sauvages que leurs
ainés les Indiens.

Nous avons aussi montré que le code noir de 1685 fut légiféré par le roi Louis XIV le Grand
pour régir la situation des esclaves. Mais quand Louis XV va à son tour promulguer le Code
noir de 1723, il reprit les articles 2, 4 et 6 qui donnent les directives aux négriers sur la
"christianisation" des esclaves noirs. Confirmant ainsi le rôle civilisateur du christianisme.
Cette attitude va beaucoup transparaître dans le rapport du christianisme et le contexte du
champ de la mission

1.2.2 Le rapport christianisme et culture

Ce rapport n'est qu'une suite logique de la mentalité héritée du contexte occidental sur les
autres peuples et leurs religions. Tout se résumera autour du sauvage de qui on ne peut rien
tirer de bon. Avec la pensée civilisatrice, il n'y avait pas été possible d'admettre qu'une seule
chose soit bonne chez l'Africain, surtout du côté religieux. Toutes ses croyances sont
animistes, paganisées et idolâtres. Les Africains convertis au christianisme devraient
abandonner toute leur culture pour apprendre à devenir des Occidentaux. Si les premiers
convertis n'ont pas réagi cela relève encore de leur culture de respect et d'hospitalité qui ne
rejette pas l'étranger jusqu'à la limite du supportable.

Le rapport du christianisme a été un rejet quasi total de la culture africaine. Si l'anthropologie


du XVIIIe siècle a catalogué le noir au rang du sauvage, le christianisme a diabolisé ses
croyances. C'est ce qui explique l'interdiction formelle de l'utilisation des instruments de
musiques africains dans le culte des premières églises établies par les missions occidentales.
L'africain qui vivait sa foi dans ces rythmes et qui surmontaient les vicissitudes de la vie par
les chants et les danses se voyait contraint à apprendre une autre manière de vivre. Cela avait
produit un dessouchement dont les conséquences vont se culminer au rejet du christianisme et
la naissance d'un christianisme africain de type prophétique.

II. Le christianisme endogène

2
Rapport de Willowbank, La culture au risque de l'évangile (Abidjan, genève: PBA, 1978), p. 33.

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Nous distinguons le christianisme endogène du christianisme "africain". Selon Audry Mary
"l’appellation « christianisme africain » a vocation à désigner a priori toutes les formes de
christianisation nées de la rencontre entre le christianisme et le continent africain : des
communautés éthiopiennes contemporaines du christianisme des premiers temps (IVe siècle)
jusqu’aux Églises missionnaires de l’époque coloniale (XIXe siècle), en passant par les
royautés chrétiennes Kongo (XVIe siècle)"3.

Nous appelons "christianisme endogène", tout christianisme pensé et institué par des africains
pour des africains avec le souci d’une spécificité africaine. Et nous en distinguons deux
grands types de ce christianisme selon les deux grands périodes de l'histoire du christianisme
en Afrique francophone. Il s'agit de la longue période du christianisme occidental avant les
indépendances. Le christianisme endogène de cette période peut être qualifié de réactionnaire
ou du christianisme de rupture. Le second, le christianisme exclusiviste est celui qui regroupe
tous les courants contemporains que nous qualifions piteusement de "nouvelles spiritualités".

2.1. Le christianisme endogène avant les indépendances

Nous n'avons nullement l'intention de faire une description de ces initiatives. Mais de relever
les éléments importants du contexte de leur naissance pour y découvrir les raisons de leur
inadéquation avec le christianisme importé.

Nous nous limiterons à l'Afrique francophone et aux initiatives africaines qui ont fait l'objet
de sérieuses investigations. Si vous interrogez l'information électronique ou cherchons dans
les références littéraires, nous découvrirons trois noms à savoir le "kimbanguisme", le
"harrisme" et le "christianisme céleste". Ces initiatives partagent les caractéristiques
suivantes: - elles sont nées à partir d'une vision de celui qui va devenir le fondateur (les
fondateurs se sont sentis appelés par le Christ pour une mission spécifique). - ils n'ont pas
écrit des commentaires, ni des doctrines, mais ils ont vécu leur foi en prêchant. - leurs
prédications ont eu un impact sur le peuple africain et dépassent aujourd'hui les frontières de
l'Afrique. A l'exception d'Oshoffa, le fondateur du christianisme céleste, Simon et William ont
fait la prison et le premier est mort en prison en 1951. Ils ont subi le sort de leur contexte de
vie, contexte de domination et de contexte de rupture et de guerre

Contexte de doubles dominations

Le contexte historique révèle que ces chrétiens étaient sous le poids d'une double force
oppressive que sont la colonisation et le christianisme importé. Avec la colonisation, ce sont
les références politiques, économiques et sociales africaines qui sont vaincues et posaient déjà
une grande interrogation dans l'imaginaire des Africains de l'époque. Ce que l'on a souvent
oublié de mentionner est que cette colonisation a favorisé la conversion d'un grand nombre
d'Africains à la foi chrétienne. Cela peut se comprendre comme changement de joug. Mais

3
André Mary,  1999, « Culture pentecôtiste et charisme visionnaire au sein d’une Eglise indépendante
africaine », Archives de Sciences Sociales des Religions, n°105, p. 29-49.

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l'avènement du christianisme occidental avec sa philosophie du rejet de tout ce qui fonde la
foi traditionnelle, sonna le départ vers la recherche de ses propres horizons de survie.

Le départ des églises établies va changer leur contexte de domination en un contexte de


rupture et de guerre. En quittant l'église d'origine, les "prophètes" initiateurs du christianisme
endogène, opérèrent une deuxième rupture fondamentale de leur vie. La première fut celle
d'avec sa famille traditionnelle, Assohoto parle de "l'être communautaire" : "une personne est
un être "sociétaire et communautaire". L'être communautaire se définit principalement par
l'appartenance au groupe et par la relation."4

2.2. Le christianisme endogène d'après les indépendances

Le grand espoir né dans le coeur des Africains avec l'avènement des indépendances s'était vite
escompté vers la fin des deux premières décennies. Dans cette période d'euphorie les églises
nées des missions ont aussi connu une croissance rapide. Mais la dégénérescence politique et
économique de l'Afrique va freiner ladite croissance et une remise en question des retombées
de la foi chrétienne. Certains théologiens situent la naissance des nouvelles initiatives à cette
période, vraiment timides à cause des répressions politiques du marxisme qu'ont connu
plusieurs Etats.

Pour plusieurs sociologues et théologiens, l'essor des nouvelles initiatives a été favorisé par
l'adoption de la démocratie des années 1990. Les commentaires et les descriptions de ces
nouvelles spiritualités se retrouvent presque partout sur le net et toutes réflexions faites sur les
croyances africaines. Résumons pour dire qu'elles sont une réactivation et modernisation du
christianisme endogène avant les indépendances. Leur importance pour notre réflexion se
trouve dans les théologies qu'elles développent et les interpellations qu'elles nous lancent.

B. Les défis théologiques posés par le christianisme endogène

Les initiatives spirituelles africaines dans leur ensemble nous permettent de découvrir certains
grands problèmes dont nous ne ferons qu'évoquer, notamment le problème d'identité et de
rupture et surtout le schème de l'envers

I. Le problème théologie d'identité

Le problème de l'identité du théologien n'a été évoqué qu'à l'endroit de l'Afrique. Mais le
développement que nous avons fait du christianisme missionnaire nous permet de comprendre
que les missionnaires qui ont développé le christianisme impérialiste ont été victime de la
vision du monde de leur contexte de vie.

Le problème de l'identité du théologien se pose aussi bien en Occident qu'en Afrique. Le


poser ainsi va aider nos frères Occidentaux à repenser le dualisme science et religion d'une
part et d'autre part, à corriger leur confusion sur leur vision du monde qu'ils prennent pour la
vision du monde biblique.

4
Barnabé Assohoto, RéalitLe salut en Jésus-Christ dans la théologie africaine (Tome 2;

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Du côté africain, il faut se libérer de l'imposition du dualisme RTA et foi chrétienne, ce que
nous essayons de faire en enseignant les RTA. Mais en s'attaquant à ce problème d'identité au
niveau du christianisme, je crois que nous réveillons le vieux débat théologique des années 60
sur la continuité ou la discontinuité des religions africaines et le christianisme importé. Pour
nous, ne plus en parler, signifierait une menace de la théologie parce qu'il n'y a pas une
identité statique. Tant que le contexte de vie subit des mutations, ce débat doit être mis à jour.
A défaut de le négliger, nous nous retrouverons devant l'un de ces problèmes que soulèvent
les nouvelles spiritualités appelé le schème de l'inversion.

II. La théologie de schème de l'envers dans les nouvelles spiritualités

Cette théologie peut être bien perçue dans le livre du pasteur Mélo Nzeyitu, Jésus l'Africain5,
publié en 2002. Le conseil oecuménique a désaffilié l'église Kimbanguiste en 19696 à cause
de cette théologie qui a fait dire que Simon Kimbangu s'était appelé le Christ. Cette théologie
se fixe de développer un christianisme à l'envers.

Elle s'appuie sur les langues africaines comme matrice à Jésus africain. Des chrétiens
africains parmi les intellectuels, et les politiques les plus hauts placés, reprennent ainsi le
message des premiers prophètes africains et soutiennent que Jésus était originaire d’une ethnie
africaine. Sa missiologie serait une évangélisation à l'envers dont le message tout en
proposant la conversion au sens originel de « retour », met un accent très important sur une
restauration d’un ordre moral perdu, d’un redressement des valeurs d’une société décadente
livrée au Sida, à l’homosexualité, au divorce, autant de maux qui alimentent l’éternel procès
de l’individualisme occidental. Le champ de mission est désormais ce nouveau contexte de
vie.

L’inversion joue enfin sur le rapport entre ancrage particulariste et mission universelle : ce
sont aujourd’hui les pays du continent africain qui peuvent trouver dans la richesse de leurs
épreuves historiques, la mémoire de l’esclavage et de la colonisation, mais aussi dans la
« chaleur » de leur spiritualité, de quoi réveiller un christianisme occidental refroidi, enfermé
dans son particularisme (romain, blanc). La malédiction biblique originelle des fils de Cham
inculquée par les missionnaires se mue en destin messianique.

III. Les défis de modèle à parfaire

5
MELO NZEYITU Josias, 2002, Jésus l’Africain : le Vrai Grand Secret de Fatima, Luanda, Editions Pyramide
Papyrus Presse.

6
En 1977, le chef spirituel J. Diangienda Kuntima a publié un document intitulé L'essence de la théologie
kimbanguiste. Qui est un document de clarification: qui est Simon Kimbangu, qui est Jésus-Christ, quelle est la
position des enfants de Simon Kimbangu, que représente le Saint-Esprit? Les Eglises traditionnelles, catholique
et protestante, le Conseil des Eglises et la CETA étaient ainsi tous heureux d'obtenir ce document-là.

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Le christianisme impérialiste, ou les églises catholiques, les protestants et les évangéliques
classiques en Afrique connaissent un déclin où leurs membres les abandonnent pour se ruer
vers ces églises dites de spiritualités nouvelles. Ces dernières devraient constituer un cas
d’étude pour l’identification des causes de l’inadéquation. De ces initiatives africaines
religieuses, nous pouvons apprendre des choses qui vont pouvoir transformer nos différents
contextes et notre continent. Evoquons les principaux éléments de leur succès :

3.1. La passion de résoudre les besoins fondamentaux

- Ils semblent mieux maîtriser les besoins des populations africaines. La plupart de leurs
responsables n’ont pas fait des grandes études ni universitaires, ni théologiques.

le sens de la vie = puissance: pour résoudre les problèmes du force du mal, créent le contexte
d'adoration pour avoir une expérience du contact avec Dieu (parler en langue, délivrance) sur
ce plan ils sont plus réalistes que les églises issues de la mission.

la vie = prospérité ils recréent une communauté d'entraide et de soutien dans les affaires. Ils
sont plus créatifs, innovent. Ils envahissent toutes les sphères de la vie.

II. L'existence et la mobilisation des ressources endogènes.

Ces églises ont appris à compter sur leur propre force sans attendre un secours d'un autre côté
qu'elles n'en ont d'ailleurs pas. On rapporte qu'à l'indépendance au moment où toutes les
églises comptaient sur les églises mères en Occident, le Kimbanguisme "orpheline" a du
apprendre à compter sur les pauvres africains. Le résultat fut sans appel: construction d'
écoles, centre de santé, aujourd'hui hôpitaux et université sur fond propre et entièrement gérés
par les nationaux.

Ces ISA nous aident à nous guérir de notre mentalité de dépendance et nous encourage à nous
lancer dans la mobilisation de fonds locaux.

Conclusion

L'abondante littérature sur ces initiatives africaines fait une étude par dérision de ces réalités. Une
telle attitude est le signe de manque d'objectivité ou d'une programmation occidentale de lecture
des réalités africaines. Le dualisme science et religion hérité du christianisme importé cumulé au
dualisme foi chrétienne et RTA constituent les obstacles majeurs à surmonter pour apprécier à leur
valeur les initiatives spirituelles africaines afin de leur apporter ce qui manquerait pour en faire un
véritable socle du réveil biblique africain.

Malgré toutes les faiblesses théologiques, les in congruences et les maux dont on qualifierait ces
initiatives africaines, elles demeurent la référence africaine du christianisme qui doit être un champ
d'investigation pour ceux qui voudront bâtir une œuvre biblique ancrée dans le sol africain.

Notre attitude à l'égard des initiatives spirituelles africaines peut être bien résumée par ce proverbe
africain qui dit: "Ne jeter pas le bébé et l'eau qui a servi à le laver" car l'église de l'avenir dépend de
ce bébé. Si nous l'aidons à grandir, il comprendra sa responsabilité et décidera sans le secours de sa
mère de ne plus se replonger dans la boue pour avoir besoin d'être laver à nouveau.

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